Situation 4 ▬ The Big House

Guerrière qu’on dépose sur le champ de bataille, chevauchée de cylindrée en amazone pour la dealos d’amour.

Baiser déposé sur l’casque de Bang pour remercier puis les talons qu’on tourne. « Be right back boo. » Mules gargantuesques qui claquent le bitume des asphalteurs alors qu’elle passe une boîte aux lettres marquée d’un coeur à la craie.

Cinq minutes de marches et deux intersections plus tard un boug l’attend à moitié caché dans un buisson comme un gamin qui veut pas s’faire prendre. L’est encore en uniforme de grande école c’con, sûrement trop pressé d’avoir sa dose pour se soucier des regards indiscrets. « Come outta here, ain’t gonna get my shoes dirty for yo junkie ass. »

Homme dépendant des mots et du sang sort de la cachette. La transaction s’fait vite parce que l’un comme l’autre n’ont pas que ça à foutre, dandy des faux beaux quartiers tape baise-main sur doigts manucurés et se renfonce dans les broussailles pour prendre un chemin détourné jusqu’à chez lui. « Fuckin frat bois. » qu'elle marmonne entre les lippes.

Trotte qu’on tape à l’envers pour rejoindre la bécane du cognard et bigo qui sonne. Flip phone que les longs ongles ouvre et qu’on ferme aussitôt avec tout le drama qui convient. Chevalier qu’on renvoie à sa liberté pour un client un block plus loin.

Magdalena sent bien qu’elle va se faire niquer. Que l’tonnerre qui gronde et le ciel qui s’fait plateau des morosités va lui tomber sur le coin de la gueule. Peu sapée pour l’occasion, y’a que le bien trop large blazer ceinturé à la taille qui camoufle le corps pas bien couvert.

Les acryliques pianotent sur le clavier à trois lettres par touche pour incendier le mec qui fout l’feu à la patience d’Acid. Un quart d’heure qu’elle attend parce que les poches du drogué sont souvent lourdes, à peu près autant que les couilles qu’il veut vider sur la meuf qu’il peut pas toucher.

Conne qu’attend un client riche mais pas foutu d’respecter un rendez-vous.

Puis la pluie qui tombe. D’un coup, d’un seul.

Comme on pisse sur une dealeuse bernée. Manque de glisser sur une plaque d’égout en même temps qu’elle supprime le numéro d’ce tocard. « Fuck you ». Les cheveux ressemblent plus à rien, la veste lui colle à la peau. C’pas que les grêlons commencent à tomber, maintenant l’con du septième ciel ou autre lui crache des mollards.

Carrément on saute des talons pour courir sous l’premier perron venu. Pose le bout d’cul sur un banc à moitié fendu par les années pour se rechausser. Magdalena regarde la pluie s’abattre sur le quartier. L’a tout un chapelet d’insultes qui passe entre ses doigts mais dans l’fond se trouve apaisée. Profite un peu jusqu’à sortir le 10 du sac à main pour qu’on l’emmène dans son endroit sec à elle.

Ben l’a plus de batterie. Technologique qui fait toujours défaut pour forcer à l’isolement.

Un instant lève les yeux et s’met à scruter les environs. L’temps est mort. Pas une voiture pour s’frayer un chemin dans les eaux battantes des caniveaux.  Tout semble éteint. Seule qu’elle va être pour l’temps de l’averse. La mélancolie l’envahit pour sûr mais c’est pas désagréable. Solitude apaisement. Seule qu’elle veut être pour le temps de l’averse.

« Y’know what, fuck it » Dos qui s’laisse tomber sur la façade de la bicoque et bigo qu’on sort.

L’appelle personne à la rescousse.

Joue au snake.

Attendre que ça passe avec l’asmr grandeur, nature.

S’contente juste d’entr’ouvrir les pans de sa veste, que l’gun soit plus facile à choper si jamais poux on vient chercher dans la tignasse mouillée.