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 baby, heaven's in your eyes ; devlin.

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Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
Barbie Tarrare
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damné(e) le : o07/10/2019
hurlements : o4825
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/gif/sign) tucker.
bougies soufflées : o34
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baby, heaven's in your eyes
Il s'était endormi sur le canapé, épuisé de la journée qui s'était avérée plus débilitante qu'il ne l'avait imaginée. La mission était organisée depuis des semaines déjà, Colorado avait fait un assez bon travail pour que l'excursion ne dure que de maigres heures ; du moins, c'est ce qu'ils s'étaient mis en tête, en quittant le quartier général tôt le matin. Little Fly n'était pas très utile sur place pour ce genre de périples, et certains pouvaient dire que l'emmener était un risque inconsidéré, mais les ressources venaient à manquer et il serait toujours utile sur place en cas de problème ; il avait bien fait de décider de se déplacer, finalement. La peur de ne plus le revoir, comme lors de chaque mission plus difficile que les autres, il avait déposé un baiser sur le front de son mari avant de partir au matin. La veille, il lui avait promis de ne prendre aucun risque stupide, et de rentrer en un morceau. Il avait tenu parole, était même rentré directement chez eux au lieu de suivre le reste du groupe jusqu'au lieu de rassemblement. Il s'en expliquerait le lendemain, donnerait une excuse fumeuse pour excuser son absence en fin de journée. En attendant, il s'était contenté d'un message envoyé à Old Boy, un très lointain : j'ai une urgence, je vous retrouve demain pour débrief. Il savait qu'aucun des hommes n'avait été blessé, pouvait donc se permettre de manquer à l'appel pour la soirée ; le reste attendrait le lendemain. La raison de sa fuite était pourtant plus compliquée que tout ce qu'il pourrait leur dire – cette raison dormait par terre, enroulée dans des couvertures.

Il avait commencé par sa propre toilette, en mettant un pied chez lui. Il y avait eu quelques complications, mineures de leur côté, mais importantes pour l'adversaire, et il ne voulait pas laisser le sang sécher complètement. L'épiderme marquait facilement le passage du gant, et il avait toujours du mal à retirer le rouge lorsqu'il se greffait trop à sa peau. La fatigue l'avait gagné depuis un moment déjà, mais il avait voulu s'en occuper avant le retour de son mari. Devlin acceptait sa vie, son travail, et tout ce qu'il ne lui racontait jamais en détails, mais cela ne l'obligeait pas à en voir les traces. Il s'inquièterait en voyant le sang sur ses vêtements, Barbie voulait lui éviter cela. Il avait frotté rapidement, trop pressé pour faire attention s'il était immaculé ou non, puis était revenu au salon pour regarder le paquet qu'il avait ramené, en se posant mille et une questions concernant le destin de ce fameux colis. Il se demandait s'il avait bien fait de la prendre, de ne pas la laisser sur place alors qu'il n'avait aucune responsabilité la concernant. Il n'avait pas tellement réfléchi sur le moment, avait seulement compris qu'elle serait perdue si personne ne prenait la peine de la retirer de sa poussette ; il n'avait pu la laisser sur place. Les responsables légaux de la créature n'avaient pas prévu d'être attaqués, sûrement auraient-ils fait en sorte de la protéger, au lieu de la laisser au milieu de ce qui était devenu un champ de bataille.
Et au fond, ce n'était pas son problème. Le sort de l'enfant ne le regardait pas, mais il n'avait pas confiance en qui pourrait la retrouver. Il l'aurait certainement ramenée vers son supérieur, lui demandant quoi en faire, s'il n'y avait pas eu ces dernières recrues. Il les trouvait stupides, irréfléchis, et ne s'en était pas caché durant quelques réunions ; il se moquait de passer, encore, pour un enfant capricieux. Il avait eu peur qu'un de ces imbéciles ne tombe dessus, et ne fasse une connerie – Dieu seul savait de quoi ils étaient capables pour s'amuser.

Le sang disparu – ou presque – de son corps, il était revenu dans le salon pour voir si l'enfant avait besoin de quelque chose ; il n'avait pas l'air d'avoir de blessure, il s'en serait chargé immédiatement dans le cas contraire, mais il savait à quel point un bébé pouvait être demandant. Lui, de son côté, allait plutôt bien. Il avait quelques égratignures, et peut-être qu'il découvrirait une blessure plus importante plus tard si du sang venait à imbiber ses vêtements dans la soirée, mais n'avait trouvé aucune plaie importante. Il ne ressentait pas la douleur, et ce don qui aurait pu être une bénédiction n'était pas avantageuse dans ses fonctions.

Lorsqu'il revint vers l'amas de couvertures qu'il avait déposé au centre de la pièce, l'enfant n'y était plus. Barbie s'était déjà étonné de le voir si calme, à ne pas pleurer, à dormir malgré le désordre autour de lui, il en viendrait presque à penser avoir rêvé. Mais l'ombre de la petite – il n'avait pas vérifié mais pensait que c'était une fille – lui prouva que ce n'était pas le cas. Il ne savait pas qu'elle serait en capacité de marcher, ne connaissait pas assez les aptitudes des enfants, d'âge en âge. Il retrouva alors la petite plus loin, museau contre museau avec un chat semblant s'inquiéter du nouvel arrivant.
Il ne put s'empêcher de sourire à ce spectacle, lui toujours si friand des vidéos entre bébés et animaux, sur les réseaux sociaux. Il finit par s'asseoir à côté d'eux, et offrit quelques caresses à Void, et son autre main à l'enfant pour qu'il joue avec. Il redoutait le moment où elle aurait faim ; ils n'avaient pas de biberon, aucune nourriture pour enfant. Il pouvait bien lui donner une de ses compotes, mais était-ce adapté pour son âge ? Il n'y connaissait rien. Il avait également peur qu'elle ne vienne à avoir peur, qu'elle ne se mette à pleurer, ne devienne incontrôlable. Il voulait avoir l'avis de son mari avant d'en faire quoi que ce soit, ne sachant s'il devait la ramener où il l'avait trouvée pour ne pas être mêlé au carnage rattaché à sa disparition, ou la confier au meilleur ami de Devlin qui l'emmènerait au poste. Ils pourraient peut-être lui trouver une famille après ça.

Il se remit debout, laissant la petite aux soins du chat – ce dernier semblait aussi intrigué que joueur, ravi d'avoir une nouvelle copine avec qui s'amuser. L'heure filait, Devlin ne devait pas tarder à rentrer chez eux, et Barbie voulait s'assurer que l'enfant reste calme ; pour cela, il avait eu une idée. Le placard de la chambre retourné, il avait fouillé et fini par remettre la main sur un des plus beaux cadeaux qu'avait pu lui faire son époux.

Un projecteur d'étoiles.

Cela ne pouvait qu'être une bonne idée ; de quoi la tenir calme encore quelques minutes de plus, avant qu'elle ne se souvienne de la faim, la soif, et peut-être la fatigue accompagnée du stress. La place retrouvée près du bébé, il s'empressa de sortir l'objet de son carton, et soupira en se souvenant pourquoi il l'avait rangé. Plus de pile. Lorsque la porte s'ouvrit derrière lui, l'infirmier se trouvait à retirer celles de la télécommande, en espérant pouvoir les intégrer à l'objet lumineux, et créer une pluie d'étoiles pour distraire l'enfant.

Il était toujours rassuré lorsque Devlin passait la porte ; la réaction banale de celui qui retrouvait l'homme qu'il aimait après des journées parfois compliquées. Plus encore aujourd'hui, alors qu'il était perdu, et paniqué à l'idée de ne pas avoir bien fait les choses. Et si Devlin lui en voulait ? Le sourire aux lèvres, il posa la télécommande à côté de lui et se mit debout pour accueillir le divinateur d'un baiser et une étreinte forte. « — Désolé, lapin. Je savais pas où l'amener, et j'ai un peu paniqué ... » Il le relâcha et tourna la tête vers l'enfant d'environ dix-huit mois qui gigotait en essayant d'attraper la queue d'un chat surexcité. « — Je sais que j'aurais dû t'en parler avant de la prendre ici, mais j'pouvais pas la laisser là-bas et le qg est pas un endroit pour elle. » Il parlait rapidement, peut-être pour éviter à son mari de parler, de peur de ce qu'il pourrait en dire. « — Je te promets de lui trouver un endroit sûr dès demain, on peut même la confier dès maintenant à Lenny pour qu'il l'amène au poste ? » L'adrénaline de la journée n'aidait pas. Il avait beau avoir l'habitude, à force, il lui arrivait souvent d'avoir peur lorsqu'il quittait Devlin le matin, qu'importe ce qu'il pensait trouver une fois sur place. Il s'agissait d'une peur qu'il ne ressentait pas quelques années en arrière ; pas la mort, pas la douleur, pas même l'échec, mais la peur de ne jamais revoir Devlin.
Il se mit à genoux près de l'enfant pour reprendre la télécommande dans ses mains et en retirer les piles. Les gestes légèrement tremblants de ne savoir quoi faire, il essaya de ne pas montrer qu'il était plus terrifié que le bébé par la situation.



YOU BELONG WITH ME
close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?
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Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
damné(e) le : o28/10/2019
hurlements : o4501
pronom(s) : oshe / her
cartes : oava fürelise la perfection // sign exordium // montage par jiji la plus jolie // moodboard par le plus parfait des maris
bougies soufflées : o35
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baby, heaven's in your eyes
Il savait ce qu'elles voulaient dire, ces lèvres sur son front. Une habitude toute en silences, un de ces rituels que le divinateur n'aurait jamais voulu avoir à adopter et qui, pourtant, rythmait à présent sa vie. Ce baiser un peu plus long, un peu plus tendu que les autres, cette main qui se posait sur sa nuque avec un peu plus de force que d'ordinaire. Barbie partait en mission très souvent, mais les baisers qu'il donnait à son mari avant les escapades nocturnes avec le gang n'étaient jamais comme ceux-là. Ceux des missions délicates, celles dont il n'était pas certain qu'il revienne. Devlin n'avait jamais avoué qu'il comprenait. Pas nécessairement de remuer la crasse alors que la situation était déjà suffisamment tendue comme ça, qu'il pouvait repérer les nerfs de Barbie se nouer rien qu'à la manière qu'avaient ses doigts de s'enrouler autour de ses épaules ou de sa nuque. Le Cyclops était suffisamment nerveux pour que son mari n'apporte pas son propre stress à l'équation. Mais il en connaissait toujours la solution, à cette équation. Aussi inconcevable qu'impossible, de demander à Barbie d'arrêter ce type d'expéditions. Il avait trop de responsabilités, trop d'obligations et d'ardoises à effacer avec son autre famille. Ce n'était pas qu'une question d'argent ou d'honneur, c'était un tout contre lequel Devlin savait parfaitement qu'il ne pouvait pas lutter. Les Cyclops, cette entité à multiples têtes, dangereuse et sournoise, avec laquelle il devait partager l'amour de sa vie.

Il l'avait sentie, l'intensité du baiser. En avait frissonné, mais n'avait rien trahi de ses inquiétudes ou de la boule qui s'était nouée dans son estomac. Avait poursuivi le rituel qu'ils avaient construit tous les deux en attrapant la main de son amant pour en embrasser tendrement la paume, lui souhaitant une bonne chance au passage. Superstition amoureuse, que d'accompagner Barbie avec l'empreinte de ses lèvres au creux de sa main ; là où était son coeur. Peut-être que ça lui porterait chance, peut-être que s'il sentait la présence fantomatique de son mari sur sa peau, il serait protégé de tout ce qui serait mauvais. Tout ce qu'il savait, c'était que Barbie revenait toujours, quelles que soient les circonstances. Ca ne l'empêchait pas pour autant de se faire un sang d'encre à chaque fois que la porte se refermait sur la silhouette enfantine de son mari, et que le silence s'abattait subitement dans le salon. Il avait pensé à appeler Lenny, histoire de ne pas se retrouver tout seul. S'était rappelé que son meilleur ami avait des projets avec Ari et le fait qu'il broie du noir n'était pas une raison suffisante pour assombrir sa soirée. Soledad était de service, il pensa une seconde à aller la voir au Tartarus, mais n'en fit rien non plus. Wes aux abonnés absents depuis maintenant un an, le divinateur finit par se laisser engloutir par son canapé. Noya son inquiétude en scrollant les réseaux sociaux à l'infini, jusqu'à ce que le sommeil l'emporte enfin loin de cette soirée. Des rêves peuplés de Barbie, toujours, des cauchemars, surtout. Réveil en sursaut plus d'une fois, des ronrons de chats pour se rendormir. Jusqu'à ce que sonne l'heure fatidique d'aller au boulot, fatigué, inquiet, mais prêt à se vider la tête avec tout ce que le poste de police lui trouverait à faire.
Avec la peur au bide de devoir enquêter un jour sur les raisons du décès de son mari.

Des litres de café pour tenir le coup. Le rire de Lenny en fond de journée, et cette dernière qui passa suffisamment vite pour ne pas laisser le temps au divinateur de s'arrêter sur ses inquiétudes. Quelques messages à Barbie quand son coeur et sa tête commençaient à exploser, des petits mots tendres pour lui apporter du courage avant de se remettre lui-même au travail. Malgré la fatigue, malgré la fébrilité. Se forcer à manger pour ne pas titiller le mal, même s'il n'avait pas faim. Se forcer à rire même s'il n'en avait pas envie, à agir même si sa seule motivation était de retourner chez lui pour attendre Barbie. Les premiers à remballer leurs dossiers déclarèrent la fin de la journée pour tous les autres. Lenny l'invita à assouplir ses nerfs avec un chocolat chaud. Quelques minutes de plus volées à l'inquiétude, ponctuées par des rires qui étaient bien plus sincères qu'en cours de matinée. Avec la fin de la journée qui approchait, c'était la perspective de retrouver son mari qui approchait aussi. Et la pression de s'alléger un peu plus grâce à ça, grâce à Lenny, alors qu'il prenait enfin la route pour revenir à l'appartement.

Il ouvrit la porte sur deux odeurs familière et une troisième qu'il n'était pas certain de reconnaître. Celle de Barbie, celle du sang, et cette petite inconnue un peu aigrelette qui lui rappela quelque chose sur laquelle le devin n'arrivait pas à mettre un nom. Ne s'en préoccupa pas d'avantage en posant rapidement sa sacoche à l'entrée avant de réceptionner celui qui lui avait tant manqué dans ses bras. Toujours le même soulagement, après ces missions qui étaient plus dangereuses que les autres. Toujours la même étreinte un peu trop forte, un peu tremblante, toujours ce même poids qui s'échappait de ses épaules aussitôt que Barbie était de nouveau contre lui. Vivant. En un seul morceau. Qu'importait l'odeur du sang tant qu'il pouvait encore le tenir contre son coeur. Les roues du hasard avaient décidé de tourner en leur faveur et de leur accorder encore du temps ensemble. Et même s'il commençait à les connaître, toutes ces sensations, Devlin savait qu'il ne s'y ferait jamais. Plongea son nez dans les boucles de son époux pour y déposer une kyrielle de baisers, le plus difficile enfin derrière eux.

-L'amener quoi ?

Toujours tout sourire, il ne relâcha qu'à peine son époux. Le sentit se faufiler d'entre ses bras, juste assez pour se tourner vers une petite forme qui semblait gigoter à côté du canapé. Un enfant. Qui s'agitait sereinement sur le tapis du salon, une petite main potelée tendue en direction d'un des chats. Le sourire du divinateur tomba en même temps que son cœur dans son estomac. Les rouages dans sa cervelle épuisée se remirent aussitôt en branle, brassant la panique dans son système. Et l'inquiétude de revenir s'imposer dans le silence, juste avant que Barbie ne reprenne la parole. Comme pour anticiper le brouhaha qui s'imposait déjà sous les mèches noires. Un début d'explication tomba, entrecoupé des battements furieux de son coeur. Les yeux noirs passèrent du visage chérubin de Barbie à celui, tout aussi doux, du bambin dans leur salon. Elle. Un pronom qui lui fit l'effet d'un électrochoc, à chaque fois qu'il était prononcé. Elle n'avait rien à faire ici. Quoi qu'il se soit passé au cours de la mission de Barbie, elle représentait un danger non seulement pour son mari, mais pour eux deux. Mais le Cyclops avait raison sur un fait. Là-bas ou au QG du gang, elle était encore moins à sa place. Devlin déglutit difficilement, la gorge horriblement sèche. Le nom Lenny tomba comme une évidence, et pourtant, il secoua rapidement la tête.

-Non, non, on la garde ici ce soir, on réfléchit. Si on appelle Lenny, il va être obligé de nous demander comment elle a atterri ici et tu vas te retrouver dans la merde. C'est hors de question.

Il se passa une main fébrile sur le visage, dans les cheveux. Comme si les tirer en arrière allait changer quelque chose à la présence de la petite dans leur salon. Toujours figé à l'entrée de l'appartement, il laissa Barbie se dissocier de ses bras pour rejoindre la petite forme gigotante. Sentit le vide comme une nouvelle blessure, maintenant que l'homme de sa vie était parti. Un vide qu'il avait ressenti toute la journée, le même qui lui étreignait les membres à chaque fois que Barbie filait en mission après lui avoir embrassé le front. Celui d'une appréhension profonde et réelle. Parce que sa plus grande peur avait pris les traits poupons d'une petite fille. Celle que Barbie lui soit enlevé de force, d'une manière ou d'une autre, pour l'éternité. Barbie, dont les petites mains tremblaient nerveusement sur sa télécommande. Il n'allait pas mieux que lui. Ballotté comme une feuille par le frisson qui dévala le long de son échine, il se remit en mouvement. Enleva son manteau et son écharpe, les accrocha par automatisme aux patères de l'entrée. Et rompit l'espace en quelques enjambées nerveuses, avant de s'asseoir en tailleur juste à côté de son mari. Une main passée dans ses bouclettes, pour l'attirer vers lui. Il plongea son nez dans les cheveux de l'Homme-Enfant, y déposa un nouveau baiser. Et une promesse.

-On y est tous les deux, dans cette histoire. On va trouver une solution.

Il n'avait aucune idée de laquelle, en relâchant doucement la tête de son mari. Absolument aucune, mais une certitude : tant qu'ils étaient ensemble, ils étaient capables de tout. La situation avec Zak, d'apparence inextricable, ils l'avaient surmontée tous les deux. Celle-ci serait similaire. Même si cela impliquait de garder une petite fille, sortie de Dieu savait quelle situation, le temps de bien réfléchir au problème qu'elle posait. Ses mains se tendirent vers la télécommande, la subtilisèrent doucement à celles de son mari. Devlin se força à les montrer plus assurées, moins tremblantes, alors qu'il sortait les piles de leur habitacle. Ses yeux se posèrent sur l'appareil qui se trouvait non loin d'eux. Le projecteur d'étoiles, l'un des tous premiers qu'il avait offerts à son mari. Une ombre de sourire, au creux des lèvres. Prenant doucement les doigts de Barbie entre les siens, il y déposa les piles, le laissant poursuivre ce qu'il avait entrepris. Ils étaient ensemble, égaux dans la panique, piliers l'un de l'autre. Et la petite ne devait surtout pas comprendre qu'ils étaient aussi terrifiés les uns que les autres. Ni même que Void, qui venait de sauter sur le canapé pour éviter de se faire empoigner vigoureusement par l'enfant. Devlin rampa doucement jusqu'à la gamine, un sourire avenant sur le visage. Au petit menton qui tremblotait, elle avait visiblement du mal à se faire à l'idée que Void n'avait pas l'intention de se laisser attraper.

-Eh coucou, toi, tu t'es déjà fait un copain ? Son nom c'est Void.

La voix douce et enjouée, chantante. L'impression de revenir des années en arrière, quand Geeta avait sensiblement le même âge et que ses parents en avaient par-dessus la tête de s'occuper des marmots. Assis à une distance confortable de l'enfant, il se pointa du doigt, commençant les présentations.

-Moi c'est Devlin, et le garçon très beau que tu connais déjà, il s'appelle Barbie.

Il se tourna vers l'élu de son coeur, le seul qui pouvait répondre à ce qualificatif à son sens. Profita d'être tourné pour chuchoter, en articulant suffisamment pour que Barbie le comprenne sans que la petite l'entende. Tout du moins il l'espérait.

-B, tu sais comment elle s'appelle ?

Visiblement non. Tant pis, ce n'était pas important. Pas pour l'instant, en tout cas. Il se tourna de nouveau vers la petite, l'air de rien, et changea totalement de sujet. Commença un début de conversation pâtons cartons avec la gamine, sur Void, après l'avoir entendue gazouiller un son qui se rapprochait du mot chat. L'hyperfixation des enfants, un grand jeu avec Geeta quand il était petit. L'impression que tous les réflexes revenaient au galop, jusqu'à ce qu'un claquement se fasse entendre du côté de Barbie. Une projection d'étoiles attira aussitôt tous les grands yeux vers le plafond, la machine enfin lancée. Il poussa un "ooooh" admiratif, pour attirer l'attention de la petite chose vers le spectacle tout de lumières et de couleurs offert par le projecteur. Et tapota du bout des doigts au sol pour inviter son amant à se rapprocher, avant de glisser un bras autour de ses épaules pour le ramener contre lui. Un murmure, au creux de son oreille.

-T'es le meilleur et je t'aime. Et je veux bien savoir comment tu t'es retrouvé avec cette crevette sur les bras. Mais avant ça, tu crois que je peux vous laisser le temps de bricoler un peu de purée ? Tu dois avoir les crocs, et elle aussi.

Il commençait lui même à avoir faim, mais il attendrait de savoir ce que Barbie en penserait. A partir de toujours, c'était eux contre le monde, maintenant ne faisait pas exception. Et si son mari ne se sentait pas d'attaque pour occuper la petite créature gazouillante le temps que Devlin s'affaire aux fourneaux, il resterait aussi longtemps que Barbie le voudrait.





L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:
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baby, heaven's in your eyes
Il avait peur d'avoir pris la mauvaise décison en ramenant la petite fille jusque chez lui. Les minutes étaient passées comme des secondes pendant qu'il réfléchissait au sort de l'enfant, perdu au milieu du vacarme que faisaient les énergumènes qui l'avaient accompagné. Il n'avait jamais été fort pour faire des choix, surtout quand la finalité était aussi importante qu'une vie humaine – innocente. L'instinct avait pris le contrôle de ses agissements, plus encore que la raison ; cette dernière l'aurait guidé vers le quartier général, ou l'aurait forcé à fermer les yeux sur le regard que lui lançait la petite créature à ce moment-là. Il espérait que son mari soit en capacité de le comprendre, et se range de son côté. Il le connaissait assez pour savoir qu'il serait ravi que Barbie ne l'ait pas tuée, ou laissée à l'abandon dans un endroit où elle serait morte de faim ; livrée à elle-même. Il pouvait pourtant lui en vouloir de ne pas l'avoir prévenu, de ne pas lui en avoir parlé avant de déposer le paquet dans leur salon. Mais l'heure était grave, et il valait souvent mieux demander pardon que permission dans ces moments-là. C'était d'ailleurs ce qu'il ferait envers Old Boy quand le moment serait venu ; il connaissait les risques d'une telle prise de décision, mais l'aurait réalisée quand même s'il s'en était rendu compte sur le moment. La vie d'un enfant était trop importante pour qu'il ne la sacrifie au profit de la fierté de ses supérieurs. Et s'il devait se faire taper sur les doigts pour cela, alors il prendrait son mal en patience en attendant que la tempête ne passe.

En attendant, c'était l'accord de Devlin qu'il lui fallait. Devlin qui apparut enfin, dont la simple vue détendit quelques muscles de l'infirmier – n'en restait pas moins stressé. Les deux bras autour de la taille de son époux, il profita égoïstement de leur étreinte avant d'en arriver au sujet important. Il avait besoin de s'entourer de son odeur et de sa présence, pour pouvoir affronter la suite. Lorsque le divinateur posa les yeux sur l'enfant, Barbie s'écarta légèrement pour le laisser réaliser. Il le regardait, avec insistance, essayant de déterminer ce qui se tramait dans la tête du jeune homme. Il n'y voyait aucune colère, aucun agacement, seulement la même lueur qui l'avait traversé lui-même toute la journée ; la peur. Il connaissait, lui aussi, les risques.

Il revint à ses affaires, l'enfant, se débattant avec la télécommande alors que ses mains tremblaient autour de l'appareil. Il ne dirait pas à quel point la journée l'avait bouleversé ; il y avait plus important que ce qu'il avait eu à voir, ou faire. Il n'était pas des plus fragiles du club, et ne rechignait jamais à faire ce pour quoi il portait le cuir – en dehors de rafistoler ses frères et sœurs. Mais tout était différent quand on en venait à des innocents. Ils avaient décidé de choisir cette voie, entre tous, et ceux partageant ses activités ne pouvaient que s'en mordre les doigts ; mais ce n'était pas le cas de ceux qui se trouvaient sur leur route par hasard. La mission devait mieux se passer, sans victime, et le bruit des balles et du sang maculant le sol l'avait bien plus touché que certaines excursions programmées à ces fins. Le bébé aurait pu être blessé, également. Sa présence ici était très mauvais signe, mais Barbie ne pouvait s'empêcher d'être satisfait de la savoir ici, en vie. Il fut d'autant plus heureux de constater que son compagnon était de son avis. Il sourit en acceptant son baiser, plus soulagé encore de le savoir à ses côtés. Ils s'en étaient toujours sortis, malgré les embuches que la vie avait placées sur leur route ; ils s'en sortiraient de nouveau.
Les piles en main grâce à Devlin, il attrapa le petit tournevis fourni dans la boîte et commença à ouvrir le mécanisme de l'appareil pour en ajuster le matériel. Le regard levé vers le spectacle qui se jouait devant lui, il ne put qu'arrêter ses gestes, et en profiter en souriant. Il n'était pas étonné de voir que Devlin était doué avec les enfants, c'était même plutôt logique pour lui. Mais il y vaait une différence entre le savoir, et en avoir la preuve. Il fut attendri, en sursauta presque quand son mari lui demanda le prénom de la petite fille. Il répondit par un haussement d'épaules pour montrer qu'il n'en avait aucune idée. Il reprit alors ses esprits et termina de changer les piles de l'appareil avant de l'enclencher. Satisfait du résultat, il se rapprocha de son mari pour se blottir contre lui, heureux de voir que la petite commençait à taper des mains face aux étoiles qui se dessinaient autour d'eux.

Il hocha la tête en entendant la proposition de son compagnon. Il avait raison, ils devaient la nourrir ; et la compote qu'avait prévue Barbie ne suffirait certainement pas. Mais il ne savait pas si elle avait des dents, si elle pouvait manger les mêmes aliments qu'eux ; aussi, il décida de laisser Devlin en juger. Il saurait bien mieux que lui comment s'en occuper, lui n'avait aucune expérience avec les enfants. Il avait bien un petit frère, mais ils n'avaient pas beaucoup de différence d'âge et ne s'étaient jamais réellement entendus. « — Tu as raison. Vas-y, je m'en occupe. » Il leva la tête pour réclamer un baiser, puis le laisser s'éloigner vers la cuisine en reposant son regard sur l'enfant. Il était heureux qu'elle ne pleure pas, n'aurait su comment gérer la situation, et il pouvait bien comprendre comment prendre soin d'elle le temps que Devlin ne revienne. Il avait peur de la prendre, de lui faire mal, de faire quelque chose qui ne fallait pas, mais il ferait attention. Il l'observa un instant regarder le ciel, et se demanda comment l'occuper. Il se mit debout rapidement, et fila à la chambre récupérer quelques affaires et des élastiques avant de revenir vers l'enfant.

Il commença par attraper les lingettes et débarbouilla l'enfant qui avait passé une journée aussi chargée que la sienne, et méritait une petite toilette. Assis en tailleur, il avait installé l'enfant entre ses jambes afin de pouvoir s'en occuper sans risquer de lui faire mal. « — Je suis désolé pour ce qui est arrivé tout à l'heure, je sais que ça devait faire très peur. T'as été très courageuse, moi aussi j'ai eu très très peur, tu sais, je suis pas aussi courageux que toi. » Il continuait de laver son visage, ses mains, passer un petit coup de peigne dans ses cheveux noirs. Ils n'étaient pas très longs, pas suffisamment pour en faire des tresses, mais deux petites couettes seraient toutes aussi mignonnes, il en était sûr. « — C'est fini maintenant, d'accord ? T'es en sécurité, et on va trouver une solution dès demain. » Il ne savait pas si elle comprenait ce qu'il disait, mais avait autant besoin qu'elle de mettre des mots sur ce qu'ils avaient vécu plus tôt. Il usait d'une voix calme, la plus douce possible, et sans trembler pour ne pas l'inquiéter.
Il devait être doux avec ses cheveux, la petite les ayant très fins ; peut-être n'avait-elle pas encore ses cheveux d'adulte ; ça existe des cheveux de bébés ? quelle différence ? Il demanderait à Devlin. Il attrapa deux élastiques et les noua aux deux extrémités de sa tête, avant de mettre ses deux mains devant sa bouche pour mimer la stupéfaction. « — Mais comme tu es belle ! » Il lui sourit et l'attira un peu plus sur lui pour l'installer sur sa cuisse en pointant les étoiles au plafond. « — T'es encore plus jolie que cette étoile, et cette étoile, et cette étoile, et même mhhh cette étoile. » Il arrêta son énumération en jetant un regard vers la cuisine, et soupira en constatant que le repas n'était pas prêt. Il devait encore trouver un moyen de l'occuper quelques minutes. Il attrapa alors la télécommande et la pointa en direction de la télévision, afin d'allumer les dessins animés.

Il lui fallut quelques secondes avant de comprendre qu'il avait retiré les piles pour allumer le jouer lumineux. Il reposa la télécommande en se traitant d'âne, et attrapa son téléphone portable dans la poche arrière de son jean. Il l'alluma et le plaça devant la petite, à une distance raisonnable pour ne pas lui faire mal aux yeux. « — T'aimes quoi comme dessin animé ? » Il en regardait, lui aussi, mais se doutait qu'il ne s'agissait pas des mêmes, et n'avait pas vraiment idée de ce qui conviendrait à son âge. Il y avait bien quelques programmes pour petits qui passaient de temps à autre, qu'il zappait toujours, mais il ne les connaissait pas vraiment. Il ouvrit youtube et mit le premier épisode de Petit Ours Brun qui lui tomba sous le pouce, avant d'installer finalement l'appareil contre le projecteur d'étoiles pour pouvoir tenir l'enfant des deux mains ; effrayé à l'idée de la faire tomber.
Il allait commenter l'épisode quand il vit enfin Devlin revenir vers eux l'assiette à la main. Il attendit qu'il les rejoigne, et soupira de soulagement à l'idée de n'avoir fait aucune erreur mortelle pendant son absence. Il était rassuré de sentir Devlin plus proche, prêt à agir en cas de besoin. Il attendit que le divinateur s'installe de nouveau près d'eux pour lui parler de nouveau. « — Elle va dormir où ? J'ai peur qu'elle tombe si on la met dans la chambre d'ami. Tu pourrais peut-être l'installer dans notre lit, contre le mur et dormir à côté d'elle pour faire barrage ? Je peux rester sur le canapé pour la nuit, je suis pas certain de beaucoup fermer l'œil de toute façon. » Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'une notification s'invita sur l'écran de son téléphone, masquant le dessin animé. Il reprit alors l'appareil et soupira en découvrant le message de Don. Il répondit rapidement avant de poser l'appareil au sol et reprendre. « — Je sais que j'avais dit qu'on passerait la journée de demain ensemble mais ... je dois y retourner. La journée a été un fiasco et ils vont attendre un rapport plus détaillé de ma part. » Il s'arrêta brusquement, comme se demandant s'il avait dit une bêtise. Il demanda alors tout bas : « — Elle comprend ce que je dis ? » Il reprit plus bas, au cas où. « — Il faudra que je parle d'elle à mon boss, peut-être qu'il me laissera un peu de repos pour que je la garde ici en attendant qu'on trouve une solution. »



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Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
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baby, heaven's in your eyes
Retrouver des réflexes qui semblaient dater d'une vie antérieure n'avait finalement pas été si difficile que ça. La petite fille qu'avait ramenée Barbie, avec ses bouclettes noires et ses grands yeux noirs, lui rappelait Geeta au même âge. La plus grande fierté de Devlin, quand il était petit, d'être capable de s'occuper de sa petite soeur. Et avec sa bouche en coeur, ses joues rondes et ses gestes maladroits, la petite fille qui se trouvait actuellement dans son salon avait rapidement réveillé cette partie de lui que le divinateur avait passé tant d'années à enfouir au fond de son coeur. Elle était au moins aussi démunie qu'eux, peut-être bien plus, cette gamine. Barbie ne s'était pas attardé sur les détails -ne l'avait pas encore pu-, les dieux seuls savaient ce que ses grands yeux avaient pu voir. Ce que ses oreilles avaient pu entendre. A en juger par leur tête, à la petite comme à son mari, dire que les choses avaient mal tourné était un doux euphémisme. Il faisait confiance à Barbie ; savait qu'il ne l'aurait jamais ramenée si ce n'était pas le seul recourt qu'il avait. Mais maintenant qu'ils se trouvaient dans cette situation, c'était de toutes autres conséquences qui les attendaient à présent. Qu'allait-il advenir d'elle ? D'eux ? Autant de questions qui ne trouveraient aucune réponse dans l'immédiat, et qui ne cessaient de faire geler le sang dans les veines du Canadien. Parce que quelle que soit l'issue à laquelle il pouvait penser, il n'en voyait aucune qui puisse être positive. Pour personne.
Il était terrifié, oui. Profondément, viscéralement terrifié. Mais Barbie l'était tout autant que lui, sinon plus, et la petite ne pouvait rien savoir de la panique qui secouaient ses deux gardiens temporaires. C'était pour cela qu'il avait décidé de prendre sur lui. D'être un adulte alors que l'enfant qui sommeillait sous les mèches noires était plus terrifié qu'il ne l'avait jamais été. Prouver à l'amour de sa vie qu'il n'était pas seul, à l'enfant qu'elle ne l'était pas non plus. Une solidité dont il n'aurait pas pu faire preuve s'il avait été le seul élément dans cette équation désastreuse. S'il n'avait pas eu, non plus, cette petite saillie de douceur qui s'était imposée dans son coeur en apercevant un Barbie dépassé interagir comme il le pouvait avec l'enfant.

Enfant qu'il allait falloir accueillir, le temps que le fameux Old Boy se décide. Nourrir, en premier lieu. A contrecoeur, le divinateur se détacha de son mari pour se lever et rejoindre la cuisine, la proposition énoncée puis validée. Ils ne savaient pas quel âge elle pouvait avoir mais elle semblait assez grande pour manger quelque chose de consistant. Barbie aussi allait devoir se mettre quelque chose sous la dent, et, si le stress lui barrait l'estomac, le divinateur aussi. Il devait garder le Mal sous muselière, consacrer toutes ses forces pour soutenir Barbie et la gamine, il était donc nécessaire qu'il lutte contre son instinct premier de ne rien avaler. Ses doigts s'activèrent sur les poignées des placards pour trouver ce qu'il fallait, des ustensiles au sachet de purée instantanée qui les sauverait. Aux aguets des quelques bruits feutrés qu'il pouvait entendre émaner du salon, il suivit les indications de préparation scrupuleusement. Mit un peu de lait dans une casserole et lança la cuisson, le temps que le liquide bout.
La crise de tremblements l'attrapa par surprise. Suivie par son vertige, par la sensation immédiate d'une vague de froid dans tous ses membres. L'adrénaline retombée en même temps qu'était venue la réalisation qu'il n'avait pas besoin d'être fort, tant que personne le voyait, et c'était l'angoisse qui revenait au galop dans tout son système. La vague de terreur froide qui s'abattit dans tout son corps le fit grelotter. Devlin s'y laissa perdre, noyer, la vision en tunnel focalisée sur ce lait qui semblait ne jamais vouloir bouillir. Qu'allaient-ils faire ? Qui était cette gamine ? Est-ce qu'elle avait une famille ? Est-ce que Barbie allait avoir des emmerdes ? Et si la police décidait de s'y mêler ? Et si le fameux boss décidait d'éliminer la petite, pour effacer les traces ? Et s'ils n'étaient pas capables de s'occuper de la petite ? Autant de et si qui s'entrechoquaient rapidement, brutalement, sous son crâne. Des hypothèses qui ne trouveraient jamais de réponse, qui ne servaient qu'à alimenter la panique, que Devlin était incapable d'arrêter. L'impression que le monde tout entier avait basculé en un seul claquement de doigts, tout ce bonheur fragile, cette petite vie qu'ils avaient construite Barbie et lui à deux doigts de lui échapper. Et, malgré tout le brouhaha de sa propre voix intérieure, il était capable de saisir une chose. La panique était bien différente que celle qu'il avait ressentie dans cette ruelle, la nuit où Barbie l'avait appelé pour s'occuper de l'autre. La peur de tout perdre était encore plus intense ce soir, parce que, cette fois-ci, il y avait un élément en plus à considérer : une vie innocente, en plus des leurs. Il n'avait jamais rencontré Old Boy, le divinateur, mais il avait bien entendu ce qu'en disait Barbie. Il avait croisé suffisamment de Cyclops, d'aussi loin que de trop près, il pouvait se faire une idée générale de ce qu'ils étaient capables de faire. Et, pire, il y avait cette rumeur comme quoi leur big boss n'était pas loin non plus. Rien qui ne présageait du bon, rendant le problème encore plus insoluble qu'il ne l'était déjà.
Et la situation d'autant plus dangereuse.

La surface du liquide dans la casserole commença à mousser, le poussant à se ressaisir enfin. L'impression de réapprendre à respirer, alors qu'il se forçait à retrouver son calme en poursuivant la préparation. Celle, désagréable, d'être spectateur d'un corps qui agissait par automatisme. Versant la purée dans le lait, il entendit une exclamation dans le salon. Tira la casserole sur le comptoir le temps que la purée gonfle et se dirigea jusqu'à la porte de la cuisine. S'y adossant, il s'accorda une poignée de secondes pour observer ce qu'il se passait dans le salon. Ses yeux se posèrent sur le dos courbé en avant de son mari. Désormais deux petites couettes au sommet de la tête, leur invitée surprise était installée contre lui. Ils avaient l'air de regarder tous les deux quelque chose que Devlin ne pouvait pas voir, de là où il se trouvait. Ce qu'il aperçut, pourtant, Barbie n'avait pas l'air de s'en être rendu compte. Le petit poing de l'enfant, qui tenait un pan de son vêtement comme s'il s'agissait d'un doudou. Un geste tout simple pour chercher le réconfort, la manifestation de confiance la plus naturelle qui soit. Devlin sentit son cœur se serrer, une douce chaleur en émanant pour venir chasser le mirage imposé par la peur, les doutes et l'angoisse. Barbie ferait un si bon père. Une image si simple et si belle à la fois, la réponse à une question qu'il n'était pas certain de quand il avait commencé à se la poser. Le sujet était déjà tombé quelques fois dans le couple, une idée que l'on mentionne sans vraiment s'y accrocher. Mais, maintenant qu'il le voyait devant ses propres yeux, le divinateur ne pouvait que se rendre à l'évidence. Reconnut dans les deux êtres lovés contre l'autre ce besoin de se rassurer mutuellement, et dans son coeur l'envie de les protéger autant l'un que l'autre. Les yeux posés sur le duo, il puisa encore quelques soupçons de chaleur avant de retourner au fourneaux. Et revint dans le salon avec de quoi sustenter les troupes.

-Le repas est servi !

Une bouffée de je t'aime plein le cœur, en croisant le regard de son mari. Devlin déposa les assiettes fumantes sur la table basse et retrouva sa place à côté de Barbie, les gestes bien plus sûrs qu'en cuisine. Un bref coup d'oeil sur les dessins animés, sur le téléphone puis sur la petite qui semblait captivée par ce qu'elle voyait. Elle ne bougea pas d'un iota quand la conversation reprit entre les deux adultes. Occupé à répartir les assiettes, Devlin marqua un temps de pause pour réfléchir à ce qu'on lui disait. Barbie n'avait pas tort, ils n'avaient pas vraiment ce qu'il fallait dans cet appartement pour accommoder une enfant, encore moins une enfant si jeune. Mais si la solution du couchage était pertinente, le Canadien n'était pas certain qu'il soit nécessaire qu'elle soit aussi drastique.

-On peut faire comme ça pour ce soir, oui. Mais il y a largement assez de place dans le lit pour nous trois, tu n'es pas obligé de dormir ailleurs.

Les assiettes préparées et les mains désormais libres, il tendit les doigts pour presser tendrement ceux, abîmés, du bouclé. Je veux que tu restes. Il comprenait parfaitement le message, comprenait aussi que Barbie veuille bien faire. Mais il n'avait pas besoin de s'ôter aussi volontairement de l'équation, de sacrifier son confort pour arranger tout le monde. Pas alors qu'il suffisait qu'ils se serrent un peu pour une nuit ou deux. Peut-être plus, selon ce que décideraient les Cyclops, mais ce n'était pas encore dans leurs priorités pour l'immédiat.
Les Cyclops, qui se manifestèrent comme si la pensée les avait invoqués. Un nom plus que familier s'imposa par dessus Petit Ours Brun, tirant la petite fille de sa contemplation. Elle marmonna une protestation alors que Barbie récupérait son téléphone, que Devlin détourna d'un enjoué :

-Mais quelles sont jolies, tes couettes, dis !

L'attention de la petite capturée par son ton chantant, il lui adressa un sourire amusé. Comme Geeta quand elle était petite. Les réflexes étaient intacts, finalement. Un peu rouillés, mais toujours là. Il la laissa se refaire happer par le dessin animé, maintenant qu'il était de nouveau sur le téléphone, et adressa un regard interrogateur à son amant. La perspective que ce dernier retourne au QG le lendemain ne l'enchantait pas vraiment, mais, compte tenu de leur invitée surprise, c'était encore la meilleure chose à faire. Une grimace fronçant ses traits et l'inquiétude revenant au galop, il finit par acquiescer à contrecoeur. Se pencha pour capter les chuchotements de Barbie, baissant les yeux sur l'enfant qui semblait ne se préoccuper de rien de ce qu'ils racontaient. Trop capturée par le dessin animé.

-J'sais pas non plus si elle comprend, dans le doute, vaut mieux qu'on soit prudents. Mais attends, ton boss ne sait pas encore qu'elle est avec nous ?

Il ne comprit l'implication de ses propres paroles que quand il entendit son propre chuchotement rapide. L'intention n'était pas de critiquer ce qu'il s'était passé, comment Barbie avait géré la situation ni même de sous-entendre quoi que ce soit. La question, maladroite, était surtout sortie toute seule. Toujours penché vers son mari, il se précipita d'ajouter.

-Pardon B, je ne voulais pas dire ça comme ça. Je suis sûr que t'as fait comme t'as pu avec les moyens du bord. C'est juste qu'avec tout ça, et ce que tu m'as dit du gang, t'es sûr que c'est une bonne idée de tenter la négo si ton boss est pas au courant qu'elle est ici ?

Comme s'il l'avait entendu, le nom dudit boss s'afficha de nouveau au-dessus du dessin animé. Ce n'était sûrement pas le cas, mais Devlin pinça aussitôt les lèvres pour s'empêcher d'en dire d'avantage. Se pencha à son tour pour attraper le téléphone et amorça le geste pour le rendre à son propriétaire, avant d'être interrompu par un début de protestation frustrée du côté de la petite fille. Il leva un doigt dans la direction de Barbie et de la petite, tira son propre téléphone de sa poche. En deux tours de pouces, il chercha l'épisode en cours sur son propre écran et le déposa à la place du premier téléphone. Il n'avait aucune idée du contenu de la conversation entre les Cyclops, mais il était certain qu'elle était loin d'être finie. Et la petite devait être fatiguée, il savait d'expérience que c'était la porte ouverte à la crise de larmes. Le coeur battant l'appréhension, il rendit son téléphone à Barbie.

-Elle commence à s'agacer, je vais prendre le relai pour essayer de la faire un peu manger, ça va aller toi ?

Il était certain que, si le boss des Cyclops était un peu grognon, ça ne serait pas aussi facile à désamorcer qu'une enfant. Alliant le geste à la parole, il se redressa pour déposer un baiser sur la joue de son mari avant de tendre les bras vers la fillette.

-Tu viens regarder le dessin animé avec moi, Poussin ? Tonton Barbie a besoin de faire quelque chose mais t'en fais pas, il reste avec nous.

Pas sûr qu'elle ait compris ce qu'il racontait, mais le ton enjoué arracha une partie de l'attention de la gamine. Suffisamment pour qu'elle tende un bras vers les mains de Devlin, les yeux toujours rivés sur l'écran lorsqu'il la guida pour l'installer sur ses genoux. Coup d'oeil à Barbie, un je t'aime chuchoté pour lui envoyer une bonne dose de courage. L'enfant enfin bien installée, il tira la table basse pour rapprocher les assiettes et, remarquant que la fillette avait lâché sa contemplation, attirée par les bonnes odeurs, il poursuivit.

-Tu sais ce qu'il mange, Petit Ours Brun, pour être aussi malin ? De la purée ! Tu veux goûter ?

Des petits doigts incertains agrippèrent de nouveau la manche de son kurta en guise de réponse. Exactement comme Geeta. Le dessin animé ne captait plus autant son attention, maintenant que l'enfant sentait l'odeur de la nourriture. Puisant une cuillerée de purée, il se servit une bouchée en poussant un "hmmm que c'est bon" exagéré. Les yeux noirs se posèrent instantanément sur lui. Pour qu'elle abandonne aussi vite le dessin animé, c'était qu'elle devait avoir les crocs, avec tous les événements de la soirée. Devlin n'attendit pas plus longtemps pour échanger les couverts et approcher une cuillerée pour aider la petite à manger. Partagée entre la faim et les images colorées, elle se laissa nourrir quasiment sans broncher. A côté d'eux, Barbie était plongé dans son téléphone. Le divinateur hasarda un :

-Ca se passe comment ?

En continuant de donner la becquée avec une étrange facilité. Pas vraiment comme Geeta, sa soeur ronchonnant beaucoup plus facilement quand ils étaient petits. Mais l'enfant avait d'autres priorités, qu'elle fit savoir au divinateur en repoussant fermement sa main aussitôt qu'elle en eut marre de gober des patates, l'attention de nouveau entièrement focalisée sur Petit Ours Brun. Devlin tendit le bras vers un paquet de mouchoirs posé sur la table basse et entreprit de débarbouiller la petite bouche. Mine de rien, elle avait englouti la moitié de son assiette. Reste à savoir comment ça va sortir. La réalisation le gifla en plein visage. Est-ce qu'elle allait avoir besoin de couches ? Ca, c'était quelque chose qu'il n'avait jamais eu à faire lorsqu'il s'occupait de sa soeur. Pâle, en se tournant vers son mari :

-B, tu sais si elle est propre ?





L O V E
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quand Barbie vit mal son régime:
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Barbie Tarrare
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Il vit le retour de son mari comme un cadeau du ciel. Il avait l'air de bien s'en sortir, pourtant, et la petite ne se plaignait pas de sa manière de la tenir, ni de quoi que ce soit d'autre. Il se sentait très proche d'elle, peut-être parce qu'ils avaient vécu l'enfer ensemble, et qu'ils trouvaient une forme de réconfort dans la présence de l'autre. Malgré tout, voir Devlin revenir de la cuisine fut libérateur ; il n'était plus seul, en cas de besoin. Il n'aurait pu survivre à un tel obstacle sans le soutien de son amour, il le savait déjà. De nombreuses questions se posaient maintenant qu'ils devaient s'occuper de la petite durant deux jours minimum. La question du couchage était la plus petite d'entre elles, ils finiraient par trouver comment faire pour qu'elle ait le meilleur sommeil possible. Barbie laissait sa place sans problème, il pouvait même dormir par terre ; pas besoin de confort quand on est un aussi gros dormeur. Devlin ne semblait pas du même avis, et il avait certainement raison, mais ils pourraient y réfléchir le moment venu. La sensation des doigts contre les siens lui firent un bien fou, il crispa la main en retour pour répondre à son soutien et adressa un rictus en direction du devin, signifiant : ça va aller. Il ne leur faudrait gérer la situation que quelques jours en attendant que Old Boy trouve une solution ; et il comprait bien l'aider pour cela, ne pas le laisser seul face à un problème qu'il avait orchestré – bien qu'il n'ait pas eu le choix. Il tapait le plus rapidement possible sur l'écran de son téléphone avant de rendre sa distraction à l'enfant, entre deux conversations plus appuyées avec Devlin.

Il secoua la tête à l'inquiétude de son mari. Non, il n'avait pas informé son boss, pas encore. Il avait trop peur de sa réaction, et sûrement de ce qu'il réclamerait pour régler la situation. Barbie connaissait bien ses collègues, il savait comment la plupart de ceux avec qui il travaillait dans le club étaient. Don restait parfois un mystère, entre justesse et sévérité. Il avait assez confiance en lui pour savoir qu'il ne lui demanderait pas d'exécuter la petite fille, mais n'était pas assez prévenu concernant ce qu'il en ferait pour autant. Et s'il se trompait ? Et s'il voudrait que Barbie lui ramène la petite pour une solution drastique ? Le ferait-il ? Il ne pouvait désobéir à un ordre direct, même alors qu'il était assez bien placé dans la hiérarchie. Old Boy était son supérieur, et il devait obéir. Mais il ne pourrait mettre l'enfant en danger, ne pourrait pour autant risquer une sanction de la part du clan – cela mettrait également son mari en danger, et il ne pouvait se le permettre. La situation était délicate, et il n'avait qu'une chose à faire pour l'heure, avoir confiance en son supérieur, et tout avouer. Il haussa alors les épaules en entendant le divinateur lui demander si c'était une bonne idée. « — J'ai pas vraiment le choix et ... je sais qu'il sera juste, je pense qu'on peut avoir confiance en son jugement. » Et s'il se trompait ? Et bien il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours, mais il n'avait d'autre choix. Il retira son bras de la taille de la petite pour que Devlin puisse l'attraper, et serra son téléphone dans sa main en hochant la tête pour lui dire que ça irait de son côté. Il était plus rusé qu'il n'en avait l'air, et savait se servir du fait que le reste du gang le sous-estimait pour avoir ce qu'il souhaitait. Le problème était qu'Old Boy ne le sous-estimait plus autant, et voyait clair dans son jeu la plupart du temps. Il put tout de même parlementer, expliquer ses positions et montrer qu'il avait la situation en main ; du moins, une partie, pour le reste il n'était pas en mesure de décider quoi que ce soit.
Il se plongea plus encore dans la conversation, répondant toujours au plus vite. Il sentait la fustration, la colère dans les messages qu'il reçut en retour, et en était réellement désolé. Il savait qu'il avait pris la bonne décision, et il ne comptait pas s'excuser d'avoir sauvé la vie d'une petite fille innocente, mais ce n'était pas à son boss de réparer les pots cassés ; mais aux abrutis qui l'avaient accompagné et ouvert le feu sans raison apparente. Il lançait des regards à ses deux compagnons de temps à autre, entendant les babillements de l'enfant et les tentatives de son mari de la faire avaler sa purée. Elle était si sage, ne pleurait même pas d'être avec deux parfaits inconnus. Elle devait être fatiguée, peut-être ne même pas avoir assez d'énergie pour se mettre à pleurer.

Il porta sa main jusqu'à son front, poussa un profond soupir en hochant la tête pour montrer que tout allait bien. Mais rien n'allait bien, tout partait en vrille, et il sentait de plus en plus la panique, la culpabilité, le gagner. Il mettait Devlin dans une situation complexe, alors qu'il s'était juré de ne plus jamais le faire. Il essaya de ne pas y penser pour l'instant, tourna la tête en entendant la question lui être posée et essaya de ne pas montrer ses craintes. « — Bien, ça va aller. Il va prendre une décision d'ici deux jours. » Il se frotta les yeux, puis abandonna son téléphone dans sa poche arrière en donnant une légère caresse sur la joue de la petite pour la féliciter d'avoir si bien mangé.

B, tu sais si elle est propre ?

Il releva les yeux vers lui, comme s'il lui avait balancé une bombe entre les bras et qu'il ne savait qu'en faire. Il ne savait pas si la petite était propre, mais il savait qu'il n'avait jamais changé une couche de sa vie, et n'était pas certain que son mari soit plus avancé sur la question. Il se pencha vers l'enfant et baissa un côté de son pantalon pour y découvrir la naissance d'une matière ressemblant à une couche. « — Merde. » Il ne sentait rien qui montre qu'ils avaient à la changer pour le moment, cela leur laisser un peu de temps pour s'organiser. Il réfléchit un instant, pensa à passer à la boutique de la station essence pour attraper quelques paquets, il n'aurait qu'à faire un trou de plus dans ses stocks ; Beatriz ne les vérifiait pas, c'était son travail. Le reste des épiceries seraient certainement fermées à cette heure-ci de toute manière. Il ne subsistait qu'un problème : ses mains tremblantes. Il était encore légèrement sous le choc et savait que ce n'était pas une bonne idée qu'il prenne la route. Le regard passa de sa main tremblante aux yeux de son époux, il plissa les lèvres. « — J'ai juste besoin de quelques minutes, je peux passer à la boutique ensuite pour aller chercher un paquet de couches. J'en ai pas pour ... » Il ne termina pas sa phrase, une idée lui venant à l'esprit. Il se mit debout d'un saut et fila à la chambre en trottant. Il attrapa la chaise de son bureau et la plaça près de l'armoire murale après l'avoir ouverte. Il ne pouvait pas accéder aux fournitures qui se trouvaient tout en haut, sur une étagère où n'étaient apparentes que quelques affaires de peinture dont il ne se servait presque pas. Il les poussa sur le côté pour attraper une boîte derrière avec écrit Pearl au marqueur vert. Il prit une grande inspiration et tira le lourd carton vers lui ; le geste souleva un épais nuage de poussière, le menant à une quinte de toux qu'il termina en sonore : « — J'vais bien ! » N'alarmer personne. Il termina de toussoter et descendit de la chaise en soulevant la boîte à bout de bras, grimaçant sous son poids. Il déposa l'objet au sol et retourna sur son perchoir pour replacer les gros pinceaux et morceaux de bois qui faisaient son art autrefois. Il frissonna en tombant nez à nez avec un carton dont il connaissait le contenu, incluant des souvenirs auxquels il ne voulait pas repenser. Note pour plus tard : passer à la déchetterie.

Il se retrouva à terre en un bond silencieux et fouilla dans le gros carton pour y trouver un trésor. Il sourit, victorieux, en sortant un paquet de couches de la misère. Les mains contre son tee-shirt, il en retira la poussière, secoua également ses cheveux en quittant la chambre pour revenir au salon. « — Tu crois qu'il y a une date de péremption pour ces trucs ? » Il tendit le paquet à son mari pour lui laisser le loisir de vérifier et retourna en un éclair à la chambre pour en tirer le carton entier. Il le poussa vers eux et s'installa de nouveau à leurs côtés en plongeant les deux mains pour y trouver des jouer ou n'importe quoi qui leur serait utile pour les deux jours à venir. Pearl était l'enfant qui ne verrait jamais le jour par sa faute, et il pensait bien ne jamais avoir jeté les affaires qu'ils avaient déjà achetées pour elle. Ils n'avaient pas grand chose, Earleen ayant insisté pour qu'ils économisent pour n'acheter que l'essentiel une fois le bébé au monde, mais ils avaient déjà pu récupérer quelques fournitures. Plutôt, elle l'avait fait, pendant qu'il refusait l'idée de la paternité. Il finit par en sortir un jouet lumineux qu'il observa un moment, comme si le sens de la vie y était gravé. Il soupira longuement avant de parler tout bas, à l'attention de son mari. « — Tu crois qu'un jour ... j'sais pas ... on pourra en avoir un ? » Il eut presque envie de vomir en repensant au soulagement qu'il avait ressenti quand Earl lui avait appris la nouvelle. Il ne ferait pas un bon père, quoiqu'il arrive. Il secoua alors la tête avant d'ajouter. « — Laisse tomber, oublie. » Il changea vite de sujet en attrapant la petite main de la puce pour la serrer doucement. « — C'est bien qu'elle ait mangé, mais il faudrait que tu avales quelque chose toi aussi. »  



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Merde.

-Tu crois pas si bien dire...

Un trait d'esprit qui était sorti tout seul, par erreur. Dev s'en voulut immédiatement, ajoutant au reste du chaos sans y avoir fait attention. Tout était déjà suffisamment compliqué, entre le retour chaotique de Barbie, l'enfant focalisée devant son dessin animé et les échanges visiblement musclés par sms entre les Cyclops. Ajouter à la confusion n'était certainement pas sa meilleure contribution, aussi se mordit-il la lèvre inférieure pour se contenir d'en dire plus. Restait que le problème, tout aussi prosaïque qu'il soit, était bien réel. S'occuper de l'enfant pendant un jour ou deux nécessitait d'aménager suffisamment l'appartement pour qu'elle soit à l'aise. Qu'elle puisse dormir quand il était temps, qu'elle ne se blesse pas sur la multitude d'angles des meubles ou tous les objets qui traînaient un peu partout dans l'appartement. Des concessions qui se multipliaient à mesure que les secondes filaient, chaque solution à un problème entraînant une myriade d'autres dans son sillon. Suivant les mouvements de son mari des yeux, le divinateur sentit une goutte de sueur froide lui rouler entre les omoplates. Ils pouvaient en faire beaucoup, mais ils ne pouvaient pas matérialiser de couches en claquant des doigts, si ? D'autant que l'heure était suffisamment avancée pour que la majorité des magasins soient fermés. Les yeux noirs suivirent ceux de son mari, se posèrent sur les petits doigts encore tremblants. Une nouvelle révélation, une nouvelle gifle.

Barbie avait beau dire, il n'allait pas bien. Malgré ses sourires, malgré tout ce qu'il avait pu répéter à chaque fois que Devlin lui avait posé la question. Le Canadien savait que l'Homme-Enfant était solide, il n'était pas solide à ce point. Une information qu'il se garda bien de dire, sachant qu'elle réponse il obtiendrait en retour. Barbie faisait l'effort de donner l'illusion de la maîtrise de soi et Devlin comprenait bien que c'était aussi bien pour lui que pour l'enfant. Mais il était encore secoué par les événements récents. Par tout ce qui se disait depuis qu'il était revenu. Faire front commun, mais ne pas nier l'impact de tout ce qu'il s'était passé. Un constat qui pinça le coeur du divinateur, lui donna envie d'enrouler de nouveau ses bras autour des épaules du bouclé, l'impression qu'il était devenu bien plus frêle tout à coup. Mais il le connaissait, à présent. Barbie était lancé, commençait déjà à énoncer des solutions qu'il ne fallait surtout pas approuver. Un non de la tête de la part du divinateur, jusqu'à ce que l'idée suivante emporte le bouclé loin du salon et de ses deux occupants.

La petite toujours lovée contre lui, Devlin garda les yeux sur l'encadrement de la porte par lequel l'amour de sa vie avait disparu. Se mordit l'intérieur de la joue, certain de ce qu'il allait lui dire lorsque Barbie reviendrait dans la pièce. Dans l'état où il était, il était hors de question qu'il reprenne la route. Moto ou voiture, c'était trop risqué. Si quelqu'un devait encore se déplacer ce soir, ce serait Devlin ou ça ne serait personne. Ses doigts se glissèrent sur les bouclettes coiffées de l'enfant, caressèrent ses cheveux distraitement. Focalisée sur Petit Ours Brun, elle n'avait pas l'air de se préoccuper de tout le chaos qui se déroulait tout autour d'elle. Tant mieux. Un soulagement de très courte durée lorsque le bruit étouffé d'une violente quinte de toux leur parvint à l'autre bout de l'appartement. La petite leva le nez de son dessin animé, surprise. A son menton qui tremblotait déjà, Devlin répondit d'un serein :

-T'as entendu ? Tonton Barbie vient de dire que tout va bien.

Il continua de caresser ses cheveux tendrement, offrant un sourire qu'il voulait le plus chaleureux que possible aux grands yeux noirs, humides, qui venaient de se lever vers lui. A vrai dire, il n'avait aucune idée de si tout allait vraiment. Plus maintenant qu'il avait pu constater à quel point Barbie avait l'air de mal encaisser la situation. Il déglutit lourdement, soulagé quand elle sembla accepter l'explication et se remit à regarder son dessin animé. Seul avec elle, c'étaient toutes les angoisses qui revenaient au galop. La peur de ne pas savoir comment gérer la situation, l'inquiétude pour son mari. Et si on l'avait suivi ? Et si les types à qui appartenaient l'enfant les retrouvaient ? Il était incapable de les défendre, avait beau savoir où étaient planquées toutes les armes du Cyclops, il n'avait toujours aucune idée de comment s'en servir correctement. Il ne leur serait d'aucune utilité, pire, il serait un poids pour Barbie. Les yeux fermés, une profonde inspiration. Paniquer ne servirait à rien pour faire avancer la situation. Il y avait bien ces flashes qu'il avait de temps en temps. Un don qu'il avait mis du temps à appréhender, mais qui avait eu le mérite de s'avérer utile une fois ou deux. Ses yeux se posèrent sur le plat de purée qu'il avait préparés pour eux. Grognement contestataire de son estomac. Devlin ne sentait plus la faim depuis des années, savait que s'il était nécessaire de manger... peut-être que s'en passer leur serait utile ?

Le courant de ses pensées s'interrompit avec le retour de son mari dans le salon. Un Barbie couvert de poussière, au t-shirt devenu partiellement gris, qui tenait un paquet non identifié aux couleurs vive au bout de son bras. Perplexe, Devlin recueillit le butin pour constater qu'il s'agissait bel et bien d'un paquet de couches. Sentit le poids de ce problème en particulier quitter enfin ses épaules.

-C'est pile ce qu'il fallait, mais t'as trouvé ça... où ?

La question s'acheva sur le vide, Barbie reparti aussi vite qu'il était arrivé dans les entrailles de l'appartement. Son paquet mi poussiéreux, mi épousseté entre les doigts, Devlin scanna l'emballage pour voir s'il y avait bien une date de péremption. S'il en croyait tous les films post-apocalyptiques qu'il avait vus, ces machins étaient increvables. Survivraient même à une invasion de zombies. Il releva le museau en percevant le bruit de quelque chose de lourd qui raclait contre le sol. Approchait d'eux. La petite fille, toute aussi intriguée que lui, leva elle aussi les yeux vers Barbie alors qu'il s'approchait en poussant un carton énorme vers eux. Petit Ours Brun n'était finalement pas plus intéressant que ce carton qui semblait venir des tréfonds du monde.

-On avait ça, nous ?

Le divinateur n'avait encore jamais vu ce carton. Observa, perplexe, alors que Barbie en tirait une mine de jouets en parfait état. Attirée par les couleurs vives, la petite tendit aussitôt les bras vers les objets, gigotant de sa place. Devlin l'attrapa avec précaution pour la déposer sur le sol, s'empara du jouet sur lequel elle venait de jeter son dévolu. Quelques résidus de poussière qu'il essuya rapidement sur son t-shirt, mais le petit carrosse de princesse à roulettes était comme neuf. L'enfant le lui arracha des doigts avec un gazouillis ravi et commença à jouer avec comme s'il lui avait toujours appartenu. Comme si rien de tout ce qu'il se passait ce soir n'était anormal ou surprenant.
Pourtant, rien n'était normal et tout était surprenant, pour le Canadien. Une très agréable surprise alors qu'il voyait tout ce que Barbie avait tiré du carton. Ravi de retrouver la présence de son mari à ses côtés, il se lança à son tour et tira le récipient vers lui. Une véritable mine se trouvait dans la boîte. Sous les jouets, Devlin remarqua deux piles de vêtements colorés soigneusement pliés. Un carton qu'il avait prévu pour quelqu'un qu'il connaissait ? Les doigts du divinateur plongèrent dans le butin, attrapèrent l'un des vêtements en haut des piles. Un body pour nourrisson. Il y avait une trace au marqueur vert, sur le côté de la boîte. Pearl, écrit au marqueur. L'écriture de Barbie. Surprenant, Barbie ne lui avait jamais parlé de la moindre Pearl.

Tu crois qu'un jour ... j'sais pas ... on pourra en avoir un ? Laisse tomber, oublie. Quelque chose sonnait étrangement, dans la voix de son mari. Pas uniquement cette question, pas seulement à cause de son changement soudain de sujet de conversation. Un pressentiment au creux du bide, qu'il y avait une toute autre raison qu'une simple amie qui aurait eu un gosse, sans que Devlin ne sache précisément d'où elle venait. De ce ton qu'il avait pris. Du voile qu'il avait cru voir dans les grands yeux marrons de l'homme de sa vie. Qui était Pearl ? Quelqu'un de suffisamment important pour que la conversation vire totalement à autre chose, et Devlin connaissait suffisamment son mari pour savoir qu'une corde sensible était en train d'être tirée. Il secoua la tête, les yeux de nouveau posés sur l'assiette de purée.

-J'ai pas très faim...

Tu n'as jamais faim, Tarrare.

-Et je me disais que... tu sais, quand je mange pas, je vois des trucs... Ca pourrait être utile.

Tu ne pourras pas les défendre, Tarrare.
Un frisson le long de l'échine, ses pensées devenues bien plus bruyantes que le bruit de l'enfant qui jouait à côté d'eux. Il savait que l'idée était mauvaise, il savait que Barbie n'approuverait pas. Concéda dans un soupir, avant que le bouclé ne pointe du doigt ce qu'ils savaient tous les deux être une bêtise.

-Sers-toi, tu dois être affamé. Je mangerai un bout un peu plus tard, t'en fais pas.

La culpabilité en arrière-pensée, et toujours le mystérieux carton devant son nez. Ses doigts toujours plongé dans ses trésors, dont il tira un autre body. Puis un autre. Pearl était-elle vraiment une amie ? Alors pourquoi Barbie ne lui en avait-il jamais parlé ? Les vêtements étaient neufs, certains portaient même encore une étiquette. Et il y avait cette question, qui revenait dans sa tête. La rapidité avec laquelle Barbie était passé du coq à l'âne. Le sujet des enfants avait toujours été sensible avec lui. Il lui avait mentionné, quelques fois, qu'il avait failli avoir un bébé avec son ex-femme, quelques années en arrière. Un bébé qui n'avait pas été voulu. Qui n'était pas né. Ce carton racontait une histoire, celle d'une enfant qui n'avait jamais porté ces vêtements. Jamais joué avec ces jouets. Devlin finit par se retourner vers le bouclé, mordit ses lèvres pour ne pas poser trop brusquement la question qui allait y naître.

-Ce carton... C'était quand Earleen... ?

...est tombée enceinte ? La fin de la question n'eut pas besoin de tomber entre eux, tant elle était évidente, maintenant. C'était ça, l'histoire qu'elle racontait, cette boîte pleine de poussière. Des souvenirs enfouis loin, très loin au fond d'un placard, là où ils ne pourraient atteindre ou blesser personne. Il ne savait pas comment Barbie le voyait, voulait essayer de le comprendre. Ce carton était-il un mémorial, un regret, ou quelque chose à tenter d'oublier ? Dans tous les cas, il y avait une raison pour laquelle son mari ne lui en avait jamais parlé. Et l'idée même que Pearl n'ait jamais joué avec ces jouets, ou porté tous ces vêtements, lui brisait le coeur.
Il tendit un bras vers la nuque de son mari, l'attira vers lui pour déposer un baiser contre ses boucles brunes. Quelle que soit la réponse, qu'elle vienne ou pas, il ne pouvait pas en faire autrement. C'était ce qu'ils s'étaient promis, de lutter ensemble contre toutes les difficultés qui viendraient sur leur chemin. Quelles soient futures, ou qu'elles appartiennent au passé. Déposant sa tête contre celle de son mari, il observa la petite, le cœur lourd. Insouciante de tout ce qui se tramait autour, l'évocation pure et simple du bonheur de l'enfant découvrant des jouets tous neufs. Massant la naissance des cheveux de son mari du bout des doigts, il finit par répondre à son tour, après un soupir.

-B, je suis désolé. Et rapport à ce que tu disais... j'en sais rien. Je me suis toujours dit que les gosses et moi, ça ferait quinze. Rapport à mon mode de vie. Ma maladie. Puis t'es arrivé dans ma vie, t'as chamboulé tout ce que je croyais être vrai et tu m'as montré qu'avec beaucoup d'amour, on pouvait tout faire tous les deux. Et des fois je me dis, un gosse avec toi, ça me plairait bien...

Mais est-ce que ça plairait à Barbie ? Les iris d'encre, posés jusqu'alors sur l'enfant, retrouvèrent l'écriture au marqueur sur le côté du carton. Pearl. Qu'il se soit dit quelques fois que tout leur amour pourrait se concrétiser par une nouvelle addition à leur foyer, qu'il se le soit redit en voyant à quel point son mari s'en sortait bien avec l'enfant qu'ils allaient héberger n'avait aucune importance si Barbie n'en voulait pas. Après tout, il pouvait comprendre que le sujet soit délicat. Pearl n'avait jamais existé jusqu'à présent, dans leurs conversations. Juste une mention courant d'air, quelques mots que l'on prononce la voix basse avant de changer de sujet. Pourtant elle avait existé, à sa manière. La présence de ce souvenir était aussi concrète dans le salon que l'enfant qui gazouillait en jouant.

-Mais ça se prend à deux, une décision comme ça. Et je peux comprendre que ce soit pas évident pour toi.

Il se retourna, fourra son nez dans les bouclettes, sentit la poussière lui picoter les naseaux mais n'en fit rien pour autant. Pour ne voir ni l'enfant, ni le mémorial à celui qui n'était jamais arrivé. L'espoir était un faux-ami, Devlin le savait très bien. En voyant ses deux formes dans le salon, sa concrétisation et sa destruction. Finit par retirer ses lèvres des boucles brunes avant que la poussière ne le fasse éternuer, grimaça en tentant de retenir l'inéluctable. En vain. Un éternuement sonore retentit dans le salon. Un regard désolé.

-Fais-moi penser à faire la poussière dans l'appartement cette semaine.




L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:
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Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
damné(e) le : o07/10/2019
hurlements : o4825
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baby, heaven's in your eyes
Il ne pouvait que comprendre les interrogations de son mari ; après tout, comment avait-il pu trouver des affaires de ce genre dans un espace qu'ils possédaient tous les deux ? Il restait quelques secrets dans cet appartement, des mystères que le divinateur n'avait pu qu'effleurer. Ils n'utilisaient plus autant la caravane qu'avant, préférant dormir dans les bras l'un de l'autre ; mais Devlin avait passé du temps loin de cet endroit depuis qu'ils s'étaient rencontrés, et même depuis qu'ils s'étaient avoués leurs sentiments. Avant leur histoire, Barbie avait vécu. Le carton qui trônait au milieu du salon était une preuve de cette ancienne vie, une ombre qui restait dans le placard comme attendant de pouvoir s'en échapper en trouvant une utilité. Il n'aurait pas pu dire pourquoi il s'était senti incapable de mettre les objets à la déchetterie. Il avait, lui-même, tout fait foirer ; n'aurait fait qu'ajouter un point sur la liste de ses erreurs en envoyant dans le néant les dernières traces de ce morceau d'histoire. Rien de grave. En addition à son incapacité à faire un trait sur cette période, à mettre les souvenirs aux oubliettes, s'ajoutait les raisons pour lesquelles il n'en avait jamais fait part à Devlin. Il était également chez lui, maintenant, et Barbie aurait pu mentionner ces souvenirs entre deux ouvertures de placard, seulement pour justifier qu'un carton si conséquent soit encore à une place qui n'était plus la sienne. La raison était évidente, mais l'infirmier ne s'y était jamais penché sérieusement. Il avait peur que son mari apprenne tout ce qui s'était passé le jour du drame, pourquoi le choc était survenu, ce qui l'avait causé. Lui. Et s'il ouvrait les yeux sur lui, sur le monstre qu'il pouvait être ? Et s'il n'acceptait jamais d'élever un enfant avec lui, à cause de cette terrible anecdote ? Il n'avait pas voulu prendre le risque, puis, le déni avait fini par s'installer et lui faire oublier la présence même du contenant, plus encore que le contenu. Ce Pearl écrit sur le côté de la boîte, un prénom qu'il ne prononcerait jamais sur le ton d'un père aimant. Les cinq lettres d'un regret qui ne pouvait que le frapper alors qu'il reposait son regard sur son époux. Il aurait pu garder cet enfant, et s'en occuper avec lui, former une famille.

La gorge nouée, Barbie avait essayé de changer de sujet, de ne pas revenir sur cette histoire qui l'entraînerait vers le fond, plus encore que tous les actes qu'il avait pu bêtement entreprendre jusqu'à maintenant. Il n'avait plus qu'à s'en remettre à la seule chose qu'il savait faire, depuis peu ; prendre soin de l'homme qu'il aimait. Il voulait le voir avaler quelque chose, ne pouvait accepter de le sentir se mettre en retrait pour la mission, pour ce bébé qui leur serait bientôt retiré. Les explications ne lui plurent guère, il le fit savoir en secouant vivement la tête de gauche à droite pour montrer son désaccord. Il ne le laisserait pas faire, c'était hors de question. Il savait qu'il voulait bien faire, et il avait raison sur le fond. Mais les affaires de son clan ne le regardaient que lui ; c'était à lui de protéger son mari, et non l'inverse. Il avait amené l'enfant, il s'occuperait de les maintenir tous les deux en sécurité, et sans que le devin ne se laisse mourir de faim pour cela. Il secoua alors la tête et tendit le bras vers lui pour caresser doucement sa jambe dans un geste tendre. « — Sorry... I know you wanna help, but it's my responsibility. » Il était sincèrement désolé. Il s'assurerait que Devlin ait mangé un bout avant d'aller se coucher, ne lui laisserait pas le choix. En attendant, il attrapa une assiette et engloutit quelques bouchées de purée pour donner à son cerveau un message important : regarde, tu as mangé, me gonfle pas.

Il regarda le carton un moment, se demandant s'il devait lui parler plus en détails de ses intentions lors de l'achat des objets à l'intérieur, s'il devait donner des réponses aux questions que son mari n'osait pas donner. Il n'en eut pas besoin, Devlin reprenant déjà la parole pour énoncer l'évidence. C'était quand Earleen... ? Il entendit le reste de la phrase, sans qu'il n'ait besoin de la prononcer. Le regard baissé sur son assiette, Barbie plissa les lèvres en cherchant ses mots, et finit par simplement hocher la tête. Il ne voulait pas prendre la parole, pas sans être certain de pouvoir maintenir sa voix sur les rails. Les yeux se fermèrent lorsque l'enfant sentit des doigts contre sa nuque, il se pencha vers lui pour profiter de l'attention et poussa un long soupir en essayant de détendre ses épaules. Il avait du mal à en parler, s'étranglait avec la culpabilité et l'idée d'avoir gâché leurs projets en agissant de manière si égoïste des années en arrière.
Devlin avait raison, ce genre de décision se prenait à deux ; ils avaient l'air sur la même longueur d'onde, peu importe ce qu'ils en avaient déjà dit. Et la réponse à la demande parut évidente lorsque Barbie braqua de nouveau son regard sur la petite fille qu'il avait ramenée de sa mission. Un sourire béat éclairait ses lèvres, visiblement amusée par l'éternuement de Devlin, la petite avait ri avant de revenir à ses jouets. Barbie eut chaud au cœur à cette vue, il releva la tête pour embrasser tendrement les lèvres de son mari, puis murmura tout bas : « — I really want to have a baby with you, but I already don’t know how to take care of myself. » Il attrapa la main du divinateur, caressa ses doigts en poursuivant, une simple excuse pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux en racontant la suite de ses pensées. Il poussa l'assiette sur la table et s'installa au plus près de Devlin, collant sa cuisse à la sienne en faisant attention de ne pas trop s'éloigner de la petite. Il ressentait le besoin d'être près d'elle, de la protéger de tous les dangers qui pourraient l'atteindre.

Il garda sa main dans la sienne quelques instants, avant de la relâcher pour mener son pouce jusqu'à ses dents, commencer à en ronger l'extrémité. Une habitude qui était restée, bien que ses doigts soient en bien meilleur état depuis de nombreux mois, notamment grâce à Devlin qui semblait avoir la recette pour le rendre heureux, laisser s'échapper les contrariétés qui déclenchaient ses crises et le forçaient à se faire du mal. Il garda son pouce dans sa bouche, les dents à l'attaque, puis fronça le nez en reformulant ce qu'il venait de lui déclarer. « — My dad was a dick, like his dad before him, I can't do the same to a child. » Il ressentit un frisson parcourir son corps, comme souvent lorsqu'il mentionnait sa famille. Il aurait préféré ne jamais avoir à les connaître, ne pas savoir d'où il venait plutôt que d'admettre être de leur lignée. « — I’m afraid of hurting him; I’m not a good person, you know that. » Il était triste de l'admettre, et en colère contre lui-même. Il avait promis de ne plus remettre cet épisode de leur passé sur le tapis, mais c'était le parfait exemple de ce qu'il était capable de faire. Il savait qu'il avait des parts sombres, des morceaux de personnalité qui ne pouvaient que blesser ; même ceux qu'il aimait. « — It’s hard enough to think I can hurt you... » Il continuait de regarder devant lui, de balader son regard à des endroits et d'autres du salon pour ne pas avoir à focaliser son regard sur son mari, pas alors qu'il lui dirait une chose pareille. Et pourtant, Barbie savait qui il était, était parfois rongé par la peur de lui faire du mal de nouveau ; il ne pourrait se le pardonner une nouvelle fois, le moindre bleu le ferait sortir de ses gonds.

Il lutta pour ne pas paniquer à cette pensée, de peur de faire une crise. La fatigue n'aidait pas, il sentait ses yeux le piquer, avait encore beaucoup à gérer pour la petite et devait tout préparer pour affronter Old Boy deux jours plus tard. Ce n'était pas le moment de flancher, pas alors que Devlin avait tant besoin de lui. Il renifla alors, arrêtant les larmes de dégoût avant qu'elles n'atteignent ses yeux. Il regarda enfin le devin, essayant de masquer la peur, la tristesse, la colère et toutes les autres émotions dans ses yeux pour n'en garder que l'amour, profond, infini, qu'il ressentait pour lui. « — But I’m in love and-... I'ld love to raise a toddler with you. » L'idée était si belle, s'il oubliait sa peur d'être un mauvais père, et ne pensait qu'au bonheur que serait leur famille. Il imaginait déjà un enfant ressemblant à Devlin – évidemment ce serait le sien – s'endormir entre ses bras, les frissons qu'il éprouverait lorsqu'il l'appellerait papa. « — Do you think we could? Honey, please? » Peut-être qu'il serait plus mal encore d'entendre que c'était impossible, que son mari était d'accord avec tout ce qu'il venait de dire, que lui non plus ne voulait prendre le risque de mettre un enfant entre les mains de quelqu'un comme Little Fly ; mais il comprendrait. Il aurait raison, sur toute la ligne. Il reporta de nouveau son pouce à sa bouche pour attaquer de nouveau, et baissa les yeux en attendant.



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