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 lost times - (jaimini)

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lost times - (jaimini)
Mer 9 Déc - 14:57


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. La pile de dossier oscillait dangereusement, voisine d’une tasse de café pratiquement froide. Stylo rivé derrière l’oreille, l’archiviste griffonna précipitamment sur un papier écorné avant de le tendre à son interlocuteur. Celui-ci la remercia d’un léger geste de la tête avant de remonter. Archiviste Il y a un an, c’était un autre statut qu’elle occupait. Mais elle s’y habituait et la perspective de rester coller à ce bureau la prenait avec effroi. Elle errait tel un fantôme dans les couloirs du poste de police. Normalement, les mises à pieds duraient moins longtemps, mais cette déchéance persistait. Le terrain lui manquait, mais le psychologue de la police n’avait pas jugé bon de la relancer. Il n’y avait pas besoin d’être un spécialiste pour voir que les bagages qu’elle trainait étaient toujours là. Regrettait-elle son geste ? Non. Pas vraiment, si ce n’était pour les retombées qui lui avait valu. Il avait fallu lui arracher des excuses, marmonnées entre ses dents tandis que la « victime » la jugeait d’un air narquois. Il s’en était fallu de peu ; si son coéquipier de l’époque ne l’avait pas arrêté à temps, le type aurait pu y passer. Au moins, personne n’avait fait le lien avec le petit incendie qui s’était déclaré dans la ruelle adjacente à cette fameuse scène.

« Voilà ». Nouveau papier, nouveau remerciement bredouillé. Ses collègues la regardait le plus souvent avec pitié, compassion, ou indifférence pour certains. C’était le dernier sentiment qui était le moins désagréable. Après tout, cette situation n’était que temporaire, non ? Alors pourquoi s’en faire. Coup de tampon. Nouveau remerciement. On la baladait dans le poste, comme un outil dont on ne savait trop quoi faire. De temps en temps, la routine était coupé par un nouveau rendez-vous, une nouvelle chance de pouvoir faire ses preuves. Il lui semblait qu’elle était désormais ostracisée du groupe. Elle craignait la rouille, la paresse de ne pas s’occuper d’affaires. Elle était la preuve vivante de ce qui se passait lorsqu’on outrepassait ses fonctions, que l’on se faisait juge et bourreau en lieu et place d’herault de justice.

Elle souleva une partie de la pile pour la poser sur la table. Un léger tintement lui indiqué sa pause. Parfois, enfermé dans ce monde de papier et de trombones, elle s’imaginait partir, lâcher définitivement le dernier lien qui l’attachait à son ancienne vie, à sa vocation perdue pour en trouver une autre. Mais que pouvait-elle faire ? C’était la seule chose qui l’importait, la seule qu’elle avait été capable de faire avec panache. Désormais, ce n’était que des ruines, une vague image de ce qui comptait autrefois. Les liens avaient été rompues : avec sa famille, avec son boulot, avec ses collègues. Parfois, sans rêver à l’audace de quitter définitivement la ville, elle se contentait de penser à une autre voie, à se libérer des dernières attaches qui la faisaient survivre plus que vivre.

En se levant, Olympia laissa échapper un petit soupir. Les journées ne cessent de se ressembler, prisonnière malgré elle de ses propres fautes. Au moins, les pauses lui permettent de se mêler dans la foule, de saluer les anciens camarades en se berçant de la douce illusion qui rien n'a changer. Parfois, elle continue à travailler avec eux, sur des affaires qui s'étirent sur le papier au lieu de s'incarner devant elle. Les noms sont sans visage, les méfaits sans consistance. La nature même de leur boulot les rend parfois insensible, pour les protéger bien sur, c'est ce qu'ils se disent, mais en s'éloignant physiquement de leur réalité, elle en atteint un nouveau niveau.

Le café froid est balancé au fond du lavabo et troqué pour une tasse chaude. C'est à ce moment là, posé à de la machine à café qu'elle l'aperçoit. La fuite est la solution évidente à son problème, mais ne serait discrète si elle s'y aventure en cet instant. Jaimini. Une bouffée de nostalgie la surprend en apercevant les traits de la jeune femme. Il fut un temps, c'était un modèle, une grande sœur improvisée. Elle se perdait dans son sillage, vivant milles aventures magiques et imaginées. L'enfance lui paraît encore plus insouciante maintenant qu'elles se trouvent au sein du même lieu tant d'années après leur séparation. Bien sur, Olympia l'a vu, lors de son arrivée au poste. Ignorée aussi. Surtout. Jaimini, c'est ce rappel de ces choses perdues, d'une période qu'elle partage désormais entre honte et désespoir. Elle lui en voulu, elle en a pleuré, même si ce n'était pas la faute de l'autre gamine si elle est partie ainsi, si soudainement. Rien de tel ne répare, et il serait inconscient de penser que ce qui fut garde désormais une quelconque importante. Alors, Olympia l'ignore, la fuit même pour se conforter cette idée. Impossible de faire ça maintenant, se dit-elle en haussant les épaules.

« Crowley » lui dit-elle froidement en guise de salutations, ajoutant au patronyme ainsi interpellé un léger geste de la tête.
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Dernière édition par Olympia Nyström le Sam 12 Déc - 23:39, édité 1 fois
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Re: lost times - (jaimini)
Sam 12 Déc - 13:30


-- il y a des temps perdus qui ne se rattrapent pas. dans leur sillage humide, ne restent que des bribes de souvenirs heureux qui se parent de draps noirs. la boule au ventre, les maux de tête, les joues bouffies ; expressions de ces regrets pour lesquels le corps ne peut rien. si ce n'est s'adapter. survivre. dans l'attente de vivre à nouveau. ambiance

les doigts sur les tempes, jay soupira profondément. exerçant de petits mouvements circulaires de chaque côté de son crâne, elle se retrouvait penchée sur un dossier qui n'avait ni queue, ni tête. les faits étaient là, mais demeuraient toujours inexplicables. des nœuds au cerveau, elle s'était remise à penser. trop penser. depuis qu'elle était revenue ici, elle avait littéralement l'impression de réapprendre son métier. pourtant des années durant, elle avait brillé par son exemplarité, malgré sa longue absence maladie. ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'on l'avait sollicitée dans cette ville, aussi loin de chez elle. ironiquement, aussi près aussi. plusieurs semaines qu'elle avait reprit du service, et malgré tout, les dossiers s'empilaient, ne trouvant pour certains pas d'issues plausible. sauf que jay avait un esprit très logique, très pragmatique dans l'exercice de son métier. depuis toujours, la police lui avait paru être une vocation, une extension de soi. voilà seulement qu'aujourd'hui, elle se sentait impuissante, démunie, déphasée.

« hé crowley, pense à prendre un médoc. tu me donnes mal au crâne à te prendre la tête comme ça. » lui avait balancé un collègue, son voisin dans cet espace de coworking. si sa remarque ne fit que glisser sur elle, ce fut son rire gras quand il s'éclipsa qui lui firent se hérisser le duvet sur sa nuque. jay respira un grand coup, contenant tout ce qu'elle avait envie de crier depuis son premier jour ici. sa frustration, sa colère. elle se sentait seule, terriblement seule, incapable de s'intégrer à cette équipe qui semblait tout prendre au second degré. passa une main contre sa nuque crispée, effectua quelques mouvements de tête pour détendre ses muscles, avant de se redresser. nouveau soupir, plus discret cette fois-ci. les yeux rivés sur le papier, les lettres semblaient vouloir s'entrecroiser, la mettant au défi d'y comprendre quoi que ce soit. ici, les gens mourraient d'une façon toujours peu conventionnelle, décrivaient des évènements étranges comme on en entendait dans les mauvais films. à tel point qu'elle avait l'impression que sa vie n'était réduite qu'à une vulgaire fiction. coup d'œil à l'horloge, haussement de sourcil. évidemment, son voisin de bureau n'aurait pas raté une seule minute de la pause annoncée par les aiguilles. elle aussi, pour dire vrai, elle en avait besoin.

elle se leva de sa chaise, les roues crissant légèrement sur le sol de linoléum. un café. une clope. ou les deux, ça irait très bien. la rouquine rejoignit la salle de repos, étrangement vide. tous semblaient préférer le café du torréfacteur d'à côté. elle, se contentait du tord-boyaux du poste. d'autant plus que cela donnera encore plus l'allure d'une vraie pause si personne ne traîne dans le coin. elle déglutit, ouvrant la machine à café d'une autre époque pour l'équiper d'un nouveau filtre et de la dose de café convenant : fort et bien noir. la machine se mit à déglutir les gouttes du fameux nectar cheap et assurément mauvais. son regard se perdit sur les gouttes qui formèrent bientôt un fond au fond de la cafetière, les mains posées de part et d'autre du plan de travail, quand elle sentit une présence.

jaimini jeta un coup d'œil à la nouvelle venue et tiqua. son regard croisa celui d'olympia. une étrange sensation s'empara d'elle quand elle aperçu l'amie perdue, l'amie chérie, l'amie qu'elle n'avait pas encore retrouvée. muette, elle semblait ne pas savoir quoi lui dire. visiblement, l'ambiance était partagée. elle la salua comme tout bon flic de ce poste l'aurait fait : par son nom, sèche et froide. « olympia. » la salua-t-elle à son tour, trouvant sa voix plutôt bien assurée, en contraste avec la confusion qui régnait dans son esprit. plusieurs semaines qu'elle était là, pourtant elle n'avait appris que quelques jours après son arrivée que la jeune femme et elles partageaient le même lieu de travail. aucunes nouvelles en plus de dix ans, forcément que ça creuse un gouffre entre deux personnes. la rouquine n'en restait pas moins curieuse, sur la vie de celle avec qui elle avait le plus partagé par le passé. celle qu'elle avait abandonnée du jour au lendemain, même indépendamment de sa volonté. celle qu'elle n'avait pas recontactée plus tard, sûrement par lâcheté, par peur de se voir rejeté à la figure toute son indifférence, ou toute sa colère. et maintenant qu'elle faisait face à une presque-inconnue de marbre, elle n'avait toujours pas mûrit son discours. peut-être qu'il n'y avait pas de bonne solution, après tout.

« un nouveau café peut-être ? il y en aura bien assez pour deux. » qu'elle parvint à proposer après un regard vers la tasse d'olympia, essayant de rompre une glace bien trop épaisse pour elle. si sa tentative de prise de contact était plus que douteuse et maladroite, qu'elle est presque sûre de se prendre un mur, elle ne souhaitait pas avoir de regrets. plus aujourd'hui. par pitié. les gargouillis de la machine à café rompaient des silences qui paraissaient à la fois longs et lourd. jay déglutit, pianotant nerveusement sur le plan de travail. « enfin, si tu as le temps. et envie. » la seconde option était certainement la moins sûre. elle savait qu'elle devait avoir l'air d'un fantôme du passé qui n'avait sans doute rien à faire là. de ce point de vue, elle aurait sûrement été du même avis. et si elle se faisait envoyer bouler, elle aura compris. pas forcément accepté cela dit. une part d'elle entrevoit olympia comme l'un de ses derniers repères dans cette ville de malheur. une porte de sortie à cette ambiance morose. le déclencheur, aussi, de nombreux souvenirs d'enfance, qui lui paraissaient dater d'un autre siècle. « ah. c'est prêt. » marmonna-t-elle pour meubler, saisissant une tasse propre pour verser son café. cafetière en main, elle se tourna vers olympia. mouvement de la main avec l'objet pour lui en proposer. c'était le moment de décider si les fantômes devaient rester au placard. « j'allais fumer une clope dehors. café, clope... enfin, tu connais la suite. » qu'elle essaya, sans savoir pourquoi elle invoquait à nouveau son sens de l'humour absolument douteux, qui tombait toujours à plat. pinçant ses lèvres, elle se maudit de ne pas savoir se taire dans ce genre de situation.

@Olympia Nyström

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Re: lost times - (jaimini)
Dim 13 Déc - 0:21


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. olympia. elle se raidit en entendant son prénom ainsi prononcé par sa collègue, puis secoue lentement la tête pour se l'enlever de l'esprit. fut un temps, c'était un appel, doucement prononcé par une amie. aujourd'hui, ce n'était que le souvenir presque douloureux de moments oblitérés par le temps. patronyme contre prénom. jaimini se laissait aller à une familiarité peu convenable. certes, elles étaient collègues désormais et celle-ci n'était pas si incongrue que ça entre les membres du poste. mais après, leurs chemins ne s'étaient que rarement croisés grâce à l'intervention d'olympia qui avait tout fait pour que le destin ne les mettent pas l'une devant l'autre.

malheureusement, c'était loupé.

elle n'avait pas vraiment de raison de l'ignorer. il avait eu assez de bavardages en tout genre sur l'ancienne enquêtrice improvisée secrétaire-archiviste ; pas besoin d'alimenter les ragots en offrant que froideur à son interlocutrice. il était plus question de sa réputation - ou plutôt des lambeaux de celle-ci qui subsistait encore - que de ses sentiments. mais après qu'avait-il à dire ? jaimini s'était tiré. et l'affaire ancienne, elle avait vécu plus de la totalité d'années qu'elle avait à l'époque où sa camarade disparu soudainement. il avait des raisons. inconnues bien sur. mais des raisons il devait y en avoir. on ne part comme ça, si soudainement. c'était égoïste de sa part, mais jaimini payait pour sa solitude, pour les manières des parents nyström, et le semi-isolement qui avait résulté de leurs caprices.

elle aurait souhaité lui parler de tout ça, comme si le temps s'était arrêté lors de leur séparation. le spectre de la gamine qu'elle avait été aurait souhaité lui reparler avec liberté et délivrance, à celle qui fut autrefois sa meilleure amie. en sa présence, il lui semblait que quelque chose de perdu pouvait être entraperçu : cette version d'elle-même qui ne peuplait que ses songes ou le fond de ses pensées.

« pourquoi pas. » se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules. « c'est pas comme si j'étais pressée. » la paperasse, ce n'est pas comme les suspects ou les victimes, ça peut attendre. modérément bien sur, pas la peine de s'attirer les foudres de ses supérieurs en traînant dans son boulot, les quelques restes qui subsistent de la vocation adoptée des années auparavant. quitte à être déçue, autant le faire correctement. l'invitation de jaimini résonne, c'est une main tendue ou du moins le semble-t-il. mais sa fierté l'empêche d'y voir quoique ce soit ou de l'accepter aussi librement qu'elle souhaiterait. le silence est lourd, pesant. il est entrecoupé par les ronronnements de la machine à café et le bourdonnement des conversations plus ou moins lointaines. elle tapota la tasse du bout de l'ongle, tâchant soigneusement d'éviter de regarder sa collègue directement.

« cool. » s'empressa-t-elle de répondre maladroitement. bien entendu, la froideur dont elle faisait preuve provoque de l'incertitude chez autrui. comme d'habitude à vrai dire. il y avait ce mur érigé entre elle et les autres, celui qui contribuait à son éternelle solitude. elle la regarda du coin de l'œil. l'image de l'enfant qu'elle était se superpose à l'adulte qu'elle est désormais. olympia se reprend, se fustigeant mentalement pour ces pensées non bienvenues. à quoi bon invoquer le passé ?  

le café était prêt. elle accepta l'invitation, tendant une tasse propre au sein de laquelle le café se mit à couler. « merci. » elle s'empresse de prendre une gorgée qui descend le long de sa gorge. puis, une seconde invitation, plus concrète, celle-ci. elle songe à refuser, à continuer son chemin et le petit jeu d'évitement entamé depuis l'arrivée de jaimini au sein du poste.

« ça me va. » répondit-elle. l'acceptation était aller plus rapidement que ses pensées. elle ne laisse pas son esprit vadrouillé, s'ancrant dans l'instant présent, décidant de reporter à plus tard doutes ou autres fardeaux. « j'ouvre la marche, si ça te va. » termine-t-elle en désignant la porte d'un petit geste de la tête. la question - qui n'en est pas vraiment une - est rhétorique. elle prend les devants, tout pour ne pas avoir à papoter avec elle le temps de ce court trajet. autant réserver les banalités pour leur petite pause improvisée à l'extérieur. mais qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter comme ça ? elle aurait dû invoquer une quelconque urgence, une banalité, un dossier à terminer qui nécessitait de retourner au sous-sol. serrant son café dans une main, l'autre se posa sur la poignée de la porte avant de l'ouvrir. tenant celle-ci avec le coude, elle invita la jeune femme à la rejoindre, croisant brièvement son regard avant de détourner le sien.

jaimini la rendait mal à l'aise. c'était un rappel douloureux de ce qu'elle aurait pu être, pensa-t-elle, de temps anciens où elle était autre chose qu'un animal blessé, brisé, commettant des ravages intentionnels ou non sur son entourage. l'air froid de l'après-midi vint lui caresser le visage. elle porta la tasse à ses lèvres avant d'avaler une nouvelle gorgée de café. « je crois qu'il était question d'une clope. » elle tendit sa main ouverte, la paume vers le ciel. « ça aussi tu offres ? »

malgré elle, un léger sourire discret se dessina sur ses lèvres. c'était peut-être à cause de cette histoire commune qui avait soudainement refait surface en même tant que son amie d'enfance, mais il lui semblait tellement plus difficile de se retenir en sa présence, de faire preuve de son habituelle froideur. il avait une familiarité inhérente dans leurs échanges, aussi courts avaient-ils pu être bien entendu.
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Re: lost times - (jaimini)
Mar 15 Déc - 0:03


tic tac. les échos crus de l'horloge pendue au mur lui paraissaient ralentir le temps qui semblait déjà se rallonger, dans une sensation de malaise grandissant. si jay n'était déjà pas certaine du pied sur lequel elle dansait fébrilement, la fraîche attitude de son... amie ? ne faisait que la refroidir davantage. elle ne saurait comment les qualifier, entre relents de souvenirs douceâtre et impression de se confronter à une inconnue, une simple collègue à qui elle offrait un café. cette scène n'avait rien de naturel, et d'un côté comme de l'autre l'atmosphère devait être ressentie de la même façon.
un instant, elle se prit à se demander si elle n'aurait pas préféré que ce petit jeu d'ignorance ne dure plus longtemps. les choses n'auraient-elles pas été plus simple ? à force de simuler son désintérêt, la situation serait redevenue normale, et olympia elle-même aurait fait partie des murs ; elle n'y aurait plus pensé. tout du moins c'est ce qu'elle croyait, dans une temporalité qui n'existait désormais plus, mais elle doutait de la probabilité d'un tel scénario. le malaise aurait juste été encore plus grand, la glace plus épaisse, les murs plus étroits. néanmoins l'envie, la curiosité elles, ne l'auraient pas quittée.

le café s'écoula dans la tasse de l'archiviste, jay reposant la cafetière à sa place initiale. elle se dit que le plus dur était peut-être déjà passé ; rien n'était moins sûr. la bouche comme cousue, la rouquine lui emboîta le pas, se sentant comme envahie par un certain trac quand elle passa la porte extérieure que lui tenait déjà olympia. « merci. » souffla-t-elle, par réflexe, les pensées embrumées, le cerveau en pleine ébullition. peut-être ne devrait-elle rien dire, se confronter de nouveau au silence en attendant d'avoir une idée ? par où commencer... il lui semblait qu'une autre vie la séparait de celle qu'elle avait autrefois vécue ici, à exeter. dans les yeux d'une enfant candide à la seule recherche de son divertissement, du jeu avec ses ami.es. la voilà dans l'uniforme d'un flic paumé au milieu d'une majorité de natifs, qui se côtoient avec une facilité déconcertante ; un savant mélange de froideur d'un côté, d'une certaine familiarité de l'autre.

le coup de frais que lui apportaient les coups de vent une fois à l'extérieur lui firent plus de bien que de mal. elle reprit un minimum de consistance ; elle en aura probablement besoin. « sers-toi, je régale. » putain mais ta gueule jaimini, s'entendit-elle penser en tendant son paquet de cloque. le petit sourire tendu qu'elle lui avait adressé se fana bien rapidement. la prochaine fois tu tireras sept taffes avant de parler, qu'elle s'adressa à elle-même, réprimant un soupir en expirant la première bouffée nicotinique. alors un peu bêtement, elle commença à compter.

une. deux. si elle avait pu s'imaginer un jour dans cette situation, sûrement aurait-elle préparé un petit speech à grande dose de mea culpa, histoire de prendre un peu d'élan avant de sauter dans le gouffre du pitoyable. trois. quatre. elle tirait un peu trop vite, partagée entre le désir d'en finir avec cette pause devenue plus que lourdingue et l'envie de reprendre la parole. ouais, mais pour dire quoi ? elle tournait en rond dans sa tête. cinq... et puis merde. « hum.. sinon ? ... il est bon ton café ? » et double merde. jaimini, pour le coup, était digne d'un sketch de mauvais goût. elle avait l'impression d'être une ado timide qui s'adressait à un crush inavoué, alors qu'en pratique elle s'adressait à son - ancienne - meilleure amie. la petite sœur qu'elle n'avait jamais eue. « comme tu peux le remarquer, j'suis toujours aussi douée pour amener des sujets de discussion palpitants. » ses sourcils se haussèrent légèrement, avant de porter sa tasse à ses lèvres, d'en boire la première gorgée frissonnante. le regard porté sur le mélangé d'eau et de caféine bon marché, comme si elle allait y trouver des réponses ou une quelconque consistance. « bon. je sais qu'il y a comme un froid entre nous. et en vrai tu as toutes les raisons du monde de me haïr. » était-ce seulement le cas ? serait-elle là pour guetter l'occasion de lui balancer ses quatre vérités ? perdue entre espoir puéril et appréhension, jay décida que quitte à baigner dans la pathétique, autant y aller jusqu'au bout. « j'sais pas vraiment si t'as envie de parler de ça, et j'suis pas non plus en train de te faire mon plus théâtralement pathétique mea culpa, mais... » quand bien même ça l'était, pathétique. « ... ben. j'suis contente de te voir. » de te parler, surtout. que tu ne sois plus un simple fantôme errant dans les couloirs abandonnés de ma vie. elle leva les yeux de son café, espérant peut-être enfin croiser son regard, que ce soit pour y lire ses plus grosses rancœurs, ou juste une bribe de tout ce qu'elle ressentait.

j'espère que ça t'ira, j'ai fais un peu caca é.è
@Olympia Nyström

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Re: lost times - (jaimini)
Sam 23 Jan - 19:38


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. les doigts se referment sur la cigarette qu'elle tire du paquet. y a un petit moment de flottement après la petite remarque de jaimini. olympia murmure un « merci » assez distrait. de la part d'une autre personne, elle n'aurait pu s'empêcher de rouler des yeux, ou de hausser les épaules. mais y a un truc touchant dans sa façon d'essayer de nouer le contact. malheureusement, l'archiviste se ferme. c'est pas personnel. parce qu'il y aurait presque un sourire qui pourrait naître sur ses lèvres si elle laissait un peu ses appréhensions de côté. mais la voici tout aussi à l'aise que la rousse, c'est à dire... pas tellement plus que ça. y a le briquet qui claque et la flamme qui vient lécher le bout de la clope.

entre gorgées de café et bouffées de fumée, olympia ne parle pas. pas tout de suite. la gêne est presque palpable. ça ne ferait pas broncher tant que ça un des observateurs extérieurs - un autre membre du poste - bien trop habitués à l'attitude semi-boudeuse, semi-insensible de la miss Nyström. Une curiosité, voilà tout. que dire d'autre en voyant ce petit bout de femme s'arracher du sous-sol, la marque de son infamie aurait pu être écrite sur sa tronche que ça n'aurait pas été différent. pitié et dégoût. elle aspire à l'indifférence, ce que certains accordent à lui donner. au bout du gouffre la flic, dans les limbes, préférée aux oubliettes qu'être un rappel constant des affres du boulot et de ce qu'ils peuvent vous amener à faire. pardon. des excuses qu'elle aurait voulu prononcer au moins une fois, mais la perspective d'un petit discours face à ses anciens collègues est aussi effrayante qu'aberrante. aberration. voici le mot, une aberration aux yeux d'un monde dont elle est désormais exclue, ou du moins sur la frontière à regarder ses habitants s'affairer, à s'en éloigner de plus en plus.

question putain, elle a posé une question. s'arrachant à ses pensées, elle gratifie sa collègue d'un regard semi-éberlué. « euh... oui c'était correct... » pas de quoi s'extasier mais bon quand même. la question la désarme. clairement, jaimini veut essayer de faire la discussion, et est apparemment, très maladroite. ou alors ce sont les circonstances qui jouent et non ses capacités à pouvoir se démarquer ou non ou à manufacturer un blabla quelconque pour se nouer d'amitié avec les autres. puis, y a le brise-glace qui arrive, la remarque toute simple mais qu'olympia chope au vol à travers un sourire étonnamment détendu. « c'était plutôt pas mal. » une remarque bredouillée parce qu'elle même ne sait pas trop quoi dire. haussement d'épaules suivi d'un petit rictus, sourire c'est pas trop son truc, ça se veut honnête mais c'est plutôt bancal. merde.

puis ça la frappe. le sujet directement abordé qui lui fait tourner la tête. haïr. est-ce ça qu'elle ressent ? de la haine ? elle ne sait trop quoi dire, son café ayant le temps de refroidir alors qu'elle se livre à une contemplations intérieur. pas de haine. du regret sans doute, de la déception. pourtant, ce n'est pas frais tout ça, il lui semble que c'était il y a une éternité que jaimini partie. partie. elle fronce les sourcils et se demande si ça ne vaudrait pas mieux la peine de partir et de ne pas se retourner, de rester sur ça et puis c''est tout. elles s'ignoreront. c'est plus facile. c'est toujours plus facile.

elle n'a même pas le temps de répondre - ou alors dévore bien trop de temps pour ses réflexions intérieures que jaimini enchaîne. c'est pas vraiment des excuses, c'est mieux que ça d'une certaine manière. elle reconnait, met sur le tableau le sujet, à nu, brutalement. partie, partie, partie. deux gamines toujours fourrées l'une avec l'autre et d'un coup plus rien, la solitude. « je ne t'en veux pas... je... » elle commence, détourne le regard, n'ose pas vraiment la regarder elle, et avouer quoique ce soit. c'est trop douloureux de parler de ça, de sortir ces sentiments du cadre intérieur. pourtant, elle continue. « c'est pas toi qui a choisi ça, ce n'est pas de ta faute. » la langue fourche, bute sur les mots. « je suis aussi contente de te voir. » et c'est vrai, ce sont des mots teintés d'honnêteté qu'elle lui adresse. il y a juste tellement de choses compliquées autour de tout ça, tant de choses qui s'emmêlent, bien au delà de l'influence de jaimini. ses épaules se relâchent tandis qu'un poids semble les quitter. c'est ce passé qui ne cesse de la tourmenter, mais pour une fois, au moins, elle peut essayer de passer outre, de ne pas se bloquer sur ça, de voir jaimini d'un autre œil. y a le bon qui ressort de ces souvenirs fragilement repoussés au loin, la perspective d'une époque plus insouciante. « on peut en parler. » il y a une dureté qui marque ces mots. « mais, on peut aussi essayer de se retrouver un peu mieux. » il y a une chaleur inhabituelle au creux de ses paroles, quelque chose de mieux. espoir.
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Re: lost times - (jaimini)
Dim 31 Jan - 15:02

Il lui sembla apercevoir des esquisses de sourires. Aussi brefs qu’ils pouvaient l’être, Jaimini put les noter comme un détail encourageant. Un espoir, sans doute. Du moins, elle se plut à les interpréter de la sorte. Comme une porte qui n’était pas complètement close. Du moins, pas verrouillée. Quand bien même cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient plus côtoyées, la trentenaire sut déceler l’ouverture dans l’attitude peu emballée. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, et Jay ne put s’empêcher de faire la comparaison avec les souvenirs lointains. Du temps de l’enfance insouciante, où leur seule préoccupation était de savoir de quelle couleur elles allaient colorier les dessins qu’on leur imprimait pour les occuper. Qu’il pouvait arriver d’avoir des discordes pour savoir si le ciel était azur ou marine, si les personnages auraient les cheveux châtains ou blonds. À cette époque où elle avait l’impression de la connaître par cœur, où elle décelait en un regard quand ça n’allait pas. Qu’elle passait toujours outre les attitudes parfois moins enthousiastes, comme aujourd’hui. Qu’elle savait comment réagir, comment l’appréhender, surtout. À ce jour, elle avait perdu les bons outils pour lire en elle, qui relevaient davantage de l’instinct qu’autre chose, à vrai dire. Quoi de plus naturel après autant de temps. Les bribes fugaces éveillaient un sentiment de nostalgie en elle, et elle se mit à naïvement envier cette époque qui avait déjà filé entre les doigts, qui s’était noyée sous le poids des années et de la distance. Revint au présent en tirant sur la cigarette qui se consumait d’elle-même sans l’attendre, les réminiscences se brouillant à l’instar des volutes de fumées qu’elle recrachait. Olympia reprit la parole. Elle ne la détestait pas. Elle aurait pourtant bien des raisons, indépendamment du ressort de son interlocutrice. Elles étaient certes des enfants, à l’époque, des pauvres gamines à qui la vie imposait sa loi sans qu’on ne puisse lutter contre. Il n’empêchait que même plus tard, qu’elle soit au plus bas ou au plus haut, elle ne l’avait jamais recontactée. N’avait jamais pris de ses nouvelles. Et ce sera certainement une culpabilité qui lui enserrait la gorge encore longtemps, si ce n’était toujours. Parce qu’on ne rattrapait pas le temps, Jaimini l’avait appris à ses dépends. Qu’elle avait peut-être eu besoin d’elle, un jour, mais qu’elle n’avait jamais répondu, jamais entendu l’appel silencieux. Aussi con que ça puisse paraître, ça suffisait à lui serrer la gorge. Sujet poussiéreux et pourtant toujours aussi sensible. Elle ne put s’empêcher de lui adresser un sourire, quand elle lui dit être contente de la voir, que ce n’était pas de sa faute. La trouva bien clémente de penser une telle chose. Mais elle ne répondit pas immédiatement, patienta quelques instants, pour ne pas entendre sa propre voix presque de sa constance. « J’aurais aimé ne pas avoir à te retrouver. Exeter avait peu de raison d’me manquer. » Chose qui n’avait jamais été prise en compte ni lorsqu’elle avait dû la quitter, ni lorsqu’elle avait dû revenir. « Mais aujourd’hui, j’ai aussi retrouvé ma seule raison d’y rester. » Peut-être un peu tôt pour les déclarations d’amour, mais les mots lui avaient échappé. Il valait mieux que ce soit dit trop tôt que d’avoir des remords. Parce que les espoirs qu’elle se faisait quant à leur réunification n’avaient aucune garantie stricte de se réaliser.

Feu vert fut finalement donné, d’une certaine façon. Porte entrouverte sur des retrouvailles plus décentes, plus réjouissantes. Elle espérait juste être à la hauteur, Jaimini, parce qu’elle n’avait plus rien de la pureté de l’enfance passée. Qu’elle n’avait plus de jolies histoires à lui raconter comme elle le faisait autrefois quand elles allaient faire la sieste les après-midi d’été, au soleil. Ne put s’empêcher de sourire, Jaimini, à l’entente des mots. Lèvres rehaussées faiblement, dans une expression encore quelque peu hésitante. Elle remuait les tisons d’un feu presque éteint et le savait, se devait de maintenir les braises, de ne pas voir ces bribes de chaleur s’éteindre complètement entre elles. Nouvel échec que ce serait, un des plus cuisants à n’en pas douter. « Tu as quelque chose de prévu, après le travail ? » Qu’elle s’enquit spontanément. Parce qu’il n’y avait pas à passer par quatre chemins, qu’il n’y avait assurément pas de bons moments pour sauter le pas. Qu’elle sentait déjà le myocarde s’affoler un peu, d’excitation, d’appréhension. « Ou un autre jour, peu importe. » Elle n’était pas bousculée par son emploi du temps personnel. Une fois débarrassée des chaînes de l’EPD, il lui était aisé d’aménager son temps. D’autant plus que s’il y avait priorisation à faire, nul doute qu’elle saura composer pour Olympia. « On pourrait aller boire un café un peu moins mauvais que celui-ci. » Sourire qui se voulut plus appuyé, dans un élan un peu plus confiant qui ne durera pas. Ne souhaitait pas sous-entendre la possibilité qu’elle refuse, s’accrochant à l’espoir que ce qu’elle entreprenait était réalisable et motivée par une envie commune. « En ville ou chez moi. Mais chez moi, en prime, y’a deux chats mignons à bichonner. » Corde de l’humour fragile, terrain inconnu à (re)découvrir. Opportunité à saisir, perches à saisir pour la collègue et (ex)amie. Elle ne savait pas trop sur quel pied danser, Jaimini, mais ça n’était plus vraiment une nouveauté. « Enfin, dis-moi ce qui te conviendrait le mieux. Ça m'ira dans tous les cas. » Pour parler. Pour se retrouver. En espérant ne pas souffler trop fort sur les braises.

@Olympia Nyström
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Re: lost times - (jaimini)
Sam 27 Fév - 20:13


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. La brise fraîche vient de nouveau lui piquer le visage, caresse tranchante sur ses joues rougies par les températures basses de ce début d’année. Elle reprend une gorgée de café puis une bouffée de cigarette qui s’entremêlent sur le bout de sa langue. Les mots de Jaimini tournent et se retrouvent dans son esprit. Ça lui semble encore si frais, si vif dans sa tête. La fillette auquel elle s’était accrochée pendant ce qui lui avait semblé des années, constamment collée dans ses pattes. Jaimini, ça avait été la première figure amicale, la main tendue, plus sœur que ses sœurs. Elle n’avait plus compté les soirs où, les yeux embrumés de larmes, elle pleurait l’amie disparue, envolée. Parfois, l’espoir lui serrait le coeur : celle-ci viendrait la chercher, l’adopter et leurs folles aventures repartiraient de plus belle.  Mais aujourd’hui, j’ai aussi retrouvé ma seule raison d’y rester. Ses yeux retombent sur le visage de la jeune femme tandis qu’un bouquet de sentiments contradictoires explosent au creux de sa poitrine. Elle veut se méfier.

Parce que ça paraît trop beau et parce qu’il y a bien de trop de fariboles et autres mensonges dans sa vie actuellement. Il y a de l’espoir, antique, dépoussiéré et ramené au goût du jour. Celui de revoir une amitié éclore, celle qu’elle pensait disparue et enterrée depuis tant d’années. Et enfin, il y a l’amertume, celles de pouvoir enfin se connaître mais dans un monde bien plus sombre, alors qu’elle même se retrouve marqué par les années, la fillette qu’elle était perdue au regard, enfouie six pieds sous terre avec les dernières bribes de son innocence. Elle ne peut s’empêcher de détourner le regard. C’est qu’elle n’ose pas la regarder pour que toutes ces émotions suppurent à travers ses yeux écarquillées. Une nouvelle bouffée de fumée la calfeutre momentanément à son regard. Elle n’aime pas ça ; se retrouver si brutalement exposée devant des yeux à la fois si étrangers et si familiers.

Malgré tout, elle se force à se retourner de nouveau vers elle. La tâche est facilitée lorsque l’invitation de Jaimini vient caresser ses oreilles. Quelque chose de prévu ? « Non ! » s’empresse-t-elle de s’exclamer avec impatience. Elle se reprend rapidement, tâche de retrouver cette contenance, cette neutralité si familière à laquelle la majorité de ses connaissances se confronte si régulièrement. « Je n’ai rien après le travail. Ça ne me dérange pas si on s’organise quelque chose. » Les épaules se soulèvent puis se s’abaissent. Secrètement, elle espère que sa collègue lui tende une perche, qu’elle ait une raison d’accepter et de rattraper un peu mieux le temps perdu. Elle veut tant se raccrocher à cette possibilité de normalité, loin des intrigues, des suspicions et des errances habituelles qui marquent son quotidien.
« Il est pas si mal que ça, ce café…  » s’exclame-t-elle en lui adressant un petit sourire en coin. Bien trop habituée à pire jus de chaussette que ça depuis son arrivée au sein du département. A vrai dire, elle ne buvait pas tant de café que ça, mais la consommation de cette substance sacrée s’était imposée comme une évidence.

« Chez toi pourquoi pas. Je veux bien faire leur connaissance. La proposition est bien trop tentante. » Elle rit doucement, surprise par sa propre légèreté. « Eh bien... » L’hésitation pointe le bout de son nez une toute dernière fois. La voici face au point de non retour. Il lui suffirait de se retourner, de partir, d’oublier tout ça. Mais bizarrement, pour la première fois depuis leurs « retrouvailles », elle se sent tranquille, capable de rebrousser chemin si elle le souhaiterait mais dépourvue de toute éventuelle envie de le faire.  « Après le boulot ? On peut se retrouver chez toi. J’apporte le café. Ou l’apéritif comme tu veux. » Elle lui adresse un clin d’oeil ; habituée à la consommation d’alcool une fois la nuit tombée mais sans vouloir imposer ses éternelles habitudes lors d’une première invitation. Attendant la réponse de Jaimini à cette semi question, elle se tait, baissant la tête avant de finir les quelques gouttes de café qui subsiste au fond de sa tasse. « Je suis... » Elle hésite avant de reprendre. « Je suis contente de te revoir. » Elle secoue timidement la tête, sans oser  la regarder.
Pourtant, ces quelques mots sont aussi sincères qu'ils sont brefs
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