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" sippin' on straight chlorine "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @"nora everdell"
Il lui avait fallu deux jours.
D'abord, ignorer les souvenirs. Repousser la tentation qu'il avait eu. De c'qui lui était passé par la tête quand il l'avait regardée dormir. Parce qu'elle dormait, n'est-ce pas ? Pas habitué, Nox. Encore moins avec Nora. Pas habitué à la voir roupiller comme un gros chaton inoffensif. Même comme ça, elle avait l'air redoutable. Même comme ça, elle semblait lui dire j'te buterai. Pourtant, il l'avait regardée jusqu'au milieu de la nuit, avant que le sommeil ne l'emporte. Réveillé par des coups, involontaires lui avait-il semblé après. Enroulée dans la couverture, sans gêne. Grelottant de froid, à s'demander s'il ferait pas mieux de la pousser du lit. Qu'elle s'éclate par terre, hurle à cause de son bras et quitte son appartement en hurlant. Parce que c'est comme ça qu'elle s'enfuit, Nora. Quand il la vire, quand ils ont fait leur petite affaire, quand ils ont fini. Quand il faut la faire dégager, par peur de voir à quoi ça pourrait ressembler, d'se coucher avec elle. De dormir à côté d'elle, comme si cette situation pouvait exister et s'étendre plus loin encore dans l'imagination torturée de Nox. Non, jamais il ne se l'était permis. Toujours ressortir le venin, la griffer un peu pour qu'elle finisse par lui cracher à la gueule et s'enfuir. Mais cette fois, elle était bien là. Restée contre son gré, sûrement. C'est ce qu'elle dira. Il ira pas lui demander, Nox. Préfère s'inventer des contes de fées où le grand méchant loup s'tape un chaperon rouge aux dents aussi acérées que les siennes. Il l'avait juste regardée. Concentré sur le parfum de ses cheveux - un mélange qui lui pique les narines. Concentré sur sa respiration tenace. Pourquoi elle voulait pas crever ? Lui laisser un peu la paix. Tant qu'elle respire, Nox ne semble qu'attiré par le chaos qu'elle a déclenché dans son monde. Mais bon, il aurait pu la buter tout de suite, s'en faire son prochain repas, et on n'en parlait plus. Trop facile, trouve Nox. Préfère encore l'affronter des années durant, s'il le faut. Si elle ne le bute pas avant.
    J'suis pas morte, ça veut dire que tu le seras, bientôt.
    PS : tu m'dois une veste en cuir, merci.
    PPS : j'te laisse faire disparaître les preuves, c'est ton boulot.

L'matin, il avait trouvé ça. Avait directement attrapé son téléphone pour l'envoyer chier. Elle se met l'doigt dans l'oeil, la gamine. Extériorisant sa frustration d'avoir roupillé comme un ours, en hibernation l'gars, pour ne pas l'avoir entendue s'éclipser. A vite remarqué sa commode ouverte, avait dû prendre quelque chose la gamine, des fringues sûrement. Sa veste toujours dans l'coin de la pièce, avec le plastique du doc. La nausée, Nox. A eu presque envie de le lécher, ce bout de plastique, comme pour la goûter. Pensée dérangeante qu'il a choisi d'ignorer comme si elle n'avait jamais existée. L'était parti bosser sans y toucher. S'en occuperait plus tard. Toujours plus tard. Peut-être jamais.

Il lui avait fallu deux jours.
Armé d'un sac poubelle rien qu'pour ça. La veste, le plastique, sa ceinture. Tout l'bordel, la moindre tâche, c'est loin. Est allé se frotter les mains comme si le contact le démangeait. Même le drap y est passé, et la taie d'oreiller aussi. Peut prendre aucun risque, Nox. Parano, à s'demander si le parfum laissé là est celui d'son sang ou de ses cheveux. Sait plus trop, Nox. A presque hésité à commander un nouveau matelas. Mais les finances suivraient pas, a arrêté de faire le capricieux, a repris une douche pour se remettre les idées en place. Glacée, cette fois. À serrer les dents sous le torrent. Deux jours, il lui avait fallu. Pour tenter de remettre de l'ordre - chez lui et dans son crâne. Deux jours et elle était toujours figée là, implantée solidement dans sa tête. Putain. Avait envie de reprendre son téléphone, lui écrire les pires misères du monde. Non. L'appeler, lui hurler dessus un bon coup, ça le vaccinerait pour un temps. Mais Nox sait très bien ce qu'il va faire et finalement, toutes ces tentatives puériles, c'est pour se voiler la face.

Voilà qu'ça fait quinze minutes qu'il est en bas de chez elle. L'a pris un taxi jusqu'au bord de la mer. Porte bien son nom, l'quartier. Même si Nora, c'est plus une vipère qu'une sirène. Quoi que. S'il était marin, il dirait sûrement qu'elle essayait de l'entraîner au fond des abysses pour le bouffer. Parce que l'noyer, ça sert à rien. Elle l'a fait y a longtemps, déjà. Il a fait le bonhomme et pourtant, là tout seul au pied de son immeuble, il a l'air d'hésiter. Plus très sûr, Griffin. Il n'est jamais monté chez elle, ou bien il s'en souvient pas. Leurs fins de soirées acidulées, c'est toujours chez lui. Mais il connait son adresse. Pour l'avoir trop de fois raccompagnée ici quand il avait fallu la libérer des barreaux. Pourtant, il entre dans le hall. L'allure détendue ; l'anxiété qui lui fait perler de la sueur au creux des paumes. Anxieux de quoi, on ne sait pas. De tout. Jette un coup d'oeil aux noms sur les boîtes aux lettres. R'marque que la sienne est ouverte, se gêne pas pour la dévaliser et prendre avec lui le tas de factures mélangées à des publicités par millier. Dernier étage, qu'y a marqué sur la boîte en fer. Putain. Grimpe les marches en jetant, sans remords aucun, un coup d'oeil aux enveloppes. Arrive devant sa porte, frappe comme un bourrin deux coups bien sonores. Patiente, mimant le calme. S'rappelle son visage, féroce et endormi. Poupée possédée quand elle ouvre les yeux. S'rappelle cette nuit, si calme, presque douce si ça n'était pas eux. La première - la dernière, s'dit aussi, Nox - et peut ravaler un soupçon de regret, presque. Une déception futile, bien vite chassée par la porte qui s'ouvre. Entre comme s'il était chez lui, la bouscule un peu au passage, en tentant d'éviter son bras. La regarde même pas, dans un premier temps. Jette la pile de courrier sur une table basse. T'ouvres jamais ta boîte aux lettres ? qu'il grogne, comme s'il était son père. S'laisse tomber sur le canapé, écarte un t-shirt - est-ce que c'est à elle ? À quelqu'un d'autre ? Pourquoi, tu s'rais jaloux, encore, Griffin ? - et passe ses bras derrière son crâne. Tu pourrais faire le ménage, de temps en temps. J'te jure, ça fait pas d'mal. Sourire espiègle. Pose enfin le regard sur elle. Profondément. T'as pas l'air mourante. Merde. J'venais signer les papiers, tu sais, ton testament où tu dirais que tu me léguais tout. Nouveau sourire. Efface les souvenirs de la nuit si particulière. Inédite. Le voir ici aussi, c'est inédit. Nouveau. Va falloir arrêter avec les nouveautés avant qu'ça devienne une habitude. Pourtant, le goût du nouveau - comme interdit - l'attise un peu plus encore. Babines qui se relèvent, dévoilent dents blanchâtres et sournoises. J'voulais voir ta nouvelle veste, aussi. Arrogance, provocation vache. Enfonce le couteau chez elle, Nox, à défaut d'assumer la dague qu'il garde plantée dans son myocarde, quand il y pense trop, à cette foutue culpabilité qu'il renie.


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Dernière édition par Nox Griffin le Mar 15 Déc - 19:59, édité 1 fois
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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:43, édité 1 fois
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Elle a semblé presque interdite devant son entrée fracassante ; cela lui fait presque plaisir. Non, ça lui fait plaisir tout court, en fait. Sûrement qu'elle s'attendait pas à le voir débarquer chez elle. Parce que ça fait pas parti de leur contrat. N'ont rien signé, de toute façon, alors Nox prend un malin plaisir à briser les règles qu'ils n'ont, finalement, jamais établies. Comme pour nier qu'lui non plus, il s'attendait pas à s'voir débarquer chez elle. Il semble à l'aise, nonchalant - bouclier d'acier face, finalement, aux doutes présents en lui. Elle semble enfin trouver le chemin de la parole, la surprise passée et il lève les yeux vers elle. La détaille, sans se gêner. Ses iris incandescents fixent sa silhouette qui semble bien plus menue à la voir ainsi. Avec son jean et son débardeur blanc, il affiche un sourire carnassier. La déteste, derrière son sourire mutin. Pour quand même l'attiser dans cette tenue. Dépend pas d'ça, finalement, Nox. Sait au fond de lui qu'même couverte de boue ou la boule à zéro, ça s'rait la même chose. Et ça remue le couteau jusqu'au creux de ses reins, d'se le dire, alors il se concentre sur ses mots pour ne pas y penser. S'installe à son aise, se complaisant dans ce rôle de gars qui se permet tout, écarte les bras de chaque côté du dossier du canapé. La regarde plus, partie dans son dos, la vipère. Ne se méfie pas - sans doute une erreur de sa part. Si elle avait voulu le buter, elle l'aurait déjà fait. Nox en est persuadé. Alors finalement, son p'tit tour de magie de l'autre soir le rassure presque. Ou peut-être que c'est juste un supplément accordé par il ne sait quelle raison. J'suis pas ta femme de ménage, réplique-t-il sans se départir de son sourire. Deux verres arrivent sur la table et il se penche en avant, posant ses coudes sur ses genoux. Y en a un qui tressaute, signe sûrement d'un stress qu'il tente de repousser. Il n'répond pas - parce qu'il ne connait lui-même pas la réponse. Franchement, qu'est-ce qu'il fout là, vraiment ? N'attrape pas tout de suite le verre - Dieu, même pour lui, il est tôt pour boire, trouve-t-il - et baisse les yeux en suivant son regard. Attrape son propre sweat froissé, piétiné. C'est donc ça qu'elle lui a volé dans la commode. Oui, volé. Avec Nora, pas question de parler d'emprunt. Sûr qu'elle ne le lui aurait jamais rendu, d'ailleurs. Le balance sur le dossier du canapé, sent son sourire s'agrandir, lui donner les armes pour l'affronter, encore. Veut la coincer, la prendre au même piège dont il se sent étroitement relié. La dernière fois qu'une meuf m'a pris un pull, j'avais seize ans, qu'il commente d'un air neutre, mimant l'innocence, pour la ridiculiser un peu - alors que la présence de son pull, ici, rien que de l'imaginer dedans, ça le titille. J'pensais pas que mon odeur te manquerait autant. T'as dormi avec ? Tu peux me l'dire hein, y a pas de honte à avoir. Sourire carnassier. Cherche à l'enfoncer quand la seule image que ça puisse être vrai suffirait à le satisfaire. Et pas dans l'besoin de l'enfoncer, pourtant. Juste pour s'l'imaginer. Relève la tête, la voilà déjà près de lui. Et les mots réveillent l'animal. Réveillent la colère - juste d'penser qu'elle pourrait avoir raison. Lui faut trouver une échappatoire. Pas besoin de finir le travail. Tu le finiras très bien toute seule, Nora. Voix presque chuchotée, à affronter son regard comme un mercenaire. Serre la mâchoire, n'regarde toujours pas son bras. Peut pas affronter, Nox. Jamais l'cran. D'regarder en face c'qu'il a fait. Elle s'expose pourtant, mais il garde ses yeux fermement arrimés à son visage. Pour pas céder, pour pas qu'elle devine, une seule fraction de seconde, qu'il puisse être rongé par la culpabilité. Au contraire. Doit gagner au change. La piéger là où elle ne s'y attend pas. Mais elle le déstabilise, constamment. L'coin de son genou sur sa cuisse suffit pour mélanger les cartes et Nox prend son temps pour les ranger dans l'ordre. Honnêtement ? Pas vraiment, qu'il grimace presque en osant enfin affronter l'blanc du pansement qui couvre son bras, couvre le trou sûrement béant. J'sais que t'aimerais bien mais... les estropiées qui s'tirent dessus elles-mêmes, ça me répugne. J'crois n'avoir jamais vu ça en vingt ans de carrière. Comme pour dire qu'elle le répugne. Quand son corps crierait tout l'inverse, le traître. Doit pas la laisser savoir. Et pourtant, les mots évoquent d'autres souvenirs, d'autres angoissent. Bute-moi. Et s'il était venu vérifier qu'elle n'ait pas fini ce putain de travail, finalement ? Prétendre qu'ça lui ferait rien, de la savoir les pieds devant sur un brancard. Prétendre que ça creuserait pas un trou jusque dans son âme noircie. Prétendre, encore et encore, pour n'pas perdre.

Attrape enfin son verre. S'réfugie derrière, avale une gorgée. Grimace, exagérément. T'as acheté ça à la supérette en bas ? L'enfoncer, encore. Devrait pas être là, l'flic. Devrait pas tant de choses, avec Nora. Se rassoit confortablement, l'dos s'appuyant contre le dossier, quand il sent le bras de Nora venir lui glisser presque derrière la tête. Et ça l'affole, à l'intérieur. S'concentre sur la prochaine attaque. Braque son regard sur elle, comme deux phares essayant d'aveugler la biche au milieu de la route. Mais Nora, si c'est une biche, sûrement qu'elle est mutante et qu'elle a l'poil couvert de piques acérées. Qui t'a parlé de regrets ? lâche-t-il, presque surpris, presque innocent. Lui faire croire. Qu'il regrette rien, qu'c'est pas lui le fautif. Toujours. Garder la face, n'jamais baisser la garde. Ennemi trop sournois, viendrait s'enfiler dans la moindre faille. Se sent d'attaque, Nox, parce que plus elle parle, plus il a envie de l'étouffer, comme dans le taxi. Parce que tout c'qu'elle dit pourrait être vrai. Lui a écrit comme un adolescent amouraché, partant du principe que si elle répondait, c'qu'elle était pas morte, la gamine. Elle est crue, et à cet instant, ça le gêne. Il s'demande même s'il a pas une putain de caméra dans l'crâne. Parce que c'qu'elle dit, ça pourrait être vrai. Mais il était dehors, pour lui écrire. Comme s'il se connaissait trop bien. Comme s'il aurait vraiment pu se branler sur des sms de merde. Gros dégueulasse, Nox. À s'accrocher à deux-trois mots balancés avec venin. D'un seul coup, il comprend qu'il n'aurait jamais dû venir ici. Jamais dû lui écrire. Comprend qu'ça a été des erreurs. Certain qu'elle les note, Nora, qu'elle tient le tableau de points à jour et s'demande s'il n'a pas perdu trop d'avance avec ces conneries. Prendre la revanche, ou la belle, directement. Lui arracher la victoire des mains, lui tirer dessus encore s'il le faut. S'penche en avant, l'éclat du loup dans le coin de la prunelle. L'sourire acéré, les traits féroces, approche son visage pour sentir sa respiration sur le sien. Choisis de sacrifier sa dame sur l'échiquier pour pouvoir prendre son roi en otage. Mais si t'en as vraiment besoin... Souffle à peine audible, à la dévisager comme un animal de zoo. Et sa main qui glisse sur ce genou qui l'emmerde - ouais, ça l'fait chier d'en vouloir plus - et se pose plus franchement sur sa cuisse à elle. Dans cet état, qui va bien vouloir de toi ? L'arme au creux des lèvres, la lame qui dépasse des mots, bien visible. Et l'enfant au fond de lui qui hurle, au désespoir, tambourine à la porte que Nox garde scellée. Moi, moi, moi, semble-t-il entendre depuis l'profond de son être. Y aurait qu'lui à vouloir s'offrir à pareille sorcière, quand il a vu la bête dormir presque paisiblement. S'souvient sans mal, c'est gravé. Son minois presque apaisé. S'souvient sans mal, cette envie d'passer son bras sur ses hanches. S'souvient sans mal - avec trop de mal - cette envie démesurée d'vouloir voir à quoi ça ressemblerait. Doit pas s'perdre. Doit pas s'laisser avoir. S'il s'escrime contre elle, Nox sait bien qu'son pire ennemi est en lui. Et sa deuxième main qui vient en renfort. Et à l'unisson, qu'elles gravissent la courbe de ses jambes jusqu'à attraper ses hanches. Pourrait la prendre là, Nox. En crèverait d'envie. Pas tort, la gamine. Frustré, pour sûr. Et pourtant, n'est allé chercher aucune autre sirène pour tenter d'faire passer l'besoin non assouvi. Non. A préféré s'garder, Nox. Puérilement. Avance son bassin sur le divan, raffermit sa prise sur ses hanches et vient se pencher, souffler sur sa nuque un air viscéral. Doit se retenir, Nox. D'l'embrasser là, ou d'la mordre. On sait pas bien. Il veut pas savoir, Nox. Préfèrerait presque se dire qu'l'envie de la bouffer est plus grande. Presque ça serait moins ridiculisant. Mais ses lèvres s'approchent de son oreille. Et viennent y souffler, d'une voix langoureuse : Mais même moi, Nora, j'peux pas. À quoi tu peux bien encore me servir, maintenant... Pour la noyer. Lui plonger la tête sous l'eau. Mais en a-t-elle seulement quelque chose à faire d's'imaginer qu'il n'ait plus envie d'elle ? Et si elle n'en avait strictement rien à foutre, en fait ? Sûrement ce qu'elle va lui faire croire, n'est-ce pas ? Et au fond, l'en sait rien, l'flic. À prêter l'faux pour savoir le vrai, quand il a en face de lui adversaire bien plus redoutable. Quand son être entier crie l'exact contraire de ce qu'il affirme.

S'recule avec un rire presque moqueur. Sournois, le loup quitte la bergerie. Ses mains s'envolent, reviennent trouver l'verre, viennent tenter de garder les idées froides. S'lève brusquement. J'vais chercher des glaçons. Comme s'il avait besoin d'une justification. Pas qu'elle pense qu'il soit à deux doigts d'craquer, déjà. Trois minutes qu'il est là, déjà en train de vriller. Sait même pas pourquoi il vient toujours en redemander. Maso, l'flic. Direction la cuisine, s'arrache à son champ de vision. Peut comme respirer un peu. Met de la distance quand il aurait envie d'se rapprocher encore. Note lui aussi la lame sur le bord du plan de travail. Qui l'appelle, lui aussi. Pourrait mettre fin à tout, maintenant. Cligne des yeux, fouille dans le congélo. Frappe brusquement l'bac à glaçons pour en faire tomber quelques uns. Les attrape à même sa paume. R'vient les mettre dans son verre, en avale une autre gorgée. Sait pas bien si c'est le froid ou le chaud qui lui fait le plus de bien. Refait le tour du divan. Du mal à rester en place, Nox. L'envie si démesurée de revenir près d'elle le pousse à chercher un éloignement cordial. Nécessaire. Vient dans son dos, a attrapé son sweat toujours posé sur le dossier. Tu devrais l'enfiler, pour cacher un peu ça, qu'ça grince contre l'oreille de Nora quand il se redresse. Puis revenir à l'attaque, toujours. Debout, au front, en ignorant l'danger. En s'disant pas qu'elle peut l'envoyer dans la tranchée en un seul coup de mots. Veut pas l'savoir, Nox. Doit avoir l'dessus, toujours. T'as fait comment ? qu'il balance, d'un seul coup. Pose son fessier sur le bord du dossier, la tête penchée et ses propres cheveux se mêlant à ceux de Nora. Cherche à piéger son regard, alors qu'il se tient dans son dos pour s'en empêcher le plus possible. Prend soin de briser lui-même les limites qu'il se fixe, continuellement.
J'ai pas oublié. La balle qui revient. Le temps qui semble ralentir, tandis qu'il revoit sa main tendue et le mouvement qui s'inverse, qui repart en arrière. Et si tu veux que j'me casse d'ici, va falloir m'expliquer, menace-t-il presque, comme si sa présence était une calomnie. S'impose, sans gêne aucune. Profite de son rang de témoin, face à quelque chose qu'est pas normal, qui pourrait déranger. Profite de cette carte dans sa manche, l'abat sur la table. Avance sa reine, piège son roi. La met en échec, avec une seule case pour fuir.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:44, édité 1 fois
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Quand il y repense, il n'aurait même pas dû lui écrire. C'est lui qu'a commencé, ça. Il ne peut que se l'avouer. Mais c'était plus fort que lui. P't'être la peur non assumée d'lui rappeler qu'il est toujours là. Qu'il restera dans son sillage, comme un grumeau dans la pâte à crêpes. On a beau battre de toutes ses forces et s'épuiser, il est toujours là. Il remonte toujours à la surface, même si on essaie de le noyer dans l'reste, plus lisse. Mais arrêter après avoir commencé, ça lui aurait laissé le dernier mot. Et ça, hors de question. Et avec Nora, c'est le meilleur hameçon. Il était sûr, en la lançant, qu'elle ne lâcherait plus. Et malgré qu'il crie à l'agacement, peut-être que c'est ce qu'il cherchait. Elle lui parle de papillons dans le ventre et il lève les yeux au ciel. Et pourtant. Pourtant...
Ricane, pour donner le change. Oui, seize ans. Désolé, j'suis pas sorti faire le trottoir à onze ans, moi. Lui coule un sourire carnassier. Alors. pourquoi. t'es. là. S'pose la question aussi, Nox. Vraiment. Aucune idée. Et c'est sans doute l'unique fois où il est sincère. Même si elle prendra sûrement ça pour de la nonchalance. Mais sa franchise, il va falloir la ranger. Elle le piège, sans cesse. Revient à la charge sans vouloir lâcher le bout de viande qu'elle a entre les dents. Et Nox, il lui en veut pour ça. D'appuyer si fort là-dessus. Non, t'en fais pas. Au pire, je me ferai une joie de dégueuler sur ton beau divan. Penche la tête, ne perd pas son sang-froid, se complait dans ce rôle que personne ne connait mieux qu'elle. Alors pourquoi t'as tellement besoin de l'entendre, si y a pas besoin de mots ? souffle-t-il, un air sérieux traversant son regard froid. Voudrait s'étrangler d'la mettre sur la piste. S'accroche à son verre, le finit cul sec pour faire passer la pilule. Et ça lui brûle la gorge, et ça lui brûle le cerveau. Il essaie de reprendre le dessus, Nox. Mais elle n'sait pas, Nora. Elle n'sait pas que tout ce qu'il fait, ça a toujours un coût. Qu'l'approcher de si près, mimant tout ce ravalement de façade, ça le titille, Nox. Qu'il joue avec le feu. L'a toujours pas bouffé, l'enfoiré. Aurait dû y penser. Aurait dû jamais revenir vers elle, surtout. Bien sûr qu'elle me passionne, murmure-t-il à son tour contre son visage, le regard dévorant, la voix vibrante. En même temps, elle se piège toute seule. Après une année à se chercher et finir toujours dans les mêmes positions, il ne peut pas nier. Et puis, il l'a pas violée, non plus. Finissaient toujours par céder, comme un marché. Comme si c'était joué d'avance. Alors, elle peut bien prétendre ce qu'elle veut, il n'y croira pas. S'laissera pas avoir sur ce sujet.

Alors Nox, il la laisse parler dans le vide. Qu'elle se rende bien compte qu'il n'en gobe pas une miette de ce qu'elle raconte. Aurait pu en douter, avant. Avant qu'ils ne cèdent à ce désir mesquin quand elle était tout juste sortie de taule. Depuis, il n'peut plus y croire. C'est arrivé trop de fois pour que ça soit un hasard. Cela n'empêche pas de considérer ça comme des erreurs, mais Nox les a tant accumulées que, finalement, c'est peut-être presque mesquinement, l'année passée, qu'il s'est raccrochée à elle comme pour oublier d'autres désirs qu'il était pas prêt à assumer. Et qu'aujourd'hui, il se retrouve piégé. Le tabou écarté, il se retrouve coincé dans cet engrenage avec elle. Qu'il a p't'être lui-même engendré, finalement.
Il voit bien son jeu, Nox. À se pavaner, à faire saillir sa poitrine sous son fin débardeur. Sait pas ce qu'elle cherche, à cet instant. P't'être pour ça qu'il part chercher les glaçons. Fuir plutôt qu'affronter. Trop peur de se lancer dans la gueule du loup qu'elle lui présente, Nox. Alors, s'éloigne pour se calmer. Et l'image de Nora endormie dans son lit, ça revient ricocher contre ses propres règles. Il ne doit pas se laisser avoir. Il doit rester vigilant. Mais comment peut-il l'être et surtout le rester avec un adversaire comme elle ? Elle est plus forte que lui à ce jeu-là. Noximilian est bien trop soumis à ses envies, les réfrénant que trop rarement. Elle balance son sweat contre le mur et ça lui arrache un rire bref qui se passe de commentaire. Parce que oui, franchement, cette ardeur, ça le fait rire. Et en lui montrant cette colère, Nora n'sait pas qu'elle lui dévoile bien plus. Il se ressert un verre. Il va en avoir besoin. S'pavane en position de supériorité et pourtant, comme un pressentiment, Nox il sent bien qu'il va se faire coincer dans pas longtemps. Imagine pas comment, seulement. Dépose le verre sur la table, a fait l'tour du divan, venu s'installer sur le dossier. Comme s'il s'éloignait de la cage du lion pour en éviter les griffes. Mais c'est naïf de sa part. Même à des kilomètres, elle l'atteindrait toujours, cette guenon.

Elle fait mention de l'alcool, ses yeux glissent jusqu'aux verres. Il aimerait lui en fracasser un sur le crâne. Pour la faire taire. Le pressentiment se fait de plus en plus présent. Il va se faire coincer. Peut-être qu'il n'aurait pas dû avancer sa dame si près de son roi. Essaie de continuer à fixer la table, mais rien que de sentir son regard perçant comme celui d'un rapace ne peut le garder à cette observation bien longtemps. Quand ses prunelles glacées rencontrent celles si ténébreuses du faucon qui lui fait face, Nox n'en mène pas large. De nouveau, le temps se distord. Il doit avoir un problème d'oreille interne ou un truc dans l'genre. Pour qu'il perde si facilement l'équilibre et que sa notion du temps soit si dérangée. Doit tourner la tête comme un forcené, en plus, pour soutenir ce regard. Va s'briser la nuque - sûrement qu'elle en rêverait, la hyène. Nora, elle appartient à la famille des charognards, c'est sûr. Pas foutue d'achever qui qu'ce soit mais bien présente quand il faut venir bouffer les cadavres. Et Nox, c'est un sacré reste, on n'sait même pas depuis quand ni par qui il a été si torturé. Et elle continue. C'est devant l'afflux de paroles vicieuses qu'il trouve la force de se décrocher de ses yeux, mettant un terme à l'affront visuel. Parce que bordel. Là, il l'aurait violée. Comme si son désir pour elle grandissait avec la haine qu'il éprouve à son égard. Une haine, finalement, superflue. Il la dit ardente, mais c'est bien la passion qui l'est. La colère qu'il porte sur elle, finalement, n'est qu'un pauvre miroir pour la dévier de lui-même. C'est plus facile comme ça. Détester autrui plutôt que se détester soi-même. Même si Nox, finalement, arrive bien à faire les deux à la fois. Et c'est pour ça qu'il lui est plus facile de lui tourner le dos. Pour résister. Mais ça ne l'arrête pas. Il l'écoute, le visage durci, les traits amusés qui ont laissé place à d'autres, plus marqués. Plus frustrés. Nox a l'habitude de l'humiliation perpétuelle qu'elle lui inflige, pourtant à cet instant, ça le touche bien plus qu'il ne voudrait l'admettre. Et il s'y attend pas, Nox. Pense peut-être qu'elle va se contenter des mots pour seules armes déjà assez acides comme ça. Aurait dû s'méfier, pourtant. Depuis qu'elle lui a tiré dessus, qu'elle a tenté de le frapper, depuis qu'elle se montre si violente, depuis l'autre soir ; l'aurait dû penser, oui, qu'y avait un risque non-négligeable que ça s'empire. Il le comprend au moment où il sent son bras se refermer contre sa trachée.

Il est emporté en arrière, vacillant à cause de son équilibre déjà précaire sur le bord du dossier. A l'sentiment qu'il ne va plus pouvoir respirer, bientôt. Et il lui dégringole dessus, atterrissant lourdement contre ses cotes. L'entend gronder, n'a pas le temps de répliquer quoi que ce soit qu'le rebond de la chute les entraîne tous les deux entre les pieds du divan et la table basse. L'coin de cette dernière, qui vient comme un peu l'assommer, le flic. Lui fait fermer les yeux, grimacer, essayant de répertorier les endroits douloureux. Putain. Il est trop vieux pour ces conneries. À se battre là comme un gamin. Porte la main à sa tempe, comme pour vérifier qu'il ne saigne pas. Mais non, il n'a rien sinon la douleur première du choc. Qui va bientôt disparaître, se laisser noyer par la pression soudaine de son coude contre sa trachée. Ses hanches prises en étau entre ses jambes qui se referment sur elles. Lui bloque l'air, la gamine. Le trouve un peu plus quand elle se penche pour écraser son front contre le sien et accroche son regard, parce qu'il n'y a rien d'autre à regarder, parce qu'il ne peut pas lui tourner le dos, là. Sent ses mots qui viennent gifler ses joues, son souffle qui s'échoue contre sa bouche. Et il mentirait, Nox. Mentirait s'il disait que ça ne l'attisait pas, ce moment malsain. Cette proximité autant désirée que repoussée. Leurs corps ne peuvent-ils donc pas s'unir sans se battre ?

Détourne pas les yeux, cette fois, le flic. Rigole plus. Aucune trace d'un sourire, d'amusement, plus d'air narquois, plus d'sourcil mesquin. Juste son regard glacé qui se fige, comme deux pieux givrés, dans ceux de Nora, d'un noir absolu. Remue un peu la nuque, pour ne pas s'risquer à manquer de souffle pour répondre. Aurait envie de lui cracher à la gueule, là tout de suite. Et pourtant, il s'entend dire : Je t'ai tiré dessus. Sans fioriture, sans mensonge. Sans rien. Les barrières semblent tomber et il se retrouve au pied du mur. Il a joué sa dame et il l'a perdue ; le roi de Nora, cachant bien son jeu, est venu le dévorer sans même qu'il ne puisse le prédire. Le contrôle, il ne l'a plus et bien que ça l'agace, il n'est pas encore temps de le récupérer. Mais il le reprendra. Oh, oui. C'est bon, t'es contente ? lui cingle-t-il avec véhémence. Y a plus de plaisanterie, y a plus d'attaques inutiles. Les mots qui sortent son prononcés avec colère, avec une sincérité que Nox ne lui dévoile jamais. Qu'elle en profite, la prochaine fois, ça sera sûrement dans cinq ans ! Il la foudroie toujours du regard, sans même essayer de bouger - pourtant, il sait qu'il lui faudrait finalement peu d'efforts pour se relever et la dégager de là. La secouer assez fort pour qu'elle se cogne la tête, s'assomme pour de bon. Et crève, cette fois. Et rien qu'à cette idée, un effroi qu'il s'escrime à repousser le saisit, tout entier, comme l'âme d'un fantôme qu'il porterait en lui. Et il la déteste pour lui faire ressentir tout ça. J'ai pas voulu, qu'ça lâche à demi-mot. Et il la repousse violemment. Parce que c'en est assez. Plie ses genoux, les pose contre son ventre et les déplie brusquement pour la dégager d'au-dessus de lui. Il ramène ses jambes à lui et recule, s'aidant de ses mains contre le parquet. Le regard qu'il porte sur elle est assassin. Reste au sol, pourtant. J'ai pas voulu ! Le ton de la voix qui s'est levé. La détresse, qui la fait vibrer - qu'elle prendra pour de la colère, n'est-ce pas ? Ta main qui voulait appuyer, ta voix qui m'criait dessus de te buter, t'es... t'es une putain de malade ! J'voulais pas faire ça ! J'voulais pas te TIRER DESSUS, putain ! Et la culpabilité, fragile et si scintillante pourtant. Et il se relève, s'dirait presque chancelant et cette fois, n'peut pas mettre l'excuse sur l'alcool. L'regard qui se trouble. L'aurait dû bouffer avant de venir, Nox. Cette saloperie s'nourrit de chaque émotion. Se décuple quand elles sont vraies, quand elles le transpercent. L'armure est retirée, n'la même pas sentie glisser. Lui a sûrement retirée avec les dents, la sorcière. L'rend dingue, à force. Regard fuyant, pourtant, c'est comme si d'un seul coup, un ciment mystique venait colmater les brèches dans l'mur. S'rassoit sur le divan, comme si rien ne s'était passé. Comme si son t-shirt était pas froissé par les griffes de Nora. Comme si tout son cerveau s'était pas complètement mélangé avec la chute. Comme s'il sentait pas encore ses hanches prises au piège. Comme s'il la voyait pas encore, entre ses draps, poupée pernicieuse endormie. Attrape son verre comme une fusée de détresse. En prend une gorgée, prend le temps de se calmer. Peut-être qu'il se trompe depuis le début. Peut-être que ce n'est pas lui qui est toxique pour elle.
Et si c'était l'inverse ? À trop se croire empoisonné, s'est pas dit qu'on pouvait le tirer encore plus bas qu'il n'était déjà tombé. L'avait peur, Nox. D'entraîner Nora dans l'fond de l'eau avec lui. C'qu'il se dit c'est que, sans le savoir, p't'être qu'elle vient déjà des abysses. Commence à se rendre malade. Malade à cause d'elle, pour elle. Il y gagne quoi, en échange ? Une partie de jambes en l'air ?
Tout se mélange, mais il ne laisse rien filtrer sur son visage qui est redevenu fermé. Pourquoi t'es venu, Nox ? La question qui se répète dans son crâne. A beau se chercher des excuses. Pourrait juste s'avouer qu'il en avait envie, si c'était pas si dur. S'il était pas si fier. S'ils étaient pas si bornés. Reprend une gorgée, lentement. Calcule ses gestes, ses pensées. La regarde pas pendant plusieurs minutes, si elle lui en laisse le répit. A la mâchoire serrée. À ton tour. Tourne enfin la tête vers elle, sévère. La poignarde du regard. J'ai rempli ma part, à toi de remplir la tienne. J'décolle pas d'ici tant que c'est pas fait, tant qu'tu m'as pas expliqué. Penche un peu la tête. Essaie de se détendre - pourquoi est-il autant tendu, d'ailleurs ? Parce qu'il vient de s'ouvrir ? Parce que peut-être pour la première fois, il a montré des choses qui auraient dû rester enfouies ? Sa culpabilité, son simple besoin d'la voir. S'remet à l'aise sur le canapé. Peut bien essayer d'appeler les flics, de toute façon.
Doit préciser encore une chose. Et après ça, on arrête. On saura même pas de quoi il parle qu'il se plonge dans le silence, de nouveau, regard inquisiteur qui la scrute derrière ses cheveux déjà pas tant démêlés, bien ébouriffés maintenant.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:44, édité 1 fois
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you're just a cannibal "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @nora everdell
Non ? Il sent ses poils se hérisser, et pas de cette façon qu'ils le font suite à une caresse charnelle inopinée. Non, plutôt de celle animée par la colère qu'il sent ressurgir. Pourtant, il est soudain las. Las de se battre. Il s'énerve et elle semble presque choquée. Qu'il avoue ? Qu'il s'emporte ? Que son armure se fragilise ? Il serre la mâchoire, regarde ailleurs. Mais il discerne du mouvement, revient sur elle, inévitablement. Suit son regard des yeux. Perçoit la tâche rouge percer dans son haut. Plisse le nez, comme si l'odeur était soudainement insoutenable alors qu'il ne peut la sentir. Pas encore ? Pourtant, il s'détourne pas, il fixe la tâche comme pour assumer. Pour fixer droit dans les yeux son "erreur" en la dévisageant, en essayant de l'affronter, de lui faire peur, d'la faire reculer. Puis au bout de longues secondes de fixation, il laisse ses yeux courir sur le divan, là où ses cheveux ont été rejetés. Il aimerait y passer la main - envie de se gifler pour cette simple pensée. Revient sur son visage, y saisit la quiétude étrange, presque surnaturelle chez elle. La même qu'elle avait, endormie, y a deux jours, dans son lit. S'éprend de cette vision, pour s'la rappeler. Quand il la détestera, il se la remémorera, pour panser les plaies. Elle le quitte pas du regard, il a du mal à savoir si ce qu'il y lit est de l'appréhension ou de l'hésitation. Sait même pas ce qu'elle va lui révéler, la gamine. Puis elle l'ouvre enfin et la déception se lit sur le visage du flic. Brusquement remplacée, pourtant, par la frustration. Rien de plus horripilant. L'impression de s'retrouver face à un criminel qui lui demande d'alléger sa peine en échange d'informations et qui s'refuse à les partager après le marché conclu. Il la fixe durement, Nox. Regrette déjà d'avoir avoué, alors qu'lui même était pas sûr. Regrette déjà d'avoir osé la sincérité quand en face, finalement, il n'a que mensonges et provocation. A-t-elle un jour été sincère avec lui ? N'sait plus vraiment, qui est l'dragon. Sait plus vraiment qui va dévorer l'autre, à force. Il ouvre la bouche, près à l'incendier, quand ses mots lui parviennent et lui coupent l'herbe sous l'pied. Entend le cliquetis, douce vibration de l'acier dans ce qui semble être une coupelle de verre. Et ses iris qui s'accrochent à la balle, intacte. Celle qui l'a perforée comme une vulgaire feuille de papier. Celle qui est partie de son arme. Celle-là même qu'il a avoué. Il sait pas trop c'qu'il dégage lui-même, Nox. À fixer le projectile qui s'élève et flotte vers eux. Resté la bouche ouverte. Le suit des yeux comme on découvrirait un ovni pour la première fois, sans plus vraiment savoir à quoi l'on croit.

Regarde même pas Nora, jusqu'à-ce qu'il atteigne sa paume dans laquelle il se dépose. Se rend compte qu'il est resté en apnée, retrouve l'oxygène, brûlant et acide. Lève à peine la tête pour se plonger dans son regard, sans même savoir quoi dire. N'semble pas outré, pourtant. S'il avait vu ça antérieurement aux deux dernières années, sans doute qu'il aurait crié au monstre, à l'anormalité. Sans doute qu'il aurait été le premier à la pointer du doigt, à afficher un dégoût franc et intact.
Mais avec la bête qui s'est retrouvée enfermée en lui comme un lion dans une cage, peut-il vraiment trouver ça déplaisant ? Peut-il trouver ça anormal ? L'aurait voulu trouver ça pire que c'qui lui arrive, à lui. L'aurait voulu s'dire que finalement, à côté, le monstre c'était elle et non lui. Mais il n'peut pas. Finalement, Nox tue un innocent chaque mois. Elle, deux jours auparavant, elle lui a sauvé la vie. A du mal à s'dire, soudain, qu'elle a failli le tuer, comme si son cerveau n'avait retenu que l'aversion de la situation. Comment tu... Peut pas finir sa phrase, la balle s'est de nouveau soulevée. Vogue vers lui à présent, lentement. S'demande tout ce qu'elle peut faire. Si ça lui coute de l'énergie, si elle a un prix à payer - parce qu'il y en a toujours un, n'est-ce pas ? Une vie pour une vie. Elle peut choisir de sauver ou d'assassiner. Lui n'a pas le choix. Tuer est la seule option. Laisse faire à la balle quelques tours de sa tête puis, comme un enfant attraperait un papillon, il lève sa main et referme son poing sur elle. Sent comme une micro-résistance un instant, une fraction de seconde - sûrement encore dirigée par... par quoi ? Son esprit ? Naïvement, comme il l'a vue avant-hier, il aurait cru comme dans un film de magiciens, qu'il lui fallait la main tendue, une baguette magique presque, qu'elle murmurerait des paroles incompréhensibles. Mais rien. Elle semble à peine concentrée et Nox n'sait pas si c'est une illusion ou si c'est aussi facile que ça en a l'air. Il ouvre la main, observe cette balle encore un peu rougie, de ce sang qui ne s'efface jamais. La fixe un moment en silence puis la pose à côté de lui. Comme si soudainement, son contact le brûlait. L'entend à peine, saisit pourtant bien ses mots. Prend son temps pour relever ses yeux tiraillés vers elle. Tiraillés par la fatigue - pas évident pour lui d'passer la nuit scotché à son écran à mitrailler chacune de ses réponses, tiraillés par la colère, la panique, la culpabilité, tout c'qu'il a pu ressentir depuis qu'il a passé l'pas de la porte.

Merci, souffle-t-il d'une voix si basse qu'c'est à peine audible. S'm'éprend pas sur le fait qu'elle ne lui aurait jamais répondu s'il ne l'avait pas poussée dans ses retranchements, s'il ne lui avait pas offert c'qu'elle voulait. Pourtant, mieux encore qu'une explication orale, il se sent comme privilégié d'avoir assisté à cette démonstration. Même si elle regrette sûrement d'lui avoir montré. Merci d'l'avoir épargné, de s'être ravisée, sûrement. Précise pas, prendra ça comme elle voudra. Semble épuisé, Nox. L'ombre du guerrier, a paumé la hache, baissé la cotte de mailles. Devrait pas, peut-être ? J'ai pas senti le coup partir. Chemin arrière. Repart là-dedans, à sa grande surprise. Sait pas pourquoi, Nox. Pourquoi il déraille alors que d'habitude, il arrive à tenir. Pourquoi l'train a quitté la voie alors qu'il est si près du quai de la gare. Pourquoi il se stoppe là, entre deux stations, dans une forêt étrangement calme et glaciale. Si j'étais capable du même art que toi, moi aussi je me serai ravisé. Encore un aveu. Regarde de nouveau la balle, comme pensif, soucieux. S'il semble fasciné par ce qu'elle vient de faire devant ses yeux, son regard n'a rien à voir avec du dégoût ou de la curiosité malsaine. Finalement, qui est-il pour juger ce qui est monstrueux ? Tu dis que c'est là depuis toujours... reprend-il, les yeux dans le vague, quelque part entre le projectile meurtrier et le divan. Relève les yeux vers elle lentement. Tu veux dire qu't'as jamais eu besoin d'apprendre ? T'es douée à c'point ? qu'il siffle, l'ombre d'un sourire chaleureux effleurant même ses lèvres. Pourrait pas se souvenir s'ils ont déjà pu discuter, simplement. Connaissent pas le calme, ensemble. Pourtant, se surprend à n'pas détester cet instant inopiné. Une trêve impromptue. Sait pas vraiment si elle l'écoute. Les yeux rivés sur son écran et à cet instant, Nox saisit que le calme, c'est déjà fini.

Pourquoi est-ce qu'il lui a envoyé ce stupide message sur le pas de sa porte ? L'aurait pas dû. Et à cet instant, l'regrette presque plus que d'lui avoir tiré dessus. Pensait juste à l'énerver encore un peu. Pensait pas, Nox, briser des secondes d'accalmie. Voit bien tout son corps entier tendu et il se fige lui aussi. Elle frappe avec frénésie et à peine sent-il sa poche vibrer qu'le projectile - bien plus gros qu'la balle contre sa cuisse, celui-là - vient le percuter droit dans la figure. S'le prend dans le nez, Nox. Putain, elle a de la force, la gamine. A déjà pu l'voir quand il n'arrivait pas à lui faire baisser l'arme de sa propre tempe. Le gadget qui s'en va ricocher au sol, l'flic qui porte la main à son nez dans un réflexe. Sent quelques gouttes sortir de ses narines. Putain. Sûrement que l'choc, sûrement qu'elle lui aura rien cassé avec son geste rageux. Mais putain ce que ça l'énerve. Elle s'est redressée, Nox se sent soudain tout p'tit là assis sur le canapé. Une main sous le nez, à subir l'assaut qu'elle vocifère. Lui crache presque dessus, avec tout l'venin qu'elle expulse d'un coup. Comme si quelques secondes de quiétude devaient être rattrapées tout aussi rapidement, avec plus de violence encore. Et la colère. Elle revient, la vicieuse. S'instille dans ses veines. Gravit les collines de ses artères, pulse jusqu'à son myocarde agité qui la renvoit, rapidement, dans chaque organe, dans chaque partie de son corps. Et le nom Blackwell qui ricoche à ses oreilles. Et ça l'rend dingue. Pourra bien prétendre à une jalousie féroce et illégitime, Nora. Pourra bien noter c'détail, quand il dira qu'il n'en a rien à foutre. Et Nox, il s'lève aussi, soudain, l'regard mauvais. Pas besoin d'armure, finalement, pour griffer. Pas b'soin de cotte de mailles pour mordre. Pas b'soin de toutes ces protections, qu'elle le flagèle s'il s'protège pas, mais à présent la seule chose dont il a envie, c'est la faire taire. La faire taire par la violence. L'seul principe qu'il maîtrise un tant soit peu. Non pas qu'il a le contrôle là-dessus, disons juste que l'habitude est plus rassurant que l'inhabituel.

Sont pas très loin, il la dépasse d'une tête et il fond sur elle rapidement, oubliant son nez, oubliant l'sang qui coule, oubliant son bras blessé. Ou peut-être que justement, il ne l'oublie pas et l'attrape juste là, sous la plaie. Juste là sous la tache rouge qui s'est répandue. Ta gueule ! grince-t-il en la forçant à reculer, comptant bien sur la douleur que ça lui provoquera pour qu'elle s'laisse faire, la tigresse. Mais pourtant, elle se dérobe. Il se sent comme aspiré par l'avant et comprend un peu tardivement qu'ils tombent. Elle en arrière, lui en avant, avec la force qu'il mettait à la repousser. Sait pas c'qui leur aura valu une nouvelle chute. La table basse, l'tapis au coin retourné, l'téléphone qui s'est pris dans ses pieds ? Sait pas, Nox, n'a pas l'temps de se le demander. Tente de se retenir de sa main libre mais ça ne marche pas. Se rattrape à cette putain de table basse, finalement, l'empêchant juste de s'écrouler de tout son poids sur elle. Pas salaud à c'point là, quand même. Quoique. Il l'encadre de ses cuisses, à son tour, jouissant déjà de cette même situation qu'avant mais retournée. Cette fois-ci, c'est lui qui a l'dessus. Et pour une fois, n'pense même pas à l'ambiguïté d'la position. À d'autres moments, il se serait plu à les imaginer ainsi dans un tout autre décor, l'coeur tout aussi saccadé, la respiration toute autant hachée. Mais va demander à Blackwell, Nora, va. Il approche son visage du sien, hargneux. J'crois pas qu'y en aurait beaucoup qui t'aurais tendu la main juste pour tes beaux yeux. Et tu sais quoi ? Ta reconnaissance vicieuse, de toute façon, j'en aurais pas voulu, et j't'ai pas sortie de la merde pour en avoir, de toute façon t'es incapable d'en démontrer et ça m'va très bien comme ça, qu'il lui crache avec rage. Oublié, déjà, le chien calme et intéressé. Oublié, quand elle vient là le piquer si sauvagement, si facilement. Renié, parce qu'il faut montrer les crocs quand on se sent menacé. Qu'est-ce qui t'a rendue comme ça, Nora ? Voix presque calme. Ton glacial, regard abrupt qui s'enfonce dans l'abysse de ses yeux comme pour y lire la réponse, la solution, le manuel d'utilisation. L'a pas débarquée avec le mode d'emploi, y a dix ans et Nox, c'est comme s'il commence à s'user. À perdre une patience qu'il n'a, finalement, jamais possédée. T'en fais pas pour moi, princesse, j'suis pas ta victime, même ce pouvoir-là, tu l'as pas. Reptilien, il se redresse lentement sans pour autant la libérer. Penche un peu la tête sur le côté, quelques mèches blondes qui chatouillent sa nuque. L'observe avec comme une méfiance colérique, s'demandant où elle va frapper encore, quelle arme elle va utiliser. Pourquoi tu veux crever à c'point ? Attrape son bras valide, cette fois, pas sanguinaire à ce point. Y enfonce ses ongles en le serrant avec violence. Hein, pourquoi Nora ? Pourquoi tu voulais à tout prix que j'te bute ? Tu t'en souviens, non ? Tu t'souviens avec quelle force et quel acharnement tu m'l'as demandé, hein ? Non, t'as pas pu oublier, Nora. Pourquoi t'avais cet air si désespéré d'embrasser la mort ? Celle-là aussi, tu l'aurais déviée, de balle ? Si ç'avait été prévu, si ç'avait été volontaire ? Si j'avais pas tout fait pour qu'elle vienne pas traverser ton putain d'crâne ? Tu t'plains de ton bras comme si on t'avais coupé les deux jambes. Pourtant, c'est rien à côté de c'que tu voulais. Alors pourquoi t'es pas encore crevée ? Pourquoi t'as pas fini l'boulot si tu l'voulais aussi fort ? Hein, pourquoi ? répète-t-il un peu plus fort. Une goutte écarlate s'échappe et atterrit sur son chemisier. Son propre sang. Merde. Obligé de la lâcher pour s'essuyer le nez avec négligence. S'en fout partout sur la main. Grognement agacé qui sort d'entre les dents serrées. J't'ai pas sauvé l'cul pour te buter. Et contrairement à c'que tu penses, j'te déteste pas encore à ce point-là. Aveu, encore, mais plus féroce, plus carnassier. Aveu à double tranchant, acéré des deux côtés de la lame. Et l'regard, qui dérive. S'fixe sur la tache encore plus évasée, sur l'sang qui perce le pansement, attaque le tissu. Et cette fois, l'odeur, elle n'est pas dans sa tête. Son regard semble crucifié sur sa blessure qui perle au travers de la protection. Et l'cerveau qui déraille, et la faim qui l'appelle, plus fort qu'aucun appel n'a jamais retenti. Et sa gorge qui se resserre, sa mâchoire qui claque déjà, à imaginer. L'pouvoir de la suggestion. Imagine la chair crisser sous ses canines. Imagine l'goût à l'acidité métallique. Voudrait reculer mais n'peut plus bouger sans risquer d'faire un faux mouvement. Une balle perdue.
Et il reste là, paralysé, crucifié au-dessus d'elle, sans plus savoir, finalement, s'il n'a pas lui aussi envie de la tuer. Pour son bien à elle, pour son bien à lui.
(and i won't be denied by you, the animal inside of you.)


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:44, édité 1 fois
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Bien sûr que c'n'est pas un art et il soupire en tournant la tête. Savait juste pas comment appeler ça, Nox. Mais s'justifie pas. Attend de voir si y aura une suite. Une deuxième démo, peut-être ? Mais non. Sinon apprendre que c'est inné, rien d'autre ne lui sera révélé. Des dizaines de questions lui brûlent les lèvres et pourtant, il reste muet. Comprend au moment où elle fixe l'écran d'son téléphone qu'c'est pas le moment. Et si ce moment a existé, il a volé en fumée à présent. S'jette rapidement sur elle, le loup. La bloque, la coince, voudrait la piéger. Mais même privée de bras et jambes, Nora, elle a toujours la gueule qui s'ouvre. Elle tient son visage à quelques centimètres du sien et un instant - un seul, court, fugace, mais bel et bien existant - Nox aurait envie de la faire taire en l'embrassant. Cliché, non ? Sûrement pour ça qu'il le fait pas. Puis, vicieuse, elle l'aurait mordue ou lui aurait vomi dessus. Persuadé qu'elle peut simuler à c'point, la gamine. Alors Nox ne s'y risque pas. C'est vrai, ça, pourquoi il l'a sortie de la merde, y a dix ans en arrière ? Crocs acérés, iris malicieux. Parce que tu m'faisais pitié, Nora. Tu sais, c'est comme à la SPA, les plus mal en point partent toujours les premiers. Il la maintient solidement malgré qu'elle vocifère toujours, essayant de rester calme - un bien grand mot - pour avoir la décence de lui répondre. Non, cette fois, il se fera pas juste hurlé dessus. Ben oui, bien sûr. Ben écoute, si j'en croise d'autres des sales connards dans mon genre - il imite sa voix - j'leur dirai qu'ils s'écartent vite, t'inquiètes, princesse ! Il aurait presque envie d'en rire mais elle a soudain un comportement presque inquiétant. Sa tête, qu'elle tourne dans tous les sens à s'énuquer. Son crâne, qu'il entend taper contre le sol. Bon sang, elle est folle pour de bon. Qu'est-ce qu'elle lui fait, là ? Une crise de démence ? Nox en a vu, pourtant, des tarés... Mais jamais ça ne l'a touché.
Parce que finalement, jamais ça n'était quelqu'un à qui il tenait un tant soit peu. Pourra dire n'importe quoi, à lui vociférer sa rage, quand finalement c'est bel et bien cette inquiétude fébrile qui l'a mené jusqu'à chez elle aujourd'hui.

Et puis les cris reprennent et finalement, malgré son souhait, il se laisse gueuler dessus, impuissant. Il peine pas vraiment à la tenir, il peine à rester concentré. Je te hais, Nox et putain, il la déteste. Il la déteste, il se déteste. Parce que finalement, putain, ça fait bien plus mal qu'ça en a l'air. À afficher un sourire victorieux quand il sent une piquet glacé lui enfoncer l'coeur. Mais il n'a pas le temps. Pas l'temps de vraiment comprendre l'mal que ça lui provoque. Pas l'temps de s'y attarder, pas l'temps de se détester, de la haïr. Parce qu'elle est là. La bête, continuellement tapie, qui n'attend qu'une faille, une opportunité pour glisser les crocs hors des barreaux. Aucune prison ne sera jamais assez solide pour la garder muselée. Et il sait pas, finalement, Nox. Si c'est la colère, l'inquiétude, la douleur, les coups, les cris. Sait pas c'qui lui a ouvert la porte, peut-être tout en même temps, finalement. Paralysé au-dessus d'elle, la maintenant d'une poigne de fer, même son regard a changé. Au milieu de l'océan de ses prunelles, ses iris se sont amenuisés, rendus à deux traits fins et acérés. Et la lèvre supérieure. Le tic. Qui vibre légèrement, se soulève, se remet. Fixe le sang, Nox. En a déjà l'goût dans la bouche. Et Nora, il sent même plus ses doigts qui griffent sa gorge. Il voit pas ses lèvres bouger, il n'entend même plus sa voix. Parce qu'Nox, il est déjà plus là. Propulsé quelque part à l'intérieur même de son crâne, enfermé à la place de l'animal, lui qu'a pris le contrôle. Et il hurle, il se débat. Mais la bête n'en a que faire. La bête n'écoute rien ni personne sinon la faim qui la tenaille, qui la réduit elle-même en esclavage. Finalement à se rassurer, à s'dire que c'est l'inquiétude qui l'a mené ici, à s'dire qu'il est p't'être un peu humain, p't'être qu'il se fourvoie, Nox. Peut-être que c'est l'animal qui l'a directement accommpagné chez elle, pour mieux s'en repaître. Pas pu oublier l'idée apparue y a deux jours. Peut-être pour ça qu'il a pas bouffé avec d'venir. C'est la bête qui contrôle.

Le seul contact qu'il sent, soudain, c'est une main qui se glisse dans sa nuque. Une caresse presque douce. Et Nox, l'souffle court, qu'a toujours pas bougé. Et d'un seul coup, sans prévenir, il lâche son bras et comme une immense serre de rapace, sa main s'empare de son poignet, c'lui là même qui s'est aventuré dans sa nuque. Et l'odeur du sang qui devient insoutenable. Et la vision, effroyable, du repas qu'il pourrait faire. D'la nouvelle victime. D'la voix qu'il entendrait plus l'insulter. Du corps qu'il n'étreindrait jamais plu sinon dans cette dernière danse où il la ferait fondre en lui, pour changer. Sa tête se tourne dans un geste lent et mécanique. Ses canines sont là, si près de sa peau. Sa bouche se tend presque vers la chair du dos de sa main, réagissant à chaque doigt qui pourrait esquisser le moindre mouvement. Et la main autour du poignet qui s'met à trembler. L'enfant qui hurle, si fort que Nox, il cligne plusieurs fois des yeux. Parce que ça lui vrille le crane. Il sait qu'il n'y peut rien, n'est-ce pas ? C'est c'qu'ils lui disent, les autres. Les autres de la même espèce. L'en a pas croisé beaucoup, l'flic, c'est vrai. Il lui semble que cet instant dure huit heures tant l'effort est éprouvant. Un filet de sueur perle sur son front et le long de son échine. Et au moment où il s'apprête à relâcher toute retenue, n'y tenant plus, il sent sa main courir sur son torse. Et ça lui fait comme un électrochoc. Les iris qui s'épreignent de nouveau de l'espace qui leur est offert. La voix de Nora qui parvient à ses oreilles. Douce comme il l'a jamais entendue, faut dire. On fait la paix, Nox ? Il doit rêver. Peut-être qu'il a commencé à la bouffer, qu'elle la butée avant de crever, et qu'la, il rêve. Cette impression de planer, d'avoir fumé déjà trois joints et de s'être enfilé la bouteille de whisky avec. La même qu'on a, après l'dernier acte du sexe, quand l'cerveau se met à flotter très haut. Il déglutit, la gorge est douloureuse, resserrée comme une canette qu'on écraserait entre ses doigts. Perçoit son visage, l'a jamais vu comme ça non plus, son minois. Si, souviens-toi. Chez lui, quand elle dormait. Il tient toujours son poignet entre ses doigts, s'en rend compte et sans le lâcher, délivre un peu d'espace, le serre moins fort. L'animal reste aux aguets, lui laissant comme le bénéfice du doute, lui laissant comme un sursis terrible. Et sans réfléchir, Nox, il se penche. N'a pas besoin d'le faire beaucoup, étaient déjà tellement prêts, et il écrase brusquement ses lèvres sur les siennes. Attrape sa lèvre inférieure. La mord.
Caresse piquante. Sait bien qu'c'est pas ça qui va ni le nourrir ni la transformer. Essaie de se calmer bêtement, peut-être, encore en quête du contrôle. Sent l'goût tant désiré se déposer sur ses lèvres, le lui partage. De force, sûrement, la maintient face à ce revirement brutal. Pour mieux la tromper. Pour mieux lui mentir. L'aura pas vu, n'est-ce pas ? Comment pourrait-elle deviner, de toute façon ? Peut pas, peut pas. Cherche à se rassurer. Cherche à remplacer une faim par une autre. S'étonne même du recul de l'animal, comme s'il avait trouvé la cure. Fait durer l'instant, l'a le dessus, n'aura pas la force de le repousser la gamine. S'demande si à la place de la bouffer, il serait pas soudain capable de la forcer. Si finalement, le monstre qu'il porte ne pouvait pas le transformer en pourriture à tous les étages. N'l'a jamais fait pourtant. Mais s'il pouvait ? Presque que ça s'rait pire que de la goûter. S'révulse à penser ça et pourtant, sournoisement, l'esprit malsain qui l'anime lui donne encore plus d'énergie à mettre de sa bouche contre la sienne.

C'est l'souffle court qu'il s'retire pourtant. Lâche le poignet. Lâche son bras, sans regarder la blessure. La bête a reculé face à l'instinct primaire et sexuel. Pas l'moment de la faire revenir. Même s'il sent ses crocs l'effleurer, qu'il la sent tout proche, à gratter contre les parois de son crâne comme un chat l'ferait à la fenêtre pour entrer. Sur son visage, aucun trouble pourtant. Un sourire amusé qui s'affiche même. L'seul moyen pour te faire taire. Comme si l'moment après n'avait pas existé. Comme si elle s'était pas radoucie, comme s'il était pas resté figé. Comme si elle était encore en train de gueuler l'instant d'avant. Comme s'il était en plein déni, que s'il le mentionnait pas, ça n'avait pas eu lieu. Finalement, son cliché, il l'a eu. Il se relève péniblement, sent son dos protester - trop vieux pour ces conneries, qu'il disait, non ? - et la délivre de l'emprise de ses hanches entre ses jambes. Va pas bien loin, Nox. Lui faut partir là, maintenant. Se sent exténué, comme s'il venait de courir un cent mètres. Lui faut juste reprendre son souffle, reprendre ses esprits, être certain qu'il s'jettera pas sur le premier passant en bas d'la rue, en plein jour. Non, préfère encore se terrer ici, s'cacher hideusement l'temps que ça passe. Si ça passe. Alors, s'laisse tomber pas très loin, juste là sur le canapé. Attrape la bouteille restée sur la table. Leurs verres ont roulé au sol, merci l'tapis qui a amorti la chute. Il en ramasse un, secoue la poussière qui pourrait s'y trouver. L'remplit et l'porte immédiatement à ses lèvres. On peut encore voir. Sa main qui tremble légèrement. L'regard qu'est pas encore tout net. Encore dévoré par la faim, même si Nox sait même plus laquelle tant il les a toutes réveillées de concert. Fouille dans ses poches. Sort une clope, l'allume sans même chercher à savoir si y a un cendrier. S'en fout, Nox. Doit décompresser, là. Fuir son regard, surtout. Pas la laisser deviner - mais c'est impossible. Il se le dit, se le répète, s'en convainc même ; elle n'a pas pu savoir. Sûrement qu'elle a dû flipper qu'il la viole, ouais, sûrement qu'c'est ça. Et ça vaudrait p't'être mieux, finalement. Attrape aussi son téléphone, fixe l'écran avec surprise quand son nom s'affiche - Nora - sur l'écran, lis l'message. N'ressent même pas la colère escomptée sans doute, comme si son organisme était vidé de tout autre sentiment s'excluant aux faims primaires et bestiales, comme si y avait plus que ça d'accessible. Sourit même, sans la regarder, flâne sur son clavier. Le pose sur la table avant, d'enfin, poser les yeux sur elle. L'a toujours pas dit un mot. La clope qui se consume, et finalement, comme un geste de pardon, lui tend son paquet. Tiens, qu'il lui propose, comme si ça pouvait l'amadouer, lui dire t'as rien vu et puis, il trouvera bien de quoi dire. Passe une main sous son nez, mais ça ne saigne plus. Passe sa langue sur ses lèvres, sans la lâcher du regard dévorant et insistant, involontairement peut-être, se repentant de son goût. Baisse la garde un instant, soupire, s'autorise une seconde de calme et de relâche.
Désolé pour ton bras, qu'il s'entend alors lâcher et il détourne le regard la seconde qui suit. Pas encore prêt, pourtant, pour qu'elle lui tombe dessus de nouveau. Pas encore prêt pour rien, à dire vrai. Les bras encore chargés de missiles destinés à la dévorer, soit par les crocs soit par les reins. Rallume une clope. Tire dessus avec une nervosité qu'il cachera mal. Trop fébrile. Trop sincère. Quand l'masque s'est cassé la gueule et qu'aveugle, il n'sait plus reconstruire le puzzle.



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" i feel the chemicals kickin' in "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @nora everdell
N'a même pas entendu le grincement du couteau sur le plan de travail à la cuisine. N'a pas pu y faire attention, l'cerveau paralysé avec une seule idée, une seule envie ; celle de la chair. Celle de contenter un besoin vital et primaire : se nourrir. L'baiser a des goûts d'incendie, de peaux consumées, de fureur étrangère. Il peut sentir ses dents crisser contre ses lippes et ça le fait redoubler d'énergie, Nox, quand il essaie de remplacer des ardeurs par d'autres. Et ça résonne encore dans son crâne, pourtant. On fait la paix, Nox ? Il s'arrache à elle de la même manière qu'il lui a fondu dessus ; avec vivacité et sans prévenir. Il la laisse là, allongée au sol, comme une mourante. Mais ça aurait pu être pire, n'est-ce pas ? Elle aurait pu être mourante. Ou juste déjà plus là, d'ailleurs. Et alors qu'il s'allume une clope, sent comme la nausée lui monter à la gorge. Voudrait lui dire qu'elle peut bien crever pour la paix, et pourtant, s'entend murmurer si tu savais comme j'en rêve. A envie de s'arracher la gueule, là tout de suite. Pourquoi a-t-il dit ça ? N'comprend pas, voulait l'incendier, la... la.. plein de choses mais pas ça quoi. Pourtant, l'a pas pu dire autre chose. Ca a été plus fort que lui. Le note en sms, comme pour faire penser à une blague, si elle a entendu. Peut-être qu'il a dit ça trop bas.
Note sa démarche chancelante, ses jambes qui semblent trembler. Peut-être qu'il se fait des idées. S'enfuit vers la cuisine, en pensant qu'elle va sans doute chercher à sauter par la fenêtre pour le fuir, fuir même son appartement, qu'même un hôtel miteux sera mieux pour le rester de la journée. Mais il oublie peut-être qu'il s'agit de Nora. Fuir serait un abandon, n'est-ce pas ? Une défaite. Mais plus le temps et les évènements détraqués s'enchaînent, plus Nox pense qu'il ne peut y avoir aucun gagnant entre eux. Remarque même pas qu'elle lui vole une clope, embrumé par la fumée d'la sienne, qu'il avale comme un drogué prendrait sa dose. S'concentre sur l'odeur du tabac, s'concentre sur les jeux de brume épaisse que ça fait devant son museau. Puis elle se réintègre à son champ de vision, et Nox garde fermement le regard vissé à la table basse. Son pansement ? Sérieusement ? Il ne veut même pas regarder dans quel état c'est, la bête gronde encore trop, elle remue là, juste sous la peau. N'voudrait pas risquer ce qu'il semble avoir réussi à échapper. Mais au moins, ça l'rassure. Pas moyen qu'elle se doute de ce qu'il vient réellement de s'passer si elle lui sort un truc pareil. Il hoche lentement la tête. Oui, s'en aller. Dans quelques minutes, quelques heures, n'en sait rien Nox, combien de temps ça met à passer. Généralement, il se retrouve dans cet état devant une proie et généralement, prend pas autant de soins à lui laisser la vie sauver. Toujours muet, toujours ankylosé. Sent ses mains qui fourmillent, bougent quelques doigts, se reconnecte à la réalité alors qu'elle se penche sur lui. Et enfin, lui accorde son regard qu'il pose dans le sien avec férocité alors qu'elle se penche vers son visage. Et putain, à cet instant, qu'il a envie de l'attirer à lui. C'en est démentiel, cruel. Repousse ça au fond de sa caboche. Pas l'moment, putain ! Mélange tout, Nox. S'passe la langue sur sa lèvre inférieure, s'contente du goût métallique qui lui est resté en bouche, comme les tanins d'un grand vin. Détourne son regard, mais c'est sans compter sur les mains d'la proie qui viennent relever son visage.

Forcé d'la regarder, il cherche dans ses yeux c'qu'elle pourrait penser. Et ses mots lui glacent le sang. Forcément. Comment peut-elle savoir ? Et si elle avait simplement toujours été au courant de leur existence ? Met une seconde de trop à répondre, ça tarde parce que ça cogite sévèrement, voudrait pas s'vendre alors qu'il semble déjà sur le charriot direction le marché de bêtes. Prend le taureau par les cornes, alors. Affiche un nouveau sourire empoisonné. Pourquoi, t'as eu tellement d'amants qu't'as le VIH ? Boh, si c'est ça, j'dois déjà l'avoir. Pousse un grand soupir. Pourquoi n'a-t-il même plus envie de se battre ? Il se sent épuisé. Sévèrement atteint. Et ses doigts qui glissent le long de son visage, c'est presque tendre, c'est presque délicieux, pourrait presque en profiter, Nox, s'il ne se demandait pas quand le piège allait lui tomber sur la gueule. Parce qu'avec Nora, y a forcément un piège, pas vrai ? Reste sur le qui-vive, aux aguets, comme un animal traqué. Semble pas choquée, la gamine. Si elle avait compris sans connaître, elle le serait. Devine peut-être alors qu'il n'est pas le premier qu'elle croise. Sait pas vraiment s'il doit y voir du bon ou du mauvais dans cette supposition. S'trompe peut-être, lui aussi. Et elle continue ses attaques volontairement ciblées. Cette fois, Nox n'a plus aucun doute quant au fait qu'elle a compris. Oh, mais tu l'as déjà pris, ce risque, Nora. Voix lente, chaude et grave, tandis qu'il la fixe lui aussi au travers des volutes de fumée. N'a pas encore fini sa clope qu'il songe déjà à en rallumer une autre. Super. Va l'chercher, alors. Tu lui dis qu'il prenne une bouteille de rouge, un Bourgogne s'il a, j'ai toujours rêvé de déguster ça avec un bon Gevrey-Chambertin. S'retrouve avec la bouteille qui cogne contre son torse, la dévisage lentement. Elle veut le saouler ? Pour pouvoir lui soutirer plus d'informations ? Pour pouvoir le voir rester ? Rêve pas, Griffin. Ne cherche même plus à se cacher, n'a pas tenté de nier ce qui semble être si évident, n'se doute pas qu'elle puisse en douter, la croit aussi sûre qu'elle le prétend et c'est grâce à ça qu'il ne cherche pas à se défendre. Peut rien dire pour contrer ce qu'il vient de se passer. L'coup de feu, encore, ça peut toujours être négocié, on saura jamais vraiment s'il a appuyé seul, quand, comment. Mais là. . Y a pas photo, n'est-ce pas ? Et puis, si elle semble trop menaçante pour lui, l'aura toujours la solution d'la bouffer. C'est pas comme si l'envie manquait, de toute façon.

Son genou qui glisse entre ses cuisses, ça lui donne le tournis. S'concentre en prenant une bonne rasade, garde la bouteille en main, la clope de l'autre. Pour s'empêcher d'la toucher, peut-être. Comme s'il avait peur d'se brûler à son contact. S'enivre de l'odeur du whisky bon marché, d'la fumée âcre de leurs cigarettes, d'son parfum même, qui vient ricocher contre ses narines. Et ça lui fait presque oublier la fragrance du sang. Pas l'goût, qu'il a encore au bout d'la langue. L'assomme d'une nouvelle gorgée brûlante. Depuis combien de temps ? La bête remue. Fait vibrer ses entrailles. Grondement sourd qui tonne jusque contre son crâne. C'est dans ta tête, Nox. Y a pas de bête en toi. Cligne des yeux. Tu es la bête. Affronte son regard, avec un regain d'énergie soudain. Peut pas savoir si c'est parce qu'il aurait envie d'elle ou bien qu'ladit bestiole se réveille un peu de sa torpeur. Il se lève d'un seul coup, se retrouvant nez à nez avec elle, plonge dans son regard avec une dextérité troublante. Dépose la bouteille. La repousse lentement, main sur sa hanche. La dépasse, s'enfuit.

Il ne remarque rien d'anormal dans la cuisine, ne pourra jamais prétendre avoir su quelles étaient ses intentions. Avise le cendrier, écrase sa clope dedans, récupère son paquet qu'elle a laissé là. S'en rallume une. Rapproche le cendrier, l'dépose sur la table basse, n'a toujours pas répondu. S'approche d'elle, colle son corps à son dos. Ses mains agrippent ses flancs tandis qu'il susurre à son oreille : T'as l'air de ne jamais te lasser, Nora. Il la contourne sans vraiment s'éloigner, rappant son corps contre le sien sans pudeur aucune. Tient d'une main sa clope, de l'autre, approche ses doigts d'son minois. Ses yeux passent de l'un à l'autre. Du danger, du risque. De moi. Ses doigts glissent sur sa joue, son menton qu'il maintient dans sa direction. S'approche bien trop près, sent son haleine alcoolisée, devinant qu'la sienne doit être similaire. Laisse leurs lèvres se frôler. Putain. Joue avec le feu, lui aussi. Mais peut pas s'en passer. D'ce feu, de cette adrénaline. De ce danger, ce risque. D'elle. Crèvera, à force de se frotter à elle, finira noyé sous les épines qu'elle plante sous sa peau à chaque fois, à chaque mot, à chaque contact. Contact qui l'appelle, de bien des façons. Si tu veux tes réponses, on va jouer à un jeu. Penche la tête, ne s'permet pas d'finir son geste entamé. Ou peut-être que c'est volontaire. C'est une question à tour de rôle, qu'il souffle lentement sur son visage, avant de se décaler juste assez pour faire passer sa clope entre leurs deux paires de lèvres sans la brûler, inspirant avec lenteur et concentration. Une fois toi. Souffle la fumée en plein sur le visage. Une fois moi. Comme si elle était débile et qu'il fallait lui expliquer. Semble détendu quand tout son organisme crie à l'urgence. S'rabat sur l'alcool, nouvelle rasade à même le goulot vu que visiblement, plus de manières vis à vis de ça. Puis il grimace, sans aucun rapport avec la liqueur. Froisse son nez. Mais avant ça, je t'en prie. Trouve un truc pour ton bras là. J'te refais ce que tu veux tant qu'ça dégueule pas de tous les côtés, mais faut emballer ça, sinon... Pas besoin de poursuivre, elle devinera très bien sans son aide, n'est-ce pas ? Et comme pour lui assurer qu'il ne plaisante pas, lui présente un sourire carnassier, entre l'amusement et la sincérité. Fixe deux secondes sa blessure qui perce le pansement, le tissu, tout. Mine dégoûtée quand il aimerait planter ses dents directement au milieu. Peut pas risquer ça, Nox, pas maintenant qu'un contrôle fragile semble être rétabli. Aspire une nouvelle bouffée de tumeur en bâtonnet. S'laisse tomber dans le divan, de nouveau. Passe de nouveau la langue là où ses dents ont effleuré ses lèvres. En savourent la douleur piquante, à peine perceptible. S'y accroche, naïvement. Après, tu sauras depuis combien de temps.



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" i wanna run and hide "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @"nora everdell"
S'échappe même un rire de ses lèvres. Non, pas besoin, tu gagnes sûrement haut la main, qu'il raille, autant victorieux qu'amer, finalement. Putain. Semble choquée. Semble pas s'attendre à ce qu'il avoue presque. Mais pris sur le fait, de quoi pouvait-il nier ? L'a pas d'argument, Nox. Deux fois qu'il lui bondit dessus façon chasseur affamé, peut plus mettre ça sur un autre compte. S'demande juste comment elle est au courant. Et si bien plus de gens qu'il ne le pense connaissaient l'existence des wendigos ? Egoïstement, Nox se fiche des autres de son espèce, pense qu'à sauver sa peau avant tout. Bon, s'ils pouvaient aussi n'pas buter Asta, à la limite. Sa jambe coincée entre les siennes, Nox resserre les genoux pour la garder prisonnière, au moins le temps de lui répondre. S'penche en avant, enfonce son regard dans le sien, au-dessus d'elle. Pour toi ? Hum... Fait mine de réfléchir. Sa main vient attraper sa jambe, serrant doucement mais fermement. Comme si par le simple toucher, il s'imaginait déjà la déguster. Voix sérieuse, c'qui rend la conversation bien plus tordue qu'elle n'y parait à entendre leurs tons légers. J'suis persuadé qu't'es plus corsée que les autres. Faut quelque chose avec plus de corps, tu vois ? Resserre encore son emprise sur sa jambe, sa main qui remonte le long de sa cuisse, l'regard féroce, sincère et troublant. Peut-être un Saint-Emilion. On croirait aisément qu'il y réfléchit vraiment, l'salaud. S'laisse retomber dans le divan en relâchant toute prise sur elle. T'as raison. T'es hors de prix. Détourne le r'gard, sourire lisse pourtant affiché au coin de ses lèvres.

Elle s'agrippe à ses hanches alors qu'il rôde autour d'elle. Il la laisse faire, non pas qu'ce contact le dérange. Semble intouchable, à cet instant, n'laissant pas ses mots acides le piquer. A renfilé l'armure, Nox, même s'il n'sait pas de quel bois elle est faite, cette fois. Enfonce ses yeux dans les siens, les pupilles un peu trop rétrécies encore. La bête est là, elle remue et Nox tente tant bien que mal d'la remplacer par un autre animal. Je sais, Nora. J'suis rien. Mais arrête de le répéter tout le temps, à force, je vais commencer à penser que tu mens. Puis heureusement que j'suis pas ton psy, il doit s'être suicidé avec toi, non ? Mots choisis avec soin. Montre pas comme ça l'affligerait qu'il soit réellement rien. T'pensais quoi, Griffin ? Non, on n'a pas de parade nuptial et puis tu sais, demander les gens en mariage, c'pas mon truc. On s'contente de les bouffer, ça va plus vite. Toujours sérieux malgré l'sourire qui pointe toujours un peu plus. Il la laisse s'éloigner, ressentant comme immédiatement la gelure du manque, comme si elle était devenue une drogue réelle. Bien trop mauvaise, bien trop accoutumée. Vicieuse, de celle qui vous révulse dans sa présence et laisse pourtant une marque glacée dans son absence. Profite d'être seul pour recadrer ses pensées, d'calmer ses faims multiples à l'égard d'Everdell. La voilà déjà qui revient alors qu'il pose la bouteille où il a imprimé sa bouche autour du goulot. Plus d'gêne, fait comme chez lui, Griffin. C'est pas comme s'ils en étaient aux préliminaires, avec Nora. Ont toujours franchi toutes les limites et encore aujourd'hui, semblerait qu'il n'reste plus vraiment d'interdit entre eux. Fuit toujours un peu du regard la cicatrice, pourtant il va devoir s'y confronter. Sait pas vraiment si c'est une bonne idée - sait clairement que c'en est une mauvaise, en vrai. Pourrait la planter là, qu'elle se démerde avec son pansement, pourrait s'casser, l'flic. Mais la vérité est plus dérangeante, plus noueuse ; il n'en a aucune putain d'envie, d'se casser. Sait plus quelle envie le motive le plus à rester. Y en aurait trop à citer. Des claires et des tabous. Non mais c'est pas avec des sparadraps d'la taille d'un doigt que je vais faire quoi que ce soit... qu'il grommelle en fouillant dans la boîte. Attrape plutôt les bandes et les compresses, trouve un flacon de désinfectant aussi, et s'tourne enfin vers elle. Enfin vers la blessure qu'il lui a faite, bien qu'involontairement. Verse de la solution sans ménagement, sans s'demander si ça va lui faire mal. Il est concentré. Ses dents sont serrées, p't'être pour empêcher sa lèvre supérieure de tressaillir. D'un seul coup, elle le mord à l'épaule et il détourne sa faim terrible vers cette sensation mêlée de douleur et de... désir ? que ça fait naître en lui. Ou plutôt accroître. Ignore ses mots, occupé à se dépatouiller avec la bande qu'il déroule, coupe en usant de ses canines acérées, avec brutalité, comme s'il s'imaginait mordre dans sa chair. L'sang s'écoule pas trop, l'est étonné qu'en deux jours, la plaie ait cicatrisé à ce point. N'sait pas, Nox. Qu'la mort veut pas d'Nora. Et s'il le savait, sans doute qu'il s'dirait qu'au moins, il l'a un peu plus pour lui. Pas franchement enclin à partager, Nox. Elle en rajoute, avec les mots, et l'flic serre les dents. Il y a cet instant, un peu particulier, où il se fige tout entier. Où il sent les poils de son échine se redresser, venir courir le long de ses bras dans un frisson glacé. C'moment où l'odeur du sang s'fait plus forte. Alors, il accélère la tâche, en gestes abruptes. Sa main sur sa cuisse qui joue des percussions fait naviguer son esprit entre son estomac et ses reins.

S'arrache enfin à la tâche en scotchant le tout d'un coup de ruban adhésif. S'est pas trop mal débrouillé, pour quelqu'un qu'est pas habilité officiellement à faire ce genre de choses. Pour quelqu'un qu'est pas habilité officieusement du tout à s'titiller autant. Parce que pour sûr, ça lui a demandé un effort commensurable mais Nox n'en ressent qu'une fierté profonde, à cet instant. D'pas avoir encore cédé. D'maîtriser la bête, même si en gardant éveillée une autre envie bien familière à sa présence. Voilà, tu - Et la voilà qui se jette sur lui d'un seul coup, et ses dents se referment sur son cou. Bordel. Il s'interrompt net, pris de court. Ses idées s'envolent, il essaie de les attraper, mains tendues vers le ciel. - ressembles à une momie mais au moins, c'est emballé, qu'il finit dans un souffle, comme s'il était resté en apnée trop longtemps. Est-ce que c'est cette impression-là que ça lui a fait, quand il s'est jeté sur elle ? Parce que, putain, Nox trouve ça absolument indécent, cette façon que ça a de le stimuler encore plus, de l'exciter s'il faut parler franchement. Pas sûre que ça soit ça qu'elle ait ressenti, par contre, quand l'adrénaline de la mort se mêlait à ses élans à lui. Mais elle ne s'arrête pas et alors qu'elle lui attrape l'oreille entre ses dents bien trop curieuses, il délaisse la boîte en fer qu'il pose sur la table basse aléatoirement pour venir ensuite saisir, entre ses doigts crispés, les pans de son t-shirt. Il tire vers lui, pour la faire un peu plus basculer tout en s'y agrippant avec force. Plante ses iris dans les siens. En détaille les nuances, les reflets ; prend son temps. Et il tend la nuque, pour venir poser son souffle sur sa gorge. Juste là où pulse son sang, une main remontant, ses doigts viennent alors saisir sa nuque, doigts écartés pour en couvrir toute la surface. Il sent presque sa jugulaire qui l'appelle. N'veut pas l'étrangler, Nox, mais contrôle mal ses impulsions alors laisse sa main retrouver l'tissu pour pas risquer de dérailler. Mais c'est sans compte sur son minois qui vient chatouiller la peau fine de son cou, ses lèvres qui s'entrouvrent, menaçantes. Il dépose un baiser brûlant au creux de sa gorge, puis la mordille soudainement. Pas assez pour la blesser, juste pour la titiller, tirant un peu de sa peau entre ses incisives. Il vient l'imiter, remontant jusqu'au lobe de son oreille qu'il mordille avec précision. J'aimerai bien voir ça, tiens... souffle-t-il comme une ultime provocation. Il se recule d'un seul coup, pour la contempler.

Contempler son travail, qu'il dira, propre et soigné - du moins, le plus possible. Contempler ses courbes, son visage, la marque rouge qui s'imprime dans sa nuque quand il a certainement la même aussi, ainsi qu'à l'épaule. L'regard obscurci, toujours trop fin, trop acéré. Et la voilà qui le mord à la joue, putain, il va raconter quoi ? Au poste, demain, quand il va s'pointer avec des morsures partout, comme un ado couvert de suçons ? Peu importe. Finalement, ça n'compte pas tant que ça, à cet instant. Deux ans, qu'il lâche d'une voix rauque en la repoussant, malgré bien sa propre volonté. Il n'arrive plus déjà à se concentrer, doit rester focalisé, ne jamais lâcher la garde. Tu voulais savoir depuis combien d'temps. Vrille son regard au sien, attrapant son visage entre ses mains, un peu trop fermement sûrement, ses gestes rendus brutaux par la tension qui l'anime. Trop contradictoire, à la repousser pour mieux l'attirer de nouveau à lui. Il se penche sur elle, on croirait qu'il va l'embrasser mais ses dents se saisissent de sa lèvre inférieure sur laquelle il croque, sans aucune gêne. Il goûte de nouveau à ce sang qu'il imprime à chaque fois un peu plus, comme un en-cas pour calmer la faim terrible, pour la faire reculer. Un doigt vient appuyer sur la blessure créée ou plutôt rouverte, traçant un sillon rougeâtre sur sa lèvre. La frustration d'y a deux jours est toujours là, renforçant plus encore l'électricité qui le parcourt. Ses yeux sont dévorants et s'il avait pu l'avaler d'un simple regard, sans doute que c'est à cet instant-là que ça serait fait. Lui semble perdre un peu les pédales, perdre le nord, tout en tachant de rester ancré dans ses positions. L'a envie de céder, Nox - que ça soit de la bouffer ou de la prendre là, maintenant, sans autre forme de politesse. Mais il sait pas trop. Dans cet état, il sait pas trop comment la bête réagirait. Si elle se reculerait au fond de son âme pour attendre son tour patiemment ou si cela ne ferait que l'exciter encore plus. Pourtant, il continue. Il glisse ses mains froides sous son haut, effleurant le creux de son ventre de ses doigts qui explorent, parcourent, comme si c'était la première fois. Comment tu sais que je... enfin, qu'on est là ? Qu'on existe, qu'il voulait dire, mais ça semblait trop surnaturel. Il la fixe, et ses doigts se glissent jusqu'à sa poitrine, sans la moindre gêne aucune. Ses yeux descendent lentement sur son corps si près, trop près, sur ses jambes repliées sous elle, avant de revenir la fixer, sans déloger ses mains baladeuses. Et tant pis si tu l'aimes pas, mon jeu. Il se penche, sa main se glisse dans son dos et l'attire un peu plus vers lui. Leurs torses se frôlent et il vient l'emprisonner, d'une main remontée dans ses cheveux qu'il agrippe, l'autre toujours au creux de ses reins pour la maintenir fermement contre lui. Ce qu'elle ne va pas aimer, à coup sûr. P't'être pour ça qu'il agit de la sorte. Que tu l'aimes ou pas, on va y jouer Nora. Sinon... Soupire, se penche, effleure sa joue de ses dents. Menace voilée, pas besoin de mots pour préciser la fin de sa phrase. S'permet pas de l'embrasser, pourtant. Sait qu'alors, dans son état, s'ra plus capable de lui poser la moindre question. Qu'elle en profitera, se défilera. Sait très bien qu'elle peut l'avoir comme ça, n'est-ce pas ? Qu'il est trop faible, qu'il est trop homme pour lui résister, et que c'est sans doute la seule solution pour qu'il oublie ce jeu à la con et ses questions indiscrètes. Pourtant, il en a tellement à lui poser.
Et pour ça, il lui faut retenir les laisses, peu importe l'nombre d'animaux qui s'entassent au bout.

Alors d'un seul coup, ses mains s'envolent, disparaissent. Il s'recule, se rassoit face à elle, jambes en tailleur. Allume une clope d'une main, la bouteille de l'autre, s'occuper les doigts, l'esprit. Alors, Nora ? Pour avoir deviné, c'est qu'j'suis pas le premier que tu croises. Je me trompe ? Non, il s'trompe pas et soudain, possessif, s'demande la route duquel elle a croisé avant la sienne. Presque jaloux d'pas être son premier wendigo, l'Griffin. Presque jaloux qu'un autre ait livré ce genre de secrets. Presque trop protecteur, Nox, quand il s'imagine qu'on a déjà voulu la bouffer. C'est à lui qu'c'est réservé ça, personne d'autre a l'droit. Non, personne.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:45, édité 1 fois
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" poisonous vibrations "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @"nora everdell"
Accélère le mouvement, pressé d'en finir avec ce pansement, avec cette vue d'points de suture complètement dévergondés, avec cette odeur macabre qu'il peine à tenir éloigné de ses narines. Nora reste Nora, peut pas s'empêcher d'toujours faire des commentaires, d'le pousser. Un jour, il la bouffera vraiment, c'est assuré, c'est écrit quelque part il sait pas où, mais il est certain que c'est écrit. M'semble t'avoir jamais vue aimer la délicatesse, qu'il grogne derrière un sourire effronté, désireux de la prendre à ses propres pièges - en espérant que piège il y ait, en fait. N'est sûr de rien, Nox, avec Nora. Toujours à prêcher le faux pour savoir le vrai, toujours à émettre suppositions dont elle ne donne jamais réponse claire, toujours en indices qu'il assemble, comme les pièces d'un puzzle. Mais il lui en manque toujours, des pièces, alors il comble les trous avec des hypothèses, celles qu'il aimerait bien croire, souvent naïvement. Le pansement de fortune est derrière eux, l'flic est bien soulagé d'en être débarrassé et il vient, immédiatement, oublier l'odeur du sang contre celle de son parfum, le minois niché au creux de sa nuque qu'elle tend, offerte. Rien que cette vision suffirait à l'emballer, Nox, et si on y rajoute les quelques soupirs qui s'échouent à ses oreilles et qu'il ne manque pas de relever, assurément, ça lui suffirait. Mais y a plus gros enjeu à cet instant, même si au fond de lui, il aimerait juste céder aux plaisirs de la chair comme ils l'ont si souvent fait. Mais il sait, Nox. Il sait qu'il n'aura sûrement pas d'autres chances de la questionner. Il ne peut pas s'permettre de laisser passer cette chance, même si cela donne un résultat inédit entre eux. Un semblant de discussion, sous les armes de la provocation. Il songe, un instant, qu'faudrait cesser les nouveautés, qu'ça fait qu'accentuer l'attrait malsain, le lien tordu qu'ils ont entre eux, malgré la fierté qu'ils auront à affirmer l'contraire.

Et y a ces soupirs insatiables, l'est sûr qu'elle le fait exprès, qu'elle les simule, peut pas s'permettre d'imaginer qu'ils sont inopinés, qu'elle les contrôle pas, persuadé qu'ils n'existent que pour le faire vriller un peu plus. Sait bien qu'elle les connait, les hommes, Nora. Va pas aller s'voiler la face, pas naïf à c'point, Griffin. Sait bien qu'il est pas l'seul - et quelque part, ça l'rassure aussi. Il sent ses bras qui s'enroulent autour de lui, sait plus s'il voudrait la repousser ou la serrer contre lui. Profiter un instant, une seconde seulement, de cette proximité presque douce si on en oublie les morsures mutuelles, incapables l'un et l'autre de s'offrir ce qui ressemblerait à de la douceur. Connaissent pas, ça. L'ont jamais appris, l'ont jamais testée. Elle le lâche brusquement, s'défend pas la parole et le regard qui lui lance, clairement, signifie qu'il l'a prise sur le fait. Sûrement encouragée par l'alcool. Putain, il y pense, doit même pas être quinze heures, s'sent déjà papillonner, l'esprit embrumé. L'ont déjà bien entamée, la bouteille. J'me le permettrai pas, Nora, qu'il souffle d'une voix langoureuse, rendue rauque sans qu'il n'y puisse grand chose. Rendue vibrante par l'désir, quand il dira qu'c'est à cause de la faim. Ivre, déjà, de son parfum, de son contact. Peut pas s'en empêcher, d'glisser ses mains contre sa peau, savourant le contact glacé de ses extrémités contre son ventre chaud. Sent bien, quand il déchire sa lèvre, qu'elle voudrait l'écarter d'elle. Le fait pas, pourtant. Prend sa revanche, Nora, à s'infiltrer sous son propre t-shirt à son tour, comme deux adolescents qui s'découvrent pour la première fois, qui s'allument gentiment, comme s'ils n'osaient pas. Elle met du temps à répondre, trop de temps, et Nox ça lui permet de s'déconcentrer. Il essaie d'rester concentré au maximum mais son esprit imagine déjà son corps contre le sien. Et à ses mots, il raffermit la prise de ses mains sur ses seins, les encadrant de chacune d'elles. Serre un peu fort. Mais la réponse n'lui plait pas. Pas ça qu'il demandait, et ça fonctionnera pas, c'petit jeu. L'attire jusque contre lui, et se cambre fortement en sentant ses griffes lacérer la peau de son dos. Elle se fait tigresse face au loup. Bien connu qu'le tigre a une plus grande gueule, hein. Trouve la force d'la repousser, avant d'craquer complètement, s'arracher à sa peau, à ses lèvres, à ses dents piquantes. Semble vexée, la gamine et ça lui arrache un sourire victorieux. Aurait presque la crainte, un instant fugitif, qu'tout s'arrête là. Mais elle revient encore, il s'en trouve presque flatté, l'Homme qu'il est. Rassuré, soulagé. Peut pas s'imaginer s'séparer d'elle, à cet instant, et cette pensée l'effraie quand elle vient cogner dans son crâne. Bien plus addict qu'il ne le prétendrait, comme un drogué dans le déni, à dire qu'c'est que pour passer le temps en niant avec assurance que c'est par besoin. Une main s'invite sur sa cuisse, elle sait comment il fonctionne et si d'autres en seraient flattés, Nox se sent piégé par cette emprise qu'elle exerce sur lui. Persuadé qu'elle est parfaitement conscience du pouvoir malsain qu'elle pourrait clamer haut et fort. Pourrait même pas l'nier, quand il la laisse lui dérober sa clope sans même avoir prévu l'coup, trop occupé à rester concentré, à ignorer ses doigts contre l'creux de sa jambe.

Perd l'nord, le lieutenant, l'esprit enfiévré déjà, qu'elle lui grimpe déjà dessus, s'laisse faire en montagne tranquille quand elle s'invente alpiniste experte. Sait pas combien d'fois ça s'est déjà passé comme ça, pourtant jamais d'cette façon, y a quelque chose de nouveau qui le dérange profondément. Il se retrouve les mains libres, entend la bouteille rouler au sol, grimace. Hé, j'ai soif, qu'il peut pas s'empêcher de râler, pour donner le change, pour pas s'laisser noyer. Mais n'peut rien faire, Nox, dira qu'il pouvait pas riposter, dira qu'il pouvait que s'laisser faire puisque c'est ce qu'il souhaite vraiment. Plaqué contre l'accoudoir presque brusquement, ses mains liées à celles de Nora qui vient les positionner autour de ses hanches. Aimerait trouver la force d'reprendre le contrôle, mais bordel c'que ça lui plait d'se retrouver dans ce rôle qu'il renie pourtant. Essaie d'se concentrer mais ses iris clairs qui reviennent sans cesse à ses lèvres. Il remarque le filtre rougit par le sang, ça le titille plus encore. N'a toujours pas bronché mot, abandonné, muet. Elle lui répond à sa façon, comme toujours, mais n'peut que reconnaître qu'il n'a pas donné réponse très précise non plus. Donc, elle connait ou a connu un wendigo. N'a pas le temps de hocher la tête, elle est déjà revenue à la charge dans son cou et c'est à son tour d'lâcher un soupir plus audible qu'il ne l'aurait voulu. Ses yeux se ferment à moitié, il doit prendre sur lui, bon sang, c'qu'il lui est difficile à cet instant de garder l'cap. Devrait faire comme plus tôt mais n'a pas la force de la repousser. Sa chevelure vient chatouiller sa peau, et ses mains, par instinct, se déplacent dans le creux de son dos pour la presser un peu plus contre lui. Sent déjà qu'il perd du terrain, au même titre que d'la concentration. Et quand elle vient reprendre ses yeux en otage, pourra qu'voir, Nora, qu'ils sont déjà obscurcis d'une envie toute aussi caractérielle qu'la faim. C'est qu'elle la pose enfin, sa question et cette fois, s'laisse pas faire. Ou du moins, voudrait pas. S'prépare déjà à lui répondre qu'elle peut bien aller s'faire foutre avec sa question, qu'le jeu est terminé. Mais ses dents viennent, à l'instar de ce qu'il a entreprit plus tôt, entailler la peau de sa lèvre inférieure. Vont finir noyés d'sang, les deux, l'appétit carnassier réveillé. Comme s'il fallait ça en plus. L'embrasse si violemment qu'il contrôle pas, Nox. Contrôle pas l'ardeur qu'il met pour lui répondre, dans leurs langues qui s'mêlent, s'échangent leur hémoglobine sur toast de whisky. Contrôle pas ses bras qui sont remontés, qui l'enserrent comme si sa vie en dépendait, la serrant contre lui pour n'plus jamais la lâcher, n'plus jamais la laisser partir, s'enfuir. Contrôle pas, Nox, les battements désordonnés du myocarde, buste contre buste, sans plus savoir si y a qu'les siens de battements qui se sont affolés d'la sorte.

Et elle s'arrache trop brusquement, peut pas s'préparer, l'gars, reste là sans l'souffle. L'regard déjà fou, l'empreinte de tous ces putains d'sentiments infligée à même son visage tendu. Sa respiration hachée relâchée comme chiens errants. S'souvient la question - son esprit s'en souvient à sa place, et il s'apprête à l'envoyer chier, à lui dire qu'c'est fini, qu'il s'en fout finalement de toutes ces conneries. Car là, rien d'autre ne compte qu'sa proximité, qu'l'avoir là, pour lui, sans plus penser à ces autres requins qui viennent sûrement passer derrière-lui, devant-lui, peu importe. S'rait jaloux bien plus qu'il ne pourrait l'cautionner, Nox, alors s'enfonce dans ce déni. N'pas savoir peut pas l'blesser, finalement. Préfère ignorer, lâchement. Mais ses lèvres s'entrouvrent, hors de contrôle. Eden Lovelace. Il s'entend, comme avec la demande de paix, sans n'avoir aucun contrôle. Et ça l'rend fou. Sait pas c'qui s'passe, la dévisage avec un effroi s'mêlant au désir. A déjà été contraint de la sorte. Avec Enoch. Avec ses mots, parfois, qui sonnaient comme des ordres et contre lesquels il n'pouvait rien faire. Est-ce qu'elle est capable de la même chose ? Peut pas s'l'imaginer, là, c'est trop, c'est trop pour lui, déjà les objets qui volent par simple volonté de son esprit, alors maintenant quoi ? Est-ce qu'elle peut le contrôler par la suggestion, comme son ancien ami ? Manquerait plus qu'ça. L'a pas déjà assez d'emprise sur lui, la gamine ? Est-ce qu'c'est pour ça qu'il revient toujours dans son sillage, abeille faiblarde face au pollen alléchant ? Est-ce qu'elle le force ? L'aimerait bien, d'un côté, Nox, s'dire qu'c'est pas simplement d'sa faute. Mais là, pour le moment, lui faut renverser la tendance. Comptait s'arrêter là. Une réponse chacun, ça lui aurait presque suffit, mais il vient d'en donner une deuxième et ça le révulse. Peut pas lui laisser cette avance, cet avantage. Toujours dans cette bataille acharnée d'avoir l'dessus, ou au moins l'égalité. Mais peut pas la laisser devant dans cette course. Un sale gamin, l'soir de mon accident de voiture avec ma mère. L'a jamais parlé d'ça, Nox. Et il n'est plus sous l'effet quelconque d'une obligation mentale quand il précise, qu'il explique. L'a jamais parlé d'lui, jamais, avec Nora. S'connaissent pas et pourtant aujourd'hui, ils semblent inverser cette règle sacrée. Mais Nox, veut pas la connaître plus, la gamine.
Veut pas trouver d'autres raisons d'en être encore plus accroché.

Avale sa salive, qui porte l'empreinte gustative d'la sienne, mêlée au sang, mêlée à l'alcool. La soutient dans l'creux de son dos et sans crier gare, se redresse d'un seul coup, front contre front en tentant de ne pas lui mettre un coup de tête brutal. Use de cette force supérieure à la sienne et à son poids plume pour la soulever, juste assez pour la renverser sur le dos. Perçoit la clope qui s'échappe de ses doigts, sûrement dans l'choc du mouvement, la rattrape avant qu'ça crame quoi que ce soit. Tire dessus avec violence et frustration, appréciant l'goût du tabac aromatisé de son hémoglobine laissé là sur le filtre. La balance dans l'verre sur la table basse. Auront l'temps d'fumer plus tard. Penché sur elle, il l'enjambe lentement, tentant toujours de rester au contrôle quand plusieurs bestioles essaieraient bien d'prendre les commandes. L'regard un peu sauvage, Nox, quand il s'enfonce dans ses yeux. Lentement, trop lentement, il appuie son corps contre le sien et rien que ça, ça menacerait d'le faire vriller. Mais il garde son objectif en tête. Pas lui laisser l'avantage. Ses mains attrapent les coins de son t-shirt qu'il remonte lentement, jusqu'à presque le lui arracher en tentant de le faire passer au-dessus de sa tête. N'a déjà plus la patience. Et ça l'brûle, au creux des reins, tant il pourrait se jeter sur elle, là maintenant. Fait durer, pourtant. Quelqu'un d'autre que moi a déjà essayé de te bouffer ? qu'il susurre, penché contre son oreille, avant de tirer de nouveau sur son lobe. Il veut réentendre ces soupirs incontrôlés, inconsciemment, il veut céder, être poussé au bord du gouffre et y plonger, sans parachute, sans protection. Ses lèvres descendent dans sa nuque, traçant un sillon incandescent, s'arrêtent un instant sur la veine qui pulse, laisse seulement ses canines riper dessus. J'te demande pas son nom, j'ai bien compris, même si j'te savais pas si loyale. Embrasse sa gorge, ses mains enserrant ses hanches contre lesquelles il presse un peu plus les siennes. Se sentira vite à l'étroit, l'flic. Si c'est pas déjà le cas. Rester concentré. Rester con-cen-tré. Il s'aide pas lui-même, pourtant. Et sa bouche qui descend encore, effleurant ses seins, levant un regard intrigué et inquisiteur. La fait attendre, quelques instants, avant de laisser son minois s'y perdre, allant jusqu'à son nombril, mordillant la peau tendue de son ventre. Tiendra pas très longtemps encore, l'prédateur. A envie de la dévorer de toutes les façons possibles. Mais disons que c'est une bonne manière de nous démasquer. Donc. Est-ce que c'est comme ça ? Est-ce que quelqu'un a déjà... Il fait durer, prend son temps, avec plus d'assurance qu'il n'en possède. Il attrape avec ses dents la ligne de son pantalon. S'relève, comme brûlé à vif. Penche la tête, ses cheveux blonds dégringolant sur ses hanches. Il remonte lentement, avant de s'appuyer de nouveau contre elle, encadrant son visage de ses coudes. Il la veut à sa merci, Nox. Autant qu'il est à sa botte. ... manqué de te croquer, Nora ? D'une main, il écarte une mèche de cheveux dans un geste presque doux. Presque inquiet ? La colère qui l'prendrait si c'était l'cas, d'ailleurs, serait sûrement ingérable. Peut pas s'imaginer qu'elle ait été mise dans cette position, qu'un des siens - et, qu'on soit d'accord, généralement Nox les méprise, peu importe qu'ils soient de la même espèce - ait pu avoir cette envie-là. Il plonge dans son regard, ses lèvres frôlant les siennes dans une attente bien trop insoutenable. Hésite même à se relever, reprendre une clope, une dernière goutte au fond de la bouteille. S'en aller ? Pourtant il reste là, comme une moule accrochée à son rocher, le corps vissé au sien, l'regard jeté à corps perdu, parce qu'il serait bien incapable de s'casser. Et si ça devrait le faire flipper, sur l'moment, il décide qu'il s'en effraiera plus tard. Il attend, bien plus impatient que son attitude calme le laisse penser, l'regard vissé au sien. Enroule une mèche autour de son doigt qui tournoie, avant de se poser sur sa joue, dans un geste presque trop tendre pour eux, trop anormal et comme pour donner le change, pour pas lui laisser croire, il tire un peu dessus, ses dents plongeant de nouveau dans sa nuque pour y imprimer l'empreinte rougeâtre de sa mâchoire. Peu importe si elle aura honte, demain. Oui, peu importe. Il marque sa proie comme un cerf écorcherait l'écorce d'un arbre pour dire aux autres de ne pas s'approcher.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:45, édité 1 fois
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" here we go again "
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S'attend à un sourire victorieux, Nox. De ceux qui vous disent j'ai gagné, l'truc qui aurait renforcé son impression qu'elle l'a piégé sans qu'il ne sache comment. Qu'elle l'a forcé, par l'esprit, par les mots, qu'en sait-il, à parler. Mais l'minois surpris de Nora peut pas être feint, et l'flic en est décontenancé. Bon. Faut pas qu'il oublie qu'y a pas meilleure comédienne qu'Nora, parfois. Mais plus il fixe son visage, plus il sent de la sincérité dans cette surprise affichée. Sait plus quoi en penser. Elle répète le nom, ça n'semble rien lui dire et Nox n'peut pas s'empêcher d'en être soulagé. Et leurs gestes brusques qui continuent, s'attardent à marquer l'épiderme de l'autre, à s'marquer comme des chiens avec des territoires. Dira toujours, Nox, qu'c'est pas vrai. Qu'il s'sent pas jaloux ni possessif, qu'il s'en fout complètement. On verra bien qu'c'est pas vrai, quand à la simple idée d'l'imaginer dans d'autres bras, dans d'autres griffes, l'est pris d'un frisson qui remonte jusqu'à la base de sa nuque, y dressant quelques poils d'indignation. Aucune légitimité, pourtant. Aucun des deux n'sont fait pour ça. S'demande si elle use d'une telle violence avec tous ses amants, parce que finalement, c'est rien d'plus qu'il est, n'est-ce pas ? N'oserait pas s'faire des films, Griffin. S'imagine pas à son bras aller chercher des carottes au marché le dimanche matin. S'imagine pas lui préparer une verveine devant un film pourri qu'ils regarderaient qu'à moitié. S'imagine pas, Nox. Peut que penser à la griffer, à la violenter, quand ce qu'elle réveille en lui conviendrait pas à une relation normale. Normale comme il n'en a jamais eu, et elle ? S'aperçoit qu'il sait rien d'elle et soudain, ça le frustre. Comment a-t-il pu se galvaniser dans son sillage pendant une décennie sans jamais avoir cette curiosité ? Et si mieux la connaître le condamnerait toujours plus ? N'est-il pas déjà enchaîné à ses chevilles, comme un boulet qu'elle trainerait depuis trop longtemps ? Alors, il lui faut renverser la situation, même pas lui laisser l'temps d'ouvrir la bouche, la renverser elle toute entière. Et c'est c'qu'il fait.

Les t-shirts qui s'perdent dans une compétition de vitesse effarante, affamés d'un contact peau contre peau, deux océans vibrants qui fusionnent enfin. Peut pas retenir un nouveau soupir, Nox, quand son torse s'appose sur son buste dénudé. Sent sa main qui capture sa nuque, sans même pas craindre qu'elle ne se pose sur la morsure, juste là sur la ligne de l'omoplate. Cicatrisation étrange, peut faire passer ça pour tout et n'importe quoi - une brûlure, une vitre traversée, une rencontre avec un chien enragé. Sait même plus c'qu'il lui avait sorti, les premières fois, parce qu'elle avait dû voir. Plus aucune importance. Peut-être qu'elle fera le lien. Faut avoir l'oeil expert pour discerner dans les marques l'empreinte d'une mâchoire. Humaine, qui plus est. Sa frustration est délicieuse à saisir pour Nox, qui se complait dans ce rôle de celui qui donne l'attente, de celui qui la fait languir. Sent une jambe qui vient le ceinturer, l'appuyer plus encore contre ses hanches. Nouveau soupir, proximité au goût de pas assez ou de beaucoup trop pour rester parfaitement stoïque. Trop titillé depuis l'creux de ses reins, quand son entrejambe voudrait justement bien reprendre l'contrôle total. C'est bien la première fois qu'une femme me demande ça. Affiche un air faussement sceptique, avant d'lui offrir un sourire carnassier. Semble pas décidée à répondre, alors le loup vient lui infliger punition. Dents qui cisèlent sa peau. Vont vraiment finir par se bouffer l'un l'autre, à ce rythme. Et Nora, elle sait pas. Qu'y a qu'avec elle qu'il vrille autant, qu'il a tant c'besoin malsain d'être violent pour contrer l'assaut qui s'écrase constamment sur la muraille de son château mental. Il les malmène pas autant, les autres.
Mais les autres n'sont pas Nora. Vient même s'incruster dans son esprit quand il s'y attend le moins, la gamine. Envahissante même quand elle n'est pas là. Alors, peut pas dire, Nox. Qu'la voir comme ça, si impatiente, si sensible à chacun de ses contacts, ça lui plait. Comme s'il lui faisait payer, comme une revanche sur tout l'reste. Elle pousse un cri qui le fait frémir - malsain, d'se contenter de sa douleur. Enfin, c'est sans compter le gémissement crispé qui s'échappe de ses lèvres, dont on ne saura pas si l'origine est la surprise, la douleur ou le plaisir. Sa main entre ses jambes révulsent un peu son regard. Il va pas pouvoir. Non, il va pas pouvoir, là c'est trop pour lui. Il lâche la peau prisonnière de ses dents cannibales, tortillant un peu son bassin sous la prise ferme de sa main. L'regard qui lui adresse est sans équivoque. N'tient même plus compte d'la question posée, l'urgence d'assembler les corps devient omniprésente. Mais elle répond et il en est presque déçu, avant de comprendre le sens de ses mots. Il se fige un instant, au-dessus d'elle, réduisant à néant le moindre mouvement. Elle semble remarquer son trouble, la gamine, rajoute quelques mots. S'il va s'en remettre ? Absolument pas. Voilà qu'ça va sûrement le hanter jour et nuit. D'chercher à savoir qui. Certainement pas Asta, et elle semble pas connaître Eden. Mais il n'peut pas réfléchir, là. Choisis la facilité de remettre les interrogations à après, plus tard, demain, une autre année, peu importe.

Et sa main qui va et vient contre l'obstacle de tissu le rappelle à l'ordre assez facilement. L'gémissement qui s'échappe de ses lèvres est pas contrôlé, pas retenu, absolument pas désiré d'ailleurs. Alors qu'ses mains s'affairent sur sa ceinture, il n'peut qu'saisir ses mouvements brusques, hâtifs. Dire qu'ils étaient en train d'se battre quelques minutes encore avant ça. Effarant comme ils passent du cop à l'âne - on n'sait pas lequel des deux c'est, l'âne, dans l'histoire. Il relâche sa nuque pour agripper l'élastique de son pantalon, lui aussi, forçant sur ses coudes pour se soulever d'elle, détachant sa peau collée à la sienne. Un courant d'air glacé s'infiltre entre eux alors qu'il s'affaire à descendre son pantalon, sa culotte, tout ce qui pourrait entraver au seul but présent dans son esprit : s'unir à elle. Là, maintenant, il le faut. Comme une question de vie ou de mort. Tient plus, l'flic, perd toute notion de contrôle, de retenue. Les pupilles rétrécies de nouveau, on sait plus vraiment s'il va pas la bouffer sur place tant les tremblements de ses mains, occasionné par l'urgence, le font sembler nerveux. Caresses piquantes contre ses lèvres, auxquelles il répond par des baisers violents, son bassin qui vient là onduler contre le sien, reste plus grand chose pour faire barrière, quand il appuie enfin son corps nu contre le sien. Mais elle ouvre la bouche. Encore.
Putain. Faut toujours qu'elle gâche tout. Il se raidit tout entier en tendant sa question, ça le refroidirait presque instantanément qu'elle s'escrime, qu'elle pose pas les armes, qu'elle abandonne pas. Presque. Têtes butées, autant l'une que l'autre. Ta gueule, putain, Nora, qu'il la gifle de ses mots. Et pour l'empêcher de l'ouvrir encore, il plaque sa bouche à la sienne, soupirant à même ses lippes tâchées de leurs sangs mêlés. Veut lui ôter toute possibilité d'rétorquer, quand sans le savoir, il se piège de nouveau, tout seul comme un grand. Comment pourrait-il le deviner quand elle-même l'ignore ? Sans relâcher la danse salvatrice de leurs langues, ses mains ont attrapé son bassin, il s'positionne avec agitation. Relâche l'otage de sa bouche quand la question vient frapper son cerveau avec insistance. Et ses lèvres qui se mouvent de nouveau, contre toute attente, dépassant bien sa propre volonté. Son visage qui s'tord en une grimace de retenue, comme s'il luttait contre quelque chose de bien plus fort que lui. Une volonté insérée dans son crâne, mais qui n'est pas la sienne. Des égarés, d'ceux qui ont déjà un casier, qu'on fait des tords, des randonneurs esseulés qu'ont abandonné leur clébard dans la forêt, des... La voix est rauque, vibrante, il se tient là, à quelques centimètres de l'union tant désirée, sans bouger pourtant. Suspendu par un fil invisible mais solide comme de l'acier. Merde, qu'ça râle alors qu'il se soulève.

S'éloigne, met de la distance, là debout devant elle, l'jeans à moitié baissé de façon négligée, l'élastique du froc qui lui entaille presque la peau. Sans aucune gêne ni demi-mesure. Tu m'fais chier, putain. Et ça grogne, ça tambourine dans la poitrine, aussi. C'est pas sain, cette envie d'l'avoir pour lui. C'est pas sain, c'besoin qui sonne comme une obligation, non, c'est pas sain, elle est devenue comme une obsession dont il n'arrive pas à s'passer. Avec des gestes rageurs et brusques, il finit d'arracher son pantalon à ses jambes, le repoussant du pied, avant de s'attaquer aux quelques vêtements de Nora, restés en retrait sur ses genoux, sur ses chevilles. J'en peux plus d'toi, Nora. Et on sait pas.
Non, on sait pas vraiment c'qu'il entend par là. Sens multiples, certains plus tabous que d'autres, certains bien plus reniés que d'autres. Il l'attrape par les épaules pour l'asseoir, comme une poupée de chiffon, s'installant au-dessus d'elle, agrippant ses hanches pour les tirer en avant, pour les tirer vers lui, lui imposant un contact trop serré et pourtant pas encore complet. Il attrape ses poignets, avec fermeté, pour pas la laisser se dégager. Son regard vissé au sien avec urgence, il force ses bras à venir se poser de chaque côté de sa tête, lui retirant toute possibilité de mouvement, toute possibilité de le toucher. Des gens comme toi. Des gens comme toi, Nora, voilà de quoi j'me nourris. Il enfonce ses yeux dans les siens comme il s'enfonce en elle ; brusquement, sans préparation autre. Jamais besoin d'entraînement, entre eux. S'désirent bien trop pour prétendre jouer à ces jeux d'adolescents. Et là où il aurait pensé éprouver un quelconque soulagement à s'unir enfin, il n'en résulte qu'une profonde frustration, qu'un amer pas-assez. Son bassin entame un mouvement lent et calculé, malgré l'impatience. Il se penche, son torse frôle sa peau dans un délicieux frisson. J'imagine que t'en as baisé pas mal, des wendigos, du coup. L'regard mauvais. L'désir qui se mêle à autre chose, de la colère, de la rancoeur, de la jalousie. Sera pas assez bête pour n'pas le voir, Nora. Mais l'état de Nox, là encore, est une nouveauté. S'en voudra plus tard, de lui donner d'autres armes à retourner contre lui. Pas l'moment de regretter, là. Donne un coup plus brusque que les autres, ses reins qui s'activent, sa bouche qui revient se lier à la sienne. Et qu'ça pince, que ça entame la peau sous velours de caresses brûlantes, sous couvert de soupirs crachés contre sa langue pour les étouffer le plus possible. Hein, ça t'excite ? De t'acoquiner avec un monstre, qu'il cingle avec véhémence, puisant dans cette colère pour donner d'la force à ses aller retours. Comme s'il avait besoin de ça. Il lâche ses poignets brusquement, pour empoigner ses hanches d'une main pour s'assurer meilleure prise, la poitrine soulevée par un souffle frénétique et heurté, quand l'autre se promène sur son corps offert.

Deux jours qu'il attend ça, compte pas la laisser filer de si tôt. Deux jours, il est bien gentil. D'puis la dernière fois qu'il attend ça, le loup. Attend ça tous les jours et c'est ça qu'est bien plus honteux. Et c'est de ça qu'il se venge quand il s'enfonce en elle toujours plus loin, toujours plus férocement. Il se courbe en avant, plonge dans sa nuque. Quenottes qui claquent sans mordre, lèvres scellées qui n'peuvent plus retenir les soupirs, qui se muent en gémissements rauques. Trouve la force de parler, donner le change, jamais abandonner la bataille parce que ça lui démange le cerveau d'la laisser gagner. Mais moi, j'te louperai pas, Nora. Menace à peine voilée, ton froid et assuré. Il ceinture sa gorge d'une poigne qui ne se veut pas serrée pourtant. Juste pour capturer son regard avec plus d'intensité. Son bassin se fige au plus loin qu'il puisse aller contre elle. Et celui qui t'as loupé... Embrasse sa gorge, la courbe de sa mâchoire. J'le louperai pas non plus. Protection démontrée, l'captera pas, la gamine, n'est-ce pas ? S'rait prêt à tuer pour elle, pourtant, c'est ce qu'il lui dit, non ? Drôle de promesse, malsaine, même. Mais l'pense, Nox. Quand il découvrira le nom de celui qu'a voulu la bouffer, il lui fera payer cher. S'est jamais encore nourri d'un autre wendigo, mais ça doit être tout aussi appétissant, se dit. Naïvement. Parce que ça - la dévorer, qu'il entend - ça, Nora, ça m'est réservé. Affirme une exclusivité tordue, quand au plus profond de son âme torturée, l'aimerait une toute autre, d'exclusivité. Mais ça, peut pas s'l'avouer, encore moins à elle - elle lui rirait au nez. Préfère lui faire croire qu'elle lui est réservée en état d'bouffe, de repas. La rabaisse à une condition dégradante. Et sans prévenir, qu'il reprend l'élan du bassin, posant ses mains de chaque côté de sa tête, sur le dossier qui s'affaisse par le poids qu'il y mettent, par la hargne qu'il y met. S'détache pas de son regard, Nox. Comme pour lui dire que c'est que partie remise, qu'c'est à son tour de poser les questions, qu'il n'aura pas oublié. Mais c'est plus le moment, là, ça a trop duré ce p'tit jeu à la con. Si délicieux, pourtant. Soupirs trop frénétiques, il la fixe avec une insistance dérangeante, quand son regard plongé entièrement dans le sien réveille des sensations étranges. Un besoin intime, de venir l'embrasser avec une douceur contrastant bien trop les mouvements lascifs plus bas. Se suspend à ses lèvres et se surprend, même, dans un égarement furtif, à murmurer son prénom en écho multiple, quand le plaisir prend le pas sur toute raison, quand ça s'rait bien dans un moment comme celui-là qu'il pourrait faire tout ce qui est impensable normalement. Quand c'est dans un moment comme celui-là qu'la garde est baissée au plus bas. Qu'il pourrait murmurer toutes les conneries du monde, gardées sous silence.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:45, édité 1 fois
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" here we go again "
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Serre les dents, Nox. Elle marque un point, encore. Pourtant, garde le silence. Faudrait pas qu'elle pense qu'elle a raison. Bien sûr qu'elle le surprend encore et toujours. N'peut pas lui dire, Nox. Préfèrerait qu'elle se pense prévisible, qu'il la connaisse sur le bout des doigts. Aimerait bien, parfois, l'flic, la connaître par coeur. Mais ça serait moins grisant, n'est-ce pas ? S'ennuierait, sûrement. Pas étonnant qu'il revienne toujours à elle. Pour combler l'ennui, qu'il dira. Et ça se bagarre en échanges langoureux, deux amants qui n'savent que griffer en guise de caresses. Y a qu'à voir l'état de leurs lèvres, ils vont être beaux, demain. Mais demain n'compte pas. Non, l'important c'est là, c'est maintenant, c'est aujourd'hui - et aujourd'hui est encore loin d'être fini. N'échappera pas aux questions, après. S'il a encore assez d'souffle pour les poser. S'il aura encore assez de hargne pour l'affronter. C'est qu'elle est épuisante, Nora. Pourrait pas lui survivre plusieurs jours d'affilée, pour l'éternité ? N'en parlons pas, l'est déjà épuisé, Nox, rien qu'd'y penser. Lui demande de la fermer, mais bien sûr, bien sûr qu'elle réplique, qu'elle n'est pas d'accord, parce que non c'est bien son mot favori, sûrement. Et putain, c'qu'il a envie de rire. Quand il voit son air effaré, biche en plein phares. Puis finalement, il résiste pas, lâche quelques éclats, réellement amusé. L'a fait la liste, la contemple un instant. J'sais pas avec qui tu couches d'habitude, mais j'crois pas t'avoir déjà joué le jeu du prépubère, qu'il se marre, abdominaux contractés sous les secousses venues des côtes, bon sang. Manquerait plus qu'il parte en fou-rire. Aimerait bien être l'seul habitué à ce sport la concernant, mais s'voile pas trop la face, Nox. Tout est réciproque, parfait. Nox n'affiche aucune espèce de réaction à ce fait. Il sait bien qu'il la fait chier aussi et qu'elle non plus n'en peut plus de lui. Elle le lui répète assez souvent. Il s'affaire à la placer, mais voilà qu'elle se débat, la sauvage. La laisse prendre place sans résister à l'envie de lever les yeux au ciel, comme un gosse. Pourtant, l'regard qu'il pose sur elle n'a rien d'enfantin. Il se jette presque sur elle, ses genoux font obstacles, il craint un instant qu'elle ne fasse l'effarouchée. Ah non, hein. Non, non, non. Impossible. La violerait, dans c'cas. Pas moyen, là. Mais c'est juste pour l'emmerder, comme toujours. Ecarte ses jambes presque vulgairement, avec le geste de la hâte, les tremblements de l'impatience. S'rapproche de ses lèvres - un peu forcé par sa poigne derrière sa nuque, c'est vrai - et lui offre un sourire carnivore. J'sais. Puis d'un seul coup, elle se fige comme si elle voyait un fantôme. La mine qu'elle dépose sur lui ne l'réjouit pas et il plisse les yeux de suspicion. Visiblement, ça l'a touchée. Il sait juste pas dans quel sens. S'imagine mal Nora être flattée qu'il veuille la venger ? La protéger ? P't'être qu'elle s'inquiète du sort de l'autre abruti de wendigo ? Aimerait bien voir sa gueule, à l'autre bestiole, quand Nox lui tombera dessus. S'en réjouit déjà. Faut juste le débusquer mais bon, à Exeter, n'sont pas non plus quatre cents à bouffer des hommes. Bon. Faut lui faire passer cet air de brebis interloquée, ça lui va pas du tout, en plus.

Et la meilleure façon qui soit, c'est c'qu'elle semble attendre avec autant de hargne que lui. Il la surprend, sans doute, à les unir brusquement. Pas très sympa, certes. Mais c'est pas sa première qualité, à Nox. Surtout pas avec Nora. Et... pour sûr qu'il s'en réjouit ; les entend bien clairement, ces gémissements qui s'inscrivent dans son crâne pour mieux s'les rejouer plus tard. Capture sa bouche pour l'empêcher d'continuer à causer, pour lui ôter cette envie vicieuse de toujours avoir le dernier mot. Mais c'est peine perdue, elle s'arrache à ses lèvres, fugace. Deux ? Son ventre se contracte bizarrement. Son corps se raidit aussi, dira qu'c'est à cause des griffes qui s'enfoncent dans la peau de son dos. Il se cambre, grogne aussi, lui jetant un regard mauvais. Putain, tu m'as pris pour un arbre à chat ou quoi ? qu'il lui gueule un peu dessus en essayant de ramener ses bras devant lui. Quand c'est pour toute autre chose qu'il pousse la gueulante, Nox. Putain. Elle n'a quand même pas été à un rassemblement de wendigos anonymes, bordel, c'est forcément celui qui l'a attaquée qui l'a baisée après - ou avant ? Putain, ça s'emmêle dans son esprit, il n'arrive plus à faire le point. Sûrement qu'il n'en a pas besoin. Nox, il pense comme une nana - c'est-à-dire beaucoup trop pour pas grand chose. Et elel s'escrime, et il s'déteste d'avoir montré que ça le travaillait. Elle tire dans sa tignasse et il grogne, entre deux baisers écorchés à sa peau, où il lance tantôt brûlure incandescente de vaporiser son épiderme, tantôt mordillements impulsifs. Et elle continue. Il s'arrache à sa peau, les yeux furieux. J'vais finir par te bâillonner ma parole. Menace illusoire, quand il sait même pas si ça l'exciterait pas, comme idée. Tellement farfelue, Nora, tellement plus que lui finalement. Cette époque qui l'dépasse, cette génération décadente, c'est là que ça devrait l'frapper, leur différence d'âge mais putain à cet instant, plus qu'à n'importe quel autre, il n'en a rien à foutre. Onze ans d'écart, c'est pas une vie, c'est même pas assez pour qu'elle puisse être sa gamine, alors ça compte pas, non ça compte pas. Essaie d'se rassurer comme il peut, à plus se battre contre son corps qu'à lui faire l'amour. Et putain, s'il sévère qu'en plus il est déjà crevé, Nox ça lui met encore plus la rage. Tellement qu'il répond pas, parce qu'il pourrait être violent - plus encore, on entend. Parce que c'est à lui de le buter, d'lui coller une balle entre deux yeux et d'se nourrir ensuite de c'qui restera. Il est dépassé, embarqué dans une violence charnelle quand elle se fait plus tendre et ça le confond en doutes, en hésitations. Il halète contre son cou, où elle peut pas l'voir, où elle peut pas lire dans ses yeux. Fais gaffe, tu m'donnerais presque des idées. La pucer, tiens. Lui coller un ou deux micro dans son appart, un traceur sous sa bagnole, comme à l'ancienne.

Mais ses yeux se rappellent aux siens quand il revient poser son front déjà humide contre celui de Nora et il capte ce regard un peu étrange dont il n'a ni les capacités ni le temps ni même l'envie pour le décrypter. S'accroche aux suintements qui s'extirpe de sa gorge pour ricocher à ses oreilles, et bien sûr qu'ça suffit à le contenter, qu'ça suffit à le détourner du reste. Alors il s'perd, littéralement parlant, oui il s'égare dans ce baiser inédit. Dans cette course contre le temps, contre la montre, contre eux-mêmes. Il se fond et les idées et l'âme toute entière dans cette étreinte particulière. L'oasis au milieu du désert qu'ils se sont créés comme seul lieu de rencontre. Il sent ses bras enroulés autour de sa nuque et soudainement, il attrape son visage pour le tenir au creux de ses mains comme on tiendrait un diamant. Une pierre pure, non polie, aux contours acérés qui vous coupent si on l'prend trop fort. Jurerait qu'y a pas qu'son coeur qu'est emballé, chevaux fous lancés au galop, jurerait qu'il sent cogner contre son torse. Pourra jamais en être sûr, Nox. Bien trop fier pour aborder pareil sujet après, bien trop craintif finalement, de s'faire griffer le museau en fouillant trop loin. L'loup est fort qu'en meute et Nox, louveteau errant, ne peut finalement compte que sur sa lâcheté pour survivre. Alors, il s'abandonne. C'est sans compter qu'faudrait pas oublier qu'il s'agit de Nora. Alors, il répète son nom, encore et encore, quand ses lèvres se libèrent d'une danse qui l'a laissé souffle captif. Mais la pression de ses cuisses sur son bassin l'immobilise et il lui adresse un regard, furtif, où s'mêle interrogation et doute. Une légère angoisse, aussi. Et si elle avait vu ? Et si elle avait senti ? Qu'c'était pas normal ? L'anxiété pour prénom, affiche un regard qui feint l'étonnement quand il comprend qu'elle échange les rôles. Soupire de soulagement contre son épaule, accompagnant le mouvement, comme pour ne pas qu'elle tombe, quand il l'a lui-même jetée au sol juste avant. Il accueille la chute sur son torse, mains soutenant ses hanches, l'regard qui en dit trop long. Lui faut retrouver la fierté, la hargne et la colère au poing. Lui faut retrouver les mots assassins pour sauver sa peau, pour pas glisser là où personne n'viendra le chercher.

Tu m'feras rien, Nox. Ouvre la bouche, poisson hors de l'eau, pour répondre quand seul un gémissement s'en échappe, arraché par son bassin qu'a repris le mouvement. Rejette sa tête légèrement en arrière, mains toujours placées sur ses hanches pour suivre le mouvement, l'bassin qui ondule au rythme qu'elle lui impose mais dans lequel il se complet. Peut la voir toute offerte à lui, comme ça. C'est pas toi. Baisse les yeux, pour choper son regard à l'échappée, quand il ne comprend pas ses mots ou n'veut pas les comprendre. Quand il vaut mieux qu'il les comprenne pas, quand ils pourraient lui faire bien plus de mal qu'ça en a l'air. Elle plonge sur lui, il n'peut pas répondre. Lui dirait quoi ? Qu'c'est bien lui, pourtant ? Qu'elle le veuille ou pas, c'est c'qu'il fait ? Qu'l'idée de se nourrir d'elle est réelle ? Son bras s'enroule autour de sa nuque, sa main s'accroche à sa chevelure noire. Et il la serre, l'empêche de retirer ses dents qui écorchent sa clavicule, peu importe. La laisse mener la danse, donner le tempo, accompagnant ses mouvements en maîtrisant de plus en plus mal la frénésie qui le prend. Lui donne un peu du leste, quand c'est en plus pour retrouver ses lèvres. Sait plus respirer, l'flic, à s'époumoner contre son visage, ses lèvres, son épaule, tout ce qui passe à portée de sa bouche. Et quand y a rien, c'est son prénom qui revient, comme une odieuse cacophonie. Elle le met en garde, sûrement, mais Nox n'écoute pas, n'écoute plus. Nox est parti, d'puis longtemps. N'reste qu'un gamin qui vit ses derniers instants, crucifié là à même son corps fondu dans l'sien. Il sait qu'il n'en est plus loin, il sent les vibrations sous les côtes, sent ses rétines se flouter. Il sent les grondements qui montent dans sa gorge étouffante, sent l'coeur qui déraille, à n'plus savoir battre lui non plus, à superposer les battements, les faire double, triple même. À en avoir mal au crâne et au coeur, d'être autant remué de l'intérieur. Ses mains qui ceignent son bassin, revenues là pour générer des ondulations toujours plus vives.

Et alors qu'il se sent partir, il s'redresse d'un seul coup, la maintient dans le dos, la garde là contre lui. Torse contre poitrine, corps contre coeur, front apposé sur le sien. Les tignasses qui s'emmêlent, et il vient chercher sa main. Ses doigts qui forcent leurs pairs pour s'y entremêler avec affection. Et l'autre qui s'agrippe à sa mâchoire, pour enfoncer son regard dans l'sien. Et entre deux souffles arrachés, entre deux grognements de plaisir, qu'il murmure contre sa bouche : Jamais. Les papilles qui frémissent, cette envie n'plus la lâcher, surtout pas là, surtout pas maintenant, tant et si bien qu'il se sent au bout. Qu'il se sent s'envoler. Qu'il sent les contractions de son estomac, ses reins, qu'est-ce qu'il en sait lui, il n'a pas fait un doctorat en anatomie, bordel. Mais l'sérieux de sa voix, qui la rend basse et vibrante. J'te ferai jamais ça, Nora. Promesse si futile, quand on sait l'animal incontrôlable. Quand on sait le fauve insatiable. Et il regrette, deux secondes après seulement, parce qu'il sait qu'il va se le reprendre dans la gueule à un moment ou à un autre, façon gifle intergalactique. Mais fallait qu'elle le sache. Et les gémissements qui montent, et son corps qu'il pousse contre le sien dans un dernier effort, pour arrimer sa peau à la sienne pour l'éternité. Et il surveille, surveille qu'elle aussi, elle y soit. Au point de non-retour. Sacré connard, l'Nox, à prendre soin de ses partenaires quand il les traite comme de vulgaires objets. Convulse au creux de ses bras, sans plus savoir qui tient l'autre, ses jambes entourant son bassin pour ne pas risquer de s'en détacher. Et son ventre qui se tend, se contracte, et le prénom de Nora qui s'échoue sur son épaule dans un dernier souffle, un dernier mot. S'sent vidé, Nox, dans tous les sens du terme. Reste de longues secondes comme ça, sans rien dire, la gueule muselée, l'corps en sueur, l'regard paumé. L'coeur déjà noyé. À reprendre son souffle, sa contenance, sa fierté, laissée sûrement quelque part au milieu des fringues par terre. S'sent toujours groggy, après, l'flic. Mais là, c'est pire. Peut-être à cause de la violence de leur échange avant ça. De la violence de leur union, aussi. De tout c'qui collait pas, de tout c'qui n'était jamais arrivé - et ça en fait, en une seule foutue journée. L'est pas prêt de se remettre de tout ça. Alors, c'est presque au bout de deux minutes qu'il se détache enfin d'elle. Décale à peine son visage, croise son regard et lutte. Lutte contre cette envie démesurée d'lui en voler un dernier, d'baiser, comme ça qu'ils font, non ? Les gens normaux ? Qu'est-ce qu'ils en savent, eux ? Mais Nox n'fait rien.

Lui adresse un sourire en coin, qui veut pourtant tout dire. La flattera pas à voix haute, faut pas rêver. Faut reprendre les armes, renfiler l'armure, parce qu'il sait, Nox. Qu'il va en prendre plein la gueule, sûrement. N'est-ce pas ? Alors, il faut qu'il soit prêt. Et pour donner le change, faudrait même qu'il engage lui-même les hostilités. Peut pas rester comme ça, avec cette envie d'la câliner quand il sait même pas c'que c'est. Avec cette tendresse avec laquelle il l'a étreinte si souvent au moment d'un moment bien trop violent pour qu'ça soit accepté. Perdu, qu'il est. Il se décale, la pousse doucement pour se retirer, l'souffle toujours un peu heurté, les joues rougies comme celles d'un adolescent. En mène pas large, le lieutenant. Déplie ses jambes douloureuses en grimaçant, pour les ramener au sol. Sans se lever pourtant, attrape juste son paquet de clopes. En allume une, lui jette un regard et la lui tend. Comme ça, tu m'voleras pas la mienne. Sourire déguisé quand ça s'invente geste attentionné. Fait jaillir la flamme du briquet une seconde fois. Putain, celle-là, c'est vraiment la meilleure clope du monde. On pourra dire tout c'qu'on veut, celle d'après manger ou celle avec le café, elles n'en mènent pas large à côté. Il reprend sa respiration en s'alliant au tabac qui le recadre un peu et baisse les yeux sur son torse. Froncement de sourcils, la clope au bec quand il s'étudie, laisse ses mains crocheter sa nuque, ses épaules, sa clavicule. Tu m'as pris pour un putain d'sapin de Noël ou quoi ? Non mais sérieux, qu'il grogne avec animosité, l'regard méfiant, quand en réalité il s'en fout. Devait juste trouver. Trouver de quoi reprendre le rôle quand il l'aurait volontiers laissé au sol encore un moment. S'rhabille même pas pour le moment, prenant ses aises, ses talons qui viennent s'appuyer sur la table basse pour finir de dénouer ses jambes. Tourne alors la tête vers elle, la malice déjà revenue au creux de ses iris bleus. Comment t'as appris à maîtriser c'que tu veux pas que j'appelle un art ? Laisse tomber une seconde de silence, théâtral, avant de fendre l'air d'un ricanement unique et bref. Tu croyais que j'aurais oublié que c'était mon tour ? Jeu dangereux, Nox le sait. S'il crève d'envie d'en apprendre plus, d'avoir l'excuse d'un putain de jeu de gamins, sait très bien que c'est à double tranchant et que dans l'cerveau galvanisé de la brune, les questions n'vont pas être faciles à encaisser pour lui. Comme t'as renversé toute la bouteille, félicitations au passage, j'vais devoir aller en racheter une. À moins que t'aies de la réserve ? Signale qu'il compte pas s'casser si vite. Qu'il est pas venu juste tirer son coup. Venu se battre, venu s'unir, venu... Juste pas l'envie d'partir, s'il pouvait être honnête. Mais ça aussi, c'est pas encore une qualité pas vraiment abordable pour lui. Pas avec elle. Risquerait d'en apprendre trop, la gamine.
Se penche sur elle, soudainement. Accroche son regard. Au fait, petite précision sur un détail. J'ai dis jamais mais... Reviens sur ses mots, se rétracte, quand c'est bien la seule fois qu'il était sincère, sûrement, en tout cas à c'point là. Pour parer au coup prochain, pour pas qu'elle l'utilise contre lui. Penche la tête sur le côté, la détaille lentement. Sûrement qu'ça s'voit encore, dans ses yeux trop rougis par le plaisir, par l'émotion. Sûrement qu'il le sait et qu'c'est justement pour ça qu'il lui faut riposter. Tu connais l'adage, ne jamais dire jamais ? Parce que finalement, ç'aurait été trop beau pour être vrai.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:46, édité 1 fois
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" i do it every time, you're killing me now "
lovin' what i'm tasting, venom on my tongue, dependant at times ; poisonous vibrations help my body run | @"nora everdell"
/!\


L'effusion des corps et des souffles. Et ça s'époumone, en revers de grincements de gorges, de dents qui râclent peaux et promesses. Les regards qui s'aiguillent, s'esquintent en coup de rétines acérées, et dans des secondes suspendues, en caresses de pupilles de velours. Elle a raison. C'est d'bonne guerre, qu'on dira, à même plus savoir qui a sorti l'arme le premier y a dix piges de ça. Quand est-ce que ça a commencé ? Lui semble, à Nox, qu'même avant qu'il goûte à son corps, ils se bagarraient déjà. Lui semble qu'ça n'a fait qu'empirer avec ça, en fait, comme s'ils en avaient besoin. Comme si oser enfin lui céder, s'unir à elle pour la première fois à sa sortie de taule, comme si ça avait pu l'accrocher encore plus fort à elle - et, radicalement, le pousser à être toujours plus violent. Lancés comme des chevaux de guerre, à qui ira plus vite, à qui frappera toujours plus fort qu'avant, toujours plus férocement que l'autre. Mais faut pas y penser. C'est jamais l'moment pour y penser. Ni maintenant qu'leurs corps fusionnés brûlent même les particules de l'air ambiant. Qu'ça crépite entre leurs bassins soumis au même rythme, allant - pour une fois - dans la même direction. Faut pas y penser, non. Ni devant les messages incessants, quand l'envie d'exploser l'écran du téléphone le démange et qu'à la place, il tape frénétiquement, l'coeur toujours dans l'appréhension qu'la fois d'après, elle répondra plus. Faut pas y penser non plus quand les draps sont froids, qu'la nuit enveloppe des bras de solitude autour de lui, qu'il se répète qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné. Mais putain. Qui a dit ce truc débile ?

Sa photo ? Volontiers, comme ça j'aurais de quoi me br... Mais termine pas sa phrase, Nox - et c'est sans doute mieux - qu'elle le renverse. Tête contre l'accoudoir, c'est un peu violent mais bordel qu'il aime ça. Sûrement quelque chose de déréglé en lui, mais putain. Pourtant, on n'peut pas l'expliquer, l'a pas été violenté enfant, l'a pas été battu ni violé, l'a été aimé Nox. Alors putain qu'est-ce qu'il tourne pas rond chez lui ? Pourquoi cette colère contre la terre entière ?
Agrippe son visage quand il note ses yeux brillants, sûrement qu'il a les mêmes, là si près de l'apogée. À encadrer son visage pour pas décoller leurs fronts collants, pour garder sa bouche contre la sienne sans avoir assez de souffle pour l'embrasser pourtant. Jamais ? Ferme les yeux une seconde, peine à avaler sa salive qui lui semble brûlante quand elle traverse sa trachée. Jamais. Elle l'a trop bien entendu, sait qu'ça va lui revenir en pleine face et pourtant, l'est un peu fier, Nox. Parce qu'pour lui, ça, c'était comme un aveu. Un dévoilement inopiné. Mais trouve plus la force, Nox. Peut même plus se concentrer, quand il attrape ses cuisses pour la ceindre au plus près de lui ; qu'il peut s'échouer au plus profond d'elle dans un gémissement qui meurtrit ses lèvres blessées. Elle mutine sa bouche, le contraint au silence mais il n'peut plus parler, de toute façon. Ses bras qui l'entourent, Nox, il songe qu'il est tellement bien là. Sa joue contre la sienne, remarque à peine qu'elle est rougie par l'effort, par la jouissance, par l'émotion ? Et c'est dans cette position qu'il se réveille, le flic. Enlacé, la tenant au creux de ses bras, avec une fermeté qui voudrait dire ne pars pas quand son cerveau comprend qu'c'est pas une bonne idée qu'elle puisse le comprendre aussi. Alors, il lui faut s'enfuir, vous voyez ? Pas la laisser entrevoir ça. En vingt-cinq ans de maturité sexuelle, Nox, l'a jamais pu s'abandonner vraiment. Est-ce qu'il est déjà tombé amoureux, lui ? Pas qu'on l'sache. S'il y réfléchissait sérieusement deux secondes, peut-être qu'il trouverait un nom. À vrai dire, il y pense là, avec son souffle qui s'échoue sur ses lèvres. Y a qu'un seul nom qui lui vient, et il pense, il s'demande Nox, s'il avait pas pris la fuite, s'il avait pas eu honte, s'il avait pas joué au monstre c'que ça aurait pu donner. Un seul nom, oui, qui vient ricocher contre sa tête. Enoch. Et ça lui donne la nausée, rien qu'd'y penser. Peut pas tolérer cette simple hypothèse, l'flic. Et puis, s'il s'était pas cassé pendant deux ans, sûrement qu'il s'rait pas là, n'est-ce pas ? S'console de ça. S'dit qu'il faut parfois un gros mal pour... attendez, Nora, c'est vraiment un bien, finalement ?

Il se détache d'elle, à contre-sens, à contre-courant, à contre-coeur. Faut bien l'avouer, qu'à peine reculé, qu'le sofa lui semble glacé, la chaleur de sa peau lui manque déjà. Mais s'l'avouera pas, Nox, pas assez con pour ça. Tourne à peine la tête à sa réplique, vite remise, la Nora, quand lui s'époumone encore à chercher son souffle. J'ai encore de la marge avec l'arthrose, je crois. Sourire en coin, pose la tête en arrière contre le dossier, décalant sur son front quelques mèches collées. L'écoute qu'à moitié, essayant de rassembler ses idées. N'lui prête pas attention, comme pour s'protéger des attaques qui vont venir. Il s'plaint si il veut, d'abord. Aimerait lui dire ça, mais reste silencieux. Faut pas commencer, pas déjà putain. Peuvent pas profiter juste deux minutes ? Essaie d'se rappeler de cet instant si inopiné qu'lui laisse un souvenir presque dérangeant dans la tête, blottie dans ses bras comme une enfant sans défenses - mais Nora, c'est plus une enfant et loin d'être sans défenses, mais l'sursaut violent qui l'prend quand elle effleure son dos le coupe net. La babine qui se rétracte, un éclat mauvais au fond des eaux limpides. Non, c'est vrai, t'attends rien d'moi à part que j'te sorte de taule et que j'te baise ensuite qu'il cingle, l'regard déjà détourné. Vexé ? L'soupire qui lui soulève la poitrine quand elle a l'intention, visiblement, d'venir le décoincer de sa torpeur puérile. Un contact, d'abord, qui s'appuie plus fort. Son front qui pousse le sien, lui intimant sûrement de se reculer, ce qu'il fait, mais surtout pour s'éloigner d'elle. Parce qu'il n'aime pas vraiment l'regard qu'elle a. Esquisse presque un mouvement de recul quand elle tend la main vers son crâne, pas assez rapide, les réflexes qui peinent à se réveiller. Aurait voulu l'esquiver, comme s'il pensait qu'elle allait lui arracher mèche après mèche - ce dont elle est capable, il n'en doute pas. S'tient presque collé à l'accoudoir, tendu comme un arc prêt à tirer, essayant d'tenir son corps au plus loin du sien. R'doutant le revers de la médaille, à la lueur trop mauvaise qu'il discerne dans ses yeux quand ses gestes presque tendres le tromperaient presque. Ouais, c'est mon année de naissance, gamine. Sonne comme une insulte. Mâchoire serrée, pas un sourire qui s'y faufile, tant il redoute. Comme un gosse qui attend la gifle. Suit des yeux sa main jusqu'à-ce qu'elle disparaisse là où il n'peut pas voir. La sent tracer la ligne de sa nuque, s'attarder sur les multiples morsures et marques encore à vif. Contemple un instant l'sien, de corps. Ses lèvres déchirées, son cou tout aussi mordu qu'le sien, et toutes les marques qui le peuplent comme autant d'arbres dans une forêt. Deux adolescents. Piégés dans un jeu bien trop grand pour eux. Pour lui, en tout cas.

Alors, quand ses lèvres s'posent sur les siennes avec la tendresse des amants amourachés, comment pourrait-il ? Hein ? Comment pourrait-il ne pas succomber ? N'pas s'affoler, du tambour du myocarde à ses yeux qui s'ferment. N'peut pas s'empêcher, l'animal qui retient pas la brûlure d'la plaque de cuisson, à l'entourer de ses bras avec cette tendresse qu'ils ne se connaissent pas. Soupire contre ses lèvres quand elle s'en éloigne à peine, à frotter son museau au sien. Qu'il ouvre les yeux, boit ses mots sans lui en offrir en retour. Attendri, le loup. Mis en cage. S'frotte presque contre la paume qui caresse le pelage de sa barbe. L'regard trop lancinant, comme des excuses muettes. Ses paupières lui semblent lourdes, à s'fermer à demi quand elle approche sa bouche de son oreille. À retenir son souffle, presque. À croire, à croire... à croire quoi ? Elle se recule et il sait. Il sait qu'il n'aurait pas dû baisser sa garde, que c'est qu'il va se la prendre, la gifle monstrueuse. N'a pas le temps. D'lâcher son minois d'amoureux transi quand il l'a jamais été. D'se préparer, de sortir le bouclier. Non, l'a pas le temps, Nox. Les mots ricochent à ses tympans comme autant de pierres venues pour les crever. Ca semble aussi évident que si j't'avais dit... Elle lui laisse une seconde, peut-être, pour s'protéger mais l'est encore sous le coup d'la chaleur, de l'émotion, de l'acte interdit - qui devrait, songe-t-il, à devenir tel pour l'affoler autant, pour l'troubler toujours un peu plus. ... je t'aime. C'est comme si le temps retenait son souffle une fois de plus. Y a trop d'ces moments qui le paralysent depuis l'intérieur de l'hippocampe. Il sent sa main qui caresse sa joue, allusion cruelle. ... un mensonge. Et sa tête, si vive. Réflexes retrouvés. Ses dents, qui claquent. S'referment sur ses doigts. Les mord pas vraiment, Nox. P't'être qu'elle aura une marque, mais n'fissure pas la chair, n'goûte pas au sang. L'regard qu'il lui lance est purement féroce, d'une cruauté qui déforme ses iris un instant. Et là, , il pourrait déjà rompre cette promesse qu'il sait maintenant stupide et mensongère. Elle fera toujours tout pour le pousser à bout. Et un jour, peut-être pas demain, peut-être plus vite qu'on ne le pense, un jour, il n'aura pas la force de s'retenir. Il le sent dans chaque veine qui transporte ce germe monstrueux. Sa mâchoire se détache lentement, s'ouvrant presque comme si ça lui coûtait un effort colossal - un peu le cas, en réalité - et il la laisse s'échapper, retrouvant avec soulagement une solitude précaire. Tu pourras jamais dire ça, toi, Nora, c'est clair, j'me fais pas d'illusions. Enfin. C'est qu'personne te l'dira jamais, surtout. Juste pour riposter. Pas qu'elle puisse voir qu'ça l'a touché même si sa réaction brutale ne peut qu'en témoigner, pourtant. Toujours trouver un moyen de parer, puis de contrattaquer.

Un self-control qu'il lui faut réapprivoiser, embrigadé dans un déchaînement d'une rare violence. S'concentre en fixant l'vide, Nox. À ses poings qui tremblent de colère. D's'être fait avoir si facilement. L'est qu'un apprenti, là-dedans, Nox, et l'est sûr qu'Nora n'est pas à son coup d'essai, elle. Ces coeurs qu'elle a dû briser, la vipère. Certainement pas l'sien, Nox, s'le promet. Lui fera rien, pourra jamais l'toucher - quand il veut pas s'rendre compte qu'elle l'a déjà fait trop de fois. S'arrime à des pensées toujours plus colériques, toujours plus insultantes. Pour s'rappeler qu'elle mérite qu'ses coups verbaux, qu'il cèdera plus à aucune tendresse qu'elle pourrait feindre alors qu'elle gardera toujours l'idée d'le mordre à la fin. Avise la porte. L'échappatoire est là, devant lui. Pourra-t-il la saisir ? La sent revenir, pourtant, un peu trop tôt pour qu'il soit suffisamment remonté contre elle. Ou pour qu'il ait pu décider de se casser. Opération loupée. Tourne à peine la tête, adresse un sourire moqueur à voir son sweat sur son corps. En arrivant, il avait voulu s'imaginer dedans, voilà chose faite. Pas franchement utile pour rester dans son but d'la détester, pourtant, il s'y essaie, Nox. Tiens, finalement, mon odeur n'est plus à gerber, qu'ça mitraille dans un rire sournois, la moquerie grinçante au coin du regard dédaigneux qu'il pose sur elle. Lui tend la bouteille et il l'attrape comme un ballon de rugby. Ses yeux s'attardent sur l'étiquette. C'est quoi, ça ? Tu sors le grand jeu maintenant qu'tes cuisses vont mieux ? Pouffe de nouveau. Se défendre, se défendre, il lui faut se. défendre. Et la meilleure défense reste l'attaque. Ah, voilà qu'elle se remet à parler, la garce et l'flic, toujours piètrement remonté contre elle tout en espérant qu'elle ne puisse savoir exactement pourquoi, l'écoute qu'à demi-mot. Comme s'il s'en foutait, tout d'un coup, d'la réponse à sa question. C'est vrai, au fond. Il s'en fout complètement. Pourrait bien crever demain, Nora, qu'il n'en aurait rien à foutre. Pas vrai ? Même d'le penser, ça sonne faux. Putain. Tourne enfin la tête avec un soupir - mimant l'ennui - et pourtant, ses yeux acérés détaillent chacun de ses gestes. Son bras toujours dans le pansement, ses cheveux qui s'extirpent du col. Son doigt qui pointe, il le suit mollement des yeux, rencontre les aiguilles de l'horloge qui semble prendre vie. Peut pas s'empêcher, Nox, d'être fasciné. Quand d'autres seraient effrayés, trouve ça fascinant, l'flic. Non, c'est bon, déjà qu'elle était chiante, faudrait pas en plus qu'elle devienne (plus) attrayante. Merde. Elle aurait pas pu avoir la capacité d'transformer du savon en cendres ? Voilà, ça, ça aurait été nul et chiant. Sursaute presque quand la bouteille rencontre son pied. Fronce les sourcils, avise son boxer posé à côté au sol, et décide d'un coup de l'enfiler, sans vraiment savoir pourquoi. Rien d'autre, s'en fiche de sa nudité quasi complète. Sont plus à ce stade-là, t'façon. De la même façon qu'avant, s'recule contre le dossier du canapé quand elle se penche. Dégage, qu'ses yeux furieux crient. Mais dit rien, l'flic, écoute et attend, réduit trop de fois à subir, trouve-t-il. Le verrou qui claque lui donne l'impression, soudain, d'étouffer. Et la bouffée de chaleur qui le prend n'a plus rien à voir avec l'émotion du sexe.

La voilà même qui pose sa question ensuite. Non mais, elle croit vraiment qu'il va répondre, maintenant ? Essaie d'appréhender s'il s'y sent contraint et aucune prison mentale ne semble le diriger vers une obligation de la vérité. S'en sent soulagé, l'flic, libéré, presque. Va te faire fo... S'fige tout entier, quand l'frisson qui l'ébranle remonte jusqu'aux terminaisons nerveuses de son cuir chevelu. Les poils qui s'hérissent, l'coeur qui loupe un battement et plus parce qu'elle l'attendrit. Non, c'est une toute autre sensation, là. La pointe qui lui chatouille la base du crâne. L'effroi qui s'immisce dans sa tête quand il comprend. Qu'un geste de trop, de sa part ou surtout, de celle de Nora, pourrait le tuer. L'danger de mort, qu'il a jamais vraiment ressenti si ce n'est ce fameux soir, cette fameuse nuit. Quand la morsure a paralysé son corps, quand il s'est vu mourir. Sauf qu'la, y a aucune détresse ni aucune supplication dans ses yeux clairs chargés de courroux. Emplis d'ces éclairs qu'on réserve aux orages les plus violents. Et son instinct de survie, on l'dit que c'est souvent stupide, qui se déclenche sans qu'il ne puisse rien contrôler. Il se jette en avant pour espérer fuir le contact de l'acier tranchant. Se jette sur elle. Ni plus ni moins. La plaque violemment contre le rebord opposé du canapé, manque d'la faire chavirer dans le vide, élan trop brutal, trop élancé. Croit entendre le bruit métallique du couteau au sol. Ou est-ce une autre attaque qu'elle prépare ? Un autre objet, qu'en sait-il ? Il n'sait pas de quoi elle peut être capable. Il la tient par les bras pour l'empêcher de se dégager, son regard profondément incrusté dans le sien, armé d'une folie criminelle au bord des prunelles. Tu veux savoir si j'aime ça, Nora ?, qu'il lui crache presque sur le visage. Vient chercher son front du sien, la mâchoire contractée. Approche encore, vient la humer comme le ferait un animal. S'empreigne de son parfum, d'son odeur corporelle au-delà de tout subterfuge chimique. Tu veux savoir si j'aime sentir la chair qui se déchire... Ouvre la mâchoire, râcle ses dents le long de sa gorge. S'arrête à sa jugulaire, la tenant toujours fermement par les bras. Si j'aime le goût du sang humain quand il s'écoule dans ma gorge ? S'déplace encore pour tâter de ses canines la bosse de sa clavicule. Si le craquement des os sous mes dents me fait jouir ? Se recule juste assez pour pouvoir capturer de nouveau son regard. Lui adresse soudain un regard blessé, où la colère s'est changée en déception. Laisse trainer quelques secondes, l'minois fripé au-delà de la vexation (!!), dans une douleur bien plus profonde. Ses questions n'sont pas des provocations, elles en sont de réelles, sous le déguisement habile. Est-ce qu'elle le pense vraiment ? Sa main droite qui lâche son bras, la libère, au risque de prendre un coup de poing ou qu'en sait-il. Remonte le long de sa gorge, s'en empare de nouveau, doigts écartés pour presque l'attraper en entière. Non, Nora. La lâche totalement, n'la touche plus, quand l'relief de ses ecchymoses va au-delà des cicatrices qu'elle a appliqué sur son épiderme. Prend appui sur l'accoudoir pour s'pencher plus encore, son genou creusant une place entre ses cuisses qu'il écarte. Non, j'aime pas ça, putain ! qu'il siffle entre ses dents resserrées, avant d'plaquer ses lèvres aux siennes sans plus se souvenir de la douceur qu'ils ont pu s'montrer comme des fautes coupables. Lui mange la bouche, en toute indécence, expiant sa colère dans c'baiser d'une violence peu commune. Puis, s'recule, l'ombre d'un sourire cruel sur les lèvres. S'écarte, regagne sa place, non sans avoir laisser le revers de sa main effleurer l'intérieur de sa cuisse. Inspire à fond, comme après un effort terrible. Passe la main dans ses cheveux. T'as tout déréglé, avec tes conneries, j'sais même pas quelle heure il est. Râle quand il n'en a rien à foutre de l'heure. L'alcool parfaitement ingéré dans son sang, avec l'émotion des ébats, l'organisme qu'en demande encore. Avise la bouteille qu'il a dû poser sur la table à un moment donné, sûrement face à ses démonstrations surréalistes. Vivent dans un monde de dingues, décidément. Ôte le bouchon, en attrape une gorgée directement au goulot, puisqu'elle n'a pas pris de verres. Expire un soupir de contentement. L'est éprouvé, Nox, mais putain l'a aucune envie d'partir. Lui faudra l'foutre dehors, sûrement, pour qu'il dégage. Replace ses jambes sur la table basse et sans prévenir, de nouveau, attrape sa main pour la tirer vers lui. La soutient pour qu'elle s'écrase pas trop à même son torse resté nu. La dévisage, les iris bien plus connectés à elle qu'en temps normal, comme s'il voulait mémoriser parfaitement chacun de ses traits pour la dessiner plus tard. Ecarte une mèche brune de son visage, la replace presque tendrement derrière son oreille. Mais ses gestes ont un côté mécanique et ses yeux, une lueur glacée, qui ne tromperait personne. Qui t'a appris ? Il désigne l'horloge. Tous tes p'tits tours, là. Ramasse le couteau, bien au sol. Le fait tourner entre ses doigts et d'un geste vif, le pointe contre sa joue. La lame ne s'appuie pas assez pour la blesser, juste pour lui offrir une morsure glaciale. Si t'es si douée, tu t'es quand même pas entraînée seule, si ? Réelle curiosité, à toujours en apprendre plus quand ça fait dix ans qu'il n'a jamais pensé à lui demander quoi que ce soit. La quitte pas des yeux, dessinant des motifs flous sur la surface de sa joue, avec délicatesse. Sans menace, comme s'il l'effleurait de ses doigts. Tu peux contrôler les corps, aussi ? J'sais pas, repousser quelqu'un, par exemple ? qu'il souffle, harmonisant le geste en cercles de plus en plus étroits pour mieux repartir à les agrandir, concentré comme un enfant sur un dessin important.


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:46, édité 1 fois
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N'lui répond même pas. À quoi bon ? Puis, lui répondre quoi ? Qu'lui aussi attend de se faire baiser ? Pas la peine. Elle le sait déjà. Et l'plaisir qui semble déjà si loin derrière, déjà oublié, jamais existé, qu'il aimerait s'dire, quand il ressent encore leurs myocardes à l'unisson battre à travers la seule couche de leurs peaux. Quand il s'souvient de ses bras autour de sa nuque, des siens qui entouraient son corps pour la tenir, la retenir. Aimerait avoir oublié, Nox, quand ces ébats, trop différents des autres - à la fois par leur violence et par leur honnêteté, peut-être - sont déjà marqués dans son crâne à l'encre de chine. Alors oui, l'étreinte est déjà bien enterrée quand sa mâchoire se referme sur sa main. Par rage. D's'être fait avoir. Par honte que ça l'blesse, quand il veut pas l'montrer et qu'il utilise la colère comme bouclier. Mais on l'sait bien. Et Nora devrait le savoir, peut-être ? Qu'un chien mord quand il est blessé. Et qu'Nox n'est guère plus que ça, finalement. Un chien errant, rejeté tant par les siens que par les loups dont il partage les gênes les plus ambivalents. Un clébard égaré, sans domicile, qui s'refuse le refuge, qui tente de lécher ses plaies ouvertes quand elle en crée toujours plus. Parce qu'Nora, à côté, c'est pas une chienne même s'il se plait à la traiter de telle. Véritable hyène, à venir se nourrir des laissés pour compte, charognarde experte. Il relâche la pression entre ses deux, lui laissant vie à ses doigts pour le moment, malgré l'impulsion incontrôlée. L'regard qui papillonne à d'autres occupations, à d'autres flashs vifs, quand elle murmure un parfait qui lui brise les entrailles. S'est trahi plus vite qu'il n'aurait fallu de temps pour réitérer sa promesse stupide. Jamais, ça semble bien impossible. Tant espéré, pourtant. Et Nox s'maudit, à cet instant, d's'être laissé aller. D'avoir cédé, d'avoir eu envie d'lui retirer la main, les doigts, le bras pourquoi pas. Alors, dans ce sweat dix fois trop grand pour elle, il ne remarque pas, Nox. L'regard ailleurs, aurait pu voir sa tension, aurait pu percevoir qu'elle s'est raidie mais non. Occasion loupée, encore, quand les iris sont occupés à chercher une échappatoire. Etouffe un croassement de rire purement sournois. Fleur bleue, moi ? Ben dis donc, t'as pas du en croiser souvent, alors. Parce que clairement, y a mieux - ou pire - que lui pour ça. Mais soit. Accepte l'attaque sans trop en ressentir la blessure, Nox, n'voit presque pas l'insulte dissimulée quand parfois, s'voudrait plus fleur bleue justement. Quand il lui faudrait apprendre à faire comme, au moins. Son ton est glacial et Nox en frissonne presque mais il est trop occupé à garder la tête haute, l'allure fière. L'regard tantôt effronté tantôt blasé. Oh non, t'en fais pas, j'crois pas ça. Puis des queues pour te ressusciter, tu dois en avoir pas mal à appeler. Il pouffe, avant d'boire directement au goulot. S'essuie la bouche du revers de son poignet. Puis j'préfère en effet qu'tu n'attendes pas sur moi pour quoi que ce soit, donc ça tombe bien. S'demande ce que ça lui ferait, si un jour elle l'appelait réellement par besoin de quelque chose. Sûrement qu'sa fierté l'enverrait chier. Parce que c'est ce qu'il faudrait faire, n'est-ce pas ? Lui faut enfiler son caleçon, comme limite inviolable, comme si plus rien d'trop inopiné ne pouvait arriver avec ça, quand on sait qu'ils se sont littéralement arrachés leurs fringues pourtant pour en arriver là. S'donne l'impression d'enfiler une armure toute entière. Se fige légèrement en la voyant s'pencher vers lui.

Lui reprend l'avantage, au-delà même de la lame qui chatouillait l'arrière de son crâne. Peut pas rester dans cette position-là. Alors renverse tout, Nora y compris. Elle vient contre son front avec le sien et il fronce les sourcils. Mal au crâne, qu'elle lui donne, pour plein d'raisons. Enfonce son regard dans le sien comme un couteau entre dans du beurre. Non, pas encore, mon ouïe tient encore malgré mon grand âge, rassure-toi, qu'ça siffle entre ses lèvres quasiment closes pourtant, à demi-morts. Rentre dans son jeu, pour n'plus donner l'impression d'se braquer à chaque frappe. Elle a l'bassin qui la démange et Nox utilise son genou pour l'immobiliser. Semble pas comprendre, la gamine et il grogne légèrement, agacé. L'écoute, pourtant, sans résister à ses doigts qui crochètent son menton dans sa direction. N'penserait pas à regarder ailleurs, de toute façon, à cet instant-là. Mais il décide qu'elle a assez parlé. Qu'faut la lui boucler, au moins pour trois secondes. Fond sur ses lèvres comme un rapace, serres en avant, canines n'osant plus pourtant irriter sa peau déjà gonflée. Et ça lui ferait presque de la peine, à cet instant, s'il ne ressentait pas toujours de la rancoeur. C'est comme si je te disais... je t'aime. Parce qu'on peut dire que ça, ça l'a tué un peu. Sans bien savoir pourquoi - ou juste qu'il ne veut pas savoir pourquoi. S'arrache à ses lèvres avec une douceur mélancolique, l'regard pourtant moqueur. Quoi ? Est-ce que ça te déçoit, Nora ? Embrasse sa gorge. Que j'sois pas l'monstre que tu voudrais ? Enfin, c'est sûrement plus facile pour toi d'te dire que j'le suis, conclut-il sans appeler à autre chose qu'une constatation résignée, accompagnée d'un soupir. La contemple, presque calmement, l'espace d'un instant. Grimace quand elle essuie sa salive rosâtre sur sa propre cuisse, en considère la trace laissée avec un dégoût semblant. Tu m'as pris pour un torchon ? qu'il pouffe, plus amusé que vexé, visiblement. C'est d'un mouvement négligeant d'la main qu'il envoie ses mots se balader ailleurs. Rentrer, maintenant ? Certainement pas. Même s'il devrait, il le sait. Va faire que s'esquinter plus encore à rester là. Besoin viscéral de s'irriter la peau et les organes avec, toujours plus. S'focalise sur les aiguilles, fronce les sourcils, un minimum interpellé c'est vrai. Mais c'est comme si c'était déjà devenu normal ce genre de choses étranges, qu'il hausse les épaules, suivant son regard vers la fenêtre. L'temps passe si vite ? En vérité, s'en fout complètement de l'heure. La ramène déjà vers lui, contre lui, quand il donne l'impression d'pas pouvoir en rester éloigné trop longtemps. Flirte trop avec le feu, Nox, mais s'en fiche, à cet instant, aveuglé par l'alcool, qu'il dira. Par la fatigue éprouvante de leurs guerres, de leurs ébats.

Il fronce les sourcils, lui adresse un regard sévère. Qu'est-ce que ça peut bien t'faire, c'que ça peut bien me foutre, hein ? Et qu'ça ricane en clin d'oeil amusé. Comme s'il avait l'contrôle, comme s'il avait la main, l'dessus. N'a rien, Nox. Même pas une foutue avance, rien. S'bat sur l'instant, avec c'qu'il a. Et son ventre qui se rétracte au contact de ses doigts qui viennent plisser sa peau. Grimace un peu, inconfortable, soudain. Voudrait presque la repousser si ses mains étaient pas tant accrochées à elle. Jaloux ? Se redresse un peu, force sur ses abdominaux mis à l'épreuve depuis qu'il est entré chez elle. L'ton qui s'est durcit. Plus vicieux, plus venimeux. L'ton de quand on veut frapper, toucher là où ça peut, éventuellement, blesser. Hausse un sourcil, l'minois qui joue des coudes contre le sien sans l'toucher vraiment. Attends... Y a vraiment des gens qui sont jaloux de toi ? S'met à ricaner, ça semble si spontané qu'ça en est encore plus insultant. Non, t'en fais pas, ça va pour moi... Sa voix qui s'est brisée pourtant sur l'dernier mot, quand il a senti sa main a ripé contre son bas-ventre, qu'elle a fini sa course contre sa cuisse. L'bassin qui semble démanger, quand il se tortille un peu, sans savoir s'il cherche un contact plus franc ou plus absent, à s'en débarrasser de mouvements aléatoires. Et il s'apprête. Oui, il s'apprête à lui rire au nez. Lui dire qu'elle n'peut pas, hein ?, qu'il appuierait d'un ton narquois. A bien cru voir qu'elle a essayé, n'a pas réussi. Et soudain pourtant, il sent un frisson remonte contre ses hanches, courir jusqu'à son crâne, là où ses cheveux en bataille semblent se dresser d'effroi vers le plafond. Quand il sent, contre son poignet, l'métal de sa montre qui le tire vers l'extérieur. Serre les dents, essaie d'forcer, Nox, à s'escrimer contre une force invisible en s'demandant si l'effort n'va pas lui revenir dans la gueule, si cette sensation est bien réelle ou s'il se l'invente - au vu de son état, tout semble plausible. Et avant qu'il n'puisse se rendre compte de ce qu'il se passe, la lame lui échappe, son poignet écarté loin d'sa peau, l'manche qui a quitté sa main. Frustré, l'flic il pose un regard courroucé dans celui d'Nora. Sans contrepartie ? qu'il attaque, quand elle s'vante de pouvoir tout faire. Il soupire en rejetant la tête en arrière, essayant d'ignorer sa jambe qui l'a enjambé. Essaie d'concentrer son esprit pour pas divaguer. Si la faim est partie, l'envie elle, semble toujours là. Putain, c'est pas comme s'ils l'avaient pas consommée, pourtant. Il sent sa joue glisser contre la peau nue de son épaule. Tressaillement qui l'secoue quand il essaie de rester focus. C'est pas parce que j'l'ignore ou qu'elle ne s'voit pas qu'y a pas d'prix à payer. Et ça sonne comme un résultat scientifique. Il y a toujours un prix à payer.

J'pourrais faire tout ce que je veux de toi. La mâchoire douloureuse à force d'être contractée. Sait pas si c'est d'colère ou d'culpabilité, pour le coup. Peut pas nier, peut plus faire semblant. Ses cheveux le chatouillent et il trouvera cette excuse pour justifier son corps qui semble vouloir échapper à son contact alors qu'il l'a lui-même provoqué. Déglutit lentement en sentant ses lèvres contre sa gorge. S'sent pris au piège, sans nulle autre échappatoire que de lâcher un : Je sais faiblard, à contre-coeur et pourtant, brûlant de franchise. Bien évidemment qu'elle peut faire tout ce qu'elle veut de lui. L'aurait pas dû le lui avouer, mais ça semble si logique, après toutes ces années que de nier lui aurait donné l'impression de s'enfoncer encore plus. Y a pas d'déni à avoir, au bout d'un moment.

Et une nouvelle question qui retentit. Garde l'regard braqué droit devant lui un moment, à défaut de pouvoir faucher l'sien, caché dans son cou, sous sa mâchoire. Sent son souffle en écho partiel tambouriner contre sa peau blessée à trop d'endroits ; en écho à son myocarde, fragilisé, trop éprouvé. À ses pensées trop écorchées. Et sans vraiment savoir pourquoi, il glisse son bras autour de sa nuque, pour venir l'enrouler autour de ses épaules. N'a toujours pas ouvert la bouche et l'silence qui s'éternise ne prévoit jamais rien d'bon. La serre un peu contre lui, profitant de cette accalmie qui n'en est pas une ; profitant de cet instant de retenue pendant l'quel il ne ressent pas l'envie d'la griffer. Parce qu'on croise plus de vivants que d'morts, voilà pourquoi. Enfin, l'silence qui s'brise sous sa voix trop basse. Trop sincère ? Certains piochent à la morgue mais... A une once d'hésitation. Est-ce qu'il ne va pas trop loin dans les révélations, dans les sentiments, dans l'honnêteté ? Essuie un frisson qu'il lui transmettra certainement, leurs peaux bien trop scellées pour qu'il passe inaperçu. ... mais ça m'dégoûte encore plus. N'a jamais pu s'l'expliquer. Soutire un rire bref, auto-dérisoire. Puis faut pas croire, on t'laisse pas entrer comme ça non plus et curieusement, faire disparaître quelqu'un d'vivant, c'est plus facile que de subtiliser un corps de défunt. N'a jamais pu, malgré les conseils d'Asta, malgré son aide, ses propositions. S'penche légèrement, la ramène un peu plus contre lui et sans prévenir, dépose ses lèvres au sommet d'son épaule, malgré l'tissu épais du sweat. Aussi doucement qu'possible, chose qu'on ne lui connait pas, surtout pas avec elle. Semble las, soudain. Epuisé, batteries vidées qui n'peuvent se recharger. Semble hésitant, presque. J'en ai marre d'ces questions. Soupire profond, venu du fond des entrailles, là où les douleurs sont tapies mais bien saillantes. Et c'est douloureux sous les côtes quand il prend son inspiration. T'en sais assez. Et sûrement qu'lui aussi, à en avoir trop vu, trop su. Comme s'il préférait rester dans l'ignorance, qu'c'était plus facile ainsi, qu'elle n'avait pas l'air plus attachante s'il en savait le moins possible. Et là, il estime qu'la limite est franchie, qu'même sur lui, elle en sait déjà trop. Et sa main libre qui glisse contre son dos, comme pour mieux la sentir, comme pour mieux se l'imprimer. L'regard toujours dans le vide, comme s'il ne s'adressait pas vraiment à elle. J'ai la dalle. J'connais une bonne pizzeria dans l'coin..., qu'il commence dans un souffle trop bas, trop sensible, trop vibrant. Mais la peur qui lui noue les entrailles. Bon, leurs pizzas sont sans doute pas meilleures que tu dois l'être, mais, on a bien compris qu'toi pour repas, c'est pas pour ce soir. Puisqu'on est déjà l'soir, n'est-ce pas ? Essaie de sauver les apparences, mais peine à se sortie de cette torpeur de lassitude engagée en lui comme une vague qui vient le terrasser toujours plus. Aimerait rester là, la voir calme - juste quelques minutes - et qu'ils rentrent leurs griffes. Pour mieux se déchirer quand ils les ressortiront ? Sûrement. Mais son corps tout entier appelle au calme, à la trêve. Hé. La décale lentement, avec un sourire amusé au bord des lèvres. Un r'gard presque trop tendre, un peu fracassé, cerné d'un rouge qu'on réservé aux insomnies habituellement. Essaie d'se focaliser sur ses prunelles qui ont l'air atrophiées. N'crois pas que j't'invite au resto, hein. Mais j'sais qu'ils livrent. Et ils ont du rouge. Parce que ton whisky est parfait, mais si j'continue avec ça, tu vas devoir me border ou bien me porter jusqu'au seuil de ta porte. Il s'permet de rigoler un peu, au ton enfantin. Plaisantin incertain, comme un adolescent qui n'a jamais tenté sa blague.
Comme un Nox qui n'a jamais proposé un truc comme ça. Parce que ça s'propose pas, entre eux, n'est-ce pas ? Parce qu'il faut pas, parce qu'il faut toujours une occasion, une raison même futile, pour s'armer jusqu'aux dents, pour faire saigner. Mais Nox, semble fatigué d'ça, d'un coup. Sait pourtant qu'ça va être à double tranchant. Qu'le revers de la médaille risque d'être bien plus douloureux qu'il voudrait se l'admettre et, finalement, qu'ça vaudrait même pas l'coup de tenter. Mais l'est habitué à tout jouer sur la table même quand il n'a pas la bonne main, Nox. N'a jamais compris les règles, tout ce bordel. Glisse sa main jusqu'au creux de ses côtes, l'intérieur d'la joue déjà rougie à être tenue entre ses molaires. Détourne l'regard, comme pour pas voir c'qui va traverser ses pupilles. S'prive volontiers de toutes réactions lisibles. Finis par soupirer plus franchement, comme agacé. Agacé par sa vulnérabilité qu'il n'arrive pas à effacer, qu'il n'a pas envie d'effacer. La libère de son emprise, récupérant son bras, pour oublier l'effet éphémère qu'ça lui a fait d'la tenir juste là contre lui sans qu'elle n'essaie de lui arracher les cheveux, sans qu'il ne tente de lui arracher les yeux. Attrape son téléphone, au bout d'la table basse. Alors, tu veux quoi ? Pianote sur son clavier tactile, une demi-lune d'sourire en coin de bouche, quelques instants avant de relever son regard bleu vers elle. L'air de dire, alors ?, quand il entend d'ici qu'son téléphone vibre de façon discrète. L'sourire qui s'étire, malgré-lui. Attend, l'coeur plus battant qu'il ne voudrait bien s'l'avouer. L'instant de vérité, celui qui va lui autoriser à rester encore un peu pour panser les blessures qu'elle a dessiné partout sur lui ou celui qui, d'un instant glacé, va l'foutre dehors. Quand il n'demande que quelques minutes acidulés, les armes déposées. Mais sont-ils réellement faits pour ça ? Lui-même, peut-il tenir dix secondes sans se jeter sur elle, de gestes ou de mots acérés ?


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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:46, édité 1 fois
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Elle n'attend rien de lui, maintenant ? Ah ! tiens, qu'il se dit. Vraiment gonflée, la nana, quand il a souvent été celui à appeler dès qu'elle était derrière les barreaux ou au poste. Comme s'il était son avocat privé ou son échappatoire au système. Putain. L'aurait jamais dû la faire sortir une seule fois, cette gamine, croiser son regard derrière la cage, ouais, c'est c'qu'il se dit là, devant ses attaques qu'il trouve puériles. S'contente de lui montrer les dents, comme en guise d'avertissement, quand mordre est plus qu'une simple option à envisager, surtout dans son cas. Mille raisons d'la bouffer, qu'il aurait. Putain. L'en serait débarrassé. Hop, un bordel de moins à gérer. Alors, qu'est-ce qui le retient, hein ?Puis merde, qu'il l'imite ironiquement,qu'est-ce que ça peut t'foutre si d'toutes façons, t'attends rien d'moi ? Allez bim. Faut vraiment qu'il lui achète une muselière. Parce que c'qui vient d'se passer, là, c'est franchement pas normal. La rencontre des corps avec des esprits autant échauffés, autant dire qu'ça laisse des bleus et Nox en a ras le bol d'amasser les contusions. Même baiser avec elle, c'est douloureux. Il serre les poings lentement quand elle dit, si facilement, le détester. Et l'pire, c'est qu'ça sonne si vrai entre ses lèvres empoisonnées, qu'Nox il y croirait bien.Ben ça tombe bien, au moins c'est réciproque. Le glisse à demi-mots, sifflerie perfide, maigre répartie pourtant. Et les répliques qui s'enchaînent sans saveurs, sans imagination, semblent essoufflés soudain, les combattants. Et c'est c'que Nox ressent de plus en plus ; un souffle au coeur, ce désespoir chronique de devoir s'arrêter à un moment de peur d'claquer d'un seul coup. Pourtant, peut pas s'en empêcher non plus, d'lui répondre, rien qu'pour lui retirer le plaisir d'avoir le dernier mot, à la gamine.J'suis vieux seulement quand ça t'arrange, hein... souffle sur le haut de son crâne. Là où il fixe un instant ses iris, s'demandant pourquoi il ne l'a pas attaquée ici, pourquoi elle a encore autant d'cheveux et pas un seul trou dans la tignasse, qu'il aurait pu s'y accrocher les ongles et tirer d'un seul coup pour lui faire fermer sa grande gueule. L'est un peu perturbé par son museau dans son cou, faut l'dire, parce que c'est vrai. Et ça l'déconcentre, à croire qu'sa concentration n'est pas bien solide. Pas en sa présence, certainement. C'qui explique, on dira, qu'il hésite, qu'il sache plus trop où frapper quand chacune des ouvertures laissées derrière l'bouclier est déjà couvert d'ecchymoses. Alors son bras qui s'enroule à sa nuque, il fermerait presque les yeux, Nox, à cet instant-là. Juste pour s'dire ok, tranquille, on fait une pause. Pourtant, il reste tendu. Sur le qui-vive, toujours sur la défensive, comme elle lui a appris si souvent. Garde relâchée, interdiction. Pas avec Nora, pas avec un adversaire de c'te taille - peut pas s'empêcher de la voir comme telle, parce que clairement, la Everdell, ça s'saurait si c'était son alliée. N'est-ce pas ? Sait même pas d'quoi ils s'détestent, sait même pas quand est-ce qu'il a commencé à la détester.
Parce qu'il la déteste. N'est-ce pas ?

Reste un moment en lévitation, sans oser bouger, la laisse faire sa place sur lui, autour de lui, il n'sait plus. Garde son bras autour de son épaule, comme on tiendrait sa soeur ou sa femme, ça non plus, Nox, il n'sait pas. L'a jamais eu d'soeur, encore moins de femme, même pas un putain de clébard, dans sa vie. Il fait mine de réfléchir, en évitant son regard, comme pour l'insulter quand il s'voudrait plus reposant.Si, j'connais quelqu'un qui correspond pas mal à la description. Sourire arrogant qu'il lui échoue sur le visage mais l'regarde pas, Nora. Sait pas trop ce qu'elle fout, tantôt à se serrer contre lui, tantôt à s'éloigner mollement comme si on l'avait droguée. Semble plus tenir assise, à basculer de tous côtés, qu'il la retient dans un mouvement un peu aléatoire, quand elle vient de nouveau s'effondrer contre son torse. Et là, serrée contre lui, là comme il la tient, il sent bien comme elle se crispe quand ses lèvres se posent au sommet de son épaule. Y a pas plus frappant, comme indice, vous savez. Les signaux du corps, eux, ils trompent pas. Et à cet instant, l'aurait aimé qu'elle se raidisse pas comme ça, parce qu'forcément, c'est pas un compliment. En même temps, il a tenté de la bouffer trop de fois en deux jours, rien qu'en une moitié de journée, là, alors à qui la faute ?Ouais, ça a commencé y a dix ans, quand j'ai fait sortir illégalement une gamine qu'aurait mérité de rester un peu plus longtemps. Répond plus, Nox. Parce qu'elle a raison. C'est lui qu'a voulu jouer. Lui qui a voulu s'risquer aux jeu d'la vérité, quand les vérités dérangent et fourmillent près des limites de la décence. Voudrait profiter de l'instant, là, quand il la tient blottie contre lui et qu'elle semble avoir rangé ses griffes même si la lame lui chatouille toujours l'menton. N'sait pas pour combien de temps va durer l'accalmie, a presque plus de mal à affronter le répit qu'à endurer la bataille. Trop habitué à ça avec elle, et pourtant, c'est lui qui appelle à l'inédit.

Il la décale enfin, comme s'il voulait lire c'qui peut se cacher au fond d'ses yeux. La sent chancelante, et met ça sur l'coup de l'alcool qui s'est diffusé dans leur sang. Lui aussi s'sent fébrile. L'whisky a bon dos, va. Lui offre un sourire carnassier, empli d'cette fierté sale. A l'air d'avoir compris qu'elle sera son repas, un jour, même si cette simple idée lui tord les entrailles s'il y pense vraiment. Sait qu'il pourrait pas, Nox, pas vrai ? Qu'est-ce qu'il en sait, au fond ? Qu'deux ans qu'il a rencontré cette créature installée à même ses boyaux, peut pas savoir, l'flic, non peut pas savoir si elle prendra pas encore plus le dessus sur sa raison, un jour. Se crispe quand il sent sa main agripper sa cuisse. S'laisse aller pourtant à un rire un peu crispé.J'ai juste envie d'en boire, bien qu'ton voisin soit tentant. Fait une pause, la pénètre de son regard électrique bien que délavé, comme usé, fatigué.J'ai dégusté son foie avec des fèves au beurre, et un excellent chianti. Et ça l'fait marrer, il essaie d'se détendre, Nox, quand il vient d'balancer une bombe avec sa pizza à la con. Puis p't'être qu'elle n'a pas la référence, la gamine, p't'être qu'elle est trop jeune. P't'être que c'était pas sa vie, d'regarder un film d'horreur avec ses darons. S'rend compte que définitivement, il ne sait rien d'elle, sinon d'être capable - à peu près - d'anticiper ses réactions. Là-dessus qu'il la connait le mieux, quand d'autres peuvent sûrement s'venter de connaître les secrets d'sa vie en s'prenant toujours une gifle dès qu'elle ouvre la bouche. Nox au moins, il... non, que dalle ses excuses à la con, lui aussi s'prend toujours des putain d'gifles. S'amuse quand elle s'agace à se tortiller pour prendre son téléphone. La pousse même un peu d'la cuisse, sans vouloir la faire tomber, juste pour la faire chier. Comme un gamin de six ans. Voilà à quel stade elle le fait retomber. Ressent comme une honte coupable, parce qu'ouais, comme un adolescent, il préfère demander par sms quand elle est devant lui. Pitoyable, qu'il s'dit en serrant les dents. La laisse déplacer son mollet, frisson qui lui remonte jusqu'au cuir chevelu quand elle l'agrippe d'ses doigts qu'il trouve froids. Ou peut-être qu'il est toujours sous l'coup d'la chaleur de leurs ébats, comme s'il avait d'la peine à s'en débarrasser. Aimerait bien s'en délaisser avec autant d'facilité qu'avec celles qui vont et qui viennent, visitent ses draps pour s'voir jetées à la porte la seconde d'après. Parce qu'Nox n'cherche rien d'autre, finalement, présences éphémères pour hurler au visage d'ses démons. Alors pourquoi ? Pourquoi il s'casse pas, maintenant qu'c'est fait ? Tu fais chier. A presque envie d'lui tirer la langue, si c'était pas elle qui s'tirait suite à ça.

Ressent une appréhension peu commune qu'il n'a pas l'habitude d'éprouver. Celle qu'elle s'envole mais il essaie d'se rassurer. Elle est chez elle, là-dessus le piège est parfait - elle n'peut pas se barrer. À moins que ? Nora est capable de tout. Elle instaure un contact éphémère dont il n'a pas l'temps d'apprivoiser qu'elle y a déjà mis fin. L'est perdu, Nox, à la suivre des yeux sans bouger, sans broncher, à attendre sa réponse. Bien plus profonde qu'un simple choix entre des pizzas qu'auront toutes le même goût. Veut savoir, l'flic, sans comprendre c'que ça lui importe. Si elle est prête à risquer encore plus gros. Parce qu'ils le savent, n'est-ce pas ? Tout c'qui ne leur ressemble pas n'est qu'un pari d'plus, un risque supérieur, la menace battante d'se prendre un coup qu'on n'attend pas. Resté seul dans l'salon, en caleçon comme un malpropre, il passe sa main dans ses cheveux en bataille, encore humides d'leur sueur partagée. S'sent libérée de soupirer quand il n'est plus sous le joug d'son regard, d'son jugement. S'sent vraiment limite, là, à se morfondre sur sa propre condition. Est-ce qu'il est tombé si bas ? À proposer des trucs louches à une gamine - peut pas s'empêcher, Nox, onze chiffre maudit quand on s'rend compte qu'elles ont toutes onze piges de moins qu'lui, toujours. L'a raison, Nora, peut pas s'trouver une meuf de son âge, aussi tordue qu'lui ? Pianote sur son téléphone après avoir reçu les deux messages, mais pas à elle. Commande directement en ligne, pour pas qu'elle le sache, pas qu'elle entende sa voix. Pioche deux choix au pif, puisqu'elle s'en fout et que soudainement, c'est plus vraiment la priorité du lieutenant que d'savoir s'il veut des champignons ou du parmesan sur sa putain de pizza. Elle s'est enfuie et il s'retrouve là sans savoir quoi faire. Fait mine d'pas avoir lu l'deuxième message, accusateur à raison sur son état. Y a tant d'scénarios qui tournent dans son crâne, qui défilent, tous finissent par des coups trop durs pour lui, trop durs pour l'état où il est là - las, blasé, à découvert. Lapin en ligne de mire du fusil, même s'il voit pas l'chasseur, il sait qu'il a toujours des cartouches rien qu'pour lui. Réserve illimitée à son attention. Pas sûr qu'il puisse, pourtant, assumer la prochaine balle, s'sent déjà percé comme une gruyère. Ses yeux éreintés se lèvent lentement, dans l'espoir qu'elle revienne et qu'il achève sa torpeur étrange, mais non. Il sent son téléphone vibrer de nouveau, n'regarde même pas, sûrement la confirmation d'la commande. Et ses pupilles qui se rétrécissent en avisant la porte, qui lui semble immense et si attirante, soudain. Et ça s'rait si facile. Si aisé. Bien plus qu'affronter c'qui s'annonce comme une nouveauté grisante. L'a voulu tenter, Nox, s'est bien mangé un mur vu sa réaction. Si elle voulait, elle serait restée là. Persuadé qu'elle se planque en attendant qu'il se casse et, pour le première fois, il va aller dans son sens. Il se sent étouffé, soudain, attrape ses fringues d'un geste rageur. Quel con. Qu'est-ce qu'il a cru ? Qu'ça pouvait rimer à autre chose ? Qu'elle aurait envie d'autre chose ? Un putain d'con. L'regard froid, s'juge durement mais le mérite, il trouve. Se rhabillera dans l'couloir, peut pas rester une seconde de plus, l'impression qu'sa gorge va imploser, qu'il peut plus respirer. Ses doigts qui se crispent sur les habits froissés, il se sent en proie à un malaise féroce qui l'attrape et l'enserre comme un étau capricieux. Subit comme une crise, d'ces trucs de psy qu'ils disent là, de tétanie, d'angoisse ? Peut pas s'avouer s'mettre dans un état pareil pour... pour quoi, au juste ? Putain, putain, putain. Alors, dans un dernier sursaut, il se jette sur la porte d'entrée.

C'est là qu'sa chaussure tombe. Suivie d'son t-shirt, et son téléphone qui s'ramasse un sale coup au coin de l'écran.Putain, qu'il peut pas s'empêcher de râler à voix haute, dans un souffle comprimé trop longtemps. Attrape l'appareil, sorti d'son état de veille comme s'il voulait l'persuader qu'lui aussi peut sortir de sa torpeur. S'il suffisait d'une empreinte digitale ou d'un pauvre code à quatre chiffres, ça s'rait bien, tiens. Ses yeux lisent malgré lui, malgré sa volonté, c'qui s'impriment dans l'écran comme dans son crâne. Bon, tu viens ? Expire comme un plongeur resté en apnée trop longtemps, privé d'ses bouteilles. Après avoir visité les abysses, voilà qu'il entrevoit comme un oasis au milieu de l'océan. Sa gorge est sèche, toujours, et il déglutit avec difficulté. Bon, tu viens ? Pourquoi elle a fait ça ? Il était là, enfin décidé à s'casser, après avoir ramassé ses fringues et son courage, tous étalés par terre. Et... et là... Tout s'casse de nouveau la gueule. Comme un automate, il laisse tout glisser à ses pieds, portable compris, sans avoir répondu, parce qu'y a rien à répondre. Presque mollement, il tourne la tête vers la porte entrouverte d'la salle de bain où il devine l'bruit de l'eau qui coule. Et l'a besoin de savoir, Nox. Pour mieux s'flageller après. A besoin d'enfoncer lui-même le cou au plus profond d'la blessure, pour mieux le tourner encore et encore quand il s'ra seul, quand il saura qu'c'est qu'une blague, qu'elle s'apprête à remonter la ligne d'où pend un hameçon bien trop attirant. Persuadé qu'c'est un piège et, comme un agneau un peu con, s'jette pourtant dans la gueule du loup. Ses pas le mènent lentement vers la salle d'eau et il retient son souffle devant. Quand il pousse la porte qui grince un peu, lentement, et s'y infiltre, les vapeurs d'eau brûlante lui cinglent le visage. Fuit son propre regard qui l'juge depuis le reflet du miroir, déjà un peu embué, où il peut pourtant déjà entrapercevoir les coups et blessures, les bleus qui s'changent déjà en hématomes, les blessures qui s'amusent ecchymoses. Mais toute son attention est happée par la silhouette qu'il discerne dans la douche, d'façon un peu floue. La buée sur les portes, l'impression d'être dans ces putain d'films qu'il n'a jamais assez regardé pour savoir comment ça s'passe, il reste quelques secondes là, debout comme un con, les bras ballants. Et il s'voit, comme depuis la hauteur, faire glisser le seul tissu sur son corps, le laisser dégringoler ses cuisses, passer la limite des genoux, chatouiller ses chevilles qui se lèvent l'une après l'autre pour l'abandonner, lui aussi, au sol. Quelque part près d'sa fierté, d'son courage, de toutes ces valeurs qu'il s'impose depuis tellement longtemps qu'il s'rappelle plus comment faire sans. Et il entre dans la cabine, comme un adolescent fébrile.

D'abord, il n'ose pas bouger, plaqué contre la porte dans son dos. Profite un instant d'la voir comme ça, de dos à lui, comme livrée, ou... délivrée ? Faut bien s'l'avouer. Qu'elle lui fait toujours envie, même quand l'envie a été consommée, même quand ils se sont ébattus déjà trop violemment. Avise le bras gauche en lévitation, s'mord l'intérieur de la joue, forcé d'affronter sa culpabilité sans s'obliger à la cacher. Elle n'peut pas la voir, il en profite pour la relâcher. Un court instant. Comme s'il n'osait pas l'effleurer, ses doigts se tendent vers elle et se figent dans l'air bouillant. Finalement, après une brève seconde d'hésitation, il l'attrape avec plus de délicatesse qu'on le ferait avec un poupon, pour la retourner et affronter, cette fois pleinement, l'état des dégâts. Il n'peut que noter, faire le tour du propriétaire, aviser les morsures encore rougeâtres, sa lèvre inférieure gonflée, charcutée tout autant que sa voisine du dessus, les bleus qui recouvrent ses hanches là où le choc de la chute s'est imprimée. Et l'regard qu'il a est assurément honteux. Qui fait ça à une femme ? Il s'plait à dire qu'il touchera jamais à l'une d'entre elles, qu'il n'a jamais levé la main sur leur silhouette féminine, mais faut bien se résoudre à l'évidence. Faut bien assumer, pour une fois. N'dit rien, Nox, quand la culpabilité lui marque les traits d'une croix brûlante, quand la honte lui brûle l'échine. Elle le verra assez bien et à cet instant-là, il n'a pas envie d'cacher qu'il s'en veut. Peu importe si elle l'utilise contre lui. Peu importe. Lui en laisse pas l'temps, sur l'instant, à attraper ses poignets, remonter à ses mains qu'il tient en hauteur, avec l'excuse de protéger son pansement de l'eau. La pousse de son corps contre le sien, revenant effleurer sa peau avant de s'y apposer plus franchement, ses mollets contre les siens pour la faire reculer jusqu'à sentir la résistance du mur détrempé contre son dos. Sait pas trop c'qui s'passe, à cet instant, à avoir des fourmis partout dans l'ventre qui dévalent les pentes d'son myocarde comme une horde en folie. Sait bien qu'ça durera pas longtemps, qu'ça n'est qu'éphémère. Enfonce son regard dans le sien avec une lueur de malice dansant au fond des pupilles.J'suis pas là pour te frotter le dos, non plus. Et qu'ça sourit, en plus de ça. Un sourire décontenançant, par son absence de férocité, par son côté joueur et franc. Sûrement qu'elle n'l'a jamais vu sourire d'la sorte, surtout pas à son égard, quand il a toujours fallu enfiler les gants d'la dureté. Sûrement qu'Nox sourit jamais comme ça avec personne, de toute façon. P't'être qu'il l'a eu fait, autrefois, avec Enoch, trop d'années en arrière. P't'être qu'il l'avait la première fois qu'il l'a faite sortir, quand elle était à peine majeure, quand il n'savait pas encore comment ça fonctionnait avec elle. Alors oui, peut-être que ça lui rappellera cette première image, qu'elle s'est usée si fort à déchiqueter qu'elle n'a jamais pu refaire surface. Mais ses propres mots le giflent d'une question glaciale. Qu'est-ce que tu fais là, alors ? Mais il n'en sait rien, Nox. N'sait plus rien. Les repères en désordre, le fil conducteur coupé brusquement. Et ses doigts qui s'entremêlent aux siens, alors qu'il appuie le dos de ses mains contre le carrelage dégoulinant. Avance encore, le jet brûlant finissant de le tremper et il frissonne, réaction épidermique à la température élevée.Pourquoi vous mettez toutes l'eau aussi brûlante ? qu'il ne peut s'empêcher de faire remarquer. Comme si ça lui arrivait souvent d'se trouver là, dans cette situation, avec une femme. Jamais, en vérité. Mais elle n'doit pas le savoir, n'est-ce pas ? Ou peut-être qu'elle le sait très bien. Pas trop dur à deviner, quand on l'voit se comporter avec elle. Quand on voit l'hésitation, la fébrilité, toutes s'étalant sur son visage comme autant de feuilles qu'on avait déchirées et foutues loin. Il cligne des yeux pour en chasser l'eau qui tente de l'aveugler. Mais il veut graver ça, s'marquer le souvenir au fer chaud, sans savoir combien d'temps ça va durer avant que l'froid coriace de la réalité ne le rattrape. Avant qu'la solitude et l'errance ne le récupèrent, quand elles estimeront qu'elles lui ont laissé suffisamment d'répit pour survivre à dix autres années d'affronts.

Il porte sa bouche dans son cou, n'ose pas mordre sa peau pourtant. Bien que quelques mordillements viennent la picorer, même s'ils semblent inoffensifs en comparaison à la violence passée. Ses lèvres tracent un sillon encore plus chaud qu'l'eau et la vapeur qui les enveloppent, remontant à sa gorge, avant d'rester en suspend devant sa bouche enflée, défigurée. L'coeur qui se serre, et ça remue dans l'ventre, comme l'adolescent qui embrasse la plus belle fille du lycée pour la première fois. C'est c'qu'il ressent, là. Une première fois grisante, qui le laisse pantelant. Ses mains se dégagent de leur emprise sur les siennes, se déliant aux doigts serrés un peu trop forts, s'disant qu'elle va d'elle-même garder son bras en hauteur. S'en fout, à cet instant, qu'son pansement s'mouille, qu'il doive le refaire plus tard, parce qu'y a tout qui s'efface. Malgré qu'la violence veuille reprendre le dessus, juste par sécurité, pour lui permettre de garder contenance, et Nox qui la repousse, pour la première fois. Et elle qui s'en va, vexée et déboussolée, s'terrer dans un coin de son esprit. Ses mains entourent son visage, il effleure les multiples blessures avec une tendresse particulière. L'souffle qui s'échoue toujours contre ses lèvres, qu'ses yeux ne peuvent s'empêcher de fixer quelques fois. Il veut se souvenir d'ce moment-là. Celui-là précisément. Cet instant où il voudrait s'dire qu'leurs combats sont réglés, quand il sait très bien qu'ils n'attendent qu'à reprendre. Qu'les blessures physiques font moins mal qu'la peur qui lui noue les entrailles. Ses lèvres s'abattent sur les siennes, enfin, après trop de secondes de latence délicieuse. Délicat et sur la retenue, qu'on dirait, à s'voir réveiller le feu qui brûle entre ses jambes, sans pouvoir rien contrôler. Danse effarouchée, sait déjà plus comment respirer l'pauvre fou, à immiscer sa langue dans le tango doux qui s'endiable. Redoute déjà, n'est pas si con non plus, l'moment où tout l'reste reprendra le dessus. S'dit sûrement qu'ça sera encore plus violent alors, rendu deux fois plus obligatoire par cette trêve improvisée. Sait pas où il va comme ça, Nox, sinon dans un mur. Mais un sacré mur, là. L'genre de choc qui vous assomme pour toujours. Et sa main droite qui lâche son visage, l'effleurant d'une caresse qui s'attarde, dégringolant le long de son coeur pour s'arrêter sur sa hanche qu'il enserre d'une poigne presque légère comparée à celle, lascive et endiablée, d'leurs ébats sous couverts de guerre féroce. Il s'arrache à ses lèvres dans un soupir qu'il écrase sur elles, qu'a plus de poids qu'aucun mot ne pourrait avoir.Nora.. qu'il murmure dans un presque-gémissement rauque et vibrant. Et l'regard qui parle trop, quand c'est un moment où il pourrait livrer trop d'ces conneries qu'il dit jamais. S'dit qu'il s'en fout quand il s'en voudra après, plus tard, dans l'plus longtemps possible. Quand il la détestera plus fort encore pour l'avoir fragilisé à c'point, pour l'pousser dans des retranchements remplis d'pénombre parce qu'il est trop trouillard pour jeter de temps en temps un coup d'lampe de poche. Alors, à quoi bon retenir les mots quand y a déjà trop d'choses dans ses yeux qui semblent criards ? Pourrait bien s'taire, Nox, qu'ça changerait rien. Si elle y regarde avec un minimum d'attention, elle verra. N'lui en voudra p't'être même pas d'attraper tout ça et d'le lui jeter à la gueule. En aurait besoin, p't'être, pour s'extorquer d'cet état qu'il dénigre, dans lequel il se sent vulnérable au possible.
Il s'écrase plus fort contre elle, la tête qui vacille, les idées aussi, la raison avec.Tu m'rends... Les mots s'étouffent, il vient enfouir le minois dans le creux de son cou. Laisse l'eau ruisseler dans son dos, mais ça l'réveille pas, putain. Elle le rend quoi, hein ? Fou ? Complètement con ? Attardé ? Violent comme ça devrait pas être permis ? À l'enlacer comme il l'a jamais fait, comme si c'était la première et dernière fois - théorie bien trop plausible, d'ailleurs. S'extirpe de son refuge passager, osant à peine croiser son regard, fuyard lascif. Attrape délicatement son bras gauche, le force à descendre, à rentrer en contact avec l'eau. Prend un soin particulier à s'montrer délicat malgré ses mains qui tremblent, quand il vient dénouer l'pansement qu'il s'est tant fait chier à faire. Les bandes qu'il déroule au fur et à mesure qu'elles se détrempent, qu'il les laisse s'échouer à leurs pieds où elles finiront sûrement poussière délavée. S'force à affronter la plaie, l'coeur au bord des lèvres, l'estomac au creux des dents. Garde une concentration venue d'on ne sait où, pourtant, galvanisé par on ne sait pas quoi non plus. Quand les mots refusent de s'mettre en place pour décrire c'qu'il fait, c'qu'il ressent.Faut nettoyer un peu... souffle en gardant le regard en bas, sur son bras. La plaie qui apparait, les points cicatrisés et aussi ceux qu'ont implosés, déchirés par leur violence. L'sang séché qu'il efface de frottements hésitants, du bout d'ses doigts. La babine qui se rétracte, l'corps qui se tend tout entier contre le sien, n'pourra que le sentir, imposé par leur proximité indécente encore une fois. Pourtant, s'acharne à effacer toutes les traces, à ne faire apparaître qu'la plaie presque propre. Parcourt de l'index le tracé boursouflé de la cicatrice, effleure le trou qui lui semble béant malgré qu'il se soit un peu refermé en deux jours, sans même qu'il sache comment il peut être à ce point déjà si soigné. Touche, au sens propre du terme, sa faute, sa culpabilité, bien au-delà de c'qu'il veut bien lui avouer. Relève enfin les yeux, écartant ses propres cheveux qui lui glissent sur le front pour dégager ses yeux. Pour qu'elle y lise tout c'qu'y a à savoir, tout ce qu'elle peut prendre pour l'frapper plus fort, pour l'achever, pour l'éloigner définitivement, l'genre d'armes qui marcheront bien mieux qu'aucune autre pour l'voir disparaître. Quand dans ses yeux, s'lit qu'un seul mot, promesse muette quand il vient de nouveau se repaître de ses lèvres, comme s'il voulait les soigner par son contact. Jamais.


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