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 you (lenny)

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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
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damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
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you (lenny)
Sam 12 Nov - 1:01

Des gestes et des paroles qui ne se réfléchissaient plus. Posés sur les cœurs à défaut de l'être sur le papiers, rêves éthérés pourtant tous faits de syllabes bien concrètes. Les volontés devenues réelles et c'étaient les bras de Lenny autour de lui qu'il avait trouvés après cette matinée chaotique de reprise de travail. La chaleur du plus jeune partout autour de lui, entre les draps, hors des draps. Celle qui éclatait constamment dans les yeux noirs de Lenny, à chaque fois qu'Ari le croisait. Des instants d'une félicité rare, que contrastaient chacune des vagues de douleur, de fièvre ou de peur. Comme un écrin pour sublimer les instants de grâce, la noirceur des jours passés ne parvenait jamais à totalement s'immiscer dans le cœur du légiste lorsque Lenny était à ses côtés. Bien trop radieux pour la laisser faire. Un simple sourire et c'étaient les doutes qui s'envolaient. Un seul contact et l'impression d'une cavalcade vertigineuse de sentiments qui venait si étroitement se lier aux siens qu'elle chassait les souvenirs. Mais ils restaient, ces étranges sentiments étrangers. Même après contact, même quand ils n'étaient pas dans la même pièce. Une observation qu'Ari avait fini par faire, au fil de ces quelques jours passés ensemble. L'impression d'être connecté à l'autre, quel qu'il soit, après contact, s'envolait toujours après quelques dizaines de minutes. Une heure, deux grand maximum. Mais pas en ce qui concernait Lenny Myers. L'exception à toutes les règles, qui prouvait qu'il n'y avait qu'une seule explication possible : ce que Lenny ressentait, Ari l'éprouvait aussi.

Il avait fallu que le sergent parte pour qu'Ari s'en rende réellement compte. Que la noirceur des souvenirs revienne et avec elle la terreur, la douleur et les doutes. A toutes ces dernières s'ajoutait une nouvelle donnée qu'il n'avait jamais ressentie de la sorte, une inconnue jusqu'alors ignorée qui lui avait permis de résoudre toute l'équation de ses sentiments : le manque. Aussitôt mise au courant de l'état du légiste, Dick l'avait fait passer devant un confrère médecin. Et si Ari avait réussi à négocier pour dédramatiser la portée de ses blessures, la sentence avait été irrévocable. L'arrêt maladie, à compter du jour, et pendant deux semaines minimum. Un calvaire qu'il avait réussi à appréhender, tant que le sergent était encore à ses côtés. Le temps passait différemment, quand ils étaient ensemble. Mais le plus jeune avait des obligations. Une vie à mener, une carrière aussi. Décider de prendre le temps d'attendre, et voir où ça pourrait le mener, sur le papier c'était une excellente idée. Mais dans les faits, il n'avait suffi que de voir la porte d'entrer se refermer sur la silhouette fine de son amant pour qu'Ari le sente s'abattre sur ses épaules. Le manque. Plus fort que la douleur, plus insidieux que la peur. A accentuer ces deux dernières un peu plus chaque seconde, comme un catalyseur infernal. Serre les dents. Seul avec lui-même, ses démons et les anti-douleurs prescrits par le collègue. Savoir que c'était exactement de ça qu'il avait besoin pour se reconstruire brique par brique n'eut pas une seule fois le don d'atténuer l'impression.

Ca avait été naturel, au fond. De répondre de cette manière aux SMS, de venir chercher un peu de ce contact qui lui manquait tant. De se dire qu'ils avaient la possibilité de jouer un peu avec le feu, mais juste ce qu'il fallait pour ne pas se brûler. Comme des enfants qui jouent aux grands malgré leur âge, tout en sachant parfaitement quelles conséquences les attendraient s'ils ne faisaient pas attention. Faire attention, le maître mot qui devait les pousser à la sobriété. Et pourtant Ari n'avait pas hésité à venir cueillir les lèvres du sergent, ce matin précisément, devant le poste de police d'Exeter. Parking désert mais pas le bâtiment, l'oeil lisse des caméras ayant très probablement enregistré l'échange. Mais Lenny l'avait défié. Mais Lenny lui manquait. Et Ari n'avait pas réfléchi, et il n'avait pas non plus regretté. Parce que ce baiser avait beau être court, il avait été aussi essentiel que respirer. Obéissant aux injonctions amusées du plus jeune, le légiste n'était pas resté plus longtemps que quelques dizaines de minutes. En appui sur une canne, l'autre main prise par tous les dossiers qu'il avait récoltés dans son bureau, il ne serait de toutes façons pas allé bien loin, ni n'aurait tenu bien longtemps. La promesse de se revoir plantée dans le cœur, un peu de la lumière contenue dans les yeux du plus jeune pour illuminer ses pas, et il était rentré chez lui. Avait fini par s'installer avec ses dossiers pour avancer un peu de travail malgré qu'il soit arrêté. Vision tubulaire, pour ne pas voir les ténèbres revenir envahir tout son monde. Attention d'autant plus focalisée pour oublier de se souvenir et de sursauter à chaque bruit inattendu. Les lignes de caractères finissaient toujours par bondir, s'étioler et s'affadir, devant ses yeux. La fatigue, la douleur et le tambourinement assourdissant des antidouleurs faisait le reste. Quand il relevait les yeux de ses dossiers, le légiste ne voyait plus que ces ténèbres qu'il essayait de fuir. Serre les dents. Il ne pouvait pas appeler ses proches à l'aide à chaque début de crise de panique. Il ne pouvait pas rappeler Lenny et sa lumière pour chasser les ténèbres de sa mémoire. Serre les dents. Un opioïde prescrit par le confrère, encore. Chasser la douleur, chasser la terreur. S'accrocher à la sensation fragile, presque perdue, du souffle de Lenny contre ses lèvres et se laisser sombrer jusqu'à être de nouveau capable de se concentrer sur autre chose que ce qui n'allait pas.

Une sonnerie, juste à côté de lui. Suffisamment claire pour le tirer de ces documents qu'il n'arrivait plus à lire, de tous ces rapports qu'il n'était plus capable de déchiffrer. L'impression d'avoir la cervelle en mélasse et les sens trop en alerte, Ari profita de ce signal pour s'arracher à ses dossiers. La pénombre avait englouti le soleil, à la fenêtre de son labo, mais la lumière qu'apporta le surnom Len sur son téléphone suffit à illuminer la soirée du légiste. Cœur en suspension et doigts accrochés à la conversation. L'impression de ne pas réussir à comprendre autant qu'à communiquer. D'incompréhension en incompréhension et le doute de teinter d'amertume la douceur de la matinée. Lenny regrettait-il ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt ? Des nœuds plein le bide et pas uniquement à cause de la faim, qu'il avait complètement mise de côté toute la journée. Jusqu'à ce que quelques mots viennent écarter le doute, que le souvenir de ces lèvres contre les siennes n'ait plus le goût de l'interdit. Qu'un sourire s'étire sous la barbe poivre sel alors que la conversation se poursuivait, une douce chaleur pulsant dans sa poitrine. Comme un écho à ce qu'il ressentait quand il se retrouvait en compagnie du plus jeune. Je l'aime. Mettre des mots sur cette sensation avait été tardif, mais il pouvait les sentir battre dans sa poitrine, ces bouffées de je l'aime qui réchauffaient tout son cœur. Evidentes et pourtant si difficiles à exprimer. Qu'il ait été fiévreux dans son bureau ou maintenant qu'il avait les idées plus claires n'y changeait pas grand chose, Ari ne savait que trop la portée de paroles pareilles. Parce qu'il avait vu ce qu'elles étaient capables de faire.
Il avait vu, aussi, tout le mal qu'il était capable de faire.

Serre les dents.
Il ne pouvait pas risquer de gâcher et l'instant, et la vie de Lenny avec une chose pareille. Pas alors que l'amour était un poison qui, consommé à l'excès, pouvait s'avérer mortel. Ari ne le savait que trop bien.
Il était hors de question que Lenny en fasse les frais.

Un frisson le long de l'échine, le souvenir de peaux glacées, aimées, sous le bout des doigts. Rester prudent était un impératif dont le manque semblait royalement se foutre, alors que la conversation se faisait plus douce. Que des projets se préparaient, et que, sa canne à la main, le légiste allait déjà attraper ses clés pour les déposer comme prévu dans le pot de fleurs indiqué. Jusqu'à ce qu'il tombe, ce je t'aime. Comme une gifle en pleine raison, un coup de pied à toute prudence. Parce qu'il avait beau être parfaitement au courant de son propre déni, il ne s'y était pas attendu pour autant, Ari. Trop confortablement installé dans tout son raisonnement, dans toute sa prudence, pour se refuser à l'évidence même. Tout dans les gestes, les paroles, les regards de Lenny prouvait cette évidence. Dans la violence de ses réactions, de sa douleur, quand Ari avait préféré mettre de la distance entre eux. L'avoir compris bien avant d'y mettre des mots n'avait pourtant pas suffi à le préparer au choc de lire ces quelques lettres sur l'écran froid de son téléphone. Et si son cœur tout entier explosait de ce je t'aime qu'il rêvait de répondre, ce fut la raison qui poussa ses doigts à composer un prudent moi aussi.

Parce que tu es un danger, Ari.
Parce que ceux que tu aimes finissent par mourir sous tes doigts.


Les clés ne trouvèrent jamais le chemin du pot de fleurs. Le besoin de mettre les choses à plat se mêlant au manque, l'envie de retrouver les bras du plus jeune se heurtant à la terreur de lui faire du mal, elles avaient fini prudemment dans la poche du légiste. Légiste qui avait fini par s'endormir dans son canapé lorsque les opioïdes prirent effet, assommant toutes ses pensées, sa douleur ainsi que la peur qui rongeait ses entrailles. Le tintement de la sonnette d'entrée le tira brutalement de sa torpeur. Le coeur battant la panique et toute raison se faisant la malle avec le sommeil, il se redressa aussitôt. Gémit quand son corps endolori le rappela à l'ordre, la saillie de douleur suffisamment intense pour remettre une partie de ses pensées en place. Lenny. Ca ne pouvait être que lui. Obéissant au cri prolongé de la sonnette, il boitilla aussi vite que possible jusqu'à la porte, oubliant sa canne au pied du canapé. Une seule pensée : ouvrir au sergent. L'heure devait être avancée, il devait être fatigué. Il devait faire froid, dehors. Le quartier n'était pas sûr, et Ari en avait déjà fait les frais. Un million de scénarios paniqués dans la brume du sommeil, alors que ses doigts s'activaient sur les verrous. Lâchèrent clés, poignée et porte quand cette dernière s'ouvrit enfin sur le plus jeune pour trouver les joues de son amant et l'attirer dans un baiser qui s'était fait attendre depuis des heures. Calmer son cœur, calmer le manque, calmer la peur contre ses lèvres. Lenny qui avait le goût rassurant de l'amour et de la soirée entre amis. Lenny au sourire si lumineux qu'il éclairait les ténèbres, même quand il ne pouvait que le sentir sous son propre souffle. Il réalisa son empressement, Ari. Recula un peu le visage pour lui laisser de l'espace, une gêne passagère réchauffant ses joues.

-Désolé, ça fait un moment que ça me travaillait. On reprend depuis le début, d'accord ? Faisons ça, oui. Bonsoir, Len.

Quelques caresses des pouces contre les joues du plus jeune avec un sourire, avant de les retirer à contre-coeur pour frotter ses yeux encore gorgés de sommeil. Il tira ses boucles en arrière d'une main, retrouva les doigts de son amant de l'autre. Une excuse plus qu'une explication.

-Ca fait longtemps que t'es là ? J'avais gardé les clés parce que je voulais t'ouvrir en personne mais je me suis endormi entre temps, tu n'as pas attendu trop longtemps ?

Ses doigts pressèrent doucement ceux de son amant entre les siens. Une poussée de je l'aime plein le cœur, et c'était sa raison qui se faisait de nouveau la malle. Comme trop souvent quand il croisait les yeux noirs du sergent. Comme le matin même, quand il l'avait vu si beau avec son air de défi sur le visage. L'incapacité de savoir s'il s'agissait de ses sensations ou de celles de Lenny, et le plaisir de l'avoir avec lui pour lui suggérer qu'au fond, est-ce que ce n'était pas mieux de ne pas savoir précisément ? Vivre dans le flou, sans se préoccuper du reste. Il tira doucement sur la main du plus jeune, une invitation pour qu'il le rejoigne à l'intérieur. Des mots à dire sur le cœur et ce dernier qui était trop plein pour qu'ils aient encore du poids. Chaque chose en son temps. Refermer la porte derrière Lenny, caresser de nouveau sa joue du bout de ses doigts libres. Passer un index sur l'une des pattes de ces lunettes qu'il lui avait vues quelques fois sur le nez. Un sourire.

-Ca te va bien. Ta soirée s'est bien passée ? Devlin était en forme ?

La panique s'effaçant progressivement de son système, la douleur reprenait son empire. Faute de canne, le légiste s'appuya contre le meuble à chaussures qu'il avait installé à l'entrée. La surprise et la précipitation avaient été brutales pour son corps encore endolori, il commençait à le sentir passer. Mais Lenny était là. C'était encore le plus important.

-Je suis content que tu sois venu finir ta nuit ici.



How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?



Dernière édition par Ari Williams le Ven 25 Nov - 1:21, édité 1 fois
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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
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Re: you (lenny)
Dim 13 Nov - 15:17

you
Il avait passé du temps auprès de Devlin, à lui demander son avis concernant des idées qui surgissaient parfois d’entre deux pensées. Le téléphone portable à la main, il avait envoyé des choses qu’il risquait de regretter, et voyait bien que son ami n’était pas sans le savoir. Il pouvait aisément voir lorsqu’il était de son côté, ou non, au nombre de messages qu’il envoyait à Barbie ; il savait qu’ils se moquaient gentiment de lui, comme s’il était un adolescent malmené entre ses histoires de cœur. Et il pouvait facilement les comprendre à en juger par les péripéties qu’il traversait sans cesse. Si Barbie ne s’y était que peu intéressé les premiers temps, il avait vite pris goût aux histoires rocambolesques que le sergent avait à partager. Il voyait sans arrêt son meilleur ami tenir son mari au courant, et prendre en considération certains de ses retours. Lenny avait fini par s’y habituer, et plus encore, à attendre l’avis de ses deux amis, comme s’ils étaient parole d’évangile. Les Tarrare l’aidaient à réfléchir, prendre parfois les bonnes décisions, même s’il finissait souvent par n’en faire qu’à sa tête. De l’autre côté, Enoch et Saul étaient plus utiles pour les idées de vengeance ; le tout formait un cercle propice à ses débordements amoureux. Les messages étaient évidemment montrés à Devlin pour avoir son avis, savoir s’il avait merdé en envoyant tel ou tel mot, ou en dévoilant bien trop rapidement ce qu’il avait en tête. Le Je t’aime, par exemple, qu’il avait envoyé avant de paniquer à l'idée qu’il puisse lui répondre quelque chose qui le mettrait – lui aussi – dans l’inconfort, aurait pu être évité s'il avait concerté son ami avant. La réponse avait été satisfaisante, au bout de longues minutes à se poser des questions sur les raisons de son silence ; et s'il ne savait simplement pas comment lui dire que ce n'était pas réciproque ? Mais peut-être que Lenny attendait autre chose qu’un banal moi aussi, peut-être qu’il aurait préféré qu’il lui en dise plus – mais pour cela, il fallait qu’il ressente plus. Et son esprit multipliait les hypothèses, toutes aussi catastrophiques les unes que les autres.

Il en saurait plus en se rendant directement chez lui, après avoir passé la soirée avec son meilleur ami. Il avait beau être impatient de retrouver son amant, de discuter avec lui de l'événement de la matinée – sans trop savoir si lui aussi le prenait comme un événement – il n’était pas du genre à laisser Devlin en plan pour autant. Ils avaient profité de la pizza ramenée ainsi que de quelques bières – plus qu’il ne l’avait prévu – et il ne partirait qu’une fois la soirée terminée. Il avait eu du mal à quitter les bras de Devlin pendant leur câlin d’au revoir, l’appréhension n’ayant pas été effacée par l’alcool qu’il avait ingurgitée au cours de ces dernières heures. Il avait peur de faire une erreur, de mal avoir interprété quelques signes, ou quelques paroles. Et s’il se faisait des idées, une fois de plus ? Il n’avait qu’un moyen de le savoir, et pour cela il devait rejoindre le domicile d’Ari, et se confronter à lui ; il saurait sur place, s’il avait eu raison de gorger son cœur de tout cet amour. La voix de la raison en fond de pensée, il ne comptait pas en faire trop, pas avant d’être sûr qu’il était le bienvenue dans la vie d’Ari, que ce baiser à l’entrée du commissariat n’était pas qu’une erreur – un caprice ? – de sa part.

Il devait écouter Devlin, et ne pas se précipiter, au risque de connaître une chute plus vertigineuse encore que la précédente.

Et pourtant, il sentait son coeur tambouriner dans sa poitrine, alors qu’il attendait devant la porte de la maison d’Ari. Un doigt appuyé sur la sonnette, à ne relâcher la pression qu’au bout d’une longue minute, comme pour être certain qu’il l’entende. Il faisait froid, et le légiste était peut-être occupé dans son laboratoire personnel, et ne l’entendrait peut-être pas annoncer sa venue. Il se balançait d’un pied sur l’autre, à l’image d’un enfant le soir de noël, et ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’homme qui viendrait lui ouvrir. Il était tard, certainement qu’il était en plein travail, et Lenny adorait le voir dans ces moments là. La concentration lui allait si bien, rappelait sans qu’il n’y ait pourtant besoin, à quel point Ari n’était pas qu’un bel homme, il était aussi intelligent, doué dans son domaine, et bien d’autres choses. Il pouvait aisément imaginer le regard fatigué, les cheveux malmenés par sa main, machinalement, alors qu'il réfléchissait. L'image qu'il s'en faisait ne pourrait jamais égaler la réalité qu'il s'apprêtait à découvrir.
La voix de Devlin en fond de pensée, pour rappeler à l’ordre avant même que les salutations ne soient amorcées, il essaya de se raisonner. L'alcool n'aidait pas, n'apportait que plus de chaleur encore dans le cœur et les veines du policier. Le visage d’Ari apparut enfin, provoquant un sourire sincère sur le visage du sergent. Il ne savait comment le saluer, incapable de faire la part des choses entre ses sentiments qui lui hurlaient de l’embrasser, et la raison qui le forçait à rester immobile. Finalement, il n’eut pas à prendre de décision, Ari le faisant à sa place, sans plus attendre. Il fut surpris, mais agréablement. Les deux mains sur ses joues, le légiste était venu se servir, lui offrait un baiser d’une passion qu’ils n’avaient probablement pas partagée jusqu’ici, ou alors seulement durant l’acte. Il resta interdit, Lenny, puis finit par déposer ses deux mains sur les hanches de son compagnon, prolongeant le baiser à son tour. Il aurait aimé que cet instant ne se termine jamais, ne pas avoir à le relâcher pour enfin entrer à l’intérieur.

Il ne put entendre les mots qui suivirent, immobile en attendant de reprendre son souffle. Bonsoir, Len. fut ce qu'il comprit. Il cligna plusieurs fois des paupières, le sourire n'avait pas quitté son visage, et finit par ouvrir la bouche pour délivrer un hésitant : « — B-Bonsoir. » Il eut envie d'y retourner, de fermer les yeux en sentant les caresses contre ses joues, mais ne pouvait détourner son attention des yeux d'Ari. Il avait de si beaux yeux. Il se laissa guidé par la main, déçu que les doigts tant aimés aient quitté sa peau, mais sa main dans la sienne compensait. « — Non, non, je viens d'arriver. » Il lui aurait menti quoiqu'il advienne, ne lui aurait pas dit s'il avait attendu plus de deux heures devant sa porte ; parce que ça n'avait aucune importance. Les doigts revenus contre sa joue chassaient tous les désagréments, tout ce qui aurait pu peser un peu trop lourd sur le cœur du jeune homme. Il suivait les gestes d'Ari du regard, comme un oiseau de proie, trop concentré sur ce qu'il faisait pour vraiment bouger lui-même. Il finit par baisser la tête, le visage rouge alors qu'il le complimentait sur ses lunettes. Il ne les portait qu'après trop d'effort, lorsque ses yeux ne suivaient plus son rythme de travail. En général, elles étaient la sonnette d'alarme, le signe qu'il lui fallait lever le pied sur les heures qu'il abattait.

Il se contenta d'hocher la tête pour répondre à sa question, ferma les yeux un court instant pour questionner son propre organisme ; était-ce l'alcool qui le faisait voir leur relation si facile ? Une chose était sûre, c'était l'alcool qui était à l'origine de la chaleur qui avait grimpée en lui. Il releva enfin la tête pour le regarder, les lèvres enrouvertes pour répliquer ; lui donner des nouvelles de Devlin ; lui signifiquer que la soirée s'était bien passé, qu'il avait pas mal été le centre de leur attention ; le remercier de l'avoir invité ; peut-être même lui dire à quel point il le trouvait beau. Mais il fut incapable de prendre la parole, le corps déjà programmé à quémander autre chose. Il leva une main sur l'épaule du légiste, laissa ses doigts remonter le long de sa peau jusqu'à sa nuque, et finit par se hisser jusqu'à ses lèvres pour reprendre une dose de l'apperçu qu'il avait reçu quelques minutes en arrière. Le corps venu se coller contre le sien, il l'accula dos contre le meuble où il s'appuyait déjà, et posa sa deuxième main dans ses cheveux. Il mit de côté toutes ses bonnes manières, se servit simplement, sans demander. La main qui caressait sa nuque finit par attraper son col pour l'amener plus près encore. Les doigts froissaient le tissu sans ménagement, de concert avec ceux venus s'agripper à ses mèches.

La voix de Devlin n'existait plus.

Il finit par relâcher ses lèvres, à bout de souffle, et plaça ses deux mains derrière son propre dos, l'air innocent. Il reprit ses esprits, heureux d'avoir comblé la frustration qu'un tel accueil avait creusée en lui, et finit par sourire de nouveau. Il était là, son bonsoir. « — Bonsoir, Poppy. » Il fit un pas en arrière, réalisant qu'il devait certainement sentir l'alcool, mais s'en excuserait plus tard, quand cette chaleur l'aurait enfin quitté. Il fronça les sourcils en baissant les yeux, remarquant qu'il n'avait pas sa canne, et releva un regard accusateur sur lui. « — Tu dois faire attention, il faut te reposer. » Il attrapa son bras, presque de force, au cas où il n'ait l'idée de le lui refuser, et le tira jusqu'au salon. Il s'approcha du canapé, et finit par l'y asseoir de force, les deux mains sur ses épaules. « — Et tu ne te lèves plus sans ta canne. » L'hôpital qui se moquait de la charité, Lenny ayant courru des kilomètres sans ses béquilles, alors qu'il était censé ne pas poser le pied par terre. Mais on ne parlait pas de son confort à lui, mais celui d'Ari ; c'était bien plus important à ses yeux. Il finit par faire quelques pas en arrière, les joues toujours en feu, et remonta ses lunettes sur son nez en bredouillant. « — J'ai rien pu amener, tout était fermé à cette heure. Mais je vais te préparer quelque chose, qu'est-ce que tu veux ? Un café ? Quelque chose de  frais ? » Et il était déjà en direction de la cuisine, instoppable. Il avait besoin de boire de l'eau, et de s'en passer sur le visage pour reprendre ses esprits. Il s'aspergea le visage au lavabo, bu un grand verre d'eau, puis revint au salon avec un plateau contenant leurs boissons. Il ne le tenait pas très droit, n'était pas certain d'arriver jusqu'au canapé en un seul morceau, mais il était déterminé à le faire.
Il déposa le tout sur la table basse, et resta debout en se demandant où s'installer. Il ne voulait se mettre sur un fauteuil, de peur qu'Ari ne comprenne pas qu'il mette tant de distance entre eux, mais avait peur de lui imposer l'odeur de l'alcool qui devait dégager de lui. En réalité, il n'avait pas tant bu que ça, était tout juste pompette, et il n'empestait pas la bière autant qu'il le pensait. Les sens simplement alterés par son état. Il finit alors par rester debout, incertain, regardant tour à tour le fauteuil et le canapé. « — Devlin allait très bien, il te passe le bonjour. » Il s'était rappelé de cette question à laquelle il n'avait pas répondue. « — Tu savais qu'un bouchon de bouteille avait une forme cylindrique ? C'est quand on force pour le faire rentrer qu'il prend une forme de champignon. » C'était la seule chose qu'il se sentait capable de partager de sa soirée, de peur d'avouer qu'ils avaient beaucoup parlé de lui, et qu'ils transgressaient déjà toutes les règles qu'ils s'étaient fixées. « — Et toi, comment tu te sens ? »



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Re: you (lenny)
Ven 25 Nov - 3:16

Rassuré, d'avoir enfin Lenny à ses côtés. Comme un poids qui s'envolait de ses épaules depuis qu'il avait pu retrouver sa chaleur, qu'il pouvait sentir la pression de ses doigts contre les siens. Toute la lumière contenue dans ces grands yeux noirs avaient ce don d'enlever tous les maux du monde. De chasser de leur radiance toutes les ténèbres, les derniers substrats de peur s'évanouissant aussi vite qu'ils étaient apparus. Des yeux d'une lumière toujours aussi intense, même cachés derrière ces lunettes qui allaient si bien au jeune homme. Une réflexion, naturelle, en lui disant à quel point c'était le cas. Une parcimonie dans les mots ou dans les gestes, parce que c'était plus ou moins ce qu'ils avaient convenu de faire. Ne pas mettre la charrue avant les boeufs, hein. L'adage avait déjà volé aux éclats en une unique seconde. Mais maintenant que la peur s'était évaporée en même temps que tous les maux, Ari était prêt à mettre une pause à ces emportements pour reprendre un rythme plus lent dans leurs échanges. Parce que c'était encore ce qu'il y avait de mieux à faire, encore plus après la précipitation de leurs derniers messages.
Lenny, lui, semblait en avoir décidé autrement. Il ne fallut pas plus d'une minute après la fermeture de la porte pour que les mains du sergent ne reprennent du service. Des mains aventureuses, possessives, au moins autant que le baiser qui suivit. Surpris par cet élan de passion, le légiste sentit son coeur manquer un battement. Ne put que répondre à l'embrassade, de l'électricité plein le corps. Un gémissement incontrôlé, étouffé contre les lèvres du plus jeune, en sentant une main empoigner ses cheveux. Ses doigts vinrent chercher les boucles de ceinture du jean de son amant afin de l'attirer d'avantage contre lui. Perdu entre les dernières brumes du sommeil, la douleur dans tout son corps mêlée à celle imposée par le coin du meuble à chaussures dans son dos et le besoin de se perdre dans la chaleur de cette étreinte. Du feu plein les joues et le souffle court, il mit un instant à comprendre que Lenny, lui, n'allait pas donner suite. Ressentit la fraîcheur de sa propre demeure comme un coup de massue en entrouvrant les paupières sur un sourire narquois. Le parfum alcoolisé des lèvres aimées et de l'incompréhension plein les yeux en le voyant s'éloigner. Il ne capta qu'à peine la salutation, confus. Lui aurait demandé un naïf "mais pourquoi tu t'arrêtes ?" si Lenny n'en avait pas encore décidé autrement, son regard subitement devenu plus dur. L'impression d'avoir commis un impair, alors qu'il ne comprenait pas immédiatement ce qui n'allait pas. Une main ferme agrippa son bras et l'entraîna vers le salon sans qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.

Un nouveau gémissement, cette fois-ci parce que Lenny lui faisait mal. Qu'il étouffa dans ses mâchoires serrées, tout son corps endolori battant aussi bien le chaud que le froid. Fiévreux à cause du baiser. Glacé, en claudiquant comme il pouvait jusqu'au canapé. Le coeur battant la chamade, paniqué. Un grognement douloureux alors qu'il se faisait asseoir de force, et le regard écarquillé que le légiste porta sur son amant qui exprimait tous les pourquoi qui passaient dans sa tête. Pourquoi tu agis comme ça ? Pourquoi tu me fais mal ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Un frisson passa dans son échine, devant les yeux implacables du plus jeune. Un mélange d'angoisse et de brûlure, ajoutant à la confusion générale qui s'étalait en nuages opaques sous ses boucles poivrées. Il déglutit difficilement, le souffle toujours court, le cœur cognant toujours violemment dans sa poitrine. Charriant la terreur des souvenirs de violence avec la chaleur du besoin qui était revenu se lover au creux de ses reins. Un balbutiement.

-Euh... Je... Oui.

Toujours perdu par le revirement brutal de situation, il sentit un frisson dévaler le long de son échine. Un million d'informations à traiter d'un seul coup, qu'il tenta de taire en passant une main dans ses cheveux. Lenny avait raison, il n'avait pas fait preuve de prudence. Mais Lenny était déjà passé à autre chose, et Ari n'arrivait pas à suivre la cadence. Hocha lentement la tête en essayant de faire de son mieux, finit par s'accrocher à quelque chose qu'il était sûr de comprendre. Soif, il avait soif.

-Quelque chose de frais ce sera par...

...fait. Mais son amant était déjà parti à l'autre bout de la pièce, en direction de la cuisine. De nouveau seul dans son canapé et l'impression qu'une tornade venait de traverser la maison. Le légiste passa ses mains sur son visage, tenta de remettre de l'ordre dans tout ce qui venait de se passer. Le cœur aux abois et le corps criant famine et douleur. La brûlure de l'étreinte et ces mains qui chantaient aussi bien l'amour que la fermeté. Un nouveau frisson, le long de son dos. Ari n'écoutait pas suffisamment son instinct, il ne le savait que trop. Mais cette fois-ci, il s'efforça de l'ignorer. Ses sens étaient trop en alerte, le souvenir de son agression était encore trop présent. Et Lenny ne pensait probablement pas à mal en l'entraînant jusqu'au canapé, malgré que le trajet ait été plus que pénible pour le blessé. Le visage toujours niché dans ses paumes, il soupira lourdement. Laissa les tensions retomber, une oreille attentive aux bruits émanant de la cuisine. Et se laissa retomber à son tour dans les coussins épais de son canapé.
Il se redressa lentement alors que son invité revenait de la cuisine. Un Lenny plus penaud, avec son rouge aux joues et ses gestes approximatifs, perdu derrière ses lunettes qui lui allaient si bien et cette timidité qui était revenue à la charge. Le souvenir de son regard implacable, de la possessivité de ses mains quelques instants plus tôt raviva quelque chose de sombre chez le légiste. Le regard fixe sur les gestes de l'autre homme, en l'écoutant d'une oreille distraite. Perdu sur ces mains qui avaient écourté trop vite le contact, qui avaient été si agréables dans ses cheveux. Ses yeux noirs passèrent du sergent au canapé, ne comprenant pas pourquoi il restait planté comme un i devant lui. Il attrapa son verre, but quelques gorgées distraitement. L'eau était fraîche, très, mais insuffisante pour calmer le feu qui sourdait toujours dans ses joues. Une réponse tomba, à une question qu'il avait déjà oubliée. Surpris d'avoir des nouvelles de Devlin dans des circonstances pareilles, Ari pouffa contre son verre d'eau.

-Il avait une petite mine la dernière fois que je l'ai vu, je suis content qu'il aille mieux.

N'en ajouta pas plus sur les circonstances de cette dernière entrevue, ni sur les faiblesses de l'estomac du devin devant une scène de crime particulièrement sinistre. Pas qu'il le puisse, Lenny étant déjà passé à autre chose. Un sourire toujours amusé devant cette information essentielle, il acheva son verre d'une traite. Le reposa silencieusement sur la table basse sans lâcher son invité des yeux, une étincelle s'allumant dans les iris d'encre. La réponse à ce comment tu vas était déjà toute trouvée, et au diable la charrue et ses bœufs. Il s'installa plus confortablement, les incisives plantées dans sa lèvre inférieure.

-Comme un mec qui se demande si tu vas continuer de parler de la théorie des choses qui s'enfilent plutôt que venir sur ce canapé et me montrer comment ça se passe.

L'intention de parler avait foutu le camp dès le baiser à l'entrée. Et si la raison voulait qu'ils mettent les choses à plat, qu'ils recentrent la conversation sur ce qu'ils avaient à dire, Ari n'avait plus la tête à tout ça. Jaugea la carrure de son amant avec un sourire qui en disait long en s'installant plus confortablement dans son assise. Ses doigts tapotèrent le tissu, tout dans son attitude invitant Lenny à le rejoindre. Mais il n'en ferait rien. Pas tout de suite. Rangea ses mains entre ses cuisses, presque sagement, en attendant que le plus jeune se décide enfin à le rejoindre. Puis finit par lui agripper les épaules en se laissant retomber dans les coussins, l'attirant entre ses cuisses au-dessus de lui. La douleur du mouvement lui tourna momentanément la tête, imprima un million de filaments dorés dans son champ de vision. Mais il y avait plus urgent. Que la douleur, que discuter. Il y avait ce regard qu'il avait quelques instants plus tôt. Ferme. Implacable. Ces mains jalouses et possessives qui avaient était bien plus éloquentes qu'un million de paroles. Les doigts du légiste retrouvèrent les joues de son amant, ses lèvres leurs paires. Le baiser qu'il y imprima en écho à celui dans l'entrée, l'expression de toute la frustration contenue pendant ces trop longues minutes d'accalmie. Lenny avait le goût de l'alcool et de la passion. Il avait l'odeur du patchouli et de la fin de soirée. Mais, surtout, il était l'incarnation d'un amour que même le besoin n'était pas capable de salir. Epanchant les longues heures d'éloignement contre ses lèvres, le légiste se décala pour trouver une position plus confortable pour ses blessures. Ramena le plus jeune aussi près que possible contre lui avant de finalement relâcher ses lèvres. Une accalmie à des lieues du feu qui battait de nouveau dans tout son corps.

-Tu m'as manqué.

Et c'était aussi nouveau que facile à dire, à présent. S'autorisant un instant que le temps, le besoin ou l'ivresse lui auraient probablement refusé, il admira les traits de son amant. La lueur rare qu'allumaient l'alcool et la passion dans ces grands yeux qui captaient toute la lumière du monde, la beauté de ses expressions. La manière dont ses lunettes complimentaient si parfaitement ses traits. Il aurait voulu être comme Stu dans ces moments de tendresse, être capable d'avoir autant de facilité avec les mots pour décrire tout ce qui se tramait dans son cœur. Parce qu'autre chose s'était imposé dans sa poitrine, une toute autre forme de flamme qui consumait son système.  

-Je suis fou de toi depuis la première fois que je t'ai vu, dans cette voiture sur le parking de la gare, il y a quatre ans. J'ai passé la soirée à vouloir te le dire, mais je ne voulais pas te déranger avec ça.

Il grimaça. C'était idiot, il s'en rendait compte à présent. Idiot de ne pas le dire, ce je t'aime qui lui brûlait les lèvres alors que les mots avaient été si faciles à dire quelques jours plus tôt dans son bureau. L'évidence même, qu'il s'était promis de taire avant d'avoir pu aborder la question des sentiments dans une conversation à cœurs ouverts et à têtes froides. Mais ces mêmes sentiments étaient plus insaisissables que le vent. Et son cœur de parler de nouveau avant sa raison. Ca allait être un problème, tant les mots étaient prêts à être lâchés. Son instinct le lui rappela, se remettant en branle. Dernier bastion de sa raison, mais l'amour n'en avait plus rien à faire. Libéré de ses chaînes, plus impérieux que jamais. S'exprima dans cette main que le légiste libéra pour la poser tendrement sur la joue de son amant, l'attirant pour un baiser bien plus doux, bien plus pur que tous ceux qu'ils s'étaient échangés jusqu'à présent. Ca aussi, ça allait être un problème. Mais il n'y avait plus personne pour ralentir la machine depuis que les yeux d'Ari s'étaient posés sur la silhouette de Lenny, quand la porte s'était ouverte.
Ils parleraient, oui. Plus tard.
Bien plus tard.
Quand la raison lui rappellera à quel point l'amour, chez le légiste, n'invoquait jamais rien de bon.
 



How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
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Re: you (lenny)
Dim 27 Nov - 17:15

you
L'eau qu'il avait passée sur son visage lui avait fait du bien, avait aidé à remettre de l'ordre dans ses pensées. La soirée avait été agitée, entre substances diverses partagées avec son meilleur ami, entre conversations évasives puis bien trop personnelles. Ari avait été au centre de beaucoup de leurs échanges, et les résolutions mises en place ces dernières heures partaient déjà en fumée – en partie par sa faute, il en avait conscience –, tout allait beaucoup trop vite. Mais il n'avait pu faire autrement, le corps réclamant le sien, et les lèvres affamées de voir leurs paires si proches. Le brasier qu'avait éveillé son amant en l'accueillant de la sorte avait été plus ample qu'il ne l'aurait pensé, et il n'avait pu se soustraire à cette brûlante envie de nourrir ses pulsions de manière immédiate. Il lui avait fallu tant de volonté pour s'éloigner de lui après ça, pénétrer dans sa cuisine pour trouver de quoi éteindre cette flamme qui risquait de les consumer entièrement. Il ne savait pas si c'était la meilleure chose à faire, pouvait bien se tromper en pensant qu'il suffirait de mettre un peu d'espace entre eux, et de l'eau fraîche, pour qu'ils puissent s'installer confortablement et discuter. Était-il seulement là pour ça ? Il le pensait en arrivant, naïvement. Il s'en était pensé capable ; mais c'était sans compter sur les sentiments qu'il avait pour lui – depuis trop longtemps déjà – et cette attirance presque magnétique qui n'en finissait pas de grandir avec le temps. Il n'avait pu rester sage durant quatre ans que parce qu'Ari l'avait aidé, en restant en retrait. Comment se résoudre à garder ses distances aujourd'hui, alors qu'il savait que l'attrait qu'il avait pour lui était réciproque ?

Le combat qui se jouait dans son esprit, aidé par la pensée fugace de l'odeur qu'il pouvait laisser derrière lui – de la bière, principalement –, l'aidait à résister à la brûlante envie de passer à l'acte. Il devait s'accrocher à ça, ne pas céder au regard sombre que portait le maître de maison sur lui. Le retour à une question laissée sans réponse était une belle manière de changer de sujet, couplé à une information que Lenny savait irrésistible. Les bouchons de champagne n'avaient pas cette forme si particulière initialement ; qui ne voudrait pas le savoir ? Il notait d'ailleurs intérieurement de prévenir Devlin qu'il avait pris de ses nouvelles, peut-être cela lui ferait-il gagner des points dans son estime ; il prenait soin des autres, se souciait de son entourage – proche ou non. Son meilleur ami ne pourrait que reconnaître qu'il était quelqu'un de bien après ça, s'inquiétant de son état sans que Lenny n'ait à le mentionner. Il fondait sous cette initiative, ne perdit pas l'occasion de lui demander comment il allait, lui. La réponse ne put le décevoir. Il déglutit, garda les lèvres entrouvertes, et sentit le rouge lui monter aux joues. Il ne pouvait parler, savait qu'il ne ferait que bégayer face à une telle réponse, et le spectacle qui s'offrait sous ses yeux. Il finit par baisser les yeux, se mettant à sourire comme un adolescent face à son premier flirt. Il eut envie de lui dire à quel point il lui était difficile de tenir la parole qu'il avait donnée à Devlin, de rester le plus sage possible.

Il ne pouvait poser les yeux sur lui sans avoir cette pensée insistante qui revenait à la charge.
Il est si beau.

Il finit par relever les yeux vers lui, suivant du regard ses doigts qui tapotaient le tissu pour l'inviter à le rejoindre. Ce n'était pas raisonnable, mais pouvait-il encore s'en plaindre après sa réaction devant la porte ? Il avait merdé dès le départ, ne pouvait en vouloir à Ari de prendre ce qu'il lui offrait. Il fit quelques pas dans sa direction, timidement, conscient que la finalité serait la même que s'il s'était soudainement mis à courir ; et il aurait aimé, abandonner ses résolutions pour céder à ses envies plus rapidement encore. Il se planta face à lui, le surplomba en se penchant doucement, finit par basculer vers l'avant, les mains aimées agrippant fermement ses épaules. Il ne lutta pas, s'avouant vaincu une fois contre lui. Il ouvrit la bouche pour espérer s'exprimer, voyant une vague de douleur passer furtivement sur le visage d'Ari, mais n'en eut pas la possibilité, le visage déjà en coupe entre ses doigts, et les lèvres capturées par les siennes. Il ferma les yeux, oublia instantanément l'injonction qu'il allait lui faire ; attention, tu vas te faire mal.
Il se fondit dans l'étreinte sans se faire prier, les deux mains occupées à attraper respectivement sa hanche, et l'opportunité de remettre les compteurs à zéro. La main la plus aventureuse se glissait déjà vers sa nuque pour s'abreuver jusqu'à plus soif, pour s'offrir ses lèvres sans contrepartie. Il ne lui avait fallu que d'une seconde pour oublier qu'il pouvait potentiellement lui faire mal, ainsi avachi sur lui. Lui pourtant si prévenant, toujours soucieux du confort des autres, se trouvait trop promptement guidé par son plaisir et l'alcool qui lui tournait la tête. Il tirait sur sa hanche, se rapprochant toujours plus en installant une jambe entre ses cuisses.

Tu m'as manqué.

Il recula légèrement la tête, accorda un regard surpris en affichant un sourire tendre. Il lui avait manqué aussi, comme chaque jour lorsqu'ils n'étaient pas en capacité de passer leurs heures ensemble. Mais il ne tenait pas à le lui dire, seulement à lui montrer, de la manière la plus claire qui soit. Les doigts contre sa nuque attrapèrent quelques mèches de cheveux, le sergent prêt à imprimer des centaines de tu m'as manqué aussi contre ses lèvres. Il arrêta son geste en l'entendant poursuivre, laissa ses doigts relâcher prise, le cœur ayant besoin de toute son attention ; l'organe était sensible, tenait à faire une réunion au sommet. Pardon ? Il retint sa respiration en essayant de comprendre si il avait bien saisi la signification de cette déclaration, ou si son imagination avait placé les mots dans l'ordre qui l'arrangeait. Est-ce que l'alcool lui faisait avoir des hallucinations auditives ? Non, certainement pas. La main contre sa joue le fit sursauter, comme si son cœur n'avait pas encore pris sa décision ; alors, le cerveau prit le relai, finit par conclure qu'il n'avait rien rêvé. Il ferma alors les yeux un instant, profita de la caresse contre sa peau, et de ces quelques mots qu'il pensait ne jamais entendre. Il posa ses doigts contre les siens en rouvrant les yeux, et accompagna ce baiser qui ne portait plus les mêmes codes que ses prédécesseurs. Il ne s'agissait pas de luxure, pas de pulsions centrées sur une attirance qu'ils ne pourraient réprouver. Il s'agissait de tendresse, et d'un amour que Lenny n'était plus certain de vouloir garder pour lui, pas après cet aveu qui avait tout de déstabilisant pour lui.

Les doigts contre sa nuque se firent moins violents, caressèrent la peau plutôt que de la brusquer. Il savoura d'autant plus la sensation de leurs bouches découvrant l'autre, de son corps contre le sien qui réclamait plus de proximité encore. Mais il ne pouvait rester ainsi, sans répondre à ces paroles qui auraient pu éveiller le cœur le plus dépourvu d'amour – et celui de Lenny était gorgé de ces passions. La réalisation faisait un choc conséquent pour le jeune inspecteur, l'empêchait de réfléchir de manière rationnelle alors que son organe le plus délaissé était mis à l'honneur, pour une fois. Il relâcha alors ses lèvres, se plaqua un peu plus contre lui dans une étreinte brutale. Il fourra son visage dans le cou de son amant, prit une grande inspiration en priant pour ne jamais avoir à s'imaginer son odeur, ne jamais la perdre. Il voulait l'avoir à sa disposition, vivre avec cette odeur tout autour de lui, celle qui s'apparentait à l'idée qu'il se faisait de l'amour. La gorge serrée, larmes montées aux yeux, il refusa de relever la tête et dévoiler son visage. Le bonheur baignait ses traits, l'aurait révélé bien trop émotif. Il avala sa salive avec difficulté, et prit une nouvelle inspiration en se jetant à l'eau. « — Tu le penseras toujours demain matin ? » Et la question était sincère, un retour à cet échec qui l'avait mis plus bas que terre, des mois en arrière. La douceur, les cœurs qui battaient à l'unission, anéantis par ce qui avait pris vie le lendemain ; un refus de poursuivre leur relation. Il ne pouvait s'émerveiller d'entendre des mots si importants, avec la peur de se les voir retirées le lendemain matin. « — Excuse-moi, j'ai toujours peur qu'il y ait un mais. » Il recula légèrement la tête, les lèvres taquinant la peau de son cou, déposant des baisers ici et là. Il savait que son pouvoir empêchait le légiste de lui mentir ; mais il existait une différence entre ces faits, et ce que son amant comptait en faire. Il ne servait à rien d'énoncer les replis de son cœur, si ce n'était pas pour en attendre les conséquences. Il lui aurait certainement posé bien plus de questions sans la confirmation qu'il ne mentait pas, qu'il ne se servait pas de jolis mots pour arriver à ses fins ; merci ce pouvoir qu'il n'avait jamais plus questionné.

Et la peur de voir cette appréhention se réaliser le fit agir plus brusquement que l'amour lui-même. Il aurait aimé lui dire à son tour ce qu'il avait sur le cœur, cet amour sans borne qui n'en finissait de grandir depuis leur première rencontre. Il avait vécu un coup de foudre, Lenny, et n'avait pu cesser les battements hératiques de son palpitant depuis. Mais Ari avait le temps de retirer ses propos, entre deux paroles, d'apporter des précisions, et même certaines conditions. Ce mais qu'il craignait tant, et qui pouvait le détruire de nouveau. Il reprit alors ses baisers, pour l'empêcher d'en dire plus ; pas de mais. Il se redressa alors en le relâchant, les deux mains remontant sous le t-shirt du légiste pour le lui enlever, sans croiser son regard. Une main calée derrière la tête d'Ari, l'autre agrippée à sa ceinture pour la défaire, il revint au plus proche dévorer ses lèvres – les lui occuper pour l'empêcher de parler. Il était même prêt à poser un index sur ses lèvres à la moindre tentative : ne dis pas qu'on n'peut pas être ensemble, contente-toi de m'embrasser. « — Tu ne me dérangeras jamais à dire des choses pareilles, mais avant tout laisse-moi accomplir tout ce que le Lenny de l'époque rêvait de faire dans cette voiture. » Le sourire était revenu, peut-être à cause de l'espoir qui s'était insufflé dans son cœur et lui répétait que tout irait bien ; l'alcool aidait également. Les mains de plus en plus pressantes à déshabiller son amant, ses gestes étaient en contraste total avec le sourire de tendresse qui maquillait sa bouche. Les lèvres si douces, alors que ses doigts marquaient de rouge la peau de sa cuisse à laquelle ils s'agrippaient, et l'épaule où les ongles risquaient de se planter. « — On verra après si tu mérites que j'te dise à quel point je t'aime depuis le premier jour. » Il l'embrassa de nouveau, mais ne put s'empêcher d'ajouter, plus doucement, comme un murmure : « — Mais c'est la vérité, je suis fou de toi depuis toujours. »



THE NIGHT'S ON FIRE
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