Il avait l'habitude d'être seul mais seul à Exeter n'était pas synonyme d'être seul à New-York. A New-York, il pouvait descendre se balader dans son quartier, prendre un hot-dog, aller courir au parc, prendre un verre au bar, et à chaque heure de la nuit et du jour, il y aurait forcément quelqu'un. A Exeter, la solitude semblait toujours plus pesante, démesurée, voire exagérée. Alors, avoir la présence appréciée d'un visage du passé si familier, il ne disait pas non. Au contraire même, il avait presque envie de le forcer à rester mais ce n'était pas dans son caractère. Il préféra sous-entendre qu'il était le bienvenu pour rester. or, le jeune homme resta mutin, se relevant pour enfin quitter le lit sous le regard quelque peu surpris du rouquin.
Il partait mais avec de bonnes raisons, des raisons vicieuses qui raffermirent son visage. Lui lançait-il un défi ? En soit, il était prêt à lui refaire l'amour, là, tout de suite même mais il n'avait pas envie de créer l'attente ou la patience. Après tout, ce n'était pas lui qui ne pouvait pas attendre sept ans. Il ne dit rien, ne commenta guère, se relevant aussi pour prendre son boxer, enfilant alors un t-shirt. « Allez, j'suis sympa, je te raccompagne jusqu'à ma porte d'entrée, ça m'donnera la force de descendre. » Il attendit qu'Ismaël se rhabille et le suivit pour clore la marche dans l'escalier. « Ah, attends, j'y pense. » Il alla à sa commode dans le salon, sortant du tiroir un post-it et s'armant de son stylo, écrivit un numéro de portable. Revenant auprès d'Ismaël, sans crier garde, il le prit faussement dans ses bras, dans une étreinte étrange juste pour pouvoir tirer sur son pantalon et son caleçon, au niveau de son postérieur, pour y glisser dedans son post-it plié en dix. « Le numéro de quelqu'un qui peut t'aider pour ton addiction. Le genre de gars qui te dit que pour résister à la tentation, faut y céder. » C'était son propre numéro, évidemment. « Passe une bonne soirée, beau brun. » dit-il pour son au revoir.
Partir l’air de rien, le sourire aux lèvres. Isma allait rentrer chez lui, cuisiner, puis bouquiner, gérer ses projets et peut-être simplement s’enfoncer dans sa baignoire. La solitude ne lui pesait pas, il se sentait toujours seul sans jamais éprouver de la tristesse face à cette situation. Pour aimer les autres, il fallait être capable de s’aimer, de se regarder dans la glace sans fondre en larmes. Les gens veulent être aimés sans se demander s’ils étaient capables de supporter leur propre reflet. Donner sa personne, abandonner toute sa personne, morceaux jetés dans les bras du premier salaud avec un petit sourire enjôleur. Isma n’était pas berné par les comédies romantiques et le syndrome de la princesse : il n’avait pas besoin d’un prince charmant pour avancer. « Très généreux. » Le récupéra ses tissus éparpillés dans la pièce, une fois en bas, il attrapa son sac pour mieux s’en retourner dans son appartement. Le sac dans une main tandis que l’autre semblait le prendre dans ses bras. Moment étrange, n’étant pas contre une preuve d’affection, mais l’étreinte n’était en rien naturelle. Le brun ne s’y trompa pas, le roux profita du moment pour déposer un morceau de papier sous son boxer.
La justification le fit sourire alors qu’il lui tournait le dos, sachant qu’il allait récupérer le morceau de papier une fois chez lui. Belle façon de lui donner son numéro, même s’il aurait été plus simple de l’enregistrer avant de partir. Isma avait donc le luxe de choisir s’il allait lui envoyer un message dans dix jours ou dans dix heures. Le brun n’était pas du genre à faire patienter, il allait au moins lui confirmer son retour à son domicile. Lui tournant le dos, quittant la demeure avec un esprit apaisé. « Bon retour dans la ville la plus ennuyante des Etats-Unis ! » Bon retour en enfer, donc.
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