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 i was ever chasing fireflies (kyle)

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Zachary Madden
- cousin machin -
Zachary Madden
- cousin machin -
damné(e) le : o10/12/2021
hurlements : o93
pronom(s) : oelle
cartes : ofürelise (ava) drake (sign) ethereal (icon) avicii, hey brother (song)
bougies soufflées : o31
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i was ever chasing fireflies--

« M. Madden ? » Les yeux noirs fixent le vide, tout devient un brouhaha sourd sauf ce putain de sifflement qui lui dévore les tympans. Il a l’impression de flotter dans un océan de pétrole, ça lui tire la peau, ça s’engouffre dans ses bronches. Il se noie, en silence et personne ne le voit. Puis y a cette main, qui l’arrache au monde dans lequel il vit. Cette main qui se pose sur la sienne avec une délicatesse qu’il ne sait pas recevoir.

Il sursaute et son regard retrouve un semblant de vie, cherche à s’accrocher. C’est celui de sa cheffe de service qu’il trouve. Et pour la première fois depuis des mois, il la voit vraiment. Il voit dans ses yeux quelque chose qu’il n’avait pas vu jusque-là. Ce quelque chose qui lui serre le cœur tellement fort que ça déclenche des images dans son crâne.

Andy, Kyle, Simone et tant d’autres visages. Il voit leurs regards qu’il ne voyait plus et l’envie de vomir se mêle à cette gorge qui se resserre. Les pupilles se gorgent d’eau quand il ne peut rien faire d’autre qu’acquiescer. Enfant perdu, à nouveau. « It’s gonna be fine, M. Madden, you’re not alone. » Les mots se choquent et s’emmêlent. On lui tend des papiers, on lui demande de signer des trucs. Il continue à faire oui de la tête. Il voit des gens qu’il n’a jamais vu, de ceux qui ont des voix, des tons, que l’on reconnaît parmi tout le reste. Ceux qui disent que ça va aller de cette manière qui sous-entend que ça ne va pas du tout.

Et puis d’un coup, il est dehors. Planté devant cet énorme bâtiment, celui qui l’a maintenu en vie mais l’a peut-être aussi détruit. Les yeux fixés sur ces couloirs qui bougent sans qu’il n’y mette plus les pieds. Il y reste peut-être une heure, un jour, dix ans. Le temps s’arrête alors que tout lui retombe dessus.

Le temps n’a plus aucun sens, puisque la seule chose qui le tenait encore dans le rythme de la vie a disparu. Zachary erre sans but, dans les rues, dans son appartement, parfois peut-être même devant ce foutu bâtiment. Il ne sait pas combien de temps il met avant de se rendre chez son père, chez eux. Est-ce que c’était juste après ? Non, presque sûr que non. Peut-être que c’était un jour, dix jours après.

Le sol grince sous ses pieds et le fils maudit frissonne en regardant les murs qu’il n’a plus vu depuis trop longtemps. Pourquoi est-il venu exactement ? Que compte-t-il dire maintenant ? Il n’en a aucune idée. Toujours empêtré dans cette noirceur visqueuse qui refuse de le lâcher.

Alors par réflexe, ses jambes le tirent jusqu’à la cuisine, elles ouvrent le frigo et regardent l’intérieur. Regardent cette vie antérieure. C’est trop tard pour revenir en arrière, trop tard pour faire comme si tout allait s’arranger. Cette vie n’existe plus, il serait peut-être temps de l’accepter.

Le brun fait demi-tour et monte les escaliers, la pulpe de ses doigts qui s’accroche à la rambarde comme pour trouver du réconfort, retrouver un avant, faire semblant.

Personne n’est plus là, pas vrai ?

La porte de sa chambre fermée lui fait face et il s’arrête devant. Fixe les rainures, les blessures. Derrière cette brume, il entend les rires lointains des souvenirs. De ce temps plus simple, de ce qu’il a anéanti, trop peureux d’accepter le changement.

Puis un bruit, doux, un bruit qu’il a trop connu. Ses yeux se détournent sur la porte entreouverte et sans s’en rendre compte il s’avance jusqu’à elle. Sa main caresse le bois fatigué avant de le pousser avec tendresse. La silhouette de son frère comme un mirage. Kyle est dos à lui et Zachary ne se souvient pas de la dernière fois qu'il a vu son visage. Il ne se souvient pas non plus la dernière fois où il n’a pas eu peur de le perdre.

Bien avant que ce soit trop tard pour se poser la question.

Il reste là, une seconde ou peut-être dix. Fantôme dans une vie qui n’est plus la sienne. Et puisqu’il n’est pas vraiment là, ou que Kyle n’existe plus dans son monde à lui alors il peut parler. Personne n’entend. Il s’est tu bien trop longtemps.

« Kyle. I’m so sorry. I know you don’t care anymore but I really am. I couldn’t be a good brother anymore so I thought I had to deal with it on my own. But the truth is, il renifle, sans même s’en rendre compte, I can’t do anything without you. So I just died. And now it’s too late. »

Le brun ferme les yeux et prend une inspiration, de cette maison, de toute cette vie qui l’habite avant d’ajouter, toujours dans ce murmure que personne n’entendra jamais, parce qu’il n’y a plus personne pour écouter. « I’m sorry, I’ve failed you both. I hope deep down you know I tried. »

Et puis il tourne les talons, pour s’enfoncer un peu plus dans sa brume, retrouver le confort de cet inconfort. Parce qu’il est réellement tout seul maintenant. Mais ses pieds s’arrêtent, fixent cette porte fermée, celle qui était sienne, avant.

Il est si fatigué. Tellement fatigué.

Mais il n’a plus le droit de s’y reposer, pas vrai ?



hey brother
if the sky comes falling down for you there's nothing in this world i wouldn't do what if i'm far from home? oh brother, i will hear you call what if i lose it all?
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Kyle Osborn
- camion pouet pouet -
Kyle Osborn
- camion pouet pouet -
damné(e) le : o03/07/2022
hurlements : o387
pronom(s) : oshe/her
cartes : ofurelise, tucker
bougies soufflées : o30
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i was ever chasing fireflies
La maison d'Andy était calme, comme à son habitude. Trop calme. Elle qui était bourrée de vie n'était plus qu'une coquille vide, depuis plusieurs semaine. D'abord, c'était Zach qui était parti. Du jour au lendemain, courant d'air dans la vie des résidents, de la baraque. Evaporé sans laisser de traces ni d'explications, ne laissant derrière lui que le désordre dans sa chambre et un souvenir aigre-doux dans le coeur des résidents. Puis ça avait été Simone, qui avait élu domicile dans ladite chambre aux courants d'airs. Elle aussi avait fini par ne plus revenir, elle non plus n'avait rien expliqué. Andy et Kyle s'étaient retrouvés seuls, jusqu'à ce qu'un nouvel amour capture l'aîné à son tour. Il revenait quelques fois, quand sa compagne avait ses gosses. Mais vu que les siens étaient déjà vieux, et pour la plupart absents, l'habitude avait fini par s'installer elle aussi.
Ne restait plus que Kyle, finalement. Comme avant, en Irlande. Comme maintenant, à Exeter. Si lui aussi découchait régulièrement pour ne pas avoir à contempler les murs autrefois résonnants de la vie qu'ils abritaient, il y revenait peut-être plus souvent que tous les susnommés. Errait à travers les couloirs silencieux, toujours le même poids sur le bide. Dans le coeur. Pas qu'il n'y avait jamais eu de silence entre ces vieux murs. Mais celui qui pesait désormais dans cette maison était celui que le blond avait toujours le plus redouté. Celui qui signifiait que l'âme s'était tue, ou plutôt que, quelque part, elle était morte.
Ne restait dans cette maison que le cimetière de souvenirs tantôt heureux, tantôt moins. Mais de vie, il n'y en avait plus depuis longtemps.

Il détestait ça. Le redoutait à chaque fois qu'il revenait, au point qu'ils avaient fini par convenir d'une forme de signal avec Andy pour se retrouver dans la maison lorsque l'un ou l'autre avait décidé d'en faire son pied à terre. Kyle passait le reste de son temps à l'Alliance, jouant de ses muscles pour donner un coup de main quand Dita pouvait en avoir besoin. Passait jeter un coup d'oeil à la maison aux courants d'airs les fois où Andy lui disait qu'il découchait plus longtemps que prévu, ou lorsque lui-même avait besoin d'un pied à terre pas loin du centre-ville. Mais le silence était pesant. Obnubilant. Le même que celui qui s'était abattu sur l'appartement, en Irlande, avant qu'il ne trouve son père.

Il y avait des pièces qu'il ignorait avec application. Celles qui faisaient le plus mal, celles qui refermaient les plus beaux souvenirs. Celle qui avait été occupée par Zach puis Simone, en particulier. Les deux personnes qui avaient creusé le plus grand trou dans son existence, sans qu'il ne sache pourquoi. De temps en temps, il s'était demandé si ce n'était pas lui, tout simplement, le problème. Peut-être que les gosses avaient raison, quand il était petit. Ta mère s'est tirée parce qu'elle pouvait plus blairer ta tronche. Est-ce que c'était pour ça que Zach et Simone s'était évaporés aussi de sa vie ? De cette maison ? Même Andy avait fini par s'envoler, lui aussi, même si partiellement. Il le savait, Kyle. Il n'était pas très futé. Il n'était pas très beau, ni intelligent, ni mature, ni forcément toujours agréable. Mais quelque chose lui disait que c'était au-delà de lui, tout ça. Peut-être que c'était Deirdre qui avait raison, dans sa vieille baraque sombre et humide. Qu'il n'y avait que les coups de canne qui pouvaient le rendre intéressant aux yeux de son Dieu à elle, et du reste de l'Humanité.
Puis il partait en soirée, et ça allait mieux. Mais le poids dans son bide ne partait jamais entièrement.

La maison était calme, oui. Comme à chaque fois que Kyle y revenait. Andy n'avait pas prévu de rentrer avant plusieurs jours, perdu entre les bras de sa compagne. Et Kyle avait une grosse semaine devant lui, justifiant que, pour une fois, il ne soit pas fourré dans les affaires des Freebirds. Avait rempli le frigo de malbouffe et était monté prendre une douche, après sa journée de boulot. Quand il était sorti de la salle de bain, il avait rejoint sa piaule pour attraper la paire de chaussettes qu'il avait oubliée avant d'aller dans la salle de bain. Ses pas l'avaient porté devant la porte qu'il s'efforçait à chaque fois d'ignorer, malgré qu'elle soit juste en face de la sienne. Curiosité ou nostalgie l'avait poussé à pénétrer dans ce tombeau. Les souvenirs heureux d'avant avaient désormais pris la poussière, mais il y revenait quelques fois. Fouillait ses placards, s'asseyait sur ce lit, cherchant quelque chose qu'il savait pertinemment qu'il ne trouverait jamais. Quelque chose, un signe qui pourrait prouver que les deux anciens résidents étaient revenus. Il était assis sur le lit, pianotant distraitement sur son téléphone. Puis un bruit avait retentit derrière lui.

Andy ? Le patriarche avait sûrement oublié quelque chose. Mais le bruit des pas ne se dirigea pas à l'autre bout du couloir où se trouvait la chambre de l'aîné. Ils s'approchèrent, lents, lourds, vers la porte que Kyle avait laissée entrouverte. Et Kyle sut, au frisson le long de son échine, que c'était un spectre bien connu qui lui rendit visite. Il aurait pu se retourner. Il aurait pu lui hurler tout ce qu'il avait sur le coeur. Mais son corps ne réagit pas, malgré qu'il pouvait sentir un regard peser contre sa nuque, sur son dos. Le corps gelé, figé. Fight or flight response. Pour la première fois depuis longtemps, son organisme venait de choisir de battre en retraite.
Encore plus alors que la voix du spectre s'éleva, tranchant le silence. Accentuant le noeud de ses nerfs au moins autant que celui qui étranglait sa gorge. Chaque mot était une attaque, chaque fluctuation larmoyante dans la voix de son frère une insulte. Pourtant, le souffle court, il attendit. Autre chose que de vaines excuses. Autre chose que cet auto apitoiement qui lui retournait le sang. Une raison. Une explication. Quelque chose à se mettre sous la dent, qui expliquerait le silence de ces derniers mois. L'injustice au bord des lèvres, n'attendant que claquer une fois que Zach aurait fini de s'apitoyer sur son propre sort.

Mais ce moment ne vint pas. Le laïus s'arrêta net, d'une porte qui se referme.

-Did he just... ?

Kyle se retourna aussitôt vers la porte résolument fermée. Yes, he fucking did. Et son sang, qui n'attendait que ce signal, ne fit qu'un tour. Bondissant du lit, il le contourna et partit en trombe vers ces pas qui s'éloignaient déjà. Le battant de la porte s'ouvrit violemment, heurta le mur d'un bruit sourd. Mais le mécano en était déjà loin, un cri rauque claquant dans le couloir.

-You fucking egotistical dickhead !

Elle avait été contenue trop longtemps, la colère. L'incompréhension, la déception, la frustration. Elles sourdaient depuis des mois dans ses veines, et maintenant c'était son corps tout entier qui n'était qu'une maigre prison devant ses flammes. Encore plus alors que la silhouette malingre de Zach était réellement, concrètement devant les yeux clairs. Deux enjambées, peut-être trois. Ses doigts s'enroulèrent autour d'une épaule osseuse, la tirèrent sans la moindre douceur pour que l'autre assume une bonne fois pour toutes ses conneries. Enfin, il les revit. Ces putains d'yeux marrons, trop grands, trop vides. Ils avaient fait le tour plusieurs fois des scénarios avec Andy, ceux sur un hypothétique retour du Fils Prodige. Son père, parfaitement résolu à l'idée qu'il ne reviendrait jamais, avait conféré un unique conseil à son rejeton restant. La voix d'Andy soupira contre ses tympans. Quoi qu'il dise, Kyle, sers toi de ta tête.

Ce qu'il fit. Son front vint heurter violemment celui du brun. Avec un peu de chance, ça lui remettrait les idées en place. Des flammes plein la poitrine, le blond aboya :

-You giant asshole, you thought I'd let you fucking off to Narnia or wherever you want just cause you said your gobshite apology, uh ? The fuck you think I am ? A gullible piece o' shite ?

Dans tous les scénarios évoqués avec Andy, ce jour-là, il n'y avait pas un seul dans lequel Kyle ne partait pas dans les tours. Son père avait grimacé, prétendant que la violence n'avait jamais rien résolu et que Kyle était bien placé pour le savoir ; avait tenté de pousser le plus jeune à mettre un peu d'eau dans son vin. Mais il n'y avait aucune eau pour rafraîchir ses idées, pas alors qu'il brûlait d'une rage si intense qu'elle aurait pu les consumer lui, la maison, et surtout Zach. Ses mains s'abattirent sur les épaules malingres du brun, qu'il tira sans ménagement vers la chambre de son frère. Ce mausolée de souvenirs heureux dans cette maison aux souvenirs. Il le poussa sans ménagement sur son lit. S'imposa dans l'encadrement de la porte, les bras croisés pour ne pas céder à l'envie de lui encastrer la figure contre la tête du lit. Qu'une idée au fond du crâne, celle de l'empêcher de repartir aussi vite. Mais qu'allait-il faire, au juste ? Il commença par le toiser, la colère siffla entre ses mâchoires serrées.

-You screw shite up, you fix it, that's what Andy taught us. Now, speak. Fix your fucking mess. You've only got one shot.




What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call, what if I lose it all? oh sister, I will help you out Oh, if the sky comes falling down for you, there's nothing in this world I wouldn't do
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Zachary Madden
- cousin machin -
Zachary Madden
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La vie de Madden n’en était plus une depuis trop longtemps maintenant pour se souvenir quand ça avait réellement commencé. D’ailleurs, ces dernières heures ; ou jours, Zachary avait tenté d’y réfléchir. Quand et comment tout ça avait commencé. Il avait beau creuser son esprit épuisé, la réponse ne venait jamais. Tout n’était qu’un brouillard trop épais et le temps avait trop perdu son sens pour tenter d’en tirer quelque chose.

Lorsqu’il essayait de rassembler ses souvenirs, tentait de s’accrocher aux voix, aux flashs, aux odeurs, tout lui paraissait faux. D’ailleurs, si on lui demandait de relater sa dernière année de vie, le brun en était purement et simplement incapable. La ligne entre la réalité et le cauchemar avait été franchie et depuis elle avait tout simplement disparu. Il s’était posé la question, Madden, plus d’une fois, est-ce qu’il était simplement devenu fou ? Il en était venu à se dire que ça aurait peut-être été plus simple, au fond. Sombrer dans la folie sans ne plus jamais avoir d’éclair de lucidité. Mais non, il était condamné à voir sa vie continuer s’en lui, s’en être extrait sans plus savoir comment y remettre les pieds. Sans savoir comment s’expliquer.

Il avait choisi de se rendre dispensable en s’arrachant violemment à tout ce qu’il avait toujours connu et maintenant il ne pouvait qu’être spectateur du résultat. Lui, comme un idiot, seul et blessé à regarder, écouter et comprendre que la vie continuait sans lui. C’est peut-être pour ça qu’il avait lâché l’idée de retrouver une place parmi les siens. Il s’était persuadé, par pure lâcheté, qu’ils étaient finalement mieux sans lui. Comment ça pouvait être autrement quand lui-même était mieux sans lui ? Et s’il ne pouvait pas s’enlever son propre fardeau, il aurait au moins la décence de le faire pour ceux qui comptaient le plus. C’était plus simple ainsi.

En théorie.

Les théories de l’irlandais ont toujours été foireuses. Depuis qu’il est assez grand pour penser, tout ce qu’il construit dans sa tête entièrement seul à ce terrible goût de connerie. Parce que Zachary aura beau hurler à qui veut l’entendre qu’il n’a pas eu d’enfance malheureuse, qu’Andy l’a trouvé suffisamment jeune pour que tout ça n’ait aucune séquelle, la vérité, là encore, c’était que c’était plus facile de se voiler la face ainsi.

C’était sans doute ça son erreur, d’avoir ajouté, à chaque période de sa vie, un nouveau voile sur ce qu’il ne fallait pas voir. Et puis les voiles sont devenus tellement épais qu’il n’est plus possible de passer outre. La réalité est devenue trop violente alors elle n’existe plus vraiment. Et ça aurait pu marcher, pas vrai ?

Si seulement.

Alors qu’il s’adresse au fantôme d’une vie passée, à celui à qui il aurait voulu tout dire sans plus savoir par où commencer, trop tard, il n’est plus là pour écouter ; Madden se résout à retourner dans sa brume pour s’y perdre. Il est trop fatigué pour tenter d’y croire, pour vouloir la faire disparaître, alors faut qu’il l’accepte.

Les yeux bruns se perdent sur les murs comme s’ils n’étaient eux non plus plus tellement réels et avant qu’il n’ait le temps de comprendre, des bruits viennent envahir son crâne de coton. Il croit percevoir une voix, croit entendre des pas sur le parquet mais finalement, il est sûr de recevoir un coup violent en plein dans le front.

Les yeux clignent pour tenter de se réaligner quand la voix de Kyle se fait incroyablement nette à ses oreilles. Le brun tente de fixer son frère sans y parvenir, les mots qui sont chacun des coups alors qu’il sent sa tête vaciller.

Pourtant, il n’a plus été aussi sûr du réel depuis des mois.
Kyle est vraiment là.

Le blond lui agrippe les épaules et le déplace comme une poupée de chiffon. L’aîné n’émet aucune résistance alors que le grincement de son lit sous son poids lui fait courber l’échine. La honte reprend le dessus en même temps que la réalité. Sa main s’avance sur son front pour le frôler alors qu’il cherche à vérifier l’étendue des dégâts. Grimace quand le contact le cogne un peu plus avant de retrouver le regard de son frère qui lui balance des mots qui le glacent.

Parce qu’il parle d’Andy, de ce qu’il leur a appris. Que pour la première fois dans leur vie commune Kyle pose un ultimatum. Pas de ceux qu’ils avaient quand ils étaient gosses, pas quelque chose qui n’a pas de valeur. Les mots qui sortent de la bouche du mécanicien sont définitifs et le brun n’a aucun doute là-dessus. Pour la première fois depuis le début de sa chute, il prend conscience qu’il n’a peut-être pas chuté aussi seul qu’il ne le croyait.

Sa main retrouve le lit alors qu’il se redresse péniblement, sans chercher à se relever. Tente de rassembler ses pensées, cherche à mettre la douleur de côté et pour la première fois, n’a plus envie de trouver comment répondre correctement. N’a plus de théorie, de ce qui doit être dit, de comment protéger Kyle et Andy de toute cette merde. Pour la première fois, Kyle ne lui laisse plus le choix. Il n’a pas d’autre issue que de dire la vérité. Qu’importe ce qu’elle est.

« I can’t fix it, that’s the problem. » Il relève une fois de plus les yeux sur son frère pour lui montrer tout son sérieux. D’un ton calme, posé, fatigué, il reprend « I tried, all these fucking months. I tried to fix it and I fucking can’t. » Un rire nerveux lui traverse les lèvres alors que son front qui le cogne le rappelle à l’ordre. L’océan dans les yeux de son frère comme dernière lueur d’espoir, il crache « I’m not human anymore. Shit went down and I never figured out why. I thought I could fix it, protect you and Andy. For fuck sakes I even thought I could have make you sick if I stayed. So I tried to fix it on my own and, surprise : I failed. »

Il soupire, baisse les yeux et par réflexe stupide pose sa tête entre ses mains dans un sifflement de douleur alors que ses mains viennent à toucher son front. « I eat rotten shit otherwise I threw up, if we can call that eating. I can go through walls, so that’s fun too. Yeah cause of course I have no control other any of this shit and I just find myself going through them at the most random time ever. » Il relève une fois de plus la tête, les mains glissant jusque sous son menton en reprenant « Landing on a dead body at the hospital, very fun if you ask me. » C’est la première fois qu’il dit tout ça à voix haute. Première fois qu’il admet sa réalité depuis des mois et pour lui, il n’y a qu’une seule issue à tout ça, alors il ne laisse pas le temps à son frère de lui annoncer « I know. I should get out. I can’t fix it so, I blew my shot, right ? »

C’est évidemment rhétorique et sans doute parce qu’il pense que c’est la dernière fois qu’ils se parlent, puisque Kyle n’aurait aucune raison de vouloir lui adresser la parole après ça il balance « You know I’m still fucking lightheaded. You almost knocked me down that time, fuck. »



hey brother
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