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 are u ready to fight, babe ? - (salvo)

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are u ready to fight, babe ?
'cause i'll not negotiate.


cette nuit-là encore, les veines ont gratté. vaisseaux pétés, malmenés, teintent par endroits la peau d'auréoles bleutées. ecchymoses venant des coups auto-infligés, l’aiguille se faisant parfois plus rude que le poing serré. des semaines à présent qu'il déraille complètement, salvare. une sortie de route sur le chemin sinueux de sa vie qui ne cessait de l'emmener dans des coins encore ignorés : de sa vie, de son esprit, et de sa ville.

ce soir, ce serait le club 66. un lieu qui n’était pas passé au travers des radars cyclops. ces derniers toujours à l'affût et bien au courant des moindres faits et gestes se tramant dans les sombres recoins de leur bien-aimée et protégée exeter. mais les combats clandestins étaient une affaire qui jusqu’à présent n’intéressait salvare ni de près, ni de loin. mais voilà, il avait changé le blond. et ses intérêts également. s'il n’était pas du genre à acheter de la came au campement d’ashmill, il s'y rendait pourtant presque chaque soir à présent. s'il n’était pas du genre à trahir la confiance des bikers en se prenant une balle volontairement pour laisser s’enfuir un ennemi du clan, et bien il l'avait pourtant fait. et son épaule était encore douloureuse depuis.. il avait coché des cases dont il ne se serait jamais pensé capable, et pourtant. sa vie banale parfaite pour lui, se cassait la gueule doucement. elle si bien ficelée. si bien rodée, s'effondrait lentement. il s'était épanoui au sein de cette famille de substitution qu’il s’était trouvé, heureux comme un prince fraîchement couronné. l’avenir flou mais le passé barré, rien ne comptait plus que le présent. ces runs à moto qui pourtant menaçaient chaque fois de se faire les derniers. ces soirées aux côtés de barbie, bourrées d’un amour fraternel à présent gravé sous la peau. ces nuits tantôt tendres, tantôt brutales à partager le lit d’arlo. songes éveillés et réguliers, sans promesses. jamais. tout semblait parfaitement réglé pour lui, une vie rêvée et brodée sur-mesure pour ce beau pompier.

mais le blond n’était pas aussi fort que laissait l’entendre ce cuir abîmé qu’il portait sans cesse, et ce soir encore. fondations si fragiles, le colosse au cœur tendre voit flancher ses pieds faits d’argile. son passé ainsi que le culte du secret qu'il avait érigé autour de ce dernier, était assurément sa plus grande faiblesse. et celle-ci était en train de le gangrener. s’il avait ressenti du mieux lorsqu’arlo lui avait prescrit tisanes magiques et caillasse enchantée pour traitement, cela ne lui avait procuré rien de plus que l’illusion du dernier regain d’énergie avant l’interminable et rapide déchéance du condamné. progressivement d’abord, puis tout à coup ensuite. il se faisait bouffer de l’intérieur par la présence de cette mère culpabilisante. cauchemars et phénomènes inexpliqués rythmant son quotidien, au point où le biker s’était tourné vers la drogue pour tolérer son existence. les petits bonbons d’acid, puis les injections finalement. honteuses doses de soulagement dont il se faisait l'offrande en intra-veineuse. rien ne savait mieux le calmer que l'ivresse, la drogue ou la douleur. il se devait ressentir les choses, fort. suffisamment pour saturer son esprit, pour l'empêcher de penser. pour éloigner ses pensées contradictoires. lorsqu'il se trouvait seul, à ne rien faire d'autre que pouvoir penser, salvare était devenu pour lui, le plus dangereux de ses ennemis.   

c’est pour cette raison qu’il était ici ce soir, rejoignant le sous-sol du club 66. heurtant quelques épaules sans même s'en apercevoir alors qu'il traverse la foule ivrogne et bruyante des lieux. lui-même shooté, prêt à imploser. ses sens décuplés. la moindre lumière de la pièce tamisée agressant ses pupilles dilatées ; cercle noir bouffant l'iris colorée. battant qui s'emballe dans la poitrine, tandis que les premières perles de sueur viennent coller quelques mèches sur son front, au blond. il est venu ici pour se battre, et ne saurait repartir sans s'être fait éclater. inconscience évidente au vue de sa blessure par balle à peine cicatrisée. mais il rien n'y fait, il se sent invisible, une fois la nuit tombée, quand le crack fait son effet et qu'il s'estime tel dieu parmi les hommes. thor déboulant fièrement dans son colisée. il se dirige au bar, commande un verre tandis qu'il trépigne déjà en voyant les deux actuels combattants. les coups donnés sans retenue, le sang. la sueur, les mains bandées. les cris de joies mêlés à ceux des agacés. il s'apprête à gober son whisky servit, quant une silhouette attire son attention à l'autre bout de la pièce. tenue légère de celui qui s'apprête à suer, à monter sur le ring.

est-ce que j'hallucine ?

arlo. et le blond voit flou, durant quelques secondes. l'impression de déjà redescendre alors qu'il vient de se piquer. high censé être à son apogé. sans prendre le temps de finir son verre, voilà le blond lancé telle une balle à travers la foule de gens serrés. il arrive derrière arlo, d'une main ferme sur son épaule, l'oblige à se retourner. " qu'est-ce que tu fais ici ? " ton inquisiteur saupoudré de reproche. la soirée s'annonçait plus que compliquée. sourcil arqué, il questionne. " tu comptes quand même pas te battre ? " il pouffe, dédain mauvais. attitude qui n'est pas sienne lorsqu'il est clean, jamais. " t'vas te faire casser en deux. " la poigne se serre sur son bras, et les pupilles noires sondent l'âme de l'amant à travers ses yeux qu'il connait si bien, depuis le temps maintenant. " rentre chez toi, arlo. " le ton est ferme sur l'injonction. n'admettant aucune possibilité de négociation. pas sûr qu'en dix ans, le mahoney ait pu déjà apercevoir ne serait-ce que le quart de cette facette là du wiccan.


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L'adrénaline et l'excitation en perfusion dans les veines, comme à chacune des soirées du 66. Nuits exutoires où les tensions pètent plus vite que les coups, les rages incontrôlées qui s'expliquent pas toujours quand on s'jette à la gueule de l'adversaire à vouloir lui trancher la carotide avec les dents. Soif de sang qui pulse dans les veines des combattants choisis au hasard, et Arlo, il a déjà les crocs dehors. Assis au bar avec quelques verres dans le nez, bonne humeur exubérante, exalté par les premiers combats de la soirée. Le sous-sol est rempli de visages, nouveaux et anciens, conversations animées par le but commun de toutes les personnes présentes ce soir, se casser la gueule. Voix qui portent et se cognent et celle d'Arlo qui fait du rentre-dedans au type assis à côté de lui, verres qui s'offrent et s'échangent dans des clins d’œil.

Refuge cathartique pour laver le chiant de l'existence dans le sang d'autrui. L'Arlo tourbillon qui s'fait chier dans le plan-plan agité d'un quotidien statique. Plus fait pour le mouvement perpétuel, que pour l'immobilisme, et le voilà qui s'encrasse, cours d'eau stagnant. A voir défiler les mêmes rues et les mêmes journées. A se demander ce qui le retient vraiment. L'frangin qui traîne quelque part en ville et qu'a jamais donné suite à ses révélations? La boutique à laquelle il s'est attaché malgré tout? Ou bien les quelques êtres qu'il retrouve plus souvent que d'autres? Au milieu des corps jetables qui servent qu'à passer les nerfs, des visages et des noms qui s'oublient dans les silences essoufflés, y'a ceux qui reviennent. Les gueules qui s'font décor, mobilier de son quotidien. Déjà y'a le boutiquier, qui fait naître chez lui des colères animales qui se règlent presque toujours corps contre corps. Puis surtout, y'a Salvare, et la facilité avec laquelle ils sont retombés dans une idylle d'il y a dix ans. L'amour sans attache qu'a des foutus goûts de reviens-y paumés sur la peau gorgée de soleil, et sans jamais se lasser il revient emmêler ses doigts dans les mèches blondes, lâcher des rires qui s'réverbèrent à l'infini contre les parois du van qu'a accueilli nombre de leurs premières fois. Alors c'est peut-être un mix de tout ça, c'est peut-être l'impression d'avoir enfin des morceaux de stable, un bout de famille paumé quelque part, des gueules qui font vibrer des trucs à l'intérieur; mais même s'il y pense, il est pas prêt d'foutre le camp. Et ça, ça colle des angoisses vertigineuses. Alors toutes les deux semaines depuis quelques temps déjà, il descend les marches qui mènent au sous-sol du 66, et il laisse éclater le fond du bide à la gueule d'inconnus qui font de même. Brutalité poétique, dans ce cœur à cœur sanglant, toutes ces haines et ces peurs qui laissent des bleus et des cicatrices sur d'autres tronches, comme s'il suffisait de ça pour s'en débarrasser.

Curieux et sourire féroce qu'il pivote pour voir à qui appartient la main qui vient de lui tomber dessus. hey babe! j'savais pas qu'tu venais aussi ici ! qui s'lance en éclat de rire à la tronche Salvare qu'apparaît devant ses yeux. Surnom qui s'lance sans y repenser, qui veut pas dire grand-chose dans sa bouche. Désintérêt brutal pour la jolie gueule avec qui il flirtait depuis vingt minutes, mais le blond a ce pouvoir un peu étrange, sur lui, et la surprise est plutôt agréable. Pourtant pas sa scène, au wiccan, et y'a quelques bouts d'esprit qui font l'état des lieux de son corps et de son visage, mais y'a rien qu'arrive à la surface. Un moment qu'il le regarde couler, le Salvare, difficile d'ignorer les trous où butent ses doigts quand il les promène à ses bras. L'inquiétude en sourdine, mais il sait pas quoi en faire, alors il fait rien. Puis l'ton usé qui tape enfin dans le fond de sa tête embrumée, et le sourire crève sur sa bouche. Le mauvais qui tache entre les syllabes de l'amant, et ça se ferme en retour, sourcils qui se froncent et dents qui se serrent. Serpent qu'il a jamais vu glisser sur la langue du blond pour cracher ses venins, mépris qui s'fait grande gueule dans les quelques mots crachés. Ça se tord vite sur les traits canadiens, à le toiser d'une colère grandissante. Qu'est-ce que ça peut t'foutre? qui s'rétorque sec à la question incrédule. Protecteur d'une liberté et d'un honneur qui se menacent avec des riens. L'intonation vicieuse en miroir. Bah écoute quand j'serai cassé en deux t'auras qu'à venir ramener ta gueule, en attendant dégage Salvare. Ton froid qui tranche la trachée et l'air parce que Salvare et Arlo, ça se fait jamais glacial entre eux. Chanson des vieux amants toujours tranquille, sauf sous le coup des corps qui s'appellent et se veulent, s'avalent et se pressent, mais jamais comme ça. Presque tenté d'agiter ses tatouages sous le nez du blond, ceux qui racontent ses victoires, mais il a même pas envie d'se donner la peine.

Tu vas m'en empêcher, peut-être? C'pas parce qu'on nique de temps en temps qu't'as le droit de m'casser les couilles. Ca s'allume à l'intérieur, feu qui s'fait de forêt à l'idée qu'on veuille le contrôler. D'un mouvement sec qu'il dégage son bras de la poigne du motard, les poings serrés. J'sais pas où tu t'es cru mais c'est toi qui devrais rentrer chez toi, t'as une sale gueule. La voix pâle qui s'retient à peine de gueuler, qui vibre au fond de la gorge alors qu'il se retourne vers son flirt d'un peu plus tôt, capture à nouveau son attention dans un sourire crispé. Salvare ignoré alors que la conversation reprend, et qu'il écoute pas, tout son être porté sur le blond abandonné dans son dos, le corps à l'affût et le cœur déjà parti en guerre.


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qu’est-ce que ça peut me foutre ?
la haine, tout simplement.


parce que plus rien ne va en réalité. arlo c’est l’amour d’un été, l’amant d’une vie. arlo c’est les coïts brutaux autant que les indicibles et interminables caresses qui durent des heures la nuit. arlo c’est un repère, l’un des rares. l’un des seuls en fait. parce qu’arlo c’est l’ancre qui lui permet de s’accrocher à la réalité pour pas se laisser dériver. c’est celui qui lui permet de garder à l’esprit que cette vie qui lui file entre les doigts aujourd’hui, n’a pas été qu’une sombre blague montée de toutes pièces et fort mal jouée depuis des années. arlo, il voit des fantômes, il soigne et conseil. arlo baise aussi, parfois. mais arlo ne se bat pas. arlo n’a pas le droit d'apparaître comme ça sur le chemin de ses nuits dépravées à salvare, dans ses voyages subversifs qu’il veut garder pour lui. deux salles, deux ambiances. deux mondes, deux personnes. celui qu’il est le jour, mécano tranquille qui prend sur lui. et celui de nuit, qui s’enfonce lentement dans ces abysses incontrôlées qu’il espère naïvement salvatrices. et l’amant dans tout ça qui vagabonde, qui joue à se déporter entre ses deux mondes, intrusif malgré lui. hors de question. sa place n’est pas ici.  

“ justement. ” marque une pause en le dévisageant, de bas en haut. avant de pénétrer ses yeux des siens. regard qui perfore l’âme mahoney de part en part. le sonde, le juge. comme s’il en avait le droit.  “ faudrait p’t-être qu’on nique un peu plus souvent, ça te rendrait sûrement moins con. ” qu’il balance, mauvais. et la mâchoire qui se carre pour contenir la haine qui se noue dans la gorge wiccane rêvant de se lâcher, d’hurler. de déverser cette colère injustifiée. puis vient le pire affront, de ce dos tourné. salvare bien pâle vire au rouge en instantané. se chope de nouveau l’épaule du mahoney à pleine poigne pour le dégager, se plantant droit devant le flirt d’un instant, bien décidé à l’évincer. le regard haineux, la mâchoire puissante et contractée à s’en briser les crocs. canis lupus défendant son bien le plus précieux, sa propriété.

dis-moi pour qui tu serais capable de me tourner le dos,
et je m’assurerais que tu n’ais plus aucune raison de le faire.
d’une balle dans la tête.


il écarte finalement le cuir cyclops déjà entrouvert pour dévoiler à la vue du type seulement : l’arme planquée dans le futal. “ tu veux tâter ? ” menace en rien déguisée. “ dégage maintenant. ” des années passées à intimider, voler et truander. salvare se savait être convaincant quand il se devait de jouer au biker sans foi ni loi ; lorsqu’il n’était plus ni orion, ni salvare : mais diesel. lorsqu’il se devait d’incarner ce cuir qu’il portait. puis il se retourne vers arlo, les morceaux de cœur battant douloureusement dans sa poitrine. remède illicite qu'il s'injecte le rendant bien moins invincible qu'il ne le laissait croire. s'il se pensait capable de tout, en réalité, un rien ne pouvait le faire s'effondrer. culpabilité et désespoir comme seuls témoins de ce qui se passe à l'intérieur. l'espace d'un instant il aurait voulu le choper sous son bras, arlo. et l'emmener loin d'ici, loin de tout ça. repartir vers ces jeunes nuits interdites à l'arrière du van, sous l’étouffante chaleur moite de louisiane. retrouver l'insouciance gamine de ces instants partagés, de ces nuits à échanger cœurs et corps. " depuis quand tu viens ici ? t'as rien à faire là. c'pas un club de loisir arlo. " ses pupilles, immenses et sombres, recouvraient presque l'intégralité de ses iris. mais nulle fébrilité dans son regard, il le tenait des yeux. et ne comptait pas le laisser s'échapper, ni lui tourner le dos encore une fois.

si tu savais la haine que j'ai, à l’idée de t’imaginer te faire cogner.
si tu savais combien ça me file la nausée,
d’voir ton minois familier dans cet enfer.
casse-toi, s'te plait.


paume de sa main venant heurter de plein fouet le torse du mahoney. il le provoque, sans le ménager. " t'es complètement inconscient. si c'est juste ton kiff de te faire cogner dessus, suffisait d'me le dire, je m'en serais chargé. " il réitère son geste, et grimace imperceptiblement. si l'épaule était soignée, il n'avait pas encore totalement récupéré. mais il était tellement en colère à cet instant, un sentiment décuplé, et irrationnel. après qui en avait-il vraiment dans cette histoire ? arlo, ou bien lui-même ? si être tombé sur l'amant ce soir était déjà désagréable en soit, l'idée même qu'il se mette délibérément en danger exacerbait la frénésie du blond. mais toute cette douleur n'était rien en comparaison de celle causée par ces profondes entailles que chacun des mots d'arlo occasionnaient dans l'âme et le cœur déjà brisés de salvare. cauchemar éveillé qu'il vivait. il se rapproche alors d'un pas vers l'amant, front contre front. faisant abstraction du bruit et des regards environnants. une main ferme et possessive pressant la hanche du mahoney. " arrête ton cirque maintenant, tu rentres avec moi. " comme s'il lui devait quoi que ce soit. comme s'il accepterait de renoncer aussi facilement à sa liberté.. évidemment que non, salvare au fond de lui le savait. arlo avait toujours été un electron libre, et par simple esprit de contradiction : il lui résisterait..


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Et avoir plus de ça, non merci. Ca se crache bâtard sur la langue viciée de colère en guise d'au revoir alors qu'il se détourne. Pourtant Salvare, c'est pas comme les autres. Veut rien dire, il sait bien, mais y'a pas d'autres mots dans la tête vide pour définir ce qui se passe quand ils sont ensemble. Moins d'envies de se barrer, moins pressé d'aller cambrer les reins entre d'autres cuisses, moins envie de sauter à la chanson suivante. Même qu'il se surprend, à quelques instants perdus sur d'autres couplets, à penser à leur refrain. A se dire qu'il en aurait jamais trop, du blond à ses parages. Mais tout ça, ça reste bloqué sous le pectoral, loin derrière l'ancré au crâne, la force des habitudes et des années volage à jamais s'arrêter d'écumer les corps pour trouver les morceaux paumés d'une âme en vrac. Puis là, ça s'noie sous des cascades de rage qui pleuvent à ses dents serrées. Plus rien à foutre du connard qu'il regarde sans le voir, il attend juste que Salvare se barre ou réplique, et il sait très bien qu'il n'ira nulle part. Vent qui tourne sombre, et il a le sang qui chauffe, Arlo, en prévision de la tempête qui approche. Bête sauvage assoiffée de sang, le canadien, l'air électrique qu'hérisse les poils. Poigne Salvare qui choppe un bras tendu à éclater, gueule froncée de dégoût, pourtant il en attendait pas moins. Se serait laissé décevoir s'il avait foutu le camp sans batailler.

L'autre chien possessif qui fait fuir le prétendant en jouant les durs, et ça ricane connard dans la gueule d'Arlo, éclat d'un sourire flingué en coin de babine. Chaos qui se prépare qui le grise autant qu'il l'enrage, à pas pouvoir nier qu'il se shoote à ce genre de carnages. Verre posé devant lui qu'il descend d'une traite pendant le manège de Salvare, et il se lève, incapable de rester assis plus longtemps à faire comme si de rien n'était. Pas assez patient, pas assez malin pour le fendre d'une indifférence assassine. Attraction nouvelle qui se découvre à le voir aussi énervé, relents de colère insoupçonnés au creux d'années à ne rien partager d'autre que le fond du cœur et du corps. Va crever. L'intelligence et la force insultées, et Arlo, il répond pas bien aux insultes. Place en ces murs gagnée au même titre que les autres combattants miséreux à la recherche d'un exutoire. Il se devine dans l’œil amant, Arlo, faible et con, à prendre le coin pour une balade de santé, à pas mériter le droit de se battre. Et ça s'fait rouge sang dans le champ de vision, ça s'écharde contre l'image que lui renvoie Salvare, et il en faut pas plus à son esprit déjà échauffé.

Choc frontal de paume contre son torse, force qui le pousse en arrière et l'appui qui vient se rechercher derrière lui. Interdiction de perdre du terrain, de donner crédit aux accusations, de donner raison. Menace aux allures de promesse, l'esprit vrillé qui s'dit un peu que l'affection ça passe dans les poings, que ça se martèle à la tronche, que c'est censé faire mal. Il a jamais connu ça autrement, Arlo. Rares esquisses de relation tracées poings à la gueule, à s'cracher la bile qui suit toujours le brun. Viens, alors, qui se gronde en monosyllabes après qu'il l'ait poussé à nouveau, l'envie de faire ses preuves qui revient lézarder entre ses côtes, à lui qui a toujours déçu. Les mères, les fantômes, tous les êtres qu'il a blessés et déçus dans ses sillages, dont les regards ne lui ont échappé qu'à moitié, à les enregistrer dans tous ses nouveaux départs, rangés dans le fond d'un trou dans le bordel de ses émotions toujours à vif.  Front contre front et ça se rassemble sous la peau d'Arlo, tension qui monte, qui brûle, regard sombre qui refuse de lâcher le premier. T'es pitoyable si tu crois que j'vais gentiment te suivre parce que t'as décrété que t'étais pas d'accord.

Puis la rage qui monte devient plus virulente, irrépressible. Pour Arlo, c'est la main posée à sa hanche qui catalyse la montée de haine, incapable d'envisager la réalité des lieux, la colère en gaz toxique destiné à eux deux, à les monter l'un contre l'autre. Comme s'ils avaient besoin de ça, déjà prêts à se déchirer avant l'impact, avant que le destin ne s'en mêle. Brusquement, des deux mains, il le pousse vers le milieu de la pièce, entre les quatre colonnes de béton, arène bestiale pour la mise à mort. Autour d'eux, comme autant de mouches autour d'un cadavre, ça se rassemble pour se délecter du spectacle. Paris qui se prennent à leur insu, parce que dans la tête d'Arlo, y'a plus qu'une chose: le détruire. Bruits alentours, pourtant nombreux, s'évanouissent autour de lui. Il n'y a que lui, Salvare, et les déchets d'une relation éventrée. On est pas ensemble, ta vie et la mienne, elles se croisent que pour un coup de bite ici et là, va pas commencer à croire que t'as ton mot à dire où que ce soit. qui se croit encore dans le débat, pourtant y'a les poings serrés au bout des bras qu'ont plus envie de causer, et les mots qui s'font insultes sur la langue ivre.

Top départ d'un compte à rebours dont il a pas conscience. Premier coup qui part tout seul, poing serré qui vise la mâchoire sans savoir s'il trouvera sa cible. Trop belle utopie, la leur, pour qu'elle le reste. Et c'est dans les secondes qui tiquent et taquent qu'elle va se salir, se tacher de sang jusqu'à se déformer complètement.

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et quand tu dis : Va crever.
je te réponds : J'y suis déjà.


sournois les mots mohaney qui se font crève-cœur quand ils s'infiltrent sous le cuir cyclops. hargne qui sort des lèvres maintes fois embrassées, maintes fois confiées. suffisamment pour qu'elles sachent parfaitement où faut frapper. Et en réponse la haine wiccane qui tente vainement de s'échapper des veines camées qui ne cessent d'enfler sous l'effet des nerfs serrés. l'esprit s'échauffe et tourbillonne, incapable de rationaliser ce qui se passe. la came qui pulse dans le sang sous la peau, lui donne des ailes corbeaux au blond qui se sent puissant. la carrure droite dehors qu'il croit divine parmi les hommes, alors que les mots seuls d'arlo suffisent à le flinguer dedans. illusion de force induite en perfusion dans les veines piquées. chaleur étouffante du corps qui bouillonne de cette fausse énergie à dépenser, tant même qu'il en viendrait presque à oublier de respirer. mais ce qu'il ne peut ignorer en revanche, c'est la douleur qui se fait viscérale dans les tripes lockwood quand l'amant crache ses attaques. autophage qu'elle est la douleur quand elle alimente la haine et la colère tout autant qu'elle bouffe les morceaux de cœur qui souffrent, qui caressaient naïvement encore l'espoir d'pouvoir battre à nouveau, un jour. et cette main interdite sur la hanche du gars qui n'est pas le sien, qui se presse dans ce geste possessif malgré les coups verbaux de l'inconnu au nom d'arlo.

l'amant, l'ami, qu'embrase dans la caboche vrillée du blond l'album mental de ses souvenirs à ses côtés. brûlées qu'elles sont maintenant les belles et tendres nuits d'été, calcinées les larmes sèches et silencieuses qu'accompagnaient chaque après durant ces confidences sur l'oreiller. souvenirs incandescents qui s'évaporent à mesure que monte l'envie de l'défigurer, arlo. l'insolence gamine dans ses traits n'a plus rien d'adorable. chaque mimique, chaque faux-sourire sur sa face lui donne d'avantage envie de l'écorcher aussi vif qu'est son cœur à lui. bien loin l'époque où ils vivaient le présent sur leurs nuages, anges déchus, biker déçu. et ses sombres pupilles au blond qui filtrent en rouge le monde qui l'entoure à présent.  

et v'la qu'il se retrouve propulsé au centre de la piste pour la prochaine danse, salvare. sans avoir le temps de capter ce qui se passe. la foule resserrée autour d'eux, ces parieurs qui s'amassent. individus disparaissant lentement dans un sombre et épais nuage noir de visages inconnus et impatients ; formant des murs vivants entre les quatre poteaux de ciment. seuls les traits de l'amant captaient la lumière à présent. joli prince des enfers s'avançant, déterminé. assiégeant le blond déjà à terre dedans, d'un énième coup assassin, mots bien plus rudes encore que seront les poings. " parce que tu crois que tu vaux mieux que moi ? regarde-toi. ta vie se résume à ça, à des gens qui ne font que te croiser, à des coups de bites sans intérêt. tu ressens rien, t'es vide. pas étonnant qu'il y ait que les fantômes dans ta vie qui te lâchent pas.. " gamin à terre dedans, apeuré. se défend comme il peut pour ne pas chialer. il tape lui aussi, avec ses mots, tente de faire mal pour pouvoir se relever. parce qu'arlo-miroir, il a raison. pitoyable, c'est le mot qui lui colle à la peau depuis pas mal de temps.

mais il n'a pas le temps de ponctuer sa phrase que déjà le poing du brun vient s'abattre sur son visage, au blond. bouche qu'il entrouvre, mâchoire qu'il fait craquer comme pour assimiler la violence insoupçonnée qu'il vient de se ramasser, de plein fouet. pourtant, c'est un sentiment grisant proche du soulagement qui s'empare de lui. comme un top départ, un feu vert. c'est bon, il peut y aller. il allait enfin taper. salvare ravagé, enragé. le regard vide de sens, mais plein de haine. retire t-shirt et veste d'un geste. presque en transe qu'il est quand son flingue aussi vient heurter le sol. et voilà, qu'il fonce littéralement sur arlo. la tête baissée, le bras serré à s'en faire péter les veines marquées, il vise le ventre. il veut le plier, le coucher.

je veux te briser.

mais à peine le premier coup donné, que ça pulse déjà dans l'épaule du blond. cicatrice de la balle planquée sous le pansement encore présent, qu'un rien ferait saigner. se fond presque dans la masse du reste du corps ruiné. équilibre fragile de celui qui tape un peu sans viser, appuis mal-maîtrisé qu'un rien ferait tomber. rage improductive de celui qui ne pense qu'à la dose qu'il s'offrira de nouveau quand ils refermeront la housse de ce grand brun qui l'aura bien mérité.

t'sais bébé te prend pas la tête,
tous les deux ça va le faire.
on fera le tour de la planète,
avant de s'aimer en enfer.


sourire aliéné qui se dessine sur les lèvres ensanglantées du type satisfait de ressentir chaque coup porté par l'amant déchaîné ; qui murmurent à peine : " merci " les pupilles noires trahissant la presque folie du camé alors qu'il se voit déjà épuisé, il tente un nouvel assaut. poing serré visant le mahoney, son regard effleurant à peine le tatouage fraîchement ancré sur son avant-bras, il y a quelques semaines déjà. au final, sur qui peut-il vraiment compter ? première phase de descente, la paranoïa.


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Mots Salvare tapent plus dans le mille qu'il faudrait. Fantômes en seule constante d'une traînée d'éphémère qui marque ni les jours ni les années passées à se tirer. Le coeur vide qu'a toujours fait fierté plus que honte, mais dans les mots du blond, ça s'fait tare. Toujours contenté d'sa vie de premières fois, jusqu'à Exeter. Persuadé d'avoir trouvé l'secret de l'existence, à tout casser sans jamais acheter; d'être plus malin qu'les autres, à jeter les villes et les souvenirs dans les bennes à foutoir qui traînent au fond de son crâne. Pourtant le vide il est bien là, et plus le temps passe plus il résonne, ronge les indifférences et les envies d'ailleurs jusqu'à le bouffer tout entier. Jamais regardé à l'intérieur, Arlo, du moins plus loin que le bord, plus loin que les colères explosives et les grandes lignes d'une histoire qu'il se raconte plus. Vertige qui le choppe quand il hasarde un regard dans les profondeurs de son âme, parce que y'a rien. Tout flambé sur les routes, écrasé sur l'asphalte, la peau vide. Ou peut-être avant, shooté aux calmants à lui niquer la personnalité. M'enfin aujourd'hui, reste que le cœur mécanique en travailleur forcé, à faire tourner les machines sans même croire à l'usine. Vivant qu'avec le corps, qu'avec les poings, pour ça qu'il crève dans le silence, quand y'a pas d'autres pour agiter les chairs. Jamais eu l'occasion d'se trouver, Arlo, voyage initiatique qu'a tout perdu sans découvrir quoi que ce soit. Et qu'Salvare le connaisse assez pour voir à travers, qu'il ait traîné les doigts contre son néant suffisamment pour en tracer les contours, ça lui fout à l'envers. Coup qui part pour pas hurler ta gueule et laisser plus de vrai lui couler d'la tronche, et ça s'refoule aussitôt, s'enfouit sous les saccades qui viennent remplacer les mots.

Compte à rebours frappe zéro avant d'avoir sonné trois, deux, un, coup d'envoi d'une mise à mort. L'amant réplique, et la valse démarre. Symphonie des peaux qui se beignent pour oublier qu'elles s'aiment. Dissonance qui vient les trouver dans la danse chaotique des corps qui s'cherchent pour se détruire. Contraste flagrant des chairs qu'ont l'habitude de bouger ensemble, pas l'une contre l'autre, à pas savoir s'adapter à ces nouveaux rythmes qu'ils leur imposent. La rage aveugle qu'efface tout le reste, et qu'il pousse et cogne avec seulement un semblant de contrôle, les mouvements arrachés les uns aux autres. Colère essence s'embrase à toutes les pensées étincelles. La voix d'Salvare en disque rayé tourne en boucle dans sa tête alors qu'les poings s'défoulent en enfilades de coups qui font pas tous mouche. Fil perdu de ceux qui tapent au bide et ceux qui tapent dans l'vide, mais y'a plus souvent d'la chair que de l'air contre ses mains teintées de rouge. Accuse les coups qui le trouvent en redoublant de verve, parce qu'il lui en veut, Arlo. Pas que d'avoir dépassé des limites qu'il pensait claires. Lui en veut parce que c'était bien, c'qu'ils avaient. Le cul en libre-service, sans attache mais sans forcer, avec les extras en confessions d'après l'amour, pourtant putain il a pris l'abonnement, Arlo. Jamais barré aux larmes, jamais tourné dans l'pieu une fois les corps vidés remplis pour signifier que l'moment était fini. Au contraire, à égarer des caresses en plus en s'contant la merde de l'existence, à perdre à sa peau des baisers gratuits, même pas en gestes commerciaux pour obtenir plus plus tard, juste comme ça. Pour le goût d'son corps contre ses lèvres, pour l'plaisir d'le savoir là, même s'il s'dit que c'est pour se le garder dans la poche. Pas vrai et pas dupe, c'est bien parce qu'y'a un calme contre Salvare qu'existe pas ailleurs, parce que ça l'emmerde pas d'rester étalé à côté d'lui, ou d'être encore là demain. Rien à foutre qu'ils remettent le couvert trois, quatre, cinq fois la semaine, pas foutu d'se lasser de lui comme des autres.

Alors il lui en veut, parce qu'il vient de foutre tout ça en l'air. A s'croire maître de ses heures, à s'inventer des droits et des trucs à redire alors que c'était bien là la magie de ce qu'ils avaient. Rien à foutre de ce qu'il se passe quand ils sont pas ensemble, et si les rôles avaient été inversés, il serait pas venu faire chier, Arlo. Mais Salvare, c'est pas lui, et voilà où ça les mène. A tous les coups claqués contre le ventre ou contre la gueule, aussi bien ceux qu'il prend que ceux qu'il donne. Plus bien vaillant, l'amant, mais l'canadien a pas fini. Nouvel assaut du blond qui s'esquive qu'à moitié, tape le coin du bide et plie l'corps en deux réflexe. Recule d'un, deux pas élan, à ignorer toutes les douleurs qui perlent sur la peau et au fond du bide, et c'est à la hargne qu'il s'élance, tout le corps lancé contre le blond. A deux qu'ils chutent, et si y'a bien le sol qu'arrête la tête de Salvare quand Arlo s'écrase au-dessus de lui, y'a rien pour rattraper les cœurs qu'ont sauté dans le vide en même temps. Les yeux qui glissent sans le voir sur le flingue tombé au sol que personne n'a ramassé. A genoux au-dessus de lui, y'a rien sur la tronche qui suggère les autres instants passés comme ça, quand d'autres souffles déformaient les mêmes traits. Plus jamais voir ta gueule, t'as tout foutu en l'air, qui s'éclate contre ses respirations haletantes. Poings en non-stop s'arrêtent pas de frapper, fureur en pilote automatique, à vouloir le broyer sous les phalanges prêtes à péter contre ses os. Prêt à tout donner et à se briser contre l'autre éclaté. C'est qui qui se fait casser en deux, au final? Mauvais vicieux entre les dents serrées, et à chaque coup donné y'a bien plus que la gueule Salvare qui craque sous ses doigts, y'a tout qui s'morcelle autour de lui, poussière d'idylle tombée au sol comme le sang qui gicle des plaies qu'ils s'infligent.

Sait pas pourquoi il s'arrête quand il a envie d'le buter, p't'être pour reprendre son souffle, p't'être parce que c'est assez. Babines troussées, il le dévisage, garde les poings fermés le long du corps secoué abîmé. Et d'un coup, ça vaut plus la peine. A ta place, j'me relèverais pas. Menace froide, à vouloir le dominer de toute sa hauteur. Bouchée de sang qu'il crache sur le torse nu, s'appuie contre le pansement gorgé de rouge à l'épaule pour se remettre sur ses pieds. Poignée de secondes qui restent sans doute avant la fin du match, et il se sépare, Arlo, s'éloigne à le défier de revenir à la charge en lui tournant le dos, pour la deuxième fois de la soirée. Folie d'la foule qui hurle à l'encore, mais à son crâne ça fait que résonner, ça ricoche dans le vide à la recherche d'une pensée où s'accrocher. Gueule saignante qu'il essuie d'un revers de bras, incapable d'organiser le merdier qui brûle encore dans sa tête. Font jamais si mal à l'âme, les combats, normalement, et il comprend pas parce que ça devrait pas. Rien qu'un coup de queue de plus, devrait s'en foutre comme du reste.

Sauf que Salvare, c'est pas le reste, et qu'ça il l'a pas encore compris.


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'cause i'll not negotiate.


>> moonlight on the dream world <<

allongé sur le sol, assiégé de coups. les lumières au plafond derrière toi se fondent lentement à la blanche lueur menant à mon inconscient. effaçant doucement ton visage de mon champ de vision tandis que je m'évanouis. ce halo derrière ta tête bae, on dirait celui d’un ange. mais je ne parviens plus à te regarder. un bruit sourd résonne dans ma tête fracassée sur le sol. j'te regarde un peu. difficilement puis, tu disparais. cette auréole de lumière à complètement recouvert ton visage. dans cette syncope réflexe qui vole à mon secours, tu t'évanouis toi aussi mais d’une manière différente, dans cet aveuglant et réconfortant halo immaculé. mon corps ne supporte plus la douleur. ni celle provenant de ton avalanche de coups, ni celle de cette pression que t'exerces sur ma blessure par balle, à mon épaule. tu sais, là où tu sembles t'appuyer pour te relever. le bandage est gorgé de sang, mais on le remarque à peine. après tout, j'en suis recouvert. le tiens, le miens. derniers résidus de l'union de nos corps. c'est amusant, on en a partagé des fluides corporels depuis qu'on se connait. et pourtant jusqu’à présent, jamais le sang.. c’est surprenant aussi, cette réponse physiologique que je subis. celle-là même liant mon corps et mon esprit, tu ne trouves pas ? cet ultime signal d'alerte perçu par le cerveau comme un " stop. il peut plus rien encaisser. faut le déconnecter, sinon il ne pourra jamais plus se relever.. " comme pour éviter cette folie à laquelle la douleur peut mener. c'est fascinant. comme si cet évanouissement allait me sauver. me préserver. comme s'il restait encore quelque chose à protéger, comme si je n’étais pas encore déjà, complètement cassé..

tandis qu'un agréable coton électrisé semble envelopper mes membres endoloris, un dernier sourire sanglant se grave sur mes lèvres. il est pour toi. alors que mes larmes se sont mêlées à la sueur sur mes joues tachées de sang, alors que tes dernières paroles m’ont finalement vaincu, bien plus que ne l'a fait cette ultime avalanche de coups. j’ai souris. après avoir hurlé, le visage tordu de douleur à cause de cette blessure encore si fraîche que tu venais de rouvrir. j’ai souris ; à celui que tu étais, à ceux que nous étions. alors que plus rien ne résonnait à mes oreilles dorénavant, ni tes pas vainqueurs s’éloignant de moi une fois de plus, ni l’encore bramé par la foule. rien, rien que ce seul bourdonnement silencieux berçant mes tympans alors que je glissais lentement dans un pseudo-sommeil forcé.. j’ai souris.

parce c’était toi. toi et moi. pas un nous pour autant. plutôt deux esprits libres et indépendants voués à se retrouver, à sans cesse se recroiser. contre la misère d’un monde qui tourne à l’envers, et malgré l’ignorance des gens. en dépit des chemins socialement bienséants et pré-tracés que nous aurions pu emprunter sans jamais oser. trop libres, trop fous. trop fiers aussi sûrement ; n’acceptant que notre mode de fonctionnement tacite, celui-là même échappant à toute logique. mais cela importait peu, car il n’appartenait qu’à nous d’en décider autrement ; ce que nous n’avons jamais fait. Car nous n’avons jamais cessé d’être ces deux jeunes gens, allongés insouciants dans l’herbe à contempler le ciel au couchant ; dominés que nous étions par l’astre lunaire bienveillant. hécate. nous n’étions pas frères au sens wiccan, pourtant tu avais tout de l’un des miens. tu étais le cadeau, le messager que la déesse m’avait envoyé. pour me guider, me relever. tu aurais pu simplement me donner la force de rester, mais tu as fait tellement plus que cela. tu m’as donné le courage et l'envie de m’en aller, sans me retourner et pourtant, sans regrets. et ça, c’est tellement plus fort encore. le baroudeur canadien avait accompli sa mission sans le vouloir, sans le savoir. parvenu à pousser ce jeune wiccan désespéré à parcourir le monde qui l'attendait, comme lui-même l’avait fait. afin de se trouver ailleurs, ici. aujourd’hui. dix ans après. au sein de ce nouveau foyer à construire, à l’aube de cette nouvelle vie.

j'ai cru que j'étais heureux. je veux dire, quand je t'ai retrouvé. j'ai vraiment cru que j'étais comblé. que la boucle était bouclée. j'ai cru que ma vie me suffirait ainsi, mais j'ai eu tord. j'ai cru que je suivais le bon chemin, mais j'me suis fourvoyé. le bonheur est une illusion, quand il se trouve dans une bouteille, quand il se planque dans une seringue. quand il se savoure en secret dans des draps imprégnés d'autres parfums. j'ai cru que le bonheur se trouvait là où je l'avais laissé il y a dix ans, mais j'avais tord. tu m'as sauvé sans le vouloir lorsque nous étions plus jeunes, et je t'ai égoïstement demandé la même chose aujourd'hui. seulement si mes fantômes sont à peu de choses près les mêmes qu'à l'époque, les maux qui me rongent aujourd'hui ont quant à eux bien changé depuis. et les remèdes pour m'en soigner, probablement aussi. arlo salvateur ne saurait-il plus comment le sauver, le salvare.. ? je n'avais rien à attendre de toi. je le savais, tout était clair. et pourtant. je me suis raccroché à toi comme à ce dernier pilier que tu étais, ce dernier rempart avant cette folie certaine qui me guettait, m'observait..  

quand je pense à nous, à présent. je ne vois plus la lune à travers la lucarne du van. je n'entends plus les suspensions grincer sous l'intensité de nos ébats. je ne sens plus le vent chaud de louisiane caresser nos peaux moites perlées d'un amour qui pourtant n'en était pas. j'suis juste là, allongé. sur le sol dur et froid d'un club malfamé. pardonne-moi, pour n'avoir su trouver que dans tes bras ce sentiment d'être enfin chez moi. je viens seulement de réaliser, je crois que sans le vouloir, je t’ai aimé. et je n'aurais jamais dû, j'en suis désolé. désolé car tandis que j'ouvre lentement les yeux, que des bras viennent à me porter pour m'aider à me relever, la douleur elle aussi se réveille à nouveau. et plus ma conscience lentement s'éveille sur les maux de mon corps, sur la foule déjà passée à autre chose, sur ta silhouette disparue que je ne saurais retrouver .. plus je me sens désolé. non plus de ce qui est passé, mais de ce que je m'apprête à faire pour te récupérer. et te garder. nous sommes voués à nous retrouver, et si tu n'en crois rien, regarde le ciel et demande leur aux étoiles. ce sont elles qui l'ont décidé, et elles ne mentent jamais. car si pour cette fois, je me tais quand bien même tu t’acharnes sur moi, mets-toi à l’abri. protège toi de tout. parce qu’un jour, l’amour que je t'ai porté ne te sauvera pas.




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