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 why did you leave me, karen (devlin)

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
- responsable à jardiland -
damné(e) le : o07/04/2022
hurlements : o1636
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs/icons) fürelise (sign/cs/gif) tucker.
bougies soufflées : o32
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why did you leave me, karen

Il était venu quelques longues minutes en avance - peut-être même une heure ou deux - pour s'assurer des derniers préparatifs. En temps normal, il n'était pas aussi pointilleux, ne s'organisait pas aussi précisément et se contentait de faire son travail avec un flegme toutefois remarquable. Mais il ne s'agissait pas d'une convocation anodine, et si l'idée que la conversation à venir soit entendue par tous le dérangeait, il ne pouvait se permettre de l'engager ailleurs que dans ces bureaux. Il connaissait la pression qu'exerçait une telle convocation sur un individu ; même lorsque ce dernier travaillait dans les locaux. Les salles qu'ils utilisaient pour ce genre d'interrogatoire étaient libres, mais Lenny refusait d'ajouter une peur supplémentaire à celle que ressentirait certainement son ancien amant. La coercition de se rendre au poste pour quelques questions avait été envoyée, mais le sergent avait fait son possible pour que le reste de l'équipe ne soit pas au courant ; personne ne devait mettre son nez dans ces affaires-là, et il refusait de plonger Devlin dans le pétrin. Il lui fallait des réponses, mais il n'était pas prêt à chambouler la vie de son couple d'amis pour les obtenir - pas encore.
Il s'entretiendrait avec son ami, à son bureau, ferait passer cela pour une conversation banale entre collègues, auprès de ceux travaillant dans leur périmètre. Le protocole n'était pas respecté, et Lenny se portait garant pour ce qu'il adviendrait si un supérieur venait à s'en rendre compte. Il n'avait enregistré le nom du divinateur dans aucun des registres, n'avait parlé à aucune âme qui vive de cet entretien, et s'était arrangé pour que peu d'enquêteurs soient présents dans l'open-space. Les conditions étaient réunies pour une confiance totale ; il espérait ne pas avoir à s'expliquer sur les raisons de cette convocation officielle, quand il était si aisé de parler à son ami durant leurs rencontres. Cependant, les raisons étaient plutôt évidentes, compte tenu de l'état dans lequel ils conversaient lorsqu'ils étaient dans l'intimité de l'appartement du couple Tarrare. Les pensées divaguaient trop rapidement, s'offraient une liberté que Lenny n'était pas en mesure de leur accorder pour ce qui suivrait. Et puis, Barbie pouvait revenir à tout moment, interrompre un cheminement important et l'empêcher de le récupérer ; Devlin ne se confierait pas si son petit-ami était dans les parages.

C'était ainsi que Lenny avait organisé la rencontre, mais c'était sans compter sur une équipe revenue plus tôt que prévu, et des oreilles bien trop attentives qui en résultèrent. Alors, c'était finalement dans une configuration différente qu'il l'amènerait, en remarquant que les bureaux aux alentours étaient plus remplis que prévu, et que la possiblité d'être tranquilles un instant s'était envolée. L'autre facteur agravant, celui qui termina de le convaincre de convenir de manières plus professionnelles, fut les sentations qui le submergèrent à l'arrivée du divinateur. Il ne pouvait risquer ses chances, accorder un espoir de fuite à son ami, en lui laissant la possiblité de le tirer hors du commissariat. Devlin n'aurait que quelques mots à prononcer pour retirer à Lenny son autorité, bien trop convaincant lorsqu'il s'agissait de fuir ses reponsabilités pour passer quelques heures à refaire le monde, un stick fumant au bout des doigts. Il devait les sortir de leur zone de confort, et instaurer un climat moins agréable, s'il voulait aller au bout de son entreprise.
Il en sacrifia ses préparatifs, s'autorisa à adopter une posture plus droite pour souligner la portée officielle de leur rencontre, et essaya de ne pas paraître trop désolé de le recevoir ainsi. Lorsque Devlin arriva vers lui, Lenny se leva de son siège, et balança les deux bras autour de ses épaules dans une accolade amicale ; la même qu'à l'habitude, car leur amitié n'avait rien de différent. Il eut l'impression de maintenir l'étreinte plus qu'à l'habitude, peut-être pour le rassurer, ou se consoler de ce qui suivrait. « Hey Sunny, encore désolé d'être parti si brusquement la dernière fois, j'ai eu une urgence. J'ai bien des choses à te raconter à ce sujet mais ça attendra, tu viens ? » Il le relâcha et lui donna une tape dans l'épaule, en essayant de paraître le plus détendu possible. L'envie d'en finir au plus vite prima sur celle le forçant - la plupart du temps - à se répandre en banalités, il attrapa alors son sac à dos et se mit en route vers les petites pièces, trop froides, qu'ils utilisaient lors de ce genre de conversation. Il s'arrêta près d'une des portes, et lui fit signe d'attendre un instant, avant d'entrer dans une salle sur le chemin. L'informatique n'était pas fiable, les serveurs tombaient parfois en panne, et Lenny savait quels réglages titiller pour leur laisser une entière tranquillité. Il s'assura que la salle d'intérrogatoire ne soit pas enregistrée, et ressortit en faisant signe à Devlin de le suivre.

Ce dernier travaillait ici, il devait parfaitement savoir où le nouveau sergent le conduisait. Il ouvrit la porte une fois arrivé, et fit signe à Devlin de s'asseoir, avant de refermer derrrière lui. Il leva la tête afin de vérifier que la petite lumière rouge ne clignote pas sur la caméra postée dans un angle - de toute manière, il était certain que perosnne ne visionnait jamais ces choses-là. Il ne devait s'agir que d'un moyen de dissuasion, pour quoi ? Lenny n'en savait rien. Il jeta un regard par-dessus son épaule, comme si quelqu'un pouvait les avoir suivis, et reprit enfin la parole en posant une main sur l'avant-bras de son ancien amant. « Désolé pour tout ça, c'est juste que ... J'avais besoin de te parler et y'a nettement trop de monde dans l'open-space. » Il se pencha vers les pieds de la chaise et attrapa son sac à dos pour en tirer deux canettes de soda ; il en jeta une entre les mains de son ami en faisant attention de ne pas trop la secouer, et reposa son sac au sol. Il gagnait du temps, ou essayait de l'apprivoiser, il ne savait pas tellement. Il était agité, bien trop mal à l'aise d'avoir à convoquer son ami, comme il l'aurait fait avec n'importe quel autre voyou de la ville. « Tu sais ce que tu m'as dit, à l'époque, à propos de Barbie, et ses activités ? » Il commença à se triturer les doigts entre eux, d'un air distrait, cherchant ses mots. Il ne savait comment aborder la chose, savait la situation bien trop délicate ; après tout, il s'agissait de son petit-ami. « Je sais que t'es dans une position délicate, et je te jure que rien de ce que tu me diras ne lui portera préjudice, t'en as ma parole. Mais j'ai besoin que tu m'en dises plus. »

Il se pencha légèrement par-dessus la table afin de se raprocher, dans une posture plus intime, comme pour lui dire un secret. Ils avaient été assez proches pour que Lenny ne se sente pas gêné par la proximité, et savait qu'installer un climat de confiance serait primordial pour aller au bout de son œuvre. Il s'humecta les lèvres, et fit la moue, l'air de peser ses mots. « Ils semblent liés à bien des affaires en ville, et j'ai besoin de quelques réponses. J'aurais bien demandé à Barbie directement mais j'ai remarqué qu'il était pas toujours à l'aise avec moi, et je tenais pas à le braquer. » Il garda son regard planté dans le sien, essaya d'en retenir ce qu'il pouvait, dans les messages qu'il était capable d'envoyer ; le divinateur avait des yeux si expressifs, parfois plus bavards que ses lèvres - maintenant qu'il ne pouvait plus y déposer les siennes, du moins. « Alors ... tu penses que tu peux m'aider ? »



THE NIGHT'S ON FIRE
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Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
damné(e) le : o28/10/2019
hurlements : o4497
pronom(s) : oshe / her
cartes : oava fürelise la perfection // sign exordium // montage par jiji la plus jolie // moodboard par le plus parfait des maris
bougies soufflées : o35
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Le sms qu'il avait reçu lui avait fait hausser un sourcil. Pas qu'il soit rare pour Devlin de recevoir des messages de la part de son meilleur ami, ancien amant, présent collègue. C'était plutôt la portée dudit message. Pire, c'était surtout l'endroit qui était mentionné dans la proposition de se retrouver qui avait soulevé un des sourcils noirs du divinateur. Cela faisait maintenant quelques années que Lenny et lui travaillaient ensemble, l'ancien shérif lui-même avait signé les papiers pour transformer Devlin en consultant alors que Lenny jouait les muses françaises entre les draps de sa caravane. Le concept d'être collègues n'était donc inconnu pour aucun des deux amis, et ils connaissaient assez bien les horaires de l'autre pour savoir quand ils réussiraient à se croiser. Lenny avait-il envie de faire un débrief sur quelque chose de particulier ? Ca aussi, c'était un concept auquel ils s'étaient habitués. Quelques chose qui se réglait d'ordinaire lors d'une pause déjeuner ou café. Parfois loin, parfois en plein milieu du chaos permanent qui régnait dans le commissariat. Plus souvent à l'extérieur, dans le confort de l'appartement de Lenny ou celui des mariés, mais peut-être que l'information que son ami voulait lui communiquer était du genre à ne pas pouvoir attendre. Il avait dû s'absenter très rapidement, la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés pour refaire le monde et ils n'avaient pas vraiment pris le temps de se parler depuis. Peut-être que c'était de cela que Lenny avait envie de parler.

Devlin ne s'en était donc pas formalisé, en arrivant au commissariat. Sous son plus beau jour, ses baguettes de cuivres tintant de manière ostentatoire à la ceinture épaisse qui cintrait son sarouel. Les affaires avaient repris pour lui, en témoignait les MMS qu'il avait reçus du Foyer Rouge. Avait cru tourner de l'oeil devant les clichés, avait rapidement noté tout ce qu'il avait à prétendre aux flics avant de supprimer rapidement les photographies. Car à chacun de ces corps suppliciés se superposait un autre. Et si les individus n'avaient rien à voir, c'était la même raison qui elle s'imposait en filigrane sur chacune de ces affaires à "résoudre" : un service contre un service. Que Devlin en fasse des cauchemars était un détail dont Darius Smith se moquait éperdument, encore plus maintenant que le lien entre les deux hommes s'était approfondi. Mais il n'en dirait rien, le charlatan : les risques étaient trop importants, et l'humour du Père Rouge bien trop tordu. Il devait à tout prix montrer patte blanche pour éviter que l'un des prochains cas sur lesquels il aurait à travailler porte le nom de Zak Akhmatov.
La panoplie du parfait divinateur était donc de mise. La disparition du sujet de ses dernières "visions" avait enfin été actée et l'enquête était lancée. Il ne manquait donc plus que ses indications pour aller chercher ce qu'il restait de Jasper Dos Santos dans les tréfonds de la forêt. Bomber bleu ciel, jean gris, adidas moches. Vraisemblablement une attaque de bêtes sauvages.

Quand il rejoint le point de rendez-vous que lui avait fixé Lenny, il se demanda si ce n'était pas exactement pour ça que son ami l'avait convoqué. Après tout, il leur arrivait quelques fois de se croiser pour un peu plus qu'une simple conversation de couloir ; les enquêtes où ils avaient eu l'occasion de collaborer étaient rares, mais toujours appréciables. Tant que Devlin restait dans les clous qu'il s'était lui-même imposés, histoire de ne pas flinguer sa couverture bien chaude à la Police d'Exeter. Lenny était compétent, probablement bien le seul dans ce bouge.
Les yeux d'encre s'illuminèrent en reconnaissant la silhouette de son meilleur ami. Surpris, en approchant de lui. Quelque chose dans la posture de Lenny était différent à ce qu'il connaissait. Plus droit. Plus... professionnel ? Devlin se prêta volontiers à l'accolade, comme ils en avaient l'habitude. Commença à s'en extraire mais y revint, Lenny n'ayant pas l'air de vouloir le lâcher. Perplexe, ses mains tapotèrent maladroitement le dos de l'autre homme. Peut-être que Lenny avait besoin d'un câlin et que c'était la meilleure occasion d'en obtenir un en plein milieu du commissariat. Il n'aurait pas eu besoin de tous ces rituels, Devlin était tout prêt à le lui donner. Laissa ses mains contre les épaules de son ami lorsque ce dernier finit par le relâcher. Ne prêta aucune attention aux pensées vagabondes qui lui dictaient que le comportement de son ami était tout sauf habituel.

-Hey bud, t'excuse de rien, on a bien compris avec B que ton identité secrète c'était Super-Man. Ton secret est bien gardé.

Un hochement de tête pour appuyer son propos, autant que pour accepter la proposition de Lenny de le suivre. Mains dans les poches, les baguettes en cuivre tintant toujours dans le sac accroché à sa ceinture, le divinateur emboîta le pas de son meilleur ami. Le trouva plus droit, plus tendu qu'à l'ordinaire. Comme si quelque chose le tracassait. Ils passèrent un croisement de couloirs, puis un autre, puis la série de murs de verres qui donnaient sur les open-spaces. Les yeux du divinateur se posèrent naturellement sur les postes de travail, s'attendant à ce que son ami bifurque dans leur direction. Mais les grandes enjambées continuèrent de traverser le couloir, dépassant les portes vitrées puis, quelques pas plus loin, la machine à café.

-C'est pas de l'autre côté, ton bureau ?

Oh, il connaissait parfaitement la réponse. Ôta les mains de ses poches en voyant Lenny bifurquer vers une partie moins vibrante du commissariat, où le divinateur n'était pas vraiment habitué à aller. Mais, avec quelques années de bons et loyaux services à plumer les plus crédules des représentants de l'Ordre à Exeter, il avait fini par comprendre la majorité du fonctionnement du bâtiment. Plus ils progressaient à travers les couloirs, plus ils approchaient d'une partie des entrailles du bâtiment que le charlatan redoutait : les salles d'interrogatoires. Et ce ne furent pas les panneaux d'indication fixés au mur qui le contredirent. Il sentit physiquement son sang quitter son visage, lorsque son meilleur ami dépassa ledit petit panneau. Ouvrit la bouche sur une nouvelle question, la remercia tant il redoutait la réponse. Sentit tout à coup très clairement le poids de son téléphone dans la poche de son sarouel chatoyant. Alourdi par des années de mensonges qui pourraient lui coûter bien plus que très cher. Ses mains revinrent instantanément se fourrer dans les poches du sarouel, comme un rempart pour protéger ledit téléphone. Une réaction instinctive, très probablement idiote compte tenu de celui qui le guidait à présent à travers les salles d'interrogatoire. Lenny était son meilleur ami, il ne lui ferait pas un coup pareil, si ? Après... Lenny était justement son meilleur ami. Et Devlin savait qu'en de pareilles circonstances, s'il s'avérait qu'une enquête avait été ouverte sur son compte, il voudrait absolument s'occuper lui-même de l'interrogatoire. Pour atténuer les choses. Pour être sûr. Parce que c'était l'homme le plus droit, le plus tendre et le plus loyal de tout ce repaire de pourris.
Et, si enquête il y avait effectivement, c'était un sacré problème pour Devlin.

Puis la porte de la salle d'interrogatoire dans laquelle Lenny les avait fourrés tous les deux finit par se refermer. Le sang de Devlin précipité dans ses chaussettes, il avança à petits pas peu sûrs en direction de l'unique table qui trônait, ostentatoire, au milieu de la pièce. Déglutit lourdement alors que son ami confirmait la quasi totalité de ses doutes. Il était agité. Il cherchait ses mots. Il ne le regardait pas en face. Autant de signes qui prouvaient que la deuxième hypothèse que le devin avait faite venait de fracasser le reste. Il regrettait, de l'avoir vue venir, celle-là. Surtout si cela signifiait d'appeler Barbie pour son unique coup de fil, afin de lui annoncer la nouvelle prochaine de son incarcération quasi sûre. Bouffée d'angoisse et de terreur, dans la poitrine. L'idée même d'être séparé de son mari n'avait pris qu'une seconde dans le terreau fertile de ses pensées, et pourtant, elle était déjà devenue insupportable. Un objet coloré et brillant fusa dans sa direction, que Devlin attrapa in extremis. Une cannette de leur soda préféré, à lui et Lenny, qui lui rappela à quel point sa bouche était devenue pâteuse. Il n'y toucha pas d'avantage, pourtant. La déposa encore fermée sur la petite table, se glissant derrière cette dernière pour imposer un soupçon de distance entre lui et son ami.

Qu'est-ce que tu croyais, Tarrare ?
Tu as vraiment cru que tes petits jeux ne se finiraient pas aussi mal ?
T'as pensé à Barbie ?


Oh, il y pensait, à Barbie. Voyait toute leur relation défiler devant ses yeux, alors que Lenny pesait ses mots. Sentait déjà le poids de la déception et de la tristesse dans les iris marrons de l'Homme-Enfant lorsqu'il apprendrait qu'il s'est fait pincer. S'il était persuadé que le Foyer Rouge faisait un excellent travail pour effacer ses traces, il n'en avait pas été aussi sûr en ce qui concernait Zak. Lenny était compétent, peut-être le seul dans ce commissariat d'imbéciles. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne flaire la trace du divinateur. Il s'assit en silence, la gorge nouée, ce dernier. Mains crispées sur ses cuisses à attendre une sentence qui tomba effectivement, mais à côté.

-Ses activités ? La station service ?

Il se tendit immédiatement. N'éprouva aucun soulagement, aucune satisfaction en comprenant que ce n'était pas de ses actes qu'il s'agissait voire qu'il était sorti d'affaire. L'attention toute dirigée sur ce que disait l'inspecteur, parce que c'était de son mari qu'il était question. Ses mains abandonnèrent ses cuisses pour tapoter sur la surface de la table, ses sourcils se froncèrent. Et, surtout, son cœur tambourinait d'un tout autre rythme dans sa poitrine. Défiance. S'il connaissait suffisamment l'inspecteur en face de lui pour comprendre que rien dans son attitude n'était feint et que ses promesses étaient sincères, ça ne l'empêcha pas de se méfier. Il jeta un coup d'œil vers celui de la caméra, ne repéra aucun clignotement rouge sur le visage métallique de l'appareil. Il pouvait faire confiance à Lenny, quand bien même le sujet ne lui plaisait pas du tout. Recueillit la suite de ses explications, penché à contrecœur dans la direction. Plus la voix feutrée du policier abreuvait sa soif d'informations, et moins ça plaisait au charlatan. Parce qu'il y avait des limites à ce qu'il pouvait faire au nom de l'amitié. Parce que s'il avait passé la bague au doigt de l'Homme-Enfant et qu'il lui avait dit, ce n'était pas pour rien.
C'était de Barbie qu'il s'agissait. Depuis toujours, depuis le début, depuis la nuit des temps.

-C'est pas cool ce que tu me fais, là, bud, pas cool du tout.

Doigts couverts de bagues tapotant sur la surface polie de la salle, Devlin ne lâcha pas le regard sombre de son ancien amant. Recula dans son siège et finit par serrer ses bras contre sa poitrine, sur la défensive. Il secoua la tête.

-C'est de mon mari qu'on parle. L'amour de ma vie. Celui que tu vas m'aider à épouser une deuxième fois parce que t'es mon témoin pour le mariage en blanc. Et là t'es en train de me demander de le mouiller sur la base de trucs que je t'ai confiés dans un cadre pas du tout pro. Dans une salle d'interrogatoire en plein comico. Comment dire, j'suis pas vraiment fan du concept, broski...

Dénouant ses bras, il relâcha une main qui fila jouer avec l'extrémité de son bouc. Ses yeux échappèrent à ceux de Lenny, se posèrent partout autour dans la salle d'interrogation. Il fallait qu'il gagne du temps. Qu'il trouve une diversion. Il n'y avait qu'une seule issue et Lenny connaissait bien mieux les lieux que lui-même. Il pourrait toujours tenter de raconter d'infâmes bobards, c'était son domaine d'expertise. Mais l'inspecteur était son meilleur ami, il le connaissait comme le dos de sa main. C'était peine perdue. Le divinateur passa la sienne pour tirer ses cheveux, de main, un soupir à fendre l'âme filant entre ses lèvres. Il n'atténua en rien tout le stress qui tendait son corps.

-J'comprends l'idée mais j'aime vraiment pas la démarche. Tout comme j'te connais assez pour savoir que t'aurais jamais fait tout ça si t'étais pas dans la dèche. T'as quoi comme éléments ?

Non, il n'aimait vraiment pas la position dans laquelle Lenny était en train de le mettre. Parce que tout était trop officiel, quand bien même c'était officieux. Parce que les murs avaient des oreilles, surtout dans un commissariat, et que même s'il avait une entière confiance en son ami, le divinateur ne croyait personne d'autre dans ce maudit bâtiment. Son compagnon pouvait parfaitement avoir eu l'impression que la salle était vide, que l'équipement était éteint, que les micros n'étaient pas branchés. Mais Devlin n'avait pas la certitude que tout soit effectivement le cas, ou que quelqu'un ne se soit glissé derrière la vitre sans tain, volontairement ou non, pour écouter leur conversation sans que Lenny ne soit au courant. Les risques étaient trop gros, et la sécurité de Barbie trop vitale pour risquer le moindre faux pas. Aider Lenny était une éventualité. Protéger Barbie une nécessité.
Il finit par se pencher à nouveau dans la direction de son ancien amant. Plongea les yeux dans les iris sombres, n'y trouva aucune malice.

-T'as quoi comme preuves, surtout ? En particulier contre lui ?

L'informalité de leur conversation était une chose. Mais il ne lâcherait rien en ayant la certitude que sa moitié puisse être ne serait-ce qu'un chouia en danger. Lia ses doigts entre eux, jouant nerveusement d'un pouce contre l'autre.

-Bro, Len, t'es comme mon frère d'une autre maman. Vaudrait mieux qu'on change de sujet, si tu veux mon avis.





L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:
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Lenny Myers
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Lenny Myers
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why did you leave me, karen
La chute fut plus rapide que prévu. Le regard de son ami, passant par des tons qui lui déplaisaient terriblement, le força à la désillusion. Il avait pourtant usé d'humour en arrivant, évoquant la possibilité que le sergent soit en réalité un super-héros à l'identité secrète. Il aurait aimé pouvoir s'y accrocher, à cette plaisanterie, l'étirer jusqu'à ne plus avoir rien à en dire, pour ne pas avoir à mentionner le reste. Mais Lenny n'en avait pas la possibilité, pas alors que ses questionnements étaient si importants, et que Devlin était son seul espoir. Il ne l'aurait pas appelé si la situation n'avait pas été de cet ampleur ; se serait contenté de poursuivre ses investigations en espérant trouver de quoi inculper Harper, sans avoir à déranger son meilleur ami. Mais il avait un mauvais pressentiment, comme si l'arrestation de ce dernier devenait une nécessité avant qu'un drame ne se produise. Il se sentait parfois en danger, à trop titiller l'homme pour le pousser à bout ; au final, c'était un rêve le concernant qui l'avait poussé à mettre le turbo, et s'autoriser une telle démarche concernant le divinateur.
Il avait beau garder ces données à l'esprit, et savoir que ses exigences n'avaient rien d'honteuses, il ne pouvait s'empêcher d'être rongé par la culpabilité. Il aurait aimé que son ami le comprenne, qu'il voit à quel point Lenny était dos au mur concernant cette affaire ; mais sa réaction prouvait que ce n'était pas le cas. L'agent s'y était préparé, et pourtant, le coup restait tout aussi douloureux.

C'est pas cool ce que tu me fais, là, bud, pas cool du tout.

Il essaya de soutenir son regard, mais finit par baisser les yeux en voyant Devlin se reculer, sur la défensive. Il croisa ses doigts devant lui, et racla sa langue contre son palais, d'un air inquiet. Le moindre mot de son meilleur ami était vécu comme une punition, il se sentait comme un enfant grondé. Les yeux toujours baissés, il finit par les fermer pour essayer de conserver son calme, ne pas tout dévoiler. Il ne pouvait lui dire ce qu'il masquait déjà pour le bien de Barbie, ce qu'il risquait pour ne pas déjà l'avoir dénoncé - ne pas avoir fait son travail. La situation de Nora lui avait servi de leçon, et il était inimaginable, pour lui, de mettre le mari de son ami dans une posture inconfortable, surtout alors qu'il savait qu'il risquait de ne pas revoir la lumière du jour de sitôt. Devlin le savait, mais Lenny ne pouvait en vouloir à son ancien amant de réagir ainsi, savait l'amour qu'il portait à son époux, et l'angoisse que cela devait être de le sentir en danger, par sa faute. Il était entièrement fautif, le savait, et en prenait l'entière responsabilité. Alors pourquoi n'arrivait-il pas à garder son aplomb, ou à simplement faire marche arrière, face aux accusations du divinateur ?

« — Je ... »

Il ne put rien articuler de plus, la gorge sèche ; il était devenu presque douloureux d'avaler sa salive. Il aurait aimé être dans ces dessins animés où rien n'était important, il aurait actionné un levier capable de le faire s'effacer sous terre, le temps que son ami s'en aille - et oublie. Il se sentait incroyablement seul face au problème, et même la présence d'un des êtres comptant le plus à ses yeux n'était pas suffisant pour le rassurer. Il finit par s'humecter les lèvres, et retenta sa chance.

« — C'est pas ... »

Devlin reprit la parole, plongea de nouveau ses yeux dans les siens alors que le détective essayait de ne pas se soustraire à ce regard, une fois de plus. Il ne comprenait pas, ou bien Lenny s'était mal exprimé. Barbie ne risquait rien, il avait donné sa parole ; aucun préjudice. Et le ton qu'employait son meilleur ami était cassant, bien plus vindicatif qu'il ne l'avait jamais été.

Vaudrait mieux qu'on change de sujet, si tu veux mon avis.

Lenny serra le poing qui était déjà sur la table en claquant des dents ; il sentait une colère grimper en lui, impuissant face à l'agacement de son vis-à-vis qui semblait plus capable de le réprimander sur des idées qu'il s'était lui-même construires que de vraiment l'écouter. La situation était déjà assez difficile, pénible, et le sergent se sentait prêt à sortir de ses gonds à tout moment. Il n'avait jamais été en colère après Devlin, sauf concernant Barbie, à cette époque où il n'était pas le mari idéal, mais seulement une ombre au bonheur du divinateur.

« — Changer de sujet ? Mais tu sais que c'est une putain de bonne idée ça, Sunny ? J'suis vraiment con de pas y avoir pensé plus tôt, c'était ça la solution. »

Et le sarcasme lui va mal, parce qu'il n'y est pas habitué. Le poing serré ne lui ressemble pas, pas plus que ce regard qu'il braquait maintenant sur son ami pour lui signifier à quel point sa remarque était stupide. Comme s'il lui suffisait maintenant de dire merci d'être venu, on s'capte plus tard et le laisser repartir. Il soupira en fermant les yeux, déjà désolé de ce qu'il venait de dire, mais désireux d'en rajouter ; parce qu'elle ne partait pas la colère, elle restait agrippée à lui sans qu'il ne puisse rien y faire. Elle était insidieuse, parce qu'elle naissait de la peur, celle de laisser Harper en liberté, de ne pas être assez rapide, et qu'il ne passe à l'acte. Il l'avait bien compris, au fil des visites, qu'il devenait bien trop gênant pour lui, que le suspect commençait à en avoir assez de son manège – il ne se sentait plus en sécurité.

« — J'ai rien contre Barbie, et ça me blesse que tu me penses capable de faire quoi que ce soit contre lui. J'en ai contre quelqu'un d'autre, et je sais qu'il le connait, d'accord ? Et j'fais comme je peux pour mettre les formes, j'fais exprès de pas demander directement à Barbie pour pas le mettre mal à l'aise, pour pas le mettre dans une mauvaise position avec ses boss ou que sais-je et t'aimes pas la démarche ? »

L'envie de terminer par j't'emmerde était forte, mais il préféra se contenir. Il soupira en s'enfonçant au fond de sa chaise, les deux bras croisés contre son torse, comme un enfant boudeur. Le regard baissé de nouveau sur la table, à essayer de ne pas s'emporter, de ne pas se lever pour retourner la table ; elle était scellée au sol, de toute manière, non ? Les lèvres plissées en cherchant ses mots, il finit par le regarder d'un air désolé, réclamant son aide.

« — Comme si c'était pas assez difficile pour moi ... Comme si je m'en voulais pas assez de te demander ça ... »

Il décroisa les bras et sortit le téléphone de sa poche sans plus jeter le moindre regard en direction de Devlin, évitait le plus possible de croiser ses yeux noirs. Il se concentra sur son portable et se redressa en trouvant la photographie qu'il recherchait ; Harper était dessus. Il balança le téléphone sur la table.

« — J'ai besoin de savoir si tu le connais, s'il le connait. J'ai des photos où Barbie est avec lui, mais je peux pas m'en servir sans le faire tomber avec, c'est pour ça que j'ai besoin d'autres preuves. C'est ce mec que j'veux, j'ferai jamais rien contre Pépin, j'pensais que tu le savais ... »  



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