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 let's make this public, let's take it outside (joe)

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--- Let's make this public, let's take it outside, put down your small-talk and teach me to fight. Let's make this personal, stop wasting my time, get out my way, I'm sick of being polite ☾☾ - icons renegade.


Faut pas la faire chier. C'est c'qui se gronde, du fond de ses prunelles jusqu'aux cernes mauves étalées sous ses cils qu'elle n'a pas pris l'temps d'maquiller. S'en branle. Sweat à capuche vissée sur le crâne, rangées de cheveux noirs plongeant de part et d'autre de son visage émacié par les nuits sans sommeil, Nora est à cran. Une paire de jours qu'on l'a congédiée au travail, ou plutôt, qu'Elijah la laisse gérer depuis chez elle, comme si ça lui rendait service. Pas envie d'rester dans cet appartement qui commence à cumuler trop d'souvenirs emmerdant. Pas l'choix, apparemment, si elle veut n'pas avoir à répondre aux interrogations du boss concernant son épaule en moins. Mais ça va mieux, c'est ce qu'elle a protesté un peu plus tôt dans la matinée. Bordel, c'est vrai, qu'ça va mieux. Elle peut faire des petits moulinets avec, la bouger dans tous les sens. Ok, ça tire encore, ok, c'est encore un peu moche à voir, mais elle s'en accommode bien. Veut juste sortir de chez elle, putain d'merde.

Alors, en fin d'après-midi, c'est c'qu'elle fait. A passé plus de temps à aller fouiller le profil de certains collègues dans l'fond de leurs réseaux plutôt qu'à se retrouver surchargée d'boulot. Ou alors, c'est qu'elle est trop productive, une fois concentrée. N'en sait foutrement rien. S'dit, un moment, qu'elle pourrait aller prendre un verre au bar. Sauf qu'l'idée d'boire lui filerait presque la nausée. A pris trop d'médocs, ça lui a démonté l'estomac et maintenant, elle a envie d'gerber pour un rien. Tablettes de comprimés remises à Raziel un peu plus tôt, au cas où il aurait envie d'les refourguer à quelqu'un - s'doute pas qu'ironiquement, ça tombera dans les mains du fils de Calloway. Tant pis si ça coince un peu plus au niveau d'la plaie. L'urgence, la vraie, c'est d'trouver une solution pour pouvoir sortir d'chez elle, aller prendre un verre et s'détendre, sans qu'ça lui ronge le bide. Après deux trois recherches sur internet, voilà qu'elle s'est mise en route, d'un pas déterminé. Bien décidée, en entrant dans la supérette, à trouver une solution, histoire d'pouvoir espérer sortir le lendemain.

Grogne pour s'exprimer, tant à l'égard du vendeur à l'accueil - habitué de ses humeurs - qu'envers une mère de famille manquant de l'encastrer dans l'étal des céréales avec son caddie. S'en formalisera pas, Nora, pas quand ça s'inscrit en remède inestimable dans son champ de vision. Et elle avance d'un pas décidé jusqu'au bout du rayon, à tendre la main vers l'objet de ses convoitises trônant seul et fièrement, y refermer les doigts et se révéler surprise quand ça résiste à son emprise. Sur le bouchon, v'là qu'y'a d'autres doigts qu'les siens - elle en est sûre, y étaient pas quand elle l'a chopée. Alors, elle lâche pas, Nora, et relève un regard sombre vers l'importun. « C'est quoi c'bordel. C'est ma bouteille de lait. »

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L’esprit ailleurs, encore avec Calloway, tandis que Joe arpente les rues d’Exeter. Les mains plongées dans les poches, ses dents picorent sa lèvre inférieure ; se surprend à songer à Maritza, qui ne manquera pas de l’engueuler s’il ne lui ramène pas une bouteille de lait ; à ce qui les attend ; à ce qu’il devrait faire, et fera éventuellement. Ainsi, les possibilités sont nombreuses et le destin semble cruel, ou incertain. La perspective d'une fin imminente, d'un danger se faisant palpable, lui donne le tournis.

Besoin d’un temps mort, afin de réfléchir aux dernières révélations. Ce patelin d’merde ne manque pas de le désarçonner, à mesure que les jours se suivent. La peur devrait sans doute se distiller dans ses veines afin qu’il soit en mesure de protéger son binôme. Pour autant, rien ne se passe – la réflexion est de mise, yeux dans le vague, perdus sur la devanture des commerces sans qu’il n’en décèle les produits, puis sur les visages qui se saluent, s’embrassent, échangent. Ne voit rien de tout cela, Joe, focalisé sur l’appréhension endormie qui devrait bientôt atteindre son paroxysme ; toutefois, rien ne l’élance. Myriade de sentiments, certes, qui lui étreint le palpitant – aucun ne s’assimilant cependant à une peur éventuelle.

La frustration va en grandissant ; car l’absence d’effroi le rend fort d’une arrogance sans doute dérisoire. C’est ainsi que, l’air renfrogné, à regarder sans rien voir, Josef s’octroie un demi-tour, ayant abandonné la flaque de lait et les éclats de verre aux pieds de Romeo. Il faut qu’on fasse quelque chose, mais quoi ? Abandonner Exeter lui semble être la meilleure des idées ; il sait pourtant qu’il a meilleur aplomb ici qu’ailleurs. Qu’avoir peur fait partie intégrante de ce qu’il est – et ce qu’il est, bon sang, ne lui manque guère. S’aime arrogant, plein de fiel ; s’imagine magnifique dans toute son imprudence. Entre Joe et Josef, deux entités particulières et bien distinctes entre lesquelles un univers existe, entre la frontière de la ville et le reste du monde.

Lorsque Joe passe l’encadrement de la supérette, l’air froid de la ventilation lui glace les pommettes dans l’instant. Ses paupières se plissent, en deux petites fentes, prédateur se lançant à la poursuite d’une denrée qui, il l’espère, le sauvera d’un certain trépas. Ses doigts se saisissant du bouchon de la dernière bouteille de lait, maugréant en la sentant résister à son mouvement. Le front se plisse, et ses yeux bleutés s’alignent sur ceux, désagréables, de la cliente. Ses mâchoires se serrent, et son torse vrombit. J’ai pas l’temps - dégage, pouffiasse. « C’est la mienne. » Joe se redresse, dos tendu et épaules crispées – j’ai vraiment pas l’temps. « Ma femme est enceinte, et elle a envie de lait, ok ? » mais d’où j’sors ça, putain « Allez chercher du lait d’soja, vous avez bien la gueule à manger des haricots. »



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Faut pas la faire chier. Oh pu-tain. Fronce ses sourcils hérissés, Nora, à laisser ses prunelles s'assombrir plus que d'raison face à ce mâle qui s'croit tout permis. Notamment, d'lui voler son bien. Parce que c'est l'sien. L'a vue la première, avant qu'il n'débarque façon pillard du dimanche, à empoigner la bouteille comme si elle était pas d'jà prise. Mais elle l'est, en témoignent les phalanges qui blanchissent dessus pour s'assurer une meilleure prise. « Non. » Rétorque dans un franc grognement quand il s'met à avancer qu'c'est sa bouteille. Sait qu'dans ce genre de cas, c'est parole contre parole. Jette quand même un p'tit coup d'oeil aux environs mais y'a pas d'témoin. Bien sa veine, y'en a jamais quand c'est pas elle qui merde, par contre, l'inverse...

Et elle se redresse de manière parfaitement synchronisée. La main toujours arrimée au récipient en verre, quand à l'intérieur, ça tangue en marée blanche. V'là que l'autre lui dit qu'sa femme est enceinte, et un coup d'oeil à l'alliance lui indique qu'ouais, il en a peut-être bien une, mais elle s'en tape. De tout son aplomb, elle pose sa paume libre sur son ventre, camouflé par son sweat. « Moi aussi j'suis enceinte, moi aussi j'ai envie d'lait. Et j'me suis déplacée moi-même pour la chercher, alors qu'j'habite pas à côté. » Le dit d'un ton plus doux, comme si elle voulait finalement jouer de son air le plus mielleux pour l'avoir. N'a pas l'temps d'le charmer, n'a pas l'temps d'le convaincre. Parce que putain d'merde, s'il continue, elle va finir avec un putain d'ulcère à force de s'mettre en colère et y'aura plus besoin de lait quand elle sera morte. Extrapole pas du tout, non. « Y'a d'autres supérettes, y'a qu'à aller faire l'tour. Moi, j'peux pas, j'risque d'accoucher si j'marche trop, l'médecin l'a dit. » Hausse une épaule quand l'autre reste totalement contractée. Pourrait tirer d'un coup sec et emporter la bouteille. Pourrait aussi le pousser un grand coup et l'faire tomber sur les palettes. Surtout quand il s'met à déblatérer des foutaises et qu'elle sent qu'ça monte façon fureur contre ses nerfs. « Mais va-te-faire mettre avec ton putain d'lait d'soja, tu veux qu'je t'aide, peut-être ? » Le demande en avançant d'un bon pas sur lui, semelles de ses chaussures butant sur le bout des siennes, bouteille de lait désormais bien coincée entre leurs bras recroquevillés, quand elle le toise, les yeux dans les yeux. « Tu vas chialer sans ton lait, bordel ? T'as bien la gueule d'un mec qu'a été sevré trop tôt, ouais, va t'trouver une daronne et laisse-moi cette putain d'bouteille. »

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Les insultes s’alignent, manquent de déborder. Joe parvient à renifler les emmerdes à des kilomètres – et cette pauvre fille en est morcelée de la tête aux pieds. En désespoir de cause, il roule ostensiblement des yeux et gonfle des joues, autant prêt à lui envoyer un nuage de postillons à la gueule qu’à l’enflammer de sa verve fleurie. Le refus de l’inconnue sonne comme une menace sous-jacente, un truc que Joe n’apprécie pas – elle lui a dit non -, ce que son visage marqué par la fatigue exprime d’ailleurs avec brio. Sourcils froncés, l’entre-deux ponctué de rides ; il s’en fout de se savoir dans une petite supérette, où les gamins quémandent en chialant leurs grands morts des boîtes de cookies, où les bonnes femmes se font serrer dans les chiottes pendant que les époux s’enlisent dans des dettes qu’ils ne pourront jamais payer (c’est ce qu’il se passe sûrement dans un patelin comme Exeter) ; s’en est foutu dès qu’il a franchi l’encadrement de la porte, s’en fout toujours au moment où l’égoïste se targue d’être également enceinte, adoptant un ton mielleux et se foutant visiblement bien de lui.

Ses prunelles se fardent d’un éclat mauvais, alors que Joe raffermit sa prise autour de son bien, l’esprit venant taquiner insidieusement celui de la cliente – et ce ne sont que des cracs. Manquerait de pousser un soupir de soulagement, puisque Josef, dans toute son intégrité (un brin chancelante, qu’on se le dise), aurait certainement baissé les armes si la môme avait effectivement été enceinte.

Mais ce n’est pas le cas,
Alors qu’elle aille se faire foutre, elle aussi.

Il arque un sourcil, sans qu’il n’en soit véritablement surpris, alors que la jeune femme s’enflamme à son tour, passant d’une froideur polie à l’humeur d’une harpie. Joe se penche légèrement vers elle, lèvres tendues en avant, se contentant de susurrer un doux : « T’es pas enceinte, t’es juste grosse. » et moche, et conne, mais c’est à ce moment-là qu’elle se rapproche, les chaussures commençant à se rencontrer devant la vitrine du rayon frais. « Ferme-la et retourne chez ta mère. » N’aurait jamais pensé en venir aux mains à cause d’une foutue bouteille de lait ; d’ailleurs, pour quelle sombre raison Maritza en a-t-elle besoin ? et pourquoi ne fait-elle pas les courses elle-même ? Le grondement élance le haut de son torse, se loge dans sa gorge. Un grognement plus tard, le calme semble faussement retrouvé. Les yeux agrippés les uns dans les autres, se refusant à lâcher prise, Joe inspecte chaque parcelle du visage de l’importune. « D’accord, d’accord, d’accord. » Grande respiration qui fait frémir ses narines – puis doigts qui se faufilent sous les aisselles de la garce afin de prétendre à d’éventuelles chatouilles, profitant du moment d’inattention pour lui dérober la bouteille et se précipiter vers la caisse, extirpant un billet de dix dollars de sa poche afin de le poser sur le comptoir, bouteille de lait brandie dans les airs. C’est au cri de « ..et gardez la monnaie ! » que Joe détale comme un lapin.

Et évidemment, il fallait qu’il se mange un pauvre gars. Il fallait que la bouteille tombe à leurs pieds (pas encore, merde), et que Joe soit encore sonné, deux secondes plus tard ; pas par la bousculade, mais par le poing qui vient de s’écraser contre son nez. Paumes qui s’y raccrochent afin d’éviter les débordements de sang, yeux écarquillés face à la rapidité avec laquelle il a été pris de court.

Derrière, ça râle. Pas elle, encore, putain d’merde.
Devant, ça gueule.

Patelin pourri.



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Il lui semble qu'actuellement, un rien pourrait la faire vriller. Une histoire de bouteille de lait de merde, c'est déjà trop pour ses nerfs épuisés. Pourrait presque admettre, dans un instant de latence, avant que le type recommence à lui répondre, qu'elle est un peu fatiguée d'être en colère. Parce qu'elle a eu sa dose, les derniers temps, et qu'à l'enchaînement des événements trop intenses et déplaisants, elle se sent vachement à bout, là, maintenant. « Tu vas m'faire chialer. » L'dit du ton le plus morne qu'elle arrive à sortir. Sauf qu'l'inconnu lui dit d'rentrer chez sa mère, et Nora, y'a tout qui s'verrouille pour de bon. Des scénarios macabres qui s'mettent à danser dans ses pensées, sans se douter qu'il les ausculte, à élaborer des plans où ce mec finit éclaté sur le pavé. « Toi, ferme-la, pauvre con. » Parce qu'elle bouillonne mais qu'y'a du monde, qu'lui éclater la bouteille sur la tête ne serait pas bon pour ses affaires. Non, y'a rien qui va, dans sa manière de s'contenir comme l'homme semble se contenir, à jouer des regards assassins jusqu'à ce que l'un perde patience. Et Nora, elle a tout son temps.

Alors, si elle n'est pas dupe, méfiante permanente, ce n'est pas l'ton soudainement radouci qui la trompe, mais l'geste qu'il esquisse vaillamment. Pour la chatouiller. S'égosille, Nora, en jurons répandus, à resserrer ses bras contre elle pour y échapper, quand l'autre, déjà, file avec la bouteille.

Sauf qu'évidemment, en moins de deux, elle s'retrouve déjà dans la rue. Sait pas pourquoi elle en fait une affaire personnelle. Peut-être bien parce que s'embrouiller pour une bouteille de lait est un prétexte idéal, l'genre qui est pas si grave par rapport au reste, mais qui lui permet d'transférer pas mal de trucs. « Tu t'arrêtes bordel de merde, tout de » Sauf qu'elle s'éclate dans son dos, lui-même arrêté dans sa lancée. Se fracasse le crâne contre ses vertèbres, s'écrase les poumons contre ses omoplates. En a le souffle coupé, Nora, la tête qui tourne sur le moment. Un peu sonnée par l'impact, ses mains viennent accrocher les épaules du voleur, quand la voix tonitruante s'élève, à un mètre de là, d'l'autre côté du pauvre type. S'dresse sur la pointe des pieds, Nora, l'oeil furieux, à apparaître au-dessus de l'épaule de Joe pour bien ancrer la gueule du quarantenaire dans sa rétine. « Putain d'merde. »

Hargne viscérale éveillée à cette seule vision, a encore coincée contre la pommette le souvenir de cette rixe initiée par les soins de putain de Josh y'a pas deux mois d'ça, avant qu'Raziel lui colle la raclée d'sa vie. S'est plus pointé au groupe de parlotte du jeudi soir, après ça, peut-être de peur que l'blond mette ses menaces à exécution. L'a pas revu depuis un moment, Nora, et elle enfonce ses doigts un peu plus fort dans les bras de Joe, derrière lequel elle s'tient toujours. « T'es sérieux, recolle-lui ton poing dans la gueule bordel, t'vas pas l'laisser te casser les dents sans t'bouger ?! » S'improvise coach à l'égard du voleur, à le pousser du plat des mains dans la direction de Josh, comme son poulain sur le ring. Et y'a Josh qui s'met à lâcher un salope d'Everdell, à injurier l'voleur en retour, et Nora qui fulmine, qui s'tord les poignets en réprimant la rapidité avec laquelle sa colère pourrait s'y manifester. « Qu'est-ce-t'as dit, Josh ? » Qu'elle avance d'un pas, sur le côté, en dardant son regard sur lui, avant d'jeter un coup d'oeil à l'inconnu. « J'crois qu'il a insulté ta femme. »

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Josef n’est pas certain qu’une bouteille de lait justifie un tel déchainement de violence, les dix plaies menaçant de s’abattre sur sa vie faussement tranquille. Il essaie toutefois de garder une certaine contenance, à prendre une pauvre fille par surprise afin de lui subtiliser l’objet de convoitise ; et à devenir plus rustre qu’il ne l’a jamais été. Son éducation est bancale, coincé entre des parents qui ne voyaient en lui qu’une poule aux œufs d’or, et l’appréciation dérisoire que le patron du casino floridien lui apportait pour ses services rendus. Dans tout ça, Joe n’a jamais eu à travailler ses approches, ses interactions, à appréhender les règles sociales, ou les bonnes manières en société. Et pour cause, il n’en a jamais eu besoin. A la différence près qu’il a toujours été gentil et serviable, Exeter et ses attraits flinguant irrémédiablement ce qui lui reste d’amabilité. N’a jamais été aussi fâché, irritable et désagréable, qu’en s’enfonçant au cœur de la ville pour ne plus jamais s'en déloger.

Ne peut cependant pas tout mettre sur le dos de cette peur envolée, effacée ; ne peut pas se le permettre, surtout lorsqu’un poing s’écrase contre son nez, et que son propre sang s’infiltre dans sa bouche. En temps normal – qu’aurait-il fait ? La question se pose, même s’il n’y songe pas, trop occupé à pincer ses narines, nuque renversée, afin de réprimer le flot de carmin. Il n’a jamais été porté par la perspective de se joindre aux rixes, bienheureux seulement lorsqu’on l’oublie. Jamais jusqu’à présent, du moins, car le chaos appelle le chaos ; et que Joe, dans l’fond, faut plus l’faire chier.

De toute sa hauteur, le télépathe se redresse, et considère un instant ses paumes maculées. Un grondement sonore s’élève, alors qu’on lui rentre dans le dos et qu’il vacille sous l’impact. Campé sur ses deux pieds, il retrouve l’équilibre, prunelles claires devenues assassines – inégalable, à se dire que, sans peur, il est un putain de Dieu. L’idée d’abord flageolante devient vérité absolue. Imagine le sourire atterré de Pia si elle s’invitait dans ses pensées et le considérait comme il l’est réellement ; à côté de ses pompes, à essayer de maintenir le cap tout en sachant qu’il n’est plus tout-à-fait lui-même et que, des deux, il est celui qui les mettra perpétuellement en danger. Rien qu’à voir l’bordel dans le supermarché, et les deux bouteilles éclatées à ses pieds à des moments différents dans la même journée.

Derrière, la fille s’improvise coach sportif, accrochée à son bras tout en le motivant à aller rendre la pareille à son agresseur qui, de sa voix éraillée, l’insulte. Joe fronce les sourcils, lâche un grognement appréciatif. Chuchote, lèvres tordues afin que seule l’insolente l’entende : « Everdell ? Comme la nana de Hunger Games, là ? » culture cinématographique approximative, Josef roule des yeux, manque de s’étrangler à force de réprimer le rire qui grandit, « vraiment un nom d’sitcom, mais j’aurais dû m’en douter. » avant de reporter son attention sur les élucubrations de leur assaillant qui, petit à petit, semblent prendre davantage d’ampleur. Imperméable à l’affront, puisqu’amusé par la perspective d’être en compagnie de quelqu’un qui s’appelle Catpiss Everdell, pour ce qu'il en sait, Joe passe le dos de sa main sous ses narines. La dénommée Everdell s’avance vers l’homme, le télépathe esquissant le même geste dans la foulée, craignant peut-être de devoir la rattraper au vol. Et puis – et puis, Josef s’imagine que Pia n’sera pas forcément heureuse d’apprendre qu’il a tabassé un mec. Que pour vivre heureux, ils doivent vivre cachés ; et ça le fait chier, de ravaler ce qui commence à le brûler. « Attends, attends... » Joe tend le bras et attrape celui d’Everdell, afin de la faire reculer, avant de relâcher sa prise. « il en vaut pas la peine. » C’est ce que Pia dirait probablement. Reste en dehors des emmerdes, Josef – et gnagnagna. Finit donc par un geste théâtral, index qui se lève et pointe le torse de l’agresseur. « Quant à toi, va manger tes morts. »

Josef ne s’attendait pas, sans doute, à ce que l’assaillant se jette sur lui, en un saut étrangement gracieux que Joe n’a pas le temps de parer ou d'esquiver. Essaie de se rattraper à Everdell, mais rien n’y fait – et les bras battent un instant dans les airs, avant qu’il ne bascule en arrière, le cul dans le lait, l'arrière du crâne coincé sur le pavé et l’impression grandissante que cette ville est vraiment à chier.




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Ne sait pas si elle se serait pris la tête à ce point pour une bouteille de lait, en temps normal. Rien n'est normal, en c'moment. Y'a plus rien qui tourne rond, et c'est un peu compliqué d'se faire voler, quand c'est elle qui endosse ce rôle, en général. Si c'type lui enlève même ça, bordel, il lui reste quoi comme certitude dans la vie ? En drama queen qu'elle s'impose, l'genre qui serait prête à jouer des poings si elle se souvenait pas d'avoir une conditionnelle collée au cul. Faut dire qu'ça l'a pas empêchée de claquer quelques gueules au sol depuis un an, mais en faisant ça discrètement, sans témoin. Alors, même quand elle se positionne à équidistance des deux gars, elle s'dit quand même qu'ça fait une personne de trop pour s'laisser aller. Qu'y'en aura bien un pour jouer d'putain d'solidarité masculine, ou qu'est-ce-qu'elle en sait, pour chialer d's'être mangé une droite par une fille. C'est l'genre de Josh, d'dire des trucs de merde comme ça, et vu la remarque que sort le voleur de lait, sûrement l'sien aussi. A ses doigts autour de la manche de sa veste, Nora, à tirer dessus de manière abrupte, l'épaule du type venant s'encastrer contre elle quand elle précise : « Ouais, tu sauras qu'c'est moi qui survis à la fin, dans l'film. » Et elle le lâche, à déjà s'approcher de putain de Josh, sauf qu'ça résiste contre son bras et qu'ça gronde plus fort entre ses babines : « Vas-y lâche-moi, va t'cacher. » Secoue l'bras, Nora, à s'en luxer l'épaule, un pas en arrière forcé par l'inconnu qui a l'air moins vaillant qu'pour lancer des blagounettes.

« Crois-moi qu'si, bordel. » Reporte son regard dans lequel vrille un éclat colérique, sur le gars qui recule. Aime pas ça, reculer, Nora, surtout pas devant c'genre d'ordure qu'est Josh. Ok, il fait deux têtes de plus qu'elle, ok, il fait trois fois sa largeur. Ok, elle sait qu'ses beignes pourraient briser des os. N'empêche qu'elle le crache à l'attention d'son acolyte improvisé : « J'connais c'mec, il tabasse sa femme, » Tourne la nuque vers Josh, tous crocs dehors : « hein Josh, qu'c'est vrai, qu'tu tabasses ta femme, qu't'as même plus les couilles d'venir en causer au groupe, c'est bien qu't'as recommencé, espèce de petite merde que t'es, tu ferais mieux d'te tirer une- » En écho au mange tes morts, simple et efficace, quand bientôt, Josh esquisse l'un de ses fameux sauts, et qu'elle tente d'esquiver en bondissant sur le côté. C'est sans compter sur le voleur qui s'accroche à elle. Bordel, bien l'genre qui entraîne tout l'monde dans sa chute sur une plaque de verglas, c't'enfoiré. « Ah bordel dégage, » Qu'elle lance à la volée, à perdre l'équilibre à moitié, quand y'a personne à la ronde pour venir les séparer. « démerde-toi ! »

Mais déjà elle s'étale sur le pavé, ventre à terre, le souffle coupé, à côté du voleur de lait, à s'partager la baignade et les bouts d'verre. Ridicules, on est putain d'ridicules. Et elle la voit sur le sol, à la lueur des réverbères, l'ombre de Josh qui avance sur eux, quand elle jette un coup d'oeil au voleur, s'offusque pas des petites plaies qui s'dispersent sur leur chair. « Va falloir t'bouger le cul, mon gars, parce qu'il rigole paaa-aaaah » Hurle de rage et de douleur quand elle la sent, la poigne refermée sur sa tignasse en désordre, à s'faire tirer en arrière. Referme mécaniquement sa paume sur les éclats de verre à mesure que Josh la relève en menaçant de la scalper. Tu ne seras plus violente. « Putain d'connard de meeeeerde, » Et qu'elle jure, et qu'elle bat des jambes, et qu'elle pivote, et qu'elle lui écrase les morceaux étincelants dans la gueule, dans une grande gifle qu'elle lui colle.

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Au sol, il n’y a plus qu’un fracas de jambes et de pieds. Etalé sur le pavé, les paumes éraflées par la friction contre le trottoir, Joe relève le menton vers la silhouette menaçante de Josh. Il y a quelque chose qui se passe alors, dans son corps – dans son ventre, là où les entrailles s’entremêlent et où l’instinct se fait incisif –, tandis que la voix d’Everdell résonne dans ses oreilles en une douloureuse litanie. Il tabasse sa femme. Il ne voit que ça, ne pense plus qu’à ça. A cet homme qui le domine, lui – à terre, qui n’mérite sans doute pas la moindre nuance de mansuétude venant d’sa part. Son torse se tend, grondement qui s’éprend de ses lippes, à l’instar d’un sale cabot dont l’impulsion première est d’aboyer, puis de mordre.

Mais l’impulsion est étouffée, au profit de la raison – rétines qui brûlent, à mesure qu’il pousse imperceptiblement contre le crâne de Josh. Pense ce qu’il pense ; ressent la rage ; subit la pression de quelque chose qui lui semble trop grand à contrôler ; grimace quand ses propres doigts s’égratignent sous les coups qu’il porte au quotidien. Pourtant, lorsque les regards s’arrachent, les phalanges de Josef sont intactes, et le cœur redevient plus léger qu’il ne l’a été. Ever-games s’étale également à ses côtés, en un concert de jurons qui le fait se redresser, paumes étendues derrière lui et genoux relevés. « Putain, fais gaffe où tu tombes là, gros sac » Bat des cils, lorsque l’importune lui intime de se bouger l’cul, « J’veux pas de p- » problème – mais le mot redevient cendre après qu’il ait été pensé, sans qu’il n’ait passé la jonction de ses lèvres, puisque Nora est arrachée à sa vue. Se demande pourquoi ; se demande comment. Bat des cils, encore, avant de remarquer les doigts de Josh emmêlés dans sa chevelure brune, la forçant à se redresser de sa poigne.

Joe est figé, plongé dans une réalité où le temps tourne résolument a,u ralenti. Le cul humidifié par le lait, les yeux écarquillés, ses doigts se refermant autour des éclats de verre qui l’entourent en un pentacle pittoresque (et très approximatif). Incapable de décrire ce qui se déroule, ce qui agrippe sa gorge en un étau dolent, lancinant ; ce qu’il voit, vraiment, surtout lorsqu’Ever-truc s’époumone et envoie sa main dans la gueule de l’assaillant. Il lui faut quelques secondes supplémentaires, alors qu’il essaie de se redresser et de conserver son équilibre, avant qu’il ne remarque les éclats de verre incrustés dans la joue de Josh. Josh qui, sans attendre, revient à la charge ; et Joe ressent que c’est c’que Josh veut ; Nora, buter Nora, buter cette pute d’Everdell. Le geste qui part sans qu’il ne le prévoie, lorsqu’il écrase son poing dans le bide du mec. Même litanie qui s’incruste dans l’cerveau. Nora, elle s’appelle Nora. A chaque coup qu’il envoie, Nora, elle s’appelle Nora. Jusqu’à ce que ses doigts lui fassent mal, et qu’il esquisse un mouvement de recul, haletant, l’cœur perpétuellement en pagaille. « Putain d'merde, faut qu’on s’casse, » Il grogne à l’attention d’Everdell. « les flics peuvent pas m’trouver là. » Mais j'sais pas où aller, j'connais pas la ville.

Et ça l'prend à la gorge, soudain, la réalisation de n'être qu'un étranger.




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Depuis combien de temps ne s'est-elle pas battue ? Battue, pour de bon ? La tension afflue le long de ses muscles bandés, à gigoter plus qu'elle ne s'époumone, en tâchant de ravaler les hurlements indignés qui s'amoncèlent dans sa trachée. Il y a du monde. Pas loin, dans la grande rue qui coule au pied de cette ruelle. Des démarches empressées lorsque la nuit tombe, et que ce quartier n'est certainement pas le plus prisé à cette heure-ci. Personne ne jettera un oeil dans l'allée sombre, tout juste imprégnée d'la lueur jaune pisse des réverbères. L'habitude de la castagne dans ces recoins d'Exeter, la scène ne ferait partie que du décor pour beaucoup. Pour ce couple qui fume, accoudés à leur fenêtre, dans l'un des bâtiments, qui jette un coup d'oeil vers le raffut sans franchement s'y attarder. Nora les aperçoit, le regard hagard et une main venant palper son cuir chevelu endolori. L'autre paume sertie d'éclats de verre, de plaies anarchiques qui se mettent à saigner et qu'elle essuie d'un geste machinal contre sa cuisse.

Parce que bientôt, l'inconnu est debout, aussi. Sans doute grâce à l'élan qui le saisit qu'elle ne reçoit pas le moindre coup de la part de Josh. Le regard s'attarde sur sa joue entaillée, sur ses yeux gris brillant de colère. Le coeur bat, fort, dans sa poitrine, à Nora. S'demande c'qu'elle vient de foutre, au juste, un tremblement au bout des doigts. Un coup de poing dans l'estomac, asséné par l'autre homme, et ça se saisit de ses nerfs, comme si elle se sentait contrainte de surenchérir, du sien qui vient s'écraser dans le nez de Josh.

Les phalanges craquent de manière familière, en frisson saisissant son avant-bras, contractant son biceps, s'éparpillant contre son échine. En frémit, Nora, à esquisser un pas en arrière, à s'y contraindre avec brutalité. J'veux pas retourner en prison. C'était de la légitime défense, ça passerait peut-être ? Mais ce qui pulse dans ses entrailles, ce déferlement furieux qu'elle tente de maîtriser n'a rien de justifiable. Elle n'a pas la moindre envie de devoir quémander l'aide de Griffin, si elle se retrouve au poste, et la seule idée lui entrave la gorge. S'contente de s'imprégner des coups que le voleur assène à ce pauvre type, à s'imposer une distance, rester en retrait pour ne pas foncer dans la mêlée. Si proche, à la fois, qu'elle réceptionne la carcasse de l'inconnu contre elle à mesure qu'il recule. Josh est à terre, mais pour combien d'temps ? Trop coriace, souvent les plus pourris qui n'cessent de se relever. Et ses bras en tremblent de rage, en croisant ses yeux, en y percevant la menace. En a la narine qui se plisse, la babine qui se retrousse. Rappelée à l'ordre par ce que l'autre lance en évidence, en est encore à contempler Josh quand elle rétorque. « Ouais, faut pas traîner. » Le dit après avoir capté qu'deux étages plus haut, les cigarettes se sont achevées et que l'attention posée sur eux n'a plus rien de détachée. « Parle pas des flics putain, suffit d'dire leur nom pour qu'ils apparaissent. » Le grogne comme elle le pense, à lui asséner une claque dans l'épaule, en se mettant à avancer à reculons vers le haut de la rue. « T'es en conditionnelle ? » L'demande comme ça, Nora, puisqu'il a l'air de s'inquiéter qu'les flics le trouvent là. Fera pas plus de discussion quand ses doigts s'arriment à la veste du type, l'attirent fermement dans sa direction, avant qu'elle ne se mette à détaler à toute jambe. Forme de solidarité probablement éphémère, à s'être chargés d'adrénaline en parallèle.

Une certaine habilité pour fuir, et ça doit se voir, à mesure que les chemins s'enchaînent jusqu'à arriver là où elle le souhaite, précisément, devant les vieux cabanons du port. Sur la rive, de vieilles barques abandonnées, au bois rongé, et son pas ralentit en atteignant cette extrémité du quartier, plus éloignée. Reprend son souffle, à incliner la nuque pour contempler le ciel, tout juste consciente de la pulsation lente qui lui engourdit la main droite. « Pourquoi t'as peur des flics ? T'as volé trop d'bouteilles de lait ? » C'est la première chose qu'elle lui demande, en le désignant d'un mouvement de menton, le temps de reprendre le fil de sa respiration.

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Les muscles endoloris, le cœur haletant, et les lippes éborgnées par les coups. Les membres s’entremêlent, bandés et défiant parfois les lois de la gravité – enchaînement d’actions et de réactions qui, après l’immobilisation, le laissent pantois. La brutalité n’a jamais été qu’optionnelle au casino, entouré comme il l’était après qu’une balle ait martyrisé ses chairs – maintenant, Joe se surprend à ne plus avoir une seule once de retenue. Les poings liés, frappe, frappe – jusqu’à ce que ses jointures craquent, et que le souffle lui manque. Si ce que dit Everdell est vrai – si cette raclure frappe sa femme – alors il lui faut agir. Ca dégueule, ça se débat, sous la peau. Férocité qui ressort comme elle n’est jamais ressortie auparavant – surpris, lorsque Josh s’effondre à leurs pieds. Esquisse un mouvement de recul, gorge douloureusement serrée et poings rougis à force d’acharnement. Réalisation soudaine qu’ils doivent filer dans l’instant, s’ils ne veulent pas se faire pincer par les flics. Dans les méandres de l’étourdissement, Josef sait qu’il ne peut pas se permettre de terminer au poste ; Maritza ne le lui pardonnerait pas, lui qui semble si enclin à faire sauter leur couverture.

Sur le qui-vive, Joe se tend, épaules tendues et muscles crispés. Les prunelles rivées vers la route qui s’étire jusqu’à un croisement, duquel il s’attend à voir surgir une voiture surplombée de gyrophares. Son acolyte semble être de son avis. « Plus tard. » Josef grogne, d’un ton grave – sans appel. N’a pas le temps de se forger une vie dans la seconde, n’a pas le temps de se focaliser sur un énième mensonge à propos duquel ses souvenirs deviendront rapidement indicibles. En désespoir de cause, il enfonce ses dents dans sa langue, cambrure de la nacre déformant les papilles, et attend les instructions d’Everdell – et si instructions, il n’y a pas, suit les mouvements qu’elle orchestre avec une justesse rare. Les doigts de la criminelle (il l’imagine, considérant sa réactivité) s’arriment à sa veste, et l’attirent dans sa fuite. La suit à la trace, les semelles martelant le sol avec ferveur et hargne. Deux silhouettes étreintes par la lumière des réverbères, au clair de cette nuit sans étoile, le souffle s’entrechoquant, l’estomac crispé à l’idée qu’ils soient rattrapés par ce qui pourrait les talonner.

Lorsqu’Everdell s’immobilise enfin, Joe se penche, mains plaquées contre ses cuisses. Le dos arrondi, vibrant de haut en bas. Le souffle éreinté, brûlant dans l’air glacial, il lui semble être prêt à recracher ses poumons à leurs pieds. Lorsqu’il relève les yeux, considérant leurs environs, la vision qu’il en retire est éthérée. Les barques sont grignotées par l’humidité, le bois grince et s’entrechoque, suivant le mouvement des flots. Malgré l’absence d’effroi, Joe est certain qu’en temps normal, il aurait été terrifié. Le sent à la myriade de frissons qui, sous le joug d’une explication mystérieuse, repose tranquillement dans ses chairs, sans pour autant surgir à la surface, à l’aube de son épiderme. « Ca t’regarde pas. » Il crache, avant de se redresser, nuque qui se renverse en arrière, le vent s’imprégnant de sa gorge moite. « Puis tu peux parler, hein, j’ai remarqué que t’as pas trop tardé à détaler. » Il lui glisse un regard en coin, sourcil droit arqué, en un moue faussement désabusée. Josef claque sa langue sur le palais. « D’où tu le connais, ce mec ? T’as parlé d’un groupe – groupe de quoi ? » Glisse sa langue entre ses lèvres recourbées, de sorte à les humidifier après la course, encore essoufflé de sa course. Et, enfin, il se permet d’évoquer ce qui se trame dans son esprit depuis l’amorce de leur fuite : « Si tu l’connais, t’auras pas de problème ? » S’il sait où tu habites, s’il connait tes habitudes – si t’es une proie facile.




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C'est pas l'endroit le plus avenant d'Exeter, elle doit bien l'avouer - pas pour rien qu'elle décide qu'ils s'y cachent, en attendant que ça se tasse un peu, que Josh n'ait pas idée de ratisser la ville à leur recherche. Il y a une odeur de marée stagnante, et elle est presque sûre qu'à un mètre de là où se tient Josef, il y a une carcasse de poisson mort, probablement tombée d'un filet il y a quelques jours de ça. Le temps de reprendre son souffle, Nora ne tarde pas à revenir lancer quelques hostilités, moins agressive pourtant. Enfin, tout est relatif. Disons que sur une échelle de très détendue, cool raoul, à celle de j'me fais tirer dessus, et maintenant on m'vole ma bouteille de lait, elle s'trouve plutôt sur un juste milieu. Le pouls encore encouragé à monter dans les tours au gré de l'adrénaline dispersée, mais la tête plus froide que dans la ruelle. « La prochaine fois, j'te laisse chialer sur l'fait qu'les flics doivent pas t'trouver et j'te dis ciao. » Rétorque, Nora, en secouant ses godasses boueuses, en faisant trois pas de côtés pour esquiver les surfaces vaseuses. Pour qui s'prend c'mec, elle n'en a pas la moindre idée. S'attendait pas à c'qu'il lui dise merci, rien de tel, non. Juste qu'il crache le morceau, parce qu'là, elle s'demande encore plus c'qu'il a comme putain d'problème avec les flics.

« Ouais, mais moi j'm'en cache pas, j'assume. » Elle le dit, le menton bien haut et le regard arrogant, comme si c'était une fierté de reconnaître qu'elle a quelques antécédents avec les autorités. Devrait peut-être pas s'en targuer, mais elle a déjà remarqué que les gens se retrouvent pris au dépourvu par ses excès d'aplomb. Et Josef semble assez coriace pour qu'elle donne tout dans cette voie. Sauf quand il se met à poser des questions à son tour et qu'elle n'arrive pas à se retenir de grogner en retour, sur ce ton qu'elle lui vole : « Ça t'regarde pas. » Un petit geste vient faire sauter les boutons de son manteau, avant de détacher son écharpe pour profiter de l'air frais sur sa peau brûlante. Sur leur gauche, les vieilles cabanes grincent, sur leur droite, les barques craquent. N'ont pas l'air très frais non plus, tous les deux, après avoir couru aussi vite, comme si leur vie en dépendait. Nora ne peut qu'admettre qu'il se défend bien, ce type, et c'est sûrement la raison pour laquelle, dans cette atmosphère irréelle et cernés d'un brouillard de plus en plus opaque, elle finit par répondre. « Un groupe de danse de salon, c'est mon partenaire de cha-cha. » D'un geste tremblant, ses phalanges égratignées infiltrent la poche intérieure de sa veste pour en déloger un paquet de cigarette, un peu écrasé par la chute. Elle tente de lui redonner une forme correcte avant de le tendre dans la direction de Josef, avant de venir s'en caler une entre les lèvres. « J'le connais pas à c'point-là, j'sais juste qu'il frappe sa femme, et qu'c'est une sombre merde qui méritait bien sa raclée. » Peu d'monde sait où elle habite, réellement, et si Josh venait à trouver, et à se pointer, elle n'hésiterait pas une seconde à le faire rouler dans les escaliers, du haut des sept étages, en prônant la légitime défense. « Tu l'as bien défoncé, franchement, bon, une chance pour lui qu'j'sois pas censée m'donner en spectacle sinon j'l'aurais trois fois plus démonté qu'toi, mais c'était pas mal. » Le dit très sérieusement, à l'jauger en tirant sur sa clope, avant de préciser : « Moi c'est Nora, toi ? »

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La gorge est raclée, et le crachat rejoint le gravier. L’odeur devient pestilentielle, maintenant que ses poumons comprimés par l’effort se libèrent. Les pensées focalisées sur les muscles endoloris qui roulent sous la peau, alors que le regard se perd sur la vase grisonnante de laquelle les effluves se tassent avant d’exploser. Joe se redresse, la nuque raidie, les jambes ankylosées – et cette sacrée bon Dieu d’obstination qui lui agite les nerfs, et lui fait battre des lèvres avec entrain. « Y aura pas d’prochaine fois. T’as cru que j’étais ton pote, ou quoi ? » Il se redresse, sourcil arqué, le regard intrigué. Un haussement d’épaules plus tard, le dos maintenant bien droit, les mains profondément enfoncées dans les poches de sa veste épaisse, il se permet un bref, « Merci, hein…pour la bouteille de lait, la course, » et en un soupir : « la planque. » Ne la regarde pas, lorsque le remerciement s’extirpe, et lui éclate aux tympans – ne saurait pas dire si mettre son orgueil en berne fait de lui un homme mature, ou si son intonation curieusement décalée lui octroie le titre de connard pédant.

Fort de ses principes (un brin chancelants, certes), Joe gigote, la pointe de la chaussure venant taquiner la carcasse de poisson se trouvant à quelques centimètres de lui. La bête roule, l’œil vitreux. Son arc-de-cupidon se farde d’un rictus écœuré. « Ah, tu assumes. Mon cul, ouais, tu m’prends vraiment pour un manche. » Il grince, en relevant le nez vers Everdell – tu peux retourner dans ton putain d’film maintenant –, l’œil exprimant une curiosité certainement mal encadrée. Il se demande ce qu’elle a pu faire, pour être aussi encline à se barrer ; au même rythme effréné qu’lui, à la même cadence qui les a tous les deux essoufflés. Joe pourrait tout aussi bien s’infiltrer dans ses synapses, taper fort derrière son crâne, et y chercher des révélations qu’elle lui crache au compte-goutte, lorsqu’elle daigne encore les lui révéler ; pourtant, l’attrait du mystère a quelque chose de passionnant. Lui imagine une vie alignée derrière elle, des relations (illusoires, pour la plupart, vu son caractère de merde), un futur peut-être un peu moins coriace que ce qu’elle aurait pu connaître par le passé. A le mérite de lui faire étouffer un rire, la Everdell, alors que sa voix se libère de nouveau, et emplit les âmes et consciences.

« Et t’as souvent pour habitude de claquer la gueule de tes partenaires de cha-cha ? » Il s’enquiert, laissant à peine à Everdell le temps de finir sa phrase. Une seconde d’hésitation, avant qu’il ne lève le bras, extirpant une clope du paquet qu’elle lui tend. Joe la coince entre ses lèvres, briquet rejoignant l’embout du papier roulé, avant qu’il ne recrache la fumée en un raclement sec de gorge. La créature infâme qu’est Josh est illustrée dans l’instant, se projette au gré des explications de la fugitive ; fardé de mots que Josef appréhende avec une nervosité visible. Ayant considéré, l’espace d’un instant, d’être allé trop loin. « On a rien à regretter, alors. » Affirmation à l’intonation fluette – histoire d’être sûr qu’il n’a pas fait le con, en tabassant un pauvre gars qui était simplement mal luné. « Tu devrais pas en être impressionnée, » ou me couvrir de lauriers, vraiment, « on était à deux sur lui, tu sais…j’veux pas dire que j’regrette, surtout si c’est un fils de chien, mais c’était pas franchement juste, pour lui. » Joe se gratte le menton, pensif ; l’esprit qui craquèle sous les réminiscences des trop nombreuses injustices qui lui sont passées sous le nez, à Miami. Deux contre un, c’est pas juste. « Tu m’montreras comment tu te débrouilles, alors, j’suis très intéressé de voir comment tu peux t’en sortir face à un gars d’cette taille-là. » Volutes de fumée qui s’échappent de sa bouche, alors qu’il essaie de faire des ronds, langue un peu tirée entre le cercle que forment ses lèvres. « Même si j’suis pas sûr qu’il sera d’attaque pour danser le cha-cha incessamment sous peu. » Regard en coin, puis visage qui se tourne ; la dévisage de ses grands yeux clairs, la trogne un peu plus avenante, alors que la cigarette pendouille à ses lippes. « Joe. » Avant de se marrer, la clope manquant de tomber sous le frémissement orchestré. « Nora Everdell, alors ? J’suis heureux de t’annoncer que t’es sans doute la personne la plus tarée d’toute cette ville. » Et y en a un bon paquet, à Exeter.




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Peut pas retenir le sourire narquois qui pointe, quand son acolyte improvisé se targue de ne pas être son pote. Loin d'être mielleux, le garçon, et elle sait pas si c'est l'adrénaline partagée, ou l'seul fait d'avoir pu faire craquer son poing dans la gueule d'un abruti, qui l'encourage à s'attarder à ses côtés. « Putain d'merde, sérieux ? J'pensais qu'on était à deux doigts d'se faire un tatouage commun, j'vais chialer. » L'dit d'un ton pourtant vachement détaché, toute occupée qu'elle l'est à aligner ses phalanges dans deux trois craquements, agitant ses doigts pour les extraire à leur ankylose persistante. « Ouais, ouais. » Agite ses jambes pour en étirer les muscles, aux remerciements formulés. N'en attendait pas, de toute évidence, quand c'est pas non plus son genre d'en formuler à tout bout d'champ. N'les aurait probablement pas proféré, de son côté, alors, s'en serait formalisée qu'pour dire, qu'pour l'emmerder un peu, aussi.

La contredit, encore. Prétend qu'elle assume pas, qu'elle le prend pour un manche, et elle se contente d'hausser les sourcils dans une alternance haut-bas, bas-haut, d'un air faussement mystérieux, en se foutant probablement de sa gueule, ouais. Faut dire qu'le gars a pas l'air du coin, et qu'c'est peut-être pas plus mal, pour une fois. A l'impression d'avoir fait l'tour, ici, c'est c'qu'elle se dit en tout cas, dans toute sa mauvaise foi. Grande Everdell au-dessus de tout ça. Au-dessus de Grace qui lui file zéro nouvelle. Au-dessus de Larry et d'son laboratoire de merde. Au-dessus de tout, tout, tout. Parce que ça fourmille dans ses nerfs, qu'y'a l'appel de la violence encore bien audible, dans les pulsations frénétiques du myocarde. Aura beau en rire, n'empêche que recroiser Josh a foutu un sale coup à son sang-froid déjà inexistant. « Bah, tu l'as pas vu danser, clairement. » Connerie pour connerie, rétorque dans une nuée de fumée blanche, avant de remballer le paquet dès que le type s'est servi. Rien à regretter, sûrement qu'Nora regrette rarement quoique ce soit, à n'jamais trop lorgner sur le passé, et que ça se voit à sa mine indifférente, quand les mots s'énoncent progressivement. Hausse les épaules, en continuant à fumer, plantée là face au voleur de lait. « J'suis presque sûre qu'si on ajoute nos mensurations, on vaut un Josh, alors, y'a pas de deux contre un. » S'en est déjà mangée une bonne, de mandale de ce gars-là, assez pour savoir qu'sans un peu de triche, seule face à lui, elle ferait pas forcément le poids. « Puis, d'toute manière, t'as cru qu'c'était un putain de conte de fée, ou quoi ? Y'a rien d'juste qui se trame par ici, au moins, tu sauras. Va voir ailleurs, si t'es l'genre à cogiter toute la nuit sur la pauvre gueule démontée d'un connard notoire. Qu'est-ce qu'on s'en bat, sérieux. » Pourrait sembler agressive si elle s'contentait pas de débiter sur le ton habituel, plus qu'indifférente au sort de Josh, pas ça qui l'empêchera de dormir, clairement.

« J'te montrerai rien du tout, t'as cru qu'j'étais ta pote, ou quoi ? » Et qu'ça se répète dans une imitation sommaire, à tapoter son mégot quand la cendre s'envole au gré de la brise nocturne, nuit désormais presque installée aux alentours. « J'en prends trois des comme lui quand j'veux. » L'côté vantard qui s'refait pas, à éjecter sa clope, qui rebondit sur la carcasse de poiscaille. « Pourquoi, t'veux que j'te donne des cours un peu ? Pas de cha-cha, hein, qu'on s'entende, Joe. » A bien la gueule à s'appeler Joe, qu'elle s'dit, même si c'est un peu con. Sûrement qu'ses parents voulaient l'appeler Joe avant qu'il naisse, sans même savoir s'il aurait plutôt la tronche d'un Rodolph ou d'un Archibald. « Tu dis ça parce qu't'as pas dû en rencontrer des masses, mon gars. » Et ça la fait rire, quand elle refoure ses mains dans les poches de son sweat, à secouer la nuque pour chasser les mèches sombres qui barrent son champ de vision. « C'est la ville des tarés, ici, y'en a pour tous les goûts. Suffit d'demander, et t'es servi, faut juste aller traîner dans les bons endroits. »

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Le sourire nait tranquillement, et s’élargit face à l’énergumène qui vient de lui sauver la mise. La surprise est agréable, surtout après une altercation qu’il n’est pas parvenu à voir venir. La quiétude est fallacieuse, toutefois, quand la méfiance dont il fait preuve est souvent le relief d’une possibilité de vie ou de mort. Les prunelles cherchent, appuient sur le front de sa vis-à-vis – et n’y trouvent qu’une satisfaction partagée. Suffisante à ses yeux, maintenant, pour s’en retirer de bonne grâce. La fatigue accumulée dans les jambes, le souffle éreinté reprenant une cadence mesurée ; Nora lui offrant une échappatoire appréciée, au moment où le corps semble lâcher. A ses commentaires, il se contente d’hausser les épaules, lèvres recourbées en arc-de-cercle, l’œil cependant pétillant d’une malice encore à ses prémices.

En d’autres circonstances, le comportement de Josef l’aurait viscéralement effrayé. Il n’a jamais été de ceux qui se laissent si facilement happer par les élans de violence qui peuvent en bousculer certains – et la perspective d’être si prompt de sauter à pieds joints dans une rixe devrait sans doute lui pincer le cœur. Il n’en est rien, à la lumière de cet effroi inexistant, la prudence se distille également dans l’atmosphère et semble se dissoudre dans le néant qui s’est creusé dans la poitrine. Les battements de cœur redeviennent réguliers, malgré les pensées qui l’agitent, malgré cette sensation d’anormalité qui l’étrangle ; l’anormalité qui devient salvation quand ses actes sont appréciés et soulignés. Quand il parvient à gratter, du bout de l’ongle, un semblant d’approbation sans l’avoir demandé. Trop occupé à tirer sur sa clope, à s’enfumer après des mois d’abstinence, pour réagir à ce que la baroudeuse lui signifie ; un sourire seulement, qui transperce l’épaisseur grisonnante. « C’est pas une question de gabarit, mais une question de, d’honneur ; mais qu’en sait-il ? foutrement rien, d’autre chose. J’suis pas du genre à défoncer un mec de manière parfaitement gratuite. » Il se remémore instantanément les cheveux de Nora, greffés à la paume de Josh, prêt à en découdre sans y repenser à deux fois. Court moment de silence avant de rectifier ses propos, moins hésitant qu’il ne l’était jusqu’à présent : « Donc ouais, bon, j’imagine que c’était pas gratuit. » Joe fait rouler son alliance autour de son annulaire, dans un ultime effort de conserver l’aplomb que Maritza lui insuffle quotidiennement – fais pas le con, Josef.

« Peut-être bien qu’ouais, j’pensais déjà à notre tatouage en commun. » rétorque-t-il, en coinçant la cigarette entre ses lèvres, le sourcil arqué, roublard. Il ne peut pas s’empêcher de rouler des yeux, l’amorce d’un sourire sardonique aux lèvres, lorsque Nora s’éprend fanfaronnade qu’il exècre mais, dans ce cas-là, comprend. « On aurait pas dit, surtout quand il t’a claquée au sol, mais si t’y crois…c’est le principal. » Il suit des yeux la clope qu’elle vire d’une pichenette, et l’imite. Dernier soupir blanchâtre qui danse sous son nez. « J’me démerde très bien tout seul, remarque-t-il tout d’abord, avant de la considérer un instant, le menton bien droit, les yeux simplement affaissés : à moins que tu ne me promettes un truc cool, genre… quelque chose de spécial. Tu me proposerais quel genre de cours, alors, Nora ? Comment mettre sur la gueule d’un sale type, en utilisant simplement la force de ton esprit ? Comme dans machin là, Star Wars. » Dis-le-moi, parce que je me fais chier comme un rat mort dans ce patelin de merde. « Parfait, ça m’ravit. » Les dents grincent. Le regard se déporte vers la marée. « Je comprends pas pourquoi les gens restent ici de leur plein gré, marmonne-t-il, plus pour lui qu’à l’attention de Nora, avant d’harponner son attention de nouveau, qu’est-ce qui te plaît à Exeter, sérieux ? Ses gens tarés, ou ses maris violents ? Les deux ? »




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small town baby

--- Let's make this public, let's take it outside, put down your small-talk and teach me to fight. Let's make this personal, stop wasting my time, get out my way, I'm sick of being polite ☾☾ - icons renegade.


Prend le temps d'analyser le type, Nora. S'dit que finalement, pour le parfait petit mari venu chercher sa bouteille de lait, donne bien le change, le gars. Peut respecter un bon crochet du droit, et vu la tronche que tirait Josh, sûrement que celui-là valait le détour. Un bail, aussi, qu'elle avait plus été confrontée à une intensité si palpable, une bonne baston de rue, de la hargne communicative. Fait la fine bouche avec ce que peut lui proposer Kai depuis plus d'un an - putain plus d'un an de conditionnelle, déjà - pensait pas se retrouver là, à se laisser happer par ce tourbillon infernal. L'a dans la peau, dans le sang, la violence, faut croire que c'est venu du père, qu'elle comme le frère en ont hérité, quand la douceur maternelle les a épargnés. Ou peut-être qu'elle se leurre, qu'à trop se la jouer dure, surtout depuis la taule, elle oublie qu'à ses heures, lui est arrivé d'être tendre, à Nora. Mais c'est trop rare, désormais, pour être encore noté. Pas d'perte de temps avec ça, qu'le monde se démerde avec c'que le système à recraché d'elle. Tas d'os prêt à en découdre, juste bridé par les obligations légales auxquelles elle est soumise, n'empêche que ça fait du bien de déroger aux règles, parfois. « Non, non, j't'arrête tout d'suite, c'est avec c'genre de raisonnement qu'on s'fait niquer, tu vois. » Lève la main en l'air, Nora, pour l'interrompre, comme s'il fallait visiblement lui expliquer la vie. Pourquoi prend-elle le temps d'le faire ? P't'être bien parce que ce mec lui semble cool, ouais. « Clairement, les ordures comme ça, ça s'flaire, de toute manière. Tu vas pas aller tabasser la p'tite vieille qui nous a pris l'avant-dernière bouteille de lait, mh ? Par contre, un Josh, ça se sent, tu vois, qu'tu peux y aller. » Hausse les épaules, les mains dans les poches de sa veste. Sait pas comment l'exprimer, c'est comme un instinct, tu l'as, ou tu l'as pas. Et tant pis si c'est putain d'subjectif.

« M'le dis pas deux fois, mon meilleur pote est tatoueur. » Peut que sourire, Nora, en pensant à Raz, derrière sa clope, le trait dur qui se déride, l'air plus avenant, d'un coup, sauf quand Joe évoque la raclée et qu'le minois se froisse subitement. « Mec, mélange pas tout, c'toi qui t'es rattrapé à moi pour pas t'vautrer tout seul, c'est d'ta faute, ça. » Et qu'elle s'éclaire de plus belle, de son air narquois, en le jaugeant avec plus d'attention. « Puis, j'vais te dire, de base, j'suis mariée avec la bonne conduite. C'genre d'adultère, ça peut s'jouer qu'sans public, sinon j'l'aurais démonté dès qu'on est tombé dessus. » Ira pas être plus précise, déblatérer sur sa conditionnelle, quand il s'agit, pour l'heure, d'simplement sauver l'honneur. Voudrait fanfaronner comme elle en a l'habitude, s'défend bien comme elle peut sans avoir envie de lui taper sa vie. Puis, voilà que Joe mord à l'hameçon, celui qu'elle a lancé sans trop s'en rendre compte, quand ça a l'air de devenir plus sérieux, d'un coup. Et Nora, pour sûr qu'elle y est réceptive, et qu'elle approche d'un pas. Qu'près du rivage, dans la brume, ça a tout l'air d'être un sacré deal qui va s'jouer. « Faut pas sous-estimer la force de l'esprit. » Bien placée pour l'savoir Nora, et qu'ça se dit d'un air mystérieux, sans trop savoir si elle s'fout juste de sa gueule ou si c'est un sous-entendu. Suffisamment désinhibée par l'adrénaline, faut croire. « C'est pas très compliqué d'trouver qui s'comporte mal dans cette ville, tu sais. » Suffit de bidouiller sur internet, avoir quelques talents en la matière et ça se sait. « J'ai un faible particulier pour les maris tarés et violents oui, un peu dans ton genre, quoi. » Et voilà qu'elle extirpe une nouvelle cigarette, le regard moqueur, et lui en propose une à nouveau, sitôt l'autre éteinte. « Moi j'baigne dedans depuis qu'j'suis née, c'est plus difficile d'en décrocher. Toi, par contre, c'est quoi ton excuse ? »

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Mm – grondement sonore qui fait vibrer le torse, et l’étendue de la gorge, lorsque Nora exprime de manière abrupte une vérité qu’il se surprend à appréhender avec brio. Josef penche la tête sur le côté, paupières plissées jusqu’à ce que ses yeux ne soient plus que deux fentes, cils rapprochés et nez retroussé en une moue faussement songeuse – fait mine de l’analyser, en attendant que le curieux personnage ait terminé ses explications laborieuses. Enfin, le télépathe se redresse, et hausse tranquillement les épaules ; chaque pensée interceptée est retranscrite sur le bout de la langue acérée. Elle est une putain de tarée, songe-t-il, mais elle est honnête dans sa brusquerie, ce qu’il apprécie, lui qui gratte de l’ongle les recoins de ce crâne adverse. C’est encore à ce tumulte interne qu’il pense, et à cette véracité douloureuse, quand sa cigarette tombe à ses pieds, piétinant le filtre encore fumant du bout de sa godasse. « Y a certaines personnes qui cachent bien leur jeu, t’sais : on en fait quoi, d’eux ? » Le sourcil est arqué en une interrogation sincère, à son tour, lui qui a un train d’avance sur tout le reste, lui qui voit, qui entend, qui ressent aussi, même fébrilement ; que fait Nora ? Se fait-elle berner ou, l’option qu’il privilégie, y va-t-elle au culot ? Le bout de son index tape tranquillement sa tempe droite. « J’pourrais être un gros connard, comme Josh, et t’y verrais que du feu. » A moins que tu ne proposes des clopes à tout l’monde comme une Sainte, que t’es probablement pas, mais la remarque sardonique n’est guère ajoutée à l’élucubration.

Joe se redresse, curieux de ce qu’il voit maintenant – le gaillard à la clope, le sourire avenant – derrière le rondement des prunelles acérées. « Donc, tu m’dis que t’as des amis… tu m’en vois ravi. » Ravi, lorsque la langue qui s’affaisse sous l’accent de Miami rembarre les tentatives d’attendrissement. Il grince des dents, avant de se dégourdir les guibolles, à se rapprocher de la jetée, bras croisés sur le torse, pieds découvrant les mystères engloutis par les algues. « La bonne conduite, il répète, sifflement faisant vibrer les lippes quand ses yeux retrouvent ceux de sa vis-à-vis, le sourire à l’aube de ses fossettes, ouais, permets-moi d’en douter. » Enfin, l’œil devient brillant – lorsqu’il remarque l’emploi de cette force de l’esprit, qui titille vivement sa curiosité, venant à se demander si elle traficote pas les pensées des autres aussi, si elle n’est pas de son gabarit. L’idée lui plait – pas certain, en revanche, qu’elle plairait à Maritza. « Qu’est-ce que tu me proposes, alors, avec ta force de l’esprit là ? Impressionne-moi sinon j’dis que c’est d’la publicité mensongère, et y en a suffisamment à la téloche. » En grande prince, il ajoute, curieusement candide pour l’occasion : « Ne me déçois pas. »

Dans l’impulsion du moment, Josef lève la main, et refuse la nouvelle cigarette qui lui est tendue, acquiesce en signe silencieux de remerciement. L’éclat dans les yeux de Nora est moqueur – et c’est en silence qu’il roule des yeux, soufflant un : « hilarant, putain » avant d’enfoncer ses paumes dans les poches de son futal. Minute de réflexion, quand la jeune femme se dévoile, et qu’il hésite à faire de même. Ses yeux passent de Nora, à l’étendue sombre, au bout de ses chaussures, puis à Nora de nouveau. Il se racle la gorge, hausse les épaules. « Disons que j’ai pas le choix. » Il renifle, les narines gargarisées par l’odeur des embruns. « Mais si je l’avais, le choix, je peux t’assurer que j’serais déjà parti, que j’me serais jamais arrêté même. Baigner dedans depuis que t'es gosse, c'est pas une excuse pour y rester éternellement...tu finis par y pourrir, et t'y complaire, et j'comprends, tu sais, j'comprends ça. Mais à la fin, t'as pas d'médaille, tu finis juste par claquer en ayant fait tous les mauvais choix. » Bat des cils, l’espace d’un instant, absorbé par un monde d’éventualités – puis régurgité dans le monde des vivants, aux pieds de l’emmerdeuse. « C’est pas que j’m’emmerde mais j’suis marié, et ma femme doit certainement se demander où j’suis passé, pause d’une seconde ou deux, on fait un bout d’chemin ensemble ou tu tu préfères t'éclater à mater les carcasses de poiscaille un peu plus longtemps ? »




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