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 i get lost in pretending to be human ; ari.

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Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
damné(e) le : o28/12/2020
hurlements : o1661
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/sign) tucker, blondieressources.
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i get lost in pretending to be human
Il avait déambulé moins longtemps qu'il ne le pensait ; la perception obsolète à cause du monde qui tournait autour de lui. Le temps s'était rallongé, lui avait donné l'impression d'une marche frôlant l'éternité. La vérité était qu'il n'en savait rien, le corps guidant l'esprit qui ne répondait plus à tous les appels. Il avait été bien trop faible pour se soucier de tous les détails – comme il le faisait en temps normal. Il aurait fait appel à l'un de ses frères en d'autres circonstances, mais il sentait le liquide chaud couler contre sa peau, savait que l'heure était trop grave pour qu'il ne cède à ses propres caprices de n'être secouru que par l'un des siens. L'urgence de la situation l'obligeait à modifier ces plans et faire au plus court, au plus judicieux. L'hôpital n'était pas envisageable ; il n'y réfléchit même pas, certain de trouver un meilleur moyen de se sortir de ce mauvais pas autrement. Il ne fallait pas qu'il soit osculté dans une clinique – et s'il avait été mordu ? Les médecins seraient plus difficiles à faire taire qu'un membre de son cercle, proche ou non. Les informations avaient défilées devant ses yeux, avant que son choix ne se porte sur une solution qu'il n'aurait aimé ne pas avoir à privilégier. Il n'avait pas confiance en grand monde dans son cercle professionnel, beaucoup de vipères seraient ravies de le voir dans cet état, ou se feraient une joie de laisser se propager l'information au reste du monde. Il subsistait quelques noms qu'il appréciait, qu'il respectait ; du moins, qu'il n'avait pas en horreur, et qu'il pensait capable de garder son secret.

Le profil d'Ari était de ceux-là. Ils n'étaient pas spécialement proches, et Lazare ne s'était adressé à l'homme que dans un cadre purement professionnel ; mais il avait l'air droit dans ses bottes, capable de tout entendre – et surtout, sans trop poser de questions. Le procureur avait beau ne pas être doué dans les relations sociales, il pouvait se targuer d'être un bon juge de caractère. Et puis, il n'avait pas vraiment le choix ; son esprit avait beau analyser les possibilités, la distance, le temps, l'heure, tout lui indiquait qu'il devait demander de l'aide au légiste. Il était médecin après tout, il lui faudrait simplement s'occuper d'un vivant, pour changer.

Le chemin se fit difficilement, la peur au ventre de croiser quelqu'un capable de le reconnaître, ou de lui poser trop de questions. Il ne devait se retrouver à l'hôpital sous aucun prétexte ; heureusement, il savait que les habitants de cette charmante ville n'étaient pas du genre à aider leur prochain au détour d'une rue sombre. Ils baissaient la tête, et poursuivaient leur route. La porte d'entrée face à lui, il plissa les yeux pour contrôler sa vue, éviter le flou, afin de s'assurer du nom sur la boîte aux lettres. Il avait retrouvé l'adresse dans sa mémoire, certainement lue au coin d'un dossier – lui qui vérifiait les informations personnelles de tous ceux avec qui il finissait par travailler – des années en arrière. Ari Williams. Il poussa un profond soupir de soulagement, comme arrivé au bout d'un périple qui l'avait épuisé. Il ne pouvait s'empêcher à l'homme qu'il avait laissé pour mort, qu'il aurait tant aimé pouvoir achever. Il ne savait s'il s'en remettrait, mais avait déjà assez honte d'être dans un état pareil. Il n'avait pas tué sa cible. Il était blessé. Il avait échoué, et c'était là sa pire révélation. Le doigt sur l'interphone, il pressa le bouton en grimaçant de douleur, la voix se voulant la moins faible possible.

« — Sinclair ... »

Il prit une grande inspiration, puisant dans ses réflexes de chasseur pour tenir le coup, et essaya de reprendre.

« — Puis-je emp-prunter vos ... compétences ? »

L'adrénaline était toujours la même, qu'importe les années qui s'écoulaient. Il tenait debout grâce à elle, sûrement. Il se serait probablement effondré lui aussi, de peur, de honte, de tout le sang qu'il avait déjà perdu, de son épaule déboîtée qu'il avait essayé de cogner contre le mur pour remettre en place – en vain. Il n'avait pas la force de percuter la paroi avec assez de panache. Il essaya de sourire en voyant la porte s'ouvrir, mais put seulement offrir un mélange entre grimace et désolation. Il n'aimait pas cette situation ; venir frapper chez un presqu'inconnu après un tel échec.

« — J'ai besoin de soins, et de discrétion. »

Il ne savait plus d'où coulait le sang exactement, ne pouvait que sentir le contact du liquide chaud contrastant avec le froid qui régnait sur sa peau. Un choc qui le faisait voir flou, mais dont il se remettrait s'il était aidé. Il détestait demander de l'aide, n'aimait pas dépendre de qui que ce soit ; mais il n'en avait pas le choix, ne pouvait écouter son entêtement. Il ne pouvait donc désigner sa blessure principale, ne sentant qu'un mal généralisé dans tous ses membres ; son esprit seul lui permettait de tenir sur ses deux jambes. Mais il connaissait une de ses douleurs, le montra en enlevant sa main de son épaule, desserrant les dents.

« — Il faudrait me la remettre en place. »

Il espérait qu'il accepte, et ne lui claque pas la porte au nez.



BURN WITH ME TONIGHT
i got all i need, when you came after me. fire meet gasoline, i'm burning alive and i can barely breathe, when you're here loving me, fire meet gasoline, burn with me tonight.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
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Une soirée comme une autre, à Exeter. Les doigts enroulés autour d'une tasse de thé, à savourer le calme après la tempête qu'avait été sa journée bien remplie. La tête et le coeur encore pleins de cette énième journée à vivre l'absence de Lenny comme un fardeau. L'avait cherché du regard, encore, alors qu'il était monté apporter quelques friandises faites main à Dick. N'avait trouvé que la joyeuse boule de neige blanche qu'était Junior en approchant des bureaux. Ni Dick. Ni Lenny. Pas l'ombre d'une béquille, pas l'ombre d'un béguin. Et le légiste de retourner tout penaud dans les entrailles du poste de police, à se consacrer à son travail pour ne pas penser à l'absence. Serre les dents. Même quand la nénette de la compta - Janet ? Jocelyn ? Ca commençait par un J, mais il n'en était plus certain - était passée pour lui apporter sa fiche de paie. Son rire de gorge s'était répercuté contre les murs de la morgue, une fois de plus. Ari avait envoyé un sms à Stuart alors qu'elle avait le dos tourné, sous le regard circonspect de RJ et de l'agent d'amphithéâtre. "Elle est encore là, qu'est-ce que je fais ?" La réponse était évidente. Prétexter d'aller donner un coup de main au bloc, là où il était sûr qu'elle lui foutrait la paix. Parce qu'il s'en moquait, au fond, de Jannah ou Jacqulyn, quel que soit son véritable prénom. Ce n'était pas elle qu'il voulait voir, ce jour là. Ce n'était même pas la pauvre noyée qui dévoilait ses restes bouffis sur la table d'autopsie qu'il voulait voir. Mais s'il avait cru qu'elle aurait le culot de le suivre malgré sa surblouse, ses gants en caoutchouc et sa charlotte, il avait suffit qu'il entrouvre la porte pour que la demoiselle foute le camp.
Et tant mieux.

L'odeur chassée depuis longtemps par celui, douceâtre, de son thé aux fruits rouges. L'ordinateur branché sur les enceintes, pour s'offrir la matinale du jour de Stuart en toute sérénité et en pleine soirée. Bercé par la voix enjouée de son meilleur ami, écoutant d'une oreille des actualités déjà passées, il s'était replongé dans ses dossiers. Enverrait sûrement un sms à son ami pour le féliciter, comme à chaque fois qu'il trouvait qu'une de ses émissions était particulièrement réussies. Le son ambiant captait toutes ses pensées, tout du moins c'était ce qu'il avait espéré, Ari. Mais elles revenaient inéluctablement imprimer les bureaux vides contre ses rétines. Dick, ça ne l'étonnait pas vraiment. La belle avait beaucoup de travail avec les affaires à rattraper et le commissariat n'avait pas été un exemple de gestion sous ses deux précédents shérifs. Lenny, en revanche, confortait de plus en plus l'hypothèse qui s'était formée sous les boucles poivrées : le sergent, tout blessé qu'il était, le fuyait. Il soupira. Porta sa tasse de thé encore brûlant à ses lèvres.
Et sursauta en entendant le hurlement de sa sonnette.

Quelqu'un, à cette heure-ci ?

Il se redressa de son canapé, incertain. C'était probablement une erreur, rares étaient les personnes qui passaient le voir aussi tard sans s'être annoncées ou l'avoir prévenu. Une habitude de ses proches, tous le sachant généralement trop affairé dans ses dossiers ou son laboratoire pour réaliser quoi que ce soit. Le coeur affolé, il retint son souffle. La sonnette retentit de nouveau, nouveau sursaut. Une partie du thé brûlant sur les cuisses et un juron entre les dents. Le légiste finit tout de même par se lever de son siège, ne serait-ce que pour attraper un torchon en passant pour éponger le massacre. Les cuisses encore brûlantes, et un million de questions quant à l'identité de cet insistant visiteur -visiteuse ?- nocturne. Quand il ouvrit la porte, ce fut pour réaliser qu'aucune de ses hypothèses n'avait pu le préparer à ce qu'il avait sous les yeux.

-Oh bordel de merde !

Non, rien n'aurait pu le préparer à voir Lazare Sinclair, en charpie, sur le perron de sa demeure. Son cœur se précipita dans son estomac, et Ari en avant pour soutenir l'homme qui avait l'air capable de tout, en particulier de tomber voire de mourir devant sa porte. Lui qui ne l'avait jamais vu autrement que digne et élégant, dans ses costumes, avec cet air altier, presque distant qui n'appartenait qu'à lui ; difficile d'accès. Pas que le légiste ait eu du mal à communiquer avec lui, leurs relations étaient même plutôt cordiales. Mais l'homme qu'il palpait à présent du bout des doigts pour évaluer comment il allait pouvoir lui servir de support malgré ses nombreuses blessures n'avait rien à voir avec l'image impeccable qu'il renvoyait d'ordinaire. Il bégaie ? La pensée lui effleura l'esprit en l'entendant buter sur ses mots, mais il n'en dit rien. Sentit le sang redevenir enfin froid dans ses veines, la concentration s'imposant en barre sur son front.
Il avait besoin de soins et de discrétion. Un message d'une clarté limpide, en particulier pour un homme comme Ari. Il poussa un grognement contrarié mais approuva rapidement.

-Je vais faire ce que je peux. Mais si c'est trop grave, c'est direct à l'hôpital.

Il avait prêté serment. Et il n'avait pas l'intention de laisser qui que ce soit mourir sur son perron. Enroulant un bras sous les épaules de Sinclair, en faisant attention à celle qui faisait grise mine, il prit autant que possible la charge de l'autre homme pour soulager ses jambes. Elles avaient l'air à deux doigts de se dérober. Et Sinclair était étonnamment lourd contre le légiste. Il avait pu deviner sa carrure ciselée sous ses costumes, amateur silencieux des silhouettes athlétiques. Mais n'aurait jamais pu se douter une seule seconde de la densité musculaire de l'individu. Il allait devoir redoubler de prudence. Un bref coup d'oeil dans la ruelle déserte, en commençant à entraîner l'autre homme vers l'intérieur. Un murmure entre ses dents.

-Désolé Sinclair, mais il y a visiblement plus urgent que votre épaule. Suivez-moi, on ne peut pas rester ici.

Une chance pour eux que son métier soit suffisamment demandeur en énergie et en force. Il réussit à manœuvrer le blessé avec le plus d'attention que possible dans l'entrée, referma la porte du bout du pied. Considéra un moment de l'amener jusqu'au salon, mais un flash s'imposa aussitôt devant ses yeux. La silhouette ensanglantée, grise, froide, de Stuart sur son canapé. Il frissonna, déglutit lourdement. Continua de manoeuvrer Sinclair en direction de son laboratoire personnel, l'aidant à descendre l'escalier. Il y verrait mieux. Il aurait tout le matériel nécessaire pour travailler rapidement et efficacement. Et, surtout, il ne risquerait pas d'être figé par la peur d'être à nouveau confronté à un décès.
Arrivés au laboratoire, il approcha l'autre homme du petit lit de camp aménagé dans le coin repos. Moins de mauvais souvenirs, depuis qu'il avait été changé. Il alluma toutes les lumières, finit par l'aider à s'asseoir sur la couchette.

-Qu'est-ce qui vous est arrivé, Sinclair ? Surtout, où avez-vous été blessé, et comment ?

Sous la lumière blanche et vive des néons, il avait une meilleure vue d'ensemble. Pouvait voir les contusions sur son visage - bénignes pour la plupart -, apercevoir clairement qu'une des épaules étaient déboîtées. Mais il y avait du sang plein les vêtements de l'autre homme. Rapide, en écoutant attentivement la réponse de son patient. Il rassembla tout le matériel nécessaire pour les premiers soins et une paire de ciseaux à larges lames, poussant son tabouret à roulettes dans la direction du lit. Gel hydro, paire de gants. L'épaule était démise, oui, et si d'autres blessures étaient cachées sur le torse de l'autre homme, il n'allait pas risquer de les aggraver en le poussant à se déshabiller. Les lames de la paire de ciseaux captèrent la lumière des néons quand il les leva, puis attaqua la découpe des vêtements. Comme pour ses propres patients. A quelques grosses exceptions près, morts et vivants avaient droit aux mêmes traitements. Sauf que les vivants avaient besoin qu'on leur parle.

-Je suis obligé de couper vos habits pour accéder à vos blessures. Rassurez-vous, nous faisons sensiblement la même carrure. Je vous en prêterai d'autres quand vous serez tiré d'affaire.

Une certitude, une promesse. Il ne poserait pas de questions sur la nature des blessures, garderait son diagnostique pour lui. Parce que ce qu'il voyait, à mesure qu'il débarrassait Lazare Sinclair de ses vêtements, n'avait rien à voir avec les blessures ordinaires d'une agression en pleine rue. Dévoilant la musculature nerveuse, inattendue, il leva un regard circonspect vers son patient. Aucune question, quant à sa plastique typique des entraînements militaires. Aucune, non plus, sur la présence de traces de griffures profondes à même sa peau. Les doigts gantés attrapèrent le matériel qu'ils avaient préparé plus tôt.

-Des blessures aux jambes également ? Vous aurez votre discrétion, je ne poserai aucune question ni sur le pourquoi, ni sur le comment. Par contre j'ai besoin de savoir tout ce que vous pourrez me dire sans trahir vos secrets. Je n'ai aucune intention d'être mêlé à quoi que ce soit qui ait provoqué tout ça.

Un mouvement de la main, emphatique, pour désigner la totalité du massacre qui s'étendait sous ses yeux. Une mise en garde entre les mâchoires serrées par la concentration, car le légiste avait déjà suffisamment à gérer dans sa propre vie. En témoignaient les "prélèvements" qui se trouvaient dans le bac à glaçons dans le petit frigo, juste à côté d'eux.

-Des allergies à déclarer ? Je vais devoir vous donner quelque chose pour la douleur.




How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lazare Sinclair
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i get lost in pretending to be human
-- @"ari williams" & @lazare sinclair
Il était heureux qu'Ari l'ait accepté chez lui, reconnaissant de pouvoir s'abandonner aux soins d'un médecin, sans mettre sa réputation, et tout ce qu'il avait bâti, en péril. Il lui serait redevable ; qu'importe ce que le légiste aurait à lui demander, il serait capable de le lui accorder. Il pourrait contourner quelques principes, fermer les yeux sur de minces procédures en cas de besoin – prendrait sur lui, pour ne pas laisser son esprit si carré lui interdire ces sorties de route. Il trouverait bien un moyen de le remercier, demanderait de l'aide à quelqu'un de plus socialement adapté que lui ; peut-être des chocolats ? des fleurs ? En attendant, ils devaient s'accorder. Lazare décida de garder le silence pour préserver ses forces, en attendant les directives du médecin. Mais si c'est trop grave, c'est direct à l'hôpital. Il était prêt à bien des concessions, pouvait s'asseoir sur des principes ou seulement éviter de penser à la situation, mais il ne pouvait prendre trop de risques. Il eut envie de lui dire que l'hôpital était hors de question, qu'il préférait mourir sous ses mains, que de faire ce voyage dans les chambres blanches. Il n'avait aucun problème avec ces établissements, mais il préférait ne pas tenter le diable en s'exposant au reste du monde dans des états pareils ; sa réputation était importante pour son travail, et le secret également. Il s'en était toujours sorti, ne comptait pas s'effacer sous ses blessures après une rencontre qu'il aurait pu éviter ; le devoir lui avait réclamé d'agir, mais parfois le devoir s'accompagnait de prises de risque trop importantes. Il n'était pourtant pas l'impulsif de la fratrie, mettait un point d'honneur à apprendre la patience pour qu'aucun ne prennent de décisions trop hâtives – comme il l'avait fait avec le wendigo, en sachant pertinemment à qui il avait affaire.

Il devait d'ailleurs s'assurer de ne pas avoir été mordu. Il lui demanderait en temps voulu, devait d'abord se laisser promener comme un pantin jusqu'au poste de guérison ; un laboratoire aménagé, qui aurait éveillé la curiosité du chasseur s'il n'avait pas été dans un état si laborieux. Il essayait de ne pas abandonner tout son poids au service d'Ari pour ne pas lui demander trop d'effort, mais ne se sentait pas la force de retenir quoi que ce soit. Le légiste devrait se contenter de le traîner, plus que le guider. Si Lazare détestait dépendre de qui que ce soit, il n'avait pas le choix, et ne s'en plaindrait pas. Il s'installa avec son aide, et serra les dents pour contrer la douleur qui montait jusqu'à son front ; il aurait vu flou s'il n'avait pas gardé les yeux fermés. Qu'est-ce qui vous est arrivé, Sinclair ? Il plissa les lèvres, l'air renfrogné, une simple réponse voulant sortir d'entre les claquements de sa mâchoire : pas de question. « — Vous êtes trop intelligent pour que je vous fasse croire à une altercation dans un bar. » Il poussa un long et profond soupir pour évacuer une vague de douleur, et reprit après une déglutition difficile. « — C'est pas imp-portant. » Il estimait que le médecin n'avait pas à tout savoir pour lui venir en aide ; seulement à soigner ce qu'il voyait, faire quelques bandages, et Lazare s'occuperait personnellement de se remettre sur pieds. Il ne demandait rien de plus que les premiers soins, de quoi lui permettre de reprendre ses esprits et ne pas se vider de son sang une fois à terre.
Il espérait qu'il ne pose pas plus de questions, se contente de rendre service sans rien demander en retour. Lazare savait qu'il pouvait s'agir d'une manière de le faire parler pour l'empêcher de perdre pieds, ou simplement de mieux cibler les blessures, mais il s'en moquait. Ari pouvait faire avec ce qu'il avait. Il s'ouvrirait peut-être ensuite, lorsque le monde cesserait de tourner autour de lui ; mais il se sentait trop faible pour cela, avait bien trop peur de dire des choses qu'il viendrait à regretter, sous le délire. Il était bien trop dangereux de se confier pour le moment, et il remercierait le légiste de ne pas faire preuve de trop de curiosité. Il était assez gêné de dévoiler des cicatrices plus anciennes, qui ne méritaient pas qu'on s'y attarde, pas alors qu'elles occupaient tant de secrets.

Il se moquait de ce que son sauveur pouvait faire de ses vêtements, serait rentré chez lui enroulé dans un drap s'il le fallait, pour peu qu'il arrive à le remettre en état. Il n'était pas certain d'entrer dans les vêtements du médecin, quoique ce dernier en dise, mais n'avait pas le temps – ni l'énergie – de s'attarder sur la question. Ils auraient tout le loisir d'y réfléhchir ensuite, quand son état serait plus stable. Il ne dit rien, alors, se contenta de regrouper ses forces pour respirer sans s'étouffer avec sa propre salive. Les saillies de douleur étaient de plus en plus fortes, et il préférait y concentrer son énergie.

Il ne savait pas si ses jambes étaient touchées tant il avait mal dans l'intégralité de son corps ; il n'était plus en mesure de savoir où en étaient les points de départ. Mais il fallait qu'il en soit débarassé quoiqu'il arrive, blessure ou non. Il ne pouvait se refaire le suivi de la soirée, et s'il avait été mordu sur une zone cachée ? La cheville, une fois l'homme à terre ? Le bras, pendant qu'il essayait de le contraindre à l'immobilité ? Il hocha alors la tête, au cas où, soucieux qu'Ari l'examine quoiqu'il arrive. « — Dites-moi si vous voyez une morsure. » Il savait que la demande était étrange, et peut-être qu'il ne comprendrait pas, mais Lazare ne pouvait s'expliquer pour le moment, et ne pouvait que s'en remettre à ses yeux. « — S'il te plaît. » Un vouvoiement envolé pour la réclamation, peut-être de peur qu'il refuse. Mais le souci était trop important ; si Lazare avait été mordu, alors il refusait d'être sauvé. Il ne voulait pas avoir à se livrer auprès de ses frères pour être abattu, et Dieu ne lui pardonnerait pas de s'occuper lui-même de sa mise à mort. La Garde avait bien un rituel à faire passer, mais il préférait ne pas prendre de risque, savait qu'il ne pouvait compter sur son efficacité. Mais Ari accepterait-il de le laisser mourir à sa demande ? Certainement pas. Il espérait alors que l'homme ne trouve aucune trâce de morsure, l'espérait plus que tout. Il refuserait peut-être de regarder avant d'avoir terminé de le sauver, et ce serait une perte d'intérêt pour lui, mais il se devait de lui demander au plus tôt. Aucune trâce de morsure ?

Il rassembla ses forces pour s'appuyer sur son coude – dont l'épaule était toujours en place – pour le laisser voir son dos. Il s'en moquait du reste, de lui raconter ce qu'il s'était passé, comment il avait été blessé à ce point, par qui, et pourquoi. Il voulait simplement une réponse. « — Pas d'allergie, pas besoin d'anti-douleur. » Il se savait fort, s'était toujours persuadé capable de venir à bout de n'importe quoi, et il était prêt à se le prouver une fois de plus. Il pouvait supporter la douleur, en avait supporté de bien plus pernicieuse au long de sa vie. « — Désolé de ruiner ta soirée. » Il pouvait presque entendre la voix de ses frères lui demander d'arrêter de jouer au héros, d'accepter ce que le légiste avait à lui donner, en arrêtant de faire subir de tels larcins à son corps ; mais au fond, peut-être que ce n'était qu'une manière de se punir pour ne pas avoir été capable d'aller au bout de son entreprise. Darius Smith n'était pas mort. Il avait été obligé de rebrousser chemin avant de l'achever, et il devait payer pour cette erreur, cet échec. La douleur serait là pour lui rappeler qu'il avait échoué, rien de plus. « — Ne va qu'à l'essentiel, je dois y retourner au plus vite. » Il était peut-être encore dans la ruelle, il devait en venir à bout avant qu'il ne puisse se remettre sur pieds.



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