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 they tried to make me go to rehab, i said "no, no, no"

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ismaël & romeo
“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Quelques jours que le message est parti en fusée de détresse. La vérité, c'est qu'il a déjà complètement oublié l'avoir envoyé. Comme pas mal de choses ces derniers temps, d'ailleurs. Mémoire en lacunes éparses en alternant les phases compulsives, et la privation, incapable de gérer son traitement désormais que l'objectif se pare d'incertitude. A bien réussi à gratter une prescription officielle, après s'être laissé rafistoler par les médecins. Celle qui devait lui tenir un mois, et dont il est déjà venu à bout. C'est ce qu'il constate, Romy, à secouer son flacon au-dessus de sa paume, hagard, avant de le lancer rageusement à travers la pièce.

« Ok, un, deux, trois, » Mains enfoncées dans sa tignasse décoiffée, le torse creusé d'inspirations erratiques, secoue ses bras, ses jambes, en tournoyant sur lui-même. Meubles tous repoussés aux murs de son salon, chaos amassé pour dégager le grand espace central. Ne sait plus s'il s'agit du jour, de la nuit. « Quatre, cinq, six, » Aubes et crépuscules se mélangent, quand le sommeil s'immisce là où il ne l'attend pas, à s'effondrer dans son canapé, baver sur les coussins et se réveiller en sursaut sans avoir la moindre notion du jour, du mois, même de l'année. En oublierait presque son nom, dans les méandres de son âme troublée.

« Calloway, » Qu'il lance, à s'écraser le poing entre les pectoraux, en se rinçant le museau sous l'eau glacée, à observer ses traits se déformer. Phalanges blanchies sur le rebord de la vasque, vient enfoncer son front dans le miroir, les yeux prêts à sortir de leurs orbites à force de se fixer. « Romeo Calloway. »

Que veut dire Romeo ? Que veut dire Calloway ?

Semblerait qu'ça ne veuille plus dire grand chose, depuis qu'une autre s'est incrustée sous sa chair, à prendre le contrôle, lui laisser l'esprit gris. Sans doute l'était-il déjà, avant même qu'elle ne s'enfonce lentement par toutes ses plaies. Suintant d'un mal au coeur irréductible, en récidive d'une scène qu'il lui semblait pourtant avoir déjà joué une fois, sur les planches de l'Opéra, en fin d'été. Intolérable que d'assister à une seconde représentation, n'y en aurait certainement pas de troisième. Pas prêt à payer à nouveau pour assister à un spectacle dont le dénouement serait toujours trop prévisible, « non, deux fois, jamais trois, » mais la fracture n'en demeurait pas moins dégueulasse, sous ses côtes.

Même les pas de danse s'épuisent sous le corps poussé à bout, pâle version de ce qu'il a pu être. Avant de tomber. Sur scène. Amoureux. De tomber. Tomber. Il lui semble qu'il ne s'agit plus que d'une succession de chutes. Pourtant, jusqu'au bout, et c'est là sa ténacité, le danseur semble persuadé de pouvoir s'en sortir.

Alors, quand on sonne à la porte, ça se tend, dans son dos. « Qui c'est ? » Qu'il crache, agressif, comme s'il y avait bien quelques réponses prêtes à l'insatisfaire. « Monte. » Déverrouille le loquet, entrouvre la porte. Va passer un bas de jogging sur ses hanches nues, histoire de dire, quand la musique classique tourne sans relâche dans l'appartement. « Tu m'as pas dit que tu passerais. » Fermé, Romy, ne l'a jamais été, dans sa vie. Pourtant, quand les muscles tétanisent jusqu'à coincer ses zygomatiques, peine à se détendre, même face à son frère. N'a voulu voir personne depuis une paire de jours. Alors, les mains coincées dans les poches, reste là, Romeo. Peu conscient, finalement, de l'image de perdition qu'il peut lui donner.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”


Un pas en avant, en arrière, une douce accolade, main déplacée sur le cœur. Il menait la danse, persuadé qu’il était maître de la situation de parvenir à duper sa partenaire avec une vulgaire manipulation de gosse. La jeunesse fougueuse, idiote qu'est cette nouvelle génération de tromper le monde. Isma dansait au clair de lune non pas avec le diable, mais avec la mort. La mort qui cesserait ses pas pour le faire trépasser sans crier garde. A ces épaules devenues trop fortes. Il était sa mère, dans le même état, dans le même cercle vicieux que fut celle qui délivra son dernier soupir devant son gosse. Il s’en rappelait, mémoire qui ne pourrait jamais renier ce triste souvenir. Ismaël courrait après la mort, la cherchait, la défiait, s’amusait de tout avec elle. Parce que cette fois, il avait la force de se dresser contre celle qui venait trop tôt. Isma serait le méchant de l’histoire, parce que Romeo avait le rôle symbolique de grand frère, mais celui qui était prêt à briser des jambes pour l’autre c’était Isma. Romeo était prétentieux, hautain, narcissique, méprisant et méprisable.  Pourtant sous toute cette apparence dégueulasse se cachait un cœur dépourvu de haine. Là où était le lien des frères : le paraître et l’être. Le méchant, se cachait dans l’ombre pour mieux effectuer ce sale travail. De Larry, il tenait sa colère, sa haine, mais son amour des siens avant tout.

Garant sa voiture dans l’allée en observant l’immeuble. Il ne pleurait pas, n’allait pas le faire et ne pouvait pas fléchir. Les larmes il allait les déverser quand son frère serait enfermé et qu’il serait à nouveau seul dans sa voiture. Dans le dos de sa veste il cacha le fusil tranquillisant qu’il emportait lors des explorations délicates et qu’il craignait de tomber sur des individus dangereux. S’il devait endormir son frère, le traîner dans sa voiture et l’attacher, il le ferait. Sonnant, accueil fort chaleureux digne de la reine des neiges.   “Le père noël” Le chemin de croix fut interminable jusqu’au moment de pénétrer dans l’appartement, refermant la porte derrière lui. Il était calme, serein, fermé pour se préparer à la colère de son frère. Parce qu’aujourd’hui il n’allait pas être doux, pas prendre des pincettes, ni même être aimant. Il laissait le bon rôle à Nina, parce qu’elle était là depuis toujours, jamais absente, toujours au premier rang quand parfois Isma, avait préféré les ténèbres. Son frère n’était que l’ombre de lui-même et le soleil ne pouvait pas être ombre. Pas trembler, pas fléchir, ne pas rire, ne même pas espérer lui offrir un trait d’humour. Il n’y avait que les deux frères, le reste du monde était au courant de rien. Tous pensaient que Roméo allait intégrer un stage du Bolchoï. Tout cela serait confirmé par les photos déposées sur instagram par le cadet. Tout était prêt, dans l’ombre. “Tu me fais penser à ma mère.” Parce qu’il ouvrait les hostilités aux yeux de certains, un peu de vrai, mais une vision faussée de ses intentions. “Tu vas me sortir un de tes sacs de voyage Louis Vuitton de merde Romeo. Dedans tu vas y mettre ce dont tu as strictement besoin pour une durée d’un mois. Tu pars en cure de désintoxication à Providence, maintenant. ”







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ismaël & romeo
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Pas pour rien, qu'il veut voir personne. Pas pour rien, qu'il n'répond ni à Andy, ni à Nina. N'a jamais été de ceux qui montrent, quand ça n'va pas. Parce que tout va bien, toujours. Le monde de Romeo Calloway ne se danse que dans l'optimisme et une certaine forme, peut-être, de naïveté. Persuadé que tout finit par s'arranger, au fil du temps, que l'éclaircie n'est jamais loin, n'a appris qu'avec du temps, et une terrible épreuve, à s'ouvrir aux plus proches dans certains instants de détresse. L'a confiée, à Nina, il y a à peine un mois, sa crainte de voir le soleil disparaître. Et peut-être bien que c'est exactement ce qui est en train de se produire.

Pas prêt à recevoir la visite d'Ismaël. Pas maintenant. Sait pas quand il le sera, exactement. Vit à reculons, à courir après des réussites passées, des pas de danse parfaits, des promesses de grand spectacle. Des mois qu'il les imaginait, installés au premier rang, de la famille aux amis, des amis à l'amour. Rien que quand ça lui revient, ce plan tout tracé, bien mené, qui ferait sa fierté au travers de leurs regards émerveillés, il en dégueule. Ne sait pas ce qui lui arrive, au juste, parce que ça ne lui est jamais arrivé, d'être comme ça. Pas même après s'être brisé le genou sur scène. Et qu'arrive-t-il, à une étoile qui attendrait ses limites ? La guette du coin de l'oeil, Romy, cette supernova qui se manifeste dans la nuit, hante ses rêves prémonitoires. Celui-ci lui est destiné, il le sait, tôt ou tard.

« Si c'est pour me dire ça, tu pouvais te contenter de m'écrire. »

Les paroles font à peine mal, finalement, quand la distance est de mise. Seul rempart avant l'implosion de l'astre qu'il berce en son sein. Prunelles qui se délavent au fil des jours, face à son frère que le bleu se pare de quelques sursauts de vie. Pourrait l'interroger sur ce qu'il veut dire par là, s'il avait envie de le savoir. S'il était capable de l'entendre. Mais non, mieux vaut rester là, à se jauger. Sent bien, l'aîné, que son cadet va bientôt se remettre à parler, qu'il n'est pas venu là pour le simple plaisir de le regarder s'entraîner. Puis, s'entraîner à quoi, au juste ?

Tend l'oreille, à l'annonce de ces affaires à préparer, pour un mois. Instant fugace à s'imaginer partir en voyage. Devoir lui annoncer que ce n'est pas possible. Il a du pain sur la planche, ici. En témoignent cette aire de répétition toute improvisée, chaotique. Sauf qu'il recule d'un pas, instinctivement, quand la sentence est prononcée. « J'te demande pardon ? » Les yeux s'écarquillent, les mains qui sortent des poches, bras tombant mollement le long du corps. « Tu rêves, là, Isma ? » Le dévisage, comme si cela n'avait rien de plus qu'une condamnation. Irait pas jusqu'à dire gratuite, pas de mauvaise foi à ce point, mais tout de même. Et dans le poitrail, quelque chose craque, dans un battement qui déraille. « C'est hors de question, qu'est-ce-qui te prend ? » Lui revient pas, cet appel à l'aide lancé comme une bouteille à la mer, qui n'arriverait peut-être pas à destination. Tout ce qu'il sait, Romy, c'est que ça n'a pas l'air d'être une blague, même s'il en vient à préciser : « Bon, sérieux. Qu'est-ce-qui t'amène ? »

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”


Sa musique commençait à lui briser les couilles. Ismaël n’avait pas la patience de jouer, ni de faire une scène. Romeo pensait que sa vie était un film, une comédie musicale où il tenait le rôle titre. Aujourd’hui il était l’heure de jouer le tournant du troisième acte : la chute. Le danseur devait affronter cette étape, ces scènes pour mieux embrasser l’acte suivant. Chaque pas était difficile pour lui quand son quotidien fut une suite d’épreuves facilitées par la vie. Si la danse était un combat, alors il fut aidé avec des moyens que tous n’avaient pas. Famille heureuse, certes refondée, mais Agate était la gentille de cette histoire et Larry pouvait se vanter d’être le cliché de la réussite. L’échec ne fut pas dans son éducation alors c’était au gamin raté de venir rappeler à l’aîné qu’il était aveugle et borné. Pas d’humour, pas de sourire lorsqu’il évoque la lettre. Crevait d'envie de lui dire qu’il allait passer le prochain mois à lui écrire des lettres, pour lui dire qu’il devait continuer à se battre, qu’il ne serait de retour dans sa vie que lors de sa sortie. Que pour la mois à venir il ne serait qu’un toxicomane qui avait besoin de se faire soigner et que cette indifférence serait générale s’il tentait de s’opposer à cette décision.


Pardon ? Il pouvait se foutre sa question dans le cul. Ses rêves, il devrait plutôt penser aux siens et réaliser qu’ils étaient perdus. Il ne faisait que réagir à la demande de son frère qu’il avait oublié parce qu’il avait une mémoire sélective. Puis il tenta une nouvelle fois de fuir la conversation en prétendant que tout cela était de l’humour. Le cadet conserva ce visage impassible, ne rentrant ni dans le jeu de la colère ni de la fuite. “ J’ai compris avec le temps, qu’il fallait toujours te répéter les informations déplaisantes. Je vais donc répéter, avec des mots simples. ” Le brun avança d’un pas en direction de son frère. “ Tu vas sortir un grand sac de luxe de merde et mettre des affaires de première nécessité pour un mois. Tu vas en cure de désintoxication, maintenant. ” Le frisé fit un pas de plus. “ Satine est morte en pleine gloire, toi, tu vas juste crever comme une vulgaire étoile ratée. Parce que c’est ce que tu es Romeo non ? T’es pas le meilleur, t’es juste un drogué. ” Haussant les épaules. “ Manque de chance le second rôle, c’est moi, alors tu vas te soigner et récupérer ta putain de place que tu m’as demandé de t’aider à retrouver. C’est ton choix, pas le mien alors bouge ton cul. ”










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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Serre les dents, Romeo, comme toutes ses nuits à les abîmer les unes contre les autres, en tâchant de taire cette nervosité inédite. Tout est plus difficile, depuis Halloween, mais ça l'était déjà, avant. Possession ayant levé le voile sur mille questionnements demeurés jusqu'alors sans réponse, la sorcière ne lui avait laissé d'autres choix que de faire les cent pas dans sa propre boîte crânienne. Repoussé dans ses recoins les plus sombres, là où le déni avait rangé tout un tas d'événements déplaisants, sitôt vécus, sitôt oubliés, ouvrir les yeux à nouveau sur sa vie était soudain moins aisé. Ne s'en est toujours pas remis, et peut-être que cet épisode le suivra toute sa vie, désormais. Difficile d'oublier avoir été repoussé dans ses retranchements par un être surnaturel. Difficile, aussi, de mêler ses doigts à ceux du démon l'habitant depuis toujours, et de douter, soudainement, de sa nature divine, à la brûlure s'immisçant contre ses doigts.

Alors, oui, Ismaël doit probablement répéter les faits déplaisants. Pas doué pour comprendre immédiatement, trop enclin à demeurer optimiste, pas la première fois que ça lui jouerait des tours, ça s'est encore confirmé très récemment. Martèlements sourds dans le poitrail, s'imagine l'organe bondir à chaque nouveau pas effectué dans sa direction. L'appréhende, la collision. Référence lancée à Satine, idolâtrée depuis son premier visionnage de Moulin Rouge - il y en a eu une paire, depuis. L'argument pourrait ressembler à une blague dans d'autres circonstances, mais le cadet sait parfaitement à quel point ce genre d'évocation peut faire mouche chez le mégalomane. « C'est faux. » Protestation digne d'un enfant, qui élève son ton, et tranche net ses cordes vocales à la voix qui se brise. Faux, faux, faux. Voudrait reculer, encore, s'il ne sentait pas déjà la vitre glacée épouser son échine. « Tu peux pas dire des choses comme ça. » Parce qu'il ne peut pas les entendre. Ne peut pas. C'est ce qu'en a dit le psy à sa mère, des années plus tôt. Il ne peut admettre l'échec car délire à l'idée d'une immensité démesurée. « J'irai pas, j'irai pas. »

Le répète, encore, à venir écraser ses paumes sur ses oreilles en avançant sur son frère, à parler de plus en plus fort, pour ne plus entendre sa voix. « T'imagines ma réputation ? T'y as pensé, à ça ? Tu veux ruiner mon avenir, c'est ça ? T'es jaloux, Isma ? » C'est pas lui, c'est pas toi, et il est trop tard pour rattraper les mots qui lui laminent déjà le crâne alors que ses bras retombent mollement, et que ses lèvres se mettent à trembler. « Pardon. » Pardon. Pardon. Ses mains s'accrochent au plus jeune, caresse glissée contre sa joue. N'a jamais voulu de mal à quiconque, Romy. Aurait peut-être dû, parfois, mais pas maintenant, pas ici. « J'ai juste besoin de temps, un peu de temps, j'vais te montrer, j'vais leur montrer, ok, juste un peu de temps, » A presque l'air d'y croire, anesthésié comme il l'est, et ça tourne en boucle, à mesure que les cils commencent à s'humidifier.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

Réfuter. Défense assez pathétique, prévisible. Isma avait construit une muraille pour préserver son coeur, empêcher l’amour qu’il avait pour son frère d’entraver son objectif. Lequel des deux aurait la force de caractère de prendre le dessus sur l’autre ? Pour aujourd’hui, un jour seulement, Romeo allait devoir saisir qu’il n’était pas le dominant du duo. Comme une meute, il y avait une hiérarchie aristocratique assez primaire. Romeo était un roi conspué, prêt à tomber et la seule main qui lui donnait la capacité de s’accrocher au pouvoir était celle qui versait le sang pour lui épargner de perdre la tête. Romeo fut son frère, son seul repère dans la vie des Calloway. Un repère qui devint finalement bien plus un protecteur en mousse en dehors du monde. Romeo aimait la lumière et peut-être qu’il avait entraîné son frère vers l’obscurité malgré lui. Peut-être avait-il mis la main sur Ismaël pour l’empêcher de briller. Voilà les saloperies qu’il pourrait cracher à la gueule de son frère pour lui faire mal, mais le mensonge n’était pas au rendez-vous. Les faits, seulement les faits. L’idée de jalousie était attendue, mais elle fit l’effet d’un courant d’air sur la muraille. Rien. Il pouvait hurler, cacher les mots de son frère, prétendre comme il le faisait depuis toujours. Mains dans les poches tandis que son frère le caressait. Neutralité absolue qui semblait le définir depuis toujours. L’idée de voir son frère pleurer le brûle de l’intérieur, crevant d’envie de le prendre dans ses bras. Romeo quémandait toujours de l’attention voulait que son frère lui dise que ce n’était pas grave, qu’il allait s’en sortir. Comme dans un film, comme dans le biopic qu’était la vie de ce danseur brisé. Le scénariste, malheureusement, était en burn out.


“ Jalouser quoi Romeo ? Y a rien à jalouser, t’es une épave. ” Retirant la main de son frère de sa joue avec dédain sans jamais cesser de le fixer. Le faire fondre en larmes, causer sa colère si cela était un mal nécessaire. Ismaël était prêt à tout, même à perdre son frère pour lui assurer une belle vie. “ Le seul temps que tu as c’est celui que je t’accorde pour faire tes affaires et partir. Le seul temps que je daigne t’accorder c’est celui-là. ” S’éloignant de son frère en prenant direction de la chambre en sortant de sa poche une feuille pliée, un simple morceau de papier ainsi qu’un briquet. “ Je peux guérir ton genou. Une cure, contre un rituel. ” Allumant le briquet à quelques centimètres de la seule solution qui pourrait l’avenir de ce sale gosse capricieux. “ J’ai laissé ma mère crever, si tu refuses mon aide, je te dis adieu et je pars avec ton avenir, comme j’ai fait avec elle. ” Pas de bluff : Isma l’avait déjà fait et le referait.

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N'arrive pas à l'écouter. Et ça se tord dans le poitrail, l'organe blessé, aux plaies encore si vives que ces mots-là se déversent en sel en déchirant les béances. De la charpie qui se disloque contre sa cage thoracique alors que, dans un geste dramatique récurrent, Romy vient se griffer le pectoral. Les ongles laissent un enchevêtrement de lignes rougeâtres sur la peau à mesure qu'il tente d'éventrer la douleur qui y pulse. Hoquet coincé au fond de la gorge alors que sa caresse est repoussée sans plus de cérémonie, en garde les lèvres ouvertes sur le sanglot ravalé. Parce que ce qui blesse, au-delà de la dire assassine pour son égo démesuré, c'est sûrement que ça vienne d'Isma. Le seul, peut-être, à pouvoir le blesser aussi profondément, sans qu'il ne parvienne à le cacher. Et ça se décompose sur sa gueule ravagée, quand un geignement de pure détresse lui troue le poitrail, remonte en lancées vivaces dans sa gorge, et s'extraie en éclats dispersés aux quatre coins de la pièce. Plié en deux, le danseur, les mains collées aux cuisses, peut-être bien que son frère a raison. Il a tout l'air d'avoir déjà coulé.

Le genou gauche tremble sous la poigne fébrile, et il lui semble qu'il pourrait tomber là, se vautrer purement et simplement, pour ce que ça changerait. Voudrait, un instant, rejoindre le sol, se recroqueviller contre les planches de ce beau parquet installé par Larry, et le laisser gondoler sous des torrents de larmes trop souvent ravalés. Peut-être qu'un sursaut de lucidité l'empêche de se donner ainsi en spectacle, quand bien même le cadet l'a-t-il déjà vu dans bien des états. Toujours à le ramasser. Sur scène, déjà. Le premier à s'être levé, le premier visage lui étant apparu dans la voûte étoilée de sa douleur. Et puis, après ce coup de poignard ayant ouvert son abdomen, au fond de cette boite de nuit. Ramassé, ramassé, ramassé. Devrait pas être tombé, du tout. Et ça tranche l'atmosphère en chagrin déversé, lacérations s'extirpant de ses lèvres à lui en refiler la nausée. Perd la tête, presque. Parce qu'il lui semble même entendre la voie du chantage s'ouvrir avec grand fracas, sur sa gauche.

La joue écrasée contre son bras, sur la porte de sa chambre que ses yeux humides s'ouvrent, à distinguer, lui semble-t-il, un brin de lueur dans l'obscurité. Danse, la flamme, près de ce document qu'il relie lentement aux mots de son frère. « Impossible. » Et ça se contracte entre ses côtes, violemment, secousses cinglant sa chair de rires déconnant couplés à l'expression d'un désarroi criant. « Impossible ! » S'est redressé cette fois, le danseur, éclat fou dans les prunelles braquées sur le plus jeune, à ne se pencher à nouveau que pour s'éclater la tranche du poing contre la rotule, cri de douleur revenant perforer le silence. « Personne peut m'soigner, personne peut m'soigner, » Tremblements écorchant les gestes d'ordinaire gracieux, peine à se ressaisir, quand c'est son cul qui s'écrase au sol, les forces qui s'amenuisent. « Dis-moi tout ce que tu voudras, Isma, mais me mens pas, me mens pas, jamais ! » Parce qu'il lui semble qu'il ne s'agit que d'un subterfuge. Ne sait plus, Romy, s'il peut faire confiance à son propre frère, quand il n'a plus confiance en lui-même, non plus. « Si c'était vrai, pourquoi maintenant ? » Pourquoi pas avant, avant qu'il ne plonge au fond du gouffre, avant qu'il n'ait d'autre choix que de compenser de mille façons, chacune ayant laissé son lot de séquelles entre ses poumons. « J'veux que tu me le jures. J'veux que tu me le jures. » Là, seulement, qu'il reporte ses yeux clairs dans ceux de son frère. Tente de s'y arrimer, parce que naïvement, il voudrait y croire. Putain, il voudrait encore y croire. Et peut-être, alors, il abdiquera.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”


Atroces, ces mots sont jetés à la gueule de son aîné pour lui faire entendre raison. Pardonner, un jour, peut-être. Maintenant qu’il serait sans son amour, il devait sortir de sa tête, de la prison qu’il avait fabriquée. Délaissé par tous. Seul. Ismaël devait l’enfermer dans une bulle, celle qu’il modelait pour le manipuler. Pantin le danseur, qui allait subir les envies de son frère pour mieux le libérer. Peut-être était-ce égoïste, de vouloir l’aider à redevenir ce qu’il était avant, ce danseur étoilé que tout le monde regardait. Braquer les regards sur son frère, projecteurs sur lui pour agir dans l’ombre. Trahir, poignarder, tuer, ruiner et briser sans jamais attirer les regards parce qu’il avait offert un spectacle digne de ce nom. Ismaël n’était pas parfait, pas un héros, ni même un monstre, mais le narrateur de cette histoire avant de laisser aux personnages la possibilité du choix. Cela portait un nom : le libre arbitre. Menacer son frère, voilà la clé. Faire chanter le danseur, ironique. Le cerveau suivait le cœur, parfois le crevait quand cela l’amusait. Tout dépendait de la souffrance qu’il endurait.


Impossible. Le frère continuait de le regarder, déposant un regard sur le morceau de papier, les flammes qui dansaient et qui voulaient rejoindre la recette d’un futur meilleur. Rires, pleurs et de la colère sans doute, le doute d’ailleurs aussi. Douter c’était exister, alors il fallait continuer dans cette voie, remettre en cause son frère pour mieux s’extirper de tout ça. Le danseur s’écroula au sol, contenant ce geste naturel de vouloir sauver son frère, de le redresser, de l’attraper sur ses épaules pour l'entraîner dans sa chambre et le coucher. Le protéger.   “ Comme visiter l’entre deux mondes, pourtant je le fais. ”  Isma brisait les règles du possible, depuis longtemps.

“ Parce que ça demande du temps. De trouver le bon sortilège, la bonne traduction et ça demande de la pratique. ” Sans doute le seul moment de la conversation où il allait se justifier, parce que cela semblait important sur ce point. Isma faisait une promesse et devait faire preuve de bonne foi et tendre la main à son frère. Il range alors le morceau de papier ainsi que le briquet pour calmer l’effet dramatique. S’approche de son frère, le prenant de haut malgré lui, mais sans jamais quitter son regard. “ Romeo, je te jure que chaque jour que tu passeras en cure, je vais le passer à m’exercer au rituel pour te soigner.  ” Tendant alors la main en direction de son frère : l’aider à se redresser et sceller ces mots par un geste.






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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Un nocturne de Chopin. Le vingtième, en do dièse mineur. Aux notes de piano qui s'élèvent, Romeo s'accroche. Et au fond de son esprit torturé, de son âme déchirée, une flamme dérisoire renaît. Parfaite thématique pour l'apothéose de cet échange douloureux, les cordes auraient sans doute été de trop. Aime les effets dramatiques, mais sait, aussi, garder une certaine mesure. Un concerto de Bach aurait pris le pas sur l'expression de sa douleur, couvert les tremblements qui l'étreignent au larynx, enveloppé ses plaintes jusqu'à les laisser oublier. Musique pour arrière-plan, témoignage de ses aventures ne devant couvrir le danseur, le laisser disparaître. C'est à lui que l'on doit continuer à s'attacher, comme sur scène, sur ses enchaînements à la précision certaine - jusqu'à il y a quelques temps. Alors, Chopin tombe bien, c'est une pensée fugace qui transperce sa boîte crânienne avant d'aller s'estomper dans un coin. Plus facile, de prendre du recul, plus nécessaire. Et envisager la chute, son comportement presque indigne d'un Calloway, comme un acte essentiel dont il n'aurait pu se passer.

Isma s'exprime avec justesse. Bien des faits inexplicables s'imposent dans leur environnement depuis toujours. Pour autant, le garçon semble presque plus enclin à légitimer les voyages dans les limbes, ou ses rêves prémonitoires, plutôt qu'une guérison avancée en espoir. Avec douleur, ses pensées dérivent inévitablement sur l'ami devenu amant devenu amour, sur la promesse de son toucher salvateur et tout ce qu'il aurait pu accomplir, ensuite. Pas opportuniste au point de négliger son coeur pour exceller, quand la douleur rongeant ses côtes semblait atteindre son apogée, surplomber les lancinements coinçant sa guibolle. « Un sortilège. » Le répète sérieusement. Réminiscence de sa grand-mère maternelle, de ces journées passées chez elle en l'absence d'Agate et Emilio, de ces potions qu'ils fabriquaient, de ces incantations poétiques inventées. L'a toujours pris au sérieux, Romy, même si après tout ce ne sont que des souvenirs de môme. « Tu l'as déjà essayé ? » Naturellement, toute sa confiance va à son frère en ce qui concerne les arts occultes, et le plus jeune parvient à capter son attention quelques instants. La main tendue est tentante, autant que la proposition, et c'est dans une facilité déconcertante qu'il plonge. Toujours trop naïf, cela pourrait n'être qu'une supercherie mais il semble au danseur qu'il n'ait guère d'autre choix. Remis sur pied avec difficulté, n'ose plus toucher son frère, après ça. « Bien. » Dans sa gorge, l'égo se disloque, la voix se fait rauque. Le chemin de la chambre est pris, le sac sorti, les préparatifs entamés, bien qu'il traîne certainement. Tant parce que la tête lui tourne, que par mauvais gré. « Personne ne doit savoir. » Parce que même au plus bas, l'honneur devra être préservé. Vague attache avec sa réalité habituelle, le regard est porté sur son cadet, à mesure que les vêtements sont bourrés au hasard - prend même une tenue de soirée. Pas sûr, réellement, qu'il percute lui-même vers quel lieu il s'apprête à se laisser diriger. « Surtout pas Tamara. » Certitude lancée, incorrigible qui ne daignera montrer la moindre faiblesse à l'aînée, surtout pas après avoir sollicité son aide à la sortie du labyrinthe. « Il faut préserver le nom, Isma. La nuit d'Halloween, un des types a eu une parole déplacée envers Larry. »

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ” Si l’égoisme était le pire défaut de l'aîné, la manipulation serait celui du cadet. Prêt à user de tous les stratagèmes pour mener à bien un plan, certes baigné dans les eaux douces des belles intentions, mais noirs dans les actes. Cheval de troie nommé chantage, fer de lance jeté sans prudence, le frisé avançait  en jetant des morceaux de pain pour attirer le frère. Sans honte ni fierté, mieux valait être le mauvais que de lutter pour la paix. Ismaël n’aimait pas parler de magie, de sorcellerie ou même de vaudouisme. Il agissait dans l’ombre, qu’importait s’il était un ange ou un sorcier, il le pouvait alors il le faisait. Essayer ? Non. Il n’allait pas lui mentir, mais il allait devoir se fier sans craindre l’échec. “ Une femme est venue il y a plusieurs mois aux archives pour y déposer des journaux de sa mère, une donation pour vider ses greniers. Sa mère était condamnée par le VIH dans les années 80, il n’y avait rien pour soigner le sida, elle allait mourir. Puis un jour quelqu’un est venu, comme un dernier espoir. Il a pratiqué le dit rituel sur celle condamnée. Elle vit encore aujourd’hui. Alors non Romeo, je n’ai pas encore testé le rituel, mais j’ai croisé les récits. Je vais soigner ton genou, c’est mon affaire, tu t’occupes pas de ça. ” Chaque jour qu’il allait passer en cure, Isma allait passer ses journées à parfaire ce rituel, à grimper dans les peines et les douleurs. Le danseur devait se concentrer sur sa cure, le reste n'était que pour les épaules du frisé, chacun ses douleurs.


Accompagne son frère jusqu’à la porte de la chambre et l’observe faire en silence. Romeo était grand, il n’avait pas besoin de sa mère pour préparer ses affaires. Le laisse parler sans répondre, hoche simplement la tête comme si cela n’était pas évident. Romeo était naïf, mignon, mais bien plus proche de Candide que de Voltaire. “ J’ai aussi un plan pour ça Romeo. ” Portrait laid de celui que la manipulation ne l’effrayait pas. Utiliser autrui, manipuler les perceptions, payer pour obtenir des choses défendues par la loi.  Ismaël n’avait jamais été blanc, jamais particulièrement bon, mais la noirceur fut toujours occultée par ses silences. Point qu’il n’avait pas préparé : Larry avait été évoqué au labyrinthe. Petit rictus sur son visage en prenant un instant de réflexion. “ Tu vas utiliser un nom d’emprunt, les faux papiers sont dans la voiture. Comment se fait attraper le poisson ? En ouvrant la bouche. ” Façon subtile de signifier que tout dépendait de la capacité de son aîné à se taire et à ne pas faire son intéressant. “ Tu as jusqu’à la voiture pour m’expliquer cette histoire de labyrinthe, parce qu’une fois à l’intérieur, tu vas devoir intégrer pas mal d’informations. ” Envie de dire à son frère que prendre un costume était ridicule, mais si cela était une façon pour lui de se sentir bien, alors, il acceptait.
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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Romeo l'écoute attentivement, son récit. De plus en plus curieux à ce qu'énonce son frère, l'histoire lui semble tenir la route. Il songe aussi le connaître suffisamment pour être en mesure de déceler un éventuel mensonge. Peut-être que, de toute manière, il serait enclin à croire tout c'qu'il pourrait lui dire, dès lors qu'il évoque un espoir de rétablissement. Fragile équilibre du danseur, toujours à plonger tête la première vers la première source de lumière qui s'offre à ses yeux. La première depuis ce qui ressemble à une éternité, et ça se rallume au fond de son regard terne, entre ses cernes violacées. « C'est exceptionnel. » Le souffle en toute sincérité, le coeur battant lourdement sous ses côtes, à aller s'activer mollement pour préparer ses affaires, mais s'exécuter malgré tout. Ne s'interroge pas de la méthode. S'est saigné aux quatre veines et il a besoin que quelqu'un l'aide à porter ce fardeau, à nouveau.

Déphasé, il y a quand même des éléments qui le perturbent. Les réponses qu'Ismaël donne à tout, toutes envisagées d'emblée, qui lui restent dans un coin de la tête. Plus facile de se laisser porter, à ce moment précis, n'empêche qu'il tique un peu, Romy. « En si peu de temps. » Relève un regard livide dans le sien. Se demande depuis combien de temps ce plan est envisagé par son cadet. Quand lui avait l'impression que jusqu'à il y a quelques jours, ça allait. « Ma mère. » Comme s'il réalisait soudainement la douleur que ça pourrait lui causer. Veut pas envisager sa déception, n'a jamais rien connu de tel. Sa gorge se noue à sa seule évocation alors qu'il peaufine son sac, embarque son chargeur de téléphone, sa playlist préférée, aussi. Espère au moins pouvoir y écouter de la musique, et s'exercer. Peine à envisager les lieux, préfère ne pas vraiment y penser. « Tu pourras donner des nouvelles à Nina et Andy, j'veux pas qu'ils s'inquiètent. » Souffle les deux prénoms en remontant la fermeture éclair, en venant d'un pas mécanique chercher un t-shirt et un sweat dans son armoire. Trop fatigué pour être vraiment stylé, ça en dira long sur son état.

Tout en se préparant par gestes machinaux, de la salle de bain au salon, du salon à l'entrée, il enregistre à nouveau tout ce que lui énonce son cadet. « Une fausse identité, comme dans les films. » Peut pas s'en empêcher, une fois la veste enfilée sur le dos, un regard circulaire posé sur son humble demeure - pas humble du tout. Une main sur la poignée de la porte, ses yeux clairs se reposent dans les yeux noirs de son frère. Humecte ses lèvres gercées, en le contemplant, les mots encore coincés dans la trachée. « Un mec qui s'appelle Orphé. Tu sais, celui dont on a trouvé le dossier à la maison, dans le bureau, y'a quelques mois. » Attarde son regard dans le sien, quand il lui semble que ce détail est d'une importance cruciale. A perçu à plusieurs reprises le prénom de leur père ce soir-là, pas que dans la bouche du garçon, d'ailleurs, même s'il ne se rappelle plus les détails. A bien compris qu'il y avait quelque chose de latent, quelque chose qui ne lui plaisait guère. « C'est sorti de nulle part. Il s'est permis de me dire d'être quelqu'un de bien, pas comme mon père. » Et ça ne lui a pas plu, à Romy, éduqué en digne Calloway. « Je ne me l'explique pas. Et je ne veux pas me l'expliquer, Isma. » Le ton est ferme, premier élan de volonté qui s'extrait alors qu'il éteint la lumière, et referme derrière eux.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

Le monde était un livre ouvert dans les yeux de Romeo. Isma ouvrait les livres de ceux qui n’étaient plus là pour raconter leur histoire. Personne n’écoutait les morts, tout le monde tournait les pages parce que le futur était à droite. Isma reculait sans cesse pour créer un demain plus vrai, moins manipulé. L’Amérique était fondée sur un mensonge culturel, entretenu et rarement conspué par sa population. L’américain n’existait pas, l'État-unien, lui, était le fruit de l’immigration internationale européenne. Sur les mensonges des décombres de la vérité se dressait le phare de l’histoire scolaire honteuse apprise religieusement. Romeo était comme tous les autres, préférant se pencher sur cela, questionner le monde moderne dans la limite du maintien de son petit confort. Trop occupé à paraître pour comprendre que son être était malade. Exceptionnelle, cette histoire ne l’était pas. Il pourrait en citer de nombreuses autres, sur des sujets d’une rare diversité.

“On ne manque jamais de temps pour les choses qui comptent vraiment.  ” Parce que contrairement à Roméo, qui le prétendait sans pouvoir duper le monde : il était attaché à trop de choses pour renoncer à tout. La danse, son frère, ses amis, ses amours et sa propre image. Isma pourrait lâcher la piscine pour simplement assurer à son frère une seconde chance, abandonner tous ces gens qui l’entouraient, perdre la vie. Romeo méritait et voulait vivre. Isma le méritait peut-être également, mais cela le rendait indifférent. Sa mère et ses amies. Le frisé n’osa pas rouler des yeux, parce qu’il avait une démarche altruiste. “J’ai aussi prévu ça Romeo. ”


Petit rictus alors qu’il s’imaginait dans les films. Evidemment, effet voulu. Tenter de mieux l’aider à accepter cette terrible décision, cet instant qui allait bouleverser le reste de sa carrière. Il allait admettre une addiction et chaque jour que dieu allait faire. La suite de la conversation, il ne s’y attendait pas. Le fameux nom dans les dossiers fouillés, vieille histoire qu’il avait oublié. Romeo prenait le sujet très à coeur alors que le frisé laissa échapper un petit ricanement jusqu’à ce qu’il comprenne que pour son frère, la blague n’était pas au rendez-vous. Sujet sérieux, peu de temps pour réfléchir. Improviser de façon brève. Le temps de fermer la porte, attendre son frère, croiser les regards et le fixer. “Romeo, c’est pas important ce qu’il pense. Il t’a donné un toit, un frère et une stabilité. On est tous le méchant de quelqu’un.   ” Attrapant les clés de l’appartement de son frère, il pourrait récupérer ces dernières à son retour uniquement. “ Tu n’es pas plus bon qu’il n’est mauvais. Tu devrais penser à tous ces garçons dont tu as été amoureux deux semaines, ils pensent tous que tu es mauvais, alors que tu es bon pour moi. Qu’importe ce qu’il fait, on n’a pas besoin de le savoir. Je vais lui en parler et il va régler le problème. S'il est incapable de le faire, je vais m'en occuper.  ” Tendant la main à son frère pour la saisir, tenant fermement le sac dans l’autre main et partant en direction de la voiture.



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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Ismaël a tout prévu, et quelque part, l'aîné s'en rassure. Toujours plus enclin à déléguer ce qui peut être source de tension à autrui. N'voit pour autant pas son cadet comme le petit personnel ayant vaqué à de nombreuses occupations à sa place quand il vivait encore sous le toit des Calloways. Les décisions qui sont prises par ses soins sont d'une importance cruciale aux yeux du danseur. Ne pourrait pas aligner deux pas sans s'effondrer, si ce n'était son frère qui était là pour le guider. Trop conscient des failles à éviter, des ficelles sur lesquelles tirer pour délier ses membres et le contraindre à avancer. Le coeur trop doux, l'esprit trop naïf, une marionnette accessible Romy, derrière ses airs orgueilleux. N'importe qui pourrait le mener par le bout du nez en susurrant les mots qu'il faut. Alors, évidemment que lorsque son frère parle, il abdique, manipulé d'une manière dont il ne prend pas conscience. Déni accommodant. Une certaine chance de tomber entre les mains d'Ismaël, dans un moment de détresse aussi intense. Pas pour rien qu'il s'est éloigné de tout le monde, à la chute annoncée, mécanisme de défense qu'il ne saura s'avouer. Se préserve ainsi des influences malveillantes, même si ce n'est pas ce qu'il reconnaîtra, jamais.

Fronce les sourcils quand le cadet s'amuse de la situation. Mais Romy, ça ne le fait pas rire, pas une seconde. N'a rien aimé de cette soirée, de cette nuit. N'peut pas prendre de recul sur ce qui s'y est tramé, et lancer le sujet de Larry sur le tapis est probablement le plus simple à aborder. « Ce n'est pas ça, Isma. » Le contemple un peu plus longtemps, la main toujours sur la poignée. S'fout amplement de c'que peut raconter le premier venu sur le nom Calloway. Cela n'aurait eu aucune forme d'importance s'il ne semblait pas y avoir anguille sous roche depuis quelques temps. Depuis ce dossier trouvé dans un tiroir du bureau. N'a pas envie, Romeo, de s'exiler sans que l'avertissement n'ait été donné. Et puis, le danseur se détend, va même jusqu'à sentir un sourire agiter le coin de ses lippes pincées, à l'évocation de ces amants trop rapidement délaissés. « D'accord, on n'a pas besoin de le savoir. Larry s'en occupe, ce n'est pas notre problème. Ce n'est, d'ailleurs, pas un problème. » S'en persuade aisément, toujours, à repousser l'information dans l'un de ces recoins sombres de la mémoire, ceux qu'il n'ira jamais plus visiter. En oublie même qu'il est en train de donner ses clés à son cadet, à se laisser mener par le bout du nez en attrapant sa main fermement, pour descendre les escaliers comme deux enfants.

« J'ai peur. » L'avouera une fois, une seule, une fois assis sur le siège passager. Le regard vissé sur la route qui s'annonce. « Isma. » Incline sa nuque dans la direction de son frère, au volant, moment fugace de détressé récidivant.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

Pour la première et dernière fois, il espérait que son frère comprenait l’importance de ne penser qu’à lui, de porter sur le monde un regard auto-centré et de ne surtout pas s’attarder aux problèmes de son père. Isma était supposé être le bon, le doux et gentil, le silencieux. Romy serait pourtant sans aucun doute celui qui allait conserver en mémoire cette information. L’indifférence du cadet était la clé pour tout, pour se moquer des conventions, des règles sociales et de la marche à suivre. La culpabilité ne le dévorait pas, ou du moins, elle était ancrée si profondément dans son être que cela en était devenu un élément soudant chacun de ses os. Peut-être que Romeo allait vouloir en parler au paternel, poser des questions, Isma se contenterait de rapporter les informations à cet homme nommé père et avancer sans se soucier des conséquences. Aujourd’hui, il ne s’inquiétait que pour son frère, nullement pour le scientifique au comportement parfois douteux. Le brun assumait ce qu’il faisait et ne voulait pas se justifier, alors, il ne pouvait pas réclamer à Larry de le faire. Débat clos.


Il déposa le sac de son frère dans le coffre, s’installa au volant en inspirant. Il allait abreuver son frère avec des informations, difficiles à intégrer, simples ou enfantines cela ne semblait guère avoir d'importance. Romeo entame un long voyage, parce qu’il porterait sur ses épaules le poids de la dépendance jusqu’à la fin de sa vie. Mots durs à entendre, mais céder était interdit. Parce que s’il fondait en larmes. Son prénom. Comme un dernier appel au secours, invitant presque le cadet à céder. Isma fait preuve d’un calme olympien, détournant le regard vers son frère. “ Et je veux que tu acceptes cette peur parce-que tu as le droit d’avoir peur. Je veux que chaque émotion, tu la reçoives et que tu ne cherches pas à la refouler. ” Détournant le regard pour fixer la route en cours instant, démarrant la voiture automatique. “ J’ai promis de ne pas te lâcher et je te demande de ne pas me lâcher. Tu peux hurler, pleurer et faire preuve d’hystérie, tu es en droit de le faire. Après on pourra discuter de ton identité secrète. ” Désamorcer.

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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Les entend, ses mots. Pourtant, ce n'est pas ce qui lui a été répété depuis tout petit. Difficile de déconstruire les certitudes sans que tout ne s'effondre, et il contemple son frère avant de venir caler son coude contre la vitre, à y appuyer sa tempe, le menton vaguement soutenu du bout des doigts. Les vertiges sont légion, l'incandescence laissant perler son front aussi. Ne se sent plus à l'aise dans son propre corps, bien au-delà du genou traître. Voudrait s'écorcher vif, laisser l'âme rejoindre les étoiles et n'plus avoir à traîner dans son sillage une enveloppe devenue trop lourde, trop imparfaite. Chair à nourrir de comprimés, à défaut de parvenir à le porter à la seule force d'un mental jusqu'alors infaillible depuis vingt-six années. Atteint des limites qu'il ne songeait réelles jusqu'alors, et il ne peut que se mordre les lèvres sur la douleur que ça éveille en lui. N'a toujours accepté de vivre que pour les ondes positives s'écrasant en vagues doucereuses contre le myocarde, à les renvoyer au centuple dans ses parages, môme lumineux devenu grand. N'a aucune envie de plonger pour de bon, toujours à essayer de capturer les derniers rayons solaires sous ses paupières, les emprisonner sous sa peau pour irradier à nouveau.

« Je ne sais même plus quoi dire. » Lourd de sens chez l'homme n'ayant jamais manqué d'éloquence, débordant de paroles en tous sens. Le soupire qui lui lamine les côtes est affiné par ses lèvres pincées, ses narines congestionnées. « Je ne sais pas ce qui a pu se passer. » Dehors, les lumières de Cherrytown commencent à défiler, ces allées colorées qu'il a immédiatement aimées, lors d'une balade en famille il y a de ça vingt années. Un quartier plein de vie, plein de créativité, de poésie aussi. N'y aurait-il plus sa place, désormais ? Contre sa joue, une première larme se met à couler, sans un bruit. « Comment tout a pu s'assombrir de la sorte, quand il semblait encore faire bien jour, pourtant. » Les doigts s'accrochent doucement à la portière, à venir coller son front à la fenêtre, les yeux écarquillés. Comment n'a-t-il pas remarqué que la nuit était tombée depuis longtemps, sur lui, lorsqu'il était persuadé d'approcher à nouveau du zénith. Pourquoi sa mère ne lui aurait rien dit ? Larry ? L'amant, même ? Puis, à force de respirer si près du carreau, c'est la buée qui s'étale, entrave sa vue déjà brouillée, sans qu'aucun sanglot ne parvienne plus à s'évader jusqu'à la trachée. « Dis-moi ce qu'il faut que je sache. » Sur son identité. Sur cette histoire à arborer.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

Un déni. Un déni devenu mensonge, mensonge devenu excuse, excuse devenue quotidien. Il pourrait lui écrire un poème pour lui raconter ses dérives, son histoire foireuse, ses rêves superficiels et ses caprices nombreux. Nostalgie, vie fantasmée, tout cela parce qu’il n’avait jamais été conscient des coulisses de sa propre existence. Le temps qui allait s’écouler serait pour lui une introspection. Pas de clés à lui donner, pas de bonne réponse, que des hypothèses et des visions subjectives. Romeo avait un cerveau au même titre qu’il avait un corps, mais il allait devoir comprendre qu’user du premier n’était pas contradictoire avec le second.   “ Une erreur de jugement, c’est humain.  ” Devait-il fustiger son frère ? Non. Le pouvait-il ? Absolument. Isma n’était guère bon juge, mais portait bien mieux le masque du bourreau. Il appliquait une sentence, mais n’aimait en aucune façon jouer tous les rôles comme il devait le faire aujourd’hui.  Il appliquait tout, décidait et menait cette mascarade sans demander d’avis. Romeo était coupable et victime pour la première fois de sa vie, mais il fallait avouer qu’il n’y avait pas les épaules pour se faire massacrer par la vie. Larry en avait fait un prince sans armure, un bien bel échec. La couronne pouvait finir à terre, le flanc gauche serait poignardé avec aisance.


Collé à la vitre, il demande finalement ce qu’il allait devoir savoir sur ce mensonge parfaitement organisé.   “Romeo Edelstein. J’avais pas le temps de trouver un faussaire, donc j’ai simplement utilisé un infographiste qui a mélangé mon acte de naissance avec ton prénom et le nom de ma mère.  ” Parce que cela était malsain, glauque et vraiment pas très encourageant pour la suite.   “ Officiellement tu vas être en stage de formation au Bolchoï. Je comptais simplement informer ta mère et Larry, mais il semble que tu vas avoir besoin de tes deux acolytes. ” Le frisé ne comptait pas informer Andrew, ni Nina, parce qu’ils avaient la même responsabilité que lui dans cette histoire, mais sortaient avec le bon rôle. Aveugles tous deux, mais ce fut le frère qui décida d’agir pour préserver la santé de l'aîné. Des amis à la fiabilité discutable.   “ Je t’emmène à Providence, pas Boston, c’est mieux pour la discrétion. Sinon, je vais prévenir ta mère rapidement, Larry je vais attendre un peu. La seule chose dont tu dois te préoccuper c’est toi. Le reste c’est rien, je te dépose, tu prends soin de toi et je serai là le jour de ta sortie.  ”



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C'est humain. C'est ce qu'en dit Isma, et, au sommet de sa détresse, il ne peut que poursuivre, Romy, rebondir sur ce fait qui ne lui sied guère. « Mais je ne suis pas humain. » Sait, parfois, qu'il ne doit pas exprimer ces propos-là. Tout le monde n'est pas prêt à les entendre. Les esprits sont parfois trop butés pour reconnaître comme justes les aveux des étoiles. Isma fait partie des rares à l'avoir entendu s'exprimer avec autant d'ardeur, depuis qu'il est né. Se comptent sur les doigts d'une main, les témoins de ses élans délirants. Ce n'est probablement pas le moment, surtout quand les derniers cachetons désinhibent entièrement tout vestige de retenue. « J'viens d'ailleurs, j'ai une destinée à accomplir, de grandes choses à honorer, l'erreur n'était pas dans le tableau, l'erreur n'est pas non plus acceptée à l'Opéra. » Ce monde qu'il a choisi, qui ne l'a probablement pas encouragé à garder les pieds sur Terre, non plus.

« Edelstein. » Le répète, quand bien même connait-il ce nom, celui d'Ismaël avant le mariage, celui avec lequel il est né, comme lui-même est né Sarratore avant d'hériter de Calloway. C'patronyme qu'il n'aura pas de scrupule à délaisser le temps de ces quelques semaines si la réputation peut être préservée. « Le Bolchoï, très bien. » Très judicieux, aurait pu y postuler aisément, et y aurait été reçu sans l'ombre d'un doute. Ne parvient pas à s'affoler devant les anticipations en pagaille de son cadet, à ne pas lui connaître ces facultés organisationnelles en contexte d'urgence - comme ça qu'il voit les choses, l'enfant naïf. « Nina me tuera si elle n'est pas mise au courant, Isma. Tu n'as pas organisé tout ça pour que je périsse au décours de ces efforts. » Le dit sans l'ombre d'un sourire, déjà peu glorieux de ne pas avoir su solliciter ses proches amis, à prétendre que tout irait bien, comme d'habitude. « Ma mère va se mettre en colère, probablement, elle ne pourra pas gérer cette information. » Plus lucide qu'il n'y semble en ce qui concerne Agate, plus inquiet à son sujet qu'au sien, comme d'habitude, il ne peut se retenir d'ajouter : « Dis-lui simplement de ma part, de garder la tête haute. » Parce que c'est ce qu'il lui a dit, quand Emilio est parti. C'est rien, maman, on va garder la tête haute. Le résultat, près de décennie plus tard, n'est pourtant pas à la hauteur.

« Tu ne viendras pas ? » Ce sur quoi il rebondit avec plus de véhémence que le reste, en décrochant de la vitre pour braquer son regard sur son frère. « M'laisse pas seul là-bas. » Et à nouveau, ça s'agite, quand il se redresse et que ses muscles tétanisent. « C'est pas possible, ça, j'y vais pas si tu viens pas. » Et ça s'embrouille dans sa tête à mesure qu'il trépigne sur son siège, à défaire sa ceinture de sécurité, attraper la poignée de la portière. « Ah non, Isma. Non. Tu viendras m'voir, tu peux pas m'laisser seul là-bas, tu peux pas m'abandonner, » Et comme une menace, il tente d'ouvrir à la volée quand ça s'avère pourtant bien verrouillé. Secoue la poignée avec angoisse, en s'mettant à parler de plus en plus vite, de plus en plus fort : « tu vas quand même pas m'balancer là-dedans et te tirer, sans te retourner, tu vas pas m'laisser, t'as pas l'droit d'me laisser, j'veux pas rester là-bas tout seul, j'veux pas être seul, sans toi, j'veux pas... »

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

Les autres, son petit public, ses groupies, ses amants et ses amis. Au fond, Romeo savait s’entourer et avait conscience que l’amour des inconnus n’était qu’un moment égaré au milieu du reste. Il n’existait pas l’amour du public, le danseur n’était qu’un corps, une chose qui se mouvait en silence. Il n’exprimait pas son avis, ne vendait pas son image, il dansait et n’était socialement pas existant. Il devait être beau et savoir rendre la danse la plus simple est incroyable. Le frisé n’osa rien dire sur cette nature pseudo divine qu’il pensait avoir. Parce qu’il ne semblait pas rire et même s’il simulait un sourire, il était persuadé que ce baratin était la stricte vérité.  Nina, la fameuse. Elle avait du caractère et elle faisait peut-être des vues sur des vidéos amateurs youtube peut-être ? Romeo savait que si la demoiselle avait un sale caractère, Isma avait la patience de simplement laisser couler. Agate, c’était une autre histoire. Ne pas fuir les réponses, devoir lui annoncer rapidement pour rassurer la petite famille fictive.   “ Je vais lui dire, tu as ma parole.  ” Une parole, une seule, elle n’était jamais à vendre ni le fruit d’une manipulation.

La scène qui devait arriver, arriva sans grande surprise. Une fois dans la voiture, cela rendait le tout plus simple. Désireux de s’échapper, usant de l’absence de son frère pour justifier sa fuite en avant dans un véhicule qui avait été fermé pour s’assurer de ne pas causer un accident. Cet instant de colère, il allait devoir le refouler au plus profond de lui-même comme il s’y était préparé. Ce pique d'égoïsme dont Romeo n’était pas pleinement conscient, mais qui semblait lui coller à la peau. Tentative vaine de prendre la fuite. Le cadet roulait sans réellement se soucier de la situation, l’écoutant, laissant un court silence.   “ Romeo, tu as pris le risque de finir comme ma mère et de mourir comme elle. Le seul responsable d’un potentiel abandon, c’est toi.   ” La vérité purement gratuite alors qu’il alluma son clignotant l’air de rien, se garant sur une place comme si tout cela était préparé - absolument pas.   “ Descends si tu veux, récupère ton sac, rentre chez toi et retourne dans ton appartement. Tu seras toujours un drogué, incapable de danser et sans frère pour venir te porter secours, mais tu seras pas abandonné comme tu le dis si bien romeo.  ” Détournant finalement le regard vers son frère en débloquant la sécurité de la portière.   “ Tu es libre de descendre.  ”





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ismaël & romeo
“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


N'a pas envie de s'imaginer les réactions parentales. Préfère n'en faire qu'une idée improbable, appartenant à ce monde souterrain aux galeries innombrables, refuge de ses songes les plus sombres. Là que s'enterrent les crises oniriques trop perturbantes, les éventuelles déceptions, c'qui lui permet de rester à la surface et de piétiner ses états d'âme. Alors, il se contente d'acquiescer, et de remettre cette responsabilité aux mains de son cadet. Ne se demande pas une seule seconde, Romy, si ça ne fera pas trop lourd à porter pour Ismaël. Trop obnubilé par son mal-être croissant pour s'essayer à la compassion, ça en dit certainement long sur son désarroi. Pas né altruiste pour un sou, s'il y en a bien qui a toujours échappé à ses attitudes totalement détachées, c'est son frère. Aujourd'hui, s'inquiéter à son sujet est devenu presque impossible, à ne plus avoir suffisamment d'énergie pour entamer cet effort.

« J'ai jamais voulu quitter la lumière, moi, t'as pas l'droit de dire ça, » Et il commence à hausser le ton, à nouveau, accalmie fugace trop aisément rompue quand la panique s'engouffre par salve à chaque semi-inspiration. Parvient plus à s'oxygéner le ciboulot à force d'hyperventiler et les mots s'entassent en manque de tact cruel. « y'a rien d'comparable, j'ai jamais voulu t'laisser, j'te laisserai jamais, moi ! » S'époumone, le garçon, le regard planté sur ce frère qui se concentre sur la route, au lieu de le regarder lui. Lui, lui, lui. Et il se tait, subitement, quand la voiture dévie de sa trajectoire et finit par s'arrêter étrangement tranquillement sur le côté, sans le moindre à-coup. Perturbé par le calme apparent de son cadet, qui lui renvoie sa propre attitude en pleine gueule, peine à croiser son propre reflet dans le miroir, l'aîné. « C'est du chantage. » Le constat n'avait pas besoin d'être énoncé, sûrement, mais ça coule entre ses lèvres et les mots s'assemblent, pour lui perforer les tympans. « Dans tous les cas, les solutions m'écoeurent. » Qu'il s'agisse d'honorer le tableau décrit par son frère, ou de rejoindre cette cure dont il peine à comprendre la finalité.

Alors, il lui faut un certain temps, probablement, la main sur la portière ouverte, pour ramener sa jambe à l'intérieur, et refermer.

Toujours assis aux côtés d'Isma, le regard halluciné braqué droit devant, la pluie se met à tomber à gouttelettes de plus en plus épaisses sur le pare-brise. « C'est l'averse. » Ne sait pas encore ce qu'il veut dire par là, quand ça s'extrait sans réelle réflexion. Après la pluie, le beau temps, c'est ce qui se dit, non ? Se le demande, Romeo, incapable de reposer les yeux sur Isma sans que l'envie de pleurer ne le saisisse à nouveau. « J'espère qu'il n'y aura pas d'orage. » Phobie accrochée au poitrail paraissant presque dérisoire, quand sa tempe s'appuie contre la vitre, que son coeur s'égare quelque part entre la voiture et la chaussée.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”

La cigale et la fourmi. La personnalité de ces deux garçons pouvait se résumer à cette seule fable, comme pour raconter les défauts et les qualités de chacun. La Fontaine serait-il heureux de découvrir que sa fable était la parfaite représentation d’un drogué et d’un antipathique ? Nul doute qu’il en serait fort amusé, lui qui aimait raconter le monde avec des mots détournés, jouer avec une réalité animale. A force de danser, tout l’été, romeo s’était trouvé fort dépourvu, découvrant avec fracas la fragilité d’un corps brisé par le froid de l’hiver. Hurlant à son voisin nommé frère, de lui porter secours. Le frère n’était point dans la demi-mesure, c’était cela son principal défaut, ne posa point de questions à son voisin, sachant ce qu’il faisait de ses nuits et de ses jours. Il dansait à peine, alors, il fit chanter son frère. De nos jours, le chantage était la seule valeur sûre. Isma descendait bas, il était dans une bulle, s’enfermant pour ne pas abandonner ce projet. “ J’ai fait des choix pour toi, je ne vais pas m’excuser. ” Entretenir ce rôle jusqu’au bout. Il n’allait pas laisser son frère dans cet état, s’il descendait alors il sortirait du véhicule et viendrait lui tirer une flèchette pour l’emmener par la force physique au centre. Sans une once de remords, ni de honte, il pourrait tirer sur son frère. Il remonte, surprenant. Le frère démarre alors et entame à nouveau sa route.


“ Le soleil attend ton retour. ” Il le pensait sincèrement, comme seule réponse à sa peur dont il avait conscience. Le silence s'installe dans la voiture jusqu’à Providence. Ironique, comme nom.

Portail électrique verrouillé, appuyant sur l’interrupteur pour annoncer le nom “edelstein” avec une banalité rare. Il ne pensa pas à elle, associant ce nom à ce frère, obnubilé par la raison de sa venue. Immense centre en campagne, loin du monde, un cliché loin des films. Verdoyant même sous la pluie qui tombait à torrent. Isma avait payé le prix pour lui offrir cet endroit, prêt sur le dos dont il ne saurait rien. Un personnel qualifié, une chambre loin du morbide des films, une enquête menée sur le lieu. Discrétion assurée, accès à l’extérieur tout en empêchant le jeune homme de s’échapper. Oubliez tout, simplement prendre soin de lui. Rond point devant l’entrée, se garant sur une place de parking, brique qui rendait le lieux majestueux, un petit air de grandiose à la Shining. Isma avait fait le choix d’un endroit chaleureux, coûteux, mais qui n’allait pas socialement dépaysé son frère. Coupant le moteur avec un court moment de silence. “ On descend quand tu es prêt. ”
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ismaël & romeo
“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Les paroles de son frère tournent en boucle dans sa tête. Les choix faits à sa place. Le soleil qui sera présent, quand il reviendra. Quand il le méritera à nouveau, peut-être ?

Trop enfoncé dans son délire pour parvenir, en situation de faiblesse, à s'en extraire. Il est le soleil. Et la nuit défile de l'autre côté de la vitre, son regard retraçant la trajectoire des gouttes qui s'y étalent, saisies par la vitesse. Une course qui semble fasciner son oeil hagard, le silence tissé entre Isma et lui sans qu'il ne se force à se taire. Il n'y a peut-être plus de mot à étaler, plus de défensive à arborer. Choisit de lui faire confiance, comme toujours. D'abaisser sa garde, d'autoriser son cadet à piloter cette ligne de son existence. Tenu en haleine par l'idée du rituel énoncé plus tôt, ses doigts suivent le bord de la fenêtre et inventent des pirouettes, des rythmes au gré des battements des essuie-glaces.

Puis, c'est l'appréhension qui remonte par salve dans le poitrail. Là qu'il s'dit qu'il aurait aimé, juste pour ça, que les mains magiques se trouvent encore à proximité, étouffent d'une caresse tout le désordre qui peut monter sous ses côtes. Idées noires mises en sourdine par la faculté du thaumaturge, sûrement qu'en son absence tout lui revient en pleine gueule. Chasse le visage d'un battement de cils, trop aisé d'oublier les sentiments - toujours inévitablement éphémères - quand son propre intérêt, c'qu'il aurait pu en tirer personnellement persiste en l'absence de lumière.

La voiture est enfin à l'arrêt. Somnolait presque, dans l'épuisement, bercé par le ronronnement du moteur. Les paupières entrouvertes sur le bâtisse majestueuse, ses yeux s'y baladent comme s'il découvrait une résidence de vacances. C'est peut-être ce à quoi il pensait, aussi, en achevant de refermer son sac. Qu'il partait séjourner ailleurs, pour une aventure qui s'avèrerait aussi folle que toutes celles entreprises depuis l'enfance. Mécanisme de protection enclenché par l'esprit perturbé, c'est un air presque détaché qu'arbore Romeo en regardant son cadet. « C'est parfait. » N'est déjà plus tout à fait là, et ça doit se voir, le regard accroché aux idées qui ont eu le temps de se construire sur le trajet, pour repousser l'effroi né quelques heures plus tôt. « Tu descends au moins avec moi ? » Le demande, une fois parfaitement tourné vers son frère, à poser une main incertaine sur son épaule, la remonter dans sa nuque pour confronter les regards. « Je t'aime, Isma. » Besoin de le dire. Besoin de le dire avant de partir. Besoin de ne rien garder, une fois à l'intérieur, privé de sa présence pour des semaines. Et malgré ses efforts, sa lèvre inférieure tremble et il ne lui faut pas plus de temps pour ouvrir la porte et s'extraire du véhicule.

Nuées de brouillard exhalées, le froid mordille sa peau trop pâle quand son regard monte le long de la façade. Vertigineuse, et il se doit de baisser les yeux pour ne pas chanceler. Reste là, les mains dans les poches, incapable sur le moment d'aller récupérer son sac. Tente de se déconnecter de la réalité, après que ses yeux aient harponné l'écriteau somptueux placardé près d'une des portes. Détourne même le regard, Romeo, à chercher la silhouette de son frère sous les lumières trop douces. « Isma. » Un sursaut dans le poitrail, à se tourner sur lui-même. Comme s'il avait déjà disparu. Comme si l'idée de le perdre était finalement le pire scénario imaginable.

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“ monstre aujourd'hui, héros demain. ”


Il n’avait qu’un frère. Un seul, impossible de le remplacer. Romeo aimait sincèrement le cadet, il n’en doutait pas le gamin, mais cet amour passait avant ses illusions. Se mentir à lui-même, vivre ses rêves tout en rêvant sa vie. Peter Pan n’était pas loin. Il pouvait faire foi d’une sincérité absolue le danseur, tellement sa candeur le rendait idiot. Isma n’était pas lui, il avait perdu sa mère avant de rentrer dans le château des Calloway. Prendre le peu qu’il avait, pour lui donner bien plus matériellement, sans jamais honorer pleinement l’amour que fut celui de sa mort. Il n’avait eu qu’une mère et cette dernière ne fut jamais remplacée. Agate avait une place de tante dans son coeur. Son frère n’avait pas de remplaçant potentiel et tout comme la droguée de l’époque : les substituts ne seraient jamais parfaits.

Parfait, sans doute. Il n’était pas dans un centre glauque, donc tout cela était acceptable. Cher, donc nécessairement de meilleure qualité selon l’idéologie Calloway. Il l’aimait, aussi. Si Ismaël était de nature à prendre les décisions, Romeo était certainement plus expressif. Isma agissait, montrait, mais rarement disait. Il considérait que cet acte était la meilleure démonstration de l’amour Pourtant, Romeo avait besoin de ces mots-là. De ceux jetés à la fin des comédies romantiques et des drames familiaux. “ Je t’aime aussi. ” Descendant de la voiture pour récupérer le sac de son frère. Laissant l’autre flâner, comprendre, intérioriser et simplement accepter l’idée qu’il allait rester là. Sac du frère dans une main, alors qu’il entendait son nom. S’approchant de son frère en silence, petit sourire en coin, sans doute le seul depuis le début de la journée. Attrapant la main de ce dernier, nouant ses doigts à ceux de son aîné en observant Romy. “ Cette cure, c’est le premier pas. Ce pas, c’est le seul que tu vas faire tout seul. Les prochains pas, je vais les faire avec toi. Je te lâche la main, pour mieux la rattraper après. ” La cure, il ne pouvait pas y accompagner son frère. Le rituel, son frère avait seulement besoin d'y croire.




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“the man said "why do you think you here?". i said, "i got no idea". he said, "i just think you're depressed". this, me: "yeah, baby, and the rest". they tried to make me go to rehab, but i said, "no, no, no". yes, i've been black, but when i come back, you'll know, know, know. i ain't got the time and if my brother thinks I'm fine, he's tried to make me go to rehab, but i won't go, go, go.”


Je t'aime aussi. Les mots sont gravés là où l'évidence a pourtant toujours perduré. Isma sera toujours là, dans les battements de ce coeur en miroir, dans ses sursauts de raison. L'a toujours ancré à la réalité, et ce depuis l'adolescence. Là où les délires de grandeur étaient encouragés par le nom Calloway, la compétition née d'elle-même avec Tamara, le besoin d'honorer la fierté de Larry - plus sévère que celle d'Emilio. Là où la certitude d'être un surhomme, une étoile au sens littéral, était cultivée dans l'amour aveugle de sa mère. Il n'y avait finalement qu'Ismaël pour lui permettre de garder les pieds sur Terre, dans la famille. Et c'est ce qu'il fait, aujourd'hui, ce que Romeo perçoit aussi. Et si le danseur est certain de sa propre majesté, de son dessein démesuré, il n'a pourtant jamais repoussé les rappels à l'ordre lancés par son cadet. Pas pour rien, probablement, que c'est vers lui que sont partis les appels à l'aide quelques soirs plus tôt, dans un élan de lucidité. Parce qu'il n'y a qu'Ismaël qui était susceptible d'agir uniquement dans son intérêt, d'une manière que Romeo pouvait accepter. Il avait les mots, au bon moment, lui ôtait les rênes avant qu'il ne s'effondre pour de bon. En cela, l'aîné ne peut que se laisser bercer, et lui suivre en toute confiance.

Il songe à Nina, sa belle Nina, comme il aurait sûrement mieux valu lui en parler. Il pense à Andy, qu'il ne verra pas durant des semaines, et dans le poitrail, quelque chose se tord. S'est toujours évertué à rattraper les années Californiennes, ne pas revenir sur un éloignement physique, et son souffle bute contre ses lèvres à cette pensée. « Rappelle-moi de te donner le numéro de Barbie, avant de partir. C'est un ami auquel je donne des cours de danse chaque semaine, il ne comprendra pas si je n'honore pas le rendez-vous demain soir. » Le souffle en égarant ses pensées vers le garçon, le futur marié, en ressassant mentalement les êtres qu'il aurait pu oublier. Les doigts mêlés à ceux de son cadet, la respiration se rattrape avec force quand il plante son regard dans le sien, tente d'arborer des airs assurés - qui ne sont guère crédibles. « D'accord. Je te suis. » Sur cette voie, sur cette décision, pour ce qui viendra après, pour entrer dans la bâtisse vers laquelle ils cheminent. Et ses doigts s'emmêlent plus fermement contre les siens, la gorge nouée et le coeur lourd, quand les portes s'ouvrent et qu'il pourrait faire demi-tour, si son frère n'entrait pas avec lui.

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Il s’en va. Il s’en veut, sans doute un peu. Compter chacun des pas de son frère pour lui épargner le mur, pour seulement lui offrir un chemin vers le bonheur. Il ne connaissait pas l’échec alors il fut confronté à la douleur à sa manière, il n’était pas dupe Romeo, borné, mais il n’était pas à ce point dévoré par les muses au point d’en perdre son bon sens - cette affirmation était discutable. Se mettre Agate à dos, blesser son père et simplement accuser toute la haine, toute la colère. Qui était-il pour oser faire cela ? Attitude qui répondait à cette question par le mépris, comme pour attiser la braise du dégoût de ce public dont il se moquait éperdument. Isma ne vivait pas pour faire du cinéma, ses pupilles se taisaient, la vérité ne sortait pas de ses lèvres, il ne pensait même pas agir mal. Le mépris, au fond, il le ressentait et ne pouvait plus le cacher. Ce silence l’avait pesé toute sa vie. En venant jusqu’à s’éloigner de sa sœur qui finalement n’était qu’une actrice, tout comme chaque membre de cette secte liée par cette réputation. Romeo était cette main qui permettait à Isma de ne pas s’éloigner, avant de comprendre que cette mafia était factice. Renoncer à eux, ne signifiait pas renoncer à tous. Hochant la tête à sa requête sur Barbie. Barbie était un homme ? Drôle de monde, qui plaisait finalement à Ismaël. Main nouée alors qu’ils entraient. Juste se dire au-revoir, l’accompagner à sa chambre, traverser le couloir sans se retourner.

Accueil chaleureux, sécurité à l’entrée pour veiller sur le bon déroulement des évènements. Ne quittant pas la main de son frère, arrivant à l’accueil, une femme pleine de charme afficha un immense sourire saluant les garçons et parvenait à reconnaître Ismaël qui était déjà venu ici.   “ Bonsoir messieurs. La chambre est dans l’état dans laquelle vous l’avez laissé hier. Elle vous attend, je vais récupérer les documents de monsieur Edelstein. Je vous laisse déposer les affaires et ensuite on prendra le relais.   ” Bien sûr qu’Isma était déjà passé avant, qu’il avait sélectionné une chambre et pas une autre. Ne quittant jamais la main de son frère tandis qu’il avançait dans l’immense couloir, sourires jetés au personnel alors qu’il arriva promptement dans la chambre de son frère pour le mois à venir. Refusant de dénouer ses doigts, préférant s’embêter à ouvrir avec le sac la poignée. Isma était un monstre, sans doute, mais le monstre émanait toujours d’une âme brisée.

Chambre exposée plein sud, assurant à son frère de toujours profiter du soleil quand ce dernier daigne montrer son nez en hiver. Laissant son frère en premier pour constater.  Un jour avant, préférant payer une nuit dans le vide pour assurer à son frère de se fondre dans un cocon de surface. Sur le mur en face du lit, le cadet avait fait imprimer une vingtaine de photos de ceux qui ne savaient pas, mais qui seraient toujours là lorsqu’il ressortirait de cette pièce : les photos de son enfance, de cette première fois sur scène avec des roses à la main, de ces soirées avec les amies, de ces portraits de famille et de ces gens ignorants, mais qui l’aimaient plus que tout. Il avait apporté des draps avec la lessive utilisée habituellement par les Calloway durant l’enfance. Un monstre, disait-il. “ On sera tous là quand tu vas sortir. On t’aimera plus qu’hier, si cela est possible.   ”  Il devait lui dire au-revoir.




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En suivant le pas qui s'initie à l'unisson, ses doigts s'emmêlent plus fermement autour de ceux de son frère. Besoin de le sentir à ses côtés, encore un peu. Un jour, l'esprit plus clair, sans doute que Romeo sera plus en mesure de le remercier pour ce qu'il fait. Reconnaîtra tout ce que ça a pu impliquer, pour lui. Car alors qu'ils pénètrent dans la bâtisse, que Romeo s'applique à saluer le personnel de son air le plus agréable - le sourire de façade, le sourire qui persiste sur scène même dans la douleur - il ne se pose pas la question des moyens déployés. Ne s'interroge pas sur l'identité de celui qui aura payé pour ces soins, certainement onéreux. Habitué à ce que tout frais lui soit avancé, à jouir d'une opulence devenue normalité depuis des années qu'il porte le nom de Calloway. Romeo se souvient pourtant des raisons l'ayant conduit à adopter le patronyme d'un père qui n'en avait pas été un durant son enfance. Absent, persuadé qu'il s'agissait d'ailleurs du choix délibéré de Larry, ce n'était pas par soudaine pulsion filiale que le danseur en herbe avait accepté de renoncer au nom de Sarratore. Souhaitait porter le même que sa mère, et le même que cette fratrie mise sur son chemin de la plus curieuse des manières. S'appeler Calloway, comme Ismaël.

Et c'était sûrement superficiel, comme sa manière de se montrer sous son meilleur jour - celui qu'il essaye de s'inventer - alors qu'il est ici pour être soigné. Qu'il va probablement mal, et qu'ici, on le sait déjà.

La suite est nébuleuse, à se laisser accompagner dans une chambre qu'Ismaël a déjà visité. Romeo ne relève pas cette mention, trop distrait par les détails alentours, à essayer de s'approprier, déjà, tout ce qui peut définir ces lieux. Tout ce qui pourrait les rendre assez majestueux pour que l'établissement lui semble particulièrement spécial - comme lui. Tel un enfant, c'est le genre d'habitude qui l'accompagne encore aujourd'hui. Les voit souvent plus immense qu'ils ne le sont, les murs, toujours plus colorées, les tapisseries. Se sent petit, ici surtout, à tenir la main d'Isma avec plus de fermeté, le coeur battant à la porte ouverte, à y aller d'un petit pas prudent sur le seuil. L'impression qu'en entrant, tout le reste disparaîtra. Alors, il avance lentement, les doigts frôlant les murs, les meubles, le lit. Le regard happé par les clichés dispersés au mur. Il pourrait pleurer, là, maintenant. Tente de ravaler les larmes, dans un effort qui n'sera pas d'une grande utilité. A toujours ri lorsqu'il voulait rire. Toujours dit ce qu'il voulait dire. Toujours chialé quand ça montait, aussi fort en sensibilité, sous ses côtes. Et il fonce sur son frère, la jambe qui traîne dans l'sillage, qu'il remarque à peine. Referme ses bras autour de lui, à tremper sa veste quand il cale son front sur son épaule.

Sait pas combien de temps il reste là, à pleurer, jusqu'à ce que les sanglots s'estompent, jusqu'à ce que le moment soit venu de se quitter. Et il a les yeux rouges, et il a la mine défoncée. « Les laisse pas m'oublier. »

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