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 (tw) sippin' on straight chlorine (nora)

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" one day it's hell
the next day is the dawn "
you can't take back the damage you've done, oh, you can hide, but you can't run, no, you can't take back the damage you've done, afraid of what you might become, a man or a monster (www) @nora everdell

S'dit bien qu'il pourrait se contenter d'ça, Nox. D'sa main contre sa barbe, d'son regard fixé au sien, d'son goût encore sur ses lèvres. Alors ouais, ça aurait été chouette, sûrement. S'ils avaient été autre part, autre chose. Et qu'il relève pas. Qu'même le désespoir n'en a plus la force, d'rallumer les illusions, quand tout c'bordel, c'est bien c'que c'est, n'est-ce pas ? Un putain d'film, qu'on pensait connaître la fin mais qu'après le générique, y a eu une fin cachée. Mais qu'il va bien falloir rouvir les yeux, sortir du cinéma, retourner dans la rue où faut s'écorcher pour survivre. N'est-ce pas ? Des putain d'illusions, tout ça. Pire qu'un jeu d'rôles. Et Nox, subitement, l'a plus l'goût de donner le change là-dedans. À y avoir, lui semble-t-il, laissé trop d'lui. Et qu'il n'renvoie rien à sa voix qui vient le percuter, quand il lui annonce que c'est terminé, si ce n'est qu'un " c'est ça " à peine murmuré, avec l'soupir las. Et pourtant, il n'peut pas retenir un léger rire percer la carapace qui essaie de l'enfermer avant l'heure. À secouer la tête, en la tenant par le bras quand sa bouche s'est échouée sur son épaule. J'te l'ai dit cet après-midi. J'ai oublié la bague, qu'il assène doucement avec un clin d'oeil malicieux.
Comme pour dire souviens-toi. Des coups et blessures avant le crépuscule, le procès dans la douche, la condamnation d'la danse, la sentence dans sa chambre. S'refait tout le film, Nox, en boucle. À bien s'demander c'que tout le reste qu'y a eu en plus, c'que c'est. La plage, la colline, la fièvre. Si c'est pas juste le dernier chapitre. Qu'avec Nora, s'demande, le flic, s'il a pas pris perpétuité. S'impose au rôle de juge quand il n'est qu'l'avocat du Diable. Qu'elle a p't'être raison. Qu'il ne sortira jamais d'la cellule qu'elle a posé autour de lui, qu'il a beau en fuir les barreaux, qu'd'un bout à l'autre de la cage, y a toujours qu'ses bras pour se réceptionner. Y a toujours qu'sa hargne à affronter, y a toujours qu'son corps à tordre pour mieux s'y enfoncer. Qu'il a beau galoper en long, en large, et en travers, qu'Exeter n'a jamais autant porté son visage à chaque coin d'rue. Et il la soulève, comme si elle pesait deux grammes, avant d'tordre le faciès d'un rictus amusé. Non, ça m'plait pas, qu'il minaude ouvertement, en plus, faut toujours qu'tu fasses un régime. Souffle un sourire presque complice sur son visage, si près du sien, là au creux d'ses bras. Et sûrement qu'il garde le silence jusqu'à la ville parce qu'son esprit rumine trop. Qu'il s'demande à quel moment ça a commencé, quand est-ce qu'il a franchi la ligne, quand est-ce qu'elle s'est imposée comme une évidence qu'il repousse avec toujours plus de hargne. À quel moment il aurait pu éviter d'en arriver là, à quel moment il aurait dû s'dire déconne pas - mais, sûrement, qu'il se l'est dit douze fois devant elle, et à chaque fois, et qu'finalement, il n'a pas eu envie d'écouter. D'respecter.

Et qu'sa porte apparait, il sait pas s'il trouve que c'est trop tôt ou trop tard, n'sait pas s'il a envie d'la quitter ou d'rester, s'il a envie d'se barrer en courant ou d'monter avec elle. Trop d'envies contradictoires qui l'assaillent, chacune tentant de le faire balancer d'un côté ou de l'autre et Nox, il se retrouve sur l'fil au milieu, sans jamais avoir vraiment eu un bon équilibre. Ouais, c'est ça, j'aimerais trop te border, Nora, allez, monte, qu'il grogne, visiblement agacé par son comportement. Quand il sent bien qu'c'est déjà fini. Qu'il n'a plus envie d'rire, qu'il n'a même plus envie d'lui trouver une belle répartir, d'sortir les crocs, d'la mordre farouchement. Qu'il n'a plus envie d'la tuer. Qu'il a gagné, Nox. Il a gagné y a trois soirs d'ça. En suivant sa voix qui lui gueulait d'la buter. Et qu'il l'a fait. Qu'il l'a tuée, quand ses doigts se sont accrochés à la gâchette. Et malgré ça, malgré tout ça, pourtant, l'voilà qui s'engouffre à sa suite, que la nouvelle ascension s'annonce éprouvante, qu'il erre dans son échine, qu'il la réceptionne, accueille sa respiration contre sa joue. Et qu'il aimerait la serrer, à cet instant, la reprendre dans ses bras, s'faire fureur pour la soulever d'nouveau et les lui faire monter, ces putain d'marches. Quand il comprend, lentement, qu'il n'a pas la moindre envie d'la laisser. Pas là, pas comme ça, pas maintenant, pas après tout ça. Allez, Nora, qu'il l'encourage d'un ton trop doux, à revenir coller sa main sur son front humide quand elle s'effondre en haut des marches, à s'mordre la lèvre, en s'demandant s'il lui en demande pas trop. T'es plus forte que ça, qu'il voudrait lui dire, sans s'demander si c'est pas seulement l'image qu'il a d'elle qui est en train de se fragmenter. Qu'il l'a jamais vue comme ça. Si vulnérable. Et plutôt que d'le faire flipper, soudain, il se rend compte qu'y a quelque chose de rassurant. À s'dire qu'c'est lui, là, devant elle. À s'dire qu'il avait jamais pu deviner, disons pas autant en tout cas, depuis cette journée, qu'elle en ait déjà bien trop vu. Et Nox, il s'jure. Qu'il laissera plus rien, plus personne, avoir l'ascendant sur elle. Jamais, qu'il a promis. Quand finalement, y a bien qu'une personne à cet instant qui pourrait lui renvoyer ça dans la gueule. Lui.

Et sûrement qu'il l'a un peu secouée, à l'avant dernier étage, à l'attraper par les épaules pour s'mettre accroupi devant elle, l'regard alerte. Allez, Everdell, t'as pas qu'ça dans l'ventre, j'le sais. Lui offre, Nox. Les armes pour lui permettre de grimper les marches - et la colline avec. Quand il les lui retire si souvent, quand il les a trop retourné contre elle et qu'à cet instant, s'reconnait plus, l'flic. À quoi tu joues, que ça se demande dans son crâne. Et c'est sûrement ça l'plus flippant, finalement. C'est qu'à cet instant précis, Nox, il n'joue pas. Et finalement, qu'sa porte se présente et qu'pour sûr, il en est soulagé. Comme si l'fait qu'elle crevait chez elle ne relevait plus d'sa responsabilité. Qu'il pourrait pas s'en vouloir. Qu's'il la voit pas sombrer, qu'il pourra pas s'dire que c'est lui l'coupable. Mais pour ça, faudrait avoir les couilles d'se casser. Quand tout s'est inversé et qu'l'audace se cache pas là d'habitude, qu'il lui faut normalement plus de hargne pour l'affronter qu'pour la laisser. S'permet un léger sourire, pâle comme la lumière qui tombe par le vélux de l'immeuble. Ah ouais, à fond, j'ai trop envie d'toi, là, j'sais pas comment je vais faire pour tenir. Mais qu'il n'a même plus la force de rire vraiment. Et revenir chez elle après la guerre et la réconciliation, ça lui donne un drôle de goût comme sensation. Hésite entre l'amertume et l'acidité, quand l'effroi s'mêle à la tendresse. Quand il s'dit que c'est à cet instant qu'il devrait réenfiler le costume et qu'il ne le trouve pas. C'est pas faute de chercher, à tâtonner l'appartement du regard, à creuser pour trouver la force de l'enchaîner, à n'pas la voir se déshabiller, à n'pas se souvenir de tous les mots, des promesses, des regards et des étreintes trop cruelles. Qu'il s'était souvenu l'avoir pensé, y a trois ans d'ça, sur la route pour la prison. Qu'la tendresse pouvait être plus cruelle que la violence. Quand il parlait pour elle ; et qu'finalement, qu'c'est valable pour lui et qu'il l'aurait pas cru. Et qu'il lui semble découvrir plus de choses tapies chez lui qu'chez elle et que le contraste entre ses attentes et la réalité, finalement à ce stade-là si avancé, lui laisse un goût définitivement amer au palais. Qu'il est resté près de la porte, à peine à deux pas dans le salon, sans avoir bougé, qu'ses rétines se collent aux vitres comme pour chercher un peu d'forces dans les rayons du soleil qui s'lève. Mais qu'même ça, ça n'fonctionne pas. Et qu'ça l'frustre, Nox, à s'dire qu'il est sûrement bien trop épuisé pour repartir sur les chapeaux d'roue. Qu'd'habitude, ils s'épuisent pas autant. Et qu'là, sa hargne de s'battre semble avoir été réduite à néant, qu'les batteries sont vides.

Et ses yeux reviennent l'appréhender quand sa voix s'élève enfin. Qu'il lui semble qu'elle s'est tue depuis une éternité. Qu'il la fixe sans un sourire, sans une once d'plaisanterie, sans même avoir envie d'faire semblant. Ouais, on dira ça, t'as raison, qu'il souffle, las. Et qu'elle l'enchaîne. Qu'les mots n'arrêtent plus, qu'Nox peine à suivre, comme ses yeux essaient d'ne pas la lâcher alors qu'elle s'est remise en mouvement. Et qu'il reste planté là comme un con, les mains dans les poches, et qu'il sent quelque chose qui lui hérisse les poils à la base de la nuque. Qu'plus il la fixe, plus elle débite les mots, plus son regard s'obscurcit. Et qu'il trouve, finalement, qu'c'est sans doute pas si dur. D'reprendre. S'demande comment elle fait, s'demande si elle en a vraiment envie ou si elle s'y sent obligée. S'demande s'il est l'seul qui aurait voulu prolonger. Ferme-la, qu'il laisse échapper entre sa mâchoire revenue se crisper à celle du bas, qu'ses poings se serrent, qu'ses doigts crissent contre ses paumes. Ta gueule, Nora, ta gu- mais qu'les mots l'arrêtent net. Quand j't'ai dis qu'c'était un mensonge. Et qu'sûrement c'est c'qu'il a retenu d'office, le flic, de tout ça. Un putain d'mensonge, du début à la fin. Et qu'ça suffit. Et qu'ça s'allume. Et qu'ça s'embrase. Bien malencontreusement, elle s'est rapprochée et il l'arrête d'une main ferme sur l'épaule, l'regard la défiant d'approcher un peu plus. Qu'elle devra bien remercier son état vaporeux, son teint à en faire pâlir un fantôme, sa peau brûlante sous ses doigts. Clairement qu'ça tient qu'à ça, à cet instant. Qu'sinon, il l'aurait renvoyée au sol. Qu'il est dépassé par la situation, Nox. Qu'il le savait pourtant, mais qu'il aurait imaginé... imaginé quoi ? Qu'tout ça allait changer dix ans d'batailles féroces ? Qu'tout ça allait établir un climat d'confiance, de décence ? Qu'tout ça, ça pouvait être eux, à s'être assommés du contraire pour mieux s'rassurer ? Et l'ricanement qu'il laisse filtrer rejoint la cruauté du début d'journée, à s'en rapprocher bien trop familièrement, avec bien plus de facilités qu'il l'aurait cru. Crois-moi ou pas, j'suis pas parti mais j'ai pas non plus envie d'revenir. Et qu'pourtant, tout se contredit. C'qu'il voudrait dire, c'qu'il prononce. C'qu'il voudrait s'empêcher d'penser, c'qui cogne dans son crâne. Et s'il la laisse s'échapper, qu'il la suit comme un miroir. Comme cette première nuit en cage, où il s'était mis à reculer et elle à avancer. Qu'cette fois, les rôles sont inversés et qu'c'est lui qui vient la coincer entre les barreaux d'la cage, peu importe quelle apparence elle prend. Elle est toujours là, le s'ra toujours. Et même quand ils n'la verront plus, qu'elle sera toujours fermement bâtie dans leurs crânes. À relever les babines, à l'écorcher d'un sourire sinistre. D'la cruauté au fond des yeux, à appuyer son corps au sien. J'sais c'que t'as envie d'entendre, Nora... qu'il chuchote contre son visage, à l'observer, s'assurer p't'être qu'elle va pas tourner de l'oeil dans la seconde. Qu'il écarte une mèche de cheveux, d'un geste trop tendu sûrement. Tu veux que j'te dise, s'penche un peu plus, à venir frôler son oreille de ses lèvres, son torse appuyé contre sa poitrine, qu'tu vas pas me manquer, qu'non, que j'vais pas penser à toi, qu'j'ai pas envie de revenir, qu'j'ai pas envie de remettre ça, qu't'es rien pour moi, qu'tout c'que j'ai dit, c'était du bluff, et qu'il se recule à peine, l'regard narquois, pas vrai, Nora ? Et qu'sa voix a buté contre son nom, comme si c'était la première fois qu'il le prononçait. Qu'il penche la tête, sourcils froncés, l'air soucieux. Parce que, ça t'rassurerait, pas vrai ? Qu'ça serait plus facile à avaler ? Qu'ça irait dans ton sens ? Et que comme le jeu appelle la contradiction, l'désir de toujours contredire, qu'il s'enfonce un peu plus contre elle. N'sait pas s'il se tient à elle ou l'inverse, ou si la fenêtre les supporte tous les deux. Mais il laisse une de ses mains remonter le long de son corps, en partant de ses hanches, dévaler son ventre, le creux de ses côtes en ricochant sur chacune d'elles, à effleurer la courbe de sa poitrine pour filer jusqu'à sa gorge qu'il enserre lentement. Sans serrer. Et sûrement qu'ça tient qu'à son état vacillant. Vulnérable. Et si, pour une fois, j'te disais la vérité, Nora ? Ses yeux s'font dévorants, tandis qu'il effectue un balayage corporel bref, comme s'il la jaugeait. Comme s'il la jugeait. Qu'elle lui demande de mentir et qu'en parfaite contradiction - avec elle, toujours, mais avec lui, aussi - qu'la meilleure arme pour l'affronter, c'est bien encore la sincérité. Même celle qui les achèvera.

Pince ses lèvres, le nez froncé. Et ses doigts se dégagent de sa gorge pour cavaler contre sa nuque, se glisser derrière. Et ça t'ferait chier, ça, pas vrai ? Sûr qu'ça te ferait encore plus chier, encore plus mal, si finalement, c'n'est qu'à lui qu'il va s'en faire, peut-être. Et si j'te disais... Son bassin s'incruste au sien, le bloquant de tout mouvement. Que j'ai déjà envie d'revenir, et il cherche son regard, cherche à s'y enfoncer, à traverser les barrières qu'il ne trouve plus, quand ils en ont ouvert trop pour avoir pu les refermer à temps. Qu'tu me manqueras pas, non, en pauses courtes, calculées, l'cerveau annihilé de fatigue, d'émotions, d'rôles qui n'ont plus aucun sens, tu m'manqueras pas, parce que, j'suis pas encore parti et tu m'manques déjà.
Et de sa main libre, vient appuyer ses doigts lentement contre sa tempe à elle. À n'plus pouvoir déloger son regard du sien, à rapprocher son visage, toujours dans cette esquisse de lippes qui se frôlent. Il est là, pas vrai ? Parle de celui qu'il doit buter, sans savoir qui, sans savoir pourquoi, sans savoir comment. Sauf qu'bientôt, il y sera plus. Là, dans ta tête. À n'pas pouvoir s'imaginer, Nox. Qu'c'est pas si simple. Et sa main s'échappe, pour se poser sur sa propre tempe, avec un soupir réellement éprouvé. Mais qu'là, Nora, là, et il tapote contre l'bord de son front, à s'en faire blanchir le bout des doigts à y appuyer lourdement, une torture sinueuse l'étreignant au creux d'son ventre. Sait pas c'qu'il dit, sait pas c'qu'il fout - change pas grand chose à la routine instaurée depuis trop d'heures maintenant, à grignoter leurs habitudes, leurs modes de fonctionnement, quand il reprend, là, j'peux pas t'en déloger. Et qu'l'aveu lui coupe le souffle. Qu'il a envie de lui attraper l'visage, et d'lui fracasser le crâne contre la vitre. Qu'il a envie qu'ça cesse. Qu'il a envie d's'enfuir, au moins tout autant que d'l'enlacer. Tu comprends c'que ça veut dire ? Qu'les mots s'entrecoupent, se prononcent plus difficilement, comme s'ils étaient trop lourds, comme si chacun d'eux lui tombaient au fond du bide comme autant d'rochers pour une avalanche digne de la fin du monde. Et j'vais t'le dire, si tu veux pas comprendre, Soupire contre sa bouche, l'regard soudain brillant. Comme si la fièvre l'avait saisie lui aussi, qu'il l'avait un peu aspiré. À s'échanger leurs émotions trop fortes d'puis dix ans. À s'nourrir de la colère de l'autre, pour mieux l'absorber, pour mieux la dégueuler ensuite, dans un échange mafieux. Sauf qu'celle-là, de colère, s'est tapie trop longtemps dans un déni violent et sale. Et qu'le mensonge, il lui renvoie en pleine gueule, toujours sans l'dire, en l'crachant par les rétines. Et qu'ça ressemble plus à un aveu, plus à une nouvelle manche. Plus à une nouvelle arme. Et qu'celle-ci s'est parée de contours affinés par une douleur qu'lui-même ne se soupçonnait pas. Parce qu'rien n'peut le toucher. Parce qu'rien n'peut l'atteindre. Et finalement, p't'être que Nora, il l'a trop dans la peau pour s'apercevoir d'ça. Mais finalement, il s'coupe. S'recule. Agite une main dans le vide, l'air dédaigneux. J'crois qu'ça sert à rien. Vu ton état, en plus, tu devrais aller t'coucher. Et il lui tourne soudain le dos, comme si elle n'existait plus, comme s'il se demandait c'qu'il foutait encore là, dans un soupir qui lui perfore la cage thoracique. À réajuster sa veste, à tâter ses poches, à en extraire son téléphone et... rien d'autre. L'moment de doute, l'effroi qui coule le long d'sa caboche, la main qui fouille. Rien. Qu'il ferme les yeux. En s'demandant quand est-ce que ça s'arrêtera. Qu'ses clés, putain, qu'elles sont pas là. Et qu'clairement, c'pas à cette heure dans son état approchant d'une fatigue cruelle, qu'il va aller s'amuser à retourner tout c'putain d'sable d'cette putain d'plage pour trouver ses putain d'clés. Qu'il est coincé. Coincé ici, avec elle. L'dos qui se courbe un peu, sans oser se retourner.

Sans oser l'affronter, sans même qu'elle puisse comprendre qu'il n'peut pas rentrer. Qu'la colère l'a vidée, comme toujours, aussi vite qu'elle est venue. Et qu'comme si le discours n'était pas fini, qu'sans se retourner, qu'il continue d'un ça veut dire qu'j'peux plus, Nora, et ses épaules s'affaissent. Qu'il porte la main à son front, qu'il a chaud et froid lui aussi, soudain, qu'il sait très bien qu'si c'est la fièvre, qu'c'en est une bien moins réelle mais toute aussi éprouvante. J'peux. plus. N'pas y penser. Et lentement, qu'il se retourne, les bras ballants, les poignards argentés qui ont laissé un peu d'écume au bord de ses paupières, quand il n'se demande plus quand est-ce qu'il va pouvoir se reprendre mais s'il va pouvoir le faire. J'peux plus. N'pas penser. N'pas penser, à, toi. Et qu'il sait bien, Nox, qu'ils n'sont pas dans un de ces films stupides. Qu'ça n'règlera rien - et empirera tout. Qu'quand le retour, le vrai, à la réalité, surviendra, qu'il sera bien plus violent qu'c'qu'il a pu s'imaginer jusque-là. Et sa gorge s'est nouée, qu'il a les mains moites, qu'il ose plus faire un pas, comme y a trois soirs, quand elle le tenait en joue. A la même impression, Nox, d'être vulnérable autant qu'elle l'est actuellement, d'être sous le joug d'une arme terrible, qu'il lui suffirait juste d'presser la gâchette pour l'faire tomber. Et l'aube n'y changera jamais rien, à ça. Tu peux m'chasser, tu peux m'griffer, tu peux m'buter, Nora. Et personne le fera jamais mieux qu'toi. Et qu'il grimace, quand y a un poids qui lui comprise les poumons, qu'son souffle s'articule en échos tremblants, qu'il attrape son paquet de clopes dans sa veste pour s'donner une contenance, aussi maigre soit-elle. Alors m'chasse pas. Reste, reste encore, qu'elle avait dit. Tu m'as demandé pourquoi j'l'avais pas fait avant. Dans la douche. S'en souvient bien, Nox. Comme si ça lui revenait en flashs électriques. C'est parce que j'l'avais jamais vue. La nora d'la douche, la nora d'la danse, la nora d'la chambre, la nora d'la plage. Et qu'il s'approche à pas feutrés, comme si le parquet allait céder sous son poids, à s'voir des enclumes trop lourdes arrimées à ses pieds. T'as bien fait d'rester, j'voulais pas qu'tu partes, mais j'sais pas, j'sais pas l'dire, j'ai jamais su t'le dire, quand les réminiscences de toute la journée semblent défiler en accéléré, à n'lui rappeler que le plus important. Les doigts qui tremblotent comme la flamme de son briquet qu'a trop pris l'froid et l'vent, à venir peiner à allumer le bout d'la cigarette, à esquisser deux nouveaux pas, à s'rapprocher toujours plus. L'regard qui revient polluer l'sien. Me chasse pas, qu'ça s'affiche en gros aux néons criards au fond des pupilles dilatées. J'disparaitrai avant qu'tu t'réveilles, comme une promesse, quand il est enfin devant elle, qu'il coince sa clope au coin de ses lèvres pour attraper sa main sans l'enlacer pour autant, comme à soupeser son poids, à venir finalement y enrouler la cigarette qu'il vient chercher de sa bouche pour l'y accrocher, qu'la fumée s'échappe jusque sur son visage, qu'il continue d'un ton plus bas, à peine audible, mais laisse-moi la voir. Encore une fois. Et qu'finalement, il effleure son bras, calmement. Laisse-moi la voir disparaître, parce que j'ai pas envie d'la tuer, elle. Et qu'ses lèvres se tordent en une grimace-sourire aux couleurs de l'aurore qui transperce leurs corps, et qu'Nox, il le sent même pas. Parce qu'elle a raison. Qu'il est déjà mort, depuis longtemps.

Parce que si j'oublie qu'elle existe, cette Nora-là,
j'pourrai oublier c'que j'dois deviner,
mais si je m'en vais pendant qu'elle est encore indemne,
alors j'me souviendrai d'tout. d'tout c'que je dois faire.





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Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:51, édité 1 fois
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" each breath you take is mine "
we fight every night for something, when the sun sets, we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. we can't look back for nothin', take what you need, say your goodbyes, i gave you everything and it's a beautiful crime (www) @nora everdell

Il ne sait plus vraiment, Nox. Ce qu'il fait là, pourquoi il ne part pas, pourquoi il est venu en premier lieu. La piégeant là contre la fenêtre, comme si elle allait vouloir lui échapper, comme si elle allait pouvoir s'enfuir de son propre appartement. Qu'il n'sait plus où donner de la tête, à s'demander s'il doit plonger dans la hargne ou garder la lassitude de l'épuisement. Ah, parce que là, tu m'as congédié ? qu'il semble presque sincère, les dents contractées. Qu'il sent qu'ça serait si facile. D'la harponner de nouveau, de la griffer sous l'armure qu'elle aura pas eu l'temps de réenfiler. À moins qu'elle ne l'ait jamais faite tomber, contrairement à lui. À moins qu'elle soit définitivement plus forte que lui, en tous points. À moins qu'il ait toujours tout eu faux, à lui chercher des failles et des vulnérabilités, qu'il n'ait toujours que trouvé les siennes. Mais ça ne l'empêche pas d'continuer à creuser. À voir si y a pas des ossements à trouver sous toute cette terre qu'il retourne depuis dix ans. À voir si y a pas ses propres restes, enterrés quelque part en elle, tout c'qu'elle a pris d'lui pendant les guerres et les batailles, au son des griffes sur son corps, au son des lames sous les crocs. Elle suit le mouvement de sa main, comme si elle voulait l'forcer à plus appuyer contre sa trachée. Un éclat grisant traverse le regard du flic. Est-ce qu'il ne l'aurait jamais vu ? Est-ce qu'il aurait pu s'voiler la face, depuis si longtemps ? Est-ce qu'elle ne serait pas suicidaire, à vouloir avec autant d'acharnement qu'il la tue ? Et ça lui effleure l'esprit, créant une sorte de nuage d'inquiétudes, bien vite contaminé par l'orage de l'animosité. Et sûrement qu'son va-te-faire foutre Nox distille un poison plus meurtrier encore dans ses veines, qu'il les sent chauffer - ou p't'être que c'est que la fatigue, qu'son corps lui hurle d'aller s'coucher, d'abandonner. Mais Nox, il abandonne pas. Il abandonne jamais. Il ne l'abandonnera jamais. Alors, il enfonce son regard dans le sien, sa main opposant une légère résistance pour n'pas s'enfoncer dans sa gorge. Pardon ? Tu veux rien d'moi ? Vraiment, Nora ? qu'il crache contre son visage, dépassé. Dépassé par la colère qui lui est trop familière, qui revient avec trop de facilités. Tu veux pas qu'je le bute ? Et les mots creusent toujours plus l'fossé avec le Nox qu'on avait pu rencontrer plus tôt. C'est que j'hésite moins quand tu me gueules d'te buter, qu'il siffle d'un ton reptilien, la gueule toujours comprimée, à croire qu'ses mâchoires risqueraient définitivement de rester scellées l'une contre l'autre. Et qu'il s'embarque dans un dessein qu'il n'a jamais entrepris avant. Celui d'la vérité, d'ces putains d'vérités qui lui crèvent les poumons quand il s'égosille à la traiter comme si elle n'était rien, quand il a envie de lui fracasser le crâne pour régler tous ses problèmes, quand elle lui demande de danser et d'buter des gens, aussi. Tout ce qui l'entrave, sans vraiment savoir s'il en sera soulagé après ou deux fois plus lourd. Sans savoir si elle pourra vraiment l'affronter, parce qu'les mensonges, c'est facile d'les assumer. Qu'la vérité, elle peut tout foutre en l'air et Nox, mesure peut-être pas tous les enjeux. N'se dit pas qu'il devrait peut-être la fermer pour préserver tout ça plutôt qu'miser aussi inconsciemment. Comme un amateur de poker qui n'a jamais compris les règles, qui choisit n'plus bluffer et d'coucher toute sa main pourtant, qu'a même pas les moyens d'suivre la mise. Non, j'arrêterai pas, d'te poursuivre, d'te pourchasser, d'te dire la vérité. Et qu'il essaie bien d'continuer, entre deux-trois coups qu'il se reçoit au creux des côtes, à n'pas la lâcher des yeux. Ouais, j'suis sûrement le plus cinglé d'nous deux, c'est plus à prouver. Mais y a encore le nous qui ressort et qu'ça le crucifie un peu plus. Finalement, p't'être que c'est lui qui va crever après ces trop longues heures, p't'être que c'est son tour, mais p't'être que pour une fois, pour rajouter une nouveauté, p't'être qu'il va se tuer tout seul. Comme un grand. Parce qu'il a b'soin de personne, le dit pas assez, l'flic ? Et il l'écoute pas. S'arrête pas. À pointer sa tempe d'abord, puis la sienne. À vouloir lui faire comprendre c'qu'elle sait sûrement déjà. Mais qu'il a besoin d'lui dire, après tout ça, après toutes ces promesses lancées dans l'air comme autant d'fusées de détresse. Mais il rencontre son regard qu'il découvre suppliant et ça l'bouscule bien plus que si elle l'avait frappé. Craint même d'reculer d'un pas face à ça, quand ça a bien plus d'impact qu'un hurlement déchainé, qu'une gifle qu'elle aurait appliqué à sa joue, qu'il se demande, Nox.
Si c'est c'regard-là qu'elle a devant celui qu'il doit buter.
Si c'est lui qui l'a fait naître, c'putain de regard qu'il lui connait pas, persuadé qu'c'est pas elle, persuadé, sur l'coup, qu'il l'aimerait pas, si c'était elle, ça. Et y a un truc qui se décharge en lui lentement, qu'la surprise sur son visage s'annonce sans qu'il ne puisse la retenir, qu'il ne l'écoute plus, qu'il sent sa main contre sa bouche, qu'il réagit pas. Semble absent, pour quelques secondes qui se transforment en heures douloureuses au creux de son cerveau. C'est pas toi.

Et il s'échappe, s'enfuit, incapable d'supporter ça plus longtemps. Les épaules assez solides pour qu'elle lui balance des mensonges quand il n'est pas prêt pour ce genre de réalité-là. C'est pas toi. Et peut-être que sans ça, il le lui aurait dit. Enfin. P't'être que ça se serait échappé, plus qu'par les yeux comme dans la soirée, au milieu de la danse. P't'être qu'il aurait enfin osé ces mots qu'il n'a jamais dit, à personne. Et peut-être que c'est ça, finalement, qui les a sauvés. Et malgré que l'absence de ses clés l'pousse à rester, s'dit qu'il ne peut pas. La laisser comme ça. Pas après ça. Qu'il n'a pas l'droit d'lui cacher.
Même s'il ne peut pas lui dire.

Alors, il revient. Se rapproche sans réenfiler la veste du prédateur. À avoir trop été traqué, n'lui reste plus de pelage pour attirer les braconniers. Et il enchaîne, d'un ton plus bas, d'un ton plus sincère sûrement qu'il l'a jamais eu, jusqu'à la contempler pour déceler quelque chose dans ses yeux pâles que la fièvre a rendu brillants, que la fatigue et le sel a rendu rougis. Qu'ses mots ont rendu comme fêlés. N'importe quoi, s'rait prêt à y lire la haine, qu'il s'dit, Griffin, quand y a rien d'tout ça qui ne le percute. Qu'il hausse un sourcil, du chantage ? N'a rien formulé d'la sorte, pourtant, à s'demander si elle n'est pas dans son crâne, à lire en lui plus facilement qu'dans un putain d'bouquin. À humidifier ses lèvres quand elle l'empoigne par son haut, à s'laisser faire comme un pantin. Qu'il rencontre de nouveau son corps du sien, à n'pas réussir à s'en tenir éloigné, quand y a plus d'limites qui semble vouloir s'imposer entre eux, malgré les barrières qu'ils auraient bien essayé de relever. Abat son souffle contre sa joue, à se laisser entrainer, quand y a des airs de déjà-vu qui lui traversent les membres, à se voir happer dans le couloir qui les mène à sa chambre, comme quelques heures plus tôt.

Alors, d'accord, pour une seule fois, qu'elle avait dit.
Une seule fois, qu'il avait accepté.
Qu'y retourner, c'est pas sur l'contrat.

Mais qu'ça semble plus compter. Qu'à se pavaner devant des règles et des lois, à croire qu'ils y seraient piégés, qu'ils semblent prendre un malin plaisir à toujours les défier, les ébranler, les franchir. S'retrouve dans la chambre éclairée, à laisser ses yeux communiquer avec les murs, à appréhender les photos qu'il n'avait pas remarqué plus tôt, dans la pénombre, qu'le jour est là. Et qu'eux aussi. Ils sont toujours là. À sentir sa gorge se nouer sans savoir pourquoi, à revenir sur elle sans s'attarder sur les clichés qu'il n'voit pas bien d'ici, devant le matelas qu'a connu leurs ébats, à se remémorer chaque soupir languissants. C'est pas nous. Il cligne des yeux, essaie de se débarrasser des réminiscences, quand il pensait pouvoir s'en délier plus facilement. C'est pas nous, y a pas d'nous, Nora. Qu'ils s'étaient promis que ça resterait leur secret, sans plus savoir où est-ce qu'il commence et où est-ce qu'il se termine, qu'le secret comporte trop d'heures, trop d'mots, trop d'battements désordonnés. Qu'il voudrait qu'elle la ferme, soudain, à n'plus vouloir s'rappeler la détonation, la balle. Comme prêt à s'engager. Dans un nouveau round, dans une nouvelle partie, à tout laisser derrière, à tout effacer, les mots et les promesses, les blessures et la colère. Mais sûrement qu'ils n'ont plus d'rôle à enfiler, quand ils ont déjà laissé ceux dont ils ont l'habitude sur le divan après la rage, quand ils ont déjà d'laisser ceux qu'ils n'avaient jamais enfilé au pied de l'immeuble, quand l'aube les a rattrapé.
Alors, qu'est-ce qu'il leur reste, là ?
À quoi peuvent-ils prétendre ? À qui peuvent-ils emprunter l'image ? Et c'est comme ça qu'il se sent, Nox, quand sans un mot il s'esquive vers la salle de bain, comme un zombie, à errer l'teint blafard, à revenir avec un verre d'eau, celui-là où il a viré la brosse à dent, à attraper la boite de comprimés qu'le doc a laissé, y a trois d'nuits ça. Tiens, qu'il lui tend, comme le verre et l'cachet, sans vraiment savoir si c'est c'qu'il faudrait faire, à s'dire qu'ça pourra pas la tuer plus que ça, n'est-ce pas ? Qu'y a bien marqué douleurs et fièvres, comme sur les doliprane qu'il a chez lui, qu'ça doit juste être un peu plus fort ou p't'être même pas. L'en sait rien, Nox, clairement.

Mais son pied contre son mollet qui le fait basculer, tout habillé, quand y a que la lueur à travers la fenêtre pour venir les éclairer. Qu'il s'est jamais retrouvé dans cette position en plein jour, qu'il se dit qu'y a toujours trop d'choses nouvelles qui se passent aujourd'hui, qu'il ne sait plus si c'était hier. Et qu'il n'oppose aucune résistance, pourtant, à se laisser emprisonner entre ses jambes, avec déjà l'envie d'oublier c'qui lui a balancé plus tôt. Se réceptionne délicatement contre elle, à poser ses coudes sur le matelas de chaque côté de son visage, à enfoncer son regard dans l'sien comme il enfonce son corps contre, aussi. J'disparaitrai, avant, qu'il répète encore, à presque fermer les yeux à la caresse dans ses cheveux. À les rouvrir qu'à moitié, en revenant faiblement sur elle, qu'il égare sa main aussi dans sa tignasse attachée, à étaler les mèches humides sur le lit, les regarder un instant, toutes ces tentacules. Et à n'pas avoir peur, à cet instant-là, sûrement qu'il est trop fatigué. À entrouvrir lui aussi ses lèvres au passage de ses doigts, à la laisser à la découverte, à se laisser happer par des caresses dont il n'a pas l'habitude non plus, Griffin. À lui découvrir un toucher doux, à Nora, quand ses doigts dans sa tignasse n'ont pas envie de les lui tirer violemment. Et sûrement qu'il est trop tard ou trop tôt pour les questions. J'pense pas, qu'il hasarde un peu, le souffle contracté, bloqué contre sa bouche. N's'attend pas non plus à l'étreinte, qui l'entrave contre sa carne, à se reposer presqu'entièrement sur elle, à soulever à peine son bassin comme soucieux de n'pas l'écraser. T'as déjà disparu comme ça, toi ? et il secoue la tête silencieusement, comme s'il avait trop parlé pour pouvoir encore le faire. Moi, et il sent quelque chose se contracter, son coeur peut-être, les poumons avec, ou alors c'est juste parce qu'elle lui supprime tout oxygène en l'attirant définitivement à elle. Qu'il n'peut pas vraiment s'empêcher, les doigts aimantés à son corps, de venir les y glisser, à empoigner sa hanche trop délicatement, à accrocher sa jambe plus fermement autour de son bassin, comme pour lui dire me laisse pas disparaître avec toi. Et sûrement qu'il lui dit encore, les mots interdits, les lèvres comprimées aux siennes dans un baiser brûlant, l'autre main qui s'arrime à son front, qu'il trouve toujours trop chaud. Qu'il le prolonge avec lenteur, avec patience, à redécouvrir l'effet qu'ça fait, de faire danser ses lippes aux siennes, d'appréhender son goût du bout de sa langue qu'elle a habitué à être mordue. Et il s'en extirpe avec regret, à contre-courant, à presque lui soutirer un gémissement plaintif qu'il bouscule à sa bouche. À revenir chercher ses yeux, quand ses deux mains empoignent son visage, qu'il laisse son corps basculer sur le côté pour venir mêler ses jambes aux siennes. Toi, le souffle court, l'esprit emmêlé, l'corps éreinté, tu disparaitras pas, et qu'il vient se tordre pour attraper la couverture et la ramener presque jusqu'à sa tête. L'a lu, sait plus où, qu'il faut faire transpirer la fièvre. Ou peut-être qu'il veut juste cacher son corps où il a fait trop d'bleus, cacher son bras blessé, quand il n'veut plus rien voir sinon son visage, ses yeux, qu'il vient écorcher, quand il a laissé ses lèvres toujours près des siennes. Et sans doute qu'il ose venir les picorer de quelques baisers éphémères, légers et vifs, avec l'ombre d'un sourire sur son faciès éprouvé, qu'ça se lit dans ses yeux, qu'il pourra pas oublier. Repose-toi, Nora, qu'il chuchote contre sa bouche une dernière fois, avant de l'embrasser plus franchement de nouveau, à y confondre un mélange de regrets anticipés et de peurs sourdes, celles qu'on n'ose pas dire, celles qu'il faudrait même pas murmurer. Moi, contre sa bouche qu'il voudrait soigner quand c'est lui qui l'a écorchée. J'reste là, et c'est plus profond qu'ça annonce, finalement. J'resterai là, même quand j'y serai plus. À laisser ses doigts effleurer sa joue avec une retenue nouvelle, quand on l'a jamais connu si doux, surtout pas avec elle, à se demander si elle va accepter la caresse ou la repousser, quand il a toujours retenu que ça, qu'il l'a toujours fait pour l'emmerder, quand ça s'voudrait plus sincère cette fois. Passe un doigt sur ses lèvres, à s'immiscer entre leur presque-baiser à cause d'cette putain de proximité qu'elles ont toujours, comme s'il voulait les soigner d'un seul toucher, avant de la laisser retomber, la tête penchée pour l'observer. C'est moi qui suis venu. L'sourire bancal, l'ton trop bas, à s'dire qu'il n'a même pas l'droit de se déshabiller. Parce qu'il n'va pas s'endormir là, avec elle. Parce qu'ils n'font pas ça. Parce qu'ils n'feront jamais ça. T'as raison. Et ça lui tord presque les entrailles de l'avouer, en contradiction sourde avec son putain d'comportement habituel. Alors, c'est à moi d'partir. Me chasse pas qui affront le reste, reste encore. Qu'il dépose sa tête contre sa tempe, à glisser un bras autour de ses épaules, à l'enlacer aussi simplement qu'ça. C'est à moi d'te laisser. Enfonce sa tempe contre sa peau moite. L'regard qui s'égare contre la fenêtre, à la juger trop criarde avec les rayons du soleil, quand l'aube semble s'être déjà trop attardé, qu'il est déjà mort aussi, qu'c'est plus vraiment l'aurore. Et l'jour où j'devinerai tout, t'auras plus peur, Nora, respiration plus haletante, plus urgente, à revenir ancrer son regard dans l'sien. T'auras plus peur de disparaître. Ferme les yeux en appuyant son front contre le sien, à vouloir partager sa fièvre, à vouloir la lui prendre un peu. T'auras plus peur, et ça remue sous les côtes, à agiter des vérités qu'il n'a jamais voulu envisager, sur lesquelles il a fermé les yeux. Des vérités qu'elle ne lui avait jamais montré, sans doute pour pas qu'il s'en serve contre elle, contre eux. Des vérités qui changeraient c'qu'elle représente à ses yeux, comment il l'a bâtie dans son crâne, avec sa force et sa niaque. T'auras plus peur, de rien, dans un dernier murmure à peine audible, à soupirer contre son minois, à presque s'effondrer contre elle quand il sait qu'il doit rester concentré, qu'il n'a pas l'droit de s'endormir, qu'il doit s'être enfuit avant qu'elle ne revienne à la réalité. Celle-là même qu'elle cache sous la côte de mailles et qu'il n'est pas encore prêt à affronter.

Une vérité qu'il va lui falloir apprivoiser,
pour apprendre à connaître la bête en cage,
quand il s'est amouraché de l'animal sauvage.

Parce qu'l'aube était là, Nora,
qu'on a perdu,
à tout miser sur le seul fait qu'ça allait nous tuer,
sans imaginer qu'on pouvait y survivre.

À trop s'dire qu'on allait mourir d'en avoir trop vécu,
et qu'pourtant, je t'avais jamais vu,
jamais, Nora,
aussi vivante qu'cette nuit-là.





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