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 up all night (lenny)

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Kyle Osborn
- camion pouet pouet -
Kyle Osborn
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damné(e) le : o03/07/2022
hurlements : o387
pronom(s) : oshe/her
cartes : ofurelise, tucker
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up all night (lenny)
Dim 17 Juil - 19:43

-- There's nothing that I wouldn't rather do
Just want to stay up all night with you
L'odeur des grillades qui avait envahi ses naseaux pendant toutes les heures qu'avaient duré les préparatifs s'étaient envolée aussitôt que la colère était montée. Des sifflements stridents aux tympans avait suivi la douche froide quand les quelques caractères s'étaient imposés sous les iris océan. Quatre misérables lettres qui avaient le don de bien brasser son sang.

Z A C H.

Oh la pute.

Plus une pensée, sous les boucles blondes. Juste la colère qui s'était imposée aussi sec dans son système, se serait manifestée par un vol plané de téléphone de premier ordre s'il n'était pas au garage. Une clé à molette s'était seulement abattue sur une pile de pneus usagés. Pas grave, s'ils prenaient un coup. Ils étaient déjà foutus, de toute façon. A peu près autant que les grands projets du nerveux. Et tout ça parce que Siana était pas capable de voir plus loin que le bout de son joli museau. Dans d'autres circonstances, avec une autre personne, il n'aurait peut-être pas réagi comme ça. Mais l'image d'un Zach complètement à côté de la plaque pendant toute l'heure et demie qu'avait duré son passage au restaurant pour l'anniversaire de leur père était encore trop bien gravée dans sa mémoire pour ne pas provoquer de réaction épidermique.
Complètement largué. Complètement à côté. Complètement con, à la bourre, insupportable. Andy, entre eux, qui semblait tout simplement heureux d'avoir ses deux garçons. Rayonnant de bonheur, maintenant qu'il avait un peu Zach avec lui. Contrairement à ses habitudes, Kyle s'était mis de retrait pour laisser à leur père le plaisir de profiter enfin de l'éternel fuyard. Et ce connard qui n'avait pas été foutu de faire l'effort d'arriver à l'heure. Si Andy n'avait pas été là, si tout son bonheur n'était pas si contagieux, Chewbacca sur le retour aurait pris son avis bien physiquement et en pleine gueule.
Ca lui aurait fait passer son putain d'air de biche effarouchée.

Et cette putain de grognasse.

Longtemps, que l'Irlandais n'avait plus ressenti une fureur pareille. Le genre qui étreignait tous ses nerfs, jusqu'à l'intérieur. Qui coupait le souffle, qui refermait les parois de l'esprit autour de ses yeux comme de bonnes vieilles œillères. Comme à son habitude, Zachary attisait toutes les braises de son frère. D'autant plus maintenant que le brun s'échinait à ne donner aucun signe de vie, pour avoir l'air au bout de cette dernière les très rares fois où il faisait devoir de présence. Une situation qui s'était aggravée au fil du temps, malgré les remarques, malgré les tentatives. Le temps s'était étiré tel un élastique, étirant aussi les soupirs et les silences entre chaque conversation. Au final, c'était ce silence qui s'était imposé entre les membres de la famille. Qu'ajouter quand il n'y avait plus rien à dire ? Zachary s'éloignait, s'improvisait progressivement étranger. Et ça, Kyle ne le comprenait pas.
Ne le supportait pas.

Les bouclettes de Barbie passèrent devant la fenêtre du garage pour aller servir un énième client. Le sourcil interrogateur que lança la Poupée arracha un grognement au garagiste. Il essuya fureur et cambouis sur son bleu de travail, ravala sa colère et lui adressa son plus grand sourire graveleux. Pas au boulot. Il exploserait ailleurs, plus tard, plus loin. Même si Siana avait chié dans la colle et même si Zachary était un infâme connard. Même si à cause d'eux deux, les plans que le blond avait préparés depuis plusieurs jours étaient partis en fumée. Une soirée qui aurait dû être belle, l'une des toutes premières sur la plage pour célébrer la chaleur de l'été. Des litres de mauvais alcool, les tympans bousillés par de la mauvaise pop crachée par des enceintes de qualité toute aussi médiocre. Quelques étreintes arrachées à la nuit, entre deux pas de danse approximatifs, à l'abri des cailloux. Son plan du moment avait même accepté de lâcher son boulot pour venir se joindre aux festivités. Tous les ingrédients étaient là pour passer une soirée absolument parfaite. Puis Siana avait enfilé les plus gros sabots qu'elle avait pu trouver et avait joyeusement sauté dans le plat, foutant toute la recette en l'air.

Le caoutchouc estampillé Michelin accusa un nouveau choc dans un bruit étouffé. Des vibrations ne cessaient de chatouiller sa cuisse, à travers son bleu de travail. Siana s'obstinait dans sa connerie. Mais Lenny.
Comment il avait réussi à brancher un mec comme ça, Kyle se le demandait encore. Comment Lenny ne s'était pas lassé ou ne lui avait pas encore mis une ou trente accusations de mauvaise conduite, dépassement des vitesses autorisées ou consommations de produits illicites, c'était pareil. Mais Lenny était toujours là, pareil à lui-même. Une tête bien vissée sur les épaules, et le cœur sur la main. A s'inquiéter, même, des écarts de colère que Kyle connaissait lui-même suffisamment par cœur pour ne plus vraiment s'en soucier. Vraiment trop gentil pour son propre bien. Des mecs comme ça, ça courait pas les rues. Trop doux, trop tendres. Trop faciles à blesser, à briser. Un monde de distance entre le flic et le garagiste. L'un distribuait des fleurs et l'autre des coups. Et pourtant Lenny n'en avait pas marre. S'inquiétait de ce que ses propres potes ne se souciaient même plus, par la force de l'habitude.
Faute de vocabulaire, Kyle ne parvenait à définir à quel point cette attitude vis à vis du monde était attendrissante. Mais il savait à quel point les personnes comme Lenny étaient rares et précieuses. A bien des égards, avec son cœur ouvert au monde, le policier lui faisait penser à Andy. Le genre de personnes qui avaient besoin d'un connard qui distribue des pains juste à côté d'elles, pour les protéger de la noirceur du monde. A défaut d'elles-mêmes.
Un besoin que la nature de leur relation ne changerait probablement pas, Kyle l'avait décidé. Ils s'amusaient, bien, c'était un fait. Mais si les étoiles s'alignaient différemment, il était certain que ça ne changerait rien sur cet aspect. Protéger un flic. De quoi se faire des nœuds au cerveau, si Lenny ne s'était pas propulsé si vite dans le cercle très très restreint des personnes préférées du nerveux.

L'idée s'était propulsée elle-même dans son cerveau, poussée par la vague de profonde gratitude que la douceur de Lenny avait provoquée. Le brun était extrêmement romantique, Kyle n'avait pas mis longtemps à le piger. En avait eu la confirmation plus d'une fois, et si ce n'était pas réellement dans sa nature, il ne pouvait pas passer à côté de ce détail. L'envie de lui faire plaisir s'était imposée spontanément. Une de ces nombreuses pulsions que Kyle ne s'occupait jamais de retenir. Plus douce qu'un coup de poing c'est sûr. Il attendit la fin de sa journée de travail pour la mettre à exécution. Bleu de travail remplacé par un vieux et une chemise, caisse à outils chargée et Barbie salué, le ronronnement nerveux de la Camaro retentit avant même que le patron n'ait eu le temps de souhaiter un bon week-end aux quelques employés restés pour la fermeture. Il se faisait déjà tard, il y avait encore du monde sur la route. Lenny avait dit qu'il se mettait aux fourneaux et Kyle n'était pas son frère, il saurait lui faire honneur dans des délais à peu près corrects.
D'autant qu'il connaissait sa destination. La seule envisageable pour son projet, tous les fleuristes ayant déjà fermé boutique à l'heure qu'il était. Coincé dans les bouchons, il prévint son hôte. Finit par faire vrombir sa machine pour doubler une petite vieille par la droite, et foncer vers son étape.

Les grilles du parc étaient déjà verrouillées, elles aussi. Pas un problème. En quelques mouvements hasardeux, la grande clôture qui ceinturait le jardin public fut escaladée. Les iris océan balayèrent rapidement le secteur. Il se trouvait dans la mauvaise zone du parc, mais il saurait se débrouiller. L'essentiel était de ne pas se faire chopper par le gardien en patrouille. Pas de loup et grandes enjambées pour rejoindre le coin qu'il cherchait. Une pancarte s'élevait dans la semi-pénombre, menaçante. Elle lui aurait probablement dit de ne pas marcher sur la pelouse, s'il en avait eu quelque chose à foutre. Les baskets aplatirent encore quelques centaines de brins d'herbe jusqu'à ce qu'il trouve son dû. Empoigna celles qu'il trouva les plus jolies parmi les massifs de fleurs colorées, constitua le bouquet en fonction des couleurs qu'il avait vues sur le dos de son amant. S'il portait du rouge, c'était qu'il aimait le rouge, non ? Cette fleur jaune, ce jaune en particulier, il lui va super bien au teint. Un craquement de tige, quelques fois. Une motte de terre chargée de racines, quelques autres. Les doigts carrés de l'Irlandais fermement serrés autour de leur butin, il entreprit le chemin en sens inverse.
C'est quand il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule qu'il aperçut le faisceau de la lampe torche du gardien. Un aboiement retentit, et son sang ne fit qu'un tour.

Hurlement de moteur, crissement de pneus. Le coeur battant encore la chamade et un goût de terre, d'herbe et de chlorophylle dans la bouche. Deux, il y avait deux chiens. Il avait couru comme un dératé, les clébards sur les talons. L'expérience aurait dû lui permettre de semer les bêtes ou, au moins, de les distancer suffisamment pour rejoindre la clôture. Mais il avait fallu que ses pieds se prennent dans les outils qui avaient été laissés au sol, autour de ce massif en cours de remaniement. S'il avait réussi à sauver le bouquet de fleurs, dans sa chute, il n'en était pas de même pour ses vêtements. Mais l'heure n'avait pas été à ce genre de considérations. Les chiens gagnaient trop de terrain pour qu'il ne reparte pas en courant ventre à terre.
Et les fleurs de finir entre ses dents, le temps de paniquer un peu sur cette foutue grille qu'il n'arrivait pas à escalader. Il lui sembla sentir la chaleur de la gueule d'un des deux chiens sur sa cheville, alors qu'il arrivait enfin à se hisser pour passer de l'autre côté.

Un éclat de rire sonore, dans la voiture. Son dû à côté de lui, sur le siège passager, et aucune considération pour ce à quoi il ressemblait. Rire qui s'accentua devant l'air dubitatif de l'employée du 7 Eleven qui encaissa son pack de bières. Un message pour prévenir Lenny, et il se remit en chemin.
Quand il frappa finalement à la porte de son amant, la fierté avait remplacé toute forme de colère.

-Paraît que c'est ici, la contre-soirée ?

Fier, de sa connerie. Fier, d'avoir réussi à faire ce qu'il avait enfin. Fier de ce bouquet approximatif qu'il tendit entre lui et Lenny, en offrande à ce dernier. Certaines des fleurs faisaient grise mine, d'autres étaient plus courtes que d'autre. L'empreinte dentaire de l'Irlandais pouvait être reconstituée en serrant les tiges les unes contre les autres et de petites mottes de terres pendaient au bout de quelques racines, mais Kyle n'était pas du genre à s'attacher à ce type de détails.

-C'est pour ça, le verre. Va peut-être falloir un peu plus grand, j'y connais rien. Mais comme t'as dit que t'aimais les fleurs, elles sont pour toi ! Elles te plaisent ?

Pour te remercier, de ta proposition, de ta gentillesse, de ta patience, aussi. Mais tout ça, il ne le disait jamais, le blond. Il ne savait que trop bien que ce qu'exprimer ce genre de sentiments pouvait apporter comme complications. Ne savait déjà pas bien comment agir dans ce genre de circonstances, aussi prit-il le parti de n'en rien faire du tout. Pas tactile pour un sou, Kyle, trop de coups dans le cuir pour se laisser approcher sans cogner. Même s'il s'était adouci avec le temps, certaines choses restaient. Un bref baiser terreux sur la joue de Lenny, pour le saluer. Il s'échappa presque aussitôt pour rejoindre la portière grande ouverte de sa Camaro, se glisser du côté conducteur pour attraper le pack de bières sur l'autre siège. S'extirpa de sa voiture avec l'autre butin et referma la portière du bout du pied.

-Tu savais que le gardien du parc à deux chiens ? Deux. Puis alors des chicots, des putains d'chiens de l'Enfer, mate. J'ai apporté à boire, au fait.

Les bras chargés du gros carton estampillé Heineken, il s'arrêta devant Lenny. Marqua une pause, le temps de bien assimiler toute la beauté du mec qui lui faisait face. Oui, des fois, Kyle se demandait bien comment il avait réussi à brancher un type pareil. Probablement son charme légendaire, ou sa très grosse intelligence. De la terre plein le jean et des feuilles dans les boucles blondes, il se trouvait pourtant parfaitement à sa place, ce soir-là.

-Merci, encore, pour ta proposition. Sincères condoléances par avance pour ta douche, elle va pas survivre !

Un ricanement, crâne. Fier, un peu trop.

 



What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call, what if I lose it all? oh sister, I will help you out Oh, if the sky comes falling down for you, there's nothing in this world I wouldn't do
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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
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Re: up all night (lenny)
Ven 22 Juil - 22:16

just want to stay up all night with you
Il avait été étonné, le nez plongé dans des feuillets éparses, de voir s'afficher une invitation de la part de cet amant en particulier. Il ne réclamait pas sa présence au garage, n'exigeait aucun rendez-vous loin des regards, dans l'ombre ; mais le conviait dans ces évènements auxquels il se rendait généralement au bras de Nora - à l'époque. Recevoir quelques messages de Kyle n'était pas surprenant, ces derniers plus ou moins récurrents selon les périodes, mais ils avaient plutôt l'habitude de se voir dans le secret d'une étreinte, loin des étalages de parole que Lenny pouvaient parfois expérimenter, et il n'était pas certain d'être déjà sorti en public en sa compagnie. Ils n'avaient pas ce genre de relation, peu animés par l'envie de mettre des termes sur quelque chose qui n'était que charnel, Lenny n'était pas certain d'avoir retenu son prénom les premières fois, et ne savait pas si Kyle connaissait le sien, même aujourd'hui. La surprise passée, ce fut la joie qui s'imposa à lui ; la perspective de s'aérer l'esprit l'enchantait, et la compagnie de l'autre homme lui plaisait au fur et à mesure qu'ils en disaient plus. Les dossiers sur lesquels il était resté penché toute la journée, et qu'il comptait continuer de décrypter ce soir-là, attendraient le lendemain. Le consensus au sein du commissariat était unanime concernant le problème qu'entretenait le sergent avec sa surcharge de travail. Il passait souvent derrière ses enquêteurs, s'entretenait de choses et d'autres, et acceptait de se charger des affaires épineuses qui donnaient trop de nœuds au cerveau des inspecteurs. Il passait ensuite bien trop de temps dessus, et finissait par s'endormir le nez contre une page noircie de notes. Personne ne l'attendait chez lui. Il n'avait pas à s'inquiéter de rentrer. Et si ses recherches concernant le meurtre du shérif était au point mort, Lenny n'osant plus s'imposer auprès d'Ari pour des analyses qui n'étaient pas liées au poste, il lui restait encore bien trop de travail sur les bras. Dick finirait par venir lui souffler dans les bronches, il en était conscient, réfléchirait bientôt aux arguments qu'il lui serait profitable d'offrir.

L'invitation de Kyle tombait alors à point nommé ; le sergent n'aurait qu'à abandonner son bureau qui croulait sous son bordel, ajouterait un post-it à destination des agents de ménage afin qu'ils ne touchent à rien, pas même à sa poubelle - il lui arrivait de jeter, par erreur, des documents importants qu'il retournait chercher avant qu'ils n'arrivent jusqu'à la déchiqueteuse. Il laissait toujours quelques bonbons, ou chocolats, à leur intention afin de s'excuser du désordre, et ne manquait jamais de s'excuser de nouveau lorsqu'un des agents avait la gentillesse de ramener sur son bureau, des éléments oubliés ici et là. Ils se connaissaient, avaient appris à vivre en harmonie. Le bordel présent dans son esprit serait nettoyé au fil du temps, une partie certainement réduite en cendres grâce à la soirée qu'on venait de lui promettre. Et qu'importait que les plans aient subitement changés, Lenny n'avait pas besoin d'une soirée sur la plage, pas plus que de ces pièces de viande dont Kyle lui avait parlées. Il souhaitait seulement de la compagnie, et tous les moyens étaient bons pour se changer les idées. Et concernant ce point, le garagiste était difficilement détrônable. Ils avaient beau ne rien partager d'officiel, ne pas être en couple, n'avoir trouvé aucun mot précis pour qualifier leur relation, Lenny s'était très rapidement attaché à cet amant. Il avait des manières enfantines qu'il trouvait attendrissantes, s'était parfois étonné à ressentir l'envie de le voir, pour autre chose que leurs rendez-vous habituels ; rire, ou simplement l'écouter parler avec cette absence de retenu qui lui plaisait tant. Il avait beau flirter avec plusieurs visages, ces derniers temps, il savait que c'était quelqu'un comme Kyle qu'il lui fallait pour l'heure.

Il avait alors quitté le travail, et s'était rendu chez lui après quelques courses, se demandant sur la route ce qui lui était passé par la tête lorsqu'il s'était proposé de se mettre aux fourneaux. Il n'était pas bon cuisinier, et il le savait. En quelques mots, il avait creusé sa propre tombe. Le temps contre lui, il s'était lancé dans l'élaboration d'une recette qu'internet qualifiait de facile. Mais facile pour qui ? grommela plusieurs fois Lenny, la main dans la tambouille à pester contre ses propres promesses. Il eut le temps de lire les derniers messages reçus, et s'inquiéta de ne pas voir son amant arriver, après des remarques aussi énigmatiques. Mais qu'est-ce qu'il fout ? Il finit par regarder la bouillie dans sa casserole, grimaça en se demandant si elle ne contenait pas des maladies encore inconnues des scientifiques, et finit par abandonner, refermant le couvercle. Il commanderait des pizzas, et s'occuperait de tout nettoyer ensuite. Le temps que Kyle arrive, ils auraient probablement de quoi souffler avant que le livreur ne sonne.

Il releva la tête en entendant la sonnette, et espéra qu'il s'agisse de lui, et non de quelques collègues l'accompagnant après qu'il se soit mis dans le pétrin, à en juger par ses derniers messages. Il s'essuya les mains, rejoignit l'entrée, et ouvrit la porte.

Paraît que c'est ici, la contre-soirée ?

Il sourit. Le regard baissé vers le bouquet de fortune, se demandant comment il avait pu dénicher des fleurs aussi inégales, certains courtes, d'autres longues, mais qui formaient un tout qui lui plu immédiatement. Plus encore que les fleurs, ce fut le geste qu'il vit, et il fut touché du mal qu'il s'était donné pour se procurer le présent coloré. Il tendit la main, effleurer quelques pétales au passage, et agrandit son sourire en le regardant. « Elles sont magnifiques. » Il eut envie de se pencher pour lui offrir un baiser en échange des fleurs, mais fut stoppé par les lèvres contre sa joue, il s'en contenta en murmurant : « Merci. » Il resta immobile, les fleurs à la main, attendant que Kyle aille chercher le reste dans sa voiture. Il hoche la tête lorsque son amant lui indiqua les chiens du gardien ; c'était donc ça l'urgence, et ses remarques étranges. Il s'écarta de devant la porte pour le laisser entrer, après avoir haussé les épaules à ses remerciements, l'air de dire : pas de quoi.
Il referma derrière lui, le nez plongé dans le bouquet qu'il venait de recevoir, hypnotisé par l'odeur de terre et les couleurs qui lui ressemblaient si bien. Il s'approcha de la cuisine afin de vider le grand verre qu'il avait préparé et attraper un réel vase. Il n'était pas certain que le tout rentre, ni même que les fleurs les plus courtes ne tombent pas dans le fond, mais ça ferait l'affaire. « Il a trois chiens, en réalité. Mais Pupuce a une patte fragile. » Il lui tournait le dos, en s'occupant du récipient, et continua de retirer quelques boules terreuses qui refusaient de rentrer dans le vase. Il ne se retourna qu'une fois la besogne terminée pour aller déposer le tout sur la table, avant de regarder Kyle, ajoutant pour justifier de savoir cela. « J'ai pas mal patrouillé là-bas la première année, et j'adore les chiens. » Il ne parlait peut-être pas du même parc, mais qu'importe. Il s'était lié d'amitié avec le gardien à force d'y faire des rondes, lui apportant parfois quelque chose à grignoter, et des friandises pour les chiens ; les mêmes que celles qu'il donnait à Junior quand Dick et Ari avaient le dos tourné.

Il se rapprocha de lui, presque timidement, se postant juste devant lui. Il avait les gestes lents, comme pour demander la permission de le toucher, comme il le faisait toujours avant d'être certain d'en avoir toujours le droit. Il amena ses doigts jusqu'au haut du crâne de Kyle afin d'en attraper une feuille plus grosse que les autres. Il avait dû tomber pour être dans un état pareil, ses vêtements faisaient des témoins parfaits pour valider cette hypothèse. Il se sentait gêné par le silence installé alors qu'il s'occuper de retirer le plus gros des indésirables qui s'étaient accrochés à ses mèches. Il poursuivit alors l'histoire, sans même qu'il ne lui pose la question. « Heureusement qu'ils ne t'ont pas attrapé. Ils sont adorables, mais ne font pas de cadeaux aux intrus. » Il continuait de retirer les feuilles de ses cheveux, celles qui risquaient de boucher le syphon de sa douche. « Même les plus mignons. » Il retira la dernière brindille en souriant de plus belle, fut interrompu par la sonnette de nouveau retentissante.
Le livreur de pizza sans aucun doute, il brandit un doigt, comme s'il avait entendu un minuteur sonner. « Le repas est prêt. Tu peux aller à la douche si tu veux, en attendant que je m'occupe de mettre au four, que ça ne refroidisse pas. Sers-toi, hésite pas, prends tout ce que tu veux. » Il l'embrassa sur la joue, comme Kyle l'avait fait quelques minutes en arrière, se moquant des saletés qui s'y trouvaient, puis fit quelques enjambées vers la porte pour accueillir la pizza qu'il avait commandée. Il s'adossa à l'encadrement en attrapant son dû, et paya en poursuivant la conversation avec l'homme qui lui livrait toujours ses repas. Il se liait souvent d'amitié, comme il l'avait fait avec le gardien du parc, et le livreur n'échappait pas à la règle ; de toute manière, il avait du temps devant lui, avant que Kyle ne se débarbouille de toute la terre dans laquelle il semblait s'être roulé.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Re: up all night (lenny)
Lun 5 Sep - 2:20

L'impression d'être parfaitement à sa place, comme toujours. Pas qu'il soit venu aussi souvent que ça chez Lenny, même bien loin de là. Mais il y avait des gens qui avaient l'impression d'être toujours les bienvenus même quand ce n'était pas le cas, et Kyle était de ces gens-là. Avait cru entendre une bonne dose de promesses pour la soirée dans les paroles de l'inspecteur, et ce programme n'était pas pour lui déplaire. Même s'il avait oublié les règles de bienséance, en ce qui concernait le genre de relation qu'ils entretenaient. A trop considérer le monde comme son pote, il avait quelques loupés de la sorte. A trop manquer de romantisme, il ne réalisait pas l'ampleur de ses propres gestes. C'était spontanément qu'il était allé risquer sa peau en allant chercher des fleurs au seul endroit où il était certain d'en trouver. Une manière d'honorer l'un des aspects si attachants de la personnalité de Lenny, ce romantisme que le blond ne partageait pas du tout. Pour le remercier, aussi, pour tout le reste. Sans même imaginer à quel point, le tatoué avait complètement sauvé sa soirée. Et Kyle n'était pas un ingrat, ce n'était pas comme ça qu'Andy l'avait élevé. Alors à défaut de baiser, c'était un carton de bières plein les mains qu'il était revenu à la hauteur de son amant. L'avait gratifié d'un grand sourire en le dépassant, donnant un coup d'épaule à la porte pour mieux pouvoir s'y faufiler. Le nez dans ses fleurs, Lenny avait l'air content. Mieux, l'Irlandais avait pu voir ses yeux fatigués s'illuminer en les voyant. De quoi lui mettre du baume au coeur alors qu'il déposait son butin dans la cuisine, balançant à la cantonade :

-J'savais pas trop pour les couleurs, j'ai pris en fonction de celles que j'ai vues ici. J'espère que ça veut pas dire "va t'faire foutre" en langage des fleurs !

Un ricanement aussi sonore que le tintement des bouteilles, alors qu'il lâchait le carton sur le comptoir. Pas sûr que Lenny l'ait entendu, mais fier de sa connerie. Il rejoint la proximité de l'inspecteur, poursuivit la conversation comme si de rien n'était. S'adossa à un comptoir en le regardant tenter de mettre le bouquet de fortune dans un semblant de vase, les iris céruléens rivés sur le dos courbé de son compagnon pour la soirée. Penché sous la concentration et ce qu'il semblait être une journée plutôt fastidieuse, les épaules visiblement crispées. Il avait confié avoir du boulot, Lenny. Finalement, ce n'était pas un mal que Kyle vienne interrompre le cours prévu de sa soirée. Il se fendit d'un sourire amusé, à la mention des chiens.

-Moh pauv Pupuce, la prochaine fois, je courrai moins vite.

Railleur, mais pas contre Lenny ni Pupuce. Une remarque lancée à la cantonade comme tant d'autres qui franchissaient les lèvres ourlées du garagiste. Du genre de celles qui posaient des problèmes. Il détacha son attention du dos de son hôte, repéra le fameux vélo supplicié. En approchant, il évalua l'étendue des dégâts ; Lenny avait eu raison de le prévenir, le pauvre véhicule avait été fracassé. Pourtant, il était certain qu'il aurait encore de belles heures devant lui. Cela nécessiterait de l'huile de coude, et peut-être quelques litres de bière en plus. Mais il était positif, Kyle. Ce vélo vivrait. Releva les yeux pour croiser ceux de son compagnon, pour nicher dans ces derniers l'éclat d'un nouveau sourire. S'il s'était décalé, ce n'était pas uniquement pour admirer le vélo de l'individu, mais surtout son propriétaire. Laissant ses doigts filer le long du guidon, il hocha doucement la tête. A côté de l'air un peu timide, un peu désolé de Lenny, le bouquet était plus beau qu'il ne l'avait jamais été. Le genre d'image qui pouvait faire tomber amoureux n'importe qui, même les plus résistants. Et même s'il l'était, résistant, en cet instant précis Kyle n'était finalement qu'un homme. Rompit le silence d'une boutade en approchant du policier, pour éviter à la gêne de s'installer.

-J'note, la prochaine fois je t'apporterai un bouquet de chiots.

Il y avait quelque chose, chez Lenny. A des lieues de ce qu'on s'imaginerait du flic, et pourtant Kyle en connaissait un rayon, sur ce qu'était cette engeance si particulière. Mais l'homme qui se trouvait en face de lui ne collait en rien à l'image qu'il s'était toujours faite des inspecteurs. Des tatouages plein le corps, jusque sur le visage, jusque sur ces mains qui s'élevaient vers l'Irlandais avec une timidité sincère. Il les autorisa à aller plus loin d'un léger hochement de tête, l'ombre d'un sourire sous les moustaches. Parce qu'il était comme ça, Lenny. A tout donner sans trop oser se permettre. L'inverse totale du garagiste, alors qu'il profitait de la proximité pour poser sereinement ses mains sur les hanches de son hôte. Il se laissa épouiller, détaillant tranquillement les traits doux de son compagnon tout en se demandant ce qu'un être aussi tendre pouvait faire dans les forces de l'ordre. Il y avait des mystères comme ça qui étaient inexplicables. Et Lenny faisait partie de tous ces mystères, avec ses gestes, avec ses paroles. Avec ce sourire qu'il lui lançait en parlant des chiens d'un parfait inconnu, sans réaliser à quel point c'était rare, quelqu'un qui soit capable de s'intéresser autant à quelqu'un. Et c'était captivant, d'une certaine manière. Parce que c'était la preuve que contrairement au reste du genre humain, le jeune homme en avait quelque chose à foutre, de ses pairs.
Et ça, c'était un autre de ces genres de trucs qui pouvaient faire fondre même un coeur de pierre. Paupières baissées en même temps que ses yeux vers les lèvres de l'autre homme alors qu'il parlait de ses chiens et de ses gardiens, il mordit la sienne, Kyle. Se laissa porter à cette douceur à laquelle il n'était pas particulièrement habitué, qu'il n'aurait jamais acceptée de personne si elle lui avait été imposée. Un autre point que Lenny avait compris bien plus vite que la moyenne, ça. Qu'à force de prendre des roustes, l'Irlandais ne se laissait plus toucher sans qu'on lui demande la permission. Avait des gestes malheureux, souvent, des mouvements de recul, tout le temps. Instigateur des mouvements, maître de la danse des contacts. Mais les manières de Lenny, son attention permanente, parfois à l'excès, avait le don d'apaiser les mauvais réflexes. Encore une de ces raisons qui rendait le choix de son métier quasi incompréhensible aux yeux de l'Irlandais. Les mains du flic étaient faites pour l'amour, pas pour une matraque. Enfin... Le regard illuminé par le compliment, il prit une inspiration pour rétorquer du tac au tac. Fut interrompu par le tintement de la sonnette, et l'index que leva l'inspecteur vers le plafond. Arqua un sourcil puis l'autre à l'explication. Le repas était prêt ? Mais il ne sentait aucune odeur de nourriture dans cette cuis... Lenny embrassa sa joue puis lui échappa pour clopiner jusqu'à la porte d'entrée.

Ah.
Ah.

Deux choix s'offraient à lui. Soit il répondait à l'invitation de Lenny, et il s'offrait le décrassage de sa vie, quitte à complètement ruiner la salle de bains comme il l'avait promis à son hôte. Soit il interrompait une conversation qui avait l'air de se faire à bâtons rompus, et obéissait à l'invitation de Lenny. La décision ne se fit pas attendre. S'acheminant avec la nonchalance du mec à qui on a dit de faire comme chez lui, il approcha de l'entrée de l'appartement. Laissa une main glisser le long des côtes puis d'une hanche de l'inspecteur, s'installant contre son dos avec toute la sérénité du monde. Sa main libre subtilisa le carton de pizzas à son hôte, tandis qu'il calait son menton au creux de son épaule, scrutant l'autre gars depuis son perchoir pendant une brève minute. Visiblement, il aurait bien pris une tranche de licorne, lui aussi. Se coulant d'autant plus contre le dos de son hôte, il s'étira affecta une grimace gênée

-J'vais devoir te l'enlever, mate, y'a une urgence de magnitude 4 dans sa salle de bain faut absolument qu'il vienne voir ça. Mais merci pour la pizza ! Force et courage pour le reste de ta soirée, hein, merci encore !

Main baladeuse qui se referma un bref instant sur les formes de l'inspecteur, aussi discrète que témoin de ce "prends tout ce que tu veux" que ce dernier lui avait intimé, tandis que le blond gratifiait le livreur d'un clin d'œil. Il relâcha le dos de l'autre homme, partit comme un prince avec sa pizza en direction de la cuisine. Le temps qu'il en ressorte, le tiers avait disparu comme par enchantement. Et comme par enchantement aussi, la porte était fermée devant le maître de maison. Il louvoya jusqu'à lui, l'Irlandais. Attrapa ses bras pour les poser sur ses propres épaules, retrouva le confort de ses hanches sous ses paumes en réduisant à néant la distance qui séparait leurs deux corps.

-J'fais comme tu m'as dit, j'hésite pas, j'prends ce que j'veux !

Un argumentaire de merdeux servi avec un sourire de fouille-merde. Profitant de la proximité, et de tout ce qui avait déjà été énoncé entre eux, il se laissa aller à obéir encore plus à l'impulsion. S'approcha juste assez proche du visage de l'autre homme pour sentir son souffle, effleura ses lèvres avant de les capturer entre les siennes. Un baiser de merdeux, juste assez long pour implanter une idée précise dans un crâne, mais c'était tout. Il mordilla la lèvre inférieure du policier, ses mains se promenant au creux de ses reins. L'intention était on ne peut plus claire.

-J'comprendrai jamais comment un mec aussi mignon peut être flic. Mais vu tout le sale que ça m'inspire, j'te conseille de me suivre à la salle de bain pour l'urgence de magnitude 4 sur l'échelle de la douche crapuleuse.

Son sourire de merdeux s'élargit, alors que ses mains s'aventuraient toujours plus bas. Il reprit les lèvres de son hôte avec bien plus de ferveur, y apposant sa marque en même temps que la pleine clarté de ses intentions. Il finit par lever les mains en reculant, paumes levées devant Lenny avec l'air le plus faussement innocent qu'il pouvait avoir. N'avait aucune idée de la vérité qui s'était échappée de ses paroles, à des lieues de s'en soucier. Il avait d'autres projets en tête, qui impliquaient tous son hôte, et un peu moins la pizza qui se trouvait dans la cuisine. Il lui jeta un regard en biais, à la porte de cette fameuse pièce. Reposa des iris lumineux dans le regard de son hôte, haussant les épaules l'air de rien.

-J'te le conseille vraiment pas, mais tu peux aussi être sage et continuer de t'affairer aux fourneaux. Mais c'est risqué. L'échelle est en train de grimper, on va atteindre l'urgence de magnitude 5 incessamment sous peu...

Reculant jusqu'à la salle de bain ce disant, tirant sur les manches de son blouson pour le retirer. Le vêtement tomba lourdement au sol, à ses pieds, sous l'indifférence presque feinte et presque générale.

-Oups. Magnitude 5 atteinte. La 6 est pas loin, ça va bientôt devenir une affaire nationale !

Parfaitement à son aise en tirant cette fois-ci sur le rebord de son t-shirt. L'habit tomba avec la même nonchalance sur le sol, cette fois-ci juste à l'entrée de la salle de bain. Allumant la lumière pour révéler un dos couvert de terre, d'ecchymoses et de griffures d'origines et d'âges divers, Kyle lança une dernière fois, avant de disparaître derrière la porte :

-Magnitude 6, atteinte ! Oh putain, la magnitude 7 approche, on est tous foutus ! Mais que fait la police ??

A l'abri du paravent de bois, il continua de se déshabiller sereinement. Balança ses chaussures de sécurité à l'autre bout de la pièce, tira son jean pour se mettre plus à l'aise, conscient que l'envol des vêtements divers d'un coin à l'autre de la salle de bain pouvait parfaitement se voir dans l'ouverture de la porte. Il n'en avait cure. L'invitation était on ne peut plus claire, avant et maintenant qu'il se glissait dans la douche. Lenny était un homme libre dans sa propre maison. Et s'il lui avait dit de prendre tout ce qu'il voulait, l'objet de ses désirs était libre de choisir s'il allait le rejoindre ou s'il préférait voir s'écouler les minutes en fixant la fenêtre de son four.




What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call, what if I lose it all? oh sister, I will help you out Oh, if the sky comes falling down for you, there's nothing in this world I wouldn't do
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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
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Re: up all night (lenny)
Mar 8 Nov - 0:19

just want to stay up all night with you
Il lui faudrait remercier son invité pour la pause qu'il lui imposait de faire. Il avait ramené une charge de travail conséquente, y aurait certainement gardé le nez durant toute la nuit, sans penser à faire de pause, si Kyle n'avait pas été là pour le sortir de ses heures de bureau largement dépassées. Il était mieux qu'il souffle, qu'il cesse de voir flou en essayant de décrypter certains passages dont l'écriture n'était pas la sienne. Il finissait par se perdre dans ses pensées, incapable de comprendre quand il lui fallait lâcher prise. La présence du blondinet tombait bien, le garagiste capable de le faire rire si facilement, de lui donner envie de pouffer de manière si naturelle. Il aimait ça, Lenny, pouvait sentir la tension quitter ses épaules alors qu'il s'occupait de retirer les brindilles de ses cheveux. Il l'aurait embrassé, si Kyle n'avait pas pris des distances dès le début, à se contenter de déposer un baiser sur sa peau, et d'ancrer ses mains à ses hanches. Il connaissait le jeune homme, savait qu'il n'était pas venu jusqu'à lui uniquement pour lui offrir des fleurs – et racines – et manger une part de pizza après avoir utilité sa douche ; pourtant, ces quelques minutes de complicité n'avaient pas l'air de l'ennuyer. Lenny y serait certainement resté, dans cette proximité qu'il aimait découvrir avec lui, si la sonnette n'avait pas rententit si malencontreusement. Il commençait à avoir faim, oubliait souvent de se nourrir quand il était plongé dans quelques troubles affaires, et avait certainement sauté un repas sans s'en rendre compte.

Le baiser déposé contre la joue de son amant, il alla ouvrir en proposant à son invité de partir se doucher en attendant. Ils auraient tout le loisir de manger ensuite, de regarder un film, s'occuper de son vélo, ou bien s'amuser un peu avant qu'il n'ait à repartir ; il ne savait pas combien de temps il comptait rester, s'il pouvait lui accorder sa nuit ou s'évaporerait après qu'ils se soient amourachés. Pour l'heure, il devait aller chercher la nourriture, avait le droit de s'attarder un moment avec le livreur, le temps que Kyle prenne ses marques dans sa salle de bain et se défaisse de toute la terre qu'il avait accumulée. La pizza dans une main, appuyé contre la porte, il hochait la tête en l'écoutant répondre à ses questions, riait lorsque l'homme improvisait une répartie qu'il jugeait amusante, et était prêt à poursuivre l'échange pour laisser à son invité le temps de se débarbouiller.
Il fut surpris en sentant la chaleur de Kyle contre son dos, et la boîte à pizza lui être subtilisée. Il aurait pu jouer l'innocence, mais comprenait parfaitement ce qui était en train de se passer, et ne pouvait s'empêcher de sourire. La raison amenée par le blond le fit rire cette fois, assez pour qu'il se contente de remercier le livreur en s'excusant de ne pouvoir terminer leur conversation, et refermer la porte sans trop poser de questions. Il regretta que ses mains s'enfuient de son corps, et croisa les bras sur son torse ne le voyant retourner vers la cuisine, un air faussement irité au visage.

« — T'es insortable, tu le sais ça ? »

Il se remit à sourire immédiatement, déposa ses bras contre ses épaules comme un pantin obéissant à son marionnetiste et lutta contre l'envie de poser son front contre le sien. Il n'était pas certain à avoir droit à ce genre de tendresse, s'y risquerait peut-être plus tard, mais pas encore.

« — c'est pas exactement ce que j'avais en tête en te disant ça, mais je suis ravi. »

Il avait soufflé ces quelques mots alors qu'il sentait le souffle de son double de plus en plus proche, et peut-être de plus en plus court. Il n'attendait qu'une chose ; que Kyle finisse par l'embrasser. Il ne voulait pas prendre les devants, avait peur de mal faire en interprétant mal quand ce serait le bon moment. Il fut ravi que son compagnon le fasse, replia les deux bras autour de son cou en intensifiant le baiser, et grogna presque alors qu'il relâchait ses lèvres. Il avait plaqué son corps contre le sien sans trop s'en rendre compte, et aurait pu envoyer chier l'heure de la douche pour s'imposer avec lui sur le canapé, si Kyle n'avait pas repris la parole. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait cette remarque, comme s'il fallait être une brute pour entrer dans les forces de police. Il voyait ses collègues, comprenait bien ce que signifiait l'insinuation, mais il n'était pas d'accord. Il ne collait pas à l'image qu'on pourrait se faire de lui, et pourtant il espérait être un bon flic. Il préféra ne pas répondre, se contenter de rougir à l'évocation de pensées lubriques. Les lèvres revinrent pour un temps trop limité à son goût, il finit par décider de le maintenir contre lui s'il venait à recommencer. Mais non, Kyle partait déjà en direction de la salle de bains, continuant ses plaisanteries. Le sourire de Lenny s'élargit, et de nouveaux rires revinrent éclairer son visage.

« — La police est en route ! »

Il s'élança vers la pièce en commençant à défaire sa ceinture, fit attention de ne pas glisser sur les vêtements qui jonchaient le sol depuis le passage de Kyle. Il contourna le tas de fringues et retira son propre t-shirt une fois près de la douche. Il était en retard sur son ami, avait encore beaucoup de couches de vêtements à enlever, mais la vue de Kyle sous le jet d'eau lui donna une nouvelle motivation pour aller au plus vite. Il fit tomber son pantalon, en même temps que son caleçon, et lança un dernier regard – une autorisation ? – à Kyle avant de le rejoindre.

Baissé pour atteindre une des bouteilles de gel douche, il en prit une noisette qu'il réchauffa entre ses mains, les frictionnant l'une contre l'autre. Il apporta ensuite doucement ses doigts vers les cheveux blonds de son amant, et commença à le frictionner en rapprochant son corps du sien.

« — Au plus vite tu seras décrassé, au plus vite on pourra passer à la suite. »

Il leva les mains, et posa deux doigts sur le bas du visage de son camarade, après lui avoir intimé de fermer la bouche pour laver la terre qu'il avait sur les joues. Le jet d'eau directement sur son visage, le rire faisant toujours s'élever la voix de Lenny, il s'autorisa alors à l'embrasser. Les deux mains levées pour s'emparer de ses joues pour intensifier sa prise, il relâcha sa bouche uniquement pour quelques nouvelles paroles.

« — T'avais pas à faire exprès de te rouler dans la boue pour ça, j'aurais accepté de te frotter le dos quoiqu'il arrive. »

Les mains baladeuses en gardant son corps contre le sien, joignant leurs lèvres de nouveau comme s'il l'en avait privé bien trop longtemps depuis son arrivée.  

« — Merci d'avoir pensé à moi pour ce soir, ça me fait du bien. »

Il sentit la surface froide de la faïence contre son dos, se raidit à son contact mais sans relâcher sa prise pour autant. Les remarques qu'il faisait ne réclamaient aucune réponse, n'étaient là que parce qu'il ne pouvait faire autrement. Il était Lenny. Il lui fallait toujours remercier, féliciter, toujours, même dans ces moments qui ne s'y prêtaient pas. Il avait besoin de lui faire savoir qu'il était heureux de le voir, et de sortir la tête de ses affaires.

_____________________

Le souffle court, les doigts agrippés au cuir de Kyle, il gardait sa bouche plaquée contre sa peau. Trempé, il enroula ses bras autour de la taille de son amant, les yeux fermés à cause de l'eau qui continuait de lui dégringoler sur le visage, et finit par couper le robinet. Une main dans ses cheveux, pour en retirer le surplus d'eau, il finit par rouvrir les yeux après se les être frottés. Il le regarda, et lui sourit timidement en se redressant un peu plus contre lui.

« — T'as un très beau sourire, on te l'a déjà dit ? » 



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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