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 lost in a world that doesn't exist (patience)

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“lost in a world that doesn't exist.” & Elle est suivie. Depuis trois-quart d'heure, Nora le sait. Alors, elle descend du bus une dizaine d'arrêts trop tôt. Elle fait un détour, puis un second. S'incruste dans les ruelles les plus sombres, découvre ci et là des parcelles d'Exeter inconnues jusqu'alors. Certainement pas les plus belles, quand les bâtiments s'érigent si haut qu'ils en font oublier le ciel. Et elle fait son possible pour ne pas jeter de coup d'oeil au-dessus de son épaule, et ne laisser aucun signal d'alarme émaner de sa démarche décidée. Elle se persuade ainsi qu'elle n'y verrait rien d'autre qu'une pénombre opaque prête à l'étouffer, l'engloutir et la recracher dans un endroit qu'elle ne connaît que trop bien. Là où tout est blanc, au point de brûler les yeux sous la lumière, pour faire oublier un instant la crasse qui bien qu'immaculée, la dévorera toute entière. Plus elle cogite - et elle en a le temps, en réinventant la cartographie qui ne peut plus la ramener chez elle - que c'est l'ombre de Larry qui plane et finira par la clouer au pavé. Elle ne peut pas rentrer, même s'il la connaît certainement déjà, cette adresse qu'elle lui a toujours caché. Sûrement l'aura-t'il persuadé de la lui donner, et qu'elle l'a fait, un jour ou l'autre, sans même s'en rappeler. Il n'y a pas grand chose de cohérent dans la tête d'Everdell lorsque l'influence du scientifique se rappelle à elle. Difficile alors de se raisonner, et de reprendre l'ascendant sur la paranoïa. Y a-t'il réellement quelqu'un qui s'ancre dans ses pas ? N'est-elle pas en train de perdre son temps dans une errance insensée ? Mais elle ne percute pas qu'elle est peut-être la seule instigatrice de ce prétendu danger, quand au gré de ses bêtises, c'est à l'orée d'un autre quartier qu'elle s'égare. Et elle compte les impacts de ses bottines à talon sur le sol, pour se canaliser. Elle arrive à exactement neuf-mille-huit-cent-quarante-deux pas lorsqu'elle s'aperçoit qu'autour d'elle, il n'y a plus personne. Ou presque. Comme une main placardée à la trachée, elle peine à respirer, s'évertue à fixer un point droit devant elle, remonte la lanière de son sac à main sur son épaule. Les joues sont un peu rouges, échauffées par la longue marche qui l'a perdue bien loin de son appartement, contraste avec le froid qui se répand plus férocement depuis que le jour s'en est allé.

Etoile dorée qui danse dans son champ de vision, elle s'en rapproche en se décidant enfin à accélérer ses enjambées, et perd le fil de ses calculs. Ainsi que l'astre se révèle chevelure blonde perçant par intermittence à la lueur des réverbères. Sur elle que l'attention se focalise, quand, arrivée à sa hauteur, Nora n'hésite pas une seconde à glisser son bras sous le sien, l'entraîner à ses côtés. « Marche avec moi, et ne te retourne surtout pas. » Ordre proféré entre les lippes rouges, fermeté dans le ton doucereux, elle ne lui laisse pour ainsi dire pas le choix. Et à défaut de remettre un pied dans la lucidité, c'est l'inconnue qu'elle entraîne sans permission dans son délire. « Quelqu'un est derrière nous. » En moins de deux, la voilà qui partage allègrement la situation fâcheuse, celle dans laquelle elles seront désormais deux, et plus seules. « Je n'arrive pas à m'en débarrasser, et ça dure depuis près d'une heure. » D'un point de vue externe, ça ressemble sûrement à une conversation entre deux vieilles amies, bras dessus, bras dessous, mêlant leurs trajectoires le plus naturellement du monde. « Il faut qu'on abandonne la rue. A la prochaine intersection, à la première porte ouverte sur notre route, peu importe le lieu, on entre. » Dans sa voix, ça ressemble à une décision mûrement réfléchie. Celle qu'elle n'a pas réussi à prendre jusque là, pour casser le cercle infernal de ses déambulations. Elle n'a toujours pas regardé la jeune femme, les prunelles fixées à l'horizon, finit par lui couler un regard qui se veut entendu lorsqu'elle finit par la faire bifurquer sur la gauche.

C'est ainsi que, après avoir intercepté ses prunelles claires, ses pas se dirigent là où un brouhaha rassurant s'élève, sans lâcher son acolyte improvisée. Quelques marches suffisent à les immiscer sous terre, entrer au pied de la bâtisse résonnant de musique, à l'atmosphère si enfumée dans les nuances de lumière qu'un instant, Nora n'y voit presque rien, et s'accroche plus fort encore à sa partenaire.
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C'est une soirée comme les autres, pour Patience : improbable et solitaire. On lui a soufflé le nom d'un guérisseur, qui se trouverait dans le cœur des dédales de Needham ; l'ennui, c'est qu'elle n'est plus certaine de l'identité de ce « on », dont la tangibilité même, au fil des heures, semble s'effacer peu à peu. Il n'est pas impossible qu'elle l'ait rêvé... non, non, elle se rappelle le coup de fil, la voix de sa tante, il lui suffira de la rappeler à son retour pour s'assurer qu'elle n'a pas tracé elle-même, dans l'un de ses « délires », comme l'appelle sa sœur agacée, son chemin jusque là. Les yeux de Patience retombent sur le morceau de papier qu'elle tient entre les mains, s'y accrochant comme une navigatrice à sa carte dans les méandres de ce quartier qu'elle connaît mal. Les allées et les couloirs bien dégagés de son esprit autrefois alerte se sont effondrés dans l'incendie, les fondations sapées par les flammes bleues et blanches de son bref passage de l'autre côté du voile ; depuis, Patience en arrive à se perdre dans des lieux qu'elle a fréquentés régulièrement. Il suffit qu'elle soit distraite, une seconde, prise d'un doute léger, un instant seulement – une pensée seule pour rompre le fin fil qui la retient à une clarté d'esprit difficilement conservée. Probablement l'un des contrecoups de la mort, ou alors la marque d'une peur profonde, d'un traumatisme violent, se dit-elle dans des éclairs de lucidité fulgurants, également particulièrement éprouvants pour sa psyché fragile.

Les yeux de Patience font des allers-retours rapides entre l'adresse griffonnée sur le papier et les numéros qui défilent à la lueur des réverbères. C'est encore plus loin ; et elle ressent tout juste le soulagement d'être (enfin !) dans la bonne rue, sans avoir été tétanisée par ses doutes – ce soir, Patience a le vague espoir qu'on puisse l'aider. Morte ou vivante, fantôme ou être de chair et de sang, qu'importe car ce guérisseur...
Un bras se referme soudain sur le sien, et l'entraîne d'un même mouvement sur une cadence de marche plus rythmée. Effrayée Patience ouvre la bouche – et la voix basse, mais chaude, de cette fille lui parvient en même temps qu'elle la découvre à ses côtés.

L'apparition la frappe avec violence ; le temps aurait été à l'orage que Patience jurerait avoir été foudroyée, puis enrobée avec douceur sur une couche cotonneuse. Ses yeux clairs, rivés sur l'horizon, cerclés de sourcils noirs, ses lèvres écarlates, son teint doré, la ligne bien nette de sa mâchoire, sous d'épais cheveux bruns... Le cœur de Patience fait un salto allègre, et dans sa liesse lui colle aux joues un rose peu discret contre sa pâleur de fantôme. « D'accord », souffle-t-elle sans pouvoir certifier de ce à quoi elle vient d'acquiescer, sonnée par ce profil saisissant qui soudain l'intimide, et lui fait brusquement détourner la tête comme si elle risquait de s'y brûler les rétines.

Est-ce qu'on peut être aussi belle, chez les vivants ? Patience imperceptiblement, resserre l'étreinte de leurs bras, comme pour s'assurer qu'au moins elles se trouvent sur le même niveau de tangibilité – et son contact l'électrise, faisant battre dans sa poitrine les ailes de milliers d'insectes prêts à prendre leur envol.

Elle la suit, tandis que son esprit colle péniblement les morceaux d'informations capitales, et lorsqu'elles bifurquent (un coup d'oeil lui fait rencontrer le regard déterminé de sa compagne, et Patience, devant ces iris translucides, a l'impression de mourir encore une fois), la scientifique a assez de pièces du puzzle pour comprendre ce qui se trame. On la suit. Et lorsqu'une femme vous dit qu'elle est suivie, on se tait et on l'écoute ; ce qui arrange bien les affaires de Patience, qui a ainsi tout le loisir de profiter de sa présence contre la sienne. C'est agréable, d'avoir quelqu'un contre soi – au-delà de la sensation duveteuse de ce béguin éclair, sentir la chaleur humaine contre sa peau, un bête contact primaire et primordial, met du baume à son cœur qui bat douloureusement, le plus discrètement possible comme pour ne pas trahir son existence, depuis l'incendie.

Leurs pas les mènent dans un sous-sol plein à craquer. En d'autres circonstances, Patience aurait cédé à une panique violente ; mais l'adrénaline, et cette impression qu'elle pourrait faire n'importe quoi avec Elle, lui font parfaitement oublier les angoisses, le monde, la musique sourde qui bat contre leurs tympans. Elles s'enfoncent dans la foule, Patience jette un coup d'oeil par dessus son épaule ; au milieu des silhouettes il lui semble saisir un regard incisif, une expression belliqueuse, et ni une ni deux, elle casse leur trajectoire en un piqué soudain et les entraîne contre le bar, bien à l'abri derrière une force de la nature qui braille avec ses compagnons. « Qu'est-ce que... » commence-t-elle, un peu tremblante, avant de relever les yeux vers elle. « Qu'est-ce qu'on vous veut ? Ils sont plusieurs ? Seul ? », fait-elle, en cillant une brève milliseconde après elle en un miroir fidèle. « Comment vous vous appelez ? » Son regard embrasse le visage qui lui est un peu mieux offert, aussi proche – la promiscuité du comptoir ne lui a jamais paru aussi providentielle.

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“lost in a world that doesn't exist.” & L'inconnue la suit, partenaire dans l'infortune dont elle se persuade d'être la victime, sans craindre de foutre dans le pétrin quelqu'un qui ne demandait rien. Elle est comme ça, Nora, un peu égoïste et tellement focalisée sur ses propres intuitions - déconnantes - qu'elle en oublie parfois la politesse de demander. Elle ne s'encombre que peu de ce genre de formalité, parce qu'en dehors du laboratoire, le monde a toujours semblé enclin à tout lui céder. Jusqu'à ces derniers jours, ces dernières semaines, où même Exeter arbore des airs de piège prêt à la dévorer. Et c'est le malheur qui la rattrape dans l'obscurité, bientôt persuadée que c'est un sbire en blouse blanche qui va lui sauter dessus d'une seconde à l'autre pour l'emporter. Il n'y a pas Malyen pour la raisonner. Et elle n'est pas capable de réaliser toute seule qu'elle déraille, embrigadée par le tourbillon infernal de son esprit qui ne lui appartient plus tout à fait. S'éloigner de Larry aura tout juste diminué son influence, sans déraciner toutes les graines qu'il a pu planter dans son crâne depuis l'enfance. Armée de ronces enserrant la plupart de ses pensées, c'est dans la douleur qu'elle parvient parfois à s'en extirper. Comme lorsque d'une impulsion, c'est aux côtés de la demoiselle blonde qu'elle se greffe, s'impose en excroissance parasitant sa direction sans même lui demander son nom. Peu importe, qu'elle se dit, parce qu'elle lui répond d'accord et la suit.

Et puis, c'est Nora qui relâche son attention et se laisse guider sans la moindre protestation. Crispée par ses prunelles qui s'accommodent lentement à l'ambiance, elle se contente de suivre la cadence en s'accrochant fort à son bras, pour ne pas l'égarer en chemin. Et à nouveau, c'est sous les néons que la blonde devient lumineuse, phare dans l'opacité nébuleuse qu'elle hume en portant machinalement sa main à son sac. Besoin de nicotine qui s'assouvit à peine l'omoplate coincée contre le comptoir. C'est le briquet qu'elle peine à activer, qui finit par enflammer la cigarette qu'elle porte à ses lèvres, à recracher la fumée vers le plafond pour mieux replanter son regard dans celui de son acolyte, tout en lui tendant le paquet, l'invitant à se servir si elle le souhaite. « Seul. » Elle énonce, dans la pagaille de musique et de voix toujours plus fortes, à tenter d'imposer la sienne. « Je sais de qui il s'agit, ça fait des semaines que ça dure. » Elle a les mâchoires lourdes, soudain, presque rouillées sur les mots qu'elle souhaiterait ajouter. Les précisions interdites sur l'endroit dont proviendrait l'importun, ce qu'on pourrait faire d'elle, ce qu'on a déjà fait d'elle. Elle porte machinalement le dos de sa main à sa tempe, plisse les yeux dans la migraine qui la prévient : « tu ne le raconteras à personne. parfois, tu en auras envie, peut-être. mais l'irrépressible besoin de te taire sera plus important encore. » Les crocs mettent quelques secondes à se détacher des neurones suffoquant, ombre repartant d'où elle vient, à se tapir dans un coin de cervelle pour mieux resurgir au moindre écart. Alors, elle esquisse un geste vague de la main, assorti d'une moue et d'un haussement d'épaules comme si ce n'était finalement rien. « Une histoire de longue date, j'veux juste pas qu'il me remette la main dessus. » Et elle s'empresse de balancer la commande qu'elle improvise pour deux, à se hisser un peu plus haut encore sur la pointe de ses pieds pour s'égosiller dans l'oreille que lui tend le barman : « Deux verres de ce que t'as de plus fort. » Elle n'est pas vraiment censée boire, pas quand la probation l'a contrainte au sevrage. Mais rien n'a d'importance dans ce sous-sol semblant appartenir à un autre espace-temps. Ainsi qu'elle finit par se rappeler de la question de l'inconnue, à finir enfin par prendre le temps de la détailler, attarder ses yeux sur les contours de son visage, la ligne de ses sourcils clairs, le nez délicat et la courbe de ses lèvres. Elle est jolie, et elle se sent bien, Nora, quand elle la regarde, et se laisser regarder à son tour. Il y a quelque chose de rassurant dans sa manière de se préoccuper de l'être qui la tourmente, et sa présence à ses côtés dans le bar agité suffit à décrisper ses traits. C'est dans un sourire qu'elle souffle une première fois : « Nora. » Mais un éclat de voix dans son dos couvre la sienne, et une bousculade la repousse un peu plus vers la femme qui lui fait face - ce à quoi elle répond d'un coup de coude vaillant, téméraire, lancé dans les côtes du type qui se tient derrière elle. Un grognement en réponse, vers lui qu'elle coule un regard qui le mitraille, qui le laisse un instant perplexe avant qu'il ne parte d'un grand rire tonitruant avec ses compères. « Putain, qu'les hommes sont cons. Tu ne trouves pas ? On a dû tomber dans le repère des plus gros connards d'Exeter, une aubaine. » Elle le dit bien fort, suffisamment pour qu'on l'entende, cette fois, et finit par venir préciser son prénom à l'oreille de la jolie blonde. « C'est Nora. » Elle lui sourit, en revenant imprégner sa chair de nicotine, à fumer trop vite, et déjà écraser son mégot à-même le sol jonché de bris de verre. Tout n'est qu'urgence dans les gestes qui s'enchaînent et lui évitent la peine de cogiter. Déjà, elle lui attrape délicatement la main pour l'inviter à se saisir de l'un des verres, avant d'y entrechoquer le sien, et ajouter : « Et moi, je peux t'appeler comment ? »
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