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 Situation 6 ▬ We are one.

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The Black Parade
- you're dead and gone -
The Black Parade
damné(e) le : o02/05/2019
hurlements : o2838
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Dim 17 Mai - 21:56

Situation n°6 - We are One
les situations RP

Situation 6 ▬ We are one. Tumblr_nflxaiB77S1tks4l2o1_500
Citation :

Ils sont arrivés dans la supérette sans qu'aucun de vous ne puissiez réagir. Armes en main, cagoules rabattues sur le visage. Les voilà braquant la pauvre âme affairée derrière sa caisse. Ils ne sont pas nombreux ; seulement trois. En vous y mettant à plusieurs, en unissant vos dons, vos affections, et vos idées, vous avez peut-être moyen d'intervenir sans que la situation ne dégénère. Heureusement, la petite échoppe était presque vide, et vous n'étiez plus qu'une poignée à terminer vos emplettes. Certains se rendaient à la caisse. Le chef du trio de brigands a l'air instable, un regard de barge euphorique. Vous devez agir le plus rapidement possible avant qu'il ne lui prenne la lubie de changer les règles, et demander plus que l'argent de la caisse. Vous êtes une petite poignée à vous êtes accroupis derrière une étagère pour juger la situation sans être vus. À vous de passer à l'action, vous êtes les héros du jour.

Participants : @orphé sykes ; @caleb reid ; @raziel lomax ; @mia carlston

Quelques infos complémentaires

- Ce RP est une Situation RP
- Par défaut, le premier nom mentionné ouvre les hostilités. Vous pouvez cependant voir entre vous si vous préférez vous organiser différemment.
- Il n'y a aucune intervention MJ prévue pour ce sujet. Ce topic vous appartient entièrement, à vous d'en faire tout ce que vous voulez.
- Cette situation rapporte un dollar de plus par réponse postée. Vous pouvez aller les demander juste ici
- Bon jeu à vous, amusez-vous bien casper


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krrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr krr … krrr, en deux ou trois gestes secs, le contenu du paquet de céréales s’était retrouvé dans le bol d’un Caleb aux yeux encore à moitié clos. Oui, alors les Kellogg's à 23h17, c’était pas la représentation même d’une alimentation saine, mais il venait de se réveiller après seulement deux heures de sommeil et au réveil , le petit déjeuner, c’était sacré ! Il se connaissait, il avait ses rituels, une fois qu’il aurait avalé son bol de sucre aux milles couleurs, il tomberait sur son canapé et s’endormirait comme un bébé jusqu’au lendemain. S’approchant à pas traînants vers le frigo, l’ouvrant mollement, il essaya d’attraper machinalement une bouteille de lait qui aurait du être dans la porte, mais sa main se referma sur du vide. « Ben alors ? » lacha-t-il dans une exclamation. Se penchant un peu et entrant à moitié la tête dans son réfrigérateur à la recherche de la bouteille perdue , la terrible vérité lui sauta aux yeux, soulignée par la lumière blanchâtre qui se moquait de lui : y’avait plus de lait. Caleb se claqua le front et s’étala sa main sur son arcade, sa paupière puis sa joue, déformant son visage de manière presque cartoonesque, ponctué par un long soupire.

Il pouvait retourner se coucher, tenter de reprendre le cours de sa nuit en essayant de mettre de côté ses petites manies bien huilées, mais il savait très bien qu’il n’arriverait pas à trouver le sommeil. Alors oui, il pourrait bien manger ses céréales sans lait, mais non, c’était juste trop sec, trop sucré, et puis zut, on refait pas ses habitudes à 23h passé ! Il n’avait pas à chercher cent ans la solution, il l’a connaissait déjà : Caleb devait enfiler un truc décent, descendre à l’épicerie en bas de chez lui puis acheter l’élément primordiale pour accomplir son rite nocturne.

Reid attrapa un peignoir gris ou on pouvait lire have you heard the news that you’re dead ?  dans le dos, grosses lettres sérigraphiées immortalisant des lyrics dans le tissus. L’enfilant par dessus son pantalon de pyjama noir, il le noua sur son torse nu, ne laissant qu’apparaître un peu de peau, la ou naissaient ses clavicules. Pour parfaire le tableau, il ajouta à sa superbe tenue une fantastique paire de  pantoufles pilous bleus et surdimensionnées qu’il aimait tant, à l’effigie d’un personnage de Pixar qu'il affectionnait tant. Sans être un maniaque de son apparence, c’était rare qu’il sorte de chez lui dans cet accoutrement, mais c’était l’affaire de cinq minutes, pas plus, et puis y’avait jamais personne dans cette épicerie, surtout à cette heure là ! Glissant son porte feuille dans sa poche et son casque sur ses oreilles, clés à la main, il claqua la porte derrière lui. La pratique de la descente d’escaliers avec ce genre de chaussures, c’était technique, et le jeune homme s’amusait plus que de raison à pratiquer cette activité, passant d’une marche à l’autre dans le rythme de sa musique, un grand sourire dessiné sur son visage émacié par la fatigue.

En moins de deux minutes, il avait traversé la rue et avait rejoint la supérette, il lui restait trois minutes pour attraper le graal, le payer et rentrer chez lui, dans l’espoir que l’air frais des rues d’Exeter ne l’avait pas définitivement tiré du sommeil. Passant la porte, Caleb fit un petit geste de la main , dans un sourire, à la caissière qu’il commençait à connaître. Enfin, connaître était un grand mot, il ne serait pas capable de dire son prénom (façon la mémoire des noms n’était pas son fort) mais elle faisait parti des visages familiers de sa vie, à présent. Et elle ne sembla pas juger sa tenue, ou alors elle le cachait bien. Se dirigeant vers le fond du magasin à la recherche de son précieux et entraîné par la musique qui tapait dans ses oreilles, il se surprit à attraper des choses et d’autres, qu’il fourrait dans ses bras : préparation à cookies instantanée , bonbons, brioche, soda, les courses d’un vrai enfant et il n’arrivait même pas à en avoir honte, le sourire d’un gosse de huit ans placardé sur ses lèvres. Ajoutant enfin le lait à sa pile d’achats compulsifs, Caleb se dirigea enfin vers la caisse, fini les conneries, fallait rentrer, manger, et dormir ! Bip biiiip, low battery, please charge. Bip, biiiip, power off. Nouveau soupire alors qu’il levait les yeux au ciel, la bouteille de lait lui avait fait défaut, et maintenant c’était sa musique qui le fuyait ? D’un geste d’épaule, il retira son casque muet de son oreille droite pour ne pas devoir supporter le silence qu’il produisait à présent, sentant déjà l’angoisse monter gentiment en lui.

Reid s’apprêtait à sortir de derrière le dernier rayon qui le séparait de la caissière pour enfin aller payer ses articles quand il entendit un petit cri terrifié venant de derrière la caisse. « FILE LE BLÉ ! ET  SANS L'OUVRIR SINON ON REDÉCORE LE MUR AVEC C'QUE T'AS DANS l'CRÂNE ! » Son sourire s’envola. Se figeant un instant, les mains crispées sur ses trouvailles, il essayait d’analyser une situation qu’il avait déjà très bien cerné. Un braquage. Il était bloqué ici et c’était loin d’être un héros, mais pouvait pas laisser cette pauvre femme se faire éclater le crâne. Mais, si elle faisait ce qu’ils disaient, y’avait pas de raison, n’est-ce pas ? Non, c’était définitivement pas un héros. Gros lâche. Doucement, Caleb fit machine arrière, s’éloignant à pas feutrés de la scène : de toute façon, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ? Se glissant derrière une étagère, il s’accroupit, les bras toujours chargés et étroitement cramponnés à ses articles, comme s’ils étaient son point d’encrage pour ne pas céder à cette panique qui était doucement entrain de le submerger. Tout allait bien se passer, il ne devait pas se laisser emporter par ses terreurs, ça n’aiderait en rien si il ajoutait son don dans une balance déjà clairement déséquilibrée, bien au contraire. Les yeux clos, il essaya de calmer sa respiration agitée et ses jambes tremblantes, et ne les ouvrit que dans un léger sursaut quand il entendu du bruit à côté de lui. Son regard se posa sur des silhouettes dans la même position que Reid, à quelques mètres de lui à peine. Et il aurait pu reconnaître ces grands yeux bleus parmi tant d’autres, qui croisaient les iris verts et terrifiés de Caleb.


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Fin de soirée, la nuit est tombé depuis quelques heures déjà et il semblerait que plongé dans tes pensées et ta soirée avec Raziel, t'as oublié de te nourrir et bordel tu commences à vraiment avoir la dalle, ta tête se relève de ta feuille ou tu observes ton ami non loin de toi. Occupés à dessiner chacun de votre côté dans un coin de son salon de tatouage, tu te sens souvent un peu comme chez toi ici, presque certain d'être protégé par un espèce de fil invisible qui t'apaise quand t'entre dans cet endroit et que tu croises le regard de Raziel. Voyant qu'il ne te calcule pas, légère moue sur ton visage, t'attrape un crayon pour lui jeter dessus, histoire qu'il sorte de ses pensées, léger rire que tu retiens alors que tu pointes ton ventre du doigt ainsi que ta bouche avant de te lever de ta chaise. "On prends de quoi boire aussi, histoire de." Veste que t'enfile dans un regard entendu alors que tu te mets en route pour la petite supérette du coin avec une certaine légèreté, tu sais pas encore que tu vas vite déchanter.

Aussi loin que tu te souviennes t'as toujours connu Raziel, plus jeunes vous étiez un trio avec Nora et à présent vous étiez venu un duo, malgré les années qui avaient défilés, vous ne vous étiez jamais perdu de vu et tu pouvais le considérer comme un pilier sur dans ta vie. Il était de ce genre d'ami qui était toujours à vos côtés sans poser de questions sur le pourquoi du comment mais il avait toujours sa main sur ton épaule quoi qu'il arrive même si tu ne disais rien. Il avait toujours cette chose que tu ne comprenais pas étant plus jeune, comme si il savait exactement de quel mal tu souffrais et dont il savait t'apaiser. Comme malyen. Cœur immaculé aux intentions pures, la plupart du temps.

Léger signe de tête en direction de la caissière pour dire bonjour alors que tu commences à t'aventurer dans les rayons, t'as faim et la tout de suite, t'es prêt à dévaliser tout les rayons. Paquet de chips, gâteaux et tablette de chocolat que du sain, forcément. Tu te balades dans les rayons te retenant presque de siffloter parce que la nourriture c'est toujours la joie pour toi. Seulement t'entends du bruit qui te fait froncer les sourcils. Il est presque minuit qui fait autant de raffut à une heure pareille? Léger regard en direction des prunelles azurs de Raziel alors que tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe dans un premier temps. Mais t'entends les mots et la t'écarquille les yeux, des gens bourrés ou? Tu te décales un peu pour observer, trois personnes cagoulés qui semblent braquer la pauvre caissière et la tu recules d'un pas, puis de deux, serrant tes courses contre toi. T'attrape le bras de Raziel pour le traîner avec toi sans aucune douceur derrière une tête de gondole en venant à t'accroupir. "Putain." Léger grognement qui s'échappe de tes lèvres alors que tu laisses seulement ta tête sortir pour observer toujours ce qu'il se passe. Le stress t'as appris à le gérer depuis toutes ses années au laboratoire et pourtant c'est toujours aussi compliqué à appréhender quand ça arrive comme ça comme une vague bien trop forte pour toi.

Tu t'abaisses de nouveau, observant autour de toi, vous êtes une poignée seulement dans la supérette vu l'heure mais t'as pas envie que ça se termine dans le sang et le mec n'as clairement pas l'air de vouloir rigoler ou bien négocier et t'es pas le genre à jouer le héros, tu l'es pas après tout. "Y a pas une porte de sortie derrière, on se casse." Que tu glisses à Raziel en roulant des yeux. T'as pas envie de chercher la merde, tu sais que si t'es stressé, l'incendie monte en flèche en toi et tu t'y refuses toujours. Tu n'as pas le droit. Tu poses tes courses au sol et attrape un paquet de chips que t'essaye d'ouvrir tout doucement mais bon le plastique se froisse forcément un peu, glisse des chips dans ta bouche alors que tu regardes les autres présent en glissant ton doigt devant ta bouche en faisant un "Chuuuuut." discret. L’hôpital qui se fout de la charité tiens. Mais toi t'as besoin de manger quand tu stresses, comme ça tu peux réfléchir en même temps.  


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I got death in my pocket and nothing but time
All these bones in the closet, in the back of my mind
I just leave 'em there, I don't even care, no
Holding up a flare, I could use a prayer, oh
I got death in my pocket, but I feel so alive


La musique en fond sonore envahit toute la pièce. Passant du rock ,au hip-hop en retournant vers le métal. Mon pied ne cesse de battre la mesure en rythme alors que mon crayon glisse inlassablement sur le papier. J'adore ce genre de moment et savoir que Orphé est juste à côté de moi ne fait qu'amplifier ce plaisir. Nous avons une de ses amitiés qui ne nécessitent pas d'effusions. On se complaît dans un silence des plus confortable et rassurant. Chacun penché sur son papier, mais en parfait symbiose. Ce genre d'amitiés sont les plus précieuses. Celles ou la simple présence de l'autre se suffit à elle-même. Dans ce genre de moment j'oublie le concept du temps qui passe ou de mes besoins basiques. Sans manger, sans pisser...retenant ma respiration plusieurs secondes d'affilées. Cette clope dont j'ai envie depuis 20 minutes, mais qui viendrais parasité ma concentration. Me sortant brusquement de mon cocon, je me prends un crayon en plein dans le coin du visage. Je sursaute et offre à Orphé un regard offusqué avant de partir dans un léger éclat de rire lorsqu'il me montre son ventre.

On prends de quoi boire aussi, histoire de.

Je hausse les épaules et hoche la tête l'air de dire évidemment. Je pose mon crayon presque à regret et me relève, me dépliant de tout mon long et m'étirant dans un grognement sonore. Je m'empare de ma veste en cuire et mes items essentiels. A peine dehors j'allume cette clope tant convoitée et entreprends de suivre Orphé manifestement guidé par son estomac. Lorsque nous arrivons à destination, je me contente de le suivre dans les rayons. Je sais que je me contenterai très bien de ce qu'il choisira et à voir tout ce qu'il embarque je risque pas de crever de faim. C'est alors que au détour d'un rayon j'aperçois Caleb dans une tenue des plus folklorique. Ça alors si on m'avait dit que je le croiserais ici et maintenant, j'y aurais pas cru. Je m'étais persuadé que ça attendrait notre prochaine soirée au club. Un sourire se dessine sur mon visage alors que je donne un coup de coude à Orphé.

Le gars dont je t’ai parlé ! Au club 66, l’autre soir ! C’est lui …

J'adresse à Orphé un regard lourd de sous-entendu et je pouffe discrètement de rire à l'idée qu'il va s'en faire à le voir dans cet accoutrement. Je pense pourtant pas que Orphé sera étonné que ce soit le genre de gars à me taper dans l'œil. J'ai toujours apprécié les personnes qui sortent sur lot et il semble évident que Caleb ne rentre pas dans un moule prédéfini. Tout en lui crie « y'en a pas deux comme moi ». A cet instant j'entends du bruit vers l'entrée du magasin qui attire mon attention . Je mets pourtant plusieurs secondes à détourner mon regard de Caleb pour enfin apercevoir les enflures cagoulées qui se sont précipitées à l'intérieur.

Putain.

Je me laisse entraîner par Orphé sans opposer la moindre résistance et ne tarde pas m'accroupir avec lui derrière un rayon. Je suis pas du genre à me laisser emporter par mes émotions. Si ça se trouve en cinq minutes, ils auront pris la thune et ils seront dehors. Dans le cas contraire, il faudra bien improviser et agir en fonction des circonstances. J'entends les gars qui hurlent sur la pauvre caissière. Ce qui me fait le plus chier dans tout ça c'est que je me rends compte maintenant à quel point j'ai envie de pisse. Bravo ! Superbe timing.

Y a pas une porte de sortie derrière, on se casse.

Alors qu'il se jette comme un con sur son paquet de chips tout en faisant chuuuut avec le doigt sur la bouche. Je pose ma main sur son avant bras lui insufflant au passage une bonne dose de clame. Je lui murmure en même temps en désignant Caleb du menton.

On peut pas le laisser ici. Pas comme ça...

Je me tourne alors vers Caleb et capte son regard droit dans le mien . Je lui adresse un clin d’œil et je montre ses pantoufles tout en levant le pouce et en hochant la tête d’un air approbateur. Derrière lui j’aperçois une jeune femme qui se retrouve elle aussi coincée dans cette merde. Je lui adresse un sourire , lui montrant bien qu’elle n’est pas toute seule. Et à elle autant que à Caleb et je leur désigne la porte arrière dont ils sont plus proches que nous. Pas certain qu’on puisse l’atteindre et qu'elle ne soit pas verrouillée, mais ça vaut le coup de tenter de sortir et d’appeler les flics au plus vite.

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Il n’est pas minuit et, pourtant, Exeter se meurt sous les lumières des lampadaires vieillots qui bordent ses trottoirs. Par-ci, par-là, au travers des vitrines, on peut encore deviner le lettrage des enseignes qui annoncent toutes en larges caractères la mention « CLOSED », fermées jusqu’au petit matin. Ville morte, oui, avec ce grésillement si propre aux ballades nocturnes, ces chiens qui aboient et ces cris qui percent, étouffés par la distance, les plus profondes heures de la nuit. Ville morte, aussi, comme la démarche zombifiée de Mia qui ne prête même pas attention à l’heure, corps automatique mué par l’envie insatiable de combler de bonheur son estomac vide. Jusque là, le sommeil ne l’avait pas assez dérangé pour qu’elle ne se prive d’une promenade à la fraîche, vent glacial qui lui rappelle d’ailleurs qu’elle aurait peut-être dû se couvrir d'une veste. Les yeux à demis clos, elle finit enfin par trouver le chemin de la lumière : une petite supérette encore toute illuminée, repère des couche-tard somnambules en manque de café et de sucre. Elle avait toujours aimé ça, les magasins de nuit, ce petit je-ne-sais-quoi de salle d’attente, de purgatoire pour les clients en retard qui se laissent guider par l’instinct le plus ultime : le besoin d’un soda à vingt-trois heures et demi.

« Bonjour », lance t-elle, pas vraiment convaincue qu’on puisse appeler ça un jour ni qu’il soit particulièrement bon. La caissière répond d’un sourire poli mais retourne vite à ses affaires, les yeux rivés sur un papier couverts de colonnes et de chiffres à vous en donner la migraine. Mia, assomée, jette un regard rapide aux rayons et laisse ses chaussures décider du chemin : elle attrape au passage des raviolis en boîte, une bouteille de thé glacé, des fruits secs et des biscuits qu’elle repose quand elle remarque que ses bras sont déjà chargés au possible.
Elle se retourne, dépose le paquet. Un frisson traverse sa nuque.

«  FILE LE BLÉ ! »

La voix graillonne, autoritaire mais c’est un autre son qui interpelle Mia, un cliquetis qui fait chanter le métal comme les mécanismes de son vieil argentique. Elle n’a pas besoin de jeter un coup d’œil pour comprendre qu’il s’agit d’une arme et qu’elle est tenue en direction de la caisse. C'est un braquage, un putain de hold-up ! Et voila qu’avant même de pouvoir dire « merde », ses jambes se dérobent à sa volonté et plaquent ses genoux au sol, un choc douloureux qu’elle ravale dans un sanglot muet, étouffant le bruit avec le dos de sa main. Seule miraculée, la boîte de ravioli encore calée entre son coude et sa poitrine,  soixante-dix cents d’italie en conserve qui, à ce compte là, ont tout intérêt à en valoir la chandelle. Pour dire la vérité, Mia n’a plus vraiment très faim, assise là, les genoux abîmés sur le carrelage blanc. Elle souffle, prend son courage à deux mains et relève le menton pour découvrir qu’elle n’est pas la seule à se blottir contre les étagères bancales du rayon apéritif.

Dans la panique et l’agitation, c’est à peine si elle reconnaît la dégaine d’Orphé, étrangement occupé à grignoter le contenu salé de son paquet de chips. Les deux autres clients, beaucoup plus affolés, sont quant à eux agrippés à leurs courses comme si leur vie entière dépendait des biscuits et des boissons maladroitement compressés contre leurs torses immobiles. Vu de l’extérieur, la scène doit paraître comique, pièce de théâtre absurde qu’il lui tarde de voir se terminer dans un tonnerre d’applaudissement. En attendant le rideau, elle croise le regard d’un des deux inconnus qui lui indique d’un signe de tête la porte de secours située à l'arrière du petit magasin. Mia acquiesce rapidement, rassurée par son sourire et trop stressée pour tenter de se dégoter une solution alternative.

Enfin, les cris se taisent, souffle froid qui dévoile un changement dans la tactique des braqueurs. L'un d'entre eux, armé d'un flingue, se dirige vers la porte à l'avant de la supérette alors qu'un autre se glisse dangereusement vers l'étalage le plus proche.

Dans le silence le plus total, les lèvres de Mia dessinent les lettres « M – O – V – E », message muet qu'elle adresse le plus discrètement possible à ses camarades d'infortune.

Il faut dire qu'Exeter, ville morte, ne l'est peut-être pas autant que ce qu'elle aurait espéré.





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Le corps secoué de tremblements, le cerveau sur pause, les secondes s’étendaient en heures, perdu dans le néant qui s’était ouvert en lui. Les battements de son cœur pour seuls compagnons, lui rappelant à chaque instant sa terreur, frappant inlassablement à ses oreilles.  Le regard perdu, égaré, accroché à celui de Raziel, il le voyait désigner une chose, puis une autre, sans en réussir à percevoir ce qu’il soulignait, incapable de se détacher de ses yeux bleus. Ces iris étaient sa bouée qui l’empêchait de sombrer dans cette tempête qui battait son plein au fond de son être, seuls éléments « familiers » dans cet océan glacé et inconnu dans lequel il était plongé. Ses yeux n’étaient plus envoûteurs, ils étaient nécessaires à cet instant précis.

Si Caleb lâchait prise, s’en détachait, jusqu’où ses peurs pourraient les mener ? Laisser son don se déchaîner, englobant trois personnes armées, serait le pire qui puisse leur arriver.  Pourtant , il détourna son attention de Raziel pour basculer sa tête sur le côté, posant ses grands yeux verts terrorisés sur la jeune femme derrière lui , dont il venait d’en desceller la présence. Les lèvres de la brune formaient des lettres, qui formaient un mot, qu’il arrivait à déchiffrer, à en comprendre le sens, mais il était tétanisé, il avait peur à en claquer des dents. Et ne pouvait plus bouger. Plongeant son regard sur ses propres mains tremblantes, mille questions tournaient dans son esprit pétrifié d’horreur. Ils allaient le laisser la,c‘était certain. Et il allait se faire attraper. Qu’allaient-ils faire de lui ? C’était un témoin, ils allaient forcement lui fumer la gueule. Il devait se concentrer, réussir à se dompter lui même, mais c’était si compliqué dans ce silence pesant qui les entouraient et qui lui dévorait les entrailles.


Et pourtant, la solution était simple. Faire taire le silence, mettre à bas son pire et plus ancien ennemi. « Come touch me like I'm an ordinary man. Have a look in my eyes » Reid s’était mis à chanter, dans un murmure soufflé à peine perceptible. C’était sûrement le pire moment de sa vie pour laisser une mélodie quitter ses lèvres, mais avait-il seulement le choix ?  Il en avait besoin pour chasser cette terrible absence de bruit qui le rongeait et qui finiraient par les tuer tout les quatre. Cinq, si on devait compter la caissière. « Underneath my skin there is a violence, it's got a gun in its hand.» Son rythme cardiaque s’était calmé, et son visage reprenait doucement des couleurs. Ses genoux avaient cessé de s’agiter, la bête chaotique en lui commençait déjà à s’apaiser, se nourrissant de cette nouvelle source de bruit, de distraction. Les gens autour de lui avaient-ils ressenti le chaos émanant de Reid ? Il espérait avoir repris le contrôle de lui même à temps, avant qu’il ai pu corrompre quiconque.

Relevant enfin la tête, prêt à ne pas être un boulet, le gamin paralysé par la peur, celui qu’on laisse derrière pour pas tous y rester. Il fit un petit geste pour signifier qu’il était prêt à bouger, alors que les pas lourds s’approchaient dangereusement de leurs cachettes. Restant accroupi, il suivait le mouvement de ses compagnons de fortune, s’agglutinant les un aux autres derrière un rayon de nouilles instantanées. Pouvaient-ils seulement rester caché, jouant au jeu du chat et de la souris pendant de longues minutes, dans l'espoir de ne pas se faire bouffer ? Des pleures commençaient à se faire entendre à l’entrée du magasin. Pouvaient-ils abandonner cette pauvre caissière à son triste sort ? Avait-elle de la famille ? Travaillait-elle dans ce boulot merdique pour nourrir ses enfants ? Non, ils ne pouvaient pas la laisser la, mourir, seule. Et sous leurs yeux de lâches. « Ready to make sense of anyone, anything, anyone, anything, anyone, anything… » Dans un sourire alors qu’il murmurait toujours sa chanson pour ne pas se perdre à nouveau, il posa ses courses au sol tout en se retournant vers la jeune femme. Ses yeux s’étaient déposés sur la conserve qu’elle gardait étroitement contre elle. Caleb lui posa une question silencieuse, en un regard, avant de s’en emparer délicatement. Se relevant sans un bruit il se plaqua dos contre le rayon, chaque muscle tendu comme un ressort, prêt à frapper à la tête, les doigts étroitement serrés autour de l’étiquette qui commençait déjà à coller à sa peau moite. Son cœur tapait si fort contre sa cage thoracique que Reid aurait juré qu'il allait sortir de sa poitrine mais il offrait une expression qui se voulait rassurante, alors qu'il s'agrippait trop fermement à son arme.. Ils devaient les faire tomber, un par un. Et le gars qui s’approchait inlassablement d’eux, serait le premier à tomber, à l'instant même ou il serait visible. « Ready to take out anyone, anywhere, anyone, anywhere, anyone, anywhere.»




Dernière édition par Caleb Reid le Ven 22 Mai - 19:29, édité 1 fois
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Tu jettes un regard en biais à Raziel lorsqu'il te pointe un mec à l'allure clairement pittoresque et hausse un sourcil avant d'esquisser un sourire en coin, lui lançant un regard entendu, clairement il détonne pas mal et tu sais que cela plait à ton ami, même si clairement ses chaussons t'amuse plus qu'autre chose, c'est assez étrange de sortir dans cet accoutrement. Cachés derrière les étagères je sens la main de Raziel se poser sur mon bras et cet étrange calme qui s'insuffle en moi, je peux sentir cette étrange sensation parcourir mes veines lentement, me plongeant dans un état plus calme, je grogne légèrement. Il ne sait pas pour les flammes entre mes doigts et j'ai toujours fait en sorte qu'il ne le sache pas mais dans ce genre de situation ou la panique peut monter en flèche, l'idée de ne pas réussir à garder la froideur nécessaire et de déclencher l'incendie. Putain tu ne peux pas. Et si tu blessais des gens. Même l'idée de blesser les braqueurs te dérange clairement.

"Joue pas au héros Raziel la. Surtout pour un mec que tu connais à peine." Forcément lui il veux abandonner personne, normalement toi non plus mais t'as l'instinct de survie bien plus aiguisé. Tu ne peux pas te permettre de mourir dans un stupide braquage, tu te le répètes sérieusement, plusieurs fois dans ta tête en mangeant tes chips le regard figé dans le vide. Tu te décides finalement à lever la tête en entendant de nouveau les braqueurs et tu regardes, le brun qui ne quitte pas ton ami des yeux et une jolie fille que tu connais, Mia. Elle travaille avec toi à la Gazette, t'esquisse un léger sourire avant de poser ton paquet la ou il manque des articles avant de souffler un bon coup, forcément qu'il aller devoir bouger, Mia avait complètement raison, tu hoches la tête d'un air entendu alors que tes pas suivent ceux des autres.

T'entends l'agitation ambiante, les pleurs de la caissière terrorisé et l'agacement, l'impatience des braqueurs et tu souffles lentement. T'aime pas forcément être pressés contre des gens que tu ne connais pas, méfiance naturelle mais est ce que t'as le choix? Pourtant t'as la peur qui se profile, d'avoir la peau brûlante, tu pourrais toujours dire que ce n'est que de la fièvre, léger mouvement de la tête pour te retirer ça de la tête alors que tu fronces les sourcils en observant Caleb, le crush de Raziel prendre, une boite de ravioli ? Des mains de Mia, tu ne peux t'empêcher d'esquisser un sourire avant d'essayer de comprendre son intention. C'était pas con comme idée, ton visage entier acquiesçait cette intention, pourtant le frapper était une bonne idée mais si il tombait, il ferait du bruit et les deux autres allaient foncer sur vous et vous descendre. Sans attendre tu te lèves et t'approche du brun avec sa boite vissée entre les doigts alors que tu murmures. "Frappe de toutes tes forces." Tu te baisses pour attraper une bouteille de ketchup et tu en verses autant que tu peux par terre en te retenant de pouffer, c'est débile forcément. Et il est certain que les autres vont te regarder comme si tu sortais de l'asile, pourtant quand il tomberait au sol et que les deux autres viendraient voir, il passerait juste pour un con qui a glissé parce qu'un client à fait tomber ça plus tôt dans la soirée. Matière au sol, ton cœur commençant à s’accélérer dans ta poitrine, tu te remets prés des autres en murmurant. "Les solutions de secours un moment ça va quand même pas suffire."



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I got death in my pocket and nothing but time
All these bones in the closet, in the back of my mind
I just leave 'em there, I don't even care, no
Holding up a flare, I could use a prayer, oh
I got death in my pocket, but I feel so alive

"Joue pas au héros Raziel la. Surtout pour un mec que tu connais à peine."

Je secoue la tête. L'instinct de survie à pour seule limite la conscience à ce stade là. Ok je le connais à peine, mais je suis pas du genre à laisser des gens derrières moi dans un tel contexte. Pas que j'en aie l'habitude. Mais comment je fais après pour le regarder dans les yeux si je le plante la ? Et il en va de même pour la jolie brune un peu plus loin. Même la caissière. On est tous ensemble dans cette merde et à moins que ce soit un dernier recours on abandonnera personne derrière nous. Mon regard bascule en alternance entre celui de la brune et de Caleb. Lui semble par contre resté fixé sur moi comme si j'avais pour mission ultime de le sauver. Du moins c'est comme ça que je le comprends. Je devine alors le mot qui se dessine sur les lèvres de la jeune femme et hoche la tête en réponse .

Les lèvres de Caleb elles aussi remuent doucement. Est-ce qu'il est occupé à chanter ? Parce que y'en a un qui bouffe des chips et l'autre qui chante. Bravo ! Je me déplace doucement alors que ma vessie me rappelle cruellement que j'aurais dû pisser avant de quitter le salon. Est-ce que y'en a vraiment un pour rattraper l'autre dans ce merdier ? J'observe le petit manège entre Caleb et la brune à qui il prends la boite conserve. Je fronce les sourcils. Il compte faire quoi au juste ? Il se met en, mode super ninja sur le coin du rayon sa boite à la main. Je secoue la tête d'un air désapprobateur en regardant la jeune femme l'air de lui dire mais qu'est ce qu'il fou ?

C'est donc cet instant que choisi Orphé pour déposer son paquet de chips et s'emparer d'une bouteille de ketchup pour en vider le contenu sur le sol. Ils ont beaucoup trop regarder home alone ces deux là. Manquerait plus que de tendre un fil puis mettre un peu de verre pilé sur le tout. Je souris à cette perspective. Pourtant au creux de mon ventre je sens la panique qui monte. L'instinct de protection qui se réveille cruellement quand je vois Caleb et surtout Orphé en première ligne. J'ai toujours eu le don de me sentir beaucoup trop responsable de ce qui au final ne devrait pas être ma responsabilité. J'inspire, on entend très bien les bruits de pas du gars qui se rapproche de nous. Il est temps d'agir. Je me déplie doucement et fait signe à la jeune femme. Je me montre du doigt puis montre l'avant du rayon ou le gars s'approche. Je lui montre ensuite les deux boulets et je tente de lui faire comprendre qu'elle devrait les tirer en arrière. Je ne suis pas certain que mon discours soit clair, ni même qu'elle aura le temps d'agir et que ça va marcher.

J'expire lentement et me précipite d'un pas décidé pour dépasser Caleb et Orphé en enjambant la flaque de ketchup pour me retrouver face au gars. Je lève les mains en l'air. Mon ventre se sert quand je vois son flingue dans sa main. Je baisse les yeux et évite de le regarder. Je sais bien qu'il vaut mieux faire ça !  Moi aussi j'ai des films. Bien qu'il soit cagoulé. Je préfère être prudent.

J’ai rien vu. Prenez la thune et partez avant que ça risque de dégénéré.

Si seulement je pouvais trouver un moyen de le toucher pour lui insuffler mon calme, mais je risque de me prendre une balle si j'approche. Je prie pour que les autres se fassent oublier. Que Caleb ne vienne pas à en faire tomber sa boite de conserve. C'était risqué d'agir comme ça mais je me devais de tenter le tout pour le tout. Le gars me fixe avec un regard furieux tout en avançant son gun pointé droit sur moi. Il me fait signe de la pointe de son gun de passer devant lui. Je le contourne et je peux sentir aussitôt la pointe du canon se glisser entre mes omoplates. Une sueur froide me glisse le long du dos quand je réalise que j’ai déconné. Est-ce que j’avais seulement le choix.

Avance connard !

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La terreur qui, quelques minutes plus tôt, l’avait poussé contre le sol, vient l’aider à se relever en équilibre sur la pointe de ses chaussures. D’un geste de la main, Mia tente de convaincre tout le monde de reculer d’un pas en direction de la porte lorsqu’elle remarque s’agiter la mâchoire de l’inconnu aux pantoufles, encore tout tremblant et recroquevillé sur lui-même. Visiblement sous le choc, il marmonne une prière sur le bout de ses lèvres, bien incapable d’obéir à ses jambes, ni même aux ordres de ses pairs qui s’apprêtent déjà à partir à l’autre bout de la pièce. Mia se ravise, souffle, et fouille dans sa poche pour y trouver son portable. De toute évidence, elle ne capte pas le réseau mais elle se rassure en apercevant les secondes qui continuent à défiler inlassablement sur le cadran pixelisé de l’horloge : cela ne fait pas plus de dix minutes qu’ils sont tous les quatre enfermés dans le petit magasin, en panique, à tenter d'éviter le pire entre deux paquets de chips promotion trois-en-un.

Au son des pas qui se rapprochent, plus lourds et plus pressants de minutes en minutes, le groupe se met enfin à bouger et à se frayer un chemin vers l’issue la plus proche. Mia reconnaît Orphé qu’elle salue d’un sourire, sorte de « ah tiens, encore dans la même galère», presque amusée par la coïncidence. Ils feraient sûrement un tabac avec l’article du braquage si ils arrivaient à survivre jusqu’au petit matin. Mais à ce rythme-là, c’est un « EXETER. Quatre victimes dans une attaque à main armée. La délinquance au cœur de nos supérettes. » qui risquait plutôt de faire la une du journal quotidien.

Changement de plan, donc.

Sans prévenir personne, le pantouflard en robe de chambre stoppe sa course pour se tourner vers Mia. D'un signe de tête, elle répond à sa main tendu et lui passe maladroitement la petite boîte de raviolis qu'elle gardait encore par réflexe, de peur qu'elle ne tombe. Il est déjà trop tard pour regretter son geste: elle observe le jeune homme lever son bras en direction de la caisse, prêt à lancer la conserve sur l'un des trois agresseurs.

"Merde, tu fais quoi?", se retrouve t-elle à murmurer entre ses dents.

Sans réponse, elle se tourne vers Orphé qui, pour suivre le mouvement, s'est déjà emparé d'une bouteille de ketchup.  

"La porte est à dix mètres !", continue t-elle de souffler pour motiver les troupes.

Au cœur du chaos, Mia fait volte-face pour observer son dernier espoir lever les deux bras au dessus de sa tête. Il se redresse, prononce quelques mots qu'elle n'ose pas écouter et se met à faire un pas en direction de l'un des braqueurs, le flingue encore tendu devant ses yeux plein de haine.

"Et merde."

Sans même prendre le temps d'y réfléchir, Mia compose rapidement le code de son téléphone et tâtonne pour y programmer une alarme. Avant que le son ne se déclenche, elle fait glisser l'appareil sous l'étagère du rayon dans l'espoir de l'envoyer à l'autre bout du magasin.

Elle attrape deux conserves sur l'étagère la plus proche et adresse un clin d’œil au gars d'à côté, toujours chantonnant.

"Toi, t'as intérêt de bien savoir viser, mon gars."





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Les jointures de ses doigts commençaient à blanchir tant il serrait la boite de conserve avec force. Se raccrochant à elle pour ne pas s’oublier, pour ne pas se perdre. Même s’il côtoyait la violence depuis de nombreuses années, flirtant avec elle bien trop souvent, Caleb n’était pas un de ces disciples. Et de se voir si droit, si tendu, si prêt à frapper encore et encore lui tordait les entrailles. Peut être était- ce une partie de lui même qu’il ne connaissait pas encore ? Qu’à force de s’entourer de rage, il finirait par embrasser ces bas instincts, dont il ignorait la présence au fond de lui? Tout comme son oncle, peut être se cachait-il cette capacité à attaquer, cogner, blesser, marteler sa cible jusqu’à l’inconscience ? Il accueillait cette réflexion dans une grimace un frisson de dégoût qui dansait le long de son échine, contractant ses muscles nerveusement, alors que le compagnon de Raziel vint se placer à ses côtés, l’espace d’un instant.  « Frappe de toutes tes forces.  » Oh ça, il pouvait compter sur lui. Sous ses airs d’enfant enroulé dans son peignoir se cachait un corps forgé par les sports dangereux, des bras et des jambes pas bien épais mais sculptés par les années de parkour, pouvant le soutenir dans n’importe quelle situation extrême. Il ne connaissait pas bien les capacités physiques de ses compagnons éphémères, mais lui, il était prêt à se jeter dans la mêlée, mettre au service des autres sa musculature camouflée.

Les yeux accrochés dans le vide, son sourire avait disparu, laissant place à une expression sérieuse d’un soldat qui part à la guerre. Toujours dans la démesure, sans doute, mais il n’avait jamais croulé autant sous le sens du devoir qu’à cet instant précis. Mais le devoir de quoi ? D’aller écraser une boite de conserve sur la gueule d’un malfrat armée ? Idée du siècle, bravo Caleb, on devrait prendre cinq minutes pour t’applaudir. La main légèrement tremblante, il suivait du regard le brun mettre en place son plan constitué d’une seule étape : déverser du ketchup au sol. Si la situation n’était pas aussi terrifiante, Reid aurait éclaté d’un rire franc tant c’était délicieusement stupide, cette idée aurait pu germer dans son esprit de gamin et nota dans un coin de sa tête qu’il aimait bien ce type, ou du moins la manière qu’il avait de réfléchir. Mais au lieu d’une mine complice, Caleb lui offrit seulement un hochement de tête sec, lui signifiant qu’il avait vu, qu’il avait compris.  « La porte est à dix mètres !» avait soufflé la jeune femme, mais Caleb avait décidé d’ignorer cette information, fermement campé sur son idée d’assommer un des trois gars à coup de raviolis en boîte. Pourquoi ? Reid n’avait jamais rien eu d’un héros, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Alors pourquoi ? Risquer sa vie pour quelques dollars dans une caisse et une femme derrière un comptoir qu’il ne croisait que lorsqu’il avait besoin de papier toilette tard le soir , à quoi bon ? Il n’avait pas la réponse. Encore quelques pas, quatre, peut être cinq, et le brun abattrait sa conserve de toutes ses forces sur son crâne, dans l’espoir de le mettre k.o en un coup. Et puis après… hé ben après, ils verraient, chaque chose en son temps.

Trop plongé dans ses propres réflexions, il n’avait pas vu Raziel se lever et quitter leur cachette d’un pas hâtif. L’ombre était passé devant ses yeux et le temps s’était ralenti, étiré, déformé. L’enjambé au dessus du piège rouge semblait durer des heures, des jours, des années. « J’ai rien vu. Prenez la thune et partez avant que ça risque de dégénéré. » Lentement, il posa ses yeux écarquillés par la surprise teinté d’incompréhension sur le brun, puis sur la brune.  Qu’est-ce qu’il venait de faire, au juste ? Il venait de se rendre ? Mais … pourquoi ? Quelle était la raison derrière ce sacrifice insensé et désespéré, cet acte chevaleresque ? Était-ce pour impressionner quelqu’un ou pour se prouver quelque chose ? Dans les deux cas, c’était encore plus con que le plan des deux bruns. « Avance connard ! »  Laissant retomber mollement son bras armé le long de son corps, l’adrénaline qui l’avait parcouru quelques secondes avant, qui lui avait donné l’énergie dérangeante de faire le nécessaire, l’avait soudainement abandonné. «  Et merde. » Caleb n’aurait pas pu dire mieux, résumant parfaitement la situation dans laquelle ils étaient, dans laquelle le tatoueur venait de s’enfoncer un peu plus. La visage de la jeune femme fut éclairé un instant par l’écran de son téléphone, avant de le faire glisser sous le rayon. Son regard interrogateur passa d’un compagnon à l’autre, il ne savait pas quoi faire et la terreur revenait à grandes foulées. Et son don chaotique, aussi. « Toi, t'as intérêt de bien savoir viser, mon gars. » Posant ses iris sur la boite toujours solidement encré dans sa main, avec la vie de Raziel accroché à un fil, il n’était plus bien sûr de pouvoir mettre son plan, déjà bien raté, à exécution.

Et pourtant, Caleb retirait sans se baisser une pantoufle, plus l’autre, pour être certain que ses pas ne seraient pas hasardeux, et enjamba à son tour la flaque de ketchup alors qu’il lançait un long regard mal assuré à ses compères.  Son cœur frappait si fort contre ses côtes que s’en devenait douloureux. C’était à nouveau trop silencieux, ce calme avant une tempête inévitable qui risquait de les submerger tous. Caleb avait-il seulement conscience, à cet instant précis, qu’il insufflait une petite dose de chaos pure à ces deux personnes qu’il fixait de ses deux grands yeux effrayés ? Il n’était sûr de rien, perdu au milieu de cette supérette dans son peignoir, accroché à ses raviolis comme si sa vie en dépendait, avec Raziel, de dos, qui s’éloignait un peu plus. BIP BIP BIP BIP BIP Dans un sursaut, Reid analysa étonnement vite la source de ce bruit et compris que la jeune femme lui avait offert une parfaite diversion. L’homme armé tenant en joug  le tatoueur avait tourné vivement la tête, cherchant des yeux l’origine de l’alarme, c’était son ouverture. Son corps entier s’était tendu, les muscles bandés, une jambe devant, l’autre tendue derrière, ses bras suivant son mouvement et catapulta son projectile de toutes ses forces. PAF ! En plein dans la mouille. Caleb aurait pu se réjouir de l’avoir atteint en plein derrière le crâne, si seulement le choc n’avait pas été suivi par un coup de feu, venant briser la vitre devant le grand blond, alors que le premier malfrat commençait à chanceler.


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Votre plan vas fonctionner, parce que le ketchup ça fais glisser enfin en théorie. Pour braquer une petite superette de quartier de la sorte et en plus à trois, ils doivent pas forcément avoir tout les neurones à la bonne place et c'est tout aussi bien de compter la dessus. Le brun est en position avec sa boite de ravioli et t'y crois dur comme fer à ce plan. Sauf que t'as pas prévu juste une seule chose, Raziel. Ton regard suit ce qui s'annonce comme être la plus grande connerie de sa vie et seigneur le voir se rendre la, ça te fous en rogne, ça te fais monter en pression en moins d'une seconde, comment ose t'il se la jouer héros du jour et si il se prends une balle, il vas faire le mec à cape au cimetière ? "Mais bordel quel connard celui la." Tu grognes entre tes dents alors que tu secoues la tête, l'air clairement agacé. Regard azur qui se porte sur Mia alors que t'esquisse un sourire durant un instant, forcément elle doit penser à couvrir l'événement vu que vous travaillez dans la même boite, tu t'approches alors d'elle, lui murmurant. "Si on survit à cette connerie, demain on se choppe la première page." Dans ce genre de situation tu penses à ton boulot, con non? T'essaye juste de balayer cette colère qui semble s'insinuer dans tes veines un peu plus à chaque secondes. T'as déja tout tes dessins en tête et si tu pouvais chopper du papier et des crayons, tu te serais caché sous un rayon pour dessiner au calme.


La brune semble avoir un éclair en prenant son téléphone et t'observe ce qui est entrain de se passer alors que tes muscles se crispent de plus en plus et que ton cœur semble s’accélérer de plus en plus, tu te sens tellement en colère de ce que viens de faire Raziel, mais cette colère ne te ressemble pas, c'est étrange comme sensation comme si elle venait t'empoisonner lentement chaque sens. Long souffle qui s'échappe de tes lèvres comme si t'espérait que ça te contienne, ta main se glisse sur une de tes tempes, t'as pas le droit de perdre le contrôle tu le sais, mais ça ne change rien. Perdu dans tes pensées ce n'est que le téléphone de Mia qui sonne qui te fais relever la tête et ton palpitant qui rate un battement quand le brun aux pantoufles attends que le braqueur revienne sur ses pas et la tu vois le coup partir. T'as envie de faire une danse pour fêter son exploit mais le mec est encore chancelant et toi t'as l'impression d'être sur le point d'imploser.

Sans réfléchir, lorsque le coup de son arme pars t'as l'impression d'avoir entendu un son de clochette qui t'ordonne d'y aller,  sans même attendre une seule seconde de plus porté par ta haine tu sors de ta cachette pour t'avancer du braqueur qui semble avoir perdu tout point de repère, regard sombre comme envahis d'une haine qui ne te ressemble tellement pas, c'est pas toi ça mais t'arrive pas à aller contre ça. Tu t'avances assez prés du braqueur pour lui mettre un coup de tête magistral et pour une personne qui te connait un minimum, il te regarderait avec des yeux choqués. Orphé qui mets un coup de tête, une blague. Pourtant le braqueur s'écroule au sol et tu ne perds pas une seconde à poser un regard sur lui, tu t'avances jusqu'à Raziel comme une furie, ta main l'attrape par son haut alors que tu le tires avec toi jusqu'à l'arrière et c'est lui qui marche dans ta flaque de ketchup. Force que tu ne te connaissais même pas à vrai dire mais en cet instant tu t'en tapes du braquage, des braqueurs, c'est Raziel. Juste Raziel et le reste au diable.

"Je t'ai dis une seule chose putain". Premier coup de poing dans le visage de ton ami alors que tu sembles sur le point de hurler tellement t'es énervé. "Joue pas les héros, t'es bouché ou t'es juste un sale con?!" Et deuxième coup qui pars. T'as l'impression d'être habité mais t'arrive pas à t'arrêter et tu le pousses brutalement contre les frigos qui se trouvent derrière vous. "Tu cherches quoi la ? Tu crois que tu vas avoir ta médaille et te faire sucer ce soir?!" Tes mains tremblantes et brûlantes qui le plaquent contre la surface froide des réfrigérateurs avant de placer sur sa gorge en ne le quittant pas des yeux. "Si tu veux mourir t'as qu'à le dire tout de suite, je règle ça ici et maintenant."

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I got death in my pocket and nothing but time
All these bones in the closet, in the back of my mind
I just leave 'em there, I don't even care, no
Holding up a flare, I could use a prayer, oh
I got death in my pocket, but I feel so alive

Le flingue appuyé dans mon dos, je sens la panique moner en moi en flèche. J'ai peut-être fais une connerie. C'est ce qui m'est passé par la tête et dans ce genre de contexte on n'a pas bien longtemps pour peser le pour et le contre. Tout mon corps se raidi, ma mâchoire contractée, collée fermement. Je tente de me persuader que si je ne donne pas de raison au gars de me butter il ne va pas le faire. Je me dis aussi que ça va laisser du temps aux trois autres d'agir...intelligemment. J'espère qu'ils ont autre chose en tête que le ketchup et les chips. Merci Orphé. J'avance lentement, les mains en l'air. J'ai l'impression que tout se passe au ralenti, que je suis pris dans un mauvais film. Soudain une sonnerie de téléphone retentis derrière moi. Putain les cons ! Ah moins que...j'ai pas le temps de réfléchir, tout se passe si vite. Le gars tourne la tête, le coup de feu qui part. Pendant une seconde, je me dis que je suis mort. Que c'est terminé. J'attends que l'adrénaline descende pour me laisser ressentir la douleur. Le sang chaud qui se répand dans mon dos et bam la vitre qui explose. Je baisse les mains et les poses sur mon torse pour m'assurer tout de même que je vais bien. Rien à signaler en dehors du fait que j'ai tout juste manqué de me pisser dessus.

Les choses continuent de s'accélèrer. La boite de conserve qui vole de la main de Caleb jusque dans la tête du gars qui titube. Orphé qui bondit du rayon pour se jeter sur le gars et lui filer un coup de tête bien placé. Orphé ?! Un coup de tête ? WTF ! Je le regarde avec mes yeux à la limite de me sortir des orbites. Le gars s'écroule sur le sol. Le regard de Orphé se pose sur moi. Il a déjà le front qui deviens rouge, le con. Il s'avance sur moi et je fais un pas en arrière. Il ne me fait pas peur en temps normal, mais la son regard est habité par une fureur que je ne lui connais pas. Sa main s'agrippe à mon t-shirt et il me tire violemment. En passant à côte du gars je shoot dans son gun pour l'envoyer vers Mia et Caleb. Ce serait con que le gars se réveille avec son flingue en main. Je ne sais pas si Mia et Caleb savent s'en servir et si au final c'est pas un peu risqué de le leur envoyer, mais Orphé me laisse pas le temps de faire quoi que ce soit d'autres. Comme m'en emparé moi-même. Moi qui sais tirer avec une arme à feu.

Je dérape sur la flaque de Ketchup, mais Orphé me tiens assez fermement pour que je ne m'étale pas. A quoi il joue au juste ? Il fait 10 centimètres de moins que moi et si je voulais je pourrais facilement l'envoyer balader sans trop d'efforts. Je me plais à le croire du moins. Pourtant, j'en fait rien. C'est Orphé après tout. Qu'est-ce qui peut bien m'arriver. Mon dos claque violemment contre le frigo et mes yeux se baissent sur lui avec un air d'incompréhension.

"Je t'ai dis une seule chose putain".

Je fronce les sourcils, mais j’ai le temps de rien que son poing s’écrase sur le coté de mon visage. Pris par la surprise, je n’ai pas le temps de réagir ni même d’assimiler complètement ce qu’il viens de faire.

"Joue pas les héros, t'es bouché ou t'es juste un sale con?!"

Et bam un deuxième coup viens s’abattre sur mon visage. Je grimace brièvement face au double choc avant de retrouver son regard furieux dans le mien.

"Tu cherches quoi la ? Tu crois que tu vas avoir ta médaille et te faire sucer ce soir?!"

Ses mains viennent se poser sur ma gorge. Je l'ai jamais vu réagir comme ça, il a cette haine et cette rage dans le regard que je ne me souviens d'avoir vue que chez les gars du club 66. Mon regard glisse sur Caleb l'espace d'une seconde, mais je suis trop pris par ce qu'il se passe pour avoir le temps de me poser des questions, de faire des liens.

"Si tu veux mourir t'as qu'à le dire tout de suite, je règle ça ici et maintenant."

Mais le con ! Je le repousse violemment et le plaque à mon tour sur le rayon derrière lui. Je le soulève par le col de sa veste et le hisse à ma hauteur. Je glisse mon genou entre ses jambes.

Tu vas te calmer tout de suite toi ! Garde tes forces pour les autres connards ! Je vois pas où j'ai signé que jté obligé de t'écouter. Je voulais vous sauver, te sauver pauvre sac à bite ! Et tu me remercies comme ça. La prochaine fois je te pousse en avant et je te laisse prendre les risques !? Plus jamais tu m'en fous une ...deux comme ça ! T'as compris ? Ou je serai obligé de te les rendre la prochaine fois!

Je le relâche et il retombe sur le sol. J'ai pas parlé trop fort et par-dessus mes paroles on entend les deux gars à l'entrée réagir à la sonnerie du téléphone, au coup de feu et au final à notre cruel manque de discrétion. Avec ce coup de feu va savoir si les flics ne vont pas débarquer rapidement. Si quelqu'un l'a entendu ou pas. En tout cas il est évident qu'on a mieux à faire pour le moment que de se taper sur la gueule entre nous.

Joe vas voir derrière je garde la salope ici. Va voir ce qui se passe ! Et grouille toi !

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La conserve de raviolis décrit une trajectoire parabole avant de tomber dans un « clonk » sur la cagoule du braqueur. Mia observe, sans voix, la silhouette chanceler au dessus du sol blanc alors qu’une sonnerie familière se déclenche de l’autre côté du magasin. Elle sursaute quand elle entend le tir, bruit de tonnerre qui fait vibrer les murs et trembler les vitrines.  Á côté d’elle, le corps tendu, Orphé bondit au dessus de son piège pour rejoindre celui qui, quelques minutes plus tôt, semblait l’accompagner en ami. Encore accrochée à l’espoir de s’en sortir vivante, Mia reste là, pétrifiée, à regarder son collègue frapper l’un des trois assaillants comme si il venait de se découvrir une nouvelle force. Puis, dans un geste encore plus violent, elle le voit attraper son pote et le ramener par le col comme un chaton traîné de force entre les mâchoire d’un plus gros félin.

Au premier coup, Mia sent un picotement grimper le long de son bras, de ses mains et jusqu’aux bouts de ses ongles. Son poing se serre et se relâche au rythme des battements de son cœur, rapides, chaotiques, nébuleuse fanfare qui n’est pas sans rappeler la sonnerie de son portable qui continue à carillonner à quelques mètres seulement. Plus rien ne va. Le sang rouge, le bruit des os qui percutent l’émail. La musique, même, qui diffuse une techno étouffée au travers des haut-parleurs bas-de-gamme de la petite supérette. Les lèvres de Mia se resserrent. D’un coup, elle essaye d’attraper l’épaule de la brute pour l’éloigner de celui dont il empoigne sauvagement la gorge. Un filet vermillon perle le bord de ses lèvres.

« Putain, arrête ! »

Loupé. Le frisson qui court le long de ses veines l’empêche de l’atteindre et la repousse un peu plus vers l’intérieur du rayon. Elle manque de se prendre les pieds dans un petit objet métallique et se rattrape en équilibre près de la frontière rouge tracée au ketchup. « Arrête » se répète t-elle, sans vraiment plus savoir à qui adresser son ordre. Serait-ce à Orphé, le visage rouge, plaqué à son tour sur les vitres du réfrigérateur ? Ou bien au grand blond, le genou stratégiquement placé entre ses jambes, qui continue malgré tout à le réprimander sèchement ? Non, ce n’est pas vraiment eux qui lui posent problème. « Arrête », murmure t-elle à personne d’autre qu’elle même, à Mia et à cette colère qui commence à gronder dans le fond de son ventre.

Quand elle ferme finalement les yeux, son esprit de photographe n’aperçoit plus que des images de braquages : des cagoules noires, des cliquetis d’armes et de détonateurs, des éclairs blancs et rouge, des objets métalliques comme celui qu’elle avait enjambé quelques secondes plus tôt. Guidée par l'automatisme de son corps, elle s’accroupit et cherche d’une main l’arme, un 9mm chargé de trois balles dont elle effleure d’abord la crosse, à son grand soulagement.

Le pistolet en main, elle se redresse et jauge le poids du métal en le laissant se cogner contre l’intérieur de ses phalanges. Ce n’est pas la première fois qu’elle porte ce type d’arme, habituée au stand de tir qui se trouvait à côté de chez-elle, quand elle vivait encore à Boston. Sans le remarquer, elle positionne machinalement son index sur le métal de la gâchette, son bras encore tremblant de la même rage qui semblait animer la dispute entre les deux autres clients. Les pleurs, les engueulades, les tirs: Mia ne sait plus où donner de la tête, de la migraine qui frappe ses tempes jusqu'à son flingue, tendu à l'aveugle.

« Fuck, j’arrive plus à entendre, ils vont nous….»

C'est une ombre qui vient déclencher son réflexe. D'un coup, la balle file à toute vitesse et vient percuter un objet sombre, une déflagration assourdissante qui arrive presque à lui faire lâcher son arme. Elle entend un cri et un bruit de métal avant de se rendre compte que le tir n'a fait qu’érafler la silhouette avant de se loger un peu plus loin, dans une bouteille de vin, au dessus d'une flaque rouge qui se répand sur le sol.




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Le bruit déflagration dans ce canon de métal résonnait dans chaque coin de son esprit alors que son cœur s’était ralenti, alors que le temps se dilatait, alors que l’alarme du téléphone se déformait. Etait-il touché ? Rater quelqu’un à bout portant était peu probable, Raziel était forcement blessé. Quelle idée de connard de jeter une boite de conserve à la tête de quelqu’un d’armé ! Des images d’un futur proche et probable défilaient sous ses yeux, le tatoueur au sol baignant dans ce vermeille à la fois envoûtant et terrifiant, et les figures cagoulés qui l’enjamberaient pour venir cueillir les trois héros bancales. Ils étaient foutu, fichus, et bientôt ils connaîtraient le même sort que Raziel.

Paralysé par la morsure de la terreur, Caleb fut arraché à ses sombres pensées par un boulet de canon qui passa si proche de lui, manquant l’embarquer dans son sillage. Et la ou son cœur avait raté quelques battements, il se mit à s’emballer, à suivre un rythme effréné alors que le brun écrasa son crâne contre celui de l’ombre cagoulée avec une puissance qui lui ouvrit la peau. Profitant admirablement de l’ouverture que Mia et Caleb avaient crée, Orphé mis hors d’état de nuit le premier braqueur. Et Reid ne pu s’empêcher de faire un petit signe de la victoire dans un petit mouvement sec de son poing serré, en murmurant un «  fuck YEAH » pour lui même.

Les traits de la réussite s’affaissaient légèrement quand Orphé attrapa un Raziel sauf avec une hargne qui semblait surprendre ce dernier, et du plomb tomba dans son estomac, tandis qu’il ignorait l’acier qui glissa sur le carrelage, passant entre ses jambes. Il pouvait reconnaître cette rage qui le saisissait entre mille, il connaissait sa patte, sa marque éphémère dans le creux de ses yeux, ce chaos qu’il n’avait même pas eu conscience de laisser échapper. "Je t'ai dis une seule chose putain". Et ce chaos se plaisait à étendre son étreinte, alors que Caleb avait honte de ce qui se déroulait sous ses yeux, alors que le premier coup s’abattait. "Joue pas les héros, t'es bouché ou t'es juste un sale con?!" A en voir le visage du grand blond, le comportement de son ami n’avait rien d’habituel, et si Raziel avait le temps de réfléchir entre les coups, il ne tarderait pas à faire le lien entre ces comportements violents, et le jeune Caleb. "Tu cherches quoi la ? Tu crois que tu vas avoir ta médaille et te faire sucer ce soir?!" Les regards s’étaient croisés, l’espace d’un instant. Le bleu avait croisé le vert. Un moyen de lui faire comprendre que, « ouais, te fatigues pas, j’ai compris. ». ? Et ça , ça le foudroyait, toujours pieds nus au milieu du rayon. Le reste des paroles du brun se diffusaient en fond, brouillées et étouffées, il n’entendait plus rien. Que ferait le tatoueur de cette information ? Est-ce que cela signerait la fin du 66 ? Devraient-ils fuir à nouveau ? Tout ça pour une putain d’histoire de lait, putain. Merde, Caleb, c’était vraiment pas le moment de penser à son petit nombril.

Ses muscles commençaient à protester d’être figés dans cette même position depuis trop longtemps, mais Reid n’essayait pas de se mouvoir pour autant. Ses prunelles se portèrent sur la brune, essayant de savoir si, elle aussi, était contaminée par son terrible manque de contrôle, mais son observation fut coupé court par un Raziel bien décidé à calmer son ami, en le plaquant à son tour contre un rayon, et le soulevant par le col. Il était foutrement menaçant, cette force tranquille qu’il ne fallait pas titiller, et si la situation n’était pas aussi périlleuse, Caleb aurait trouvé ça affreusement attirant. Il n’avait pas le temps de se perdre dans les affres du fantasme, ça ne lui venait même pas à l’idée, mais l’image de ces muscles tendus, de cette rage froide, de cette veine dans son cou, s’imprima sur ses rétines.

Son attention et l’entièreté de son corps se reportèrent à nouveau sur la jeune femme, qui s’était emparé d’un objet métallique, celui la même qui était passé entre ses pieds quelques instants plus tôt, mais dont il n’avait pas encore analysé la nature. Tunnel vision dont Mia était le centre, Caleb n’entendit pas l’ordre venant des caisses, absorbé à savoir, si elle aussi avait été enlacée par l’instable anarchie dont il était lui même la source. Reid n’avait jamais vu le résultat de sa particularité sur quelqu’un d’armée et visiblement terrifié, mais il ne comptait pas goûter les premiers essais de ce terrible cocktail qu’il savait déjà imbuvable, dégueulasse. Levant un bras vers elle, la main tendue, ses lèvres s’étaient entrouvertes, prête à déverser ce flot de paroles dans le but d’éteindre cet incendie qui était peut être entrain de brûler au fond d’elle.  

Il ne l’entendit pas s’approcher, il ne le vit pas dans son dos, il sentit juste sa poigne de fer se refermer sur son autre bras, et son corps entier s’était raidit face à cette puissante main qui s’était emparé solidement de lui. Il aurait pu en vomir de surprise mais surtout, surtout, de terreur. Il se tourna vers sa destiné quand un second coup de feu lui vrilla les tympans, ce terrible white noise qui siffla à ses oreilles et  il avait fermé les yeux par réflexe. Etait-ce lui , qui avait crié ? C’était bon, il était mort, cette fois-ci y’avait plus de fantastiques coup de bol, il ne sentait déjà plus l’étroite emprise sur son bras. Mais pourtant, il ne ressentait aucune douleur, il sentait seulement une vague odeur de vin. C’était ça, l’odeur de la mort ? Du raisin fermenté ? Caleb se risqua alors à ouvrir ses paupières pour découvrir l’homme qui l’avait saisi, qui semblait être aussi sonné que lui par la balle qui avait sifflé si proche de sa tête.

Porté par ce shoot d’adrénaline planté directement dans son cœur, Caleb enfonça son genou dans les parties délicates du braqueur en le tenant par les épaules, alors que son sang tapait fort dans son crâne, prémisse d’une migraine qui le fendrait en deux. Dans un geste désespéré de lui faire lâche son arme, il essaya tant bien que mal de répéter les gestes que Sett lui avait appris et lui fit une clé de bras maladroite,  probablement très mal exécutée, mais le flingue tomba tout de même au sol. Une main pour tenir fermement un bras dans son dos, et une autre appliqué fermement sur sa bouche pour l’empêcher de faire un rapport à son back-up. Caleb était terriblement mal à l’aise, sentir ce corps se débattre contre le sien lui offrait une sensation de domination dégoûtante. Son regard se releva sur le canon toujours dangereusement pointé vers eux et tout en maintenant fermement sa prise, les paroles prévues précédemment franchirent enfin ses lèvres tremblantes, à voix douce et basse. « Tu dois ignorer cette terrible chaleur, cette rage confortable au fond de toi que t’as envie d’embrasser, de déchaîner. Ignore la, c’est pas à toi, c’était pas pour toi, ignore la. » Il n’avait jamais essayé d’enrailler les affreuses manipulations de sa particularité, il ne savait même pas si c’était possible. Mais il ne pouvait pas, ne devait pas rester sans rien faire.

« ENOUGH ! SORTEZ DE LA, LES HEROS DU DIMANCHE SINON J’LUI FAIS PETER LA TRONCHE! » avait rugit le dernier gars, à l’avant du magasin, alors que couinait la pauvre caissière, alors que s’agitait son otage. Les yeux de Caleb tombaient sur chacun de ses compagnons, pour s’arrêter à nouveau sur Mia.


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" Bravo Raziel le héros ! Allez tout le monde on applaudis le grand héros du soir ! Pauvre tâche tu crois que c'est le moment sérieux ! Allez ferme la et lâche moi la." Tu grognes entre tes dents tes derniers mots la, parce que forcément le blond est une grande asperge à côté de toi et t'as clairement l'air d'un con quand il t'as hissé à sa hauteur et t'as bloqué avec son genoux. Seigneur t'as presque envie de le frapper de nouveau pour t'avoir insulter. Pourtant tu sens la colère qui semble s'apaiser en toi au fur et à mesure que les secondes s'écoulent, léger froncement de sourcil, la sensation est étrange presque désagréable comme si t'étais juste une batterie qui était entrain de se vider de sa haine. Et t'as mal au front en plus de ça, ton regard se perds sur le braqueur, t'as vraiment mis un coup de tête à ce type, what? Petit sourire qui traverse ton visage durant quelques secondes, t'as presque envie de regarder le brun en face et de dire, ouep c'moi qui ai fais ça, t'as vu trop fou. Mais tu te contentes de nouveau de croiser le regard de Raziel avec une moue maussade lorsqu'il te lâche enfin. T'étais tellement concentré sur lui que t'as limite oublié ou vous étiez dans ce supermarché de malheur avec des mecs qui veulent la tête de la caissière et sûrement bientôt la votre.

Pourtant t'étais encore agacé, t'avais sentit la chaleur s'animer en toi, se mouvoir dans la cage dorée dans laquelle tu avais mis les flammes. Et t'avait l'impression d'entendre frapper dans ta tête pour qu'elles puissent sortir, sûrement pas. T'aurais pu blesser Raziel ou Mia ou bien le jeune homme brun. T'allais pas blesser des innocents et même les braqueurs. Léger souffle maladroit que tu prends pour te calmer de nouveau alors que tu t'écartes un peu du blond en lui lançant un regard en biais, pas sur d'avoir suivis tout ce qui s'était passé quand tu vois Mia ta collègue de travail avec un flingue en main et ton air surpris se lis sur ton visage. Et la, le coup pars, déflagration et bruit détonnant qui te font faire un mini saut en direction de Raziel pour le serrer comme un effréné contre toi, juste un instant avant de te rendre compte que personne n'est mort et la tu le relâches en le poussant un peu rapidement, marmonnant "Tu m'as traité de sac à bites." Et je fais la gueule quand on sors de la voila ce que veux dire ton regard.

Mais personne n'est touché et tu sens de plus en plus la panique s'emparer de toi alors que la colère s'en échappe, la température de ton corps grimpe à chaque secondes et tu t'éloignes définitivement de ton ami les poings serrés. Et non ton corps ne pouvait venir en aide à Caleb parce que t'avais l'impression d'être de plus en plus fébrile, ton regard se portait partout autour de vous, sur Mia qui semblait bloqué avec le flingue dans la main et il fallait diversion. La seule chose qui te venait à l'idée était très con et ça pouvait mal finir mais c'est la seule chose qui te venait à l'esprit. Tu te décalais de quelques pas pour toucher une petite étale, la toute seule avec du papier toilettes bas de gammes en promotion. Mains dans le dos, mains qui touche le paquet et tu fermes un instant les yeux. Venez vous échapper entre mes doigts. Laissez les flammes s'échapper pour sauver ta vie, c'est autorisé non? Pour pouvoir vous en sortir? Parce que le bonhomme qui hurle à la caisse te fais sursauter, il perds patience et le feu s'embrase directement, le papier prenant feu si rapidement et si fort. Tu te recules et t'écarquilles grand les yeux alors que tu marches rapidement. "Putain mais putain." Bon c'était peut être une idée de génie. Je sais pas, enfin peut être. Tu lances un regard à Mia alors que tu t'approches d'elle te retenant de poser ta main sur son épaule. "Bon Mia ça urge la, donne ça a Raziel, la grande asperge blonde la, j'veux pas finir cramé ! L'autre balance le dans le feu et on se barre bordel." Toi paniquer? Non pas du tout.



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I got death in my pocket and nothing but time
All these bones in the closet, in the back of my mind
I just leave 'em there, I don't even care, no
Holding up a flare, I could use a prayer, oh
I got death in my pocket, but I feel so alive

J'adresse à Orphé un nouveau regard remplis d'incompréhension avant de le lâcher et de le laisser retomber par terre. Il ne perd rien pour attendre. Quoi que je ne suis pas certain qu'il soit pleinement responsable et mon regard glisse à nouveau sur Caleb avant de revenir sur Orphé. Je hoche lentement la tête en observant mon ami d'enfance. Est-ce que je peux vraiment lui en vouloir ? Peut-être pas ! Cela dit, si il lui reprend l'envie de me claquer la gueule encore une fois, ça ne se passera pas de la même façon. Il doit pouvoir lire l'avertissement dans mon regard alors que je secoue les épaules et remets en place mon t-shirt.

Je tourne alors mon regard vers Mia qui tien le gun en main. Elle à l'air un peu dépassée, voir même submergée. Le gars saute sur Caleb qui tente de l'immobiliser. Tout se passe si vite, je fais un pas en avant, ne sachant pas très bien si je me dirige vers Mia ou vers Caleb quand la déflagration retenti et que le vin explose à côté de nous.. Orphé me saute dessus et me serre contre lui comme un possédé. Je l'accueille contre moi sans rechigner lorsque finalement il s'écarte aussi vite. Faudrait qu'il sache un peu ce qu'il veut.

 "Tu m'as traité de sac à bites."

Je plonge mon regard dans le sien et tout en lui donnant un léger coup  du plat de main dans son épaule et je lui réponds.

Et plutôt deux fois qu’une !

Cet adorable petit con n'aurait pas dû me frapper comme ça. Il l'a bien mérité et il a bien de la chance que je sois capable de retenir mes pulsions sans quoi il s'en serais manger bien plus qu'un simple sac à bites. Je prends tout de même le temps d'être soulagé que cette balle n'aie touché personne. Comme on dit la troisième fois c'est la bonne alors on ne va pas tenter le diable. Orphé se dirige vers un étalage et commence à câliner du pq. Il a définitivement péter un plomb le petit. Je pose les yeux sur Caleb qui tente de calmer Mia. Sa responsabilité ne me semble plus à prouver. Pourtant, ce n'est pas le moment de parler de ça ni d'en faire un état de fait. J'aurai bien le temps de me retrouver seul à seul avec lui à l'avenir. Du moins je l’espéré. Et puisqu'on est tous cons comme pas deux, je prends le temps de le mater sans aucune retenue alors qu'il maintient le gars .Ça me donne des idées et des envies que je ne devrais pas avoir maintenant. Je secoue la tête quand je sens une odeur de brûler me venir aux narines. Je tourne la tête vers Orphé et constate l'embrasement qui se déclenche derrière lui. Son visage obscurcit par le contre-jour des flammes dansantes. WTF . Il se dirige vers Mia.

"Putain mais putain.Bon Mia ça urge la, donne ça a Raziel, la grande asperge blonde la, j'veux pas finir cramé ! L'autre balance le dans le feu et on se barre bordel."

Je m'approche aussitôt de Mia et tout en lui posant délicatement la main dans le dos je m'empare de l'arme. Ma main glisse le long de son bra. C'est le seul geste de réconfort que je peux me laisser le temps de lui attribuer. Ça presse ! Le gars hurle depuis la caisse. Je me dirige alors rapidement vers Caleb et viens par derrière lui pour coller le canon du flingue sur la gorge du gars en enfonçant violemment le métal contre sa peau. Le voleur  se tend aussitôt à ce contact. Mon corps s'appuie contre celui de Caleb , coincé juste entre nous.

Toi tu bouge pas ! Tu te la ramène pas. Et toi Caleb, éloigne toi !J'aime pas partagé !

De mon autre main, j'écarte Caleb en ne manquant de lui adresse un clin d'oeil rassurant au passage. Mon regard bleu perçant reste figé dans ses yeux verts quelques secondes, plus longtemps qu'il ne le serait réellement nécessaire. Je me tourne à nouveau vers le gars et lui enfonce mon genou dans les couilles. Il se penche sous le choc et mes doigts viennent se glisser dans ses cheveux alors que je le tourne violemment et pose mon bras autour de sa nuque. L'autre main qui lui tien le flingue fermement sur la tempe.

Tu avance et tu fais ce qu’on te dis ! Fini de jouer au con !

Je me tourne alors vers les trois autres.

Suivez nous ! Restez derrière ! On a un putain de bouclier vivant . Faut en profiter.

Ok c'est pas certain que le gars à l'avant en aie quoi que ce soit à foutre de ce qu'on pourrait faire à son pote, mais avec le feu qui prend de l'ampleur  on n'a pas vraiment le choix. Je pousse le gars en avant et entame de faire quelques pas avant de remarquer Orphé à mes côtés. Je tourne rapidement la tête vers lui.

J’ai toujours su que t’avais le feu au cul ! Mais à ce point là !?! J’aurais pas penser ! Va falloir trouver un moyen de te calmer mon petit.

Pas le temps de rire que je tourne la tête à nouveau et pousse le gars vers l‘avant du magasin. En tournant le dernier rayon, je vois le gars qui tiens la caissière de la même façon que je tiens son collègue.

On va pas jouer au malin ! Y’a le feu dans le fond ! Il est temps pour vous de partir ! Lâche la tiyt de suite  connard et  fait glisser ton flingue par terre vers moi. On sera peut-être assez cléments pour vous lasser partir toi et ton pote avant que les flics débarquent.

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Du sang, du vin, quelque chose de rouge. Mia, les mains encore tremblantes, regarde avec stupeur la tâche pourpre qui continue à se frayer un chemin au travers des minuscules éclats de verre. En sentant la gâchette cliqueter sous son doigt, les battements de son cœur reprennent de plus belle, tonnerre désordonné dans lequel se déverse un torrent de questions : et si la balle avait touché ? Si elle avait blessé, ou pire, abattu quelqu’un ? Qu’aurait-elle prétexté pour se mentir, pour se trouver une bonne raison et justifier son geste?

C’est un sanglot étouffé qui ramène son attention sur le couloir de la supérette : devant le canon de son arme, une silhouette se tient debout, monstre à deux têtes, quatre bras et quatre jambes dont l’une des paires se termine en pantoufles. Au cœur de la bataille, Mia distingue le client en pyjama en prise avec l’un des trois braqueurs, visiblement sonné par la déflagration. Ses gestes sont confus, maladroits mais il persiste à bloquer les bras de son agresseur cagoulé, trop épuisé pour se débattre et encore moins pour demander à se rendre.  «  Deux de moins », se surprend t-elle à penser, soulagée de voir le pilleur courber l’échine. Pourtant, le « clic » entre ses doigts continue de la démanger, bruit d’insecte qui pénètre son crâne et la pousse à garder ses phalanges contre le métal froid.

« ...Ignore-la ».

Les derniers mots du jeune homme retentissent sans qu’elle ne puisse les comprendre. « Ignore-la », oui, cette colère qui gronde encore, cette envie d’appuyer sur la détente et de ne pas rater son coup. Lentement, le poids de l’arme fait ployer son bras alors qu’elle remarque un crépitement inhabituel, étincelles rouges qui viennent se frotter à la froideur artificielle des néons et se répandre sur les mains de son collègue. Les flammes dessinent des vagues autours de ses doigts mais leurs caresses brûlantes n'entament pas la chair. Il s’empare d’un paquet de papier toilette.

« Qu'est-ce que...Shit, mais t’es en feu! »

Un braquage, des flingues, c'est vrai que ça manquait plus que d'un incendie pour parfaire la finale. Dans le joyeux chaos de l'épicerie de nuit, Mia ne sait plus vraiment où donner de la tête : Orphé, à quelques mètres, brûle (littéralement) d'une lueur rougeâtre, prêt à réduire en cendre tous les lots trois-en-uns et toutes les autres bonnes affaires. Elle s'exécute quant il lui fait signe de donner l'arme à son pote, Raziel. La perspective ne l'enchante pas vraiment mais, depuis quelques minutes déjà, l'envie de tirer lui a quitté les mains.

«  Tiens, fais en meilleur usage. Ça ne sera pas trop difficile, je suppose. » répond-elle, la crosse maladroitement tendue vers le grand blond qui se trouve près d'elle. Mia lui adresse un sourire gêné,  sorte de mea-culpa en demi-teinte pour avoir envenimé une situation qui n'en avait pas besoin. Libérée de son fardeau, elle observe Raziel tracer une ligne droite et asséner un coup violent dans l'entre-jambe du malfrat sonné. En deux temps trois mouvements, il éloigne l'autre client de la bataille et récupère la charge, le coude fermement serré atours de la gorge du braqueur, le pistolet vissé sur le haut de son crâne. Il leur fait signe de le suivre jusqu'à atteindre la caisse.

En se glissant en retrait, à quelques pas de l'otage, Mia adresse un regard sévère au prisonnier: «  T'as intérêt à coopérer et à convaincre ton pote, je ferais pas le con à ta place. »

Comme pour la contredire, de l'autre côté du comptoir, le «pote» en question n'est pas du genre à y mettre du sien. Sans avoir écouté les mots de Raziel,  il reprend son souffle et beugle quelques nouvelles insultes de sa composition: «  Fuck, je vais pas me laisser faire, vous vous prenez pour qui bande de connards, les flics savent rien, vous allez..

Mia secoue la tête:

«  Merde, réfléchissez, si vous avez un minimum de jugeote, foutez le camp d'ici, toi et ton pote. Une épicerie de nuit, putain, il y a combien, quinze dollars dans cette caisse ? »

Alors qu'elle s'apprête à reculer, son pied bute sur une petite boîte qu'elle ne tarde pas à reconnaître : à force de rouler dans tous les sens, ces satanés raviolis finiraient sûrement plus angoissés qu'elle. Elle s'empare de l'objet et, d'un coup, le balance sur la porte vitrée, à l'entrée du magasin.

Enfin, une sirène se déclenche.

« Au moins, si les flics nous cherchaient, ils peuvent plus nous louper maintenant. »





Spoiler:

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T'auras appris quelque chose avec ce braquage c'est que Raziel se prends définitivement pour un héros et qu'un jour il allait le payer c'était sur. Au fond cela venait à t'agacer parce qu'il ne se rendait pas compte des risques inconsidérés qu'il prenait et qu'à force de jouer un jour, il s'y brûlerait les ailes. Pourtant t'es un petit con et ça depuis toujours et t'es bien décidé à ne pas le suivre dans son aventure au bouclier humain, si l'autre venait à complètement câbler et qu'il tirait sur tout le monde ? Ah bah ça le gros malin ne pouvait pas le prévoir n'est ce pas?

Ton regard clair se pose sur l'arme aux pieds du brun, léger moment d'hésitation alors que finalement tu t'approches pour t'en emparer, esprit qui se ressaisit, t'as pas le temps de t'occuper des regards qui se posent sur toi après ce malheureux articles de papiers toilettes qui viens de brûler, simple coïncidence et puis t'es pas d'humeur à bavasser la tout de suite. Le moindre regard en ta direction réponds avec dédain dans tes prunelles. Arme entre tes mains et tu sens ton myocarde qui s'emballe de nouveau mais avec les envies d’héroïsme de Raziel tu préfères être prudent et t'attendre à parer toute éventualité. Pas qui contournent le rayon juste pour voir, souffle rapide que t'essaye de camoufler entre tes lèvres serrées, regard qui s'attarde pour t'assurer que le mec au sol est bien inconscient et pas prêt de revenir vous chercher des noises. Pourtant tu te demandes si vous allez tous finir en entier et si vous allez pouvoir rentrer chez vous.

Arme qui se pointe sur le braqueur alors que tu veux être sur qu'il n'arriveras rien aux autres et surtout à ton ami. "Tu bouges plus maintenant, t'as pas compris que c'est mort pour toi ?!" T'as une voix que tu reconnais pas, comme ton comportement, c'est étonnant. Toi le mec toujours en retrait et potentiellement effrayé du moment ou tu peux mettre ta vie en jeu. Alarme qui se déclenche et sursaut de la part de ton corps lorsque t'entends un coup de feu qui pars, tu sais pas exactement ou avant de voir le braqueur bouclier humain s'écrouler. Pris de panique ton doigt à appuyer sur la détente et ta balle vient d’atterrir dans la jambe du braqueur en face de toi. Bordel mais qu'est ce que tu fais, t'as envie de vomir sur le coup en voyant le sang qui s'écoule un peu de partout sur le sol de la supérette. T'as les mains qui tremblent et pourtant elles sont vissés sur ton arme, incapable de la lâcher tant que t'es pas sur que vous êtes tranquille. La caissière qui n'est plus tenu par une arme te lance un regard puis aux autres avant de se précipiter dehors et toi t'avance lentement, le regard légèrement hagard alors tu regardes les autres enfin et finit par lancer. "Bon.. Je crois qu'il faut se casser et vite?"


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