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 a wreck you make (andy)

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a wreck you make (andy)
Ven 15 Jan - 15:56


a wreck you make.

--- Oh for you, you terrible thing, you Terrible thing, you Terrible thing, you beautiful thing. Hm, you beautiful thing. A wreck, a wreck you make. You leave, you leave me in your wake. ●● zaja (ic)


Un labyrinthe de murs gris, d’échos incertains qui se répercutent ponctuellement contre le bitume ; la prison est un autre monde, où les plus désœuvrés ne semblent jamais en trouver la sortie. Résolus, dans cet univers à part, où les idées sont toujours plus rapides que la vérité. Qu’il est étrange, alors, de voir Larry Calloway s’extirper de l’une des salles de visite. Les mains lissant doucement sa veste de costume, ses yeux exprimant une lassitude qui n’en est pas vraiment une ; visage impassible qui s’anime brièvement lorsqu’un gardien l’interpelle poliment afin de le reconduire à l’entrée, où il pourra collecter ses affaires. Rien ne laisse encore présager ce qu’il a laissé dans son sillage, abandonnant l’une de ses vieilles connaissances dans cette salle où, il l’espère, exalté, Alpha pourrira jusqu’à ce que les cieux échouent sur la surface des flots, de la terre, de son propre crâne. Car l’horreur que cet homme, ce monstre comme il a été dépeint avec justesse dans les médias, lui inspire est grandiose dans l’intensité qui se saisit de lui.

Ainsi, Larry est instinctivement guidé par une curiosité maladive, teintée de culpabilité, plutôt que par la volonté magnanime d’aider son prochain. Et sur le chemin déroutant sur lequel sa vie s’est engagée, l’une des questions récurrentes a été, et est encore : comment aider Alpha ? Il n’est cependant pas nécessairement question d’altruisme, mais bien d’un intérêt palpable qui ne saurait être dérisoire. La prétendue dévotion scientifique, et de facto médicale, dans le creux de ses mains, force est de constater que les belles paroles, dans lesquelles quelques notions complexes sont parsemées, l’aident à se glisser élégamment d’un microcosme à un autre. Inévitablement, les conversations entretenues avec Alpha aiguisent sa conscience perfide des atrocités dont les humains sont capables ; avec un peu de zèle, et un carnet d’adresses correctement annoté d’une main de maître. Peut-être est-ce pour cela que Larry prend ce rôle de visiteur à cœur ; se souvient parfaitement d’Alpha, sujet d’intérêt au laboratoire, qui disparaît à grand fracas, non sans avoir subtilisé quelques noms de son agenda.

Une responsabilité dont Larry n’a jamais voulu, une culpabilité grandissante pourtant en songeant à tous ces gamins sous le joug de la bête. Une mention spéciale, une angoisse féroce dans les veines ; car c’est à eux, ces mômes devenus adultes, qu’il pense en se présentant tous les premiers lundis du mois aux portes blindées de la prison. Se demande combien ont été soigneusement sélectionnés grâce à lui, se demande aussi s’il aurait pu y avoir une autre finalité pour eux, s’il avait su de quelle manière appréhender la plaie qui a entaché leur existence d’une marque indélébile. Une balle entre les deux yeux,

C’est ce qu’il aurait fait.


Une fois aux abords de l’entrée, un jeune homme lui tend son manteau qu’il enfile, puis son attaché case qu’il pose à ses pieds, afin de raffermir sa cravate autour de son cou. Larry remarque sans peine le regard insistant, perçant, du gardien. L’a déjà vu quelques fois rôder dans les couloirs aseptisés de la prison, mais ne saurait pas énoncer son nom et ce, même si sa vie en dépendait. « Puis-je vous aider, mon garçon ? » Calloway tente, d’une voix égale, se parant d’une interrogation investigatrice plutôt qu’acariâtre. Ses paupières se plissent, les yeux réduits à deux fentes. Son visage lui dit quelque chose. « ..est-ce que nous nous connaissons ? » Il y a quelque chose – oui, quelque chose ; d’étrange ; de surprenant ; de douloureusement familier. Larry ne saurait dire quoi avec exactitude, gardant le garçon dans sa ligne de mire alors qu’il s’abaisse, la poignée de sa mallette logée dans son poing serré, mais l’impression de déjà vu se fait mordante de véhémence.

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Re: a wreck you make (andy)
Sam 16 Jan - 12:20

" the darkness has a voice "
and I'm waiting for a lifeline, perhaps i'll be here a lifetime, oh it's grown through the years, starting ringing in my ears, saying just know, so wherever you go i will follow | @@

On lui a dit qu'il finirait plus tôt, aujourd'hui. Et Andy, ça l'a presque déçu. Il avait prévu une visite, Andy. Devra la repousser. Aime bien cette routine, pourtant. Cette habitude, ces rencontres fortuites, ces entrevues qui le faisaient se sentir comme avant. C'que personne ne comprendra jamais, même les autres gosses, finalement, ils n'peuvent pas comprendre. Habitué à faire l'coucher des prisonniers, le garçon, quand on le gracie avec attention pour qu'il profite un peu de sa vie. C'est que c'est difficile à imaginer. Qu'le noyau central de sa vie, il est , à l'intérieur de ces murs en béton trop gris, trop épais, et comme l'arbre porte attention à la graine qu'il était, forcément, qu'il est toujours resté dans son sillage. Pousse un léger soupir, Andy, à déambuler dans ces couloirs qu'il connait par coeur, vêtu de son uniforme de maton, les clés qui se balancent à la ceinture, même si y en a qu'une, qu'une seule, qu'il a envie d'utiliser là maintenant. Demain, qu'ça sera plutôt. S'le permet pas, Andy, d'y aller en pleine journée. Abat une main qu'on dirait sympathique, s'il connaissait tous les codes de la gestuelle, quand il ne fait plutôt que les imiter plus que les utiliser, sur l'épaule d'un de ses collègues. Vas-y, Joey, j'm'occupe des visites, qu'il lui propose, parce qu'ils n'aiment pas trop, tous, s'occuper de ça. Mener les différents invités jusqu'aux salles, les y enfermer comme autant de prisonniers, les récupérer - parfois, pas dans l'meilleur des états, leur ramener leurs affaires avec des échanges de regards qui veulent dire alors, intact ?. Et Andy, ça ne lui fait ni chaud ni froid. N'a pas peur du désarroi qu'il lit dans les prunelles brisées des amantes qui attendent la sortie avec un espoir divin, ni de la colère sous d'autres cils, qu'il affronte comme pour mieux l'apprivoiser. Attrape la liste tendue avec un remerciement considérable, auquel il ne donne aucune réponse, observant les affaires laissées là, abandonnées, des visiteurs, toutes autant victimes qu'ceux qu'ils vont appréhender. Et y a bien un nom qu'il fixe, détaille, comme si les lettres allaient pouvoir lui délivrer ses secrets. Larry Calloway. N'sait pas depuis combien de temps ça dure. A bien retenu, Andy, à répertorier dans son carnet mental, les dates, la récurrence. Note chaque nom qui vient le voir et, faut bien avouer, y a pas foule. Mais celui-ci y est souvent. Tous les premiers lundis de chaque mois. Et bien sûr qu'ça l'intrigue, Andy, à se demander qui il est, ce qu'il lui veut, s'ils se connaissent ?

L'a parfois entraperçu, jamais abordé, malgré l'envie qui lui a toujours titillé le crâne. Posté près de la sortie, il accueille ceux qui s'extraient difficilement des griffes de la prison. Accueille, comme toujours, les larmes de certains et la hargne des autres, leur rendant téléphones, objets de valeur, vêtements d'hiver abandonnés ici, quand on s'imagine qu'il fait bon à l'intérieur, quand ils n'en découvriront qu'une ambiance glaciale. Et qu'enfin, l'invité mystérieux apparait à son tour. Le suit du regard tandis qu'il avance jusqu'à lui, Andy, attrapant la seule veste restante, noire et longue, le confrontant à un regard trop insistant, sûrement, quand il n'a jamais appris les bases de la décence. Penche légèrement la tête sur le côté, sans un mot si ce n'est un fin sourire qui soulève le coin de ses lèvres, à l'aider à enfiler la veste. Regards qui reviennent s'entrechoquer, par la fixation d'Andy, sûrement. Note la voix, le timbre, autant de détails et d'indices desquels il faudra, un jour sûrement, se servir. M'aider ?, souffle sa voix glacée sous couverts d'intonations infantiles, je ne crois pas que ce soit votre rôle, mais plutôt le mien. Sourire qui s'étire alors qu'il se détourne, une seconde, pour lui tendre le reste de ses effets personnels. Enfile un minois légèrement surpris, secouant la tête lentement sans pour autant détourner le regard de celui de l'homme en face de lui. Le détaille, y cherche les réponses aux questions qui se doivent de rester tues, pour le moment. Est-il son frère ? Un cousin ? Un allié ? Un ennemi ? Difficile de savoir quand on peine déjà à connaître sa propre position face au sujet. Non. À moins que vous croiser ici chaque mois ne fasse de nous des connaissances. Révèle son esprit critique et son sens du détail, sans vraiment s'en soucier - ou peut-être, sans même s'en rendre compte. J'crois que vous êtes son plus fidèle visiteur, crisse dans un sourire mutin, à chercher des similitudes sur le visage lisse de l'inconnu, à chercher les mêmes éclats si connus, dans ses iris bleus comme glace, sans pouvoir les déchiffer, frustrant son mental insidieux. Vous le connaissez bien ? N'peut pas citer son nom, n'peut l'appeler qu'Alpha parce qu'il le restera, toujours. S'appuie un peu contre le mur, d'une épaule, l'air désinvolte. On raconte que c'est vraiment une ordure, pourtant, qu'il souligne, pour reprendre les mots qu'on utilisait dans les revues de presse, à l'époque.
Semble se reprendre d'un seul coup, à se remettre droit et à froncer les sourcils, un air désolé - et feint - sur le visage. Oh mais, je vous retiens, pardonnez-moi. C'est que je suis toujours intrigué par l'attrait qu'on peut leur trouver. Aux criminels, qu'il précise, s'embarquant dans un rôle qu'il n'est pas certain de pouvoir tenir. N'a jamais appris à mentir, Andy, n'en a jamais vu l'intérêt, mais se dit bien qu'il peut au moins se déguiser. Jette un coup d'oeil à sa montre, avant de braquer de nouveau ses iris perçants dans ceux de Larry Calloway, un mystère qui l'obsède depuis trop longtemps. Je ne voudrais pas abuser de votre temps libre, mais je finis mon service dans une dizaine de minutes, et j'adorerai en discuter avec vous. Sa voix qui s'est faite plus malléable, presque aux accents d'une séduction taboue.


icon pando @larry calloway


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Re: a wreck you make (andy)
Jeu 28 Jan - 18:34


a wreck you make.

--- Oh for you, you terrible thing, you Terrible thing, you Terrible thing, you beautiful thing. Hm, you beautiful thing. A wreck, a wreck you make. You leave, you leave me in your wake. ●● zaja (ic)


Sous couvert de politesse, Larry exprime une curiosité certainement mal placée. Dissimulé sous le gel de ses yeux, l’éclat d’intérêt perce maintenant le rondement de ses prunelles. Le sourire s’esquisse à la lisière de ses lèvres, se perdant dans l’observation du jeune gardien qui, à l’évidence, a probablement l’âge d’être son fils aîné. Les regards s’alignent, et l’un des sourcils de Calloway s’arque à la réponse du garçon. Acquiesce simplement d’un bref mouvement de menton, prêt à plier bagage, mallette empoignée et manteau enfilé. Cependant, l’attention est capturée de nouveau, et Larry s’immobilise dans son geste de départ, avant de reprendre place là où il s’était précédemment positionné, les semelles vissées au sol crasseux. S’il trouve son faciès familier, mais sans plus, Larry aurait certainement pu le reconnaître, ce garçon, s’il avait eu ne serait-ce que son nom ; s’il se souvenait, dans l’instant, des enfants qu’Alpha avait raflés des années plus tôt, chaque visage aujourd’hui encore douloureusement incrusté dans ses rétines. Il s’agissait de mômes pourtant, et cet homme avec qui ce brin de conversation a été amorcé est un adulte. Puisque Larry ne s’y attarde pas, rien ne lui semble étrange ; rien ne vient lui pincer le cœur, ou lui ankyloser l’estomac sous le poids d’une culpabilité qui n’a eu de cesse de s’appesantir des années durant. « C’est une manière de voir les choses, en effet. » Remarque-t-il, sa main libre venant se glisser dans la poche de son manteau.

Son front se plisse. Son plus fidèle visiteur. Les mots sonnent le glas d’un jugement insidieux que le gardien réprime – ou bien, lui semble-t-il. Bat des cils, lorsque le regard du jeune homme harponne le sien. « Si je le connais bien ? » Calloway répète, prenant soin de prononcer chaque mot, comme s’il essayait de les assimiler à chaque battement de lippes. Claque sa langue contre son palais, visiblement songeur, avant de faire glisser son pouce le long de sa lèvre inférieure ; puis retourne à la question qui lui a été posée, réponse chancelante qu’il lui offre en retour. « Sans plus. » Malgré la fébrilité du message, le ton est sans appel – ne lui révélera pas la vérité qu’il conserve pour ces quelques nuits sans sommeil, parfois assommé par ce qui le tourmente mais qu’il n’évoquera jamais. Ses sourcils se froncent, myriade de ridules qui se forme automatiquement dans l’entre-deux, lorsque le gardien dénote les rumeurs acides (à raison) qui courent au sujet du prisonnier. Une ordure, oui, on peut dire ça. On peut vraiment dire ça. « Si c’est ce qui se dit, il y a certainement une raison à cela, n’est-ce pas ? » Rétorque-t-il, babines étirées en une moue intriguée – curiosité attisée selon ces questions et insinuations qui se chevauchent et qui, selon Calloway, n’ont jamais été d’usage. Suffisamment fin, cependant, l’attrait du jeu lui délie la langue plus facilement qu’à l’accoutumée. Et toi, mon grand, qu’en dis-tu ?

Sursaut de l’heure qui file. Larry jette également un coup d’œil à sa montre, imitant le geste de son vis-à-vis. Arque un sourcil désabusé, à la mention d’un possible attrait à l’égard des criminels ; mais qu’en sait-il ? le garçon a certainement de longues heures d’expérience en la matière ; prêt à décliner la proposition qui lui est faite, dans une impulsion naturelle. Intrigué, pourtant, captivé par une familiarité qu’il ne parvient pas à clarifier. Larry a souvent usé, et sans doute abusé, de son agenda qui a longtemps fissuré sous le poids des rendez-vous afin d’échapper à d’éventuelles rencontres qui ne l’intéressaient guère. Il aurait pu, dans cette profession de foi peu commune, lui signifier qu’il était un homme très occupé. Cependant, il ne perçoit pas cet embryon de conversation comme une impasse ; au contraire, considérant son interlocuteur, le toisant jusqu’à en avoir les rétines esquintées, « Vous m’en voyez flatté, mais je ne pense pas être expert en la matière, » un rare sourire fait frémir ses lèvres, fossettes se creusent, effleurant la peau en une moue malicieuse, « je ne ressens aucun attrait à l’égard de cet homme. » Besoin pressant de souligner cette vérité inconditionnelle – on pourrait supposer le contraire, il en est douloureusement conscient. A s’y méprendre, ses visites régulières font de lui un bien étrange personnage.

« En revanche, si vous souhaitez savoir pour quelle raison je lui rends visite – puisqu’il s’agit vraisemblablement de ce que vous souhaitez découvrir –, je peux attendre que vous finissiez votre service pour en discuter. » Recale sa montre sous ses yeux affûtés, et les relève dans l’instant. « Dix minutes, vous avez dit ? » Attend l’approbation de ce dernier, avant de tourner les talons, et de s’installer sur l’un des nombreux sièges incrustés ici et là dans l’entrée. Dans un silence religieux qu’il suit des yeux le gardien, dents légèrement enfoncées dans sa lèvre inférieure – essaie de lui inventer un nom, des origines, un passé, un présent – éventuellement un futur ? De multiples tentatives qui essaient de le relier à cette silhouette feutrée ; s’il n’y a aucune relation, aucun passif, Larry ne saurait expliquer pour quelle raison il est assis, sur ce siège bancal, cloîtré entre quatre murs gris. Alors, en désespoir de cause, Calloway attend. Jambes croisés, mains jointes tranquillement amorcées sur sa cuisse tendue, l’esprit ailleurs – comme une sorte de vague à l’âme qui se loge quelque part sous l’épiderme.

Who are you, my boy ?



Dernière édition par Larry Calloway le Mer 17 Fév - 19:22, édité 1 fois
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Re: a wreck you make (andy)
Sam 6 Fév - 20:37

the darkness has a voice,
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L'étudie du regard, Andy, à se demander qui il est. À s'y découvrir un intérêt réel et profond, dès que ça peut toucher à Alpha, quand il s'imagine tout connaître de lui, l'avoir connu au plus près, être devenu comme une troisième main pour l'homme qui l'a enlevé - et élevé, finalement. À avoir cette obsession malsaine pour son propre ravisseur, comme un syndrome de Stockholm mal diagnostiqué, quand il est si facile de cacher tout ça, même au plus futé des professionnels. Sans plus ? Le ton n'a pas cillé, alors Andy observe l'homme en face de lui, de ces regards grisonnants et insistants, sans le faire vraiment volontairement. Je ne vous prenais pas pour un avocat, mais je peux me tromper, qu'il réplique tranquillement en haussant les épaules, comme si ça n'était pas primordial d'avoir la réponse, finalement. Etait-ce l'avocat qui avait défendu le ravisseur, seize ans plus tôt ? Andy a une mémoire assez accrue mais pourtant, le visage ne lui dit rien - et du haut de ses quatorze ans de l'époque, il se dit qu'il a bien pu oublier le visage dudit avocat de la défense. Même si son intention lui révèle qu'il ne s'agit pas de ça. Un écrivain en mal de personnage pour son prochain thriller, peut-être ? Pas non plus la tête qui va avec. On a beau dire que l'habit ne fait pas le moindre, Andy sait que c'est bien moins compliqué que ça pourtant, parfois. À en oublier, aussi, que l'homme avait eu une vie, avant eux. Avant ses enfants, cette meute dont il s'était entouré. Il hoche simplement la tête sans répondre, délaissant le visage de l'homme en faisant mine de se soucier du temps qui passe.

Ose s'aventurer sur un terrain qui pourrait se révéler glissant, pense avoir pris toutes ses précautions, sans se douter qu'il existe pire prédateurs que celui qu'il a côtoyé. Et sans doute qu'Andy, ça l'attire, ce genre de ressentiment dangereux. Fait mine de prendre ça à la rigolade, à lâcher un rire bref en entendant la parade. Vous m'auriez dit le contraire que cela aurait été... pour le moins déstabilisant. Sourire au bout du museau, à presque jouer d'une complicité qu'il amène, comme s'il était d'accord avec lui. Que l'attrait ne peut pas se façonner pour un prisonnier pareil. Tu parles. Aurait presque parié qu'il avait perdu la main et l'occasion avec, pourtant voilà que Calloway revient mettre ça en question. Et que l'intérêt, d'une certaine façon malsain, croît lentement sous le poitrail du gardien. Nouveau hochement de tête, serti d'un demi-sourire poli. Dix minutes, qu'il répète en se détournant, remballant les caisses vides semblables à celles d'un aéroport pour aller les ranger. Traine un peu, et sûrement qu'au bout du couloir, la nuque vacille et que le voir patienter dans le hall comme un visiteur quotidien lui donne une assurance intimidée.

Le costume gris abandonné aux vestiaires, le casier quasiment vide refermé, qu'il retrouve Larry Calloway dans l'entrée, se plantant à un bon mètre de lui, sa veste à la main qu'il enfile avec un nouveau sourire en coin. Merci d'avoir patienté. Ton cordial, comme s'il s'agissait d'un entretien d'embauche ou d'un rendez-vous médical. Pourtant, Andy peut bien sentir au fond de lui l'enjeu qui peut se révéler crucial ou déçu. D'un geste du menton qu'il lui indique l'entrée, ou plutôt la sortie dans leur cas, et qu'il s'y élance tranquillement. Le vent encore glacé de l'hiver lui fait resserrer les pans de sa veste autour de son corps, qu'il fait quelques pas avant de ralentir pour se tourner vers son invité du jour. À se persuader que le rôle de l'hôte lui revient, d'avoir tendu l'invitation. Sans imaginer que les rôles auraient pu être si différents, si le destin l'avait voulu. Sans imaginer que son nom pourra lui évoquer quoi que ce soit, pour l'avoir vu inscrit il y a trop d'années de ça dans ses propres recueils, pour avoir entendu son surnom hurlé dans des couloirs dont il n'a même pas conscience, par l'une de ses otages à lui. Il y a un café à deux pas d'ici. Si cela vous va ? Relève lentement le regard au visage de l'autre, à garder son assurance naturelle quand il ne peur nier le soupçon d'intimidation qui s'infuse dans ses veines. Je suis assez observateur, qu'il commence en prenant la marche, l'air frais rassénérant son esprit cloîtré entre les murs gris toute la journée, comme un prisonnier lui-même. Et vous venez tous les premiers lundis de chaque mois. Fixe droit devant lui, attentif pourtant à chaque geste qui pourrait trahir l'autre, qui pourrait constituer un indice. Dévoile son intérêt comme une preuve pourtant tangible, de cette observation syndicale et abrupte. C'est moi qui m'occupe de ses visites à lui, c'est pour ça que je l'ai retenu. Comme s'il se sentait obligé de se justifier, pour que cela ne passe pas pour une obsession.


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Re: a wreck you make (andy)
Dim 14 Fév - 12:31


a wreck you make.

--- Oh for you, you terrible thing, you Terrible thing, you Terrible thing, you beautiful thing. Hm, you beautiful thing. A wreck, a wreck you make. You leave, you leave me in your wake. ●● zaja (ic)


Dix minutes. Le gardien le lui confirme et Larry, retroussant ses lèvres, vaque à ses maigres occupations. Attaché-case à ses pieds, talon droit fermement calé sur le genou gauche, le regard perdu dans le vide, les pensées tour à tour rattachées au souterrain des laboratoires, aux salles blanches ou à ses sujets. Les idées qui se dispersent en un milliard d’élucubrations, alors que le néon grésille tranquillement au-dessus de sa tête. Il n’en a cure pourtant, de ces entités qui se meuvent ponctuellement autour de lui, des visiteurs qui repartent, les éclats de voix suivant le chemin qu’ils tracent de leurs semelles grinçantes, jusqu’aux conversations animées qu’il peut percevoir du côté des gardiens. Dix minutes, et Larry s’éprend d’une tranquillité nouvelle, lorsque ses pensées sont rattrapées et ramenées, l’œil de glace se plongeant dans une torpeur qui ne l’enivre que très rarement. Absence d’agitation, de réflexion, ou d’engouement ; dix minutes, et il songe, paupières frémissantes sous le joug de la lumière artificielle, qu’il pourrait bien s’assoupir sur le siège, bras croisés et jambes contorsionnées. Le pourrait bien, jusqu’à ce que le gardien entre de nouveau dans ses environs, perforant son sillage de sa silhouette élancée.

Larry se redresse, fermement planté sur ses jambes, mallette empoignée et regard retrouvant celui du garçon. Il ne s’embarrasse d’aucun mot superflu, ayant appris que le silence pouvait révéler une myriade de vérités que l’éloquence parasite n’est guère en mesure d’insuffler. Il penche la tête sur le côté, main glissant dans sa poche en un automatisme grouillant à la lisière de l’épiderme, et acquiesce. Calloway lui emboîte le pas, de sa démarche régulière, le vent froid de l’hiver s’infiltrant contre la peau de sa gorge et le col de son manteau à peine ont-ils franchi la porte. La curiosité revient le piquer de son dard, le regard s’agrippant au profil du garçon par intermittence – essayant de raviver les souvenirs, enfouis sous la cendre ; essayant d’y mettre un nom, une origine, une historie. Essayant de raviver la flamme sous le brasier soufflé, poussière de réminiscence qui, malgré ses efforts, ne percent pas la cambrure de ses yeux. Il acquiesce de nouveau, lorsque le café est évoqué, ne cultivant vraisemblablement aucun avis à ce propos – peut-être est-il trop tôt pour un verre de whisky.

D’un même pas, les deux hommes s’élancent, les chaussures battant le trottoir en un bruit mat, successif et cadencé. « Vous êtes observateur, en effet. » Larry susurre du bout des lèvres, ses yeux clairs happant le profil de son vis-à-vis, d’un regard en coin qui perdure, avant que celui-ci ne s’éteigne, évitant soigneusement le chemin tracé d’un autre passant. « Ne reçoit-il pas toutefois énormément de visites ? » s’enquiert-il, d’une voix détachée – comme si la réponse ne l’intéressait guère, ou plutôt comme si elle ne pesait pas lourd dans la conversation qui s’amorce. « Ce que j’essaie de comprendre, en réalité, c’est l’intérêt que vous portez au personnage, » s’humecte les lèvres, avant d’entamer la seconde partie de sa réflexion, « si vous vous occupez de ses visites, avez-vous déjà eu l’opportunité de communiquer avec lui ? » Le sourire bref est de mise – le regard se déporte de nouveau vers le garçon, avant de s’immobiliser à ses côtés, devant l’entrée du café. « Ou est-ce vous vous entêtez à interpeller ses visiteurs, afin de grapiller les informations que vous ne vous sentez pas à même de déceler ? » Larry pose une main rafraîchie sur la poignée, puis demande, comme s’il se souvenait d’un fait qui lui a échappé jusqu’alors. « Je pense n’avoir pas bien saisi votre nom ? » A moins qu’il n’ait jamais été mentionné – à l’évidence, le malaise est croissant, considérant son identité révélée sur un vulgaire bout de papier, signification grouillante aux yeux de l’inconnu, et que ce dernier n’en fasse pas de même.

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