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 et dimitte nobis debita nostra ▬ saul

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Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
damné(e) le : o05/07/2019
hurlements : o3914
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs) akindofmagicstuff (sign) tucker.
bougies soufflées : o38
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S'il ne connaissait pas les raisons exactes qui poussaient le barman à dépenser tant d'heures à ses côtés, il avait tout de même compris les grandes lignes de la relation qui s'était installé malgré lui. Concernant les détails qui pouvaient être plus ou moins importants selon leurs significations, il n'avait pas à s'en soucier pour l'heure. Une question à la fois, et l'esprit de Saul se voyait bien trop absorbée par certaines pour rester focalisée sur les moins importantes. Mais la réponse donnée à la sienne, comme ricochet d'une analyse qu'il avait senti bien trop sincère, apportait -une fois de plus- bien trop de questions qui resteraient un moment sans réponses. Mon travail porte donc ses fruits. Un revers énigmatique, à la croisée entre la provocation et le défi. Il disait peut-être vrai, peut-être pas. Et si tout cela n'était qu'une grande mascarade ? Un moyen de pénétrer l'âme du boutiquier, de s'ne faire apprécier pour une raison qui, elle, était inconnue ? Il souhaitait peut-être s'en faire un ami ; mais à quoi bon ? Ils partageaient déjà leurs corps, leurs esprits, et certainement que son ami n'aurait rien à gagner à partager plus que cela.
Et pourtant, la réponse reste gravée à l'esprit de Saul. Mais cela ne l'arrête pas dans sa course, alors qu'il opère un rapprochement radical. À quoi bon maintenir cette distance stupide entre eux ? Malgré ce jeu qu'il avait instauré, et cette conversation qui était délicieuse, autant que le repas, ils savaient tout deux comment ils finiraient ; nus et haletants. Alors la main s'en perd pas une miette, se frayant un chemin sur sa peau avec gourmandise. Il ne s'agissait que de son torse, de sa clavicule, de son épaule ; mais le toucher constituait les prémices d'un souvenir qu'il sentait toujours plus revigorant. Le contact, peau contre peau, ne pouvait que lui faire penser à leurs ébats passés, et à ceux qui suivraient. Il ne bouge pas sa main lorsque l'autre se redresse pour déposer son verre, ne bouge pas du tout d'ailleurs.

Il étudie son regard, la lueur qui y danse, et s'y sent attiré comme un papillon par la lumière. Si Enoch n'avait pas été aussi intéressant, et qu'il n'avait pas tant à lui apprendre sur lui-même, certainement que Saul aurait mis un terme à ce jeu, et se serait occupé de l'allonger pour une partie plus excitante encore. Mais il voulait des réponses, et plus encore, ressentait le besoin de continuer sa série de questions. Alors il retient son instinct animal, la bête muselée pour qu'elle n'attraper pas cette lèvre qu'il aurait été si agréable de mordiller. Le compliment provoque un faible rictus, gonfle son égo. Mais il était déçu de ne pas avoir droit à cette seconde réponse ; celle qu'il attendait avec le plus d'impatience. Il aurait pu s'en plaindre, et certainement qu'il l'aurait fait si le moment n'avait pas été si agréable. Regard planté dans le sien, à boire ses paroles pour n'en garder que le meilleur, sans pour autant s'en défendre. Parce qu'il avait entièrement raison, le barman. Saul ne laissait jamais le contrôler s'échapper, parce qu'il refusait de laisser l'inconnu se frayer une place dans son existence.
Il apprécie son toucher, cette main qui explore son visage sans trop s'y appuyer. Il connait le tracé précis de cette balafre sinuant sa joue, et sent un doigt la retracer précisément. Il en sourirait presque, afin de la creuser un peu plus ; mais ne le fait pas. Il ne s'attendait pas à ce genre de proposition, ne pensait pas que les choses lui échappaient ; l'autre en avait modifié les règles. Il ne s'agissait plus d'innocentes questions, mais prenait le virage d'un abandon que Saul n'était pas certain de pouvoir lui accorder.Il se laisser débrayer, toucher, en étudiant la demande avec minutie. Il n'était pas habitué à ce dilemme là, et sait qu'en temps normal il aurait donné un non catégorique ; se serait même vraisemblablement offusqué d'une telle proposition. Mais cette soirée n'était pas comme les autres, elle était celle des premières fois, et de la nouveauté. Alors, après réflexion, il lance attrape le petite cube et le lance sur la petite table à côté d'eux, avant de se pencher légèrement pour en découvrir le nombre. Quatre. Il gagnait. Il aurait pu tricher de nouveau, et se retirer du jeu, et bien modifier le résultat pour ne pas avoir à s'offrir en pâture au monstre. Mais la malice le forçait à écouter sa curiosité qui se demandait ce qu'il avait en tête ; il n'en avait aucune idée.

Il tourne son visage vers le sien, et tend le bras pour attraper le dé, sans préciser ce qu'il avait en tête en jetant une seconde fois l'objet du hasard. Deux. Les choses auraient pu être pire. Un claquement de langue contre sa joue, t le voilà abdiquant face à une défaite qu'il accepte enfin. - Le hasard semble être de ton côté, alors ... J'imagine que je ne peux qu'accepter. Sa main, toujours contre lui, il la descend légèrement jusqu'à son estomac, et tire légèrement sur le vêtement pour en faire sauter le reste des boutons, en faisant attention de n'en arracher aucun ; des années de pratique pour un résultat aussi précis. Il jette un regard vers le dé, ce deux si minime qui lui paraît éternel, puis replante ses yeux dans les siens. - Deux heures, donc. C'est tout ce que tu as. Et il scelle le pacte, en joignant enfin leurs bouches. Un baiser qui n'a rien de chaste, la langue valsant avec sa consoeur, alors que sa main continue son exploration, l'autre se braquant contre la nuque du barman pour l'empêcher de reculer la tête. Une poigne qu'il maintient, alors qu'il reste là, fondu contre ses lèvres, dans une accolade langoureuse.

Mais il semble déjà avoir oublié le contrat signé de leurs lèvres, puisque le contrôler qu'il devait laissé à l'adversaire, lui revient encore. Sa main tire légèrement sur sa ceinture, en défaisant la boucle doucement, sans relâcher ses lèvres. Il recule enfin la tête, le feu aux tripes, et murmure comme une invitation, qui ressemble plutôt à un ordre. - Si tu n'as plus faim, je te propose de passer à la chambre. Peut-être qu'Enoch souhaitait poser de nouvelles questions, mais quelle importance ? Certes, il aurait dû se contenter de laisser l'autre décider, à en juger par le résultat des dés qu'il avait lui-même balancé, mais préférait nier son implication. Le temps pouvait bien s'allonger, durant ces deux heures, Saul se savait capable de tout. Obéir ? Cela restait à voir. Il se lève souplement du canapé, tel un chat rejoignant enfin le sol sur ses pattes. Mais son regard ne le quitte pas, reste ancré dans cette proposition qui ne laissait aucune place à l'imagination. Il ne savait simplement à quelle sauce il allait le manger, mais choisirait sur le chemin de son lit ; sauf s'il décidait d'arrêter leur épopée sur le tapis, ou bien dans n'importe quel coin de son loft qui recelait d'endroit pour se satisfaire. Et le satisfaire. Une main chapardeuse qui s'empare du dé, et ses doigts le mette dans sa poche arrière, un ça peut servir transperçant son regard.
Une fois debout, il défait les boutons de sa propre chemise, marchant lentement dans la direction de la chambre. Bouton après bouton, en lui jetant des oeillades entendues de temps à autre, lui intimant de le rejoindre pour qu'il retire le reste. Il fait tomber la chemise, la balançant dans un coin de la pièce, sans l'avoir pliée au préalable, certainement une manière de souligner : tu vois, je ne suis pas un maniaque du contrôle ?

Mains contre ses hanches, dans une posture de dieu grecque, il attend. Et peut-être qu'Enoch avait prévu tout autre chose en lançant ce défi qu'il regrettait déjà d'avoir relevé. Peut-être souhaitait-il lui soutirer d'autres informations, ou bien s'encombrer d'un nouveau jeu dont les règles lui seraient savamment imposées. Quelque chose de manuel ? Quelque chose qui ne prenait pas vie dans son loft ? Devraient-ils sortir pour cela ? Saul n'en avait pas la moindre idée, mais il n'avait pas l'intention d'attendre la réponse pour imposer ses propres envies. Et pour l'heure, il avait quelque chose de bien précis en tête, qui impliquait que l'autre le rejoigne, en laissant ses vêtements en dehors de ce jeu qu'ils connaissaient si bien. Et si le barman avait la même chose en tête, mais de manière différente, Saul savait tourner les choses à son avantage. L'autre pouvait bien essayer de le guider, de lui demander des choses, ou bien de lui en imposer d'autres, il saurait se débrouiller pour que le résultat final soit de son côté. Il savait ce que l'autre aimait, à force, et s'arrangerait pour le lui offrir, afin de ne plus l'entendre. Il avait droit à deux heures de contrôler sur lui, mais le boutiquier n'avait pas dit son dernier mot. Il n'était pas certain de jouer le jeu jusqu'au bout, et de se laisser complètement servant ; lui qui avait tant l'habitude d'être maître.
Il regarde son poignet droit, et appuie sur les petits boutons de chaque côté du cadran, afin de faire un réglage précis. Un biiiip significatif retentirait deux heures plus tard, annonçant la fin du règne d'Enoch, et le début du reste de leur relation. Il désigne la montre, dans un geste de : top chrono.



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.


Dernière édition par Saul Marsh le Lun 16 Nov - 12:40, édité 2 fois
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The Black Parade
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The Black Parade
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#1 'dé à six faces' : 4

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#2 'dé à six faces' : 2

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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
Enoch Sinclair
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bougies soufflées : o42
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Il pouvait sentir l'atmosphère changer, entre eux. Un changement palpable, annonciateur de la reprise de ces activités dans lesquelles ils étaient bien plus à l'aise, tous les deux. Le contrôle comme leitmotiv, assuré, assumé, mais pourtant la question avait bien fini par tomber. Parce qu'il était bien curieux, Enoch, au moins autant que son surprenant partenaire. Maintenant qu'il n'y avait personne à impressionner, et dans le confort illusoire de son propre royaume, Saul Marsh était-il capable de faire cette concession ? Ou était-il si prisonnier de ce besoin de tout contrôle qu'il allait s'offusquer d'une pareille proposition ? L'issue qu'Enoch lui laissait entrevoir, maintenant qu'il abondait dans son sens, était celle que tous les deux semblaient vouloir attendre. Et si le Chasseur gardait un oeil rivé sur le prix, sur cette porte qu'il n'avait pas encore poussée pour en révéler les secrets, il n'en était pas moins heureux de cette tournure. Endurant, sûrement plus que Marsh, en supposant qu'il soit capable de dormir ensuite comme le commun des mortels. Cette porte finirait de toutes façons par s'ouvrir lorsqu'il aurait suffisamment épuisé le propriétaire. Une fois le monde de Marsh entièrement à sa portée, peut-être aurait-il une meilleure compréhension de ce qui constituait les forces et les faiblesses de l'individu. Individu qui n'en cessait toujours pas de réchauffer son organisme, ses mains lovées contre la peau du Chasseur. Tous deux savaient que cette soirée s'achèverait de cette manière. Que leur petit jeu de dés s'achèverait de cette manière. Et si Enoch aurait apprécié de prolonger les questions d'avantage, il voyait une autre manière d'arriver à ses fins, à présent.
Il y avait des méthodes de torture bien pires que celle-ci.

Curieux, en suivant les mouvements du dé, maintenant que Marsh l'avait repris. Ombre de sourire au creux des lèvres en voyant que la main de Dieu poussait les facettes à son avantage une première, puis une seconde fois. Le sourire s'élargit. Il ne croyait ni au destin ni aux coïncidences, Enoch. Pétri qu'il était dans sa foi, à y voir ici un signe. Dieu accompagnait sa mission, Dieu approuvait la voie dans laquelle son envoyé s'enfonçait. Lui donnait l'hégémonie, pas seulement sur leur jeu mais sur Marsh lui-même. Mais, tout aussi pétri d'un orgueil qu'il ne trahirait à personne, il ne s'attendait tout de même pas à ce que sa proie accepte de courber l'échine aussi facilement. S'étonna sincèrement de l'entendre abdiquer plutôt que négocier ou même tricher. Un frisson roula le long de l'échine alors qu'il scrutait la moindre forme de malice au fond des iris bleus. N'en trouvant aucune, il ne retint pas d'avantage le sourire victorieux qu'il retenait de barrer son visage. Rangée de dents parfaites devant la concession qu'on lui faisait. Des tambourinements cardiaques bien trop heureux plein la poitrine, et son corps qui se lovait déjà sous les doigts de Marsh. Froid et chaud dévorant l'autre homme par anticipation. L'envie d'en avoir toujours plus qui se mêlait bien trop facilement à celle d'en savoir toujours plus, maintenant qu'il en avait la pleine possibilité.
Trop de possibilités, en réalité. Par où, par quoi commencer ? Deux heures pouvaient paraître une éternité tout comme être insuffisantes pour éprouver les défenses de Marsh. Devoir faire particulièrement attention à sa gestion du temps, tout en s'offrant une part d'un gâteau qu'il aurait toujours cru interdit. La perspective était délicieuse, et il s'en lécha les babines d'avance après ce baiser qui aurait pu lui faire tourner la tête. Regain de contrôle chez la proie, pas encore prête à tout lâcher entièrement. Les yeux braqués sur le visage régalien de Saul, une lueur dangereuse au fond des émeraudes, Enoch ne manqua pas une seconde du spectacle qui se déroulait devant lui. L'illusion du contrôle. Si le roi manquait de lui remettre sa couronne, le fou n'aurait aucun scrupule à lui rappeler son engagement. Pour autant, il n'en dit rien de plus. Se redressa pour le laisser faire, dévorant la superbe de l'homme avant de pouvoir dévorer l'homme lui-même. La manière, elle, restait encore à voir.

Il ne manqua rien de son attitude féline, engrangea chacune des images qu'on lui offrait dans sa mémoire. Le coeur battant à sa tempe mais l'esprit incroyablement calme, en suivant l'effeuillage, les oeillades, l'attitude du regard. Ses doigts glissèrent le long du dossier du canapé et il adressa un sourire cabot à Marsh lorsque son attention revint entièrement sur lui. Fit volte face en entendant le bip de la montre et se dirigea sereinement vers la cuisine du loft. Souple et rapide en se penchant sur le petit sachet qu'ils avaient ramené. Habile, en tirant la corde de son réceptacle. Un haussement de sourcils par-dessus la monture de ses lunettes. Ca peut toujours servir. Elle trottait depuis longtemps sous les bouclettes noires, cette idée-là. Pourrait tout aussi bien lui être salutaire sur le long terme alors qu'il se rapprochait de Marsh. Comme une menace ou une promesse, la corde s'échoua sur le rebord du lit. Mais il n'avait ni le temps, ni l'envie de faire des simagrées éternellement.
Deux heures, c'était aussi peu que l'infini, selon la manière dont il s'en servirait. Revenu au contact de l'autre homme, il s'accorda toutefois un instant de pause. Une seconde d'infini, en poussant le menton de Marsh du bout de l'index et du majeur, lovant ses lèvres le long de la mâchoire ciselée. Des gestes d'une langueur qui n'avait jamais trouvé sa place dans leurs ébats. Ne durèrent pas longtemps lorsque, ses lèvres à proximité de leurs paires, il se laissa fondre contre l'autre homme. De corps et d'esprit, chassant l'air, la proie et la raison. Insatisfait en le relâchant, et sa main sur son torse qui poussait l'autre pour le faire tomber, dos sur le lit, d'un mouvement étudié pour ne pas lui faire mal. Il montra les dents, le prédateur, en se glissant sur le lit à sa suite. L'aida à se débarrasser de ses vêtements superflus, ne se lassant pas de redécouvrir la plastique plus qu'appréciable de Marsh. Agrippa brusquement les hanches de l'autre et les tira à lui sans ménagement pour s'imposer entre ses cuisses. Fondit contre les lèvres charnues et les dévora, une main coulant au creux des reins de Marsh pour mieux le caler contre les siens. Elle s'infiltra dans les tréfonds du tissu, cette main. Tira le petit dé de la poche arrière du pantalon à pinces. Le Chasseur se redressa, bassin toujours confortablement lové contre les formes de son compagnon. Considéra l'objet avec attention, avant de darder Marsh d'un regard qui ne présageait rien de bon.

-Que dis-tu de laisser cela aussi au hasard ? Tu sais parfaitement ce que je compte faire. Mais laissons au dé le soin de choisir comment nous allons nous y prendre. Pair, la corde entre en jeu. Impair, tu seras libre de tes mouvements.

De cette manière, Marsh n'aurait absolument aucun moyen de prétendre à prendre le contrôle de ce qu'il se passerait. Un jeu supplémentaire pour les deux tricheurs. Le dé valdingua dans les airs. S'échoua sur le dessus de lit immaculé. Maître de son propre temps, Enoch retira sa chemise puis se pressa lascivement entre les cuisses de son compagnon pour mieux s'étirer. Profita d'attraper le dé du bout des doigts pour lui arracher un baiser qui n'avait rien de chaste. Et dévoila le résultat aux yeux clairs. Impair. Une grimace presque déçue. L'idée de laisser toute l'amplitude de ses mouvements n'était pas pour lui déplaire, mais il aurait aimé jouer de la corde. Serrant le dé dans sa paume, il maugréa.

-Tant pis, ça attendra le deuxième round. Maintenant, où ? Pair, nous restons dans cette partie de ton magnifique appartement. Impair, nous partons tous les deux explorer l'inconnu, à savoir la pièce qui se trouve juste derrière cette porte...

Il pointa la seule porte qu'il n'ait encore franchie du bout de l'index, de la malice au fond des prunelles. Que cachait-il qu'il ne pouvait observer directement dans son univers sans murs, Marsh ? Enoch se mordit la lèvre inférieure, dé toujours en creux de paume. Quelle que soit la pièce, il avait de grands projets pour son compagnon. Même s'il ne s'agissait que d'un cagibi. Il finit par mettre un terme au supplice en jetant à nouveau le dé. Révéla le résultat, la malice transformée en brasier.

-Impair. Ouvrirais-tu la voie, cher ami ?

Déjà, il se retirait souplement d'entre les cuisses délicieusement brûlantes de son partenaire. Brasier au creux des reins, danger au creux des prunelles. Il y avait tant de questions qui s'entrechoquaient sous les bouclettes brunes, magnifiées par l'envie et l'appréhension. Peut-être ne s'agissait-il que d'un simple placard. Mais l'instinct lui dictait que c'était un tout nouveau trésor que refermait cette porte solitaire dans son mur tout aussi solitaire. Restait à savoir si Saul Marsh serait prêt à tolérer qu'il pénètre dans un tout autre de ses sanctuaires. Intrus sous bien des aspects, mais prêt à retourner la donne. Si Dieu guidait les tirages, c'était qu'il était sur la bonne voie. Et ne manquait pas d'envie de capter bien plus que les seuls soupirs de Marsh, tout aussi enivrants soient-ils. Partagé entre curiosité et frustration, en s'extirpant du lit. Tiraillé entre deux tentations complémentaires : l'appel du corps, qui lui dictait de rejoindre l'homme allongé sur ce lit séance tenante ; l'appel de l'inconnu, qui impliquait de reporter la tâche à quelques minutes voire bien plus tard, si Marsh lui refusait catégoriquement l'accès à cette pièce. Il se mordit l'intérieur de la joue, le Chasseur. Finit par tendre une main presque bienveillante en direction de son compagnon pour l'aider à sortir à son tour du lit.

-Viens. S'il s'avère que cette porte cache un placard, je te promets de me faire pardonner à la hauteur de l'offense.




But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down



Dernière édition par Enoch Sinclair le Mer 18 Nov - 2:54, édité 1 fois
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The Black Parade
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#1 'dé à six faces' : 1

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#2 'dé à six faces' : 3

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Saul Marsh
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-- enoch & saul.

Il n'aurait jamais pensé être capable d'une telle concession. Si Enoch lui avait appris que la soirée prendrait un tel tournant, il lui aurait férocement ri au visage. Solidement enfoncé dans ses principes, à ne jamais relâcher la tension de ses épaules de peur que sa stabilité s'en retrouve ébranlée, il voyait en ce legs quelque chose de destructeur. Il donnait à l'ennemi plus de pouvoir qu'il ne le devait. Les intentions du barman semblaient claires, puisqu'il lui avait scrupuleusement établi ce pourquoi il se trouvait dans son loft, et ce pourquoi il avait pénétré son antre pour la première fois. Mais quel serait son modus operandi ? Comment parviendrait-il à débusquer le reste des réponses que Saul avait encore à lui offrir ? Si le boutiquier ne les lui accordait pas de son propre chef, peut-être le soldat ne s'encombrerait pas plus longtemps de leur jeu, et profiterait volontiers d'être légataire d'un tel pouvoir pour arriver à ses fins.
Il s'était laissé embarquer par son courage, certainement trop sûr de lui pour croire que son compagnon aurait le courage de se servir de cet avantage contre lui, pour tout autre chose que ce qu'ils avaient déjà l'habitude d'entreprendre. Lui qui sauvegardait son contrôle depuis si longtemps, n'avait pas à se méfier de deux petites heures à répondre aux exigences d'une personne qu'il gardait justement chez lui pour quelques études. Le laisser maître de ces heures ne pouvait que lui apporter des réponses, à lui aussi.

Il restait alors confiant, certain du déroulé de tout ce qui suivrait cette entente tacite. Au final, cela ne changeait rien, et Saul comptait bien asseoir son autorité, une fois assis sur lui. L'instant où le compte à rebours était lancé, le bip de sa montre retentissant pour sonner le début des hostilités, le boutiquier comptait montrer patte blanche, pour lui donner un accès -cependant limité- à une zone de son intimité que personne n'avait eu encore la prétention d'explorer. Une partie de son esprit, celle plus maniable, qu'il remettait entre les mains d'Enoch ; jusqu'à ne plus vouloir. Il avait perdu aux dés, certes, mais aucun contrat le soumettant totalement à la volonté de son invité n'avait été signé, et il pouvait se montrer mauvais joueur pour échapper à certaines contraintes. Il pouvait tout arrêter, et lui demander de prendre la sortie ; sans autre excuse que sa seule volonté. Mais que ferait-il de ses restes de curiosité ? Comment pourrait-il se défaire de lui, avant d'en avoir eu assez à décortiquer ? Le besoin d'apprendre était bien trop grand pour être sacrifié sur l'autel de la méfiance.

Il ne se retire pas le droit de faire son numéro, torse effeuillé bien rapidement, et chemise abandonné dans un coin. L'attitude suggestive, dans le but de lui donner envie de le rejoindre sans prendre le temps d'y réfléchir trop longtemps. Enoch risquait d'avoir bien trop d'idées compromettantes, si Saul faisait l'erreur de laisser libre court à sa réflexion. Il le suit du regard, l'impression que ça a fonctionné. Il reste figé, concentré sur ce que comptait faire son adversaire, en arquant un sourcil sous cette vision de l'autre ; la corde entre les mains. Il saura s'en saisir le moment venu, s'en emparera pour nouer leurs ébats, comme plus tôt dans la soirée.
Il hésite à lever la main pour le toucher, en le voyant d'arrêter face à lui. Il aurait pourtant pu poser une main sur lui, ou même ses lèvres. Mais il se contente de le regarder, d'attendre une sentence qui lui plairait ou non. Mais à en juger par la lueur flambant ses prunelles, qu'il dévora des siennes pour s'imprégner de leur marque, il ne pouvait qu'apprécier ce qui allait suivre. Il avait certainement eu raison de penser que rien ne changerait ; ces deux heures seraient dédiées à leur plaisir. C'est la seule chose qu'il a en tête, Saul, alors qu'il échoue contre les draps, attendant qu'il le rejoigne pour prendre son énième repas de la journée. Bientôt satisfait de sentir sa chaleur, de se laisser envoûter par la pression de son corps contre le sien. Pantalon retiré avec son aide, chaussettes suivant le mouvement, et le voilà caressant l'espoir de le faire sien au plus vite.

Mais c'est à ce moment précis, enseveli sous sa masse musculaire, qu'il comprend qu'il n'en aura pas la possibilité. Mais il n'était pas certain de le laisser faire, et était curieux de voir jusqu'où il était prêt à aller avant de mettre un terme à cette mascarade en lui demandant de rompre cet accord qui ne lui convenait plus. Il se permet de le toucher, de le parcourir de ses mains. Déjà prêt à prendre le dessus, à l'attraper par le cou, et dévorer ses lèvres en essayant de basculer au-dessus de lui pour faire passer le message ; mâle dominant. Tu sais parfaitement ce que je compte faire. Il n'était pas celui que l'on ficelait, ni qu'on acculait dans un coin en attendant que le désir soit assez palpable pour l'achever. C'était lui, qui faisait cela ; et plus encore.
Il laisse son attention dévier quelques secondes sur le dé, bien heureux de l'avoir apporté dans son voyage jusqu'à la chambre. Le destin était peut-être passé de son côté ; sûrement avait-il pris son parti et ne le laisserait-il plus tomber. Il jette un regard victorieux, comme une provocation à l'encontre de son comparse. Ce dernier n'avait aucun moyen de savoir ce qui pouvait passer à l'esprit de Saul ; traits impassibles, et regard dardé sur lui, à ne laisser rien échapper de plus qu'une bouffée de désir. Un plaisir grandissant, qui lui faisait fondre les entrailles, et calciner les reins.

Il grimace au cher ami, pas certain d'avoir envie de le laisser s'en tirer avec une petite appellation et une victoire. Parce qu'il savait qu'il avait gagné, le barman, mais peut-être n'était-il pas certain que Saul tienne ses engagements. Mais il était un homme de parole, et il irait au bout des choses, sauf s'il trouvait un moyen de se défiler grâce à une tricherie, ou une diversion. Il reste une bonne minute à le regarder ; c'est long, une minute. Redressé sur ses avant-bras, tête légèrement penché sur le côté en l'observant. Il hésite à attraper cette main tendue, pensant la refuser et se relever de lui-même, pour faire passer un énième message. Mais il n'en fait rien, et finit par attraper enfin sa main. Il reste debout, face à lui, la main toujours dans la sienne, comme une poignée de main qui n'en finissait jamais. - Tu vas être déçu, mais soit. Il relâche sa main, en faisant glisser ses doigts le long de sa paume, et le contourne.

Il lui fait signe de le suivre de son index, en marchant d'une démarche lasse vers la porte de son bureau. Il s'arrête devant, et pivote légèrement le buste pour le regarder. Il n'a pas pris la peine de remettre sa chemise, à quoi bon se couvrir ? Il n'était pas pudique, et connaissait assez bibliquement son invité pour ne pas avoir à se vêtir devant lui. Il en profite même, bien heureux de savoir que le regard de l'autre ne doit pas en rater une miettes ; très sûr de lui plaire. Il actionne la poignée, ouvre la porte, et désigne l'intérieur en allumant la lumière. - Ce n'est qu'un bureau, comme tu peux le voir. Il entre, et reste à côté de la porte pour le laisser le rejoindre. La pièce n'avait rien d'exceptionnel, seulement un bureau en acajou trônant dans un endroit stratégique de la pièce. Des étagères au mur, bien plus petite que la grande bibliothèque rangée dans une pièce non fermé de son loft. Il y gardait tous les ouvrages plus spéciaux. Il y avait tant de sujets différents qu'il abordait dans l'intimité de cette salle d'étude. Certains ouvrages portaient sur la médecine, Saul ayant commencé certaines recherches, en parallèle de ses séances à l'hôpital à confier son bien-être entre les mains des médecins. D'autres encyclopédies contenaient des données pointues concernant des techniques bien moins conventionnelles. Il y avait du surnaturel, des arts occultes, et toutes les pitreries que sa mère lui avait imposé de feuilleter au cas où une illumination ne lui vienne. Comme si le sang de licorne pouvait le guérir de sa maladie que le domaine médical jugeait incurable.
Ses recherches n'avaient rien données, comme il l'attendait. Rien de ce qu'il avait appris dans ces vieux livres ne pouvaient l'aider. Il en avait seulement appris sur les recherches d'un vieux fou qui avait exposé en un nombre phénoménal de pages, les preuves de l'existence de créatures et autres forces obscures. Il en avait voulu à sa mère de lui avoir fait perdre son temps avec de telles sottises. Il n'avait pas terminé de tout éplucher, et un livre était resté ouvert sur une page qu'il n'avait pas eu le temps de griffonner.

Tous les documents qui importaient vraiment, tel que son dossier médical, étaient en lieu plus sûr. Dans un tiroir du secrétaire, fermé à clefs. Et ça, jamais il ne lui en autoriserait l'accès ; c'était hors de question. Il hausse les épaules, et fait quelques pas vers lui, pour l'attraper par les hanches. - Alors, ta curiosité est satisfaite ? Il le fait doucement reculer vers le bureau, en profitant pour pousser le livre ouvert et le dissimuler sous un tas de feuilles. Son bureau n'avait rien à cacher, à première vue, et se moquait qu'il le voit, s'il ne regardait pas de trop près. Elle était là sa stratégie ; offrir la main pour qu'il évite de lui grignoter le bras. Il pose une main sur son torse, remonte sur sa clavicule, puis dans son cou, en frôlant ses lèvres des siennes, le corps pressé contre le sien afin qu'il ne voit rien d'autre que lui. - Cette pièce n'a aucun intérêt, nous pourrions retourner dans mes draps, qu'en penses-tu ? Il glisse sa seconde main dans le creux de sa cuisse, entre eux. La première toujours contre sa nuque, alors qu'il chatouille sa bouche de sa présence, de son souffle.
Les doigts experts s'attaquent à sa ceinture, sa braguette, faisant sauter le bouton pression alors qu'il se presse un peu plus contre lui pour le forcer à s'appuyer dos contre le bureau. Il recule ensuite la tête, mais pas le corps, et le relâche de ses deux mains afin de manipuler sa montre. Il fait tourner la petite molette, et appuie sur quelques boutons -biip- avant de reposer ses deux mains contre ses hanches pour le coller contre son corps. - Le temps est écoulé. Quel dommage. C'était faux. Peu de temps s'était écoulé depuis que le sablier avait laissé tomber son premier grain, mais il se sentait bien trop en danger pour le laisser agir plus longtemps. Le dossier contenant des informations qu'il ne voulait pas voir entre ses mains, dans le tiroir fermé, bien trop proche de lui. Évidemment, Enoch pouvait refuser cet arrêt brutal, Saul ayant triché, et sa montre ne donnant pas les règles de leur jeu ; mais c'était une tentative comme une autre pour le faire passer à autre chose. - Tu me suis ? Il garde ses mains contre ses hanches, et y enfonce les doigts pour s'y agripper, en commençant à attaquer son cou de baisers. Enoch pouvait accepter, et le suivre jusqu'à la chambre, en sachant pertinemment ce qu'il y avait en jeu ; ou s'obstiner, et continuer la partie.



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Enoch Sinclair
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Une arrête du dé s'enfonçant dans sa chair, serré dans la poche arrière de son pantalon, en suivant Marsh jusqu'à la fameuse poche. Drapé dans sa dignité comme dans le plus noble vêtement, l'hôte des lieux avait fini par lui concéder l'accès à cette pièce encore inconnue de l'intrus. Si ses projets n'avaient rien de chaste ni de louable, il n'en était pas moins ravi, le Chasseur. L'excitation qu'il ressentait pas uniquement physique, en coulant un regard d'un vert étincelant sur la silhouette musclée de Marsh alors qu'il s'improvisait guide. Chaque petite victoire avait son importance, Enoch était parfaitement placé pour le savoir. Et découvrir ce que recelait chaque recoin de cet appartement était d'autant plus de forces à engranger au cas il deviendrait nécessaire de frapper. L'impression de faire d'une pierre deux coups, alors qu'il rejoignait enfin Marsh. Port altier et dédain affiché sur les traits coupés au couteau. Sa nudité comme l'habit le plus noble, et la démarche nonchalante en poussant enfin la porte, le sésame obtenu. Les yeux du Chasseur s'ouvrirent suffisamment grand pour absorber tout le lieu. Un bureau, tout ce qu'il y avait de plus classique. Pas de quoi en fouetter un chat, comme le supposait le maître des lieux, et pourtant. Il devait avoir suffisamment d'importance pour ne pas avoir trouvé sa place au coin d'une des immenses fenêtres du living. Les livres, parfaitement rangés dans leurs étagères, devaient être suffisamment précieux pour ne pas être remisés avec leurs pairs.
Il s'agissait du centre névralgique de l'appartement, Enoch en aurait mis sa main à couper. Balaya chacun des recoins du regard, se constitua une carte mentale la plus précise possible de l'environnement. Ici, une étagère avec des ouvrages d'apparence plus académique. Là, une autre où les livres semblaient plus hétéroclites. Un secrétaire à nombreuses serrures, probablement l'écrin de tous les trésors les plus sensibles de Marsh. Et, au milieu de la pièce, cet imposant bureau en bois précieux. Un livre étalait ses entrailles sur le plateau en acajou, au milieu de papiers et stylos divers. L'homme étudiait donc dans cette pièce. Etait-elle la nappe souterraine de ce puits d'apparence infini de connaissances qu'était Marsh ? Ou s'agissait-il surtout d'y entreposer toutes celles qui étaient trop sensibles pour être dévoilées aux yeux du monde ? Il misait déjà sur cette deuxième explication, le Chasseur. Globes oculaires trop déformés par la myopie, trop fatigués pour réussir à se concentrer sur les titres des nombreuses tranches qui s'exhibaient autour de lui. Il pivota sur ses pieds pour refaire face au maître de maison. S'attarder bien trop longtemps sur tout ce qu'il voyait serait sûrement considéré comme bien trop suspect.

Brasier au creux des reins, en le retrouvant dans toute sa glorieuse nudité. En se souvenant qu'il y avait un tout autre aspect à sa mission, et que cet aspect pouvait être profitable à tous les partis impliqués. Sourire plein de dents, sourire presque d'enfant en hochant la tête à la question.

-Absolument ravie. Ce lieu est bien plus inspirant qu'un simple cagibi.

Et bien moins étroit, se retint-il d'ajouter. Divagua de quelques pas dans les lieux, sa curiosité bien loin d'être parfaitement rassasiée. Un fait qu'il ignorait encore probablement, Saul Marsh. Il en fallait beaucoup plus que juste cela pour satisfaire la curiosité sans bornes du Chasseur. Il était infiltré dans son système comme un poison. Il n'aurait de répit qu'un fois qu'il aurait effleuré chacune de ses cellules. N'eut pas besoin de le montrer au littéral, des mains impérieuses se posant sur ses hanches. Il se laissa guider jusqu'au bureau sans la moindre once de protestation. Il n'était qu'un visiteur dans l'antre de Marsh, après tout. C'était à ce dernier de lui montrer la marche à suivre, en attendant qu'il puisse prendre le relais. L'arrête du dé puis le dé lui-même s'enfoncèrent dans sa chair alors qu'on le pressait dans le bois noble. Enoch haussa un sourcil amusé, ses mains venant papillonner le long des formes de son partenaire. Sinueuses et joueuses, avant qu'elles ne s'y referment comme des serres. Il observa, alors que Marsh s'improvisait paravent. En s'imposant dans son champ de vision autant que dans chacun de ses sens, l'homme lui rappelait presque sa propre manière de faire.
Pas que cela lui déplaise, bien au contraire. Echo aux siennes, ses mains se firent plus vagabondes. Son corps s'improvisa écrin, acceptant souplement de soutenir son poids. Il libéra un bras pour s'appuyer sur le bureau, n'ayant aucune envie de s'y laisser tomber. Cueillit le souffle de Marsh sans broncher, plus amusé qu'autre chose de ce regain de contrôle chez celui qui était supposé s'abandonner. Avait-il touché un nerf ou franchi une limite, en demandant l'accès à ce bureau ? Peut-être que oui au final, en témoignait ce mouvement qu'il entendit plus qu'il ne le vit, sur sa droite. Marsh avait déplacé quelque chose, et il aurait juré que ce n'était pas afin de libérer plus de place sur le plateau en acajou. Il se mordit la lèvre inférieure, le Chasseur. Cajoleur en faisant mine de considérer la proposition, ses lèvres s'écartant en même temps que ses cuisses pour lui donner plus d'amplitude.

-Je pourrais presque me laisser convaincre...

Le dé s'enfonçait toujours autant dans sa chair, lorsque Marsh se redressa. Sa main libre le long du torse ciselé de l'autre homme, il l'observa sans vraiment comprendre son petit manège. Froncement noir de sourcils aussi sombres en percevant le bip de la montre. Le signal sonore attisa une autre forme de flammèche dans l'organisme du Chasseur. L'indignation. Il trichait. Confirmation dans la déclaration de l'autre homme, dans cette moue faussement désolée qui s'étira sur les traits léonins. Confirmation, aussi, qu'il s'agissait effectivement d'une pièce qui était entièrement digne d'intérêt, vu la tentative éhontée de reprendre le contrôle. Enoch aurait probablement accepté de céder son contrôle éphémère pour une session dans cette étrange pièce, juste pour le plaisir d'engrager chacun de ses éléments tout en s'offrant une saillie d'une de ce nom. Mais là...
Il laissa son corps épouser celui de Marsh. Laissa ses hanches adopter le roulis de leurs consoeurs, laissa ses lèvres glisser le long du souffle de son compagnon. Se laissa déshabiller sans broncher, cherchant les lèvres de Marsh pour y placarder un baiser qui n'avait rien de chaste. Aucune décision de sa part, pour l'instant. Seulement un grognement contre la bouche charnue, entravé dans ses mouvements. Le pantalon au niveau des genoux, et une moue agacée sur les traits sombres, il posa ses mains à plat et repoussa doucement le tricheur de son espace vital.

-J'ai deux choses et une proposition à te faire, si tu me le permets. La première chose, tu dois certainement déjà t'en douter...

Il s'extirpa souplement de l'étreinte de Marsh, sans toutefois donner l'impression d'amorcer le moindre déplacement vers la chambre. Acheva ce qu'il avait déjà entrepris en finissant de se débarrasser de ses vêtements. Egaux l'un et l'autre, et un sourire radieux, soulagé, illuminant ses traits. Il se pencha toutefois vers son pantalon pour en tirer le petit dé. Bien caché au creux de sa paume tandis qu'il repoussait ce qu'il restait de ses nippes dans un coin du petit bureau. Il finit par rejoindre Marsh, se tenant à une distance tout à fait respectable du bureau. Peau contre peau, et déjà, un frisson de désir conséquent roulait le long de son échine. Il chassa les lèvres de l'autre sans toutefois s'y brûler. Pressa ses reins contre les siens, un bras en travers du creux de son dos pour mieux l'attirer contre lui. Le petit dé lové entre ses doigts pour ne pas le perdre, et il le fit rouler au creux du cou, puis le long de l'épaule de Marsh. Ebauche de sourire, encore. Si les règles devaient être changées, il en imposerait de nouvelles bien à lui.

-Je t'ai fait une promesse que ta proposition contredirait. Laissons donc le dé trancher pour nous. Pair, nous rejoignons le lit. Impair, nous restons ici.

Chafouin, en exhibant le petit objet sous les prunelles d'un bleu roi. Il finit par laisser rouler le dé contre le bureau. S'assura que Marsh prenne aussi bien acte que lui des petits points qui s'étalaient sur la face claire. Cinq. Le Seigneur était, une fois de plus, de son côté. Signal divin pour l'accomplissement de sa mission, prière muette au creux de l'esprit en se voyant si bien nanti. Il glissa une main impérieuse le long de la nuque de Marsh, effleura ses lèvres comme pour se faire pardonner ce mauvais coup du sort. Ses doigts s'achevèrent dans ses cheveux et sa langue contre sa paire, excuses sous forme de tentations. Baiser morsure, distraction alors que ses deux mains se libéraient pour attraper son poignet. Il restait encore une chose à faire.

-Maintenant, si tu permets...

Quelques secondes suffirent pour délester Marsh du bracelet. Emeraudes sur l'écran de la montre, pour repérer la position des boutons. Une heure et trois quarts d'heures. Bip. Il s'extirpa de l'étreinte avec une souplesse de chat, et déposa le petit objet sur le rayon de l'étagère la plus proche. En profita pour scruter les titres et auteurs des ouvrages qui s'étalaient devant lui. Certains noms étaient étrangement familiers. L'un, surtout, lui sauta aux yeux comme un diable à ressort. Il le connaissait, ce livre là. Il ne s'agissait de rien d'autre qu'un des guides de références qu'utilisaient ses frères de la Garde de l'Aurore, dans la traque des Enfants de Caïn. Marsh s'intéressait-il aux créatures impies ? Une note mentale, à creuser plus tard. En attendant...
En attendant il se retourna, un rictus prédateur aux lèvres. Approcha de l'autre homme, enroula un bras autour de sa taille pour l'attirer aussi sec contre son corps. Plaqua un baiser vorace contre sa bouche, dont l'intention ne pouvait tromper personne. Un baiser long et tumultueux, qui s'acheva sur une morsure joueuse. Loin de vouloir tirer le sang. C'était tout autre chose qu'il désirait, en offrant à Marsh l'exact traitement qu'il lui avait donné quelques instants plus tôt. Reins calés contre les siens, et son corps qui lui poussait le dos dans l'acajou. Il posa ses deux mains autour de ses hanches. Carnassier, des billes lumineuses au creux des saphirs :

-Il semblerait que ta montre ait de sacrés soucis, ma jauge de temps s'est miraculeusement re-remplie.

Posément, il coula ses doigts sous les cuisses de Marsh pour l'asseoir sans effort sur le rebord du bureau. S'imposa contre sa peau, ses lèvres chassant chaque centimètre de mâchoire avec envie. Il acheva de débarrasser les quelques objets qui subsistaient encore sur le plateau d'acajou. Repoussa également le dé, le laissa volontairement rouler au sol pour qu'il ne soit une opportunité pour personne. Son bras s'enroula au creux des reins de l'autre pour le maintenir contre les siens. Laissa ces derniers imprimer une volonté qui ne laissait aucune place à l'imagination. Ses lèvres coulèrent le long de la tempe de son compagnon. Il n'était plus question de se défiler, à présent.

-N'es-tu vraiment pas curieux de savoir ce que ça fait, de s'abandonner complètement ? Ou faut-il vraiment que je t'y pousse ?

L'envie de le consumer tout entier, qui primait sur le reste. Celle, dévorante, de voir quel visage pouvait avoir Marsh quand le contrôle n'était plus du tout dans l'équation. Abandonné à un autre, abandonné à ses émotions, abandonné à son plaisir. Il avait cru la voir quelques fois, cette libération complète. Mais Enoch savait qu'elle n'était jamais intégrale. Qu'il y avait toujours ce besoin maladif de conserver la main mise sur quelque chose, même s'il ne s'agissait que d'un détail parfaitement infime. Un murmure, qui fila au creux de l'oreille de l'autre homme sans qu'il ne parvienne à le retenir.

-Ne me pousse pas à tricher.

Il l'avait encore dans sa manche proverbiale, cette capacité. La voix qu'il lui suffisait de faire rouler au fond de sa gorge pour plier les volontés des uns à la sienne. Mais Marsh était bien plus intelligent que ça. Il était bien plus intéressant que tout un chacun pour que le soldat veuille user de son don sur lui. Et si le désir lui tiraillait les reins, l'envie secrète, imprononçable que cette volonté ne vienne pas seulement de lui avait fini par se matérialiser entre eux. Un aveu de faiblesse de celui qui tenait des ficelles d'une main trop fébrile. Eclat de sincérité qu'il serait bien trop facile d'outrepasser.



But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down



Dernière édition par Enoch Sinclair le Ven 20 Nov - 1:00, édité 1 fois
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-- enoch & saul.

Il se sent à sa place, maître du corps de l'autre, qu'il rêve de plonger contre ce bureau pour mettre fin à un jeu qui risquait de ne plus l'amuser longtemps. Les mains contre ses hanches, puissantes, pour lui faire comprendre qu'il n'était pas prêt à se laisser confondre. Il avait plusieurs armes pour se sortir de ce mauvais pas dans lequel il s'était embourbé à cause de celui qui se montrait comme étant son ennemi ; le destin. Il a l'habitude de s'approprier les règles, pour les distordre à sa volonté et ne jamais être perdant ; quelle que soit l'issue des jeux. Si son adversaire était différent de tout ce qu'il avait affronté jusqu'ici, il se pensait capable de se munir de son même arsenal pour leur confrontation. La première idée qui était venue s'emmêler à son honnêteté était une tricherie enfantine. La molette entre son pouce et son index constituait un outil redoutable dans l'élaboration de son plan ; quelques tours pour sonner la fin de son supplice. Il savait que l'oeuvre était très infantile, mais savait que la malice pouvait l'aider ; Enoch appréciant certainement ce geste badin qui révélait un côté plus humain du vendeur.
Il était des facettes qui n'étaient percées à jour que tardivement, et l'espièglerie -aussi bienveillante soit-elle dans ce cas là- de Saul en faisait partie. Il ne sait pas si cela aura l'effet escompté, et n'est pas assez naïf pour penser qu'il n'y aura aucune contrepartie à cette ruse. Mais l'idée de reprendre les rennes des prochains échanges était douce pour lui. Il savait se faire assez charmeur pour qu'Enoch ne regrette pas ce retournement de situation. Il pensait que le scénario qui suivrait était évident : il prendrait le dessus, s'imposant contre lui pour quelques échanges peu chastes, avant qu'il ne reparte. Et au final, Saul aurait gagné la bataille.

Il sentait déjà avoir repris la partie avec un tour d'avance, alors que son partenaire lui laissait l'occasion de s'immiscer plus confortablement entre ses cuisses, lèvres accessibles pour sceller le renouvellement d'un contrat qu'il ne connaissait que trop bien ; celui lui offrant le contrôle sur lui. Il glisse alors une de ses mains, passant de son bassin à son bras-ventre pour en défaire le vêtement qui le séparait de sa peau. Les doigts d'Enoch se mêlent aux siens pour laisser le pantalon échouer contre ses genoux plus rapidement. Sourcil levé face à cette précipitation, qu'il prit comme un signe de sa victoire ; alors qu'il n'en était rien. Lèvres contre lèvres, les corps parfaitement réglés sur les mouvements de l'autre, comme s'ils savaient comment s'apprivoiser pour ne faire qu'un ; à force d'habitude, sûrement. Il le laisse se débarrasser du reste de ses vêtements, se demandant ce qu'il pouvait bien avoir en tête en fouillant dans la poche de son pantalon. Des questions qui commençaient à se poser, et Saul qui sentait sa patience s'effriter peu à peu. Il voulait savoir ce que l'autre trafiquait, et sans cette curiosité, il l'aurait certainement attrapé contre le bureau pour accélérer les choses, sans plus de politesses. Il n'aimait pas attendre, surtout quand il se sentait d'humeur à prendre ce qui lui revenait, le plus rapidement possible.
Lui qui pensait que la partie était terminée, et qu'il se trouvait vainqueur d'un tour gagnant. Mais alors que venait faire le dé entre eux ? Pourquoi le sentait-il parcourir sa peau ? Ils pouvaient bien rester dans le bureau, Saul saurait comment occuper l'esprit de son invité pour lui retirer la possibilité de fouiller dans ses affaires. Il savait comment s'y prendre, et comment le prendre.

Le résultat du dé ne changeait donc rien, si ce n'est l'endroit exact où ils s'adonneraient à leur plaisir. Il n'avait pas à s'en soucier tant qu'Enoch n'avait pas la possibilité de parcourir la pièce avec trop d'aisance. Bien que le plus important soit bouclé dans les tiroirs de son secrétaire, il ne voulait pas qu'il se fasse des idées concernants ses lectures. Il le prendrait pour un illuminé s'il analysait de plus près les ouvrages portant sur des créatures, et autres rituels dont Saul essayait de comprendre le sens. Lui qui ne croyait pas en ces choses-là, n'y voyait qu'une bande de jeunes amateurs de frissons, se risquer à des choses qu'ils ne maîtrisaient pas. Écrire de tels étrangetés était à bannir, et Saul y était totalement imperméable.
Mais à en juger par le baiser qu'il reçu, plus dévoué que les précédents, il n'aurait pas à se soucier de ces critiques plus longtemps. Sûrement qu'il y aurait répondu avec encore plus d'entrain, si les doigts d'Enoch n'étaient pas entrées en jeu pour le défaire de sa montre. Il grimace, le vendeur, tord son visage en afféterie, histoire de montrer que le geste ne le touchait pas. Il comprenait bien ce qu'il comptait faire de sa montre, et mimait l'indifférence, alors qu'il était simplement piqué. Un enfant à qui on a prouvé une faute, et puni. Il aurait pu le repousser, simplement pour cela. Il aurait pu le tirer de ce bureau, et lui signifier son agacement en lui balançant ses vêtements au visage. Mais son excitation était bien trop haute pour cela, il avait besoin de le sentir contre son corps, de faire taire son égo ; pour une fois.

Il s'installe sur le bureau, les mains contre la peau chaude du barman, réfléchissant à une autre parade pour se défiler. Son corps était brûlant, et il était pourtant étrangement sage. Il aurait pu se défaire de cette emprise qu'il avait accepté trop rapidement, avant d'y penser plus en détails. Il se trouvait pourtant discipliné, prisonnier volontaire. Observateur, il avait bien compris qu'Enoch arrivait toujours à ses fins. Dans cette chambre au Tartarus, il savait avoir eu des moments de faiblesse qui ne lui ressemblait pas. Très brefs, mais présents, ces instants où il n'avait plus l'impression d'être maître de ce qu'il faisait. Et bien qu'il sache qu'il y avait une solution tout à fait rationnelle à cette énigme, il ne comprenait pas vraiment de quoi l'autre était capable. Impression appuyée par ce murmure, qui aurait pu lui donner froid dans le dos. Ne me pousse pas à tricher. Dilemme insurmontable à son esprit. Il sait qu'il ne peut faire autrement que choisir immédiatement ce qu'il décidait de faire. Devait-il poursuivre ? Ou bien le repousser, en abandonnant son excitation et l'électricité qu'il sentait vibrer en lui, au contact de son torse contre le sien.

lancé de dés:

Légère contorsion sur le côté, afin de tendre le cou vers le dé qu'il avait vu rouler au sol. Il ne pourrait pas l'atteindre pour s'en servir, mais arrivait à distinguer les deux points sur la surface blanche. Le hasard semblait être contre lui, mais après tout, ce n'était peut-être pas plus mal. Depuis qu'il avait rencontré Enoch, il passait par bien des états, et découvrait des expériences qu'il n'imaginait pas. Des émotions. Des sensations qu'il n'avait commencé à percevoir que récemment. Alors il abdique, et se replace droit, contre l'autre. Il devait aller au bout des choses, et ne pas se contenter d'apprendre à procéder avec lui, en surface. Peur mise de côté, et égo tué à la source, il abdique.

Il lève une main, et attrape les lunettes du nez de son partenaire, pour les lui retirer. Il lui enlevait ainsi la vue, et la possibilité de fourrer son nez au milieu de tout ce qui pouvait se perdre dans ses mains. Les documents étaient par terre, mais il ne connaissait pas la capacité oculaire d'Enoch, et ne tenait pas à ce qu'il lise au-dessus de son épaule. Paranoïa aggravée dans ces circonstances, comme si l'autre n'était là que pour lui nuire, au final. La paire, repliée, glisse dans un coin du bureau, et qu'importe qu'elle tombe, ou qu'ils l'écrasent sous la frénésie de leurs ébats. Fébrile entre ses doigts, mais décidé, Saul glisse ses mains dans le dos de son compagnon, et murmure. - Ne me fais pas regretter mon choix. Il est sérieux, impassibilité sur son visage, et le ton plus sec qu'il ne l'aurait dû.

____________________________

Il n'a pas totalement joué le jeu, mais sait que son partenaire ne lui en tiendra pas rigueur. Les mains restées baladeuses, à attraper la chair à des endroits stratégiques pour guider certains gestes. Maître d'orchestre, quand il n'était plus l'instrument. Attrapant parfois sa main, sa cuisse, sa fesse, comme si l'autre en avait besoin. Il les a senti, les mains d'Enoch, se raffermir parfois contre lui pour le rappeler à l'ordre. Une piqure de rappel dont il avait besoin. Au cas où il ait eu envie de basculer sur lui, d'attraper trop rudement ses poignets, de rattraper son naturel dominant. Mais il avait accepté de lui céder les pleins pouvoirs, sans trop savoir à quoi s'attendre.
Il ne savait pas s'il regrettait ou non d'avoir cédé les rennes. Ce n'était pas une question d'appréciation, et il ne pouvait prétendre avoir passé un désagréable moment. Il était bien là le problème, au contraire. Il y avait eu cette douleur qu'il n'avait pas anticipée, mais s'était ensuite plongé dans un plaisir indéniable durant le reste de l'opération. Il avait d'abord essayé de ne pas le montrer, ne pas lui donner la satisfaction de savoir qu'il avait eu raison. Mais la délectation avait vite pris le dessus sur ses tentatives vaines de rester impassible. Tête vers l'arrière, il s'était laissé basculer dos contre la surface froide de l'acajou, au fil de la course.

Paupières closes à la fin des festivités, pour ne pas le regarder. Une main passée dans ses cheveux en bataille, pupilles toujours dilatées alors qu'il ouvre enfin les yeux, et les pose sur lui. Il lui paraît encore plus beau, ainsi le surplombant. Il ignore cette pensée, la range dans un coin muet de son esprit, en demandant à sa matière grise de fondre assez pour ne jamais y repenser. Il se sent légèrement grognon de se sentir aussi bien. Il peut sentir ses muscles se détendre, et même son coeur battre plus paisiblement. Installé dans une plénitude qu'il ne découvrait que bien tard, grâce ou à cause d'Enoch. - C'est officiel, je te déteste. Les mots sonnent tellement faux, et ça se ressent. Ses yeux hurlent autre chose, alors qu'il continue de le regarder, parcourt son visage du regard en se perdant ensuite dans le vert de ses iris. Il laisse quelques doigts se perdre dans les cheveux de l'autre, alors qu'il rapproche son visage du sien pour voler ses lèvres, certainement pour qu'il ne réponde rien, et ne fasse aucun commentaire. Il n'arrive pas à savoir si la lenteur de ses mouvements est de la tendresse, ou de la fatigue. Et ça heurte une nouvelle zone, d'avoir à se poser la question. Son deuxième bras barre le dos d'Enoch, il appuie légèrement dessus pour le garder contre lui, et relâche ses lèvres.

Il retire la main de ses cheveux, et attrape les lunettes restées au coin de la table. Dépliées d'une main, il les met sur son propre nez, en gardant la tête contre le bureau. Une manière de créer une barrière entre eux, ne pas laisser leurs regards s'apprivoiser directement. Parce qu'il se déteste d'avoir tant aimé, et d'avoir tant envie de rester ainsi. Ses lèvres se pincent, son regard se perd vers le plafond, caché derrière le verre des lunettes qui ne lui appartenaient pas. Il déglutit, assez difficilement, et paraît gêné par la situation. Il s'en voudrait presque d'avoir cédé, d'avoir dévoiler cette facette que personne encore n'avait révélée chez lui. Il en venait à se demander pourquoi il lui avait accordé ce pouvoir, et pourquoi il ressentait tant de remord à avoir apprécié. - Il commence à être tard, tu devrais rentrer. Il relève la tête, et se redresse légèrement en laissant Enoch s'écarter pour lui laisser assez d'espace pour s'installer sur ses avants-bras. Sa bouche se tort dans une moue dubitative, comme s'il réfléchissait à quoi ajouter pour ne pas avoir l'air de le mettre dehors.
Le problème était qu'il ne voulait pas le voir partir, et c'était la raison pour laquelle il tenait à ce qu'il s'en aille. Il avait besoin de remettre ses idées en place. - Sauf si tu as trop bu, tu peux prendre le lit, et ne repartir que demain. Il ne comptait pas dormir de toute manière, allait certainement ranger ce qu'ils avaient déplacés durant la soirée, et passer le reste de la nuit à cogiter, et continuer l'étude de ses livres. - Mais si tu ronfles, je te mets un coussin sur la tête. Il n'avait pas vraiment fait attention à ce qu'ils avaient bu, et ne savait pas si Enoch s'était re-servi en vin, en whisky, ni même de cet autre cocktail qu'il lui avait servi, préférait donc proposer de le garder pour la nuit. Ou alors essayait-il de cacher son malaise derrière l'excuse de l'éthanol ? Ou de se convaincre que le liquide y était pour quelque chose dans tout ce qu'il avait pu dire, faire, ou ressentir ?



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Dernière édition par Saul Marsh le Lun 23 Nov - 0:46, édité 1 fois
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#1 'dé à six faces' : 1

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#2 'dé à six faces' : 2

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Souffle court se rallongeant, lové qu'il était encore dans la chaleur de Marsh. Le front lové au creux de son cou, à laisser ses muscles se délasser, le calme revenu dans ce bureau étriqué. Il retira ce bras qu'il ne sentait plus, protection dérisoire entre le dos de l'autre homme et le plateau en acajou. L'excès de sang, d'oxygène et d'endorphines lui tournait agréablement la tête. Yeux fermés, il se laissa porter par les battements de coeur de l'autre homme, recouvrant ses forces. Dire qu'il avait failli le laisser faire. Qu'il aurait pu se laisser convaincre à abandonner son unique chance d'obtenir ce qu'il voulait depuis leur première rencontre. Enoch n'avait aucune idée du gâchis que cela aurait été, jusqu'à pouvoir le voir de ses propres yeux. Oh, il avait bien senti que le concept de lâcher prise était étranger à Marsh. Que même alors qu'il épousait les formes de ce rôle, il lui avait été difficile de se laisser aller complètement. Nécessaire de le recadrer fermement mais sûrement, quelques fois. Mains trop inquisitrices, mouvements trop parfaitement calculés qu'il n'avait suffi que de repousser. Jusqu'à ce que soit atteint le point de non-retour. Ce magnifique point de non-retour, où le chaos supplantait la conscience, et l'ivresse le contrôle.
Même dans son plaisir, Marsh conservait toujours cette obsession maladive pour la perfection. Des rênes qu'il tenait parfaitement jusqu'à la toute fin... Mais pas cette fois. L'abandon le plus total avait le son de ses feulement, la marque erratique de ses reins, la saveur de ses morsures. N'avait pas mis longtemps à lui couper les jambes, au chasseur, tant son expression était belle. Jamais communion n'avait paru aussi vitale. Jamais l'instant de grâce ne s'était-il présenté d'aussi belle manière.

Le nez toujours lové au creux du cou de Saul, et le souffle qui s'apaisait enfin. Toujours soutenu au-dessus de lui, pour ne pas l'écraser sous son poids. La vision de son plaisir imprimée à même les iris, directement au creux de sa mémoire. Les lèvres du chasseur effleurèrent la peau humide, chassant le sel alors qu'il avait pris le goût illusoire du miel. Il se redressa finalement. Contempla l'oeuvre du chaos, son chaos, avec une dévotion abstraite. Magnifique. Elles revenaient, ces sensations et ces pensées toutes aussi abstraites qu'il éprouvait à chacune de leurs étreintes. Cette chaleur diffuse au creux du torse, cette faiblesse passagère dans les genoux. Un bourdonnement agréable contre les tempes, et cette envie de chasser l'espace pour retrouver les lèvres charnues. Ca passerait, il avait fini par le comprendre. Mais en l'instant présent, surplombant l'homme sans vouloir y voir la proie, il se laissa happer par sa contemplation. Par ces yeux d'un bleu royal qui venaient de croiser les siens. Ombre de sourire sous la barbe noire, alors que l'autre ouvrait la bouche. Un ricanement soufflé, devant la remarque. Inutile de prétendre qu'il ne lisait pas le même type de message dans ses yeux. Inutile de préciser que la chaleur dans son torse parut s'accentuer alors qu'il se laissait guider jusqu'à ses lèvres. Enoch ferma les yeux, savoura ce qu'il aurait eu envie de voler. Un contact qui était étrangement plus agréable quand il était volontairement accordé. Lui qui n'accordait que peu de crédit aux contacts, qui les fuyait à moins qu'ils ne soient utiles ou nécessaires, se surprit à se laisser fondre contre ces lèvres. L'impression d'en avoir le droit, même un bref instant. L'impression de vouloir de ce droit, lui qui prenait toujours sans se soucier des conséquences. Il se servit, Enoch. Repondit au baiser avec la même lenteur, savourant tout ce que Saul acceptait de lui donner. Il aurait pu rester comme cela, lové contre sa bouche, logé entre ses cuisses, enroulé par sa chaleur. La pensée vagabonda quelques instants sous les boucles humides, avant de s'échouer dans un puits mémoriel nécessaire. Vital.

Il se redressa finalement, confus. Perturbé par les sensations et les idées diffuses que Marsh soulevait à chacune de leurs étreintes. Enoch ne faisait pas cela, d'ordinaire. Les relations charnelles étaient ce qu'elles étaient, une nécessité. Pour obtenir ce qu'il voulait, quand il en avait besoin. Une information, l'assouvissement des basses préoccupations du corps, ce soupçon de tendresse qui permettait à tout corps humain d'avancer. Les étreintes avaient toutes un but, une finalité, mais surtout une fin. Jamais du genre à s'attarder entre les bras d'une conquête, à se laisser happer par ses lèvres pour autre chose que l'assouvissement des pulsions ou l'accomplissement d'une mission. Le plaisir n'était pas un élément négligeable, mais ces gestes-là n'entraient jamais en compte. Les mêmes que Ruth lui donnait, lors de ces rares fois où ils finissaient entre les draps. S'il les reproduisait par mimétisme, c'était sans les comprendre entièrement. Mais là, au creux des cuisses de Marsh, il commençait à entrevoir sinon leur sens, au moins leur effet. C'était agréable.

C'était dangereux.

Enoch baissa les yeux vers le visage pointu de son compagnon. Se mordit la lèvre inférieure en le découvrant avec ses lunettes. La correction des deux verres rendait ses yeux en amandes plus larges que d'ordinaire, rendant impossible toute tentative de ne pas y sombrer. Un effort que Marsh lui refusa, en détournant lui même le regard. L'envie de relâcher une main pour attraper son menton et le pousser à lui faire de nouveau face. La montre logée sur l'étagère n'avait pas encore sonné. A moins que le bip ait retenti, mais qu'ils aient été tous les deux trop occupés pour le réaliser. Il ne lui suffirait que de peu pour aller voir ce qu'il en était, mais Enoch n'avait aucune envie de partir.
Ce fut pourtant la suggestion de Marsh. Glaciale, comme ce frisson qui coula entre les omoplates du Chasseur. Une protestation silencieuse s'imposa dans tout son être. Il n'avait aucune envie de partir. Mais à cet écho résonnait une toute autre alarme. Celle que tirait son instinct alors que l'effet d'attraction presque surnaturel de Marsh avait clairement une emprise sur lui. Ce n'était pas normal, qu'il ne veuille pas quitter le refuge chaleureux de ces bras. Ce n'était pas plus normal qu'il ne soit pas déjà en train de se rhabiller, à mi-chemin pour foutre le camp.

Tout comme il n'était pas normal que cette injonction le heurte à ce point. Il renifla, le Chasseur. Finit par se redresser pour laisser à Marsh le soin de le faire à son tour.

-T'as peut-être rai...

Elle sonnait toujours, l'alarme. Cri de l'instinct qui s'échoua contre la voix rauque de Marsh, contre cette proposition qui allait à l'inverse du souhait qu'il venait d'émettre. Mouvement de coeur, un peu trop fort. La chaleur de son corps qui reprenait le degré qu'il avait perdu lors de la première suggestion. Enoch fronça légèrement les sourcils, se retirant lentement d'entre les cuisses de Marsh. Tendit les mains dans sa direction pour lui retirer les lunettes et les poser sur son propre nez. Le monde alentour parut d'un coup bien moins flou. Et s'il n'avait eu aucun problème à distinguer les traits léonins au cours de leur étreinte, il voulait être certain de la véracité de ses propositions. Que souhaitait-il ? Qu'il reste, ou qu'il parte ?
Et lui, Enoch, que souhaitait-il vraiment ?
Rester.

L'évidence coula le long de ses nerfs, malaise qui n'aurait pas dû avoir lieu d'être. Ce n'était jamais arrivé en Mission, ça. D'ordinaire, le monde était tranché dans des teintes soit noires, soit blanches. Il n'était pas difficile d'y évoluer quand il y voyait aussi clair. Il était le Chasseur, et l'autre était la proie. D'ordinaire, quand bien même les corps pouvaient s'entrechoquer quelques fois, la frontière était suffisamment claire pour qu'il n'ait aucun problèmes à accomplir son geste jusqu'au bout. Mais Saul était différent. Saul était intéressant. Loin d'être une proie comme une autre, bien plus rusé que la moindre créature que le Chasseur ait pu prendre en chasse. Il repoussa ses lunettes le long de l'arrête de son nez, Enoch. Considéra ses options.

Spoiler:

-Si tu me le permets, je préfère encore rester. Tu n'es pas obligé de me léguer ton lit, je risquerai effectivement de t'empêcher de dormir. Je ne ronfle pas, ceci dit.

Un coup d'oeil amusé, à travers ses lunettes. L'inconvénient d'une alarme en sourdine, c'est qu'au bout d'un moment, on ne parvient plus à l'entendre. C'était précisément ce qu'il était en train de se produire alors que l'esprit du Chasseur se reprogrammait autour de l'idée de rester. Changer son fusil d'épaule et réadapter le tir. Cerveau en constante ébullition, un peu trop alors qu'elle allait précisément dans le sens de ses propres ressentis. Rester dans l'univers de Marsh était une priorité dans l'accomplissement de la Mission. L'instant ou l'autre dormirait serait celui où Enoch pourrait visiter l'intégralité de son appartemnt, pour mieux s'imprégner de sa psyché. Il laissa ses doigts glisser le long des cuisses si accueillantes de l'autre homme, comme une manière de le remercier. Ignora les avertissements de son propre instincts tandis qu'une nouvelle pensée se matérialisait sous les bouclettes noires. Il n'avait pas à les quitter, ces cuisses. Il n'avait pas à le quitter, cet homme.
Il devait le quitter, lui dictait son instinct. Un paradoxe qui le poussa finalement à s'éloigner du bureau pour rejoindre l'étagère et attraper la montre-bracelet qui y trônait encore. Un bref coup d'oeil aux tranches des livres, ce faisant. Ses yeux accrochèrent de nouveau ce titre qu'il ne connaissait que trop. Une dizaine de questions se bousculaient encore sous les mèches brunes alors qu'il revenait en direction de Marsh. Remettait la montre autour du poignet droit de l'autre homme. Ce dernier était gaucher, un des premiers détails à retenir en cas de traque. S'il frappait, Enoch saurait d'où viendrait le coup.

-Tu peux me faire dormir sur le canapé, si cela s'avère moins contraignant pour toi.

Une proposition comme une autre, l'air de rien, qui n'avait rien d'innocent. S'ils ne dormaient pas ensemble, non seulement ils n'auraient pas à s'affranchir de mouvements gênants au cours de la nuit, mais... Il aurait tout loisir de se déplacer pendant que Marsh dormirait, sans courir le risque de le réveiller. Ses doigts achevèrent d'attacher la lanière. Il haussa un sourcil amusé en constatant qu'il avait plus qu'abusé du temps qui lui avait été imparti.

-D'autant que j'ai outrepassé mes droits. Souhaites-tu que je te serve un autre verre de vin, en guise d'excuses ?

L'instinct en sourdine, et l'oeil bien trop vif. Bien trop heureux à l'idée de rester un peu plus longtemps dans cet univers tout fait de perfection. L'envie de revoir le chaos envahir toute la personne de Saul, magnifique et séduisant, une nouvelle fois. L'abandon lui allait vraiment trop bien. Souleva une nuée de chaleur dans tout son corps, que le Chasseur réfréna en se mettant en mouvement. Il s'extirpa de la proximité de l'autre homme, rattrapa leurs vêtements jetés çà et là. Se retira de lui-même du bureau pour ne pas avoir à s'en faire chasser, attendant Marsh à la porte, les bras chargés. La pièce la plus intéressante de l'appartement tout entier attendrait que les corps repus se perdent dans un sommeil réparateur. Tout comme elle attendrait que sa soif, ravivée par le souvenir, ne soit plus qu'une vague impression. Un dernier coup d'oeil par-dessus son épaule, un tu viens ? silencieux. Il s'engouffra finalement dans le loft et se dirigea vers le canapé pour reprendre la bouteille, et leur servir un nouveau verre.
Ni le premier, ni le dernier. Mais il était salutaire pour chasser la chaleur, les idées, le manque. Une impression nouvelle, étrange. Marsh agissait comme un aimant avec Enoch. Une force d'attraction si intense qu'il devait se faire violence pour ne pas échouer contre lui. Mais l'impression de manque, elle, n'avait encore jamais fait son apparition. Nu comme un ver sur le canapé, les vêtements posés sans précaution sur un fauteuil à proximité. Il revint finalement à proximité de l'autre homme, leurs deux verres en main. Les fit tinter l'un contre l'autre.

-A ce lâcher-prise qui te va divinement bien.

L'unique remarque qu'il lui ferait à ce sujet, le Chasseur. D'une sincérité désarmante, qu'il noya presque immédiatement d'une bonne rasade de vin. L'impression que quelque chose avait changé dans sa manière d'appréhender la soirée, et il ne savait pas comment mettre le doigt dessus. Chercha une parade, la trouva en jetant un regard circulaire au loft.

-Excuse ma curiosité, mais je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer le tableau liturgique à l'entrée de ton appartement. Expression de foi déguisée ou goût affirmé pour les arts ?

Enfant de Dieu ou de Caïn ? Les menues discussions connaissaient bien le barman, rôdé qu'il était aux confessions au comptoir qu'il occupait près de huit heures par jour. S'il n'était pas certain qu'elle suffirait à atténuer son propre instinct, au moins espérait-il obtenir une nouvelle information sur l'autre homme.




But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down



Dernière édition par Enoch Sinclair le Lun 23 Nov - 18:20, édité 1 fois
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-- enoch & saul.

Il a l'impression d'être un simple spectateur de ces quelques minutes passées, après la frénésie exaltante de leurs corps. Resté assis sur son bureau, la surface lisse devenue chaude sous leur présence n'était plus si désagréable. Il suit sagement toutes les ondes provoquées dans le regard d'Enoch, attentif à ce que ses yeux lui disent, et que ses lèvres semblent refuser à avouer. Il était dans un état similaire, le vendeur. Ce qu'il lisait chez son partenaire était le reflet de ses propres sensations, il en était persuadé. Il aurait aimé vérifier cette théorie, et plonger contre son torse, en attendant une quelconque réaction de sa part qui lui donnerait une réponse. Mais il s'y refusait, préférant freiner sa descente en enfer plutôt que d'y sauter volontairement à pieds joints. Étourdi en ressentant cette envie de rester allongé, à caresser sa peau, en attendant que la vie leur ordonne de se redresser ; mais pas avant.
Il aurait tant aimé ne pas apprécier ce qu'il venait de lui faire découvrir, et pouvoir le rejeter après cela en lui intimant de quitter son domicile. Il ne serait pas le premier à se retrouver à la porte après une partie de jambes en l'air, mais ce serait pour des raisons différentes. Des raisons, couplées à d'autres, qui lui donnaient le vertige à trop s'y attacher. Il ne voulait pas de ces choses-là, et refusait de se laisser aller à de tels élans de tendresse. Il devait se reprendre, retrouver son aplomb habituel, et arrêter de réclamer cette chaleur qu'il lui avait offerte durant son temps imparti.

Il ne sait pas si sa demande est portée par la panique, lui qui devrait lui demander de s'en aller au lieu de lui laisser le choix. Il devenait un autre au contact d'Enoch, et détestait la sensation que cela lui procurait. Ou du moins, il l'aimait bien trop, cette sensation. Etait-ce seulement grâce au barman, ou était-ce un attrait pour la nouveauté ? Si la deuxième option était la bonne, Saul se savait capable de s'y abandonner parfois, avec beaucoup de supervisions. Il ne s'agissait pas de devenir un accro aux sensations fortes, mais une petite touche d'inconnu de temps à autres ne lui ferait certainement pas de mal. Mais si la première option était la bonne, il savait que c'était une addiction qu'il ne pouvait pas se permettre ; et la peur s'infiltra un instant dans sa poitrine.
Il le laisse lui retirer les lunettes, pour les porter à son tour. Il essaie de ne pas penser à quel point elles lui allaient bien, et lui donnait un air supérieur qui lui plaisait. Les yeux se posent ailleurs, à la recherche d'une nouvelle source d'analyse, pour ne pas rester figés sur le visage de son compagnon. Il ne savait pas ce qu'Enoch avait à l'esprit, et s'il comptait ou non s'installer chez lui pour la nuit. Mais si la raison lui hurlait que l'autre devait choisir de prendre la fuite, ses envies étaient bien différentes. Il voulait le voir rester, et partager la nuit complète avec lui. Mais le plus alarmant n'était pas son envie de le voir s'installer jusqu'au lendemain, mais plutôt le fait qu'ils n'avaient pas à se déshabiller pour que cela l'intéresse. Il était prêt à passer les heures les séparant du soleil, à simplement discuter. Ils pouvaient parler, sans que Saul en se lasse de sa présence, en se jetant sur lui pour le faire taire.

Il masque son plaisir, envie d'éclairer son visage d'un nouveau sourire, une fois la sentence énoncée. Il n'en fait rien, et reste à le regarder alors qu'il se redresse enfin de toute sa splendeur. Son regard le suit, l'observe s'approcher de l'étagère où il avait déposé sa montre avant les festivités. Il n'avait aucune notion du temps, et ne savait pas combien de temps ils avaient passés l'un sur l'autre ; sa montre restait donc un mystère en attendant la suite. Il tend volontairement le poignet, en sentant les doigts de l'homme commencer à y accrocher le bijou. Même s'il la lui avait retiré lui-même, il avait la présence d'esprit de lui accrocher à son poignet droite ; quand le reste de ses congénères se serait accordés sur le gauche, par habitude. Il était observateur, Enoch. Main baissée, il hoche la tête à sa proposition, bien besoin d'un verre pour se booster après toutes ces émotions.

Il se relève, abandonnant le confort qui s'était installé sur ce bureau qui n'avait encore reçu aucune âme jusqu'ici. Parce que personne n'avait le droit de pénétrer dans cette partie de son loft ; à part lui. Il n'avait jamais vu un tel chaos dans cette pièce, et il ne lui suffit que d'un coup d'oeil circulaire pour remarquer les éléments jetés au sol sans la moindre vergogne. Il rangerait plus tard, quand Enoch serait parti, ou endormi.
Il s'avance alors de la porte, afin de le regarder. Le barman semblait assez à l'aise pour faire comme chez lui, et Saul n'en était pas agacé. Il fait un pas en avant, et referme la porte du bureau dans son dos, avant de le rejoindre d'un pas hésitant. Il savait que certaines personnes devenaient étranges après être passées dans ses draps. Il n'était pas rare que certains aient un comportement amoureux, ou au contraire plein de rage. Il avait pu lire ce phénomène dans les agissements d'Enoch quelques heures en arrière, dans cette chambre du Tartarus. Mais là, les choses étaient différentes. Il ne connaissait pas les détails de cet énigmatique mécanisme, mais il savait être plus fatigué dans ces moments-là, comme si quelque chose avait puisé dans ses ressources d'énergie pour assouvir l'amour ou la haine. Ce n'était pas le cas. Mais alors, pourquoi restait-il ? Saul devait-il se méfier de ce choix ? Est-ce qu'il restait pour des raisons plus sombres ? Il ne pensait pas que son compagnon soit de ceux qui s'installent après le sexe, mais après tout, il ne le connaissait que peu.

Il le rejoint, attrapant ce verre qu'il lui tend, en faisant tinter les récipients l'un contre l'autre. - À cette soirée, et à mon plus fidèle client. Il préfère attirer l'attention sur l'autre, pour ne pas penser à ce quelque chose qui lui allait si bien, apparemment. Il porte le verre à ses lèvres, en goûte une gorgée avant de le reposer sur la table basse, en s'installant dans le canapé. Il cherche un moyen de se sortir de là, et remercie Enoch de le trouver à sa place. Un coup d'oeil vers l'entrée, et il se relève pour attraper son caleçon, qu'il enfile. Il n'avait que peu de pudeur, mais c'était une question de respect, ne pas rester entièrement nu si la situation ne le réclamait pas. Il s'assied ensuite, enfoncé dans le dossier, et répond enfin à sa question. - L'art ne se possède pas, je ne suis pas un collectionneur mais plutôt un contemplatif. Il avait un goût plus que prononcé pour l'art, tous les autres, sans exception. Mais ce tableau n'avait rien à voir avec cela, ni avec une quelconque foi que lui-même portait en son coeur. Il laisse son regard se balader sur le corps dénudé de son partenaire, en murmurant. - J'aime les belles choses.

Il s'humecte les lèvres, langue passée dessus en détournant son regard du corps adverse, et retombe sur son verre. Il l'attrape, et l'observe dans un roulis de la main, concentré sur la substance se déplaçant avec volupté dans le verre. Il reprend ensuite la parole, pour répondre plus précisément à sa question, pour une raison qui lui échappe. Il n'était pas du genre à confier des détails de sa vie, encore moins concernant un membre de sa famille. Et pourtant, il apporte cette précision avec beaucoup de naturel. - Celui-ci me vient de ma mère. Elle l'avait installé avant que Saul n'emménage, comme un présent qui lui ferait plaisir. Elle connaissait assez son fils pour savoir que ce n'était pas le cas, et pourtant Saul ne l'avait jamais retiré du mur ; une sorte de remerciement pour ce que cette femme faisait pour son fils, malgré leurs nombreux différents.
Saul ne ressemblait à aucun de ses cousins, et était le mouton noir de la lignée. Pourtant, Madame Marsh l'avait toujours aimé, et continuait de le traiter comme s'il était la fierté de la famille. Il gardait alors ce tableau, comme une manière de garder cette union, si étrange soit-elle, entre un fils déchu et une mère déçue. - J'imagine qu'elle a voulu protéger cet endroit en installant cette oeuvre. Elle doit prier chaque soir pour la pauvre âme damnée de son condamné de fils. L'enfer lui ouvrirait les bras, le moment venu. Il boit une gorgée de vin, et reporte son attention sur Enoch, l'air renfrogné de celui qui en a trop dit. Mais, regrettait-il vraiment ? Il ne sait pas, mais préfère ne pas s'attarder sur ce sujet. - Si tu es amateur d'art, une exposition de sanguines se tiendra en ville jusqu'à la fin de l'hiver. Un rendez-vous ? Non. Juste une information, si jamais il était intéresse ; pour y aller seul. Ou avec un autre.

Il repose son verre, et croise les bras contre son torse, en jetant un coup d'oeil vers sa chambre. - J'insiste pour que tu prennes le lit. Je ne compte pas me coucher, j'ai à faire. Ce n'était pas tellement vrai. Il allait passer la nuit à étudier ses notes, à parcourir ses ouvrages, et à se nourrir de cette culture qui le gonflait d'un bonheur qui ne pourrait jamais lui échapper ; un bonheur qu'il contrôlait, et ne pouvait lui faire peur. Les souvenirs ne partaient pas, sa mémoire bien trop apte à recevoir toutes les connaissances de ce monde.
Il se relève finalement, et attrape les assiettes froides afin de les débarrasser. Il s'éloigne à la cuisine, et pose le tout sur le plan de travail. - Tu n'auras qu'à m'appeler, si t'as besoin de compagnie. Rictus.



AIN'T GONNA BE ALONE
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Pourquoi restait-il, au juste ? Par nécessité ou par envie ? Les deux concepts commençaient à se faire abstraits, flous alors qu'ils se mélangeaient toujours plus en compagnie de Marsh. Toute aussi importante que soit sa Mission, tout aussi nécessaire que soit la recherche d'informations relatives à l'homme, Gabriel ne parvenait pas à se lover parfaitement dans son rôle de soldat. Quelque chose retenait toujours cette facette, laissant entrevoir à l'homme ce que le soldat aurait ignoré. En équilibre sur la tranche, la pièce de sa personnalité. A virevolter au bord du gouffre, et à deux doigts de s'y laisser tomber. Rien pour l'arrêter alors que le soldat s'effaçait au profit d'Enoch. Noyé dans le stupre, les endorphines et le vin, Gabriel. Enoch qui dévisageait sa proie et se laissait aller à apprécier sa présence. Ils étaient rares, les êtres aussi subtils que Marsh. Rares à Exeter, encore plus dans son entourage direct. L'érudition avait toujours fait l'effet d'une lumière sur laquelle se brûler les ailes, chez le Chasseur. Façonné qu'il avait été par Sir Sinclair, par la Garde, par les Saintes Ecritures, c'était un univers tout entier de culture qui s'était ouvert à lui à l'instant où il s'était perdu dans le monde extérieur. Eclatée, la bulle protectrice du foyer et de la Mission. Dieu en bouclier pour lutter contre l'impiété, mais cet appétit gros comme le monde pour tout ce qu'il n'avait jamais eu le droit d'effleurer. Presque coupable du Péché Originel, l'Archange. A l'exception que, contrairement à Eve, il avait la bénédiction tant du Père que de Dieu. Ils devaient se fondre au reste du troupeau pour mieux le protéger. Chiens de garde, élevés à côté d'eux, différents d'eux à bien des aspects. Imitant leurs manières d'être sans être tout à fait.
L'initiation au monde extérieur, au cours du lycée était aussi bien nécessité que test. Enoch l'avait réussi, et en avait développé cet attrait démesuré pour l'érudition.

Il y avait quelque chose de fascinant, dans une tête bien remplie. Une lueur différente au fond du regard que celle qui résonnait dans les yeux du commun des mortels. Différente, aussi, de celle qui illuminait les saphirs de Saul Marsh. L'érudition n'était pas la seule chose qu'ils dégageaient, ses iris. Il y avait cet intérêt partagé entre eux. Comme une connivence inconnue et secrète. Tu m'intéresses, je t'intéresse. Un jeu qui se jouaient à tous les deux, l'un donnant, l'autre attendant sagement son tour. Impossible de quantifier précisément ce qui l'interrogeait le plus sur Marsh. Toutes les connaissances enfouies sous les mèches châtain, ou la manière dont il pouvait potentiellement s'en servir ? Il l'ignorait, Enoch. Reconnaîtrait aisément que c'était partiellement cette curiosité dévorante qu'il sentait croître toujours plus vis à vis de l'autre homme qui l'avait poussé à rester dans cet appartement, plutôt que de s'enfuir au beau milieu de la nuit pour retrouver la froideur de sa maison. Il y avait cette sensation que Marsh pouvait voir à travers ses silences, à travers ses manières ce qu'il était réellement. Il aurait aimé s'infiltrer d'avantage dans son crâne, aurait aimé savoir ce qu'il pensait quand les saphirs se posaient sur lui. Voyait-il l'homme dans son ensemble, et non pas les multiples facettes qui le composait ?

Il l'aurait voulu, Enoch. La pensée fila, ne resta pas longtemps. Fut chassée d'un mouvement de tête, tandis que leurs verres s'entrechoquaient l'un contre l'autre. Coucou dans le nid d'un drôle d'oiseau, il avait dû trouver une parade pour rendre son confort à ce silence devenu pesant. Corps et esprits alliés pour justifier le geste, maintenant qu'il avait pris la décision. A se demander si elle était parfaitement raisonnable, cette fameuse décision, puis à prétendre que tel était le cas. Il pouvait le flairer, le danger. Dans la robe sulfureuse du vin, dans le regard que coula Marsh le long de son corps. Un frisson agréable sur la peau, suivant le tracé du regard de l'autre homme. Enoch se fendit d'un rictus, iris dardés sur le visage pointu de son compagnon. Flatté, le nez dans son verre de vin. Tremper ses lèvres dans le liquide lui éviterait de lui dire que la réciproque était vraie.

La conversation bifurqua sur l'art en général, puis une pièce d'art en particulier. Elle avait attiré l'attention de l'homme de foi, cette petite icône. Pas un tableau de maître, pas emphatique, d'une simplicité écrasée par la lourdeur de son cadre doré. Pas de Noces de Cana, pas de Jésus sur la Croix. Une simple Vierge à l'Enfant, abandonnée au secteur le plus essentiel de l'appartement. L'entrée. Une place où Marsh était obligé de la voir dans toute sa simplicité ostentatoire, à chaque fois qu'il entrait ou sortait de sa demeure. Un choix surprenant de la part de celui qui semblait se donner pour point d'ordre de ne jamais faire preuve de moralité. D'autant que rien dans le reste de l'appartement n'était du même style que la petite icône.
La réponse ne tarda pas à venir. Sa mère. Que la Vierge à l'Enfant ait été offerte n'était au final pas si surprenante. Enoch éprouva un léger pincement au coeur en comprenant que, si le choix n'avait pas été personnel, la grâce de Dieu ne pouvait pas accompagner l'homme aussi bien. Il n'en dit rien. Se concentra sur les lèvres charnues alors qu'elles expliquaient les origines du tableau. Les sourcils d'Enoch se froncèrent. Une image lui apparut en filigrane. Souvenir d'outre-tombe, d'une de ces sorties des rejetons Sinclair dans la paroisse. Plus marquante que les autres, juste après être sorti de trois jours dans la Crypte. Le soleil lui avait brûlé les yeux. Il était resté en retrait pendant que frères et sœurs s'activaient à distribuer des pâtisseries et autres collations aux brebis de Sir Sinclair. Les consignes de ce dernier, Père, à l'époque, bourdonnaient encore contre ses oreilles. Observe tout et tout le monde, mais ne parle à personne. Je veux que tu sois capable d'identifier exactement quinze des convives de cette journée. Corps et esprits brisés, il s'était exécuté. Avec pour argument une maladie passagère pour expliquer sa pâleur et ses joues émaciées, le petit soldat avait accompli sa mission. C'était de là qu'il se souvenait d'elle, qu'il se souvenait de lui. Elle n'était pas restée longtemps sous la curie de Sir Sinclair, Madame Marsh. Quelques mois après que Gabriel ait été capables de les identifier elle, son mari, et quelques uns de ses rejetons, elle avait changé de bergerie. Les enfants ne comptaient pas dans les consignes de Sir Sinclair. Gabriel n'avait jamais eu l'occasion de lui dire que le petit garçon qu'elle tenait par la main s'appelait Saul.

-Peut-être que la seule présence de cette oeuvre dans ton appartement suffit à assurer le salut de ton âme. Une protection par proxy. Y as-tu pensé ?

Clin d'oeil amusé, en énonçant ce qui paraissait être l'irrecevable. Il ne put s'empêcher de demander ce qui avait repoussé à ce point Saul de l'étreinte de Dieu, si tant est que ses souvenirs soient exacts. Mais le nom de Marsh résonnait formidablement fort à son esprit détraqué. Une femme pieuse dans la paroisse Sinclair. Que se serait-il passé, si Saul avait marché à son tour dans les empreintes de Jésus ? S'il avait écouté l'appel de l'Esprit Sain ? Aurait-ils pu grandir ensemble ? Impossible. Les Sinclair ne se mélangeaient pas au reste du troupeau. Si l'idée avait été douce, elle n'était qu'éphémère. S'acheva au fond du verre alors qu'une proposition bien éloignée de toute considération spirituelle tombait entre eux. Un haussement de sourcil noir.

-Serait-ce une invitation ?

Ni oui, ni non. Seulement cette lueur profondément amusée dans les prunelles vertes alors qu'Enoch les dardait sur le visage pointu de son compagnon. Le regard de Marsh lui échappait déjà. Comme s'il n'avait pas proposé cette sortie pour lui, comme s'il n'avait fait qu'énoncer un fait. Mais si tel avait été le cas, il n'aurait au aucun problème à soutenir le regard d'Enoch, si ? Adorable. L'amusement chatouillant ses joues, réchauffant son coeur, à moins qu'il n'ait s'agit de ces étranges sensations que Marsh apportait dans tout son être. Une interrogation de plus dans le mystère qu'était l'homme en face de lui. Aussi pieuse qu'était sa mère, était-ce une preuve de sa condition impie ? Ou était-il en train de chercher des preuves là où il n'y en avait, tout simplement, aucune ? Il plongea le nez dans son verre, Enoch. Y noya le début de pourpre de ses joues -l'alcool, très certainement-, et ses vagabondages. Il devenait plus que nécessaire de rejoindre la masure familiale prochainement pour consulter les archives de la paroisse.

-Vraiment ? Tu n'as aucune intention de me rejoindre ?

Sincèrement surpris par la suggestion, et l'air d'un petit garçon tout aussi perplexe derrière ses lunettes rondes. Etrange affirmation de la part de Marsh. Non seulement elle mettait à mal tous les projets du Chasseur pour la nuit à venir mais...

-Tu ne comptes pas dormir de la nuit ?

Insomniaque, animal nocturne, ou créature inconnue qui n'avait pas besoin de sommeil ? Il fronça les sourcils en considérant l'homme en face de lui. Se heurta à son rictus et une remarque bien tournée en guise de réponse. Elle aurait pu l'amuser, s'il n'était pas aussi surpris. L'homme avait l'équivalent d'une journée entière d'éveil qui pesait sur son corps, sans compter les heures de dépense physique qu'ils s'étaient tous les deux imposées. Le Chasseur avait cru que tout cela serait suffisant pour assommer Marsh pendant quelques heures, le temps de fouiller chacun des recoins de son appartement. Mais il avait été bien naïf de croire que tout serait aussi simple. Ses doigts, toujours enroulés autour du pied de son verre, laissèrent tourner distraitement ce dernier. Les quelques gouttes de vin tourbillonnèrent quelques instants au grès de ses pensées, le temps qu'elles s'assemblent autour d'un nouveau plan. Une moue s'étira sur ses traits. Il leva un regard vers Marsh, l'observant se relever sans le voir.

-Je peux aussi bien t'assister, si tu m'y autorises.

Demander la permission alors que son plan impliquait d'outrepasser précisément toutes ces permissions. Il déposa son verre sur la table basse et s'étira longuement. Etira finalement le bras jusqu'à ce qu'il restait de leurs vêtements entassés, et enfila de nouveau son boxer. Plus à l'aise, drapé dans une pudeur inutile compte tenu de ce qu'ils connaissaient l'un de l'autre. Maintenant sur un réel pied d'égalité, qu'Enoch continua de prouver en rejoignant Marsh dans le coin cuisine. Il observa ses mouvements, prit le pli autant que l'éponge immaculée qui reposait sur son support, au bord de l'évier. Les restes de leur chaos contrôlé encore lamentablement étalés au sol ou sur les comptoirs, il fit couler un peu d'eau chaude pour accomplir un rituel qu'il connaissait parfaitement. Inutile que Marsh insiste. Le barman accomplissait suffisamment la vaisselle au cours de son service pour être plus rapide que lui dans ce domaine.
S'exécuta en laissant à l'autre le soin de s'occuper comme il l'entendait. L'odeur chimique du détergent le ramenant doucement à la froideur d'esprit habituelle.

-Je n'ai pu m'empêcher de constater les nombreuses notes étalées sur ton bureau. Rassure-toi, je n'ai pas été capable de les déchiffrer. Tu as dû en avoir confirmation en enfilant mes lunettes.

Après tout, sa correction était suffisamment forte pour qu'un oeil qui n'en avait pas besoin sente la différence. Les mains toujours dans l'eau chaude, et il poursuivit, un coup d'oeil intrigué jeté dans la direction de Marsh.

-Qu'étudies-tu qui soit bien plus agréable que de passer ta soirée en charmante compagnie ?

Trop curieux ? Certainement. Présomptueux ? Tout autant. Mais Enoch avait le sentiment que plus il assistait Marsh dans le nettoyage, ou quelque tâche qu'il ait prévu d'exécuter pour meubler sa soirée, il valait mieux l'accomplir. Moins Marsh avait de distractions, plus vite il reviendrait à son jouet fait de chair et de sang. Plus vite, alors, Enoch pourrait-il s'acharner à l'épuiser pour le pousser à dormir. Curieux de savoir avec quel terreau l'homme cultivait sa belle tête, tout autant que d'évaluer la portée de ses résistances. Il acheva la vaisselle, donna un bref coup d'éponge sur l'évier et le comptoir. Mains rincées et propres, enfin séchées, il finit par se tourner vers Marsh. Adossé à l'évier, et les bras croisés sur le torse.

-Quelle est la prochaine tâche à accomplir ? Ordonne, et j'exécute.





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Saul Marsh
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-- enoch & saul.

Il ne savait pas pourquoi il s'était confié concernant ce tableau qui occupait une place de choix dans son loft. Lorsqu'il entrait dans son appartement, il se retrouvait nez à nez avec cette pièce qui représentait ce qu'il trouvait de plus repoussant chez les membres de sa famille ; leur foi. Il ne s'accordait pas à leurs dogmes, préférait choisir sa propre voie en faisant l'affront à sa mère de ne plus se rendre à la messe qu'ils partageaient ensemble durant sa tendre enfance. Les choses y étaient trop immaculées, et il voyait en les paroles de ces hommes d'église, un savoir stérile. Il aurait pu épouser une vie ecclésiastique si son besoin d'être maître de ces choix n'avait pas été aussi puissant. Il était, depuis toujours, celui qui se dressait face aux paroles absurdes de sa mère qui lui invoquait toujours la volonté divine, à chacun de ses choix. Dieu était partout et souhaitait, à travers la bouche de sa mère, en faire un objet de foi, avant d'en faire un homme.
Les réunions familiales, se faisaient de plus en plus rares, pour lui. Il savait que les membres de sa famille -si nombreuse- devaient casser du sucre sur son dos, en espérant qu'il n'apprenne jamais en quels termes ils l'évoquaient dans leurs conversations. Évidemment, cela n'incluait pas les parents du principal concerné, qui défendaient leur enfant corps et âme. Les répliques étaient nombreuses, et un cousin avait soulevé l'hypothèse d'une possession démoniaque ; voyant en Saul une âme damnée qui ne pouvait se déplacer que sous la volonté d'une entité maligne.

Mais il ne raconterait pas ces aventures familiales, ne s'étendrait pas sur ces détails personnels de son éducation. Il avait été un enfant de Dieu, et n'était aujourd'hui qu'un homme ; mais fier de son libre arbitre. Et il en avait déjà trop dit, en quelques minutes seulement. Il aurait pu se contenter d'une réponse monosyllabique, voir d'un haussement d'épaule signifiant : pas tes affaires. Mais non, il avait pris la parole pour en dévoiler bien plus qu'il ne l'avait fait avec certains, en toute une vie d'existence. Et pourquoi ? Il n'en avait pas la moindre idée. Tout comme il ne savait pas pourquoi il se retrouve amusé par la réplique de son invité, allant presque jusqu'à sourire à son clin d'oeil. Il ne répond rien ; qu'en dire ? Aucune explication non plus sur l'évocation de cette exposition aux couleurs rougeâtres qui mettraient en avant les plus belles sanguines que la ville n'aient jamais reçu en ses galeries. Est-ce qu'il avait envie d'y aller ? Évidemment. Voulait-il y aller avec Enoch ? Oui. Mais le ferait-il ? Il refusait de penser qu'il s'agisse d'une invitation, et préférait se dire qu'il ne s'agissait que d'une indication ; d'un amoureux d'art à un autre.

Le silence est certainement plus significatif que tous les mots qu'il aurait pu employer. Mais lui était en droit de se demander s'il s'agissait d'une manière de lui signifier qu'il ne s'était en rien question d'une invitation de sa part, ou bien une habileté pour ne pas s'avouer qu'il ressentait l'envie de l'y accompagnait. Il ne devait pas s'attarder sur ces considérations, aurait tout le loisir de s'y pencher quand il aura le nez plongé dans ses nombreux bouquins. Lui qui ne dormait que peu en temps normal, comptait bien moins se laisser aller au repos alors qu'il avait le barman entre ses draps. Et pourtant, il savait qu'il en avait besoin de ces quelques heures à recharger des batteries déjà faibles. Il pourrait toujours s'accorder une heure ou deux, à l'abris, dans son bureau. Il secoue la tête à sa question ; non, il ne dormirait pas.
Mais Enoch non plus, n'en avait pas l'intention. Il arque un sourcil, le vendeur, et pose ses deux mains à plat sur le plan de travail en le regardant s'approcher. En quel domaine pensait-il lui être utile ? Le ménage ne prendrait que peu de temps, l'homme réglé comme une machine à remettre en place tous les dérangements, à l'encontre de l'ordre rigide imposé au loft. Il l'observe attraper l'éponge, et ne s'impose pas pour l'en empêcher, préférant rester en retrait et faire comme chez lui. Il s'agissait de sa première venue en ses lieux, et il paraissait assez à l'aise. L'idée faisait plaisir à Saul, pour une raison qui lui échappait étrangement.

Il s'occupe autrement, ramassant les dégâts répandus dans la cuisine. Épices dispersées sur le sol, et sur le plan de travail, qu'il remet religieusement à leurs places respectives. Ils avaient fait les enfants, et il se devait de remettre de l'ordre dans son environnement, avant que cela ne devienne un problème pour l'homme maniaque qu'il était. Il ralentit ses mouvements, en l'entendant évoquer les notes dispersées dans son bureau. Soulagé de constater que sa ruse avait fonctionné, concernant le vol de ses lunettes. Il ne savait pas ce qu'il devait lui répondre, assez divisé sur la question. Il pouvait lui mentir, ou ne lui offrir qu'une demi-vérité. Il ne restait jamais plongé très longtemps sur le même sujet d'étude, et aimer aller d'ouvrage en ouvrage pour que son cerveau ne manque jamais de surprises, et de stimulations.
Il termine de ramasser leur chaos, et reste droit comme un i, en le regardant. Ses doigts tapotent le plan de travail, comme distrait de ce que l'autre pouvait lui dire. Il réfléchissait en réalité, se demandant comment se débarrasser de cet élément perturbateur qui donnait l'impression de ne pouvoir se libérer de la nuit. Pourquoi ne se contentait-il pas de rejoindre un lit qui lui permettrait de se reposer, et faire disparaitre les effluves d'alcool ? - Je ne refuse pas ta compagnie, loin de là. J'ai simplement pensé que tu voudrais dormir après une soirée si ... mouvementée. Il recule de quelques pas, et attrape la bouteille de vin laissée sur la table basse. En quelques enjambées, il revient vers l'évier, et se plante face à lui en buvant directement à la bouteille. Il tend l'alcool à son compagnon, et pose deux mains contre ses hanches après qu'il ait pris la bouteille. Ils avaient bu plus qu'il ne le pensait, le récipient presque vide. - C'est toi que j'exécute si tu te décides pas à aller te coucher. Il descend très légèrement les mains, afin de laisser sa main droite jouer avec l'élastique de son sous-vêtement.

Il peut sentir l'ivresse grimper jusqu'à sa tête, et envahir une grande partie de son corps. Il attrape la bouteille devenue vide des mains d'Enoch, et la pose à côté d'eux, avant d'attraper ses lèvres entre les siennes. Il ne pouvait expliquer s'il s'agissait d'un moyen de le faire penser à autre chose qu'à ses notes, ou simplement un élan réclamé par Bacchus, ou par une autre divinité. Un baiser au goût de vin, fin de liste d'autres occurrences survenues durant la journée. Il avait pourtant passé assez de temps scotché à ses lèvres, pour ne pas avoir à en redemander ainsi soudainement. Il recule la tête, l'air de rien, et s'éloigne doucement sans même lui demander de le suivre. Sa démarche le mène jusqu'à la chambre, où il retire le seul vêtement qu'il avait encore, en dehors de son caleçon ; sa montre, qu'il pose sagement sur sa table de chevet.
Il s'assied sur son lit, pour montrer qu'il baissait les bras, et comptait l'accompagner dans son sommeil, s'il était là le seul moyen de le faire s'endormir. Il l'attend, et fait un simple aller-retour pour vérifier que la porte était bien fermée à clef.

Il n'avait pas l'habitude de dormir aux côtés de quelqu'un. Lorsqu'il se retrouvait dans le lit d'un quelconque coup d'un soir, il s'arrangeait toujours pour partir avant que la personne n'ait l'envie de lui faire un câlin, ou de lui parler. Il se relevait, attrapait ses affaires, et disparaissait le plus rapidement possible de la vie de la personne. Il avait dormi seul toute sa vie, lui qui n'avait jamais eu de relation assez sérieuse pour ouvrir une place à ses côtés dans un confort partagé. Mais la vue d'Enoch le rejoignant dans les draps, avait quelque chose d'agréable. Il ne savait pas qu'il serait toujours là le lendemain matin, et sûrement qu'il serait parti avant que le vendeur n'ouvre les yeux, mais c'était déjà un exploit pour lui, de s'endormir auprès de quelqu'un.
Il s'allonge sous les draps, dénudé -à quoi bon enfiler un pyjama-, et observe Enoch en faire de même. Il reste tourné vers lui, appuyé sur son coude, pour ne pas être totalement couché, à se demander ce qu'il est censé lui dire dans ses moments-là. Bonne nuit ? Fais de beaux rêves ? Ce n'était pas trop pour leur simple relation vendeur/client ? Le déni lui interdisait de penser qu'il y avait quelque chose de plus important que cela,  quand bien même les preuves étaient là. Saul ne recevait pas ses autres clients chez lui, il ne les fournissait pas gratuitement, et il n'appréciait pas leur compagnie comme il le faisait avec Enoch. Quelque chose se créait dans l'esprit de Saul, quelque chose qu'il ne comprenait pas, mais qui lui plaisait énormément. Peut-être que c'était le vin qui parlait. Peut-être qu'il verrait cela d'un oeil nouveau le lendemain, et que la situation ne serait pas aussi agréable qu'elle en avait l'air.

Il savait comment fonctionnait les couples, mais ils n'en étaient pas un. Il était alors hors de question de lui adresser le moindre geste de tendresse, baiser, ou autre gentillesse. Il n'allait pas le border, non plus. - Bonne nuit, Michael. Mauvais prénom, encore fait exprès. Comme pour que son bonne nuit passe moins bien.
Rien de plus, il tend le bras et appuie sur l'interrupteur pour éteindre la lumière, comme pour se cacher de son regard.



AIN'T GONNA BE ALONE
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Enoch Sinclair
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Parfaitement à l'aise dans son élément, tout autant que dans cet appartement. A y évoluer comme il le faisait, Enoch commençait à avoir une meilleure vue d'ensemble sur le cadre. Le lieu de vie de Marsh, dénué de murs, était relativement facile à appréhender. Remerciant intérieurement le souci de contrôle de son compagnon, le Chasseur s'était imprégné de la disposition des lieux sans trop de difficultés. Avait rejoint le coin cuisine pour mieux marquer toutes ses intentions. Il n'avait pas prévu de se lover entre les moindre draps s'il n'était pas accompagné. Tout aussi fatigué qu'il commence à se sentir, tout aussi aviné qu'il ne l'était déjà, il avait un plan et comptait le mettre à exécution. Etudier l'antre après avoir assoupi son propriétaire. Le projet était louable et exécutable, si son corps acceptait de coopérer. Parce qu'il commençait à les sentir, les répercussions de cette journée plutôt mouvementée. Marsh n'était pas homme à s'épuiser facilement, et tous les deux avaient suffisamment de ressources pour des corps à corps aussi créatifs que sportifs. Etait-il présomptueux de croire à ce point qu'il tiendrait longtemps le choc, le Chasseur ? Certainement. Mais avec l'intérêt pour la Mission, autant que celui qu'il portait à l'homme qui le rejoignait à présent pour nettoyer rapidement la cuisine, il comptait sur toute la force de sa volonté pour réussir à tenir le coup.

S'étira d'un sourire amusé en voyant Saul Marsh nettoyer les vestiges d'un chaos organisé. Son regard glissa sans la moindre gêne sur la plastique avantageuse du vendeur tandis que, sa propre tâche achevée, il s'était adossé à l'évier. Bras croisés sur la poitrine, et les yeux qui léchaient la peau de l'autre. Satisfaits, les appétits repus pour l'instant présent. Les gestes de Marsh n'étaient pas aussi vifs qu'auparavant, au moins aussi marqués que les siens. Etat de grâce, entre la fatigue, l'alcool et la satiété. Une délicieuse flottaison qui s'accentuait alors que l'autre homme rouvrait la bouche, en réponse à une de ses interrogations. S'il mentait en prétendant la compassion, il le faisait divinement bien. Enoch aurait pu s'y laisser prendre si Marsh n'avait pas été aussi insistant quant à la nécessité de son invité à dormir. Oiseau de nuit incapable de trouver le sommeil, ou un simple manque d'habitude à ce que ses clients viennent passer la nuit entre ses draps ? Ombre de rictus, sous la barbe noire. Il ne répondit rien, le laissa s'éloigner pour mieux le retrouver. Noisettes glissant contre la gorge pâle, à chaque gorgée. Les traces de leurs étreintes plus présentes avec le temps, rouges sur son cou. Enoch n'aurait peut-être pas dû en éprouver une telle fierté, de ces traces. Mais il y avait quelque chose de plaisant à l'idée d'avoir réussi à laisser son empreinte sur un homme qui se voulait aussi insaisissable. Une preuve de plus que son plan était en bonne voie. Traces sur la peau, et bientôt il serait lové en-dessous. Il l'espérait, au fond. Au plus proche il serait de l'homme, au plus tôt il saurait s'il cachait une bête. Et quand bien même tout danger serait écarté et Marsh prouvé parfaitement humain, ça n'en serait que mieux. Le vin aidait certainement à ce que la journée lui ait paru aussi agréable. La compagnie de Marsh était de loin la plus plaisante qu'il lui ait été donné d'avoir depuis de nombreuses années. La plus agréable à l'oeil, aussi.

Il frissonna en le voyant se rapprocher. Attrapa la bouteille pour l'achever à son tour, son corps s'adaptant bien trop vite à la chaleur de ses mains. Conditionné, déjà, à se lover au creux de ses paumes. L'alcool devait aider à le rendre plus docile, à tolérer plus facilement que l'autre homme le touche de la sorte. Lui qui devait se faire violence pour supporter le contact d'autrui, passé un certain stade, toujours aussi surpris par la facilité de l'autre à être passé au-delà de ses défenses. Peut-être la Mission était-elle trop importante. Ou peut-être y avait-il quelque chose de résolument surnaturel caché dans ses cellules, qui soit capable d'adoucir jusqu'au plus sauvage des animaux. Noisettes chaleureuses posées sur le visage pointu. Un haussement de sourcil amusé devant l'injonction. Il se laissa délester de la bouteille, posa ses mains sur le torse de Marsh, la bouche ouverte sur une réplique. N'eut le temps de rien dire, interrompu par une paire de lèvres impérieuses. L'alcool dut aider à le trouver aussi agréable, ce baiser venu de nulle part. Un baiser qui n'avait rien de comparable aux autres, ni précipité, ni passionné, ni violent. Il se surprit à vouloir y répondre, rouvrit les yeux une fois qu'il était bien trop tard pour le faire. Marsh déjà éloigné sans bruit ni parole, et le sang d'Enoch qui lui cognait vigoureusement contre les tempes. L'envie d'en avoir d'avantage, alors que l'alarme de son instinct se remettait à siffler contre ses tympans. Il était capable de le contrôler ce danger. Il était capable d'y résister.

Tout comme il resta une minute de trop, perplexe, dans la cuisine. En proie à tout ce combat interne, ses yeux observant sans les voir tous les gestes de Marsh alors qu'il lui ouvrait la voie vers la chambre. Enoch finit par se remettre en marche, l'invitation plus qu'évidente pour qu'il le rejoigne. Déposa ses lunettes sur la table de chevet et se lova entre les draps à sa suite. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait plus fini dans un lit avec qui que ce soit pour autre chose que la tâche. S'il s'y pliait quelques fois pour la Mission, il préférait dormir seul, le soldat. Plus simple. Moins contraignant. Moins risqué, aussi. Mais là, alors qu'il se sentait toujours particulièrement tendu d'ordinaire, il ne se sentait pas si mal que ça. Les draps étaient doux. Il pouvait sentir la présence de Marsh autant que sa chaleur, sans que l'ensemble ne soit aussi contraignant qu'avec de nombreux autres. Devaient-ils se contraindre à l'étreinte proverbiale post-coïtale, ou pouvaient-ils rester là, l'un non loin de l'autre, sans forcément avoir à se toucher ? Juste profiter de la présence de l'autre, sans se contraindre mutuellement. Etrangement, il eut l'impression que c'était possible, le soldat. Plongea un regard qu'il aurait voulu chargé de moins de gratitude dans les saphirs de son hôte, avant que la magie ne retombe comme un soufflet.

Michael.

Il grogna, Gabriel. Se retourna dans le lit, dos à l'autre, pour s'installer plus confortablement. Membres serrés, rassemblés en boule au bord du lit pour être prêt à bondir si l'occasion le demandait, comme il l'avait toujours fait quand il était seul. Tout aussi capable qu'il était d'endosser un rôle en cours de mission, celui de l'homme en parfaite confiance étalé dans un lit, cette illusion ne durait jamais plus de deux ou trois nuits. Le naturel revenait inexorablement au galop. Mais ce soir, sans qu'il ne parvienne à se l'expliquer, Enoch sentait qu'il n'avait pas besoin de donner le change. Nul besoin de se cacher derrière une illusion parfaitement construite, entre ces draps-là. Comme si Marsh aurait été capable de voir au-delà de l'illusion de confort. Comme si l'autre homme aurait su que, dans le fond, le soldat s'était obligé toute sa vie à dormir sur le qui-vive. Parties tendres protégées par le reste de ses membres, et souffle le plus silencieux que possible pour n'alerter personne.

-Bonne nuit, Mr. Bricolage.


-----------


Il avait eu l'outrecuidance de croire qu'il serait capable de ne dormir que d'un oeil. Finalement, il n'avait pas suffi de grand chose pour que le sommeil l'emporte totalement. Bénit Dieu et ses anges pour lui avoir offert une nuit sans rêves ni cauchemars. Lorsqu'il ouvrit un oeil, difficilement, il se rendit compte qu'il avait bougé, toutefois. Aperçut la peau laiteuse de son compagnon juste devant lui, sentit le contact chaud de son dos contre son front. Il referma les yeux quelques instants, confus, le soldat. Membres rassemblés contre son torse et coeur qui battait bien trop vite alors qu'il cherchait à savoir si sa nuit avait été aussi agité, aussi douloureuse que d'habitude. Le noir, tout ce dont il se souvenait était cette abysse infinie dans laquelle il avait eu la sensation d'avoir sombré. Il recula légèrement le visage, étudia les marques sur la peau de son compagnon. N'y trouva que les vestiges d'une journée presque entière de passion, et respira enfin. Presque soulagé, le doute de n'avoir rien exprimé dans le courant de la nuit. Cela ne lui arrivait pas, d'ordinaire, lorsque l'illusion de confort était préservée. Mais rien ne lui semblait ordinaire depuis de nombreuses heures.

Il finit par se redresser, bouclettes en bataille et regard brouillé. Tâtonna par réflexe pour trouver ses lunettes sur la droite, laissa ses doigts échouer dans des draps encore tièdes et se souvenir qu'il n'était absolument pas chez lui. Montures enfilées, en étudiant le loft maintenant que la lumière du soleil en baignait l'intégralité. Il jeta un coup d'oeil à l'homme assoupi à côté de lui. Etudia ses traits apaisés, l'expression du laisser-aller le plus total sur son visage. Il l'avait aperçu dans le bureau, cet état de grâce, Enoch. Sentit la même sensation flûtée, cette chaleur douce et diffuse, au creux de son torse. Du mouvement sous les paupières refermées. Il n'allait pas tarder à se réveiller.
Tant pis pour le bureau, ce serait pour une autre fois. Le soldat se redressa. L'impact de leurs jeux de la veille se firent d'autant plus sentir dans tout son corps. Lassitude paresseuse dans les muscles, alors qu'il rejoignait le coin salon pour enfiler son pantalon. S'il n'avait pas le temps d'explorer les environs, il n'était pas obligé de partir comme un voleur. Pouvait au moins remercier l'hôte comme il se devait pour toute son hospitalité.

Des oeufs, un peu de farine et un peu de lait. La machine à café dernier cri, hors de prix, en train de ronronner tranquillement à côté de lui tandis qu'il s'activait sur le petit déjeuner. Rien de surprenant, tout du moins pour lui. Enoch n'était pas un ingrat. Il savait faire en sorte de remercier toute personne qui ait été bienveillante à son égard, qu'elle soit sa cible ou non. Bien élevé, l'homme de Dieu. A servir ses pancakes et sa tasse de café à Marsh avec tout le naturel du monde. Leurs nombreuses acrobaties de la veille lui avaient filé les crocs, à lui. Et si Marsh ne touchait pas à son assiette, ça n'allait pas empêcher le barman improvisé cuisinier de le faire avec la sienne.

-J'ignorais si tu préférais manger salé ou sucré, le matin, alors j'ai vu au plus pratique. Bien dormi ?

Il ne savait ni quelle heure il était, ni même combien de temps ils avaient dormi. Leva une main en direction du visage de l'autre homme, maintenant qu'il était assis non loin de lui, pour remettre un peu ses cheveux en place. L'air débraillé du matin lui donnait un certain charme bien différent de ce qu'il renvoyait d'ordinaire.

-J'ai deux propositions pour toi. Soit nous prenons notre temps puis nous profitons que j'aie pris ma journée pour aller jeter un oeil à cette fameuse exposition de sanguines. En tout bien tout honneur, bien entendu. Soit la même chose, mais je déguerpis ensuite. Tu avais l'air d'avoir des choses à faire, cette nuit, et je n'ai pas été d'un grand secours pour t'empêcher de dormir.

Une oeillade amusée dans la direction de l'autre homme. Ni l'un ni l'autre n'avait tenu bien longtemps avant de succomber au sommeil. Mais peut-être la pilule serait-elle plus facile à avaler si Enoch lui-même reconnaissait cette erreur-là.








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Il s'était endormi presque instantanément. Après un bonne nuit assorti d'un surnom qui avait provoqué un sentiment bien différent que la vexation, puisqu'il était le signe que sa provocation avait fonctionné. Il l'avait entendu râler en lui faisant dos, comme un enfant à qui l'on a retiré son jouet favoris. Saul avait alors roulé des yeux, avant de s'installer à son tour pour le reste de la nuit. Les yeux fermés, et le coeur se calquant sur un rythme bien plus doux, il s'était laissé emporter par les bras de Morphée, en se forçant à ne pas repenser à cette soirée. Aussi agréable fut-elle, il ne devait pas y songer, avant d'avoir l'esprit plus clair. Le vin lui avait brouillé les pensées, et une nuit de sommeil suffirait certainement à mettre fin au trouble que ressentait son corps à l'idée de l'avoir à ses côtés, dans son lit. Il pouvait sentir sa chaleur, et appréciait le léger affaissement que son poids ajoutait au matelas.

Une nuit sans rêve, comme toutes les précédentes, et celles qui suivraient. Il avait dormi d'un repos profond tout au long de la sorgue, et ne s'était réveillé qu'à une occasion, en sentant un bras se poser contre lui. Lui qui était habitué à s'endormir seul, aurait pu avoir une crise cardiaque s'il n'avait pas reconnu cette main qui se lovait contre sa peau. Une légère torsion du cou, afin d'essayer de voir derrière lui, mais il ne pouvait apercevoir qu'une infime partie de l'iceberg. En temps normal, il aurait certainement repoussé cette main, et se serait éloigné au bord du lit afin de ne plus sentir ce qui semblait être son front, contre son dos. Mais il ne s'était pas occupé de cette intrusion dans son espace personnel, était resté là, le regard accroché à ces doigts qui ne bougeaient plus. Il ne lui avait pas pris l'envie de se lever pour aller ouvrir un bouquin au hasard, et s'était contenté de se rendormir, abandonnant l'idée d'être productif cette nuit-là.
Il pensait, avec raison, que l'autre homme serait parti avant qu'il ne se réveille. Aucun réveil n'avait été enclenché, mais il imaginait son amant être un lève-tôt. Lui, ne se couchait que rarement, et dormait par bribes afin de ne jamais être dans un sommeil trop profond. Il ne savait pas comment la nuit avait pu être si bonne, alors qu'il se réveillait bien plus tard qu'il ne l'aurait dû.

Il ouvre les yeux, corps engourdi, et tend un bras à côté de lui pour vérifier sa théorie concernant Enoch. Il avait raison ; il était seul. Logique. Pourtant, il se trouve étrangement déçu de ce constat. Le soleil était déjà haut dans le ciel, ce qui ne laissait rien présager de bon, concernant l'heure qu'il était. Il tend alors son autre bras, et attrape sa montre sur la table de chevet. Merde. Il aurait déjà dû ouvrir sa boutique.
Il lui faut quelques secondes avant de se rendre compte que quelques bruits viennent de la cuisine, comme celui presque assourdissant de la machine à café. Il se redresse, un bras en angle droit sous lui pour se maintenir, et fait une moue surprise en voyant le barman derrière son comptoir, à faire cuire des pancakes. La scène était surréaliste, et resterait certainement quelques temps dans sa mémoire. Il se racle la gorge, et se relève en le rejoignant à pas lents. - Euh non. Enfin, oui. Merci. Il ne passe pas par le canapé pour ramasser ses vêtements, toujours en caleçon dans la cuisine où il se laisse servir. Il s'installe sur un des tabourets autour de l'immense plan de travail, et le regarde comme s'il le voyait pour la première fois.

Il a l'air perdu, pourtant chez lui, alors qu'il attrape sa tasse de café, et y perd son visage en ruminant sa surprise. Il boit quelques gorgées, toujours silencieux, comme s'il ne faisait pas partie de cet étrange moment. Il ne recule pas la tête, en sentant les doigts d'Enoch replacer ses cheveux, se contente de l'observer, sans dire le moindre mot, complètement ailleurs. Déconnecté. Il attrape sa fourchette, et commence à manger en cherchant ce qu'il était censé dire dans ces cas-là. Lui qui n'avait jamais connu de lendemain, avec qui que ce soit. Lui qui n'avait jamais eu de relation assez profonde pour cela ; et qui se réveillait toujours avant les autres. Il lui était difficile de trouver ses mots, presque impossible.
Il est alors reconnaissant envers lui de reprendre la parole, et ne pas le laisser s'embourber dans des réflexions sur les bonnes manières à adopter. Il était si préoccupé concernant ce qu'il devait lui dire ou non, qu'il en avait oublié de le remercier pour le petit déjeuner. - Tu as peut-être pris ta journée, mais j'ai une boutique de bricolage à ouvrir. Et pourtant, l'idée de l'accompagner à cette exposition était plaisante. Il préférait cela, plutôt que d'aller se planquer derrière son comptoir à conseiller des abrutis sur la manière dont passer de l'autre côté. Il n'ouvrirait certainement pas pour la journée, et tant pis s'il recevait un message de sa mère demandant pourquoi ce choix. Il pouvait se porter malade, ou se contenter de lui signifier qu'il n'en avait pas envie.

Mais il devait se montrer un minimum réticent, et ne pas sauter sur l'occasion de passer plus de temps avec lui. Il bronche pour la forme, se plonge dans une grise mine qui le caractérise si bien. Mais le barman devait assez le connaître pour y voir clair dans son jeu, comprendre qu'il n'avait aucune intention de travailler pour la journée. Il continue de manger, après avoir reposé sa tasse. - Il est vrai que tu n'as pas été d'une grande aide, cette nuit. J'imagine que la journée avait été trop épuisante pour toi. Taquin, alors qu'il mime une moue compatissante ; comme si lui-même n'avait pas dormi comme un bébé, et ne sentait pas de nombreuses courbatures dans certains de ses membres. Mais il ne lui avouerait pas, hors de question.
Il termine son assiette, et se lève en la prenant avec lui, afin de la rincer et la poser au fond de l'évier. Il ferait la vaisselle plus tard, il avait le temps. La tasse de café devenue tiède dans sa main, il s'adosse au lavabo, et regarde en direction de son invité, en faisant celui qui réfléchit, comme s'il n'avait pas pris sa décision depuis plusieurs minutes déjà. - Je devrais pouvoir m'accorder un jour de congé, après tout. Je ne peux décemment pas te laisser y aller seul. Il arque un sourcil, et termine son café.

Il rejoint le canapé, et attrape ses vêtements, enfilant son pantalon. Il aurait aimé abandonné son hôte afin d'aller prendre une douche pour se débarbouiller pour la journée, et détendre ses muscles sous l'eau chaude. Mais il refusait de laisser Enoch seul, sans surveillance, dans son appartement. Il l'avait avoué lui-même, il était venu faire une forme de repérage. Et si Saul était convaincu qu'il ne s'agissait pas d'une manière de le voler, il redoutait les raisons de ce fameux repérage. D'abord dans sa boutique, puis jusque chez lui. Il y avait trop de secrets dans son secrétaire, pour qu'il ne le laisse fouiller. Il aurait tout le loisir de se laisser couler au fond de sa baignoire, une fois de retour chez lui. Un bain pour délasser ses membres, et calmer ses courbatures.
Il termine de se rhabiller, fermant un à un les boutons de sa chemise, et marche lentement vers le grand comptoir central de la cuisine en s'adressant au barman. - Après l'exposition, on pourrait aller manger un morceau. Je t'invite, ça sera ma manière de te remercier pour le petit déjeuner. Il termine de s'habiller, et fait le tour des tabourets afin d'attraper la bouteille de vin vide, afin de la mettre dans le lot d'objets en verre. Pour le recyclage. Il ne se souvenait pas qu'ils aient vidé une bouteille entière. Il range ensuite le cocktail plus fin qu'il lui avait servi en début de soirée ; alcool à ajouter à la liste de ce qui avait paralysé son sang. Ils avaient certainement trop bu, ils venaient de là leurs débordements.

Il part à la chambre, et récupère la montre, qu'il passe à son poignet droit, en regardant autour de lui comme pour vérifier qu'il n'avait rien oublié. Il n'avait pas prévu de sortir pour autre chose que son travail, et avait les imprévus en horreur. Mais rien n'allait comme il l'avait imaginé, depuis la veille. Et s'il devait mettre de côté certains de ses principes pour la journée, comme il apprenait à le faire en compagnie d'Enoch, alors autant le faire jusqu'au bout, et sans trop se poser de questions. Il aurait tout e loisir de faire une introspection, en temps voulu. Il repasserait la soirée au peigne fin, et tenterait de comprendre par quel miracle toutes ces heures avaient pu défiler de cette manière. Et surtout, pourquoi il avait trouvé cela aussi plaisant. Qu'il s'agisse de la journée, de la soirée, et même de la nuit. Il avait presque apprécié s'allonger aux côtés d'une autre personne, et partager ses songes. Même ce front posé contre son dos n'avait pas été désagréable, finalement. Il attrape ses clefs, ses affaires, et passe à côté de son ami en effleurant son épaule de sa main, pour appuyer son invitation. - Si t'es sage, t'auras peut-être une glace sur la route. Il s'amuse de le traiter comme un enfant, avec son air toujours plus sérieux ; pareille impassibilité qu'à l'habitude. Seulement un ton plus léger, une humeur moins morose. Il se dirige vers la porte d'entrée, et attend qu'il l'y rejoigne, prêt à affronter une nouvelle journée en sa compagnie.



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
Enoch Sinclair
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Les marques du sommeil qui ornaient le visage coupé au couteau de Marsh lui donnaient un air presque enfantin. Presque doux, accentué par ses mèches châtain qui partaient dans tous les sens. Dénué de tout ce contrôle qui l'habillait d'ordinaire comme un uniforme, Marsh n'était au final guère de plus qu'un homme. Un peu débraillé, un peu perdu, les yeux encore un peu collés par le sommeil. Le mot difficile en sortant d'un sommeil qu'Enoch interpréta comme inattendu. Avec toute sa superbe, Marsh avait confessé n'avoir aucune intention de dormir. Force était de constater qu'il n'avait pas bougé du lit de la nuit... Bien que le Chasseur n'aurait pu en être parfaitement certain, compte tenu qu'il avait lui-même dormi comme une masse. Mais, outre ce désagrément passager, Enoch ne s'en voulait pas d'avoir été incapable tant de se réveiller assez tôt que d'avoir filé. L'expression de Marsh, à des lieues de ce qu'il renvoyait d'ordinaire, valait bien une petite entorse à ses projets. Adorable. Pensée étoile-filante, alors qu'elle traversait le ciel. Qu'elle ne resta pas, Marsh se montrant déjà un peu plus réactif. Une bouchée de pancakes dans le gosier, le Chasseur tapota des doigts sur le rebord du comptoir. S'attendait à un refus de la part de son hôte quant aux sanguines, mais n'avait pas anticipé la forme qu'il prendrait.
La boutique. Logique. Une moue presque boudeuse sous la barbe noire, alors qu'il n'en dit pas plus. Ne dit rien de plus sur cette légère pique de déception, assénée par cet éclat de bon sens. Peut-être qu'au final, ce refus était pour leur bien à tous les deux. Retrouver leurs habitudes et laisser à cette étrange rencontre le temps de se décanter dans les esprits. Seul, Enoch aurait certainement moins de mal à analyser chacun des éléments qui avaient ou non fait mouche auprès de sa victime. Chacune des paroles prononcées entre eux. Chacune des expressions que lui avait offert Marsh, bien plus édifiante qu'une centaine de mots, au cours de ces dernières heures. Alors pourquoi se sentait-il un peu déçu par son refus, alors qu'il abondait dans un sens qui ne pouvait que leur servir à tous les deux ? Peut-être parce qu'il n'entrevoyait personne d'autre pour aller la voir, cette exposition de sanguines. Tout aussi impie que Marsh puisse être, il avait une érudition supérieure à la moyenne des gens qu'Enoch connaissait. Une manière d'entrevoir les choses, le monde et la beauté qu'ils partageaient. Regard critique mais appréciateur de l'amateur informé. Ils étaient si rares à partager cet amour de la beauté, dans le cercle privé du Chasseur... Si rares qu'ils se comptaient sur un seul doigt de la main.

Déçu, trop peu réveillé pour saisir la nuance, et Marsh qui en rajoutait une couche. Si Enoch perçut la taquinerie à travers ce commentaire-ci, il n'avait pas compris qu'il ne s'agissait de reculer que pour mieux sauter. S'acclimatait encore aux manières de faire de l'homme avec qui il avait passé la nuit. Il esquissa toutefois un sourire, brisant la moue boudeuse, en murmurant :

-Pour quelqu'un qui avait l'intention de passer la nuit à faire Dieu seul savait quoi, tu n'as pas été bien vaillant non plus.

Un clin d'oeil amusé, en le regardant faire. Une chance qu'il ait été en train d'achever son assiette, Enoch. Car lorsque Marsh déclara avec nonchalance qu'il n'allait pas le laisser aller seul à l'exposition, son plaisir fut plus facile à dissimuler derrière une bouchée de pancakes tièdes. Elle revenait, cette sensation diffuse au creux de sa poitrine. Comme une chaleur douce, pulsatile, sous le plexus solaire. A rendre les membres plus légers, le sourire plus facile. Caché sous une autre bouchée, puis sous une gorgée de café. Un "mais quel..." dans la tête, mais de la gratitude plein les iris verts.

-Excellent. Je courais le risque de me perdre, ce sera impossible grâce à ta rayonnante présence.

Marsh, son phare dans une foule de pseudo-connaisseurs ou d'abrutis finis. Enoch appréciait l'art, dans son expression. Il abhorrait cependant son public usuel. A trop se gargariser dans leur suffisance, tous ces idiots finiraient par s'y noyer sans avoir été capables d'apprécier l'oeuvre pour ce qu'elle était. C'était ça qu'il appréciait, chez Marsh. Pas de paroles inutiles, de mots pseudo-intellectuels ou de chichis pour flatter tel ou tel ego. S'il aimait ou n'aimait pas ce qu'il voyait, il le disait. Une tête bien faite sur un corps bien fait. Plaisir indéniable que de partager ce genre de moments avec une personne qui, en prime, soit agréable à l'oeil.
Si agréable à l'oeil que ce dernier ne cessait pas de le suivre alors qu'il s'activait dans tout le loft. Une grimace infime en le voyant se rhabiller, sitôt planquée derrière le fond de café. Il s'arracha à sa contemplation et entreprit de faire la vaisselle. S'ils devaient partir bientôt, il n'allait pas la lui laisser sur les bras. Il se retournait pour attraper ce qu'il restait à nettoyer sur le comptoir, croisa un homme partiellement habillé. Suivit le mouvement de ses doigts le long de la boutonnière avec un "hmmhmm" absent. Marsh avait l'air bien trop pressé de partir. Quasiment déjà habillé, alors que le corps tout entier du soldat appelait, sinon à quinze minutes d'étirements, au moins une bonne douche brûlante. Il acheva la vaisselle de son côté, sans se presser, le Chasseur. Se retourna pour cueillir l'hôte des lieux en plein chemin, déjà prêt à sortir. Tintement de clés. Une main effleura son épaule, lui arrachant un frisson le long des reins.
Il haussa le menton, Enoch, en captant les saphirs de l'homme habillé. Toujours torse-nu, malgré la tornade Marsh. Hocha la tête, l'air parfaitement convaincu de ce que l'autre racontait. Ou presque. Ses doigts s'enroulèrent autour de la ceinture de l'homme sur le départ, tirèrent dessus avec nonchalance.

-Que fait-t-on si je la veux maintenant, cette glace ?

Regard d'enfant terrible, alors qu'il dévisageait de nouveau le vendeur. Ses doigts tirèrent encore un peu sur la ceinture, comme une demande. Finirent par relâcher leur prise pour remonter en se promenant, index après majeur, jusqu'à son col. Son autre main rejoint la première, tandis qu'il lissait à présent les deux pans du col de la chemise. L'impression d'être une épouse fidèle accompagnant son mari à la porte lui traversa le crâne. Plié dans le rôle, il se pencha pour voler un baiser à Marsh. Savoura ses lèvres pendant quelques instants, juste pour le plaisir, avant de se retirer aussi sec.

-D'autant que je ne sais pas toi, mais je meurs d'envie d'une bonne douche avant toute chose.

Deux pas en arrière, s'éloigner de la porte pour mieux faire passer le message. Il abaissa pantalon et boxer sans la moindre retenue. Les glissa sur son épaule en tournant les talons, nu comme un ver devant la Vierge à l'Enfant. Il lui demanderait pardon pour ce manque criant de pudeur lorsqu'il aurait retrouvé le calme de la vie en solitaire. En attendant, il avait prévu un tout autre programme. Se dirigea vers la porte de la salle de bain, qu'il ouvrit avec intention. Un bref coup d'oeil par-dessus l'épaule.

-Tu viens ? Nous serons plus efficaces, à deux.

------

Ils n'avaient pas été plus efficaces. Ils n'avaient même pas été rapides ni économes, pour ainsi dire. Mais c'était avec le coeur un peu plus léger et les corps un peu plus repus qu'ils avaient pris la route vers la galerie d'art. Le piège se refermait, Enoch pouvait le sentir. La journée allant, leurs interactions avaient déjà pris une saveur pleinement différente que ce qu'elles avaient auparavant. Plus détendue. Plus proche. Cette nuit passée ensemble avait changé bien des choses, tout comme elle les avait changés eux-mêmes.
C'était un bon signe pour la Mission.
C'en serait un moins bon s'ils n'étaient pas prudents.




But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down

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