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 are you hearing voices again ? (darius)

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James Turner
- i'm the boom king -
James Turner
- i'm the boom king -
damné(e) le : o07/03/2021
hurlements : o1725
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs/icons) fürelise (cs/signa) tucker.
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are you hearing voices again ?
Les événements survenus quelques mois en arrière avaient forcé James à faire une pause dans ses recherches d'antidote. Il ne manquait pas de ressource, pas alors que Darius était dans son cercle proche et acceptait qu'il se serve quand il en avait besoin ; la motivation, non plus, n'avait pas quitté le scientifique, toujours désireux de trouver une solution à l'état d'Eddie qu'il refusait de voir partir dans une condition autre qu'humaine, il le lui avait promis ; mais le temps, lui, ne faisait que jouer en sa défaveur. Les heures au laboratoire Calloway étaient longues, l'analyse des sujets poussée à son paroxysme, des responsabilités supplémentaires acceptées depuis le décès de Mark. Il aurait pu se consacrer à ses projets personnels durant ses soirées, plus certainement pendant ses week-ends, s'il ne s'était pas engagé auprès du chef des wendigos pour combler une dette qu'il avait depuis bien des années déjà. Il passait de plus en plus de temps à la ferme du Foyer Rouge, ne passant dans son domicile principal que pour en prendre soin, récupérer son courrier et mettre quelques affaires en ordre. Si le chef de clan n'avait pas l'air de s'en plaindre – au contraire –, cela ne semblait pas être le cas du reste des aspirants. Il en avait fait la remarque durant la journée, de ces chamailleries qui le faisaient lever les yeux au ciel. Il était donc le seul adulte compétent de ce laboratoire ? Il avait pourtant vanté les mérites des scientifiques après les premiers jours, James admettant sans difficulté que s'ils avaient besoin d'un coup de pouce de sa part, ils avaient tout de même des facultés intéressantes. Le problème n'était pas réellement d'ordre professionnel, mais venait plutôt d'une mésentente des différents partis. La gorgone était arrivée dans les rangs en s'octroyant un rôle de dirigeant qui n'avait pas plu à tous. Il avait pris, parfois, des libertés en renvoyant certains individus, en demandant à d'autres d'aller lui chercher une boisson fraîche comme s'ils n'étaient que des assistants. Il ne se remettait jamais en question, sachant sans avoir à y penser que Darius serait indéniablement de son côté ; qui ces gens étaient-ils en comparaison à celui qui partageait sa couche chaque soir ?

La journée avait eu son lot de mécontentements. Il n'était pas allé travailler au laboratoire Calloway, profitant de son samedi pour offrir ses services à la ferme. Ils ne le remerciaient qu'en lui faisant des reproches dont il ne prenait pas compte ; il savait mieux qu'eux ce qui était juste ou non dans tous les domaines. Il n'était pas arrivé premier de sa promo à l'époque, avant même Larry, contacté par les plus grands laboratoires d'Amérique pour finir par écouter des personnes qui, à ses yeux, n'avaient pas les compétences recquises pour faire tourner un laboratoire. Ils étaient rares à oser tenir tête à la gorgone, songeant – à juste titre, selon lui – qu'ils n'auraient pas l'appui de leur chef. Alice était la seule à oser s'affirmer et c'était peut-être pour cette raison qu'il l'estimait plus que les autres, tant qu'elle ne prenait pas trop de place près de lui. Ils s'entendaient bien en dehors du laboratoire, mais la relation professionnelle était plus difficile. Ils étaient deux fortes personnalités et Alice avait également les faveurs de Darius. Un duo naît, qui ne pouvait subsister si facilement lorsque s'invitaient les rapports de force ; au fond, n'étaient-ils soudés que par leurs facultés à être supérieurs aux autres ? James n'avait pas aimé cette journée, pas alors qu'une joute avait enfin éclaté entre les deux favoris.

Il n'était pas d'humeur câline, pas alors qu'il n'avait pas aimé la manière qu'avait eu Alice de s'adresser à lui. Mais la journée était enfin terminée, il pourrait profiter de la présence de Darius pour la nuit, ne plus penser qu'à lui-même et prendre du repos. Les problèmes de ressources humaines pourraient attendre le lendemain, ou plusieurs jours s'il le décidait. La porte ouverte de manière théâtrale, comme si le Saint Esprit lui-même était entré dans la maison, James s'était avancé en faisant du bruit pour que sa présence soit remarquée. Il méritait d'être accueilli comme il se devait, ne pouvait faire une entrée trop secrète. « — Je suis rentré ! » Comme si c'était la meilleure nouvelle de la soirée, que Darius devait être le plus heureux des hommes rien qu'à cette apparition divine. Il fit quelques pas supplémentaire en retirant son manteau et l'accrocha avant de s'enfoncer plus encore pour retrouver celui à qui il s'adressait.
Lorsqu'il le vit enfin, il lui adressa un grand sourire en essayant d'être le plus charmant possible. Il était certain que certains laborantins avaient dû s'empresser de se plaindre à leur chef, James devait se servir de ses propres armes pour pouvoir passer la soirée en entendre parler de ces litiges stupides. Il s'approcha de lui et l'embrassa en l'attrapant par le col. Un regard lubrique plus tard, ouvrant son esprit à toutes les perspectives pour la soirée, il passa ses doigts sur le col du tee shirt de Darius en reprenant d'une voix douce. « — Quelle journée ... Pourquoi tu n'irais pas mettre un joli costume ? On pourrait sortir ce soir. » Il ne savait pas où, n'y avait pas vraiment réfléchi, mais accepterait n'importe quoi pourvu qu'ils partent de la ferme pour en sortir l'esprit de Darius.

James entendait tout ce qui se préparait pour le culte, savait qu'il était très occupé et n'aurait sûrement pas la tête à faire autre chose que prendre du repos, mais la gorgone savait se montrer convaincante pour avoir ce qu'elle voulait. Et pour l'heure, ce qu'il voulait était ne plus entendre parler du laboratoire du Foyer et de ceux y travaillant. Il pourrait se retirer du poste, mais avait bien trop d'ego pour cela ; de plus, il s'était engagé auprès de Darius. « — Choisis-en un qui se retire facilement, je ne serai sûrement pas très patient en rentrant. » Un nouveau baiser en retirant les mains de son col, reculant non sans lui avoir lancé un regard chargé de sens.



IN THE NIGHT WE TRUST
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Darius Smith
- skippy, le grand gourou -
Darius Smith
- skippy, le grand gourou -
damné(e) le : o18/03/2021
hurlements : o1766
pronom(s) : oshe / her
cartes : ofürelise (ava) ; uc (sign)
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are you hearing voices again ?
Les nouvelles d'Exeter n'étaient pas bonnes. Toutes les informations tombaient par blocs, avalanches relatant d'à quel point le Foyer avait pris du retard sur ses entreprises lors la convalescence de son leader. Les Cyclops avaient gagné du terrain, les Chasseurs n'avaient pas cédé aux chaleurs arides de l'été et avaient poursuivi leurs actions punitives. Les deals allaient toujours bon train, mais les rivaux avaient tout de même acquis plusieurs territoires qu'il n'était pas bon de laisser. Les petits oreilles du Foyer Rouge, disséminées partout en ville, avaient entendu une toute autre rumeur qui n'était pas pour plaire à Darius. Ces foutus motards tentaient le rapprochement avec l'Eglise, par le biais de visites plus ou moins remarquées au Club Tartarus. S'il ne doutait pas de la droiture de sa patronne, le Père Rouge se serait senti plus en danger. Mais il connaissait Tina Cuervos aussi bien que le dos de sa main. La femme tenait bon le navire de ses convictions. Mais les motards apportaient des présents. Et Tina était une personne comme une autre : toute conviction, aussi belle qu'elle soit, est comme l'eau. Changeante. Mobile et fluctuante. Le bon cadeau pourrait être la houle qui ferait chavirer le bateau.
Et Darius ne pouvait pas accepter une telle possibilité, encore moins alors que le Tartarus, et par extension Tina, faisaient tourner son commerce. Les rentrées d'argent liées à la vente de drogue constituaient plus de la moitié des revenus bruts du Foyer Rouge. S'ils voulaient continuer de se propager comme une gangrène dans la ville, il fallait qu'il préserve sa place auprès de la belle sataniste. Une question de loyauté envers elle. Une question d'honneur envers lui-même.
Orgueil ou vanité faisaient un seul et unique ménage sous son crane. D'autant plus alors que d'autres rumeurs étaient venues renforcer les autres. Portées par les suspicions de Susan, confirmée par les yeux et les oreilles du Foyer dans la ville. Deux potentielles nouvelles recrues étaient portées disparues, malgré un premier contact fait dans l'urgence. Des frères. Des Cyclops. Pour peu qu'ils aient franchi le seuil de la Ferme, ils se seraient tous les deux particulièrement utiles. Mais leur disparition était synonyme d'un atout qui n'était plus dans la manche du Père Rouge. Encore plus alors que les suspicions étaient nombreuses, et pas seulement portées vers les blousons de cuir floqué. Les ennemis étaient partout, et le Foyer Rouge allait devoir changer son fusil d'épaule s'il voulait rattraper la distance qui se creusait entre eux.

L'heure était aux changements, sous tous les angles, qu'ils soient d'attaque ou plus personnels. James était bien plus présent dans sa vie, à la Ferme, maintenant qu'il avait promis de tenir sa part du deal. Avait installé sa villégiature sans rien demander à personne dans les quartiers du chef, qui n'allait certainement pas l'empêcher de faire comme s'il était chez lui. Parce que cet empire, Darius l'avait bâti pour deux uniques raisons : pour son peuple, et pour la Gorgone. Trop heureux de l'avoir bien plus à lui, à présent, malgré que les arrangements puissent être encore meilleurs. Mais James avait bien précisé qu'il n'aurait qu'une fraction de sa vie, toutes les autres appartenant au monde extérieur à la Ferme. Ne l'avoir à lui que les nuits, et quelques jours par semaine, n'était pas une maigre consolation pour autant. Le Père savait que, le temps venu, il parviendrait à gratter toujours plus de minutes à l'emploi du temps du scientifique. Quelque chose dans ses gestes, dans sa manière de se comporter avec lui. Différente de la sensualité qui enveloppait naturellement le blond, plus tendre, parfois. Souvent. Le changement était subtil, mais Darius connaissait suffisamment l'autre homme pour l'avoir remarqué. L'attaque dans la ruelle avait changé quelque chose. Entre eux. Pour eux.
Comme si une barrière avait cédé, autour du coeur de la Gorgone. Les mots n'avaient jamais franchi leurs lèvres, ils n'en avaient pas besoin. Que James ait posé ses valises volontairement dans les aspects qui comptaient le plus pour le Père Rouge était une preuve bien plus éloquente qu'un million de paroles.

Changement, encore, que de le voir dans cet écrin qui n'avait été bâti que pour lui. Le laboratoire. James était arrivé au moment où le Foyer avait le plus besoin de ses talents. Avec le besoin de regagner du terrain était venu celui d'optimiser la production. Les derniers laborantins à être arrivés dans les lieux y étaient depuis trop longtemps pour avoir des idées novatrices, et même si l'Officieuse et Poppy menaient la barque d'une main de maître, elles n'avaient pas cet égal intellectuel avec lequel faire s'entrechoquer les idées. L'Officieuse, en particulier. Esprit brillant qui n'avait pas sa paire, pour allier ses talents à celui d'autrui. Et si Darius était conscient que l'arrivée de James au sein du laboratoire en avait fait grogner plus d'un, il avait vite eu la preuve que cette idée folle qu'il entretenait depuis des décennies ne pouvait que porter ses fruits. Les avait vus faire plusieurs fois, les deux être les plus importants de son existence, sans qu'ils ne sachent qu'il les observait. Tantôt dans la joute intellectuelle, tantôt dans la symbiose parfaite. Deux esprits du même cran, placés au même niveau, et c'était le coeur du Père plus que la perspective de grandes prouesses scientifiques qui s'était emballé.
Parce que c'était ça, le monde qu'il voulait. L'image parfaite qui était née dans sa tête, folle et irréalisable, quand il s'était rendu compte que James avait plongé un peu plus profondément ses griffes au fond de son coeur. Des décennies à attendre que ce voeu finisse par se réaliser, et maintenant que c'était le cas, il était bien plus heureux qu'il se l'était imaginé.

Bien sûr, le bonheur venait avec son lot de désagréments. Mais le chef était patient, et parfaitement conscient que la perfection était un but, jamais une finalité. Tout finissait toujours par se savoir, dans le microcosme étriqué du Foyer. Une voix qui s'exprimait au fond de la Ferme revenait toujours inexorablement à ses oreilles, en particulier si elle était dissonante. Ce jour-là, ça n'avait pas manqué. Les frictions arrivaient souvent au laboratoire, en particulier aux alentours de James. Fréquemment envers le scientifique lui-même. La question de sa présence malgré qu'il ne soit pas Wendigo avait souvent été soulevée, bien que jamais assumée par qui que ce soit d'autre que Susan. Un murmure silencieux, pourtant suffisamment fort pour que les oreilles du Père puissent le capter. Il avait glissé plusieurs mots pour que le statu quo soit tout de même respecté. Ultimement, faire avec restait un ordre du Père Rouge. Personne ne pouvait, voire n'osait, aller contre cette décision.
Jusqu'à ce que l'Officieuse vienne s'imposer dans ses quartiers pour évoquer un problème. Un geste qu'elle avait fait plus d'une fois, qu'elle se savait en capacité totale de faire. Sauf que cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'une petite friction dûe à un simple désaccord. C'était plus que ça.

Le nez baissé sur les papiers du Foyer, étalés sur la table de son salon, il entendit James avant que ce dernier ne pose la main sur la poignée de la porte. Une démarche qu'il avait apprise par coeur, qu'il aurait reconnue même les yeux fermés. Le ton employé par Alice, bien plus que ses paroles, avait suffi à convaincre le Père qu'il était temps d'intervenir. Pas que d'autres situations du même genre ne soient pas déjà arrivées. Mais cette fois-ci, c'était différent. Une inspiration, une profonde expiration. Releva les yeux à l'entrée théâtrale de son amant, une lueur amusée au fond des prunelles, malgré les circonstances. Darius aurait pu l'interrompre, mettre tout de suite le sujet sur le tapis. N'en prit toutefois pas la peine, curieux de savoir si le scientifique lui parlerait de lui-même des événements de la journée. Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, laissant l'homme venir à lui plutôt qu'allant à sa rencontre. Un geste qui n'aurait pas été utile, pas alors que son regard croisa le sourire charmant qui prouva toutes les théories du Père. James n'allait rien dire.

Prétendre qu'il commençait à le connaître relevait de l'euphémisme. Il connaissait ce sourire par coeur, si fort qu'il était gravé dans sa mémoire depuis des décennies. Savait qu'il serait suivi de cette démarche aguichante, de ces mains posées sur son col. Il se laissa attirer dans le baiser, y répondit, ne voyant pas l'intérêt d'y opposer la moindre résistance. La conversation pourrait attendre qu'ils se soient salués de la plus douce des manières. Mais ses mains ne vinrent pas se nicher sur les hanches du scientifique comme elles le faisaient d'ordinaire. L'air accessible, mais pas entièrement disponible, malgré ces doigts qui jouaient toujours avec son vêtement. Le sourire qu'il avait sur les lèvres s'évanouit doucement sous la proposition qui suivit. Les propositions avaient beau être alléchantes, les lèvres de James très convaincantes, sortir de la Ferme ne faisait pas partie des projets de Darius sur le moment. Ses doigts vinrent se poser sur ceux de James pour les inciter à relâcher son col d'une caresse. Les yeux baissés vers les lèvres de la Gorgone, le Wendigo secoua lentement la tête.

-Toute aussi alléchante que soit ta proposition... Nous avons un sujet plus pressant à aborder ensemble.

Il porta les doigts du scientifique pour les porter à ses lèvres, caressant distraitement le dos de sa main avec son pouce. Finit par relâcher sa main, sachant pertinemment que ces marques de tendresses n'étaient pas toujours bien vécues par son amant. L'idée n'était pas de se le mettre à dos. Pas tout de suite, du moins. Plutôt de rendre ce qui allait suivre plus digeste. Les yeux évitant scrupuleusement le regard clair, il grimaça :

-Mets-toi à l'aise, je t'en prie Alice est passée me voir, il y a une heure. Je ne veux tirer aucune conclusion avant que tu me dises ce qu'il s'est passé.

Il était détestable, ce besoin d'objectivité. Feint, tant l'Officieuse avait détaillé clairement tout ce qui avait fait que l'entente entre les deux scientifiques parte en fumée. Le Père aurait réagi différemment avec n'importe quel autre de ses Enfants. Aurait pris la parole de la blonde pour argent et puni en conséquence. Mais James n'était pas n'importe qui. Il n'était surtout pas du genre à se laisser accuser sans avoir la moindre possibilité de se défendre. Darius espérait seulement qu'il le respecte suffisamment pour lui dire la vérité.
Lisant l'indignation dans les gestes de son amant, il leva rapidement une main dans sa direction, en signe d'apaisement :

-Il ne s'agit pas d'une accusation. Je veux seulement entendre ta version des faits.

N'en ajouta pas plus, déjà certain que les belles perspectives pour la soirée s'éloigneraient davantage à mesure que cette conversation durerait. Mais le Père s'était fait une raison. Préserver l'harmonie du laboratoire était bien plus important que passer une soirée agréable. Si les équipes n'arrivaient pas à s'entendre, à commencer par les deux éléments clé, rien ne pourrait fonctionner. C'était l'avenir de son empire qui était sur la sellette.




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James Turner
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James Turner
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-- are you hearing voices again? ft. @darius smith
    Les années lui avaient enseigné comment jouer des sentiments de son amant de longue date. Le wendigo posait parfois sur le monde un regard froid et distant, parfois dur et annonciateur d'une tempête qui détruirait tout sur son passage ; mais le scientifique ne s'en sentait que bien rarement menacé. Il connaissait les raisons qui faisaient battre le cœur de l'homme, avait compris depuis l'attaque combien il était important pour lui. Il ne s'en était pas vanté auprès de ce dernier ; pas par humilité, mais par peur d'avoir à se questionner sur ses propres sentiments. Lui-même n'avait aucun terme assez exact pour les décrire, ou bien préférait-il se convaincre que ceux qu'il trouvait étaient bien trop forts. Certes, tout avait changé entre eux et, pourtant, tout était resté exactement comme avant. Les détails pointaient seulement, laissaient aux deux individus le soin de déceler d'eux-mêmes les fragments de ce qui les liait aujourd'hui. James n'avait pas changé de comportement pour autant, restant – avec brio – ce rayon de soleil qui, selon lui, pouvait illuminer la journée de n'importe qui au sein du Foyer Rouge. Il s'y sentait chez lui, s'il ignorait les regards dans son dos, les soupirs sur son passage, comme si la terre l'accueillait gaiement, mais que les habitants qui la foulaient émettaient toujours des réserves. Il savait que s'il n'avait pas été chassé de la ferme, c'était uniquement parce que Darius devait avoir donné des ordres à ses ouailles.
    Lui, en revanche, n'avait reçu aucune consigne ; il n'en aurait pas accepté. Lorsqu'il était au laboratoire, il tenait à ce que tout soit réalisé selon ses idées. Il avait l'habitude de travailler seul, Mark et Larry ayant toujours agi dans leurs coins avant que les données de chacun ne viennent s'entrechoquer pour créer une réalisation parfaite. Il n'en attendait pas moins des laborantins employés par Darius.

    James était un scientifique hors pair, capable de faire rougir les esprits les plus brillants de ce monde ; mais il n'était pas habile lorsqu'il s'agissait d'interactions humaines avec des individus qu'il n'estimait pas assez compétents pour travailler à son bord. L'entreprise Calloway lui permettait ce que le Foyer Rouge lui refusait : la solitude. Il voulait tout contrôler concernant des productions si importantes, jugeait sévèrement ceux qui ne savaient comment s'y prendre, qui ralentissait leurs camarades ou faisaient des erreurs qualifiées de stupides. Il avait su prendre sur lui, du mieux qu'il avait pu, jusqu'ici. Pourtant, ce jour-ci, le vase explosa après une goutte de trop. Un scientifique avait fait une erreur jugée impardonnable aux yeux de la gorgonne qui lui avait demandé de quitter les lieux sur-le-champ, malgré l'intervention d'Alice. Ils s'entendaient bien, se respectaient, pouvaient travailler ensemble et fournir un travail exceptionnel ; mais elle était bien plus raisonnable que lui. Ils avaient débuté une joute verbale, s'indignant, se menaçant d'une bourrasque à venir. Tout le monde avait l'air de savoir qu'Alice ne proférait pas des paroles en l'air, qu'elle n'hésiterait pas à faire part de l'incident à Darius malgré le lien qui le liait si étroitement à l'autre homme ; tout le monde, sauf James.

    Il était alors rentré sans bouclier, sans défense, la démarche chaloupée d'un homme rêvant de retrouver celui qui lui assurait une immunité totale. Les lèvres filant naturellement vers leurs consœurs, il s'était habillé de tendresse en proposant une sortie à deux. La nuit serait marquée d'ébats bien moins tendres, James le lui fit comprendre de ce regard lubrique qui traîna sur lui en attendant une réponse.  

    Nous avons un sujet plus pressant à aborder ensemble.

    Le sourire s'affaissa sur son visage, crispant ses traits si délicats pour former une moue qui ne tarderait pas à se faire boudeuse. La tournure des évènements ne lui plaisaient guère, cela malgré la douceur des gestes de son amant, qui poursuivait des baisers contre ses phalanges au lieu de le réprimander trop sévèrement. Il eut un rictus aux paroles suivantes, un soupir mauvais s'échappant de ses lèvres alors qu'il récupérait sa main. Il ne croyait pas à ce besoin d'objectivité que feignait le wendigo ; Alice avait dû faire de son mieux pour le faire passer pour le méchant de l'histoire. Il ne se retint pas de lever les yeux au ciel en faisant quelques pas en arrière, sachant d'ores et déjà que la soirée ne serait pas aussi délicieuse qu'il l'avait prévue. « — Ne te moque pas de moi, Darius. Si tu ne t'étais pas déjà fait un avis, elle serait là aussi pour plaider sa cause. Mais elle n'en a pas besoin, parce que tout le monde sait que les problèmes ne peuvent venir que de James, pas vrai ? » Il haussa les épaules en continuant de reculer jusqu'à atteindre le rebord du canapé. Très théâtral, il s'assit sur l'accoudoir avant de croiser une jambe sur l'autre en relevant le menton. Le regard dans le vide, il pinça les lèvres d'un air songeur, comme se demandant ce qui était dans son intérêt de révéler ou non. « — Nous nous sommes disputés. » Il s'humecta les lèvres avec lenteur puis reposa un regard suffisant sur Darius. « — Je la respecte, c'est une femme brillante et pleine d'esprit. Mais si elle peut travailler au milieu d'incompétents, ce n'est pas mon cas ! »

    Il avait renvoyé un laborantin, sans ménagement, ce qui avait fait réagir la jeune femme. James ne comptait pas s'en excuser ; à ses yeux, tout ce qu'il avait fait durant cette journée était justifié. Il garda le menton haut, détourna les yeux en laissant une moue boudeuse maquiller sa bouche. « — J'ai renvoyé quelques éléments chez eux, leur disant que s'ils souhaitaient jouer à la dînette il fallait animer des goûters en maternelle, pas se joindre à nos recherches. Alice m'a qualifié de rogue. Tu te rends compte ? Comment ose-t-elle ? » Il resta le dos droit, le port altier, la nuque tendue comme si le sommet de son crâne était maintenu vers le plafond par un fil invisible. Tout dans son comportement donnait raison à Alice, tout montrait le dédain que lui inspiraient ceux qu'il jugeait incapables. « — Je peux toujours m'en aller si ma manière de faire ne te convient pas. » Il le regarda, les yeux plein de défis, sachant que tout ne serait pas si simple. Il ne se contenterait pas d'attraper ses affaires et de prendre la porte, devrait puiser dans ses forces pour affirmer sa position ou bien abdiquer.



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