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 Everybody’s plastic, but I love plastic. I want to be plastic /!\

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Avoir l'air, ressembler à ça. S'afficher pour se faire offrir un verre, puis un second, refuser le dernier pour s'offrir une once d'honneur et persuader le monde que la facilité n'était pas à l'ordre du jour. La ville des superficiels, des « plastiques », de ceux qui ne respiraient que le faux, le mensonge et qui aspiraient à la gloire plus qu'à l'estime des autres. Mentir lorsqu'il y avait les sourires, mentir en buvant ces verres offerts. S'il est devenu comme eux en surface, il avait rejeté l'idée d'offrir des verres à la suite. Pas l'envie, les histoires d'amour furent consommées et oubliées. Cupidon piquait, mais jamais ne pointait la flèche dans sa direction. Entretenir les rêves des autres, animer les cœurs d'autrui, faire vibrer les sentiments des inconnus, des timides, des renfermés, encourager l'amour innocent. Y avait pas de belle histoire sans confiance, ni de rupture sans raison. Andy n'était pas là pour enflammer sa propre vie sentimentale, trop occupé à tenter de sauver le coeur abîmé des autres. Trois années avec une évolution drastique du rôle : de rat de bibliothèque timide qui flottait dans ses t-shirt à… plastique. D'un vulgaire petit gringalet venant de la côte est installé dans une chambre chez un particulier il avait rencontré les gens de cette ville, il avait fréquenté les petits aisés de la ville, quittant sa faiblesse corporelle, sa misérable petite chambre pour s'installer en collocation dans une maison « secondaire » d'une amie de l'université. D'un été à l'autre, il avait changé de vie, de corps, de fréquentation et sans changer sa nature profonde. Sa nature profonde elle se résumait à deux noms : Nina et Romeo. Il vivait alors depuis désormais deux ans avec pas moins de six personnes différentes dans une demeure qui faisait rêver les touristes. Lui s'était retrouvé dans la peau dans un autre, mais avec un coeur toujours aussi défoncé par la vie. L'idée de repartir sembla lui déchirer le coeur, mais il arrivait un temps où fuir devait s'arrêter. La fuite s'arrêtait aujourd'hui, été 2018. Départ demain, retour avec ses petits cartons et ses valises en direction de sa ville de naissance. Le deal fut le suivant : il allait récupérer l'appartement au dessus de la librairie en échange d'un emploi dans la boutique. Tout le monde y trouvait son compte.

Pour ce déménagement il avait réclamé la présence de Romeo. Nina fut indisponible pour rester jusqu'aux derniers jours, mais c'était une tradition de faire venir ses camarades l'été, de profiter de la côte, de la belle maison qu'il avait occupé. Elle était vide ce soir, au restaurant tous ensembles. Ils avaient invité le littéraire dans un restaurant bord de plage, une table où il manquait Nina. Cette absence lui piqua le corps, de ne pas pouvoir fêter ce dernier jour avec, mais Romeo était là. La suite de la soirée fut différente pour les colocataires qui se rendaient en boîte de nuit comme toujours le week-end, dans des fêtes branchées avec des belles piscines. Il fallait bien avouer que cette maison n'avait pas de piscine, mais avait un jacuzzi. La voiture se gara devant la maison, sachant que c'était le dernier moment conviviale avec eux. Des photos, des sourires, des yeux humides alors qu'il admirait cette bande superficielle, mais tendre, se tirer à bord d'une voiture qui était plus grande que son premier logement en ville. Demain le départ se ferait à l'aurore, ces accolades sonnaient comme un crève coeur. Il remercia chaque colocataire en se jurant de revenir passer ses été dans le pays des barbies et des kens. La voiture démarra en trombe alors que sur le bord de la route il ne restait que le danseur étoilé et le littéraire. Un moment de silence alors qu'il déposait un petit regard sur son meilleur-ami. « C'est terrible d'être attaché à des gens qui sont fan des Kardashians, même s'ils lisent Victor Hugo ? » Question rhétorique en direction de Romeo tandis qu'il avançait dans l'allée. « C'est bien de devenir riche ?  » Pure moquerie, yeux figés sur l'immense maison qu'il allait quitter.



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Dernière édition par Andrew O'Hara le Dim 20 Déc - 20:39, édité 1 fois
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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ L'année est bonne. C'est ce qu'il se dit, Romy. Deux-mille-dix-huit en rêves exaucés à la pelle. Premièrement, le sacre étoilé décerné pas plus tard qu'il y a six semaines, après tant de mois à s'éprouver, à repousser encore et encore les limites de son corps. S'est rassasié plus que de raison, enchaînement de nuits à se repaître à une ou deux reprises, quasi-systématiquement. Besoin de tirer sur la corde, jusqu'à ne plus la sentir grincer le long des tendons mis à rude épreuve. Ne s'était jamais tant démené, depuis ses premiers cours, et le début de sa carrière. Danse pour unique finalité de son existence, à restreindre sa vie sociale au strict nécessaire - famille, Nina, et les aventures nocturnes passagères. N'était plus sorti du tout, Romy, sinon, à s'échiner tant et si bien qu'il avait manqué de tourner de l'oeil, pas moins de huit jours avant la représentation ultime. Couronné sur le lac des cygnes, n'aurait pu rêver mieux, réellement, quand ce ballet avait été le premier à guider ses pas dans son salon, du haut de ses sept ans. Comme une euphorie furieuse n'ayant délogé de sa chair depuis la remise du titre, sous le regard de sa famille, de Nina, aussi, manquait qu'Andy, ce soir-là, pour que la scène soit absolument parfaite. Se revoyait, chaque soir, avant de s'endormir, trônant sur la scène au bras de sa ballerine, la directrice de l'Opéra s'amenant sur la scène. Ne s'y présentait jamais, et il l'avait senti, le danseur, que ce moment serait le bon.

Deuxièmement, cette année signe le retour d'Andrew à Exeter, et sans doute s'en réjouit-il énormément. Plus un seul événement ponctué par son absence, d'ici peu. Plus besoin d'attendre l'été, ou quelques moments de latence, pour espérer s'envoler jusqu'à Los Angeles et retrouver son ami. Alors, si la tradition veut que Nina et lui rentrent en même temps, depuis plusieurs années, cette fois fait exception. S'attarde, Romy, sollicité par le Californien d'adoption pour ranger ses cartons. Avec une allégresse certaine qu'il s'est plié à cette requête, pourtant très peu enclin, d'ordinaire, à prêter main forte et fatiguer son corps délicat à des tâches ne l'intéressant guère. A même dû se retenir de ne pas simplement fourrer toute affaire lui appartenant de près ou de loin dans un emballage qu'il aurait ensuite jeté dans le camion. Empressé, ravi à l'idée de le ramener à ses côtés, comme une page se tournant et emportant avec elle un manque certain, n'ayant eu de cesse de parasiter le danseur depuis son départ. Peut pas dire, Romy, qu'Exeter est un objectif final, un point de chute inévitable. Lui-même apprécie réellement ces instants de vadrouille, à partir avec la compagnie pour se produire loin de sa ville natale. Aime ça, voyager, voir d'autres horizons, habitué très tôt à fouler des pays différents à chaque occasion. Peut-être sera-t'il même amené à déménager à son tour, désormais qu'il a atteint le graal de tout danseur, pour relayer son prestige dans d'autres troupes. Mais il n'apprécie pas forcément d'y penser, à évoluer jour après jour, heure après heure. Pour le moment, tout ce qu'il sait, c'est à quel point ça lui plaît, de partager le repas d'Andy et de ces amis ayant occupé sa vie pendant trois ans. Ces visages familiers pour les avoir côtoyé, lui aussi, un peu, au gré de ces vacances passées ici, dans leur maison. En est même venu à apprécier Faith, sincèrement, d'ailleurs placé à ses côtés au restaurant, à n'avoir de cesse de commenter tout et n'importe quoi, mais surtout : tout le monde. Prend soin d'Andy, qu'elle lui a glissé, juste avant le dessert, d'un ton sincère. Je prends soin de lui depuis vingt ans, lui a répondu le danseur, de son ton naturellement pédant, à pourtant reporter un regard entendu sur la belle blonde, un sourire aux lèvres.

Difficile, réellement, de savoir lequel des trois amis veillait le plus sur les autres. Probablement que chacun gardait un oeil sur les deux autres, à sa manière, qu'un instinct de protection mutuelle s'était étoffé depuis l'enfance, comme un accord tacite, une promesse n'ayant jamais eue à être énoncée. Les mains dans les poches de son pantalon, il observe les adieux, Romeo, sensible qui ne peut se retenir de sentir son coeur se pincer devant les accolades, les mots tendres, adressés à son ami. Lui laisse ces moments-là, Romy, ne sachant se mettre en retrait que lorsqu'il s'agit de lui, ou de Nina. Et puis, ça le touche, quelque part, de voir à quel point les aurevoirs se teintent d'affection sincère, comme l'ami est aimé, ici, comme ils l'ont bien accueilli. Certainement en partie ce qui a aidé Calloway à rentrer plus sereinement à Exeter, après le premier été, après les avoir rencontrés. Alors, il lui laisse le temps, envoie lui-même un baiser en direction de la voiture, réceptionné au vol par Faith. « Dire qu'il me semblait être le plus terrible des deux en terme de jugement. » Sourit, Romy, en cheminant tranquillement à ses côtés, jusqu'à la devanture sympathique - pas majestueuse, mais cosy. « Tu me le demandes à moi, vraiment ? » Malice ronronnant au fond des yeux, vient appuyer son épaule contre la porte, le temps qu'Andy l'ouvre, et qu'il accompagne le mouvement du battant de son poids, avant de se redresser gracieusement. « Je suis né riche, honey, je te rappelle, je n'ai pas de point de comparaison. » C'est sans doute de bonne guerre.

Fin sourire aux lèvres, alors qu'il chemine de son pas léger dans le hall, en tournant le dos à Andy, pour laisser son regard accrocher le détail de ces lieux déjà bien mémorisé. Veut s'en rappeler, Romeo, de ces derniers instants, comme s'ils étaient les siens, alors que la veste hors de prix est retirée, et lissée le long de son avant-bras. Pivote enfin en une demi-pirouette dans sa direction, pour poser son regard sur lui. « Es-tu triste ? » Arque un sourcil, le danseur, en écourtant la distance, pour venir saisir son menton du bout des doigts, l'incliner dans sa direction. « Tu en as tout l'air. Sache que ça te vieillit. » Petite caresse glissée sur sa joue avant d'y asséner une petite tape encourageante, le tout ponctué d'un sourire en coin. « Tu ne vas pas passer tes dernières heures à te morfondre, Andy. Je ne vais pas le permettre, tu le sais, je le sais. » Pas fait pour la déprime, Romy, à la chasser avec véhémence dès qu'elle semble s'amener chez lui, ou chez un proche. Se souvient avoir été assez sonné par le départ d'Andrew, du haut de ses dix-neuf ans, et estime avoir de l'expérience dans le domaine. « C'était une bonne soirée, non ? » Le lui demande en venant glisser son bras sous le sien, pour prendre la direction du salon. « Faith m'a demandé de prendre soin de toi, comme si ça ne coulait pas de source. » Le lâche doucement, pour aller déposer sa veste sur le dossier du canapé. S'y installe ensuite, avant de déboutonner ses manches de chemise, les replier soigneusement sur ses avant-bras. « Dis-moi, qu'est-ce-qui va le plus te manquer, ici ? » Passe une main dans ses cheveux, en retirant du bout des pieds le talon de ses chaussures, avant de venir y ranger ses chaussettes. Détend ses orteils sur le parquet - joli, pas magnifique - en sondant son ami. « Et qu'est-ce-que tu as le plus hâte de retrouver à Exeter ? Hormis Nina et moi, évidemment. »
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Rien ne semblait réel. Prêt à fondre en larmes au dessert, au moment où il remercia chaque individu présent à cette table. Laissant sur le répondeur de Nina un message ridicule, lui disant qu’elle lui manquait, qu’il avait envie qu’elle soit là, avec eux, Romy, lui. Ces envies de chialer quand sa mère l’appelait pour lui annoncer que l’appartement était libre, prêt à l’accueillir, que tout était prêt pour ce retour tant attendu. Il allait pouvoir retrouver sa place dans son foyer. Lorsqu’il s’absenta pour les fêtes de fin d’année, elle décida de venir lui rendre physique lorsque son beau-père entama une tournée promotionnelle pour un ouvrage. Constatant que l’enfant était mort au profit d’un jeune homme. Que la médecine n’était plus son moteur, mais que le romantisme le dévorait. Si elle savait tout ce que la ville des anges avait déposé sur son cœur. Plus qu’un corps, qu’une armure, il avait embrassé une liberté en prenant la fuite. Comme un voleur, découvrir avec amertume que tout cela était doux, bon, mais que parfois il suffisait d’un regard échangé au détour d’une ruelle pour recroiser ses démons. D’une affiche dans une librairie, d’une interview à la télévision, d’un geste virulent dans la rue à l’égard d’une amie. Comment le coton tige était-il devenu un rempart contre tous les connards ? Impossible à dire. Pourtant alors que ses colocataires s’amusaient à montrer des photos de lui à son arrivée et de celles des derniers jours, il devait le concéder à la majorité : il avait changé. Jamais ne s’était-il dit que cela serait à mal, que l’univers des plastiques n’était qu’une idée.  Quête du superficiel, vice honteux de courir après les apparences. Éphémères que lui disait sa mère, ça fanait avec le temps, les rides dévoraient un visage et la mort réclamait sa dette. Il repensait à ces soirées à tenter de lui inculquer les principes fougueux d’une Amérique en recherche perpétuelle d’un nouveau jouet : il n’était pas regardé parce qu’il était persuadé qu’il ne méritait pas de l’être. Nuance entre lui et ses amies, ils étaient beaux, mais surtout étaient persuadés de l’être. Esmeralda, pendue et huée continua d’être l’être aimée dans les yeux du bossu de notre dame. La beauté crevait, l’amour restait. Les larmes pouvaient brûler ses pupilles, ce chagrin était comme la beauté, qu’une courte période d’une vie qui serait longue. Il reviendrait, l’été, pour afficher son corps avec ses camarades. Il foulera ce sable à nouveau.

Laissant échapper un petit sourire alors qu’il prenait le temps de chercher les clés pour ouvrir la grande maison à l’aura démesurée - sans doute que cela était une maison de domestique pour Romeo parce que sa maison était plus grande que le Luxembourg. Il observa le danseur illustra toute sa souplesse avec son petit air malicieux. Il était né riche ? Peut-être était-il né aisé, mais tout le monde savait que c’était d’ailleurs l’histoire la plus folle de l’année sa vie. Pas banal le garçon, depuis toujours. « Hugo disait que le bourgeois était l’homme contenté, c’est l’homme qui a maintenant le temps de s’asseoir.  C’est drôle, j’ai l’impression que tu en veux toujours plus, tu es finalement un faux riche. » Romy pouvait avoir toute la gloire du monde, il en voudrait plus. L’avidité bercée par sa générosité sélective. C’était quoi le lien logique entre eux ? Il était l'antithèse de tout ce qu’il était sur le papier. Andrew croyait au travail, à l’échelle sociale et à cette idée que l'Amérique ouvrait les portes d’un nouveau monde. Romy était déjà tout en haut. Que pouvait-il espérer qui n’était pas risible ? Quelles étaient les conversations de deux hommes dont la vie semblait être en total décalage. Cette maison, cette frénésie, c’était la vie de Romy depuis toujours. Depuis son premier ballet, depuis sa première cuillère en argent il était destiné à devenir un narcisse. L’amour le plus absolu était une utopie, parce que l’amour était absolu était l’estime de sa propre chair. Romy l’avait compris et l’appliquait, Andrew hochait la tête.

Le prince d’Exeter entra le premier, laissant son cavalier en arrière, s’affranchissant des pions parce qu’il le pouvait. Le brun observa alors cette maison en retirant sa veste, cet escalier, ces immenses lettres qui formaient le mot “love”. Le couloir emprunté pour rejoindre sa chambre, sa salle de bain, sa vie, ces nuits à changer de lit pour simplement discuter puis s’endormir aux côtés de ceux qui furent un mur miroir. Un mur qui s'effaçait aux yeux du monde sans jamais le dire, tromper pour mieux l’affranchir du regard des autres. Il dansait, posait une question. « C’est impoli de poser une question dont tu connais déjà la réponse Calloway.  » Inutile de souligner la petite blagounette de la girouette. Tape délicate, sachant que si Andrew venait à faire de même, Romeo volerait bien malgré lui. « Est-il prohibé de succomber à un peu de mélancolie ? Tortionnaire. » Il essayait de se rappeler la différence entre son départ d’Exeter et celui d’aujourd’hui. Il la connaissait, mais n’osait pas la dire. Nullement besoin, puisque Romeo jouait au maître de cérémonie Nouant son bras de danseur faible à celui musclé d'athlète en tentant sans aucun doute de se rassurer sur sa virilité, mais il fallait rappeler que si Andrew avait découvert sa propre liberté sexuelle ici, seul romy usait du mot “honey”. Petit rire alors qu’il évoquait Faith. « Elle trouvait que tu étais un petit con lors de la première rencontre. Refaite, mais pas aveugle. » Parce qu’il était un petit con, mais un petit con qu’il aimait. Nina était une emmerdeuse, qu’il aimait.


Déambulant dans le salon, cheminée en marbre, sofa bleu turquoise. Baie vitrée qui donnait sur le jacuzzi. Il s’approcha de l’extérieur, déposant un regard furtif, se détournant à l’instant où Romy daigna ouvrir à nouveau la bouche. Question évidente. Andrew n’était pas mystérieux, ni séducteur, ni même de nature à se faire désirer hormis par simple vocation taquine. « Ici tout le monde est ce qu’il semble être. Les gens jugent un physique et ce physique dit ce que tu es. Les gens sont simples à comprendre, mais surtout sont faciles à aimer. » Marquant une légère pause en déposant sa veste sur le rebord de la cheminée. « Le reste je sais que je vais le retrouver. la maison, mes amies et même les gens que j’aime pas. » Romy prenait ses aises tandis qu’Andy croisait les bras et s’appuyait sur la cheminée un court instant. L’observant avec ses petites manies. Ses chaussettes devaient valoir le prix d’un organe sur le marché noir. La dernière question fut presque coupée en plein vol. « La librairie de ma mère. » Haussant les épaules. «  Ou bien la piscine de tes parents, j’sais pas trop, j’hésite encore. » Parce que oui, il avait fréquenté une autre grande demeure avant d’occuper celle-ci durant deux années. « On va boire un dernier verre pour fêter ça et on va remplir un troisième même si Nina n'est pas là. Reste sur le canapé hein, j’voudrais pas que tu sois trop fatigué. »








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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Difficile, toujours, de percevoir où commence la prétention, et où s’arrête le second degré chez le danseur. Taquin dans l’âme mais certainement assez confiant en ses capacités pour que les dires les plus aberrantes résonnent d’un ton des plus sérieux. Son sourire constant aux lèvres, pendu au coin, ou scindant son visage en deux, n’aide sans doute pas à y voir clair, au premier abord. On se dit sans doute qu’un tel excès de confiance est démesuré, trop intense pour ne pas camoufler une bonne blague sous-jacente. On se dit aussi parfois qu’il ne s’agit finalement que de provocation visant à déstabiliser ses interlocuteurs. En soi, rares sont ceux à savoir de quelle manière interpréter ses attitudes extravagantes et ses propos ostentatoires. Sa mère est de ceux-là, peut-être parce que sa profession lui a appris à déceler les troubles lorsqu’elle en perçoit. Malgré le fait qu’elle n’ait jamais daigné l’admettre concernant son fils, Agate le sait, à quel point ses airs souverains sont ancrés dans sa réalité. N’a d’ailleurs jamais rien fait pour les contrer, tout à encourager ses poussées grandiloquentes en n’ayant de cesse de les justifier. Eduqué en jeune prince, en étoile décrochée du ciel pour illuminer la Terre, ravir les cœurs, se complaît dans ce décor, Romy, à éviter les remarques désagréables en ne s’attachant qu’aux feux de la rampe.

Pour autant, c’est cette richesse qu’il porte en lui qu’il adore et déclame à qui veut bien l’entendre. Certain d’avoir évolué dans un milieu aisé, l’argent est un atout certain mais sans nul lien avec ses propres aptitudes – qui elles, sont divines. Peut donc se permettre d’en rire, puisque cela n’égratignera guère sa belle carapace scintillante. C’est ce qu’il fait, d’ailleurs, lorsqu’Andy ne tarde pas à rebondir, et que spontanément Romy ne peut que rétorquer : « C’est d’ailleurs là-dessus qu’on nous sélectionne à l’Opéra. » Fin sourire aux lippes, avant de se détourner pour se pavaner comme la diva qu’il est. Milieu complexe, rigide et compétitif, en vouloir plus est au centre de toutes leurs répétitions, à surpasser les règles anatomiques en désaxant les corps, en contraignant la chair à se plier aux exigences du ballet. Examens incessants pour être promu, espérer danser des actes plus intéressants, se propulser au rang d’étoile, une vraie gloire pour le danseur que d’avoir réussi à recevoir le sacre jeune. Certain désormais de continuer dans une même direction, continuer à ravir les spectateurs de ce talent dévoilé au premier plan.

Haussement d’épaule, en inclinant un peu la tête sur le côté, jumelant leurs prunelles le temps de la réflexion. Parce qu’il sait, sait très bien même, ce qui a motivé le départ d’Andrew trois ans plus tôt. Une révélation qui ne manque pas de lui tordre l’estomac dès qu’il vient à y penser, comme à cet instant où il s’efforce de garder le regard clair, le trait détendu. « Un peu, alors, mais pas en excès. » A envie de le voir sourire, d’entendre son rire résonner dans les ruelles de leur ville natale, fouler le pavé à ses côtés, critiquer la plage en la comparant aux californiennes à ses côtés, mais plonger ensemble malgré tout dans les eaux troubles. Ne veut pas, Romy, que rentrer soit un calvaire pour l’ami. « C’est comme ça que tu me perçois, un petit con ? Je note. Faith, au moins, a cessé de m’appeler Romuald. » Ne se vexera pas pour autant, difficile à contrarier, à déjà s’engouffrer dans le salon pour s’installer, faire comme chez lui. Une fois l’échine bien enfoncée dans le dossier – tout en restant bien droite, posture ne l’abandonnant jamais – qu’il reporte son attention sur la réponse qu’Andy formule. « Tu penses que c’est une bonne chose ? » Superficiel, Romeo, certainement. Pourrait saisir la logique, si tenter de l’appliquer à son propre entourage ne venait pas entrechoquer ses certitudes. « Tu diras bien ce que tu voudras, mais regarde-toi, Andy. Avant ou maintenant, tu es le même, pour moi. Si j’avais jugé ton physique à l’époque, je ne me serais jamais retourné sur toi en maternelle, nous ne serions peut-être pas amis. » Ne peut pas se retenir d’en perdre son sérieux. Parce que c’était bien ce qui s’était produit, à l’époque. S’était littéralement retourné au passage d’Andy dans un couloir de l’école, même s’il ne se souvenait plus exactement du motif – peut-être simplement parce qu’il trouvait son pull moche. Se ressaisit, le danseur, éclat brillant dans les yeux alors qu’il le détaille de la tête aux pieds. « Pour moi, avec ou sans tes implants, ça ne change rien. Je t’aime quand même, même quand t’es un brin trop musclé. » Derrière l’humour pourtant, une vérité. Un peu effrayant de s’imaginer une vie où il n’aurait jugé les plus proches qu’à leur physique. Certes très enclin à s’attarder sur la beauté, celle-ci prend mille et unes formes dans son esprit, pas aussi réducteur qu’il en a l’air.

« La piscine des Calloways, certainement. » Toujours compliqué de dire mes parents, en évoquant le couple l'ayant pourtant bien engendré. « Il va falloir que tu viennes chez moi, aussi, il serait temps. » Et ça l'enthousiasme déjà de les imaginer, tous les trois, dans cet espace certainement bien trop grand pour une seule personne - pas pour rien que Nina a les clés depuis le début, et est cordialement invitée à y passer le plus grand nombre de ses nuits. « De l'eau pour moi, s'il-te-plaît. » Passe sa commande comme s'il était au bar, puisqu'après tout, Andy lui a préconisé de se reposer - ne va même pas faire mine de relever l'affront. Ne boit jamais avec excès, Romy, et il lui semble avoir déjà bien assez festoyé au restaurant, en témoignent ses gestes moins précis que d'ordinaire, son élocution un brin plus traînante et son euphorie toute singulière. Habitude prise avec la rigueur des entraînements, sa tête bascule un peu en arrière pour discerner la silhouette d'Andy. « Ou, merde, exceptionnellement, je prendrai comme toi. Sans protéines, merci. » Et puis, après quelques minutes posé, c'est le mouvement qui s'imprime dans ses os, incapable de rester immobile trop longtemps. S'avance à son tour vers la vitre, à laisser son regard parcourir l'extérieur, s'attarder sur le jacuzzi. Pivote en glissant sur ses talons, petit mouvement de la tête vers la terrasse. « J'attendrai ma commande dans le jacuzzi, avec notre Nina imaginaire. » La bonne excuse pour passer du bon temps dans les remous avant le grand départ, quand, de toute évidence, le danseur est suffisamment excité à l'idée du retour pour ne pas parvenir à fermer l'oeil. Alors, sans prévenir, il se précipite comme un gosse dans la nuit, pour aller l'allumer, et entreprendre de se déshabiller, à s'imaginer sans peine faire la course avec l'Italienne, si elle avait pu se joindre à eux, à celui qui sauterait dans le bain le premier.
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Juste qu’on lui dise un soir, peut-être pas aujourd’hui, ni même demain, mais seulement l’assurance que ce qu’il avait fait n’était pas mal. Comme une confirmation sacrée du reste du monde qu’il n’était pas un pur égoïste. parce qu’il fallait l’avouer, cela y ressemblait terriblement. Il avait quitté ses amies, son foyer, son quotidien et décidé du jour au lendemain de plaquer sa vie pour ouvrir une parenthèse en clamant haut et fort qu’il n’était pas en recherche d’un chemin de croix, mais seulement d’un miroir dont le reflet lui convenait. Grande nouvelle, ce miroir n’avait jamais été trouvé. Pas une fois il ne s’était admiré dans la glace en clamant haut et fort qu’il aimait ce qu’il voyait. Le miroir c’était une vaste fumisterie, un mensonge honteux pour duper le monde. Un monde qui ne le connaissait pas, parce qu’il suffirait d’un regard avisé, des pupilles d’un fantôme du passé pour constater que le gosse fragile était toujours là, qu’il n’avait rien de plus que l’enveloppe, les muscles, mais pas l'attitude qui allait avec. S’il s’était évertué à ne pas abîmer ses proches, il avait perdu de son innocence. Pour le bien, pour le mal, il n’y avait qu’un pas et il ne pensait pas à tout ça. Il avait fait ses valises sans se détourner, mais en jurant de ne jamais briser le lien qui l’accrochait à cette ville. Paradoxe.

Romeo connaissait-il cela ? Cette envie de vivre loin ? L’idée de lointain lui était-elle familière ? Le gamin en doutait. Parce qu’il avait vécu dans ce château doré, cette maison trop grande, trop belle, trop. En apparence tout semblait briller chez eux. Un couple parfait, trois gosses qui suivaient un chemin grandiose chacun à leur façon et une entente supposée idéale. Andy savait que la vérité était différente. Romy était en compétition avec sa sœur et voyait en son frère une espèce de messie dans sa vie. Le portrait de cette famille brûlait comme tous les autres, mais l’argent liait les hommes au même titre que l’amour, rendant les Calloway intouchables. Le danseur réclame alors une boisson douce, ne voulant pas tomber dans les excès, mais réalisait-il dans quelle vie monsieur dormait-il ? La ville du faux et des excès de la côte ouest, quand Miami occupait ce rôle pour l’est. « Y a pas assez de place dans un verre à cocktail pour tomber dans l’excès. » Arrivant dans la cuisine en écoutant Romeo au loin. Sortant trois verres à Cosmopolitan alors qu’il pouvait écouter la voix faussement vexée de Romy. Il était un petit con, mais il était le sien et cela avait de la valeur à ses yeux. Évoquant Faith, parce qu’il fallait avouer qu’elle était dans le décor depuis désormais un moment, presque une blague qui allait finalement devenir un souvenir. « Comme un petit con, mais indispensable Romuald. » Une vaste blague qui s’était propagée comme un virus.


Extirpant du placard les différents alcools nécessaires alors que le débat sur la superficialité était de mise. L’étudiant en lettres laissa échapper un rire moqueur teinté de cynisme. « Tu t’es donc retourné sur moi parce que j’étais pauvre et que tu découvrais la plèbe.  » Faux, parce qu’il n’était pas né chez Larry, mais cela l’amusait toujours de rappeler que Romeo aimait se sentir tel un dieu par-dessus son peuple. Cela ne blessait jamais ni l’un ni l’autre, comme un ping-pong infini. Plaisir que de signaler qu’il avait des implants, tous fictifs ces implants d’ailleurs. Trop musclés ? Il était pourtant loin de ressembler à un The Rock ou un Zac Efron. « C’est bien que tu n’aimes pas, ça assure la sincérité de notre relation platonique.  » Andy avait toujours considéré que ce physique d’une rare banalité lui assurait de ne jamais attirer les regards, que sa personnalité ne pouvait suffire à trouver quelqu’un qui l'aimait. Cela s’était confirmé à ses yeux avec ce changement, où il était passé du jeune oublié à l’athlète. C’était mentir de dire que ce n’était pas vrai. Andy avait une vision de lui peut-être dégueulasse, mais il était crédule de tenter de venir le contredire : il avait raison sur le fait qu’un physique pouvait changer l’attitude des autres. Il écouta alors la demande de l’eau, l’imitant seul dans la cuisine en secouant les bras en mimant des expressions typiques d’une personne dont l’attitude serait classée dans la catégorie agaçante. Trop tard, Andy préparait des Cosmo et il allait donc boire ce verre. « De toute façon je savais que tu allais changer d’avis. » Finalement le danseur semble refuser l’attente dans le canapé et opta pour un dernier bain de minuit. Vraiment ? il avait mieux chez lui, presque une salle de sport, mais visiblement les étoiles californiennes étaient trop belles.


Il y était déjà, l’autre finissait de préparer les verres. Un court instant face aux trois verres avec un soupir qui s'extirpe de ses lèvres, prenant son verre et observant celui qu’il destinait à Nina. Un court moment il hésita puis il trinqua avec celle qui n’était pas là, l’absente, mais qui résidait dans ses entrailles. « A toi.  »Entre lui et ses souvenirs et ces retrouvailles futures. Il laissa le verre pour cette dernière sur le bar, lui adressant un sourire somme si ce verre était la démonstration de sa présence. Idiote cette pensée, mais la sienne. Passant la baie vitrée alors avec seulement deux verres. « Nina est fatiguée, elle a ses règles, comme tous les jours de la semaine. » Moquerie purement ironique. Éduqué par une femme, loin des clichés sexistes. Il aimait rire de ces propos, tourner en dérision ces saloperies. Déposant les deux verres sur le rebord en marbre en affichant un petit rictus. « Mon boxer Calvin Klein te déteste, je tiens à te le dire.  » Retirant à son tour ses vêtements, sans se précipiter, mais sans faire durer le plaisir avec une indifférence habituelle. Andy était finalement toujours le même. Se glissant dans l’eau en observant Romy, ne faisant même plus attention aux verres. « Je voulais pas vous abandonner, j’tiens juste à le redire. Toi et Nina, j’voulais pas, mais j’avais, enfin tu vois. J’suis désolé si vous avez eu l’impression que je vous abandonnais. Je voulais pas échanger un corps contre des amis, j’voulais pas ça.   »

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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Indispensable, ça lui va. Aime bien que les choses soient remises dans leur contexte. C’est ce qu’il pourrait dire, d’un air franchement vantard, s’il n’était pas occupé à sourire d’un air victorieux, en continuant sur la même connerie, quand la plèbe est évoquée : « Voilà, c’est exact. » Mais ça ne l’était pas, pas du tout. Huit premières années vécues sous l’étendard d’une liberté clamée haut et fort par ses parents, cultiver les apparences n’était venu qu’après, dans une famille différente. Aux côtés de Nina et d’Andy qu’il l’a découvert et entretenu, ce sentiment d’appartenance, quand le foyer se cassait la gueule et que la seule stabilité résidait dans cette amitié née des prémices de leur enfance. Ils étaient là, tous les deux, pour continuer à emplir la maison parentale de leurs rires en pagaille, une fois Emilio parti. Pour lui faire oublier de garder l’œil posé trop longtemps sur sa mère, son air absent, le plus souvent assise dans un des fauteuils à bascule du perron, un verre à la main, comme si elle attendait son retour. Comment ne pouvait-il pas l’espérer également, Romy ? N’avait plus qu’Agate pour modèle et l’aimait de manière si inconditionnelle que forcément, si elle restait là, à cet endroit précis, c’était qu’Emilio finirait par rentrer. Là, aussi, les deux gamins, pour s’endormir à ses côtés, dans des entrelacs de bras, de jambes, à grogner dès que l’un se mettait à gigoter dans la nuit. Trois années à les accueillir sans relâche dans cette maison semblant trop vide, sa mère cédant au moindre caprice et considérant les deux mômes avec une affection certaine.

Peut-être se rappelait-elle avoir vécu, à leur âge, une amitié très similaire, toute parée de cette innocence destinée à s’effriter avec le temps. Des années plus tard, c’était seule qu’elle déambulait, les deux meilleurs amis tenus à distance ou partis de leur propre gré. Pour autant, Nina, Andy et Romeo n’ont jamais rien eu d’Agate, Larry et Emilio. En témoigne la réflexion lancée par son hôte, à laquelle le danseur ne manque pas de rire à gorge déployée. « T’es le garçon qui m’a appris la définition du terme platonique, ce n’est pas peu dire. » Nina aussi, certainement, à leur manière de se compléter sans avoir à céder à un quelconque déluge d’hormones adolescentes, et continuer à s’endormir dans les bras l’un de l’autre sans qu’aucun dérapage ne s’annonce. N’a jamais vraiment su de quelle manière tous deux s’étaient vus épargnés par les envies sauvages coincées dans ses reins depuis des années, maintenant. Peut-être bien parce que le dieu ayant investi sa chair les considérait comme ses égaux, dignes d’être nommés olympiens à ses côtés, jamais sacrifiés sur l’autel de ses appétits parasites.

Bien sûr qu’il savait qu’il allait changer d’avis. Ne fera pas mine de le contredire, ou de s’inventer imprévisible – l’idée ne l’effleurant même pas. N’a toujours suivi que des intuitions viscérales, des impulsions inéluctables, en se moquant bien de ce qu’on pourrait en dire – puisque le négatif était pris d’où il venait, et ne méritait pas vraiment qu’il s’y attarde. Evincés, donc, les indésirables, seuls les plus proches pouvaient alors se targuer de le deviner dans ses comportements, ceux qui semblaient aberrants aux âmes de passage. Aucun intérêt, à son sens, de prétendre être surprenant quand le sentiment confortable d’être connu par cœur était tout ce qui importait, à cet instant. Il en était de même pour les vacances d’été ayant précédé, mais un peu plus maintenant. L’étoile décrochée, le prestige accroché à l’échine, d’autant plus officiellement et pourtant, rien ne changeait. Rien ne changerait.

Se glisse déjà dans l’eau, à rouler des yeux à la remarque d’Andy, fin sourire aux lèvres : « Ce sera répété et amplifié. » Peut-être, peut-être pas, le doute plane et il vient caler son dos tout en observant l’ami se dénuder, plaintif à l’égard de son caleçon dont il ne manque pas de signaler la marque. Sûrement que ça le fait rire, Romy, parce que c’est le genre de détail qui n’aurait pas été notifié il y a de ça quelques années. Choisit pourtant de s’attarder sur le fond du problème, totalement détaché : « Bah t’as qu’à l’enlever, qu’est-ce-qu’on s’en fout. » Pas la première fois qu’il le verrait à poil, même si la réciproque a certainement été confirmée à bien plus de reprise. Déjà tendance à gambader partout dans son plus simple appareil à l’âge des dents de lait, leurs albums étaient peuplés de clichés où il apparaissait, nu comme un ver, de manière intempestive. La suite, pourtant, laisse défaillir son sourire éternel, à mesure qu'Andy évoque l'abandon et que la bonne ambiance semble se fracturer instantanément. Un bond dans le torse, coeur mal placé qui s'écrase contre les barricades osseuses, à mesure que l'ami s'exprime. Ne le préciserait peut-être pas sans savoir, aussi, à quel point le sujet peut être délicat pour le danseur, terrorisé à l'idée de départs sans retour. Mais il n'a pas été égoïste avec Andy, trois ans plus tôt, Romy, malgré la terreur éveillée à l'annonce du départ. Ne le sera pas aujourd'hui, non plus, et ne s'est pas senti le devenir durant ces trois ans de séparation. Parce qu'il n'avait jamais prétendu comprendre la raison de son départ, mais l'avait entendue. En vérité, il pouvait à peine s'imaginer ce qu'il aurait fait, à sa place. Ne souhaitait pas s'y projeter, de toute évidence, l'instinct de protection préservant son esprit de tout scénario similaire. Alors, il se rapproche, Romy, pour venir s'installer tranquillement à côté de lui. Marque un temps de pause, avant d'incliner sa nuque dans sa direction, pour détailler son expression. « On n'a jamais eu cette impression. J'ai jamais eu cette impression. » Ne parlera pas pour l'amie, et il se corrige, s'humecte les lèvres avant de reprendre. « C'est pas ce que t'as fait, Andy. » Vient caler sa nuque contre le rebord, les yeux reportés sur la voûte céleste - et la pollution lumineuse. Sincère, à ne pas se priver de lui dire ce qu'il pense depuis toujours, pas de faux-semblants, pas d'hypocrisie entre eux. « Je ne vais pas te dire que tu ne m'as pas manqué, à peu près tous les jours. » Sourit, Romy, en venant carrément s'accouder au bord, à barboter tranquillement, tout en l'observant dans ses moindres détails. « Mais t'en vouloir pour ton départ, ou penser que tu nous oublierais, certainement pas. » D'une main taquine, il lui attrape le menton, lui pince les joues pour faire saillir sa bouche en cul de poule. « Comment tu voudrais m'oublier, de toute manière, je ne m'en faisais absolument pas pour ça. » S'en amuse en apparence, en fanfaronnant, avant de claquer la surface de l'eau du plat de la main pour l'asperger, avant de tout bonnement lui sauter dessus en tentant de le couler.
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Vivre sa vie sexuelle au travers des autres, au travers d’une image. Ce fut son problème, constater que tous découvraient leur corps à la puberté quand lui fut en réalité confronté à la sexualité trop tôt, trop jeune. Sexe. Cela ne se nommait pas de la sorte, refusant d’associer l’acte de viol au rapport aimant de deux êtres qui aimaient se toucher. Amour consommé à l’âge moyen par ses amis, à raconter ces histoires d’un soir, ces histoires d’amour. Lui l’avait dit, qu’il attendait la bonne personne, qu’il voulait de l’amour sans oser cracher à ses amis que tout cela était trop dur. Il aura fallu attendre son départ pour faire face à cette triste réalité, au fait qu’il était le fruit d’un abus bien avant qu’ils ne puissent l’imaginer. Tout jeter à la gueule de ses potes et se casser, comme un lâche. Le courage d’oser parler, de dire les choses, de s’exprimer sans craindre ce jugement. Pathétique vérité avant de se barrer. Balancer des vérités, pas mieux que des mensonges. Un peu, pour se rassurer dans les conversations. Se dire que tout cela avait été annoncé, conscience tranquille pour les faibles. Mépriser autrui au point de considérer ne rien devoir écouter en retour, que la pilule allait passer. Vouloir être, sembler l’être et la réalité. Andy voulait être autre chose, pas ce qu’il était avant. Regarder l’enfant qu’il était hier et lui dire qu’il n’était pas coupable, pas pleurer, qu’il ne méritait pas ça. Ne plus y penser, tout cela n’avait pas existé. Si la culpabilité ne pouvait pas s’effacer, il fallait hurler à ces souvenirs de se terrer loin du bonheur qui l’attendait demain. Rire de sexe, facile. Rire avec sincérité sur la sexualité, un vulgaire mensonge. Prétendre, jouer, toujours se cacher. Cette merde qui gardait son t-shirt à la plage, celui qui refusait de s’exposer. « Sorry misster plan à trois. » L’amour chez Roméo est toujours fugace. Il l’avait dit tant de fois. Il l’aimait à la folie, puis retournait sa veste. Aucune méchanceté, son coeur était trop abîmé, trop douloureux, il ne fallait surtout pas souffrir à nouveau. Mieux valait quitter que de se faire larguer. Adage dont il ne disait rien, mais Andy le savait et se taisait. Le silence est d’or.


« Y a qu’un seul naturiste dans ce trio et c’est toi, une seule balance aussi et c’est toi aussi. » Moquerie jetée à la gueule avec amour - très important de le préciser. Puis vint le temps de se libérer de ses maux, de ses fautes, de ses doutes et des poids de son cœur. Demander pardon, une chose tellement simple. Andrew s’excusait pour tout, pour rien, même lorsque cela n’était qu’une vulgaire formule de politesse. A faire brûler les étoiles, à faire chuter les étoiles et à briser la belle ambiance jusqu’à sombrer dans la déprime : il devait s’excuser. Impossible de fermer les yeux, trop de poids sur son corps qui crevait. Voler ses maux, cesser de croire que ce doute était mort, le déterrer juste pour ce soir. Parce qu’il était temps de tirer au clair ces années. Bien sûr que si, c’était le cas. Pas un abandon, mais une envie purement égoïste. Fallait-il parfois admettre ses fautes même si cela signifiait que le mal ne serait jamais pardonné. Bien sûr que si, il avait abandonné ses proches pour être libre sans penser aux risques et conséquences. Mal dans sa peau, impossible de guérir ses bobos, hurlant au monde qu’il se noyait dans un verre d’eau nommé Exeter. Romeo osait-il avouer à son reflet qu’il restait dans cette ville parce qu’il y était un roi ? Il préférait se contenter d’ici, sans admettre que c’était la facilité. Andy fit le choix de se tirer par facilité, une fuite. Romeo restait par facilité, pour ne pas se confronter à un autre monde qui lui serait supérieur. Briller chez les romains, mais être un vaste mensonge en egypte. Romy n’était qu’un empereur dans cette ville. Drôle de vie, pour eux deux. « J’continue de penser que je dois m’excuser. »

Romeo ne supportait pas les instants tristes, il aimait détourner l’attention. Le drame était la seule chose qui pouvait le motiver, nullement le reste. Si sa vie était un film, il fallait que ce film soit aussi long que le seigneur des anneaux - les versions longues - et avec une bataille aussi puissante que celle du dernier film. Lorsqu’il s’agissait de s’exprimer et de parler de ses émotions, il fuyait, comme d’habitude. Humour habituel, même pas le temps de trinquer qu’il commençait à faire des conneries. Embuscade pour tenter de noyer le littéraire. Réussite, plongeant la tête sous l’eau, juste à temps fermer les yeux, sentant ses cheveux voler et ses muscles se contracter. Il repensait à ces baignades dans la piscine de la famille Calloway, à toutes ces années où il fut simple d’avoir le dessus sur Andy. Aujourd’hui il suffit de poser un pied contre le rebord du jacuzzi, pousser avec ses deux jambes pour ressortir de l’eau. en tenant les bras de Romy. Comme un enfant qu’il remettait à sa place, le gamin retrouva sa respiration et inversa les positions en respirant profondément. Plaquant Romeo sur le rebord du jacuzzi, ses poignets rencontrent les rebords de l’engin aquatique. Position dominante, l’observant de haut, l’eau dégoulinant de tout son corps pour retourner dans le jacuzzi. Un court instant il laissa échapper un sourire plein de malice, haussant les sourcils. S’approchant du visage de son ami pour déposer une bise sur sa joue au bord de ses lèvres. « Tu m’as manqué Romy, tous les jours. » Laissant échapper un sourire en relâchant la pression pour reculer et cesser de se pencher, pouvant alors exposer son corps comme un vulgaire plastique, parce que cette soirée était la conclusion de ces trois années. Tout ça, pour un corps. « Trois ans. T’en penses quoi ? »




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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Le sourire ultra-bright est servi à tout va, notamment quand ça s'énonce en moquerie, l'histoire de sa première fois ayant certainement surpris les plus proches. Romy, de son côté, ça l'a toujours bien fait rire, à ne pas voir le problème. Autant faire d'une pierre deux coups, le genre de connerie qu'il avait sorti en s'esclaffant le lendemain de cette nuit-là. L'avait même raconté à son père - Emilio, pas sûr que Larry aurait su apprécier l'information à sa juste valeur - l'Italien n'ayant pas manqué de se gausser à son tour en lui ébouriffant les cheveux. Peut-être que c'était étrange d'avoir l'impression que celui-ci était fier de lui à l'évocation de ce fameux plan à trois, quand il peinait de plus en plus à répondre à ses messages. Les ignorait franchement, en réalité, parce qu'il avait mieux à faire, mais le fils présumé n'était pas prêt à se l'admettre. Toujours pas, d'ailleurs, huit ans plus tard, à continuer à tapoter sur son téléphone à la moindre anecdote susceptible de lui plaire, même s'il n'y avait que rarement signe de vie en retour. Ce genre de départ qui a laissé un goût amer. Pour Andy, c'est différent, et il l'affirme, Calloway. Parce que malgré la distance, le contact est demeuré presque inchangé, et jamais l'ami ne l'aurait ghosté. Là toute la subtilité, celle qui lui avait permis d'accepter l'attente, quand bien même ses pensées convergeaient-elles plus que de raison vers la côte ouest.

« Tellement de responsabilités pour une seule personne, heureusement que j'ai les épaules pour tout assumer. » Se formalisera pas du terme balance, à prétendre qu'il s'agit là, sans doute, d'un rôle essentiel au sein de leur trio. Puis, c'est vrai qu'il a tendance à tout rapporter de l'un à l'autre, sans cesse, quand la taquinerie se lance d'un côté, écho plus ou moins déformé s'achevant aux oreilles du second. Petite habitude prise de l'enfance, loin d'agiter les nerfs quand le conflit lui semble réellement inexistant. Nul mal causé en agissant de la sorte, où la guerre aurait pu se déclarer à l'époque où ils portaient encore des couches. Ne souffrirait pas qu'ils se déchirent, Nina et Andy, mais ne s'est jamais inquiété à ce propos, quand ça s'inscrit dans leur dynamique à prendre au millième degré, celle qu'il a toujours pris un malin plaisir à arbitrer. Tiré de ses pensées par les excuses formulées, le danseur regagne un brin de sérieux, et s'efforce d'acquiescer. « Alors, tu t'excuses, mais une fois. » Et pas deux, parce que ça n'aurait aucun intérêt. « J'accepte tes excuses. Point. Le chapitre est clôturé. » Et ça le réjouit, au point de se jeter sur lui par surprise pour essayer de le couler, à éclater franchement de rire lorsque ça fonctionne - mais il n'en doutait pas une seule seconde, confiant à l'idée de disposer d'une force inégalable par Mr Gonflette. Sûrement qu'il a encore les yeux emplis d'étoiles au moment où ses bras se retrouvent entravés, qu'il fait mine de se débattre pour la forme, tenant à préserver son coiffage parfaitement décoiffé. Et il se tortille, le danseur, essaye de se libérer de l'emprise qui se raffermit contre ses poignets, l'échine butant contre le rebord, quand ses plantes de pied dérapent sur le sol glissant. Tout semble instable, des astres qui dansent au-dessus de leur tête, aux remous s'intensifiant à mesure qu'ils bataillent, à ses propres pensées. « Tu sais que je te laisse faire, là. » Faux. Ou à moitié faux. Pourrait sûrement donner davantage, ruer en misant sur ces muscles forgés par des années d'entraînement intensif, et voir lequel des deux en sortirait vainqueur.

Mais il y a quelque chose de doux dans l'instant, dans le regard pétillant d'Andy et son sourire qui lui a tellement manqué. Aurait aimé le croiser, à tant de reprises, à s'inventer sa présence à tout bout de champ. En répétition, lorsqu'il parvenait à réaliser à la perfection tout un enchaînement jusqu'alors inconnu. Lors de la visite de son appartement. Quand il se retrouvait à arpenter leurs endroits de prédilection. Esquisse une moue sincèrement satisfaite au baiser qui se dépose au coin des lèvres, aux dires qui s'ensuivent. Sentiment de plénitude qui gonfle contre ses poumons, l'admire qui prend la pose, à venir s'éventer de manière exagérée, comme si la température venait de grimper en flèche, avant de s'essuyer le front du revers de la main. « J'en dis... » Marque une pause, le danseur au sourcil arqué, toujours le même, celui qui annonce la ruse derrière ses airs angéliques. Fait mine de réfléchir, moue songeuse sur les traits, en décollant son dos de la paroi pour se redresser de toute sa hauteur - même si ouais, ça fait une paire d'année que la poussée de croissance a inscrit une sacrée différence entre eux. « ... trois ans, je m'attendais à mieux. » L'encourage à se tourner un peu sur lui-même, à détailler les muscles parfaitement ciselés, doigts qui courent les reliefs de ses trapèzes, reviennent dégringoler contre l'épaule, pour redessiner les pectoraux. Le contact est presque instigateur, à se dire que c'est fou, à quel point l'enveloppe peut s'étoffer, gonfler, s'affirmer, quand en dedans, c'est le même muscle qui l'anime, le même coeur qui bat. Bien à plat contre les battements, la paume interrompt sa promenade, et il détache son regard de sa contemplation, Romeo, un grand sourire venant étirer ses lèvres. « La carrure d'un dieu grec, » Lui rend le baiser, sans se priver, pour sa part, de poser ses lèvres franchement contre les siennes, dans un claquement exagéré, avant de reculer et achever dans un rire : « et toujours ce même coeur en mousse. » Et putain, qu'est-ce-qu'il peut l'aimer, celui-là.
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Le doute. Logé, endormi dans une boîte que l’on ne nommait pas, Pandore peut-être, l’inconscient sûrement. Elle attendait dans l’esprit, au coeur de ces émotions qui se battaient en duel pour dominer les autres. Toutes vagabondaient sans jamais parvenir à prendre le dessus. La colère ne pouvait être la seule reine de cette mascarade, parce qu’elle épuisait l’esprit et la joie venait toquer, enfonçant la porte de toutes ses forces pour jeter la lumière nécessaire pour apaiser la douleur. Toutes ces émotions passaient, se saluaient, se croisaient, se tuaient et parfois elles s'associaient, mais elles n'étaient que rarement les victimes des autres.  Au centre de tout cela, dans un silence imprévisible se trouvait la boîte. Visible, comme pour rappeler au monde qu’elle était là, close, impossible à oublier. Le doute s'installe et jamais ne quitte l’être humain. Douter était nécessaire pour exister, il assurait la vie, le renversement et les remises en cause. Le brun doutait sans cesse, l'esprit intoxiqué par cette vie, les raisons, les causes et les dénouements. Eux ne semblaient jamais souffrir de ça, Romy et Nina, comme si la vie était une vaste blague, que tout allait marcher. Cliché de dire qu’il valait mieux échouer que ne jamais essayer, parce qu’eux, ils avaient la manie de réussir tout ce qui était entrepris. La boîte avait explosé chez Andy, pour tâcher les murs de son esprit. Douter de tout, même l’idée de mériter ces gens qui partageaient sa vie. Ils le disaient sans cesse, qu’ils l’aimaient, mais gamin borné qui pensait que c’était de la mélancolie. Il n’avait pas la confiance de ces gens, que l’apparence qui allait avec.

Il transpirait une confiance démesurée, nullement artificielle. Il dansait face au monde, dévoilait un homme qui se faisait tabasser pour moins que ça dans les rues. Passer à autre chose, tourner la page. Il n’y arrivait pas, Andy. Romeo semblait écouter un problème, le régler et l’oublier. Parce que cela semblait facile dit de la sorte, suite d’actions basiques. La chose dont il ne doutait pas, c’était superficiel. Physiquement, pris dans un élan, il se savait capable de repousser Romeo, de le plaquer et de le laisser en position de faiblesse. Lorsqu’il passait devant la glace, c’était une autre histoire. Là où certains baissent la tête pour admirer leur énorme bite, lui, se contentait d’admirer son ventre avec l’intime conviction qu’il était maigre, qu’il avait toujours un corps fragile et qu’il devait remettre en question l’assurance qu’il avait changé. Rien n’était clair dans sa tête, tout était faux, tout était vrai, tout méritait de simplement se poser la question : suis-je réellement maître de ce que je vois ? Ne jamais l’affirmer, parce que la fin doute marquait le début de la tyrannie. Cette question il savait qu’il n’allait jamais obtenir une réponse sérieuse, là où pourtant il aurait besoin d’entendre un avis sincère, franc, cash. Romy opte pour l’humour et l’ironie, pour changer. Le danseur usait et abusait de ça, parce que c’était facile de rien, beaucoup plus complexe d’ouvrir un dialogue. S’ils se rencontraient aujourd’hui, ils ne seraient en rien des amies, mais juste des rencontres fortuites. Romeo était amoureux des amourettes, Andy était accro à l’idée qu’un amour se vivait et se consumait lentement. Romy tombait amoureux, se lassait puis changeait d’obsession. Romeo n’avait que trois choses de stables dans sa vie : la danse, son trio infernal et son frère. Règle absolue, un élément brisé détruirait l’équilibre.

Petit jeu où il tourna sur lui-même, s’amusait à faire la salutation de Miss América et à déposer sa main sur sa hanche pour contracter les muscles de ses bras. Un véritable petit numéro, ridicule, mais qui lui donnait envie de rire. Un dieu Grec, compliment fort pour celui qui était persuadé d’être la réincarnation de Terpsichore qui déposait ses lèvres sur celles d’Andy en se moquant en prime de son coeur. « Vous en aimez un autre que celui qui a glissé une bague à votre doigt, alors courrez à son chevet. Pour votre mari, vous n’êtes qu’une pute. pour l’amant, son âme soeur. Dans l’union des sexes, le coeur est seul juge.  » Il citait Hugo sans vraiment le faire, parce qu’il n’était pas capable de tout retenir, mais dégageait une idée de sa mémoire. Le brun se baissa alors pour se rasseoir dans le jacuzzi. Il ne répondait pas à Romeo, il disait cela dans le vent, pas un débat, juste des mots alignés. « Faith m’a fait deux profils sur Tinder. Un avec mes photos en arrivant ici et le second avec des photos du début de l’été. » Attrapant son verre toujours déposé sur le rebord en tendant à Romy le sien. « Le taux de match était de 400% supérieur sur le second profil. La seule différence était visuelle, le reste était identique au mot près. » Tendant son verre en direction de celui de son ami pour trinquer. « A la fin de l’ère des plastiques.  »






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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Rien n'a jamais été simple, dans l'existence de Calloway. Ne se serait guère contenté d'une routine digne d'un disque rayé, d'une vie chorégraphiée dans une série abrutissante de répétitions similaires et emmerdantes. Avide de défis depuis l'enfance, héritier d'une folie des grandeurs brandie fièrement sous l'étendard d'une personnalité extravagante, l'appel des hauteurs et le rejet dédaigneux de la facilité. Dignement inscrit dans un arbre généalogique où l'échec ne pouvait décemment être toléré, il a tout mis en oeuvre, tout, pour exceller. Et si pour d'autres, un regard légèrement posé sur sa trajectoire pouvait éveiller un vertige, il semble au garçon qu'il n'aurait pu en être autrement. Sa destinée, que de se complaire dans cette quête à l'immortalité, certain qu'en brillant suffisamment fort, il s'inscrirait dans un même axe d'éternité que l'astre solaire. Pourtant, ce moment à naviguer à la rencontre d'Andy semble à lui seul témoin d'une plénitude toute trouvée. Rien n'a l'air compliqué, dans cet instant. Le sacre est encore suffisamment récent pour que le danseur à l'ambition dévorante en soit encore tout satisfait. L'absence de Nina, temporaire, se soldera par des nuits entières à redécouvrir le rythme de sa respiration pour y caler la sienne, belle excuse pour s'inviter dans ses bras et lui murmurer son amour pour la vie, pour elle, aussi. Cependant, dès son retour, c'est un crochet par la demeure ancestrale qui sera réalisé, à gravir les marches des longs escaliers à toute jambe pour forcer la porte de son frère et se jeter sur lui sans plus de cérémonie, se confondre dans le récit de leurs étés respectifs et l'achever côte à côte, aux échos de leurs rires. Et puis, Andy est là, bien tangible sous ses lèvres câlines, sous ses mains taquines, et ce sont ses citations envoûtantes qui laissent à son esprit tout le loisir de s'évader. Entouré des êtres aimés, il lui semble que rien ne pourra l'empêcher de continuer à s'élever, à les entraîner vers ces univers tissés par son imaginaire.

D'emblée attaché à la beauté, ce sont ses mains qui s'élèvent de manière cérémonieuse, les paupières qui s'abaissent. Tend l'oreille à mesure qu'Andy déclame un texte approximatif, là où Romeo ne le reprendra guère sur l'inexactitude non devinée. Plus sensible à la musique, pour autant, il y a un certain versant théâtral dans ces secondes où le plus jeune se révèle bon conteur - excellent, même, à l'écoute tendre de son ami. En a certainement quémandé à la pelle, durant toutes ces années, des extraits de bouquin s'écoulant des lippes du littéraire, à s'en émouvoir de manière parfois déconcertante. Il ne suffisait parfois que d'un alignement de phrases dans sa voix pour que les mots semblent s'y entrelacer, danseur sûrement plus sensible à la sonorité chantante de ceux-ci, plus qu'à leur sens profond. « Bravissimo. » Moue appréciative exagérée, un brin moqueuse aussi, peut-être, alors que les corps s'éloignent. Réceptionne le verre, de nouveau bien calé contre le bord, à demeurer attentif à la nouvelle démonstration du brun. Le tintement ponctue son récit et le danseur tarde à s'abreuver, les effluves des verres précédents encore bien présentes dans son esprit euphorisé. « Ouais, Tinder. » Petit rictus, parce qu'il n'a jamais daigné utiliser ce genre d'application - Romeo Calloway n'a besoin d'aucune aide, quelle qu'elle soit, pour ramener à lui tout un monde dans ses filets. Ne s'y retrouverait pas, en est persuadé, à privilégier les émotions brutes suscitées par les rencontres en chair et en os, plutôt qu'aux profils potentiellement trompeurs défilant sur cet outil. « Et à ton grand retour. » Sourit de plus belle, bien franchement, en le disant. « Maintenant que t'as les bras qu'il faut, t'auras plus d'excuse pour ne pas danser avec moi. » Le suggère en finissant par s'imprégner du cocktail, esquisser un petit soupir appréciatif après deux gorgées. S'il a entraîné Nina dans ses bras depuis l'enfance, il aimerait, parfois, être celui que l'on porte vers les cieux. « Si t'as pas trop peur qu'un de tes biceps éclate au passage. » Provocation délaissée dans les remous brûlants, les muscles bien décontractés se détendent à mesure que sa silhouette se déroule. Debout, à son tour de se pencher pour glisser une main nonchalante dans les cheveux humides d'Andy, avant de s'extraire de leur bain. Incapable de rester là, sans bouger, il semblerait que pour Romeo, le moment est déjà sur le point de s'achever, au tiraillement du chlore sur sa peau délicate. « Premier pour la douche. » Le lance en achevant son verre d'une traite, avant de ramasser ses habits et de s'empresser, par habitude, d'honorer ses dires. Plus vraiment l'âge à faire la course, mais ne tentera pas le diable.

Une fois sous le jet d'eau brûlant, qu'il se met à se dandiner, au gré d'une mélodie incessante lui tournant dans la tête, comme bien souvent. Sourire éternel coincé sur les lèvres, l'état est jubilatoire à l'idée du retour annoncé, de ces heures qui, finalement, passeront trop lentement à son goût, déjà pressé d'entamer le trajet jusqu'à Exeter. Comme si, quelque part, celui-ci ne se concrétiserait réellement qu'au petit matin, revirement de situation de dernière minute toujours aisé - c'est toujours comme ça, dans les films. Mais il essaye de ne pas y penser, Romy, à ce que ça pourrait changer dans son discours, si Andy décidait finalement de rester, ici, pour toujours. Il fait chaud en cette nuit d'été et pourtant, un frisson grimpe entre ses omoplates à cette pensée quand, vêtu d'un caleçon sec, c'est le chemin de la chambre qu'il effectue sans se presser.

Et sûrement qu'une fois allongé tranquillement sur les draps, à répondre aux messages non lus depuis quelque heures sur son portable, ça lui trotte encore dans la tête. Quand, enfin, la silhouette d'Andy finit par s'inscrire dans l'embrasure de la porte, c'est une spontanéité un brin pompette qui extrait la crainte du fond de sa poitrine : « C'est pas un rêve, si ? Tu rentres bien avec moi ? Tu changeras pas d'avis dans la nuit ? »
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Il fallait sortir de sa tête ce qu’il était en partant, simplement oublier la défaite. Défaite, parce que ce départ marqua un échec pour le gamin qui voulait respirer, il abandonna tout pour un avenir incertain. Aventurier du jour au lendemain. Prendre garde à ces instants où se rompent les digues. Ces instants volés aux processions du temps où l’aurore menait un duel contre l’aurore. Battre la vie comme un éclair, répandre ses mains fragiles sur un visage livide sans raison. Ne pas reconnaître son image dans la glace et douter de sa propre petite personne. Visage sans raison, coeur sans maison. Coeur semer par une terre retournée, germe qui brûlait son être. Graine glisser dans le corps et l’esprit. Le temps de s’échapper, de retrouver la ville des anges. Lumière. Point de chaleur jeté sur lui, tandis que Romeo y fut toujours habitué. Parce qu’il suffisait de l’écouter pour comprendre : il n’avait pas besoin de ces applications pour plaire. Orgueil qui débordait de sa bouche, mais pour l’esprit habitué, cela en devenait presque comique. Il en dégoulinait de cette moquerie trompeuse. Détestable en apparence, mais appréciable lorsqu’il cessait de parler de sa petite personne. Lorsqu’il tentait de faire preuve de tendresse, il se mettait malgré tout en avant. Terrible, cette façon de ne voir la vie qu’avec sa propre image. Romy envisage un futur où sa place serait évidente. « Tu sais à force d’en parler je vais penser que tu fantasmes dessus. Pire, tu pourrais être jaloux. »Romeo avait le corps gracieux, l’agilité d’un félin et la souplesse d’un chat. La force dans ses jambes était certainement bien plus impressionnante qu’il ne pouvait le montrer au quotidien. En revanche, hormis imiter une mouette avec ses bras, il avait besoin de s’améliorer.

L’ennui dévora le prétentieux qui décida de filer en faisant preuve d’humour, enfilant son verre et s’extirpant du jacuzzi comme un enfant qui voudrait faire la course. Le brun n’osa pas lui rappeler que cette chambre comptait plus de pièces d’eau que de chambres, 5 chambres toutes avec une chambre et une salle de bain complémentaire. Romeo devrait pourtant connaître cela, dans son labyrinthe qui servait de demeure à sa famille. « Je vais rester encore cinq minutes, j’irais après toi. » Parce que c’était la dernière fois qu’il utiliserait cette salle de bain comme étant “la sienne”, celle où personne ne venait hormis lui et ceux et celles qui venaient passer une nuit. Observant son pote simplement quitter la terrasse. Inspiration profonde, verre encore à la main, regard sur la maison, puis sur le ciel. Dans un moment cinématographique il faudrait présenter le ciel comme divin et silencieux, mais cette ville était polluée et bruyante. Rien de parfait, mais ce décor fut le sien. Buvant à son tour le verre pour s’extirper de l’eau avec un regard sourire en coin. Point d’adieu, seulement un au-revoir. Fermant la baie vitrée, avançant jusqu’à sa cuisine, les vêtements dans une main et le verre dans l’autre. Déposant le verre dans l’évier pour simplement s’en détourner et prendre direction de la chambre. Souvenirs des deux années passées dans cette baraque, attendant les prochains, l’été prochain.

Ce fut son tour de s’enfoncer sous la douche, l’eau chaude fouettant son corps. Courte douche alors qu’au dernier moment il comprima chacun de ses muscles pour enclencher l’eau froide. Bon pour les muscles disaient certains. Douche brève, salle de bain luxueuse presque vide alors qu’il remplissait sa dernière trousse de toilette, le reste était déjà dans des valises, prêt à partir. Enfilant un boxer pour la nuit, séchant son corps jusqu’à la dernière goutte en retournant dans sa chambre ou Romeo occupait déjà le lit. Ce pieu était immense, ils pouvaient passer la nuit complète sans sentir la présence de l’autre. Romeo, bavard comme un chat, décide de poser une question importante. Non, pas du tout, une question sans doute causée par l’alcool. « J’ai trouvé ce que je voulais trouver ici Romy, ma tristesse est justifiée par le sentimentalisme. C’est pas une ville pour moi, elle n’était qu’un moment. Une parenthèse nécessaire. » Esquissant un petit sourire alors qu’il s'installe à son tour sur le lit, attrapant son téléphone pour répondre aux messages et aux notifications oubliées. « Je sais avec quoi je repars, mais je sais surtout ce que je laisse Romy. » Déposant son téléphone au sol, glissant tout son bassin sous la couette en se détournant sur le côté pour observer Romy. « Regrets ou remords ? »





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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ L'ascension est parsemée d'un doute. Toujours la même répétition qui s'amorce, à l'euphorie qui s'annonce outrageusement dévorante. Vient un moment où, à atteindre un stade de plénitude des plus total, il lui semble qu'un volet doit s'ouvrir entre ses côtes, pour décharger un peu son poitrail. Un réflexe inconscient né de l'enfance que de se positionner un peu sur ses gardes, en phase de jubilation intense. Loin d'un simple contentement habituel, ces épisodes - comme les évoquait le psychiatre que sa mère ne l'a emmené voir qu'une ou deux fois avant d'y couper court - ne sont pas tout à fait naturels. Rien à voir avec les salves d'un orgasme ou le plaisir anodin d'une accumulation de petits riens. Parce qu'il se laisse déborder par chaque émoi chatoyant, à le réinventer feu ronronnant carbonisant lentement tout brin de raison persistant. Mécanisme de préservation que de prévenir une redescente brutale, comme au départ de son père - à l'époque aussi, le gosse s'était laissé avoir par une allégresse brutalement démantelée. Alors, en entendant l'eau marteler le bassin, de l'autre côté du mur, ça lui revient. Un petit assombrissement imperceptible, venant grignoter la certitude d'une joie démesurée. Il aimerait qu'Andy soit là, tout de suite, se retient même d'aller ouvrir la porte de la salle de bain à la volée pour lui poser la question immédiatement. Sait bien que tout le monde n'aime pas ça. Ménage aussi l'ami qu'il a toujours deviné plus pudique que lui - à en juger ses réactions lors des après-midis d'été, à se courir après autour de la piscine des Calloways. Andy n'avait pas l'air de rire autant que Romy, quand ce dernier parvenait à refermer ses mains sur son short de bain pour le baisser sans une once de pitié. Alors, il s'agite. Réinvente des pas de danse du bout de ses pieds qui tanguent mécaniquement, alors qu'il achève de s'occuper sur son portable, s'attarde sur des messages auxquels il répondra demain.

Et puis, Andy arrive, la crainte s'élance, et est immédiatement rassurée. Le danseur se laisse tranquillement bercer par les dires auxquelles il croit, ayant toute confiance en lui depuis si longtemps que c'est un fait désormais inéluctable. « D'accord, une parenthèse. » Ne peut se retenir de le répéter comme pour l'ancrer définitivement en aveu sur lequel ils ne pourront revenir. Il finit par venir abandonner son portable sur la table de chevet, néglige d'éteindre la petite lampe, parce qu'il n'a pas la moindre intention de fermer les yeux pour le moment, même s'il se glisse entièrement dans le lit. Dans un mouvement fluide, il se retourne sur le flanc, pour avoir tout le loisir de regarder Andy. « Puis, tu sais aussi avec qui tu repars. » Sourire malicieux au coin des lèvres, Calloway finit par essayer de glisser sa main entre Andy et son écran, pour l'empêcher de s'y attarder trop longtemps, jusqu'à ce qu'il s'en détache. Dans son torse, son coeur palpite, et il se dit qu'il n'aurait peut-être pas dû s'imprégner de vodka en plus des autres verres, étant donné son état d'éveil prononcé. En plus, il ne tarde pas à avoir trop chaud sous la couette, pommettes légèrement rosies par les émanations de chaleur de leurs deux corps coincés sous le drap. « Regrets ou remords ? » L'interroge en retour, quand le sens de la question se faufile sous son front, et s'entortille autour de ses pensées enivrées. Le sourire qui s'étale sur ses lèvres ressemble probablement à celui qu'il lui a offert plus tôt, dans le jacuzzi, très amusé par des rapprochements physiques lui semblant anodin. Pourtant, à détendre ses muscles tranquillement, son pied vient frôler le mollet d'Andy et il y a quelque chose qui trésaille dans son regard assuré. « Il faut forcément choisir l'un des deux ? » Le questionne de manière moins expansive, plus intime, le coude calé sur l'oreiller, la paume soutenant sa joue alors qu'il détaille son ami de toujours.

D'une manière ou d'une autre, il s'est rapproché, soutenu par son bras droit, quand sa main gauche vient capturer le menton d'Andy. Ses lèvres retrouvent les siennes sans le second degré qui a pu précédé, à simplement s'imprégner de cette sensation, greffée à celle de son genou glissé contre ses jambes. Le baiser lui semble doux, malgré ce qui vient crisper sa chair dans un frémissement perceptible. Entre les lippes qui s'étreignent, il y a son souffle qui sursaute, et il s'attarde, Romy, comme s'il avait besoin de vérifier quelque chose. N'a aucune idée de ce qu'il fout, pourtant, quand son visage s'éloigne, que ses yeux pétillent, il n'hésite pas en précisant sa théorie : « Je n'éprouve ni regret, ni remord. » Ne précisera pas s'il s'agit d'un vécu général -probablement - ou simplement de cet instant. Ses prunelles scrutent celles d'Andy, revers des phalanges se promenant contre la ligne de sa mâchoire, avant de se glisser contre son cou. « Que choisis-tu ? » Puisqu'il s'agit vraisemblablement de l'interrogation principale. Attend sa réponse, Romeo, à cultiver un instinct protecteur à l'égard du plus jeune, quand bien même celui-ci s'est-il construit toute une carrure imposante. Ne cessera probablement jamais de le ménager à sa manière. Qu'il s'agisse de s'outrer dans le parc du coin, après qu'un môme ait shooté dans le bac à sable dans la direction d'Andy - et entamer tout un sermon bien senti pour son jeune âge - ou de s'armer de patience à la rencontre de leurs peaux. Sait pas où il va, s'est jamais demandé à l'avance. Sait simplement que demain, ils rentrent, ensemble. Le reste n'a aucune importance.
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“Puis-je ouvrir une nouvelle parenthèse ? Celle dont tu n’auras jamais conscience, celle qui briserait cet instant, même si tu es assez crédule pour penser que tu es plus fort que tout cela. Confiance inégalée. Chaque  jour, chaque minute, chaque seconde avait son idée, sa raison d'exister et était soumise à l’esprit. Ton esprit est jeune et plein de fantaisie, quand le mien se noyait dans un cynisme et une innocence déplacée et hypocrite. Tu n’as jamais été captif de rien, quand mon corps est enchaîné depuis mon enfance à cette ville dont tu es persuadé d’être le prince, je te l’accorde, tu n’es pas le plus malheureux des citoyens de cette ville déprimante. Le doute ne me quittait jamais, les mains glacées de la peur nouées à mon cou, accrochées à ma jambe et parfois serrant mon coeur pour le briser d’un simple coup. J’aimerais te dire que cette parenthèse n’était que physique, que mon âme et mon coeur sont les mêmes, mais ça serait te mentir. Je suis désolé, si je viens briser ce que nous avons été, parce que ça n’est plus.”

Romeo était amoureux de son reflet, même lorsqu’il s’agissait des autres, il devait rappeler qu’il tenait un rôle important. Le brun avait l’habitude, mais il n’osait pas imaginer comment cela était lorsqu’il était en famille. Andy connaissait bien ces gens, tous différents. La soeur ne fut jamais appréciée par Romeo, il ne s’en cachait d’ailleurs pas vraiment. Il adulait son frère, pas au point de l’embrasser dans le miroir, mais cela restait impressionnant.  Les parents furent toujours des gens adorables, qui représentaient le couple parfait même si la vérité derrière ce portrait était loin d’être lisse. Demandant avec des gestes au brun d’abandonner son téléphone, déposant le téléphone sur la table de chevet en observant Romy. Des gosses. Même s’il était évident que Romy n’avait pas l’habitude de boire et qu’il passait rapidement dans la catégorie des gens “pompettes”. Pour danser le lac du cygne il y avait du monde, mais pour un shot de vodka fallait l’appeler papi romy.  « Perroquet ? » Parce qu’il fallait le titiller, se moquer avec douceur, sans heurter sa sensibilité, enfin, sa susceptibilité.

Proximité accentuée. Tout devient alors atroce dans son esprit. Parce que le fond de sa question, il ne pouvait pas la saisir. La vérité est la suivante : dois-je lui dire que depuis deux ans, j’influence les hormones des autres malgré moi et que tout cela est aussi faux que les plastiques ?  Andy était comme condamné. Condamné à être fragile, il quitte sa vie pour changer son corps et affronter le monde. Une fois prêt, son coeur venait lui jouer des tours. Ce fut à l’occasion d’une expérience avec ses colocataires qu’il réalisa avec effroi que ses lèvres ou même sa simple sueur pouvait entraîner une attirance démesurée à son encontre. Pouvoir d’être entremetteur malgré lui, condamnant alors ses relations futures. Craignant d’être aimé pour son physique, il fut bien vite délaissé de cette crainte. Andy avait développé une faculté étrange, qui biaisait le regard d’autrui. Romeo nierait, dirait qu’il n’était pas manipulé, qu’il faisait cela de son plein gré. Arrêter l’esprit, manipuler le coeur, tout semblait dans l’attente, tout était faux, aimer du faux. « Choisir c’est renoncer. » Andy ferait bien d’arrêter la philosophie.


Douleur d’un troisième baisé mêlé à du plaisir. Lui dire était un choix, ne rien faire en était un. Plus long que les précédents, déposant sa main sur la joue de son ami d’enfance. Parce que si Romeo était manipulé, Andy était pleinement conscient de son acte, inexcusable. Alors quand les lèvres se séparent il fait face à sa moralité absolue qui lui disait de simplement jeter la vérité à la gueule du danseur. « Tu m’as appris qu’il ne fallait jamais renoncer. » Juste une fois, Andy allait oser croire que si on le regardait ce n’était pas pour ce qu’il dégageait. Pas un corps, pas des hormones surdéveloppées, juste lui. Sa bonté maladive, son incapacité à faire du mal à autrui et sa capacité à pleurer devant un livre. Il déposa à nouveau ses lèvres de façon plus fougueuse sur l’ami, la main quittant la joue pour glisser jusqu’à la cuisse du danseur, la saisir et la déposer par-dessus son bassin, rapprochant Romy de lui plus encore. Pour ce qu’il était, pas ce qu’il semblait être. Juste un soir.







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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ S'amuse d'un rien, Romeo, lorsqu'il se trouve en bonne compagnie. Un peu plus encore une fois que l'alcool désinhibe ses minces retenues - pas vraiment de grande différence notable avec son état de base, en réalité. Se contente de délaisser ses allures trop distinguées, aux gestes qui s'égarent, aux mots qui se lâchent en traînant sur quelques syllabes. N'ira pas jusqu'à bégayer non plus, demeure un Calloway. Alors, à la remarque d'Andy, il ne peut que sourire de plus belle, extraire son bras au-dessus de la couette pour le laisser se déployer comme l'aile d'un majestueux volatile. « Je pense que le terme s'accorde avec mon divin plumage. » Ne peut pour autant pas retenir la réprimande qui lui monte aux lèvres, lâchée dans un air malin : « Tu sais pourtant que je préfère les paons. » La question principale ne concernait probablement pas son oiseau favori, mais c'est ainsi qu'il détourne le propos alors qu'il se rapproche lentement. « Mais ne t'en fais pas, je ne compte pas faire la roue. » Manquerait plus que ça, certainement, et l'image fugace de ce que ça pourrait donner lui arrache un ricanement étranglé. Vrai gamin ayant laissé sa maturité devant les portes de la bâtisse, se complaît visiblement dans ces instants de franche liberté retrouvée. Loin de tenir le rôle, de dorer son image comme on l'exige de lui à Exeter, les habitudes ont la vie dure et pourtant, c'est durant ces étés que Romeo a le plus appris à lâcher prise - après s'être évertué à faire sa petite impression sur l'entourage proche d'Andy. Dans l'intimité de cette chambre qu'il est lui-même, une fois les artifices rassemblés dans sa valise, à n'offrir au meilleur ami qu'une âme qu'il connaît déjà par coeur. N'a jamais eu peur de son regard, ni de celui de Nina. Leur offrant ce naturel parfois trop déconcertant pour d'autres, détroussé de sa carapace dorée.

Choisir c’est renoncer. Et il n’a jamais été de ceux-là, Romeo, ça ne commencera pas aujourd’hui. Grisé par les sensations inédites qui s’infiltrent doucement contre ses lèvres, à inhaler lentement le souffle d’Andy sans l’urgence habituelle. La finalité n’a rien de celle qu’il a apprivoisée depuis des années, instinct familier le poussant à réduire l’autre à l’état de proie, de met de première nécessité. Il n’y a pourtant qu’une langueur agréable dans le baiser, un contentement sourd qui chemine le long des nerfs sans venir lui crever le ventre. Pas de démon pour murmurer à son oreille de se presser, d’enchaîner ses initiatives plus rapidement. Muet, l’insatiable, à mesure que son hôte jouit d’un répit jusqu’alors inexploré. N’avait jamais embrassé personne sans l’empressement brutal à museler, ou la certitude de se rassénérer en amenant les corps à s’entrechoquer, faussant chaque étreinte, chaque échange dicté par les salves lancinantes d’un appétit infernal. Ne savait pas ce que c’était avant cet instant précis, de donner un baiser sans crier famine contre les lippes d’autrui. Et il en est certainement un peu bouleversé, le danseur qui reprend la parole pour estomper le trouble, une main glissée dans la nuque de l’ami, à détailler ces traits qu’il a toujours trouvé agréables, à épouser sa joue d’un pouce tendre.

Le saisit, le temps de latence poussant à l’hésitation. Plutôt à foncer qu’à cogiter trop longuement, il y a la sensation étrange d’aimer sans chercher à prendre ni à dévorer, qui se révèle sacrément saisissante. Pourtant, ça n’a rien des échanges innocemment délaissés dans le jacuzzi, un peu plus tôt, quand le corps s’éveille en réponse aux nouvelles initiatives. « Jamais. » Le confirme de manière assurée, la voix un peu plus rauque, suspendu à l’attente d’une suite à venir, qui ne tarde pas à s’annoncer. La cuisse pressée contre la hanche d’Andy, le souffle vient s’échouer contre ses lèvres dans une ardeur naissante. L’attend, le moment où le brasier qui gagne en ampleur au revers de sa chair commencera à tout brûler aux alentours, cherchant à consumer les êtres égarés dans ses bras plutôt qu’à se contenter de les réchauffer. À cette pensée, sans doute ses bras se resserrent-ils autour d’Andy, à presser son torse contre le sien et puis, son corps tout entier, en roulant sur le côté dans le désordre des draps. L’attire sur lui, le danseur, qui a pourtant l’habitude de prendre l’ascendant sans négociation possible. N’a pas envie de l’brûler, ce meilleur ami auquel il ne ferait de mal pour aucun motif, jamais. N’a pas envie de lui infliger cette combustion sinistre qui rythme les aléas de ces enlacements trop vigoureux, en temps normal.

Mais y’a rien de routinier quand Andy pèse contre lui et qu’il égare ses doigts dans ses cheveux, poussant contre sa nuque pour approfondir le baiser, l’autre main dégringolant la ligne de son dos et venant se glisser sur ses fesses, d’abord, pour mieux s’inviter sous le tissu. Ne l’a jamais touché dans un tel désir de découverte, tout au plus à éparpiller des contacts pour se marrer, venir tâter la marchandise, comme il a pu le répéter depuis quelques années – mais jamais , réellement, ne s’y serait pas osé, de crainte peut-être de faire plus de mal qu’autre chose. N’avait jamais éprouvé l’envie de le caresser de manière aussi fébrile qu’affectueuse, à s’amouracher de ses lèvres sans comprendre que ce qui lui arrive. Quand en apparence, Romy s’empare d’Andy, c’est probablement Andy qui s’empare de Romy. Et dans le poitrail, ça s’emballe, dans l’excitation et l’appréhension de l’inconnu, dépourvu de toute fièvre infernale quand celle qui l’anime se révélera simplement normale. Et ce qui venait à lui faire défaut, une fois balayé du tableau, dévoile l’innocence d’un être n’ayant, réellement, jamais eu l’intention de commettre le moindre mal. En témoignent probablement la ferveur de ses caresses cherchant à offrir avant de dérober, l’invitation de ses cuisses pressées contre les hanches de l’ami, des souffles qu’il abandonne à ses lippes. L’assume, Romeo, l’envie qui s’arrime à ses moindres gestes, entièrement dirigée à l’égard d’Andy, et non des besoins indécents abrités par son bas-ventre depuis l’adolescence.

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Blesser l’égo de Romeo, vaste fantasme qu’il fallait désormais oublier. Porté dans les étoiles par ses rêves, marchant sur les autres sans même sentir la douleur d’autrui sous ses pieds. Il suffisait de naître dans le mauvais quartier pour connaître un destin merdique. Il le savait ? La chance qu’il avait ? Se mentait-il à lui-même persuadé qu’il méritait tout cela ? S’observer dans le miroir et se vanter de son être, son physique, sa personnalité sublime à ses yeux et cette vie qui mettait en valeur son talent inné. Nature à faire un discours plein de motivation, d'optimisme, de vision faussée de la réalité. Le discours de ces gens qui avaient tout depuis longtemps et qui prétendaient qu’il fallait se surpasser. Le danseur le faisait, mais aidé par le gant doré de son paternel et celui de velours de sa mère. Il croyait en ses rêves, parce qu’il ne fut jamais demandé à Roméo de payer ses cours, de devoir travailler dans une épicerie de nuit pour rembourser un prêt étudiant. Il ne savait pas ce qu’était la vie. Un enfant naïf qui fut plongé un jour dans le paradis des gens aisés. Il ne renonçait pas, parce qu’il n’en avait pas besoin. Tout n’était que caprice sans songer aux sacrifices. Andy n’était guère mieux, mais cela dura trois années. Réclamer à sa mère de l’aider financièrement, que le loyer de l’appartement lui soit versé en complément des emplois qu’il allait trouver. Puis vint les plastiques, une libération financière, le petit protégé des riches. Il avait cette candeur, attirant la classe supérieure. Roméo était un naïf face à sa vie, quand Andy admettait pleinement qu’il avait vécu ces deux années aux frais des plastiques. Il avait toujours dépendu des autres. Échec que fut ce voyage.

Était-il aveugle au point de ne pas réaliser qu’il était soumis à une pulsion causée par une hormone étrange incontrôlée ? Romeo ferait bien de réaliser qu’il n’était pas toujours le roi et qu’il avait besoin d’écouter sans parler. Ne jamais rien dire, cela collait à la peau d’Andy. Ni la beauté de Nina, ni la gentillesse crédule de Romeo. Méfiant ? Non, pas plus qu’avant. Superficiel malgré lui. Ce baiser n’était-il pas seulement une envie purement artificielle ? Pourquoi pas avant ? Andy n’était pas de ceux qui pouvaient se laisser dévorer par la passion en claquant des doigts. Il y avait des réponses cachées à cette question qu’il se posait. Pas avant, parce qu’avant il était incapable de supporter une main déposée sur sa peau si les intentions étaient brumeuses. Les photos avec Nina et Romy, certes il existait un affranchissement de cette peur, mais qui n’étaient qu’une représentation partielle d’un malaise qui le dévorait depuis toujours. Le temps avait été un allié dont il ne pourrait jamais se défaire. Il ne serrait ses amis dans les bras que lorsqu’ils en étaient le moteur. Ses relations sentimentales, courtes, furent un renouveau lent. Trois ans pour daigner laisser ses passions le dévorer. Romeo ne l’aimait peut-être que pour ça, cette envie de baiser l’ancien frigide libéré. Jamais débordé de confiance, le plastique ne faisait pas office d’armure.

Gommer ce douter le temps d’un baiser plus long, étendu, dévoré. Attirer sa hanche, corps pressé contre le sien, bras noués. Paradis le temps d’une nuit, ne pas faire semblant, effacer la peur d’être, d’aimer une nuit. Risquer une amitié pour une nuit de plaisir, sans doute ne l’aurait-il jamais fait avant, parce qu’il était dans un doute éternel qu’il avait finalement vaincu pour l’inviter à partir avec cette lettre d’adieu : le sexe pouvait se méler à l’amitié sans jamais briser les liens. Attiré sur le danseur, le surplombant en dévorant ses lèvres à l’initiative du visiteur, corps collés, attirés comme pour consommer une envie toujours refoulée. Poser ses mains comme s’il savait. Savoir, sans réfléchir. Un baiser, il le prenait. Une caresse et alors la main se baladait. Goûter sa bouche, sans questionner ce que l’autre voulait, devenir plus sauvage pas à pas, s’emporter. Le danseur franchissait déjà les limites, outrepassant le tissu sans le questionner. Il n’était plus cet enfant chétif, ce garçon brisé, aujourd’hui il avait les épaules et si Romeo savait, au fond des tripes du garçon, il y avait une rancune contre le mal qui lui fut infligé. Rancune qu’il oubliait dans ces moments, comme une vengeance, un majeur levé face à celui dont le vice fut destructeur. Le dominer, étrangement. Il avait toujours pensé que l’ami était un accro du contrôle. Glissant sa main sur la hanche, doigt tirant le tissu, sans arrêter sa course, lâchant le tissu pour le faire claquer. Phalanges glissées sur ses cuisses, puis retour en arrière. Dans son dos se glisse avec sournoiserie, cambrer le bassin de son partenaire. Lèvre qui mordille celle du danseur en osmose, qui glisse jusqu’à son oreille et son cou pour y déposer des bises tendres. « Enlève-le. »






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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Ne sait pas, Romy, s'il a déjà eu envie d'Andy comme ça, avant. Lui semble s'être toujours interdit d'y penser de la sorte, de même avec Nina, à préférer s'endormir paisiblement à leurs côtés au décours de discussions s'éternisant, plutôt que de voir de l'ambiguïté partout. Celle que les autres inventaient suffisamment pour eux trois depuis longtemps, et paradoxalement bien plus entre Nina et lui, qu'Andy et lui. Vous êtes ensemble ? La question qui le faisait rire, à l'époque du lycée, quand son planning de l'Opéra lui octroyait le temps de suivre son petit emploi du temps composé sur mesure. Bien entendu, qu'on l'est, voilà tout ce qu'il pouvait répondre dans une grande sincérité. Il en était de même avec son meilleur ami. Comme une évidence, sans qu'cela ne veuille dire qu'ils allaient se marier, acheter une propriété ensemble comme semblaient le faire les couples. Ensemble, c'était autre chose, aux yeux du danseur n'ayant absolument aucune notion d'engagement amoureux. Pour Nina, Andy et lui, c'était simplement inéluctable, l'idée défendue férocement qu'rien ne viendrait jamais séparer leur trajectoire pour de bon. Et si, à l'aube de ses seize ans, le danseur avait pu prendre connaissance de l'animal féroce coincé dans son ventre, c'était tout naturellement que ses deux amis avaient été épargnés. Bête aveuglée à leur sujet, n'aurait su leur porter préjudice, se jet sur eux avec l'envie de les drainer, comme chaque personne passée dans ses bras. Pour autant, pouvait-il assurer ne jamais avoir convoité Andy ? Ne saurait dire, le danseur, trop porté sur l'avenir pour chercher à rassembler des fragments passés, les réinterpréter désormais que tout semble biaisé.

Aucun intérêt à ses yeux que de savoir si le désir est totalement inédit, ou si les années ont contribué à le cultiver - que ce soit dans leur proximité passée, ou l'absence. Tout ce qui a l'air de lui importer se trace contre ses doigts baladeurs, entre leurs lèvres qui s'apprivoisent différemment. Langage que Calloway songeait naïvement maîtriser mais qui, dépourvu de toute pulsion égoïste, infernale, doit se réinventer. Dépossédé d'un démon nourri aux hormones, la chair est bien loin d'être insensible, à découvrir l'ami autant qu'il se découvre en retour. Fabulera pas, le danseur, à l'idée d'une âme-soeur, d'une étoile jumelle ou d'un roi à sa hauteur, quand le garçon est déjà tout cela dans son esprit, depuis des années. Ne le voit pas sous un nouveau jour quand tout s'enchaîne dans un naturel qui semble le dépasser, rictus émergeant quand l'élastique vient marquer sa peau, qu'il en grogne de contrariété contre sa bouche. Y'a pas d'angoisse, pas d'appréhension, s'questionne pas sur la suite des événements, ce qui viendra après. N'est pas de ceux qui se demandent ce que ça pourrait bien changer, trop ancré dans le moment - et ne se le demandera probablement pas non plus après. Trop optimiste pour envisager un malaise venir graviter entre Andy et lui quand ils finiront par quitter ce lit, se connaissent depuis trop longtemps pour qu'une blague ne vienne pas immédiatement détendre l'atmosphère. Pensera à Nina après, à ce qu'elle pourrait en dire, encore une fois plus que certain qu'y'aura juste aucun commentaire à faire. Presque étrange de voir avec quelle aisance Romeo peut se complaire dans l'étreinte qui se présage, à tendre le dos en réponse à la main d'Andy, aligner les êtres dans une moiteur débutante. S'en étonne pas, Calloway, visiblement subjugué par tout ce qui peut s'initier, à enfouir une main dans les cheveux du brun, plus fermement, quand sa bouche glisse jusqu'à son oreille. Et n'peut s'empêcher de rire, en alignant de nouveau le visage, poussant du front contre le sien, les prunelles pétillantes. « Faut vraiment tout faire, ici. »

Là que se conclut le premier acte, quand dans un désordre de draps, c'est Romy qui revient se positionner sur lui, pour l'embrasser avec plus de fougue, plaquer son corps contre le sien. Des lèvres à la nuque les baisers s'abandonnent, fébriles à la tendresse persistante, impriment leur empreinte sur les reliefs dessinés du torse effleuré plus tôt. Pourra plus nier, après l'avoir vu de si près, qu'y'a rien de chirurgical sous les masses musculaires, et il s'en amourache avec davantage d'ardeur, en atteignant son abdomen. Loin d'abdiquer à la requête, c'est sur le sous-vêtement de l'ami qu'il vient tirer, à le faire glisser le long de ses jambes avec un petit air satisfait. Ne persiste peut-être que deux secondes, son air vainqueur, son air malin, quand il se débat un peu contre la couverture, à la rejeter derrière lui. La chair en ébullition, pourrait presque songer devenir fou aux pulsations de plus en plus véhémentes qui lui laminent les os. Rien à voir avec l'incube, quand ça suffoque sous les côtes, et que ses lèvres fondent entre les cuisses d'Andy. Ce sera peut-être bien la première fois qu'il éprouvera du contentement au plaisir d'autrui, sans que l'énergie ne se mette à circuler en ondes violentes d'une âme à une autre. C'est tout autre chose qui a l'air de l'animer, Romy, sans qu'il ne parvienne à déceler ce dont il s'agit. Dirait bien qu'il s'en moque, là, tout de suite, à s'accrocher à son bassin, s'y attarder avec complaisance. 
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“ Everybody’s plastic, but I love plastic. I want to be plastic”

Quitter sa haine de lui-même, simplement oublier la vérité : il n’avait pas envie d’être connu. Peur d’être blessé, préférer simplement vendre de la chair plutôt que d’offrir une âme. Il avait embrassé la mer pour oublier les oublis de sa mère, l’ignorance de cette dernière, il l’avait dans son sang. Ce sang noyant son myocarde, ses cris intérieurs et lui offrant pour seul plaisir de savoir sourire même lorsqu’il avait la haine, la haine de ne pas avoir assez mal, la haine de chercher quel défaut était la cause de ces peines. Il fallait retenir la leçon, il ne pouvait pas toujours étouffer le son de la voix qui lui disait que son coeur n’était pas paralysé, seul son esprit l’était. Les larmes pouvaient s’essuyer, les peines ne quittaient jamais un cœur. Drôle de leçon qu’il avait tiré de la Californie. Il en avait brisé des palpitants Romeo, sans aucun doute qu’il portait mal son prénom. Pas un seul amour, le Romy. Déjà petit, n'était-il pas un amoureux de l’amour version low-cost ? Le début, la passion, puis il s'ennuie et quitte la personne en tournant la page. Romeo ne s’était jamais dit que dans sa vie ces gens n’étaient qu’une page, mais il était le livre dans la leur. Devrait-il s’interroger sur ce besoin d’être le tout d’un autre, mais sa facilité à simplement oublier. Un menteur ou un égoïste, libre à lui de choisir son défaut.

Ils allaient en rire, après. Le gamin le savait, que tout cela ne changerait rien. Qu’il allait n’avoir aucune blessure, que le lien n’allait pas se briser. Cela était presque trop facile d’ailleurs. Andrew s’était habitué à ces aventures, parce qu’il attirait, qu’il fut entraîné à ça. Embrasser sa colocataire, puis simplement le rejoindre un soir, assouvir un fantasme dont il ignorait tout. Les coucheries de cette colocation n’étaient pas un secret entre ses habitants, tout cela ne changeait jamais les relations. Objet de fantasme pour certaines, tandis que lui, pouvait jouer à armes égales avec les apollons de cette ville et espérer attirer le regard de ces derniers. Romeo ne s’était jamais posé cette question, du désir d’autrui à son égard. Persuadé que cela était évident. Humour léger, pour marquer un point sur ce qui allait se passer et révéler l’étrange réalité qui allait frapper les deux amis. Le danseur récupéra l’ascendant sur le littéraire. Là était tout le paradoxe : physiquement plus imposant, Andrew était pourtant le plus faible des deux. Le danseur en tutu était donc le plus apte à imposer le rythme. Si quelqu’un venait à demander, au seul physique, qui avait l’ascendant sur l’autre, tous répondraient Andy sur Romy.


Roméo n’y pensait pas, mais Andrew n’était pas comme lui. Plus encore, Roméo n’était pas “n’importe qui”, ses lèvres étaient peut-être similaires aux autres, mais les mains, le rire et le souffle, il pourrait reconnaître ces derniers les yeux bandés. Chair assiégée. Baisers sur ses cuisses, vêtement retiré. Main agrippant les draps, respiration qui s'accélère, souffle qui tente de se préserver, de ne pas s’écrouler. Il se mentait à lui-même, incapable de perdre son esprit. Était-ce le Cupidon sans nom qui venait totalement manipuler la situation, lui arracher le contrôle sur ses envies et celles des autres. Le manque de Romy, une frustration et une revanche sur son passé ? Andrew ne parvenait pas à vider son esprit, qu’importait les caresses, la chair qui grimpait, la virilité qui faisait de même. Redressant son dos pour attraper Romeo et l'entraîner d’un geste sûr sur lui, le corps du danseur épousant le sien, le laissant pleinement prendre de la hauteur. Regard collé au sien, comme à la recherche d’une réponse à ses questions. Main déposée sur sa joue. Une question dont il n’existait qu’une bonne réponse pour pleinement s’abandonner à l’ami qui ne devait être l’amant que d’une soirée. « Promets moi que ça n’arrivera qu’une fois. » S’abandonner en échange d’une promesse.


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Then we fall in the replay, for the night calling where princes rule the world. ☾ Tu auras tout. La voix d'Agate, la voix d'Emilio, à chaque bougie d'anniversaire soufflée, le costume de petit prince sur le dos, couronne vissée sur le crâne. Tu auras tout. Répété dans son propre crâne, plus d'une décennie après, à fêter sa majorité dans une salle de réception à l'opulence démesurée. Cheminant là, dans toute sa superbe, torse nu sous sa chappe majestueuse, l'avenir devant lui, la réussite à ses pieds. Mais Romeo n'a pas tout, jamais. Même une fois le sacre décerné, et Andy n'a probablement pas tort à ce sujet. L'ami clairvoyant quant à l'envie d'en avoir toujours plus, l'insatisfaction latente, le perfectionnisme mordant. Pourtant, le danseur ne saurait lui-même échafauder des plans sur le futur, une fois l'étoile décrochée. Laisse les événements s'enchaîner, à prendre les jours les uns après les autres, cheminer à son rythme effréné sans se demander où il en sera dans dix ans. Ne sait pas même où il en sera dans un an - ce qui est pour le mieux, probablement. Une aubaine, pour une fois, de ne reconnaître les présages rêvés qu'une fois ceux-ci exaucés.

Pourrait se souvenir avoir saisi cet instant fugace il y a des mois en avance. S'être représenté une étreinte au gré de ses songes, une danse lumineuse et chatoyante, des couleurs jetées sur une toile au matin dans une fébrilité persistante. Parvient à le deviner, lorsque les visions s'attachent aux élans charnels, teintées d'une ombre permanente. Celle qu'il représente, que l'incube représente, qu'il néglige le plus souvent. Ce n'était pas comme les autres rêveries, cette fois-ci. Parce qu'il n'y avait pas d'obscurité dessinée, seulement des fulgurances luminescentes, une incandescence qui l'avait laissé hagard au petit matin, coeur battant. Ne fait pas encore le rapprochement, Romeo, à mesure qu'il se redresse, encouragé par Andy, à remonter contre lui. Ne sait pas qu'c'est de l'ami qu'il a rêvé, cette nuit-là, qu'c'est leur étreinte qu'il a peint au matin, celle qui trône contre l'un des murs de son salon - parce que trop intense, trop obsédante, bien qu'incomprise.

Tu auras tout, c'est une remarque assimilée depuis l'enfance qui resurgit dans ce lit, sa peau nue contre celle d'Andy, le souffle un peu court butant sur son visage. Et sa main sur sa joue, quand la sienne reste accrochée à sa hanche. Le myocarde à l'agonie, s'écrase en spasmes lancinants contre son torse, à lui revenir en boomerang, cisailler ses chairs jusqu'au fond du poitrail, imprimer des sensations inconnues, des désirs jamais éprouvés auparavant. Tu auras tout, et, peut-être, peut-être, qu'à ce moment précis, c'est le cas. La plénitude incrustée sous le pectoral n'a jamais été ressentie jusqu'alors. Pas même sur scène, ce soir-là. Jamais. Jamais Romeo n'a songé tout avoir, hormis à ce moment-là, à disperser des caresses impatientes, à se perdre déjà aux appels lancinants de son corps quand les mots d'Andy demeurent son seul point de repère. Et il soupire, contre ses lèvres, pris de court par la requête, quand son esprit vagabonde, que ses nerfs se retrouvent submergés d'anticipation, la poitrine blindée d'émotions trop vivaces. Que pourrait-il répondre d'autre, alors, Romy, quand tout en lui n'aspire plus qu'à poursuivre, qu'tout ce qui lui importe, comme souvent, est l'ici et le maintenant. Peut bien promettre quand il ne se projette pas au matin, que s'il était le genre à cogiter mille ans, il n'aurait probablement pas fondu sur Andy en premier lieu. Mais il a toujours été spontané, le danseur, et l'est certainement quand il répond. « D'accord. » Revient l'embrasser, la main pressée contre son ventre, le regard étincelant quand il le reporte dans le sien. « D'accord, c'est une promesse. » Et ça donne encore plus d'intensité à la situation, encore plus de particularité à cette manière inédite de s'enlacer, aux yeux du danseur. « Une unique fois. » L'sourire aux lèvres, à revenir hanter sa gorge de ses lèvres, à enchaîner des gestes répétés à tant de reprises déjà, qui ont pas l'même sens cette nuit, pourtant. Une unique fois. Et ça se gronde contre ses lèvres, et ça s'enfouit contre son corps, et ça se promet sans se dire qu'un jour ou l'autre, il pourrait être en désaccord avec cet engagement-là. Tu auras tout, alors il prend, toujours plus, Romeo, prend tout ce qu'Andy daigne lui offrir, s'en contente dans les échos véhéments du palpitant.

Une unique fois, où tu auras tout.

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