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 to capture a predator (jaimini)

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" to capture a predator "
to capture a predator, you can't remain the prey, you have to become an equal, in every way. become the beast, we don't have to hide. do you feel the hunger, does it howl inside ? we are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters, the hunters. (www) @jaimini crowley

T'es fichu, t'es fichu, t'es fichu. Et qu'ça sonne dans son crâne depuis cinq jours. Cinq jours qu'il rase les murs au poste, comme s'il pouvait deviner qu'les regards sont tous rivés sur lui. Comme si tout le monde savait. Sa morsure au bras, la peau qui s'referme trop lentement à son goût, qu'il contemple la plaie avec un rictus de dégoût. Qu'on a pris ça pour une brûlure, qu'Nox n'a contredit personne. Et comme y a sûrement trop d'trucs qui tournent dans sa tête, il ne lui en a pas fallu beaucoup, avant d'quitter son service en fin d'après-midi, pour se glisser dans le bureau de Jaimini en douce et y trouver son agenda. S'assurer qu'elle était bien en repos aujourd'hui. Et ce soir. Parce que clairement, il faut qu'il la coince. Peut plus s'départir de cette impression qu'elle a tout raconté, d'cette putain d'journée qui a été un baptême révolutionnaire pour les deux. Tu parles de coéquipiers. L'a juste voulu la bouffer, ouais. Et sans doute qu'il retient qu'ça, Nox, effrayé de ce qu'elle voulait peut-être. Sans comprendre, sans savoir, et c'pas faute de s'être creusé la cervelle à ne plus se rappeler d'son nom. Alors une fois qu'il s'est assuré qu'elle n'bossait pas aujourd'hui, il a noté son adresse. Pas l'temps pour le douter. Doit savoir, Nox. C'qu'elle compte faire, c'qu'elle compte dire. Si elle a compris c'qu'il est. S'il peut comprendre c'qu'elle est. Et comment elle a fait. Pour l'calmer. Pour apaiser la faim. Quand i s'est toujours dit qu'c'était insurmontable, indomptable. Et qu'il lui a suffit d'une main sur son bras pour lui prouver l'contraire.

Donne deux coups dans la porte, quelques heures plus tard. A laissé sa plaie à découvert, l'Doc a dit qu'il faut laisser sécher. Y a qu'ce gars que Nox peut appeler sans avoir d'questions. Plus cher que d'aller se faire poser un pansement aux urgences, sûrement. Mais l'silence, ça n'a pas de prix. Même s'il a vu, à la moue du gars, qu'il était pas très content d'le revoir si vite. Qu'la dernière fois, c'était pour une blessure par balle. Et qu'c'était pas son bras à lui. Police ! qu'il gueule en plaquant son oreille à la porte pour essayer d'entendre quoi que ce soit qui trahirait la présence de la fliquette de l'autre côté. J'ai un mandat, ouvrez la porte. Et qu'ça le fait marrer, en plus, sûrement d'un rire un peu nerveux, quand il abat de nouveau son poing sous la porte, s'y appuyant de l'épaule. Allez, Cricket, fais pas la timide. Ses yeux se plissent, l'doute qu'elle soit simplement pas là l'envahit un bref instant, à s'dire qu'il sait rien d'elle, qu'il n'la connait même pas depuis une semaine, et qu'justement, ça le dérange fortement. Qu'elle puisse en avoir trop appris, qu'il ait pu lui en livrer beaucoup trop. Bien plus qu'ceux qui le connaissent d'puis qu'il est môme. Alors ouais, ça le dérange et ça l'fait flipper, aussi. À agir comme un animal, secoué par la colère ou l'effroi. Tente une dernière frappe dans le bois, avec un soupir. Déconne pas, j'ai apporté des sushis, putain, toutes les meufs aiment les sushis, non ? J'les ai payés une fortune, tout ça pour du poisson cru et du riz, alors ouvre, qu'il implore presque, la patience qui s'égrène au fil des secondes.


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La soirée se terminait sur un tambour de coups contre sa porte. Elle trembla sous l'impact, parce qu'il fallait dire que c'était loin d'être une porte blindée, ne serait-ce que renforcée. Peut-être même que s'il avait voulu l'enfoncer, il aurait réussi sans problème. L'un des deux chats décampa ventre à terre, filant sous le canapé. Le second, plus téméraire sans doute, émit un feulement alors que Jay, elle crut halluciner quand elle reconnu la voix. Manqua de se couper le bout du doigt de surprise avec le couteau de cuisine qu'elle tenait, en train de se couper quelques légumes. Quitta la pièce pour retourner dans le salon, le duvet déjà hérissé que de savoir qu'il était venu jusqu'ici. Plusieurs jours qu'ils s'esquivaient soigneusement au poste, plusieurs jours qu'elle sentait son regard insistant qu'elle évitait avec tout autant de soin. Elle n'aurait pas pensé qu'il en arriverait là, mais à croire qu'on ne pouvait rien présumer quand il s'agissait de Nox. Il continua de déblatérer derrière la porte, et la flic s'en approcha avec une drôle d'impression, celle du déjà-vu. Pour qui ils se prenaient les gens de cette ville pourrie ? Que c'était un moulin, ici ? Après Trahivut, c'était le tour de Griffin. À croire que le boulot continuait de la suivre jusque chez elle, alors qu'elle donnait assez d'heures supp' comme ça. « Ça dépend, Griffin. T'apportes le dîner, ou je suis le dîner ? » lança-t-elle avec sarcasme. Oh ça non, elle n'avait pas oublié leur altercation. Comment aurait-elle pu. Les questions avaient eu le temps de frayer leur chemin dans son esprit. Quant à sa nature à lui. Puis sa nature à elle. Et ce dernier sujet occupait déjà bien assez son esprit.

Elle ouvrit, comme la dernière fois. Le laissa entrer, se rendant compte qu'elle avait toujours son couteau de cuisine dans la main. Y jeta un coup d’œil, haussant un sourcil. Referma la porte avant d'agiter la pointe vers le haut, dans le vide. « Tu me feras pas le coup de m'agripper par les bras avec ça, mh ? » Elle s'éloigna de la porte, sans en revenir du fait qu'il soit au milieu du salon, avec son air qu'elle détestait. Ah non, au final, c'était juste son expression naturelle. « J'suis de repos, au cas où tu l'aurais pas remarqué. Et t'as un coéquipier avec qui partager tes sushis. » Plutôt crever que de lui dire qu'elle aimait ça. De toute façon, sa simple présence lui coupait l'appétit. Le contourna, posa l'arme blanche sur la table du salon, histoire de remettre la balle au centre. Pas sûr que l'un ou l'autre ait un coup d'avance dans l'histoire, de toute façon. Jay, elle se dirigea vers le meuble du salon qui abritait les bouteilles, se sortant un petit réconfort qui lui fera passer la pilule d'une pareille visite sur un jour de repos. La journée n'avait pas si mal commencé, pourtant. Elle avait réussi à dormir, avait fait des courses, s'était occupée de ses chats, avait maté un insipide documentaire sur la vie des fourmis. Ouais, de quoi qualifier sa vie de parfaitement normale. Une Madame Tout Le Monde en bonne et due forme. N'est-ce pas ?

« Bah vas-y, assieds-toi et mange-les, tes sushis « de meufs », j'te regarde. » Pas franchement avenante, mais en même temps elle ne voyait pas de raisons de l'être. Pas quand c'était la deuxième fois qu'on lui faisait le coup de débarquer chez elle un soir. Mais elle abdiquait, Jay, sans savoir où elle trouvait la foi de réponse d'une façon aussi acerbe. « Alors, Nox. Que me vaut ce déplaisir ? » Encore une fois. C'est bête, elle avait presque crû à un moment qu'ils pourraient bien s'entendre. Le chat qui feulait avait décampé à son tour. Ts, merci du soutien les gars.

@Nox Griffin

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Et ça ne met pas longtemps avant qu'la voix fasse écho à la sienne, de l'autre côté de la porte toujours close. Et il roule des yeux vers le ciel, même si elle peut pas l'voir, comportement de gamin acculé. J'l'ai apporté, putain, qu'il soupire franchement, toujours appuyé à la porte, presque prêt à frapper de nouveau contre. Parce qu'derrière ses allures de plaisantin, Nox, l'en porte trop en c'moment. Et s'il s'est toujours plu à gueuler haut et fort qu'ses épaules sont assez bâties pour tout supporter, sans doute qu'l'univers essaie de lui prouver le contraire. La porte s'ouvre, heureusement pour l'bois qu'il aurait martelé avec plus de forces encore, et il s'prépare à afficher son plus beau sourire d'idiot, sûrement, si ses yeux s'accrochaient pas aussi rapidement sur le couteau brillant qu'elle tient dans les mains. Et qu'il tressaille, inévitablement, Griffin, à se planter dans ses yeux avec au moins autant d'tranchant que la lame qu'elle brandit. Putain, j't'ai fait peur à c'point ? qu'il en raille même, à secouer la tête quand elle s'éloigne et qu'il ferme la porte derrière lui, comme un gamin qui a repris la politesse pour ligne de conduite. Déambule dans le salon, sans pouvoir empêcher son regard de trainer sur la pièce, comme une déformation professionnelle, quand il sait pourtant qu'il n'apprendra rien sur elle de c'qu'il peut voir sur les étagères ou les murs. Que ce qu'elle cache, c'est pas affiché, qu'elle le brandit pas comme un trophée. En avançant, il se sent vite observé et fronce le nez en dévisageant le chat qui l'observe avec au moins tout autant d'méfiance que lui. Il ne les a jamais aimé, Nox, ces putains d'bestioles trop imprévisibles et calculatrices. Asta n'est pas trop poisson cru, qu'il invente sur l'moment juste pour ne pas perdre la répartie, pour garder le dernier mot sur tout, comme à son habitude insupportable et qu'il enchaîne, le doigt pointé sur l'animal qui lui défend clairement de poser son cul sur le canapé à côté de lui, il a une sale gueule, ton chat, t'as pas peur qu'il vienne te trancher la gorge quand tu dors ?

Et c'est sans doute pourquoi il ne s'assoit pas, ou p't'être juste pour la contredire un peu encore, quand il la rejoint directement dans la cuisine, déposant son sac sur le plan de travail pour incruster son regard dans le sien, se rapprocher d'elle, à froisser du museau en l'entendant. Et pour sûr, qu'Nox, il adore ça. Pour sûr, qu'ça donne toujours plus de respect aux autres quand ils ont c'caractère, même s'il dira toujours que ça l'emmerde profondément qu'on lui tienne tête. Il s'accoude sans déballer le repas pour autant. Non, parait qu'on dit honneur aux dames. Pouffe un peu, avec son assurance habituelle, pour pas montrer qu'tout en lui est tendu. Et il se rapproche d'elle à sa prochaine question, l'regard inquisiteur. L'visage qui se crispe un peu d'un sérieux qui lui fait ravaler l'aisance. T'inquiètes, chérie, j'ai mangé y a pas longtemps. Parce qu'pour sûr, qu'après ça, l'a pas attendu longtemps, l'flic. Faut pas trop tirer sur la corde quand elle menace déjà d'se rompre. L'étudie lentement, avant de jeter un coup d'oeil au sac toujours intact entre eux. T'es rassurée ? T'as fais tes petites recherches, entre temps, j'imagine ? Et certainement qu'le bleu de ses yeux devient plus électrique, plus perçant, quand il se rapproche, encore, abattant toujours cette distance entre eux comme autant de barrières. À moins qu'tu sois déjà au courant ? Pas possible autrement, qu'il s'dit, qu'toute personne normalement constituée se serait clairement demandé ce qu'il se passait. Mais qu'elle, elle a plus donné l'impression d'l'avoir deviné.


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Elle décida d’ignorer sa première remarque sur le couteau qu’elle avait oublié de poser avant de venir lui ouvrir, sans savoir si c’était un réel oubli ou un souhait de son inconscient d’être armée. De toute façon, il était désormais posé sur la table de salon, comme si c’était l’arme d’un crime qui attendait d’être commis. Par qui envers qui ou quoi, la question restait sans réponse, sans indice. Mais les envies de meurtre n’avaient pas refait surface à son encontre, aussi le couteau était-il promis à rester à sa place. Pour le moment.
Trop surprise qu’on vienne à nouveau troubler sa tranquillité directement à domicile, Jaimini avait la tête ailleurs, aussi oublia-t-elle de le reprendre. Tant pis. En l’instant, elle avait de quoi occuper son esprit puisque l’importun était désormais en train de pointer son chat du doigt. Ne savait pas si elle devait le percevoir comme le comble du culot ou d’un air tout aussi blasé qu’habituellement. Un mélange des deux, sans doute. Elle avala d’une grande gorgée ce qu’il restait dans son verre, avant de l’abandonner sur le plan de travail. « C’est sûrement là toute la différence avec toi. » Qu’elle commença, ponctuant le ton acerbe de ses piques par un court silence poignant. « Il a au moins ça de plus civilisé que toi, mon sale chat. » N’avait pas très envie de plaisanter, ce soir-là, Jay. Vivait toutes ses répliques comme de petites agressions auxquelles il allait falloir se prémunir. Comme s’ils ne savaient juste pas comment communiquer l’un avec l’autre, et à juste titre. Après leur dernière discussion, ou plutôt altercation, s’en était suivi l’enterrement clandestin d’un cadavre qui ne connaîtra aucunes funérailles et le camouflage balistique d’une scène de crime. « Oh, d’ailleurs. Il est plutôt quoi, Asta ? Plutôt comme toi ou plutôt pas comme toi ? » Vu qu’elle n’avait aucune idée pour qualifier ce qu’elle avait pu vu, ou cru voir l’autre jour. Qu’il y avait trop de questions restant sans réponses. Qu’après tout, le shérif était aussi le coéquipier officiel de son interlocuteur. Peut-être était-ce ce genre de choses qu’il évoquait, quand il parlait de rester en vie dans cette ville. Quand il parlait de répondre à ses questions une fois qu’elle aura fait du bon boulot assez longtemps. Se dit que si la condition de Nox était connue du shérif, il n’y avait aucune raison qu’il ne le destitue pas de ses fonctions, qu’il ne soit pas dénoncé et appréhendé. Sauf s’il partageait lui aussi des secrets. Sauf s’il n’était au courant de rien. Le cerveau tournait à plein régime. Trop d’inconnues venaient brouiller l’équation. Et Jaimini ne savait toujours pas ce qui lui maintenant une telle assurance, aussi feinte soit-elle face à lui, quand elle n’avait pas la force de sa fureur comme moteur. D’aucun n'aurait jamais ouvert cette porte, d’aucun n’aurait sûrement jamais posé aussi facilement le couteau de cuisine qui trônait au milieu de la table. Seule défense qu’elle avait, cette fois, pour parer à l’éclat carnassier qu’elle avait cru lire dans son regard.

Voilà qu’on se mettait à poser des questions qui avaient de quoi déranger. Qui pouvaient sûrement changer la donne. Jaimini n’avait pas toujours des éclats de génie, mais elle n’en demeurait pas moins flic. Sûrement sa meilleure arme pour le moment. Et voilà qu’il parlait de manger, et que l’idée fit son chemin dans sa tête qu’on ne parlait pas seulement de mets japonais. Qu’elle se souvint du souffle contre son visage, proche de sa gorge. De la pupille ronde qui se déformait en deux fentes animales. Il revenait à la charge avec ses phrases nimbées de sarcasmes, et ça lui arracha un sourire ponctué d’ironie. D’une pointe de mépris, peut-être. Emmagasiner les informations en silence au fur et à mesure qu’il les lui servait sur un plateau d’argent, à l’instar du sac plastique contenant la nourriture qu’elle tira vers elle. En sortit le contenu, les doigts habiles venant rapidement à bout des jointures moulées. « Tu t’es cru dans Twilight ? » Qu’elle asséna soudainement, quand il lui parla de recherches, avant de porter un maki jusqu’à sa bouche, coincé entre l’index et le pouce. Prit le temps de mâcher, de reporter son regard sur lui, d’observer sa façade pleine d’assurance. À force, elle pourrait peut-être faire abstraction de son rictus suffisant et du coin des yeux plissé qui semblaient toujours se moquer. Elle, son visage demeurait placide, désintéressé. « J’sais pas c’que t’insinues, Nox. Mais si ça peut répondre à ta question, j’bouffe pas des gens moi. » Voix blanche, regard froid. Comme si c’était le sujet de discussion le plus banal qui soit. Mais rien de c’qui s’passait entre eux n’était conventionnel, n’est-ce pas ? Des mystères inavouables maquillés par une relation de travail qui tournait au vinaigre. On pourrait presque y voir le début d’un téléfilm du mercredi après-midi devant lequel on finissait par piquer du nez.

« T’as toujours pas répondu à ma question. » Lui fit-elle remarquer après une poignée de secondes passées en silence. Un maki plus tard, la conversation en était au même stade, mais son ton demeurait tout aussi sec. N’avait aucune raison de se montrer chaleureuse, la trentenaire. Un soupir lui échappa finalement, ses bras venant à se croiser sur son buste. La hanche appuyée contre le plan de travail, les iris ambrées n’en demeuraient pas moins sévères. Attitude plus fermée dans laquelle elle s’engageait, parce qu’elle se trouvait justement sur une pente glissante. Un sujet qu’elle ne maîtrisait pas, et dont elle ne savait pas ce qu’elle souhaitait connaître ou non. « Mais si ça peut t’rassurer, j’en ai parlé à personne. De notre p’tite péripétie dans la forêt. De c’que j’ai vu. » Ou cru voir…? À force, pas excès de rationalité, son esprit se mettait à douter. « Et personne ne m’a parlé d’un corps retrouvé après avoir creusé précisément à trois kilomètres de la route la plus proche. » Haussa légèrement les sourcils, Jaimini. Explications qui se suffisaient à elle-même, mais elle était curieuse de savoir la suite. Etait-ce seulement pour s’assurer de son silence qu’il était venu jusqu’ici ? « Donc, c’est pour t’assurer que j’honorais notre accord que tu t’es invité chez moi ? » Parce qu’elle trouvait ce mobile insuffisant. Au vu des risques qu’elle avait elle-même pris ce jour-là, elle n’avait aucune raison de parler. Elle aussi, malgré elle, avait désormais des secrets à maintenir enfouis.

@Nox Griffin

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Plus civilisé ? qu'il étouffe dans un rire franchement surpris, sans comprendre ce qu'elle veut dire, réellement. Il le pointe en soutenant le regard du fauve. Si moi j'te regarde comme ça, j'comprendrai, mais là, qu'il s'coupe avec un soupir parce qu'il sent qu'il va perdre s'il s'engage sur ce sujet. N'sait pas vraiment comment il l'a regardée quand il s'est jeté sur elle. N's'est jamais vu dans un miroir, Nox, n'a jamais essayé d'se bouffer lui-même et peut-être que la solution est là. S'éliminer. P't'être qu'ils ont raison. Enoch, Maluum. Les monstres doivent être éradiqués. N'montre pas l'intensité de ses pensées, enfermées à double tour dans son crâne, quand il continue à fixer le chat pour échapper à son regard. Marmonne entre ses dents serrées, l'sourire qui a disparu. Plutôt comme ça te regarde pas, et d'ailleurs, il m'a demandé de te surveiller. Tourne vivement la tête vers elle, braquant dans ses yeux un regard glacial. S'souvient bien des mots d'Asta. N'peut pas délivrer sa nature, par contre, pas encore, qu'il se dit. La laisse déballer le contenu du sac sans bouger d'un centimètre, comme s'il pourrait de nouveau se jeter sur elle quand, pourtant, c'est loin d'être le cas. A repris l'contrôle - du moins, se plait à le croire, quand il sait la faim imprévisible, qu'il lui semble qu'elle le saisit toujours plus fréquemment, comme si le timer se réduisait à chaque fois. Twilight, vraiment ? qu'il répète en pouffant, comme se réveillant de sa léthargie factice avec un air franchement amusé sur le visage. Justement, tu bouffes quoi, alors ? L'a bien senti. L'énergie comme un poison. Qu'elle aussi, avait été sur le point de se nourrir de quelque chose, et comme y a visiblement plus de barrières à c'qu'on peut imaginer, Nox, qu'il aimerait bien savoir de quoi il en retourne exactement. À croire qu'toute la police d'Exeter est infectée, damnée. Rien d'mieux pour protéger, qu'on dirait bien, si c'était pas dans leurs rangs qu'on perpétrait les disparitions.

Alors formule-la correctement, ta question, qu'il siffle, tout en sentant bien qu'la discussion lui échappe, qu'il jette déjà un coup d'oeil à la porte pour imaginer sa fuite. Mais il en a sa claque, Nox, de fuir. Tout c'qu'il sait faire, depuis l'arrivée de la bête. En a rayé, du monde, d'sa vie. Les dents serrées, qu'il se refuse de nouveau à la regarder, sans même toucher aux sushis, l'estomac noué qui n'semble pas enclin à avaler quoi que ce soit. La laisse parler tout en écoutant, l'air distrait, presque absent, quand ses oreilles enregistrent pourtant chaque mot. Et c'est quand elle mentionne le corps retrouvé qu'il se dévisse la nuque pour la regarder. Sans un mot. Mais l'regard glacé, qui veut dire personne le retrouvera. Parce qu'il s'en est occupé, Nox. Pas d'la façon dont on voudrait l'imaginer. Mais qu'personne le retrouvera. Le corps. Qu'il n'en reste plus rien. Qu'les os ont fini dans le lit de la rivière, là où il a l'habitude de les balancer, qu'on les retrouvera peut-être dans cinquante ans quand y aura plus d'eau et qu'ils seront polis comme des galets. Qu'le reste, parce qu'un corps est toujours trop, il l'a foutu au congélo chez lui. Qu'il essaie d'faire ça, depuis quelques mois. D'tenir au moins deux ou trois rations avec une seule victime. D'se rationner, quand il se demande si c'est pas c'qui explique son tempérament devenu toujours plus instable, toujours plus à cran. En partie, oui. Plisse les yeux, quand il a l'air sincère pourtant, avant de soupirer et de décroiser les bras pour s'appuyer sur le plan de travail. Pour ça et pour te demander un service. Nouveau soupir, plus profond celui-là, quand il passe une main dans ses cheveux, l'air gêné, quand on ne sait pas si c'est encore de la comédie ou pas. Ecoute, j'suis désolé, pour l'autre fois. C'est pas, mais sa voix se coupe, happée dans sa gorge, quand il n'a pas l'habitude d'une scène pareille, le flic, qu'il s'est jamais excusé pour quoi qu'ce soit dans sa vie, qu'même à Nora, lui semble bien qu'il se soit pas excusé pour ça. S'humecte les lèvres, phalanges qui blanchissent sur le bois. J'déraille pas souvent comme ça, mais ça m'arrive. De plus en plus souvent. La pénètre de son regard clair en se rapprochant d'elle, un masque douloureux qui emprunte son visage. Demande-moi ce que tu veux. J'y répondrai. Mâchoire serrée, mots qui écorchent ses lèvres, pas habituées à la sincérité, pas habitué aux promesses et dieu est témoin qu'les seules déliées sont bien trop cruelles. Mais si t'as quelque chose à boire avec, j'dis pas non. Trouve un sursaut d'entrain pour afficher un sourire tordu au bord de ses lèvres, quand il balaye son corps d'un regard qu'on croirait presque nerveux. J'serai franc, Jaimini, tant qu'tes questions me concernent moi. Et personne d'autre, pour pas vendre Asta ou qui sait-il encore. Comme pour lui dire et ensuite, tu devras écouter ma requête. Drôle de marché, mais Nox sait bien qu'rien n'est gratuit. Et qu's'il veut quelque chose, il lui faut bien payer en contrepartie.


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Elle essayait de ne pas trop s’accrocher à ses sarcasmes. Préférant délivrer les siens sans attendre de retour, sans les écouter. Hermétique à tout ce qui pourrait susciter la colère en colère, celle qu’elle n’était pas capable de gérer. Comme celle dans la forêt. Celle qu’elle ne voulait pas voir exploser dans son appartement. Ne pas le charger à nouveau de mauvais souvenirs. Voilà peut-être ce qui rendait son existence aussi insipide : l’absence de souvenirs dans son propre logement. Là où jusqu’ici n’avaient résonné que des moments délicats, sans pouvoir être qualifiés de mauvais souvenirs. Étrangement ce soir-là, Jay appréhendait que ce soit le premier mauvais souvenir qui s’accrochera aux murs. Quand elle reverra des silhouettes imaginaires, quand elle entendra à nouveau les voix lointaines et mémorielles, paumée dans l’ennui. Son attention fut de nouveau piquée lorsqu’il parla du shérif, et ses sourcils se froncèrent. « Me surveiller ? J’ai bien vu qu’vous étiez pas du genre à donner votre confiance comme ça. Mais là… » Laissa les mots en suspens, sans savoir si son émotion se situait entre l’agacement ou une forme de déception. Se souvint de son échange avec Asta comme d’un moment banal, ne pouvant qu’imaginer le genre de conversation qu’ils avaient pu avoir. Soutenait le regard glacial comme si ça faisait déjà des années qu’ils se connaissaient. Comme si elle avait déjà érigée sa carapace contre les lames de son regard. « T’es d’la police ? » Qu’elle ironisa quand il lui posa la question sur l’alimentation. Voilà qu’il remettait ça sur le tapis, bien qu’elle l’ait cherché, d’un sens. Un soupir passa la barrière de ses lèvres, tandis qu’elle détournait le regard, pour prendre un nouveau maki qu’elle prit le temps de mâcher. Comme si ça allait lui accorder de précieuses secondes qui lui feront oublier son initiale question. Mais face au regard qu’elle devina insistant, elle ne put s’empêcher un tic agacé. « J’en sais rien, ok ? C’est. » Se mit de face au plan de travail, les mains posées sur les rebords. Regard qui glissa au sol, sur la pointe de ses pieds. « C’est compliqué. » Elle même ne saurait clairement s’expliquer. Ne savait pas vraiment ce qui lui arrivait, même si elle avait une idée. Mais une partie d’elle trouvait ça trop dégoûtant, trop inavouable. Trop injuste.

Se redressa brusquement, comme un coup de folie ou un coup de génie dans l’regard quand elle le reporta sur lui. Qu’elle s’avança presque d’un pas. « Mais toi, Nox. T’en as parlé, de c’qui s’est passé dans la forêt ? Ou en tout cas, de c’que moi j’ai fais dans la forêt ? » La voilà qui commençait à tourner parano. Mais elle ne s’autorisait pas à lui accorder sa pleine confiance. À en juger par son petit air paniqué quelques minutes plus tôt, il ne lui paraissait pas impossible qu’il ait vendu la mèche. Au shérif. À des gens qu’il connaissait depuis bien plus longtemps. Même à des étrangers, qu’est-ce qu’elle en savait ? Finit par se calmer, se disant que tout cela ne rimait à rien. Qu’elle l’imaginait difficilement venir toquer à sa porte pour se vendre. Qu’il y avait forcément une autre raison. Qu’il ne tarda plus à évoquer.

Lui sembla soudainement que quelque chose oscillait, chez lui. Comme une flamme paraissait plus gracile dans un courant d’air. Ne faisait que faiblir, sans jamais s’éteindre. Quelque part, ça l’aurait déçue, peut-être, qu’il ne s’éteigne complètement. Prit en considération chacune de ses remarques, avant de prendre le pas pour leur servir un verre de whisky dans le salon. Inspira profondément, lui tendant le verre qu’elle avait servi pour lui. « Très bien, Nox. Jouons franc jeu alors. » Effleura son verre du sien, léger tintement à peine audible, avant de le porter à ses lèvres. Ressentit les aspérités de l’alcool lui réchauffer la gorge. C’était la première gorgée la plus corsée. « Je n’ai besoin que d’une réponse, pour l’instant. Avant de t’écouter. » Qu’elle commença, reprenant les rênes de cette conversation avec une assurance qu’elle ne se connaissait qu’à peine. Regard vissé dans le sien, le soutenant en ignorant la glace, n’essayant que de voir l’homme ou la bête qui se cachait en lui. « Pourquoi tu as tué ce type dans la forêt ? » Et elle avait de ces regards qui intimaient que ce qu’elle voulait, c’était la vérité. Rien que la vérité. Se dit que ce n’était pas une question très complexe, en somme. En se doutant qu’elle aurait accès à d’autres informations qui orienteront sûrement ses prochaines questions. « Simple, non ? » Qu’elle rajouta avec une certaine désinvolture. Redoutait déjà le moment où le sujet reviendra à elle. Elle ne pouvait répondre aux questions dont elle ignorait l’entière réponse, n’est-ce pas ? « Et ensuite, je voudrais bien savoir quel service tu as à me demander. » Parce que pour le coup, elle n’en avait pas la moindre idée. À moins qu’il ne soit un quadragénaire qui ne radotait déjà, elle ne pouvait pas davantage taire ce qu’elle avait vu ce soir-là.

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Il observe chacune de ses réactions, même s'il n'a jamais été doué pour décoder ce genre de choses pourtant. « Si j'te faisais pas confiance, Cricket, j'te l'aurais pas dit. » Qu'Asta voulait qu'il le surveille. Et ça lui semble logique, même s'il se sent forcé de le préciser. Comme si leur mésaventure lui avait prouvé qu'il pouvait lui faire confiance. Ou qu'il le devait, par obligation de ce qu'elle savait possiblement. Il hoche la tête sans sourire, en attendant les réponses à sa question. De quoi est-ce qu'elle se nourrit. Il a appris en côtoyant Rosheen intimement qu'elle, c'était le cerveau - l'idée le répugne, même à lui. Alors, bien curieux d'quelles bêtes peuvent encore exister sans qu'il ne le sache. À s'dire qu'il a passé trente-huit putain d'années à vivre dans l'ignorance, qu'Enoch avait raison depuis l'début. Il soupire, la réponse lui parvient enfin, décevante. « Compliqué ? » Merde, il n'voit pas en quoi ça peut être compliqué, elle doit bien l'savoir, non ? Peut pas s'imaginer, Nox. Qu'y a des besoins qu'il n'imagine pas, pas comme ça. Sursaute presque, le shérif adjoint, quand elle se redresse vivement. A presque envie d'reculer d'un pas quand elle s'approche, à se demander si elle ne va pas lui sauter à la gorge, quand sa fierté le pousse à rester immobile pourtant, soutenant son regard étrange. Fronce les sourcils, une colère sourde qui grimpe en lui, sans bien qu'il ne sache pourquoi. Réagit toujours de la même façon quand on doute de lui, Nox. Comme lorsque Nora avait eu peur qu'il ne parle trop. À croire que c'est l'image qu'il renvoie. D'un gars sur qui on n'peut pas compter, qui n'peut pas garder un secret. Et ça l'agace, certainement. S'approche à son tour d'un pas, la dépassant d'une tête, le regard viscéralement accroché au sien. « Si j'en ai parlé ? » qu'il gronde, les poings serrés contre son torse. « T'as fait quoi, Jaimini ? Tu m'as braqué, tu m'as tiré dessus, c'est d'ça que t'as peur que ça s'entende ? » Soupire avec un sourire moqueur. Comme si c'était ça l'pire dans l'histoire. Lui adresse un sourire assassin. « T'as peut-être creusé l'trou mais j'te rappelle que c'est moi qui l'ai buté, c'gars. » N'dira pas le reste, d'ailleurs. Qu'finalement si ça venait à se savoir, qu'c'est bien lui qui en pâtirait le plus.

S'enfuit vers le salon, va carrément s'installer dans le canapé pour calmer ses nerfs. N'aime pas son état, à vriller trop facilement, à se dévoiler avec trop d'aisance. Instable, à osciller constamment entre colère et vulnérabilité, comme si les deux allaient de pair. La sent revenir hanter son champ de vision mais ne relève pas pour autant les yeux vers elle. L'visage concentré face au masque qui se craquèle. Réceptionne le verre en tendant la main par automatisme, à sentir le sien l'effleurer, avant de le porter à ses lèvres pour savourer le goût rassurant de l'alcool. Malgré ses efforts pour ne pas la regarder, sa tête se tourne vers trop facilement vers elle, et son regard assuré se cramponne au sien qui, malgré les reflets glacés qui le composent, n'peut que se retrouver soumis à ne pas ciller. Se mord l'intérieur de la joue jusqu'au sang, nerveux. Reprend une gorgée de son verre, le finit d'une traite, avant d'attraper la bouteille laissée sur la table pour le remplir de nouveau. A bien besoin de ça pour lui répondre, parce qu'il sait, Nox. Qu'il n'pourra plus fuir sa question. Et sûrement qu'il accepte de lui répondre seulement parce qu'il a besoin d'elle. « J'l'ai tué parce que c'est lui qui était responsable des deux corps qu'on a trouvé. » A presque failli dire que c'est lui qui les a dévorés mais s'est retenu sur le moment.

Laisse un court silence s'installer, ses yeux qui dérivent jusqu'à son verre où il fait tourner le liquide ambré entre ses doigts sans le porter à ses lèvres. « Si j'l'avais pas fait et qu'il avait réussi à t'mordre, qu'il commence en poussant un brusque soupir, lâchant son verre sur la table lentement pour passer une main sur son visage, remontant jusqu'à sa tignasse en bataille, les traits tirés, tu serais devenue comme lui. » Déglutit péniblement, la gorge sèche comme s'il avait traversé un désert, à se retenir pourtant de se jeter sur l'alcool. C'est là qu'il relève son regard vers elle, tirant lentement sa manche pour dévoiler la morsure que ledit type lui avait fait avant qu'il n'appuie sur la détente. A retiré le pansement il y a quelques jours, ça ressemble à une vilaine blessure ancienne quand la plaie n'est pas encore parfaitement cicatrisée pour autant. C'est à ce moment-là qu'il relève péniblement le regard vers elle, l'y ancrant avec une insistance particulière, sans savoir qu'on peut bien lire, dans ses yeux. Les failles, les blessures sous l'armure. Et sans prévenir, il lui attrape l'avant-bras fermement pour l'attirer à côté de lui sur le canapé. Glisse sa main jusqu'à la sienne pour l'amener à le toucher, l'infiltrant sous son t-shirt, directement sur sa peau au niveau de l'épaule. La fait descendre lentement, vers l'omoplate, la guidant lentement, contorsionné pour qu'elle puisse sentir, sous ses doigts, la cicatrice. Aujourd'hui, à vue d'oeil, ça ressemble à une vieille brûlure et y a qu'un oeil qui sait qui pourrait bien déceler la dentition humaine qui s'est imprimée à même sa peau. Il la lâche, la laissant arpenter les contours en relief si elle le souhaite, à sentir pourtant un drôle de frisson lui remonter le long de la nuque, le regard qui s'imprime dans le sien de nouveau. « Moi, j'avais pas ce risque-là. » Parce que j'ai déjà été mordu, qu'il voudrait poursuivre, mais elle comprendra, n'est-ce pas ? Comprendra bien de quoi il se nourrit puisqu'il s'est comparé à la victime. Comprendra bien ce qu'il est même s'il ne l'a pas nommé.

Pris de l'envie soudaine de s'écarter, les idées qui s'entassent jusqu'à s'emmêler, il ne trouve pourtant pas suffisamment d'entrain pour s'arracher à son contact. Leurs visages sont trop proches et sans doute qu'Nox n'a jamais su gérer la proximité. Sans s'éloigner, il sent son souffle sur son visage et tourne légèrement la tête vers elle pour ne pas laisser son regard s'échapper. « J'peux pas demander ça à Asta, on n'peut pas s'absenter en même temps. J'sais que t'es une bonne flic, tu me l'as prouvé. » Se permet même un sourire bancal et amusé, jouissant de son instabilité, le ton pourtant plus sérieux qu'il ne l'a sûrement jamais été avec elle jusque-là. « J'ai besoin de toi pour m'aider à retrouver quelqu'un. » La gorge qui se noue, un coup de poignard qui s'enfonce sous son myocarde, quelque part sous les côtes, là où ça remue douloureusement. Incapable de prendre soin de qui qu'ce soit, que ça crie au fond de lui. La honte qui lui brûle l'échine de devoir demander de l'aide, lui qui s'enjaille de n'avoir besoin de rien ni de personne. Pourtant, n'veut pas se lancer tout seul là-dedans, Nox. Trop peur de pas en revenir, de pas s'contrôler. A besoin d'quelqu'un qui pourra le canaliser. Et à cet instant-là, n'voit qu'elle. Parce qu'elle l'a affronté. Lui. Et la bête.


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N’était pas sûre de vouloir entendre les nouvelles comptines qui lui soufflait. N’savait pas si elle pouvait boire ses paroles et les croire dans la foulée. N’savait jamais comment jauger Nox, à vrai dire, qui représentait plus d’une équation dans son esprit emmêlé. N’avait fait que remettre de l’huile sur le feu de ses doutes, s’évaporant en vapeurs toxiques qu’elle avait l’impression d’inspirer à chaque fois qu’elle se tenait proche de lui. Il n’avait aucune emprise sur elle, pourtant elle avait l’impression de se faire grignoter les méninges à chaque fois qu’il jouait de nouveaux sarcasmes. Auxquels elle répondait comme une adolescente capricieuse souhaitant avoir le dernier mot. Sûrement une joute sans fin que ce serait alors, car Nox ne semblait lui-même pas franchement être du genre à lâcher le morceau. Ignora quand il la relança sur ses termes. Compliqué, c’était le mot. N’avait pas d’autre qualificatif pour l’instant, se murant dans un secret qui valait pour elle-même. Savait pourtant que ce n’était que temporaire. Qu’à son tour il faudra bien qu’elle se mouille à un moment donné, car si elle avait compris quelque chose, c’était que Griffin ne donnait jamais sans recevoir. T'as fait quoi, Jaimini ? Tu m'as braqué, tu m'as tiré dessus, c'est d'ça que t'as peur que ça s'entende ? Grimaça devant l’air moqueur, refrénant avec peine ce qu’il lui inspirait. La mâchoire crispée, dents serrées, léger mouvement de tête négatif. « Evidemment. » Qu’elle commença avec une mimique teintée d’ironie, de sarcasmes encore une fois. Joute éternelle. « Évidemment, j’avais oublié que c’était une journée normale à Exeter. Tu as un nouveau cadavre à faire disparaître ? » Inspira profondément, pinçant les lèvres de ses dents pour s’empêcher d’en rajouter. Savait que ça ne mènerait à rien, et n’avait pas envie de perdre à nouveau le contrôle. À chaque fois - et ça devenait bien trop récurrent -, ça manquait de tourner au drame irrécupérable. « Oublie c’que j’ai dis. »

S’enfila une nouvelle gorgée pour compenser, s’anesthésier la gorge pour s’empêcher de raconter de nouvelles âneries. D’à nouveau le tenter de la mener sur des chemins qu’elle ne maîtrisait pas. L’avait suivi dans le salon, s’était assise à distance raisonnable, parce qu’elle avait compris que la proximité était une mauvaise idée. S’demanda un instant si elle n’y serait pas contrainte à jamais, de vivre à l’écart d’autrui. Pour ne pas causer de torts, à nouveau. Aussi grisante ce genre d’expériences étaient-elles pour elle. C’était profondément égoïste. Pourrait-elle se montrer pleinement égoïste ? Ne le souhaitait pas, mais parfois le désirait ardemment. Voilà ce qu’elle était devenue : un paradoxe vivant et dévastateur. Pour elle et surtout les autres. N’le connaissait pas assez pour le jauger d’un regard, mais s’doutait bien que quelque chose n’était pas comme d’habitude. Elle l’avait constaté précédemment, et quelque part ça la perturbait elle aussi. Jay qui pensait cet homme inébranlable, le voilà qui ouvrait des portes qu’elle ne lui soupçonnait pas. Génial, de quoi rajouter quelque chose de mélodramatique à la situation. Brûlait d’envie d’lui dire qu’elle le préférait froid et insupportable, mais n’saurait se montrer plus acerbe devant les minuscules failles qu’il laissait paraître. Finalement, il avait sûrement l’air plus humain qu’elle ne l’avait pensé. Et ça rajoutait une couche sur ses doutes, elle savait encore moins quoi en penser. S’mettait à découvrir ce qu’il avait d’humain chez lui quand elle découvrait ce qu’il n’y avait plus d’humain chez elle. Deux lignes parallèles qui ne seraient d’ordinaire jamais vouées à se croiser.

Fronça les sourcils, mais ne prit pas la parole. Jay était fidèle à elle-même, sur ce point : elle laissait toujours les autres terminer. Tirait ses conclusions et échafaudait ses hypothèses au fur et à mesure que les paroles s’imprimaient dans son esprit, mais n’intervint pas. Quitta son regard qui coula vers les stigmates de la blessure qui avait vieilli, conservant son empreinte mémorielle dans la peau. Déglutit lorsqu’elle reconnu la dentition humaine, se demandant encore comment l’on pouvait infliger une telle blessure ; de celles qui restent. Réprima un hoquet de surprise quand il lui attrapa aussi vivement la main, qu’il amena sous le tissu du tee-shirt, faisant glisser la paume jusqu’à l’épaule, la rapprochant inexorablement de lui. Visage légèrement crispé qu’elle avait en l’observant avec méfiance, avec défiance, sentant ses propres se tendre. Rencontra la peau cicatrisée, au toucher plus lisse, en léger relief. Retint la respiration par automatisme, ne laissant filtrer aucune bribe d’air par ses narines ou sa bouche, pour ne pas le respirer comme la dernière fois. Les doigts ne s’attardèrent que le temps de recomposer l’image mentale. L’esprit se chargea de rassembler les éléments, les sous-entendus en une image globale, encéphale qui se chargeait des aveux silencieux, des preuves sous-jacentes. Avant de retirer la dextre de la peau, conservant le souvenir dermal de sa tiédeur. Attrapa son verre de la même main pour en décharger les tensions, s’abreuvant de quelques gorgées brûlantes. S’en suivit un moment de silence pendant lequel elle noya son regard dans l’ambre de l’alcool. « Je-. » Ne finit pas cette première phrase. Prit le temps d’expirer son air, reprenant son souffle discrètement après l’avoir retenu ces quelques instants. Cilla à plusieurs reprises en essayant de remettre ses pensées en place. « Je ne sais pas quoi dire, Nox. C’est… insoupçonnable. » Haussa brièvement les épaules en agrippant sa lèvre inférieure de ses dents. Sans savoir comment réagir. Comment s’appréhender elle-même dans tout ce bordel, comme se placer par rapport à lui, quand toute la réalité de ces étrangetés apparaissaient enfin à son regard. Quand elle se souvint du regard bestial dans la forêt, qu’elle supposa être une manifestation de son… état. Peut-être qu’au moins là-dessus ils avaient un point en commun : ils n’avaient pas choisi de devenir ce qu’ils étaient aujourd’hui. Du moins, c’était ce qu’elle se disait. Maigre consolation.

Sortir de ses pensées quand il lui parla enfin de ce fameux service, qu’elle avait presque oublié. Accueillit le compliment en silence, bien qu’il fut notable. Ne sut pas vraiment ce qui lui valait toute cette confiance soudaine, ne sut pas non plus si elle devait s’en méfier, ne pouvant s’en empêcher. Et même si l’idée de passer à nouveau presque tout son temps avec Nox ne l’enchantait pas pour bien des raisons, elle ne pouvait pas non plus réfuter que sortir d’Exter pourrait lui faire du bien. S’imaginant que tous ses malheurs ne dépendaient que de cette ville alors qu’elle n’était que le déclencheur d’une malédiction qui saura lui coller à la peau où qu’elle aille. « Ok, Nox. Marché conclu. » Répondit avec une ferveur qui sortait de nul part. Avait l’impression de ne plus se reconnaître, elle qui d’ordinaire avait plutôt les pieds sur Terre. Pragmatique, à ne pas faire de grandes envolées. Peut-être que Nox n’était pas l’unique raison pour laquelle Jay se sentait changée. Peut-être Exeter non plus. Peut-être n’était-ce que le contre-coup de ce nouveau départ doublé d’un retour aux sources. « Explique-moi tout. De qui s’agit-il ? » Se resservit un verre à son tour, car la soirée serait peut-être plus longue que prévue. Ne s’en étonna pas, puisque c’était monnaie courante ces derniers temps. « Et aussi, est-ce que tu as un plan ? C’est… À Exeter qu’on doit chercher ? » L’idée de quitter la ville quelques jours avait de quoi la ravir. Et comme ce serait avec Nox - qui était accessoirement en charge de la surveiller, aux dernières nouvelles -, Asta ne verra sans doute pas d’inconvénient à ce qu’elle lui pique son cher coéquipier. Ne s’orientait pas pleinement vers lui, s’agaçait encore de cette tendance qu’il avait à la ramener à lui aussi facilement. À exploiter des faiblesses qu’il ne semblait pas vraiment reconnaître, ou peut-être que si. N’en savait rien. Se reconcentra sur leur discussion. « On commence quand ? »

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Et à ses mots, ce sont ses muscles tout entiers qui se crispent lentement. Une journée normale ? L'idée le répugne et pourtant, p't'être qu'elle n'a pas tort, la bleuette. S'retient une réponse tranchante, du genre le tien, d'corps et c'est sûrement uniquement parce qu'elle se reprend. Lui lance un regard entendu, à bien lui faire comprendre qu'ouais, vaut mieux oublier c'qu'elle a dit. N'le connait pas encore, l'personnage, à pourtant avoir entraperçu bien des facettes que peu lui connaissent. Essaie de ne pas se montrer trop vulnérable, mais faut croire qu'il a mis quarante ans à bâtir une armure pour qu'elle se craquelle de plus en plus aujourd'hui, qu'les fondations d'une vie entière s'effondrent une à une et qu'il se montre de plus en plus souvent comme ça. Faible, qu'ça crie dans son crâne. Devant Rosheen, devant Maluum, devant Jaimini. Même devant Nora et ça, ça, il a du mal à l'accepter. Qu'elle ait pu entrapercevoir une faille quand ça fait dix putain d'années qu'il les colmate suffisamment pour ne jamais rien lui donner. Forcément, qu'elle s'est jetée dessus comme une vampire assoiffée. Attrape sa main, note sa surprise et son hoquet, qu'il met sur le coup du fait qu'elle ne s'attendait pas à son geste et à rien d'autre. Quête sa réaction mais elle se jette sur son verre, le plongeant dans une attente insoutenable. Sait bien qu'ça va être quitte ou double. Que si sa réaction est trop violente, pour sa propre survie, il n'aura pas le choix. Il faudra la faier disparaître. Elle aussi. Les mots hésitants qui cognent à ses tympans, il relève le regard vers elle. « Tu m'en vois soulagé, dans c'cas. » qu'il se permet de commenter avec un sourire presque amusé au bord des lèvres, à s'rassurer que ça ne puisse pas se deviner facilement, contrairement à ce qu'il pensait au début, à s'dire que c'était inscrit sur son front, qu'on pouvait le voir dans ses yeux, qu'il avait beau se les laver, qu'le sang restait incrusté sur ses paumes et entre ses crocs.

Elle est restée assise à côté de lui et il n'a pas bougé non plus. Et lorsqu'elle accepte, sûrement qu'il ne cache pas sa surprise. Comme ça, aussi facilement ? Agréablement surpris et ça peut s'lire dans ses yeux qu'il tourne vers elle, il ose même un sourire discret, la gorge légèrement nouée. À s'demander s'il va pouvoir s'en faire une alliée et qu'ma foi, c'est bien rassurant d'avoir quelqu'un qui sait tout - ou presque - de son côté. Pour une fois. Calmement, il prend une nouvelle gorgée de whisky, l'esprit chahuté par les images de la rafle. Il humidifie ses lèvres. « T'es sûrement au courant de ce qu'il s'est passé dans le campement, aux pieds des collines. Il a été retourné, plusieurs corps ont été retrouvés, c'est... » Il inspire à fond, mal à l'aise. « À Exeter, il y a un groupe de croyants qui se pensent guidés par Dieu dans le seul but d'exterminer tout ce qu'il peut y avoir de... surnaturel. » Enfonce son regard dans le sien en espérant qu'elle comprenne. Les créatures, comme moi. Les erreurs de la nature. Fixe ses mains, qu'il joint entre ses cuisses. « Ce sont eux qui ont fait ça et... je m'en occuperai plus tard. » Le myocarde qui se serre douloureusement rien qu'à imaginer Enoch se dresser au-dessus de sa gamine. Bien l'seul, avec Ambrose, à connaître son existence et son identité. Trahison douloureuse, à s'dire qu'lui ne l'a jamais trahi. Qu'il le sait être l'auteur du meurtre des parents des Blackwell, d'Asta son ami, de Jill sa confidente, de Soledad sa protégée et pourtant, pourtant Nox n'a jamais pu leur avouer. Qu'il savait qui était l'Archange. Que sa loyauté allait irrémédiablement à un être avec lequel il avait grandi, qu'il avait même, à son plus grand désarroi, aimé. Mais là n'est pas encore sa priorité d'affronter le Chasseur. « Parmi les victimes, il y a une gamine. » Extraie son téléphone de sa poche d'un geste un peu brusque, les mains nerveuses, pour pianoter et afficher sur l'écran la photo de Percy avant de le tendre à Jaimini. « On a retrouvé beaucoup de son sang sur place mais pas de trace de son corps. Je dois.. je dois la retrouver. Savoir si elle est en vie ou si- » La voix qui se bloque dans sa gorge nouée, les yeux qui s'abaissent. Repense à ses mots si durs, avec elle. J'comprends pourquoi tes parents n'ont pas voulu de toi. Incapable de s'occuper de qui qu'ce soit. Bien cette culpabilité sortie de nulle part qui l'accable, alors qu'il ne s'est jamais occupé d'elle. Qu'il n'a jamais pris le temps de lui dire, de lui avouer.

Range son portable, inspire et expire pour reprendre ses esprits et secoue la tête lentement. Lui doit bien un peu plus de vérité qu'ça, s'il la veut dans son camp, s'il la veut comme alliée avec lui pour ça. Passe une main tremblante dans ses cheveux en bataille, prenant son temps avant de relever les yeux vers elle et de récupérer son verre. « Elle s'appelle Persephone Vaughn, elle a vingt-et-un ans. » Prend une gorgée qui lui brûle le gosier plus qu'elle ne le soulage. La jambe qui se met à battre un rythme irrégulier et angoissé. « C'est ma fille, qu'il lâche abruptement, le regard dans le vide qui s'est dévié de son visage pour fixer le plancher, Asta n'le sait pas et j'veux pas le mêler à tout ça. J'peux pas mêler la police. » L'impression d'être face à un mur immense qu'il ne pourra pas franchir seul, par des enjeux bien plus imposants qu'une simple enquête de disparition ou d'agression. Bien plus à l'aise d'avouer sa paternité à une presqu'inconnue - bien que ce statut disparaisse au fil des secondes - plutôt qu'à quelqu'un qu'il connait depuis toujours et à qui il a, depuis toujours, caché ça. Avec appréhension qu'il relève un peu les yeux vers elle et que par un instinct trouble, vient attraper sa main pour poser la sienne par-dessus. « J'dois savoir si elle est vivante ou pas. » Pour passer à autre chose. Pour pouvoir se crucifier si c'est pas l'cas, si le destin a encore une fois préféré l'assassiner discrètement quand il avait la tête ailleurs. « Si t'acceptes de m'aider, j't'aiderai en retour, Cricket. » qu'il promet d'une voix basse, à ne plus cesser d'faire des promesses à la con quand il ne sait pas comment les tenir. Le regard perçant incrusté dans celui de l'enquêtrice. Je t'aiderai à savoir ce que tu es.


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Pas que ça pouvait se lire sur son visage, mais lui semblait bien qu’un tas de gars étaient instables sans pour autant cacher de tels secrets. Peut-être bien qu’ils n’avaient pas tous un flingue à la ceinture pour buter le premier gars qui s’avérera problématique, mais pour une raison qu’elle ignorait, Jay se refusait à penser que ce genre de chose pouvait se deviner d’un coup d’oeil. Si elle savait.
Son absence de questions s’expliquait notamment par toute la surprise qu’apportait une telle révélation sous-entendue. Les mots qui n’étaient pas prononcés de vive voix se laissaient désirer, suscitant l’imaginaire et avec eux, une centaine de questions sous-jacentes. Qui ne verront probablement le jour qu’une fois que la surprise se sera estompée. Le moment où l’on cherchait à comprendre les choses. Un peu à la façon d’un deuil, le déni cédant sa place à l’acceptation après un temps donné. Le deuil de son ignorance, sûrement. De son insouciance, peut-être. Se demanda un instant ce qu’il penserait des pratiques qu’elle pouvait exercer de nuit, s’il connaissait déjà toutes ces choses, s’il y croyait. Mais sûrement que le fait de se savoir quelque chose de plus ou de moins humain devait ouvrir son champ de vision. Sur des choses qu’elle-même ne s’imaginait pas encore, sûrement. Murée dans un silence interdit, elle était incapable de poser des questions qu’elle avait la désagréable impression de trouver ridicules. Se demanda si ce qu’il était se déclinait en d’autres… créatures. Se demanda si elle n’était pas une déclinaison, un instant. Comme si ça lui ouvrait le champ des possibles, à elle aussi. Pour changer, cela ne fit qu’apporter davantage de questions dans son esprit déjà noué, les pensées emmêlées par l’absence de réponses. L’un de ses chats sorti de sous le canapé, la ramenant au présent lorsqu’elle sentit le corps tiède effleurer l’une de ses jambes avant de disparaître sous la table basse. Apparition brève et douce, qui ne parvint pas à lui arracher un sourire car trop préoccupée. Parce que le moment ne s’y prêtait pas.

Nox reprit finalement la parole, faisant référence à des événements qui lui firent froncer les sourcils. Elle n’était pas sûre d’avoir tous les détails de l’affaire à laquelle il faisait référence, n’ayant que de brefs souvenirs d’images d’archives et de gros titres faisant référence à un bain de sang. À l’époque, elle n’était même pas encore revenue à Exeter. Les paroles la perdirent un instant, sans qu’elle ne puisse pleinement saisir toute l’ampleur du phénomène. Ce qu’elle aurait interprété comme un règlement de compte ayant mal tourné ou d’une dérive sectaire à la rigueur prenait un autre sens. Celui d’une personne qui avait en sa possession des éléments que le commun des mortels n’avait peut-être pas. « Je n’étais pas à Exeter quand ça s’est produit. Je me souviens juste… d’images d’archives et quelques articles. Me semble que l’actualités était arrivée jusqu’en Pennsylvanie. » Là d’où elle venait. Là où elle aurait sûrement le plus besoin de retourner à l’heure actuelle. Loin de ce présent qui commençait à lui faire perdre la tête. Exeter et ses habitants qui semblaient la tirer vers une réalité alternative dont elle n’était pas sûre de vouloir prendre part. Dont elle savait qu’elle ne reviendrait jamais au fur et à mesure qu’elle se faisait aspirer. « C’est du délire… » Commenta-t-elle à voix basse, ne pouvant que s’imaginer vaguement l’enfer du spectacle. Coula un regard ferme dans le sien quand il évoqua une vengeance, avant d’entendre la suite et de sentir sa propre rudesse s’effriter.  

Quelque part, frappé en plein cœur par l’image de cette gamine imaginaire qui naissant dans l’esprit. N’avait pourtant aucune raison de le faire, mais ne pouvait s’empêcher de se projeter, d’imaginer la position de Nox dans toutes ces révélations. C’était pourtant l’une des premières choses qu’on lui avait enseigné à l’école de police : ne pas s’enticher des histoires des autres. Ne les considérer que comme un outil de travail, sans prendre en compte son propre vécu, ses propres émotions. Les battements du cœur qui se comprimait, le myocarde qui se pinçait au fur et à mesure de ce récit aux nombreuses zones d’ombre. N’pouvait s’empêcher de se sentir touchée, quand ça parlait d’enfants. Un peu bêtement, surtout quand il s’agissait de filles. Parce qu’il y avait des instincts insondables qui murmuraient des choses à la conscience meurtrie. Qu’elle savait que la maternité arrachée cruellement aurait du mettre au monde une petite fille. Peut-être s’en était-elle persuadée, au fil du temps, mais elle ne parvenait à avoir d’autres songes à ce propos. Une sorte de thérapie, que lui avaient dit les psychiatres. Une façon de faire son deuil. Peinait encore aujourd’hui, Jay, à ne pas se sentir heurtée par ce genre d’histoire, comme pour Nihad il y a quelques temps déjà. Encore impuissante face aux pulsions vides d’une mère. Sentiment d’empathie inespéré envers lui, à l’issue du récit et de la promesse qu’il formulait à demi-mots. Demeura un instant en suspens, l’expression changée sur le visage, comme si elle le voyait différemment, tout à coup. Sans même connaître tous les aspects de l’histoire. Posa, plus par instinct qu’autre chose, une main sur son avant-bras. Premier contact qu’elle initiait, dans un geste qu’elle voulut plein d’empathie. Pas qu’elle avait pitié. Juste qu’elle comprenait. Du moins, elle le pensait. « Pas besoin de me proposer un retour sur investissement. » Qu’elle précisa simplement, d’une voix blanche. « Je sais ce que c’est. » Reprit-elle calmement, inspirant profondément pour maîtriser la voix qui menaçait de devenir plus fragile quand on effleurait ce genre de sujet. « Si j’accepte, ce n’est pas dans l’attente d’un retour. »

Conserva sa main un moment sur la peau, au niveau poignet. Y risque une brève caresse du pouce contre l’épiderme, qui ne se voulait ni trop tendre, ni trop brusque. Brisa finalement le contact avant qu’il ne dure trop. Reprit consistance en se redressant légèrement. « Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qu’il faut dans cette histoire. Disons qu’on aura le temps d’en discuter, si on doit bouger. » Reprit une gorgée de son verre, la chaleur âpre de l’alcool dans sa gorge lui paraissant bien plus douce qu’auparavant. Se demandait si c’était le genre de douleur qu’on pouvait partager, ou trop ancrée dans l’autre pour la soulager. Jusqu’ici, ça avait toujours fonctionné, mais Jay se demandait si cet espèce de don qu’elle avait connaissait ses limites. N’eut pas envie de tenter l’expérience tout de suite, pour s’esquiver à de nouvelles questions. De toute façon, cette peine-là, elle la connaissait déjà. La partageait déjà un peu, à sa façon. Ne savait pas en quoi elle pourrait lui être utile, elle qui était à Exeter depuis si peu de temps. Certes en qualité de flic, mais il semblerait que trop d’ombres planaient sur le tableau. « J’en suis. Par contre, tu connais mieux Asta que moi. J’te laisse gérer de ce côté, pour qu’on puisse être libéré l’temps qu’il faudra, ok ? » Ne savait absolument pas dans quoi elle s’embarquait. N’savait pas non plus si elle avait vraiment envie de passer davantage de son temps avec lui, mais s’rassura en se disant que c’était pour la bonne cause. « Est-ce que tu t’sens.. mieux ? » Qu’elle risqua, sans vraiment savoir à quoi s’attendre. Comme toujours avec Griffin.

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to capture a predator, you can't remain the prey, you have to become an equal, in every way. become the beast, we don't have to hide. do you feel the hunger, does it howl inside ? we are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters, the hunters. (www) @jaimini crowley

Fonctionnement de la confiance altérée, à se confier aux inconnus et à être incapable d'avouer quoi que ce soit à ceux qu'il traine autour de lui depuis des années. Ambivalence désordonnée, mais c'est bien ce qui l'a toujours caractérisé pourtant, à se montrer loyal face aux pires crimes, à suivre un chemin dépassant l'entente de la logique et même de la raison. Et c'est pas nouveau, quand bien même il tentera toujours de mettre ça sur le compte de l'arrivée de la bête. N'était pas encore là, l'animal, quand il a su qu'Enoch était l'Archange tant recherché, meurtrier que toute sa carrière aurait pu se plaire à coincer. N'était pas là non plus, quand il faisait extraire Nora de la cellule, au bout de ces nuits acérées passées dans la cage avec elle. N'était pas là non plus, quand il avait voulu franchir la ligne, s'approcher trop près du feu de l'interdit, à vouloir s'unir à son apprentie. N'était pas là, quand il a fui à l'annonce de la grossesse, quand il n'a toujours fait qu'observer sa gamine de loin derrière les grilles d'un foyer dans lequel il l'a jetée en choisissant de l'ignorer. Alors sûrement qu'aujourd'hui, l'excuse n'peut plus tenir réellement debout même s'il s'y raccroche comme à une bouée, perdu en plein naufrage. À faire encore des choix déraisonnables, suivant cette logique peu commune qui lui est propre, qui lui colle à la peau. Explique, raconte, d'une voix qui se brise parfois tout en tentant de la faire garder un semblant de contenance. Comme si ça n'le touchait pas quand on voit bien qu'on lui a arraché une partie d'lui. Se revoit sur la scène du crime, à tenter de comprendre, à entendre les cris qui s'étaient hurlés dans une nuit de terreur, à appréhender les flaques ensanglantées que la Garde avait laissé sur son passage, à noter les indices avec lesquels il avaient signé et revendiquer leur oeuvre. À être persuadé, aujourd'hui, qu'si Enoch est capable de s'en prendre à sa putain de fille qui n'avait rien d'une créature, qu'son sort serait vite réglé et que le souvenir de leurs nuits intimes ne changerait rien à ça. Déterminé, deux fois plus, à ne jamais le laisser appréhender sa nature. Les mots qui l'interpellent, quand elle prétend savoir qu'elle sait ce que c'est et qu'il plisse les yeux mais garde le silence. N'veut pas savoir, n'veut pas partager cette douleur illégitime pour lui, à s'dire qu'il n'a même pas le droit de la ressentir. Pas quand il n'a été qu'un géniteur plutôt qu'un père. Préfère savoir cette blessure unique et destinée qu'à lui, possessif, même avec ça.

Il hoche la tête lentement, frémissant en sentant sa main se poser sur son avant-bras, les yeux qui se relèvent pour rencontrer les siens. « J'vais m'arranger avec Asta, quitte à prendre sur mes vacances. » N'en a pas besoin, de toute façon, de vacances. Pour faire quoi, avec qui, aller où ? Ne les prend pas depuis des années, à mieux s'complaire dans son boulot qu'à tourner en rond quelque part, lion en cage. Esquisse un demi-sourire à sa question. « Tu t'soucies de mon bien-être, maintenant, Cricket ? » qu'il raille avec un clin d'oeil malicieux, cachant derrière son amusement une certaine reconnaissance. Bien trop fier pour la lui avouer comme ça, ceci dit. L'comprendra peut-être, la fliquette, dans son comportement plus calme, presque plus doux, à toujours transformer sa vulnérabilité en force par la colère ou, comme ce soir, par la taquinerie. « Merci d'prendre le risque de t'isoler avec moi. » Nouveau rire, passe ça comme une blague encore, parce qu'rien qu'un merci sincère risquerait de lui écorcher la bouche, au flic. Secoue lentement la tête, attrapant la bouteille et en l'agitant devant elle. « Non, mais ça n'va pas tarder. » Remplit de nouveau les deux verres, à se caler dans son canapé comme s'il était chez lui, à s'dire que le plus dur a été fait, qu'elle a accepté et qu'bientôt, ils seront sur la route, à traquer une ombre, celle-là même qu'il n'a jamais accepté de faire entrer dans son champ de vision. Pourtant, Persephone est bien l'dernier lien familial qu'il lui reste, à Griffin, sur toute cette putain de planète. Et chez lui, ça a toujours été comme ça. S'est toujours rendu compte de la valeur des choses quand celles-ci venaient à disparaître. S'est rendu compte d'l'importance de Nora quand au bout d'huit ans, la prison la lui a arrachée. A compris l'importance d'sa mère dont il se plaignait aisément l'jour où il l'a faite disparaître. Lève son verre pour l'entrechoquer contre le sien, le regard complice. « À nos futures vacances. » qu'il clame en se détendant, n'en parlant plus pour le reste de la soirée, à s'dire que demain est un autre jour.


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